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 Sujet du message: Re: Le Nobelium (Guilde Equilibrium)
MessagePosté: Jeu 7 Juil 2016 18:07 
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La baignoire était remplie d’eau et en y glissant ma main je constatai qu’elle était un peu fraîche pour se mettre dedans. Je me mis alors devant la baignoire et mobilisai mes fluides de feu restant. Ehemdim se porta à ma hauteur, posa ses mains sur ma taille alors que sa tête se reposait sur mon épaule.

- « Qu’est-ce que tu vas faire ? »

- « Je vais chauffer l’eau avec un peu de magie. Regarde. »

Une boule de feu apparut au bout de chacune de mes mains et je me mis à les lancer sur le bord de la baignoire en fonte sans faire toucher le métal pour autant. Une fois que plusieurs boules furent positionnées autour du récipient, je gardai mes paumes ouvertes et fis tourner autour de la baignoire les boules de fluides. Ce petit jeu dura 5 bonnes minutes avant que je ne vois de la vapeur s’échapper de l’eau. Je finis par fermer mes mains et aussitôt les boules de feu disparurent.

- « Je pense que l’eau doit être à la bonne température. »

Ehemdim s’avança vers l’eau et y trempa sa main. Il revint ensuite vers moi et me souleva de terre une nouvelle fois.

- « Le bain de madame est avancé. »

Il avança vers la baignoire et nous immergea dans l’eau qui était à une température parfaite.

- « Tes pouvoirs ne cesseront jamais de m’étonner Aenaria. »

- « Ils continuent de m’étonner aussi ! »

- « Viens près de moi, je vais te laver le dos. »

Il attrapa l’éponge qui était non loin du bord ainsi que le savon à la rose. Il commença à frotter mon dos doucement et j’appréciai ce contact.

- « La cicatrice de ton dos semble être un mauvais souvenir. »

- « Oui, elle a quasiment disparu. »

- « Quand je pense que j’en suis le responsable, je me dégoûte. »

- « Arrête de te torturer, ce qui est fait est fait. Tu n’as pas encore vu le reste de mes cicatrices de toute évidence… »

- « Parce qu’il y en a d’autres ? »

Je me retournai pour faire face à mon fiancé. Je lui indiquai ma cuisse gauche qui avait reçu une flèche dans la demeure de Grantier, un couteau sur la route et une épée dans l’arène d’Omyre. Les plaies avaient cicatrisé depuis le temps mais parfois la douleur se rappelait à moi.

- « Qui ? Quoi ? Et quand ? »

- « La plus petite de la part d’un coutelas d’un gobelin sur la route pour la mission des Amants, l’autre par une flèche dans la demeure de Grantier et la dernière par une épée suite à mon réveil à Omyre. »

- « Qui est-ce, ce Grantier ? »

- « Je ne peux rien te dire, c’est un secret. »

- « D’accord. »

Je savais qu’il était déçu mais je savais aussi qu’il respectait l’engagement que j’avais pris auprès de Cromax en ne dévoilant rien de notre mission à la demeure de Grantier. Je vis le regard d’Ehemdim glisser sur mes bras, il passa ses mains sur les nombreuses coupures que j’avais mais qui s’estompaient avec le temps. Il remonta sa main droite jusqu’à mon cou et je vis alors l’horreur dans ses yeux.

- « Mon cœur, c’est quoi ça ? »

- « La lame d’un assassin qui a failli mettre un terme à ma vie. Sans l’aide de Gaïa, je pense que je ne serais plus de ce monde. »

- « Et toutes les autres coupures que l’on voit sur tout ton corps, c’est quoi ? Tu es tombée dans un buisson de ronces ? »

- « Torture au coup de fouet au camp d’Oaxaca et combat contre Liam de Falek. »

- « Par Sithi, il faut que tu apprennes à être plus prudente à l’avenir. »

- « J’essaierais de m’en souvenir. »

- « Je suis sérieux Aenaria. »

- « Moi aussi. Je ferais plus attention à l’avenir mais qui sait vraiment de quoi demain sera fait. Nous avons une tâche importante à accomplir. »

- « Tamìa… Il faut qu’on l’arrête et vite. »

- « Le seul problème c’est qu’on ne s’est pas à quel point c’est le bazar à Balsinh, à part se renseigner directement sur place, je ne vois pas trop quoi faire d’autre. »

- « Et une fois sur place, tu feras quoi ? »

- « Je demanderais une audience au conseil des 15… »

- « 14 Aenaria. »

- « C’est vrai, au conseil des 14 et je leur expliquerais la situation. Je leur demanderai si j’ai le droit de vie ou de mort sur Tamìa et en fonction de la réponse j’envisagerai la suite des opérations. »

- « Si tu as le droit de vie ou de mort sur Tamìa ? Tu penses qu’il faut aller aussi loin ? »

- « Si je peux la tuer, tant mieux j’ai envie de dire, cela me fera un problème de moins. Si dans le cas contraire, je ne peux la toucher dans l’enceinte de la ville, deux choix se présentent à moi : le premier, je fais en sorte qu’elle me retrouve loin de Balsinh et je mets un terme à sa vie, ce qui reste dans les termes du contrat. Deuxième option, j’arrive à la capturer et je la livre à la milice de Balsinh. Je pourrais ensuite aisément l’interroger pour la faire craquer sous la torture et j’aurais même la possibilité de rompre le maléfice qu’elle t’a lancé. »

- « Cela me semble être un bon plan de bataille. Tu sembles avoir pensé à tout dans les moindres détails. »

- « Il me reste encore une inconnue. »

- « Laquelle ? Je ne vois pas trop. »

- « Sa puissance. Si elle est plus puissante que moi, j’aurais du mal à la battre. »

- « Avec ce que tu nous as montré il y a un peu plus d’une heure ? Tu pourras la battre sans problème à mon avis. »

- « Je n’en suis pas si sure. Primo, je ne maîtrise pas du tout cette attaque aussi puissante soit-elle. Deuxio, pour te lancer un maléfice pareil, elle doit être très puissante. Ca ne me donne que de mauvaises informations mais je verrais bien si je m’en sors. »

- « J’imagine aisément que je ne fais pas parti de ce plan. »

