((( RP édité, avec l'accord de GM9, suite à la pause de fin d'année ! )))
Lorsque je trouve la besace du Shaakt traînant sur le sol, peut-être éjectée lors de sa chute, sa fouille ne m’apporte d’abord rien de visiblement utile. Ayant tout vidé, je replace la courte épée à l’intérieur ainsi que la majorité des petites fioles puis reviens vers Endar, auprès duquel Kìvan semble extrêmement concentré. Mais après un temps le semi-elfe secoue la tête, sa magie n’a pas l’air d’avoir pu faire grand chose pour le blessé, à moins que ce ne soit la Lande Noire qui l’empêche d’en faire tout bonnement usage. Au moins il ne s’est rien passé de dangereux mais il nous faut agir autrement. M’approchant du visage de l’elfe noir, je lui montre la gourde et l’une des fioles, car je ne connais pas leur contenu.
"Sieur Endar, je me suis permise d’inventorier vos possessions. Est-ce qu’il y a là quelque chose qui puisse améliorer votre état ?"
Le Shaakt me répond par la négative et je replace sans un mot les contenants dans sa besace que je referme soigneusement avant de la déposer près de lui.
Lors des batailles de Stanrock, j’ai pu voir toutes sortes de blessures, de la simple contusion au membre arraché, celles invisibles et incompréhensibles qui enlèvent un soldat qui pourtant semblait au mieux de sa forme, des os brisés aussi, mais jamais autant que sur le corps d’Endar. Je n’ose le bouger, de peur que le squelette fracturé fasse encore plus de dégât. Regardant toujours l’elfe noir mais m’adressant à tous, je continue d’observer le corps disloqué du Shaakt.
"Si la magie ne fonctionne pas, il faut que l’on empêche au moins vos membres de bouger..."
Je redresse la tête et observe les alentours, le peu que j’ai vu d’Aliaénon ne promet pas de verdoyants paysages et je ne crois pas avoir vu un seul arbre qui pourrait nous fournir de quoi faire des attelles.
(Al, peux-tu voir si tu trouves quelque chose, n’importe quoi d’assez rigide pour maintenir les membres d’Endar ?)
(Peut-être des bouts de roche ayant la bonne forme mais cela me paraît improbable...)
"Il nous faut quelque chose qui puisse vous tenir immobile mais je ne suis pas vraiment sûre de pouvoir trouver du bois alentour."
Mon visage s’éclaire soudainement, une idée vient de trouver le chemin de ma conscience.
(Les flèches ! Al, ma besace, derrière le pic près de la tente s’il te plaît.)
Alors que le lion va et vient sur le sol désertique, à mon appel il s’élance vers le campement et ramène dans sa gueule le sac dont je me suis débarrassé au début du combat en le jetant derrière l’un des pieux de roche. J’en sors le carquois que m’a offert Ralf et vide les flèches sur le sol. Ce n’est pas parfait mais en assemblant au moins deux de chaque côté, cela devrait faire l’affaire et me permettre de construire des attelles de fortune pour maintenir au mieux Endar dans la position où il se trouve, quitte à briser les flèches pour suivre certains angles bizarres que forment ses membres. Sortant également ma tunique de rechange et mon nécessaire de couture, je commence à découper des lanières qui me permettront de faire tenir les flèches autour des membres du Shaakt.
Sans un mot, Kìvan, comprenant ce que je souhaite faire, m’aide à délicatement immobiliser toutes les parties que nous pouvons sur Endar. Ce sont les seuls premiers soins auxquels je peux penser mais si cela pourra peut-être éviter d’aggraver la situation de l’elfe noir, ça ne suffira pas à le soigner. Un guérisseur confirmé doit le remettre en place, si cela est même possible, un magicien capable d’éviter les risques de la Lande Noire serait sûrement encore plus nécessaire. Pendant que nous continuons de nous activer, je décide de m’adresser de nouveau à tous.
"Si Endar doit vivre, il lui faut des soins rapidement. Je serais d’avis de rebrousser chemin, Elscar’Olth n’est qu’à un jour de marche. Je ne connais pas la distance jusqu’à Orsan, ni l’accueil que l’on aura."
