EtrangeLa première chose qu'elle fit en entrant dans la pièce fut de s'assoir sur le lit, posant son sabre à côté d'elle. Elle ferma les yeux, essayant de comprendre ce qu'il s'était passé, ce qu'avait fait cet homme. Pourquoi faisait-il cela pour elle ? Elle n'en savait rien, et n'avait vraiment aucune idée de ce qui était en train de se passer.
Elle soupira et s'allongea sur le lit.
(Bon, on a un peu de temps devant nous, autant y aller).(Tu as raison. Il est grand temps que les réponses te soient apportées.)Gladys se tut quelques instants.
(Regardes moi.)Evangelina s'exécuta, se relevant pour chercher l'araignée bleutée du regard. Mais ce qu'elle vit n'était pas une araignée, loin de là.
"Que..."Assise sur le lit, les jambes dans le vide, se tenait une femme. Elle était minuscule, d'une vingtaine de centimètres tout au plus, et était de cette couleur bleutée qui caractérisait l'araignée. Deux cornes torsadées sur la tête, de longues mèches recouvrant une étrange tatouage lumineux, deux nattes dans le dos et aucun vêtements ne couvrant son corps presque immatériel.
"Qui es-tu ?"(Je suis Gladys.)(C'est moi qui t'ai donné ce nom. Qui es-tu réellement ?)La poupée brisée était à cran, prête à sauter du lit au moindre mouvement suspect.
(La question n'est pas qui je suis, mais que suis-je.)Après quelques secondes de silence, l'Aniathy posa la question.
(Et... qu'es-tu ?)(Je suis une Faëra.)(Une... Faëra ?)(Oui. Rappelle toi... Je suis de celles qui choisissent leurs compagnons et qui restent fidèles.)Elle soupira, exaspérée.
(Je suis une Faëra, immortelle et immatérielle. Je connais le passé et prévois l'avenir. Je sais ce que tu es, ce que tu seras et qui tu as été. Je sais pourquoi et comment, je sais où et quand.)Evangelina haussa les sourcils, incrédule. Elle n'y croyait pas une seconde. Personne n'avait ce pouvoir, c'était impossible. Inconcevable même.
(Je ne peux pas te le prouver. Mais c'est la vérité.)(Comment se fait-il que je te vois, que tu sois là, et que tu ne sois pas en train de dominer le monde ?)(Nous ne fonctionnons pas comme ça. J'ai un but, un objectif que tu ne connaitras pas. J'ai des pouvoirs, tu en as déjà vu une partie. Mais tu ne poses pas les bonnes questions. Tu ne recherches pas la bonne vérité.)"Je ne comprend rien à ce que tu racontes. Ca me semble vraiment improbable.)(Ca l'est. Nous sommes rares, méconnues. Nous agissons dans l'ombre, modelant les être à notre image, créant les génie et tyrans de demains... Tu disais pouvoir me voir, mais es-tu sûre de pouvoir faire confiance à ta vue ?)(Je... à quoi d'autre sinon ?)(La vue n'est rien qu'une illusion. Rappelle toi à Cuilnen, alors que tu fuyais. Rappelle toi le garde...)"Les ombres... Elles t'appartiennent, elles sont tes esclaves, elles sont tiennes..."
...
"Ta magie est d'obscurité, ton pouvoir et d'ombre..."Elle l'avait oublié aux vues des événements passés, mais elle s'en rappelait. Ce garde qui ne l'avait pas vu, ce pouvoir qui l'avait dissimulé dans les ombres...
(Mais c'était de la magie)(Exactement. Crois en la magie. Elle est plus sûre que ta vue.)(Mais... Je ne comprends toujours rien...)(Parce que tu te poses toutes les questions en même temps. Premièrement, crois ce que je te dis.)La poupée brisée hésita puis soupira.
(Admettons... que fais-tu là alors ?)(Je suis ici pour le médaillon.)Evangelina écarquilla les yeux. Elle l'avait complètement oublié ce médaillon. Celui de Fear, qu'elle lui avait volé avant de s'enfuir de la prison de Cuilnen...
(Mais, pourquoi ?)(Il appartenait à mon ancien maitre.)(Ton ancien maitre ?)(Oui. Pour faire simple, parfois, une Faëra peut se lier à une être qu'elle choisit, comme je l'ai fais avec toi. Ce lien dur jusqu'à la disparition du maitre.)(Tu seras donc avec moi jusqu'à ma mort ?)(C'est ça. Ce médaillon a appartenu à mon ancien maitre. C'est comme ça que je t'ai trouvé.)L'Aniathy réfléchit quelques instants à ce que venait de dire la prétendue Faëra.
(J'ai du mal à croire à tout ça...)(C'est la vérité, que tu y crois ou non. ça viendra. En attendant, il va te falloir apprendre à te contrôler.)(Oui... je sais...)Elle le savait, mais elle ne s'en sentait pas vraiment capable. Elle ne comprenait pas ce qui lui arrivait... Elle avait besoin de temps.
(Je vais me ballader un peu autours de la forge. La nuit doit être calme... Je pourrais réfléchir tranquillement en visitant un peu.)(Aucun soucis. Je reste avec toi où que tu ailles.)La poupée brisée n'était pas sûre que cela la rassure mais n'en dit rien. Elle se leva du lit, ramassa son sabre et s'apprêta à sortir. Mais quelqu'un frappa avant qu'elle sorte.
C'était Violaine, tenant délicatement les vêtements d'Evangelina.
"J'ai nettoyé le sang sur vos vêtements. Les voici.""Je... Merci."Evangelina pris ses vêtements des mains de la jeune forgeronne puis ferma la porte, avant de se changer. Bien qu'elle appréciait le kimono, elle était plus à l'aise dans sa tenue de cuir.
(En plus, elle te va à la perfection.)"Merci"Finalement, elle sortie de la chambre, descendit l'escalier, puis sortit de la forge, s'arrêtant sur le porche pour admirer les étoiles illuminant la ruelle.
La petite fille aux sinolgures
_________________
Les dieux ne sont qu'enfants, inconscients et inaptes. Ils souffriront comme j'ai souffert, perdront à jamais leur pouvoir et erreront, comme jamais personne n'avait encore erré. Ils pleureront, remplissant les mers, et saigneront, car tel est le sort que je leur réserve, car enfin ils vivront ce qu'ils ont fait vivre...
Merci à Itsvara
« Les hommes ne sont pas nés du caprice ou de la volonté des dieux, au contraire, les
dieux doivent leur existence à la croyance des hommes. Que cette foi s'éteigne et les dieux meurent. » Jean Ray