- « Tu imagines très bien. Ton état de santé t’interdit de me suivre pour le moment. Régler le problème Tamìa va être ma priorité jusqu’à ta complète rémission. Sachant que nos faeras ont déjà été en contact et que je peux te voir à travers le pouvoir de ma cuirasse, je pourrais te demander de me rejoindre lorsque tu iras mieux. »

- « Et rentrer à Balsinh ? Ma parole, tu veux ma mort ! »

- « Mon fiancé est mort, imagine que la tienne de fiancée soit mise à mort, plus rien ne nous empêche d’être ensemble. »

- « Avec des si et des mais on mettrait Tahelta en bouteille ! Ne brûlons pas les étapes, veux-tu. Chaque chose en son temps. »

- « Tu as gagné en sagesse, impressionnant ! »

- « Et tu trouves ça drôle en plus ! »

- « Assez oui. »

- « Tu vas voir toi ! »

Il m’attrapa la taille et m’immergea complètement dans l’eau, j’avais tout juste eu le temps de prendre ma respiration. Ehemdim me rejoignit sous l’eau et m’embrassa. Cette sensation était étrange, c’était la première fois qu’il faisait ça et j’adorais. J’avais envie de plus de ce baiser mais nous étions limités par la capacité de nos poumons. Nous dûmes sortir de l’eau pour reprendre notre souffle. Entre deux respirations, je réussis tout de même à articuler quelques mots cohérents.

- « Nous devrions finir de nous rincer, je dois parler à Nathanael et Kellan de toute urgence. »

Inutile pour Ehemdim de répondre, il acquiesça simplement de la tête et me passa le savon.

(Crystallia ?)
(C’est fini les galipettes ?)
(Mais quelle rabat-joie !)
(J’ai bien le droit de t’asticoter un peu, ça fait tellement plaisir de te voir rayonnante.)
(Merci, tu pourrais prévenir Kellan et Nathanael de me rejoindre dans la grande pièce d’ici 15 minutes.)
(J’y vais.)

Je vis Ehemdim qui se savonnait avec un autre morceau qu’il avait trouvé facilement sur la petite table à côté de la baignoire. Je m’occupais de mes cheveux, les savonnai et les rinçai avant de sortir de la baignoire sous l’œil gourmand de mon fiancé. Je m’enveloppai d’une serviette et lorsque mon elfe eut terminé, il se leva et je pus moi aussi afficher un œil rempli de gourmandise à son égard. Pour éviter de tenter Thimoros, je lui envoyai une serviette au niveau de l’entrejambe qu’il rattrapa au vol.

Attachant la serviette autour de ma poitrine, je me rendis dans la chambre afin de récupérer des sous-vêtements propres ainsi qu’une tenue propre. Je récupérai les affaires d’Ehemdim et les lui amenai dans la salle de bains. Il avait noué la serviette autour de sa taille, ses cheveux blonds tombant en cascade sur son torse finement dessiné, sa ceinture abdominale était tout aussi musclé. Je n’étais pas en reste moi-même depuis que j’avais perdu du poids.

Je posai nos vêtements sur la commode et entrepris de m’habiller tranquillement. Au moment de fermer mon soutien-gorge, Ehemdim arriva derrière moi et le fit à ma place. J’enfilai ma robe et me tournai pour le voir tout habillé. Je rejoignis les vasques afin de récupérer une brosse mais Ehemdim fut plus rapide que moi et s’en saisit au passage. Il commença alors à me brosser les cheveux avec douceur.

- « Comme ça on croirait que tout va bien dans le meilleur des mondes. »

- « Mais il faut cultiver notre jardin ? Sauf que le monde est loin d’être bon Aenaria. »

- « C’est pour qu’il soit meilleur que je me bats Ehemdim, pour toi et pour nos enfants… »

J’avais lâché cette phrase le plus naturellement du monde sauf qu’Ehemdim avait arrêté de me brosser les cheveux. Il regardait le miroir me regardant ainsi.

- « Tu le penses vraiment ? »

- « Pas toi ? »

- « L’idée ne m’est pas encore venu à l’esprit, nous avons le temps de voir venir. »

- « J’aimerais que notre futur enfant ait les yeux de ma mère et ton magnifique visage. »

- « Ton intelligence et ton sourire, cela me suffit. »

- « Tu penses qu’on ferait de bon parents ? »

- « Je ne sais pas, nous verrons à ce moment-là. »

(Naria, les garçons ne devraient plus tarder.)
(Merci.)

Mon fiancé tira mes cheveux haut en arrière avant de le nouer dans une queue-de-cheval. Je me retournai pour faire face à Ehemdim et déposai un tendre baiser sur sa joue.

- « Merci pour mes cheveux. »

- « Mon plaisir. »

Il attrapa ma main droite, me fit un baisemain et me tira doucement vers la chambre. J’avais une importante réunion qui m’attendait avec les deux autres Sages concernant les événements futurs et Ehemdim se devait d’être présent alors que normalement, il ne devrait même pas pouvoir être à cet étage. Rien qu’en cela, je transgressai les règles du Nobelium mais je n’en avais que faire, cette affaire le concernait directement.

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 Sujet du message: Re: Le Nobelium (Guilde Equilibrium)
MessagePosté: Jeu 7 Juil 2016 18:11 
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Accompagnée d’Ehemdim, je rejoignis la grande pièce où je m’installai dans le canapé alors que mon fiancé se postait devant la fenêtre, admirant probablement la vue qui était à couper le souffle. Cette situation, Ehemdim et moi au sommet de la hiérarchie d’Equilibrium semblait presque naturelle, mais c’était une douce illusion que je me faisais. Cela ne pourra jamais arriver car il faut que le conseil soit à l’équilibre. Deux elfes au sommet, cela ferait désordre !

Quelques coups toqués à la porte me sortirent de mes réflexions. J’intimais l’ordre d’entrée, notre réunion allait commencer du moins c’était ce que je pensais. En réalité, ce fut une servante sindel qui passa à travers la porte. Elle portait un plateau avec quatre verres et une bouteille. En nous voyant, elle s’inclina puis hésita à s’approcher de la table basse, son visage exprimait à ce moment précis une confusion impressionnante.