J’ai beau tourner notre situation dans tous les sens, je ne vois pas d’autre solution possible, il nous faut ramener Endar aux hommes d’Elurien, l’accueil pourrait y être froid mais sûrement plus ouvert qu’un ancien fief d’Oaxaca. Les hommes encapuchonnés qui écrivaient dans les airs doivent être capables de magie, si ce n’est Elurien lui-même. Une fois que nous nous serons assurés que les membres blessés du Shaakt ne peuvent plus bouger, il nous faudra de quoi le transporter à plat.
(Il devrait y avoir de quoi faire avec la grande tente qu’il possède.)
J'opine brièvement du chef à l’idée d’Al-Ayrad et relève la tête pour porter mon regard sur Kìvan puis Jorus.
"Peut-être que nous pouvons fabriquer une litière avec la tente pour le transporter ?"
J’observe le semi-elfe qui prend quelque chose dans sa besace pour le mâcher avant de le donner à Endar. Je ne dis rien mais constate que Kìvan est guérisseur au-delà de sa magie. Le jeune Jorus partage alors ses idées sur la confection de la litière, du moins est-ce ce que je comprends.
"L’armature sera plus utile pour fabriquer de solides brancards."
Je lève légèrement un sourcil interrogateur lorsqu’il me demande si Al-Ayrad peut explorer les alentours. Cherche-t-il quelque chose ou souhaite-t-il que Al veille à ce que nous ne soyons pas surpris par une autre créature ?
"Que souhaitez-vous que Al-Ayrad explore ?"
Avec l’aide de Kìvan, nous avons terminé de poser les attelles, lorsqu’il se lève, je lui glisse mon nécessaire de couture.
"Il y a de quoi découper la tente ou le sac de couchage et coudre autour des brancards. N’en faites qu’un seul, il sera plus facile de passer juste le tissu sous le corps d’Endar, nous mettrons en place le deuxième bois après. Une fois sur la litière, j’ai une corde pour l’immobiliser au mieux."
Alors que les deux hommes s’activent pour essayer de fabriquer une litière de fortune, je revérifie chaque attelle et le confort, quoi que tout relatif, d’Endar. Yurlungur s’est enfin décidée à revenir vers nous et alors qu’elle a jusqu’à présent écouté notre conversation silencieusement, elle fait enfin part de ses pensées, souhaitant poursuivre vers Orsan. J’écoute le dialogue entre elle et Jorus, me disant que leur mission m’importe peu et que j’aurais peut-être du prendre directement la direction de la tour d’Or. Mais les paroles du maître d’Elscar’Olth résonnent encore, m’attirant vers l’autre tour. Je n’ai pas réfléchi plus loin depuis que le combat s’est terminé, malgré le fait qu’Endar soit probablement un sbire d’Oaxaca, il n’est pour l’instant qu’un soldat tombé au combat. Un combat qu’il a mené à mes côtés, des années dans l’armée de Mertar ont ancrés en moi un devoir d’entraide à mes frères d’armes.
"Il faut être au moins deux pour porter la litière sans trop de secousses, j’aurais même dit trois pour pouvoir se relayer."
Je tourne la tête vers la jeune et frêle Yurlungur, je ne suis pas sûre qu’elle ait les capacités physiques pour porter Endar sur une journée de marche et de toute façon elle semble vouloir poursuivre sa route. Dans une ébauche de sourire amical, je m’adresse à elle.
"Je ne doute pas de vos ressources Yurlungur mais je ne vous demanderai pas de porter Endar. De plus vous et le sieur Kayne semblez être les plus au courant de votre mission."
Je me souviens que Kìvan n’avait pas l’air d’avoir beaucoup de connaissances d’Aliaénon et puis il est le seul guérisseur parmi nous.
"Kìvan, si vous êtes d’accord, je pense que votre qualité de guérisseur pourrait être utile auprès d’Endar."
Je me tourne vers le jeune Jorus, réfléchissant. Les deux hommes seront les mieux à même de porter la litière, mais ils n’auront alors personne pour les escorter.
"Si vous tenez à accompagner Endar, soit. Sinon j’irais, nous serons des cibles faciles en portant la litière, mais Al-Ayrad pourra servir d’éclaireur."