- « Dame Aenaria, Monsieur, désolée de vous déranger. »

- « Tu ne déranges pas, je t’en prie entre, nous ne mordons pas. »

Un léger sourire apparut sur son visage lorsqu’elle amorça un mouvement vers la table devant moi.

- « Nathanael m’a demandé de porter ce plateau de rafraîchissement ici en vue de votre réunion. »

- « Il est très prévenant ce magicien. »

- « C’est dans sa nature Ehemdim. Puis-je connaître ton nom, jeune servante ? »

- « Ariae madame. J’ai eu le plaisir de servir votre père, ce sera un plaisir pour moi de vous servir. »

- « Le plaisir est partagé Ariae. »

- « Avez-vous besoin d’autre chose madame ? »

- « Non ce sera tout, merci Ariae. »

Elle inclina la tête puis rejoignit la sortie. Ehemdim vint alors à ma hauteur et ouvrit la bouteille sur le plateau qu’Ariae venait d’amener. Il respira son parfum tout en gardant les yeux fermés puis entreprit de servir les quatre verres. Une fois son œuvre terminé, il s’assit à mes côtés sur le canapé.

- « Le Séduisant, j’adore ce vin kendran. »

- « J’ai déjà eu l’occasion d’en boire, c’est vrai qu’il est délicieux. »

- « Ariae semble être une fille de bonne famille. »

- « Je pense surtout qu’elle sera capable de m’en apprendre plus sur mon père et sur sa vie au sein du Nobelium. »

- « Elle n’a pas du le servir bien longtemps, elle semble jeune. »

- « Même si elle l’a servi un an, ça me suffit. »

Quelques coups furent de nouveau toqués à la porte.

- « Entrez ! »

Nathanael fit son entrée rapidement suivi par Kellan. Ils nous saluèrent de la tête et s’assirent dans les deux fauteuils.

- « Tu es consciente Aenaria que tu violes les règles ? »

- « En ayant l’elfe que j’aime avec moi ? J’en suis consciente mais j’avais besoin de lui parler. Ce qui suit le concerne tout comme ce que je m’apprête à faire par la suite. »

- « Ca m’a l’air sérieux. »

- « En effet. Vous savez probablement que je devais me rendre chez Ehemdim avant de disparaître de la circulation ? »

- « Oui, d’ailleurs un détail m’échappe. Tu ne nous avais pas dit qu’il était malade ? »

- « Si et il va falloir que vous entendiez la version complète de cette histoire. »

- « Il y a certains passages qui pourront être abrégés Aenaria. »

- « Evidemment. Donc vous êtes prêts ? »

- « Avons-nous le choix ? »

- « Je ne pense pas Kellan. »

Ils prirent tous les deux le verre de Séduisant qui était devant eux et s’installèrent confortablement dans les fauteuils.

- « Cette histoire remonte à très loin. Lorsque nous étions des enfants à Balsinh. Aenarion, Gameleb, Tamìa, Ehemdim et moi étions liés comme les cinq doigts de la main. Nous avions la chance d’avoir des parents qui nous permettaient de nous retrouver chez l’un ou chez l’autre pour jouer ensemble et faire pleins d’autres choses comme se cultiver ou faire du sport ensemble. Nos parents y voyaient un véritable intérêt car cela leur permettait de vaquer à leurs occupations chacun leur tour. »

- « Ce que nous ne savions pas, c’est que vers nos 10-12 ans, nos parents ont scellé nos futurs unions. Gameleb avec Aenaria et Tamìa avec moi. Je n’ai jamais su qui était la promise de ton frère d’ailleurs. »

- « Moi non plus à vrai dire. »

- « Quoi qu’il en soit, lorsque nous avons atteint nos 40 ans, nous avons été séparé de nos familles respectives. Aenarion a choisi la voie diplomatique, celle des Ninsalit, Tamìa et Gameleb sont devenus des Maenauster, des prêtres alors qu’Aenaria et moi avons choisi la voie des armes, les Hirdam. »

- « Durant 50 ans, nous n’avons fait que nous croiser avec Tamìa, Gameleb et mon frère. C’est seulement à travers nos parents que nous nous tenions au courant de l’avancée de la formation de l’un ou de l’autre. Ehemdim et moi avons découvert de profonds sentiments l’un pour l’autre et durant de nombreuses années, nous en avons profité, sachant pertinemment que le jour de nos 90 ans, nous devrions faire un trait sur cet amour. »

- « Ce fameux jour est arrivé et comme vous le savez, les parents d’Aenaria ont été tués ainsi que son prétendant Gameleb. Pour ma part, lorsque j’ai appris que je devais vivre le reste de ma vie avec Tamìa, j’ai littéralement explosé parce que même tout petit je n’arrivais pas à supporter son air supérieur. Je ne concevais pas de me marier et avoir des enfants avec cette psychopathe. Je pense que c’est là que ça a commencé. »

- « Quoi donc ? »

- « Nous pensons que Tamìa a décidé de se venger d’Ehemdim pour l’avoir laissé tomber et de moi parce qu’elle a du apprendre que j’étais amoureuse de lui. En s’en prenant à Ehemdim, elle s’en prend indirectement à moi. Elle a donc jeté un sort sur lui qui lui fait perdre complètement la raison et manipule ses souvenirs. »

- « J’ai pris l’elfe que j’aime pour une voleuse, j’ai failli la tuer et le pire c’est que je l’ai trompé avec Tamìa. Je n’ai plus le contrôle sur mes faits et gestes, même ma faera n’y peut rien. »

- « Il y a quelque chose que je ne comprends pas. Si tu es maudit, comment se fait-il que tu sois conscient de tes mouvements en ce moment même ? »

- « Puis-je avancer une théorie ? »

- « Vas-y Nathanael, je t’en prie. »

- « Je pense qu’Aenaria est la cause de sa rémission. »

- « Pardon ? Tu as perdu l’esprit mon vieil ami ! »

- « Si j’ai bien compris, le sort qu’a jeté Tamìa a fait perdre la raison à Ehemdim, changeant sa vision de la réalité. Aenaria qui était sa fiancée est devenue sa pire ennemie. J’ai bon jusque là ? »

Ehemdim et moi ânonnâmes en cœur aux propos de Nathanael qui était sur la bonne voie. J’en profitai pour attraper mon verre de vin et le portai doucement à mes lèvres.

- « Je suppose donc que d’une manière ou d’une autre, Aenaria a réussi à bloquer le sortilège. Mais comment, cela reste un mystère. »

Je reposai mon verre et me préparai à répondre lorsqu’Ehemdim posa sa main sur ma cuisse.

- « Elle a utilisé nos souvenirs communs pour faire ressortir ma véritable personnalité. Ce fut très douloureux pour moi mais entre sa présence à mes côtés et les souvenirs qu’elle fait rejaillir, j’arrive à rester « normal » dirons-nous. »

- « Je n’avais jamais entendu parler de sortilège aussi étrange. C’est incroyable le pouvoir que développe cette elfe. »

- « C’est d’ailleurs fort inquiétant. Si jamais elle arrivait à t’atteindre Aenaria, elle pourrait t’utiliser toi ainsi que les ressources de la guilde pour faire ce qu’elle veut. »

- « C’est pour cela que je vous ai convoqué ici. Je vais partir pour le Naora probablement ce soir pour retrouver la trace de Tamìa. Nous avons peur qu’elle s’en prenne à nos familles respectives. »

- « Excuse-moi de dire ça Aenaria, et je dis cela sans te manquer de respect, mais ta famille est morte. »

- « Tu as raison, mais je parle ici de tous les domestiques du manoir de Faronia, ma maison. C’est aussi ma famille, même si le sang qui coule dans nos veines est différent. »

- « Je n’ai jamais eu de vrai famille, je suis désolé. »

- « Tu as une famille Kellan, c’est nous ta famille. »

- « Je sais mon ami. Revenons à ce qui nous concerne. Si j’ai bien compris tu vas aller sur le Naora pour une durée indéterminée pour débusquer cette Tamìa. »

- « C’est mon intention oui. Je ne sais pas combien de temps je serais absente et je préfère ne pas faire de prévisions que je ne saurais tenir. »

- « Tamìa a dit qu’elle allait s’occuper de nos familles respectives sur le Naora. J’aurais bien accompagné Aenaria, mais vu ma condition et le long trajet en aynore, c’est impossible. »

- « Nous pourrons garder un œil sur toi durant l’absence de ta fiancée. »

- « Co…Comment vous savez ? »

- « Rien ne nous échappe Ehemdim. Des félicitations s’imposent. »

- « Merci Kellan. »

- « Merci beaucoup, mais je vous en prie gardez ce secret. Nous risquons notre vie, notre union est illégale. »

- « Nous en sommes conscient, nous quatre sommes les seuls au courant, protégez les secrets des autres fait parti de notre politique. Nous serions prêt à mourir pour le protéger donc ne vous en faites pas. »

- « Nous nous connaissons depuis peu de temps et je vous demande tant, pourrais-je un jour vous rendre la pareille ? »

- « Tu n’as pas à t’inquiéter pour cela Aenaria. »

- « Donc tu nous abandonnes de nouveau ? »

- « Oui, j’aurais bien voulu me reposer un peu plus après cette épuisante aventure mais je n’ai guère le choix. Si je veux garder mon fiancé en vie ou même ma petite personne, je dois partir. »

- « Est-ce que tu souhaites que l’un de nous t’accompagne ? »

- « C’est gentil mais les non sindel ne peuvent entrer à Balsinh. »

- « Foutus elfes ! Ce n’est pas forcément contre vous mais merde quand même ! »

Nous partîmes tous les quatre dans un grand rire jusqu’à ce que Nathanael ne reprenne rapidement son sérieux. Je me calmai immédiatement et il me regarda intensément comme si il avait quelque chose d’important à me dire.

- « Aenaria est-ce que je peux te parler en privé s’il-te-plaît ? On va laisser les maîtres d’armes discuter entre eux pendant ce temps. »

- « Suis-moi dans la chambre. »

Je me levai du canapé et me dirigeai vers ma chambre, rapidement suivi par l’aquamancien. Il ferma la porte derrière lui et se tourna vers moi.

- « Que puis-je faire pour toi ? »

- « Le temps où tu batifolais avec ton fiancé, et ne me dis pas le contraire, les draps m’en disent beaucoup, j’ai fait quelques recherches dans notre bibliothèque sur la maîtrise de puissants pouvoirs magiques comme les tiens. J’ai découvert un mot, un seul mot qui a un rapport avec l’augmentation de ta réserve magique : l’ordalie. »

- « L’ordalie ? Mais qu’est-ce que c’est ? »

- « Je n’ai pas trouvé grande information là-dessus. Dans un vieux parchemin poussiéreux, j’ai réussi à déchiffrer deux mots : « objet » et « ordalie », le texte était pratiquement effacé et surtout très incomplet. »

- « Si je comprends bien, double mission pour moi : trouver et traduire en justice Tamìa et en apprendre plus sur l’ordalie et ce que c’est que ce mystérieux objet. La première mission me semble relativement simple sachant que j’ai énormément d’information, la seconde en revanche va être une véritable enquête de terrain, mais ça ne me fait pas peur. »

- « Parfait, alors je ne peux que te souhaiter bonne chance. »

- « Est-ce que je peux te demander un petit service en retour ? »

- « Bien sur, ce que tu veux. »

- « Est-ce que tu peux garder un œil sur Ehemdim durant mon absence ? »

- « Bien sur. »

- « Merci Nathanael. »

- « Oh ! J’allais oublier un petit détail. »

- « Lequel ? »

Pour toute réponse, il chercha dans les différentes poches de sa ceinture un objet. Lorsqu’il trouva son bonheur, il sourit et me présenta un petit carnet couvert de cuir.

- « Mon maître de magie, que tu connais, m’avait donné un carnet identique lorsque j’ai commencé ma recherche de puissance magique, certes à un niveau moindre que le tien mais quand même. Je suppose que tu n’as jamais eu de maître de magie, je vais donc agir en tant que tel et te dire ceci : note tout ce que tu découvriras durant ton parcours initiatique. Lorsque tu douteras ou que tu seras perdue, regarde les notes que tu auras prises, elles te remettront sur la bonne voie. La clé pour la maîtrise est la pratique régulière de temps de méditation intérieure. »

Je pris le carnet que l’aquamancien me présentait tout en inclinant légèrement la tête.