Est-ce la vraie raison, est-ce que je souhaite réellement faire en sorte de voir moi-même le Shaakt ramené en lieu sûr ou n’ai-je pas envie d’être séparée du semi-elfe ? A moins que je ne procrastine l’arrivée à la tour d’Orsan et ce qu’elle peut révéler. Je regarde mon ami à quatre pattes mais il reste silencieux, ce qui généralement veut dire qu'il est d'accord avec mes décisions. Il se garde par contre de me donner son avis sur mes interrogations internes, je pourrais presque l'entendre sourire.
Je fronce les sourcils lorsque Yurlungur envisage de poursuivre seule, ce n’est pas ce que j’ai en tête, si l’on doit faire deux groupes ces derniers doivent être équilibrés. Mais Jorus se décide à aller avec elle, ayant réalisé la déraison de sa première idée de ramener Endar seul. Je ne réponds pas à sa suggestion de trouver un village alentour, je ne vois vraiment pas comment nous pourrions trouver quelque chose sur cette terre désertique et ne laisserais de toute façon pas Al-Ayrad s'éloigner seul trop loin de moi.
Les deux hommes ont réussis à concevoir une litière et avec leur aide, nous glissons peu à peu le tissu sous le corps souffrant de l’elfe noir. Une fois en place, je place le second brancard et le couds au tissu de la tente comme a fait Kìvan avec le premier. Je demande à Jorus et Kìvan de soulever doucement l’ensemble pour vérifier que tout tient bien et satisfaite de notre travail, je sors la corde de mon sac pour l’enrouler plusieurs fois autour du Shaakt afin de minimiser ses mouvements sur son lit de malade, puis il est reposé sur le sol.
C’est alors que Endar décide de donner son avis quant aux décisions qui viennent d’être prises dans les dernières minutes. Je l’écoute parler de vider d’autres personnes de leur énergie ou de posséder des corps, serrant mes mâchoires à ces sinistres propos. Lorsqu’il propose de contacter un nom que je n’ai encore jamais entendu, je me demande bien comment il compte se rendre à la Tour d’Or qui d’après Yurlungur est encore bien plus loin que les deux autres tours. Sans être sûre de comprendre ces dires sur Aliaénon, sa dernière phrase couronne mon agacement. Mais lorsque je reprends la parole, ma voix est toujours aussi monotone, quoi que peut-être un peu sèche.
"Sieur Endar, votre action en combat nous a sûrement sauvé la vie et pour cela je vous remercie et ferai mon possible pour que vous receviez des soins. Mais vous n’êtes guère en position de poser des ultimatums. A moins que l’un d’entre vous puisse m’assurer que Orsan est à la même distance que Elscar’Olth, nous rebroussons chemin."
Je reporte mon attention sur le semi-elfe qui a pu se reposer pendant le premier quart. Je n’ai dormi qu’une heure mais ai eu probablement tout mon saoul de repos la nuit d’avant si ce n’est les nuits, évanouie que j’étais. Je serais sûrement épuisée par une nouvelle marche mais nous pourrons faire quelques pauses en court de route, je ne me vois pas terminer la nuit ici avec Endar dans un état si critique.
"Kìvan, si vous prenez le devant de la litière, vous pourrez être mes yeux dans cette obscurité et nous pouvons partir sans tarder. Je crains que chaque minute perdue ne soit un risque mortel." dis-je en replongeant mon regard dans celui du Shaakt. Puis me préparant au départ, j’ajoute. "Si quelqu’un possède d’autres plantes ou potions pour calmer les douleurs d’Endar pendant le trajet et souhaite nous les confier, c’est maintenant."
Je ramasse les flèches non utilisées pour les remettre à leur place dans le carquois que je glisse à ma ceinture. Récupérant l’arc de Ralf je le passe en bandoulière et rassemble mon petit nécessaire à couture pour le glisser dans mon sac. J’en profite pour grignoter quelques provisions prises à Elscar’Olth et jette un morceau de viande à Al-Ayrad, arrosant l'ensemble de quelques gorgées d’eau, je range le tout et installe ma besace sur mon épaule libre. Contournant la litière, je me place près de la tête de l’elfe noir, Al-Ayrad vient s’installer à mes côtés, lui aussi pourra être mes yeux. Si mes deux compagnons surveillent les alentours et me préviennent des éventuels obstacles sur la route, tel que caillou ou crevasse, je ne devrais pas avoir de difficulté à marcher dans l’obscurité.
(((2051)))
_________________
Dernière édition par Ariane le Ven 4 Jan 2019 13:04, édité 3 fois.
|