- « Ce sont des paroles bien sage Nathanel. Je m’y tiendrais, je prendrais le temps de garder une trace de tout ce que je découvrirais. »

- « Je ne me fais aucun souci là-dessus. Si jamais tu as besoin, sache qu’il y a quelques membres d’Equilibrium qui vivent sur le Naora. »

- « Comment les reconnaitrais-je ? »

Pour toute réponse, Nathanael leva sa main gauche et la posa sur son cœur, mettant ainsi en avant l’anneau de l’équilibre qui ornait son doigt. Je me mis à admirer ma propre bague de l’ouroboros qui ornait mon index gauche. Je relevai le visage et souris à l’humain.

- « L’anneau de l’équilibre, notre signe de reconnaissance. »

- « Quoi qu’il arrive, fies-toi toujours à ton instinct. Il t’a gardé en vie jusqu’à maintenant, il ne te laissera jamais tomber. »

- « J’essaierai de m’y tenir. »

- « Et maintenant, rejoignons les autres. J’ai peur qu’ils se soient entretués. »

- « Sage ou pas, si Kellan a touché à un seul cheveu d’Ehemdim, je le tue sur le champ. »

- « Je suis encore une fois impressionné par la dévotion et les sentiments que tu as envers ton fiancé. C’est une véritable force pour toi. »

- « Je suis incapable de concevoir ma vie sans lui. Je suis persuadée que s’il lui arrivait malheur, mon cœur le sentirait aussitôt. Notre lien est tellement profond et tellement ancien que nous souffrons de l’absence de l’autre. »

Nathanael sourit et rouvrit la porte de ma chambre. En la passant, je constatai que Kellan et Ehemdim semblaient en grande conversation. Mon fiancé s’intégrait plutôt bien à la guilde, cependant il n’en connaissait que les hautes sphères. Il avait commencé par le haut et devrait bientôt perdre la mémoire de nouveau avant de pouvoir pleinement entrer à notre service. Je réalisais maintenant que je l’aurais probablement sous mes ordres un jour où l’autre lorsque mon périple sera terminé sur le Naora. Etrange impression que celle-ci.

Nous nous rapprochâmes des garçons interrompant leur conversation.

- « J’ai hâte de croiser le fer avec ton fiancé Aenaria. »

- « Et pourquoi donc ? »

- « Il semble posséder une grande expérience en la matière. »

- « Plus longue que la tienne, cela ne fait aucun doute. »

- « Ahahah, très drôle. Merci de me rappeler que vous avez une vie plus longue que nous. »

- « Ne le prend pas mal Kellan. J’ai également hâte de tester mes capacités contre toi. Nous n’avons pas eu le même enseignement. Le mien est académique alors que toi tu as l’expérience du terrain depuis le début, tu as probablement des connaissances que je n’ai pas. »

- « Je l’aime bien cet elfe ! »

- « Si je ne m’abuse, il y a quelques minutes, tu nous as clairement dit merde ! »

Nous rigolâmes tous les quatre de bon cœur avant de reprendre notre sérieux.

- « Bon Aenaria, je pense qu’il est temps pour nous de te laisser. Bonne chance et bonne chasse. »

- « Tes intentions, contrairement à celles de ton adversaire, sont nobles, tu ne peux que gagner ce combat qui t’attend. »

- « Merci Nathanael, merci Kellan. »

Ils s’inclinèrent tous les deux dans une sorte de légère révérence avant de prendre congé. Une fois partis, Ehemdim s’approcha de moi.

- « J’ai l’impression qu’il m’aime bien tous les deux. »

- « Tu leur as effectivement laissé une bonne impression. »

- « Nous devrions préparer tes affaires pour partir. Plus vite tu partiras, et plus vite je serais guéri. »

Je remarquai alors que sur la table se trouvait un autre plateau avec de la nourriture facilement transportable dans mon sac. Décidément, les garçons avaient toujours un coup d’avance sur moi. J’allais devoir faire des efforts pour me mettre à leur niveau. J’attrapai mon sac que je passai à Ehemdim afin qu’il y mette la nourriture pendant que j’enfilai mes pièces d’armures qui étaient propres. J’attrapai ensuite mon épée, mon bouclier et mon fiancé me tendit mon sac avec une petite lueur de tristesse dans les yeux. Je l’attachai dans le bas de mon dos et me tournai vers le sindel.

- « Pourquoi faut-il toujours que l’on se quitte alors que nous venons tout juste de nous retrouver ? »

- « La fatalité, le destin, qui peut le dire ? Je reviendrais, c’est tout ce que tu dois retenir. »

- « Je sais mais le temps où je serais lucide tu vas énormément me manquer. »

- « Tu vas me manquer aussi mon amour. »

J’attrapai sa chemise et l’attirai à moi pour l’embrasser une dernière fois avant Sithi seule savait combien de jours. Je tirais ma force de lui, j’avais besoin de courage pour retourner sur nos terres et affronter Tamìa, lui seul pouvait me donner tout ceci. Notre baiser dura quelques secondes qui me parurent une éternité mais ce fut à contre-cœur que j’y mis un terme.

Je caressais doucement le visage d’Ehemdim, ma main glissa jusqu’à ses lèvres. Il l’attrapa et l’embrassa délicatement avant de la lâcher. Il ne fallait pas que je m’éternise sinon je ne pourrais pas le quitter. Je jetai un dernier regard dans sa direction alors que j’étais maintenant près de la porte.

- « Tu ferais bien de rentrer rapidement chez toi. Qui sait ce que tu serais capable de faire ici ou dans les rues de la ville ? »

Il acquiesça à mes propos de la tête et je le vis disparaître dans ma chambre. J’en profitai pour partir et commençai à descendre les escaliers en me disant que la route allait être bien longue avant mon retour. Cette mystérieuse ordalie allait bien compliquer mon affaire et la prolonger ad vitam eternam. Mais si cela permettait de contrôler un peu plus les fluides que j’avais en moi, soit, je ferais les recherches nécessaires à cette quête.

Je descendis les marches afin de rejoindre la cour centrale du Nobelium. Le soleil déclinait considérablement, il n’allait bientôt plus tarder à se coucher. Je profiterai de la nuit pour me reposer avant d’attaquer une nouvelle journée chez moi, sur le Naora. Me rendant près de l’entrée, je trouvai ma monture qui s’abreuvait tranquillement à l’ombre d’un sycomore. Je le sifflai et aussitôt il leva la tête dans ma direction. Il trotta doucement vers moi, je lui flattai l’encolure en le caressant dans le sens du poil.

- « Il est temps pour toi et moi de retourner sur mes terres Célestion. »

Il ânonna de la tête comme si il avait compris le sens profond de mes paroles. D’un saut je me mis en selle et les gardes ouvrirent les portes du Nobelium me laissant ainsi sortir. Je talonnai les côtés de ma monture et rapidement nous nous mîmes en direction de la zone d’embarcation d’où j’étais partie il y a peu vers une île encore inconnue. Je jetai un dernier regard en direction du lieu central de ma guilde quelque peu nostalgique. Jusqu’à présent, je n’avais fait qu’aller et venir au gré de mes besoins. Je me fis la promesse qu’à mon retour je m’investirai pleinement dans leur projet.

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MessagePosté: Mer 22 Fév 2017 17:05 
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La lumière déclinait, je dus utiliser mon sort de lumière pour éclairer notre route. Vingt minutes plus tard, j’arrivai devant les portes du Nobelium. Ce magnifique bâtiment m’avait manqué durant mon voyage sur le Naora. Face aux portes, je mis pied à terre, présentai mon anneau de l’équilibre et gagnai le droit d’entrer.

Tirant Célestion par les rennes, je le fis entrer dans la cour du Nobelium. Un serviteur vêtu d’une tenue de palefrenier vint à ma rencontre. Je lui tendis les attaches de ma monture et lui demandai de lui donner des carottes et des pommes. Mon cheval hennit pour confirmer mes propos. Le serviteur répondit par l’affirmative de la tête et s’en alla vers les écuries.

Sachant Ma monture entre de bonnes mains, je rejoignis la tour se trouvant au centre de la cour. Montant les marches quatre à quatre, je me retrouvai rapidement au dernier étage où je retrouvai Nathanael et Kellan en grande discussion.

- « Bonsoir messieurs ! »

- « Aenaria, tu es de retour ! »

- « T’aurais-je manqué Nathanael ? »

- « Dis-moi que tu es rentré avec une bonne nouvelle ? »

- « Si tu fais référence à Tamìa Kellan, disons qu’elle danse avec Thimoros à l’heure qu’il est ! »

- « Félicitations ! Tu es bien la digne fille de ton père ! »

- « Il serait fier de toi ! Mais attends… Est-ce que cela veut dire que le sort qu’elle avait lancé a été levé ? »

- « La population de Balsinh a retrouvé sa tête. »

- « C’est une excellente nouvelle. »

- « Si nous fêtions cela dignement, je fais monter du vin dans ta chambre. »

- « Avec plaisir. Nathanael, suis-moi pendant que Kellan s’occupe de notre petite fête ! »

Nous nous séparâmes et l’aquamancien me suivit. J’avais dans l’idée qu’il voulait me parler de ma quête magique. Entrant dans ma chambre, je me mis à l’aise en déposant tout mon équipement sur un fauteuil. Nathanael ferma la porte derrière lui et posa la question que j’attendais.

- « Alors Aenaria, as-tu découvert des informations sur ta quête de puissance magique ? »

- « Oui mais dois-je te les révéler ? »

- « Non, ces recherches t’appartiennent. Je voulais juste savoir si tu avais avancé et si tu avais appris des choses te permettant de garder ton calme et de maîtriser tes pouvoirs. »

- « Suite à un malheureux accident, j’ai compris que je devrais être plus prudente dans l’utilisation de mon sort ultime. »

- « Un malheureux accident ? Tu peux développer ? »

- « En voulant m’entraîner chez moi, mon sort s’est littéralement retourné contre moi me blessant quelque peu. »

- « Il s’est retourné contre toi ? Comment cela est possible ? »

- « Mauvaise intention et manque de contrôle. J’ai réutilisé mon attaque pour tuer Tamìa sans aucun problème. »

- « C’est une bonne chose de se remettre en selle juste après un échec. »

- « Merci Nathanael. »

La porte de mes appartements s’ouvrit sur Ariae qui portait un plateau et Kellan qui la suivait de près. La servante posa le plateau sur la table basse avant de s’éclipser en fermant la porte derrière elle. Kellan servit trois verres de vin et nous tendit à chacun un verre.

- « À Aenaria, qui a fait disparaître une immonde vipère de la face de Yuimen ! »

- « À Aenaria ! »

Nous bûmes une gorgée avant de nous asseoir sur le canapé et le fauteuil pour le maître d’armes. J’avais deux trois petites choses à leur demander au sujet de la guilde.

- « Puis-je vous poser une question ? »

- « Vas-y, nous t’écoutons. »

- « La guilde possède-t-elle un lieu de guilde sur le Naora ? »

- « Pas à ma connaissance, pourquoi cette question ? »

- « Je pense que Zotar a implanté la guilde sur tout le continent avec comme point central le manoir de Faronia. »

Kellan et Nathanael se regardèrent interloqués. De toute évidence, il n’était pas au courant de toutes les actions de Zotar sur le Naora.

- « Qu’est-ce qui te permet d’affirmer cela ? »

- « Ashar, le capitaine de la milice de Balsinh, capitaine de l’armée sous les ordres duquel j’ai servi est un membre de la guilde et il m’a affirmé qu’au besoin, je trouverai l’aide nécessaire pour la suite de mes recherches parmi les membres d’Equilibrium. »

- « Effectivement, il n’y a d’équivoque possible. »

- « Souviens-toi Kellan, Zotar avait parlé d’un grand projet qu’il avait pour le Naora et qui concernait la guilde. »

- « Je ne devais pas être là ce jour-là. Cela ne me dit rien, tu peux expliciter s’il-te-plaît ? »

- « De ce dont je me souviens, il parlait du fait que la guilde devait s’implanter et se développer sur le Naora, qu’il avait à cœur de s’en occuper mais il m’a dit cela trois mois avant de mourir. Je ne savais pas qu’il avait réussi à mettre son projet en œuvre ! »

- « Il semblerait que oui, pour mon plus grand plaisir ! »

- « J’ai l’impression que tu ne nous dit pas tout sur ton périple sur le Naora. »

- « Tu ne crois pas si bien dire Kellan. Vous êtes prêt pour la nouvelle salve de révélation ? »

- « Nous t’écoutons Aenaria. »

- « Mon très cher frère avait prévu son plan depuis une vingtaine d’année à cause de sa manipulation par un de ses formateurs à la diplomatie. Il se fait appeler le Maître mais pour la guilde, il est connu sous le nom d’Ertamiel. »

- « Non ! »

- « Impossible ! »

- « De toute évidence, vous avez entendu parler de lui. »

- « Dans le livre de l’équilibre son nom est cité. C’est un diplomate dont les actions n’allaient pas dans le sens des valeurs prônées par la guilde et ton père l’a déchu de son statut. »

- « À la suite de cela, nous avons perdu sa trace et nous avons oublié jusqu’à son existence. Le fait que tu en parles aujourd’hui n’est pas une bonne nouvelle du tout. »

- « Vous ne savez pas tout mes chers amis. En manipulant mon frère, il est à l’origine de l’assassinat de mes parents. »

- « Sa traitrise n’en est que plus grande. Nous devons le traquer et mettre un terme à sa vie. »

- « Il appartient à la justice sindel Kellan et connaissant Aenaria, elle a déjà transmis ses informations aux bonnes personnes. »

- « Oui, c’est déjà fait. Mais sachant qu’ils ont réussi à mettre la main sur l’un des membres de la guilde, nous devrions donner l’ordre que personne ne se déplace seul durant une mission, c’est bien trop dangereux. »

- « Ce sera fait. Donc Ertamiel est derrière le meurtre de Zotar… Je n’ai jamais eu l’occasion de le rencontrer, c’était bien avant moi mais cela ne laisse rien présager de bon. »

- « La prudence est de mise pour tous les membres de la guilde. En dehors du dossier Ertamiel, as-tu des informations concernant ton frère ? »

Je bus une gorgée de vin, j’avais la gorge sèche à force de parler.

- « J’ai peut être une piste pour retrouver mon frère mais cela va demander de l’aide de la part de l’armée et malheureusement, vous ne pourrez pas m’assister. »

- « Ne pas t’aider dans une bonne baston ? Tu me déçois Aenaria ! »

- « Mon frère a un pied à terre à Raynna… »

- « La ville bagne des sindeldi ? »

- « Une forteresse imprenable et dont on ne sort pas, imagine les problèmes ! »

- « Fais-le quitter son trou et amène le sur un champ de bataille bien classique que je lui fourre mon épée là où je pense ! »

- « Désolée de te dire cela Kellan mais mon frère est à moi ! Personne ne le touchera sans mon autorisation. »

- « Je suis déçu mais je te comprends. Nous t’apporterons toute l’assistance dont tu auras besoin. »

- « Merci. »

Nous bûmes tous une gorgée de vin puis je leur rendis la parole.

- « Et vous, quoi de neuf ? »

- « La routine en ce qui concerne la guilde, nous avons gardé un œil sur Ehemdim durant ton absence comme tu nous l’avais demandé mais dernièrement nous avons d’autres occupations. »

- « Est-ce que tu as regardé le ciel ces derniers temps ? »

- « Les aurores polaires ? Un maître aquamancien de Balsinh m’en a parlé, j’ai entendu des marchands kendrans discuter de ce problème. Vous avez des informations à ce sujet ? »

- « À part le fait que Solennel cherchait des aventuriers pour trouver une solution, nous n’avons que des rumeurs. »

- « Je ferais bien de me renseigner discrètement demain à la première heure. »

Trois coups toqués à la porte me firent tourner la tête avant de donner l’autorisation d’entrer. J’affichai une expression de surprise en voyant l’être que j’aimais le plus au monde sur le pas de la porte, Ehemdim. Son visage irradiait le bonheur et le bien être, le voile blanc devant ses yeux avait disparu. J’avais réussi.

Je me levai me retenant de lui sauter au cou. Kellan et Nathanael se levèrent également et saluèrent Aenarion d’un signe de la tête.

- « Nous allons te laisser avec ton fiancé, vous avez de nombreuses choses à vous dire. »

- « Bonne soirée messieurs et à demain. »

L’aquamancien et le maître d’armes quittèrent mes appartements me laissant seule avec Ehemdim. Ce dernier avança vers moi tout doucement comme si il avait peur de ma réaction. À ma hauteur, il prit ma main qu’il posa sur son doux visage. Je lui caressai la joue comme dans un rêve, car oui j’avais rêvé le jour où je récupérerai le bon sens de mon fiancé et il était arrivé.

- « C’est bien toi. »

- « Oui c’est bien moi, je suis de retour pour de bon. »

Je fondis sur lui afin de sceller nos lèvres dans un baiser passionné. Les bras de mon fiancé enlacèrent ma taille avant de me soulever du sol. Il me transporta jusqu’à la porte menant à ma chambre. Il donna un coup de pied dedans et nous introduisit dans la pièce. Il me posa par terre et se détacha de mes lèvres.

- « Je t’aime Aenaria. »

- « Prouve-le moi ! »

Il enleva sa chemise laissant apparaître sa musculature parfaite, je fis de même en glissant ma robe par-dessus ma tête. Il me tira à lui afin de m’embrasser de nouveau avec toute la fougue dont il pouvait faire preuve. Sa main droite remonta mon dos et dégrafa mon soutien-gorge.

Mes mains passèrent entre nous afin de déboutonner son pantalon dans lequel il se trouvait de toute évidence à l’étroit. Je fis descendre son pantalon sur ses chevilles. Il fit glisser ses deux mains dans ma culotte, la faisant rejoindre mes chevilles. Postant ses mains sous mes fesses, il me souleva de nouveau du sol. J’accrochai mes jambes autour de sa taille et il nous mena jusqu’à mon lit.

Tout ce qu’il se passa par la suite était totalement indécent, la nuit ne nous servit pas à nous reposer mais plutôt à nous montrer à quel point nous nous étions manqués. Nous tombâmes de sommeil de bonne heure le matin, le soleil commençait tout juste à percer à l’horizon. Ehemdim me tenait dans ses bras protecteurs, comme il m’avait manqué.

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Dernière édition par Aenaria le Dim 12 Mar 2017 10:52, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Le Nobelium (Guilde Equilibrium)
MessagePosté: Mer 22 Fév 2017 20:44 
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Nus comme des vers, protégés simplement par un drap blanc et les bras d’Ehemdim, je me réveillai de mon sommeil. Je sortis du lit, gardant le drap sur moi, révélant le corps de mon fiancé, je me mordis la lèvre avec gourmandise avant de me poster derrière la fenêtre afin d’admirer le paysage qui s’offrait à moi.

Sous mes pieds, je pouvais voir l’animation dans la cour du Nobelium. Des recrues s’entraînaient au combat, un serviteur fit sortir un cheval des écuries, je reconnus Célestion qui trottait tranquillement. Ceci me fit sourire, il avait bien supporté le retour à Kendra Kâr.

Mon regard passa ensuite vers l’horizon. Au loin, je pouvais deviner les murs de Kendra Kâr ainsi que les tours du château. Ce spectacle était magnifique et reposant en même temps.

Un léger bruissement derrière moi m’indiqua qu’Ehemdim était réveillé. Des bras m’enserrèrent la taille par derrière. Un baiser fut déposé dans mon cou déclenchant des frissons dans mon dos et un soupir d’aise.

- « Bonjour mon amour. »

- « Je veux des matins identiques tous les jours du reste de ma vie. »

- « Avec plaisir. »

Mon regard se perdit à l’horizon. Oh que oui je voulais connaître ce bonheur tous les jours mais avec mon frère et Ertamiel qui planaient comme des ombres au-dessus de nos têtes, ce bonheur n’arriverait pas de si tôt. Ehemdim posa son menton sur mon épaule avec douceur.

- « Tu t’es perdue dans tes pensées, je me trompe ? »

- « Non, je pensais à l’avenir. »

- « Tu nous y voyais avec des enfants ? »

Je souris face à cette question. Oui j’envisageai d’avoir des enfants avec lui mais pas dans l’immédiat, de toute façon, j’étais bien trop jeune. Je me retournai pour lui faire face et déposai un chaste baiser sur ses lèvres

- « Nous avons déjà la pratique semble-t-il ! Je pensais plutôt à ce qu’il m’est arrivé durant mon périple sur le Naora. »

- « Tu veux en parler ? »

- « Habillons-nous et passons à côté. »

- « À vos ordres madame. »

Je le repoussai de la main droite alors que la gauche tenait le drap autour de moi. Pour éviter de tomber, il attrapa le drap que je lâchai pour le voir chuter. Se retrouvant sur les fesses, il leva les yeux vers moi en étant d’abord en colère avant de changer pour de la gourmandise. Je levai les yeux au ciel devant son attitude parfaitement puérile.

Je rejoignis l’entrée de ma chambre où se trouvaient mes sous-vêtements et ma robe que j’enfilai rapidement. D’un coup de pied, je lançai les vêtements de mon fiancé vers son propriétaire. Il les attrapa au vol et se leva pour les mettre sur lui. Pendant ce temps, je passai dans la pièce principale et m’installai dans le canapé en tailleur.

Ehemdim arriva rapidement et s’installa face à moi en tailleur également.

- « Je t’écoute mon cœur. »

- « Comme tu as pu le constater, tu as retrouvé toute ta raison. »

- « Tu as réussi à faire entendre raison à Tamìa de toute évidence. »

- « J’ai fait mieux que cela, à l’heure où nous parlons elle est enterrée. »

- « Tu l’as tué ? Mais pourquoi ? »

- « Je n’ai pas eu d’autre choix. Le conseil lui a laissé la possibilité de lever son maléfice mais en lieu et place d’un désenvoutement, elle a invoqué des loups de Thimoros. Saraï et Ashar les ont tué avant de nous rejoindre à l’extérieur de la ville où j’ai fait usage de mes pouvoirs sur Tamìa avant de lui planter ma lame dans le cœur. »

- « J’aurais voulu voir ça de mes yeux. Nous voilà débarrassé de cette petite peste. »

- « Oui et du coup, le conseil a statué sur ton sort. »

- « C’est là que je dois prendre peur ? »

- « Oui et non. Oui car tu as le droit de remettre les pieds sur le Naora et non car tu n’as pas le droit de mettre les pieds à l’intérieur de l’enceinte de Balsinh. »

Je vis Ehemdim lever un sourcil réflexif suite à mes propos avant d’afficher une mine de bonne surprise.

- « Le manoir m’est donc autorisé ! »

- « Oui, tu en es venu à la même conclusion que moi à ce que je vois ! »

- « Je pourrais revoir mes parents, cela me fait plaisir même si je ne pense pas qu’ils aient très envie de me voir après la trahison dont j’ai fait preuve. »

- « Nous verrons en temps voulu, nous avons d’autres problèmes sur les bras. »

- « Ton frère ? »

- « Oui et son formateur diplomate, Ertamiel. »

- « Tu traduis pour les non-initiés ? »

- « Version courte de l’histoire : Ertamiel est un ancien diplomate de la guilde qui a été viré par mon père pour ses mauvaises actions. Depuis il a juré de se venger de mon père, lorsque mon frère s’est présenté pour faire la formation de diplomate, il l’a transformé en marionnette entre ses mains, lui pervertissant l’esprit lui faisant croire que le bien était mal et inversement. Tu m’as suivi ? »

- « Oui, nous avons donc une autre cible. »

- « Pardon, j’ai mal entendu, tu as dit « nous » ? »

- « Maintenant que j’ai retrouvé la pleine possession de mes moyens, il est absolument hors de question que je te laisse faire quoi que ce soit de dangereux toute seule. »

- « Je ne suis pas une demoiselle sans défense qui a besoin d’être secouru à la première occasion ! Je ne suis pas une poupée de porcelaine ! »

- « Ce n’est pas ce que j’ai insinué, je disais simplement que je veux t’aider autant que possible, à deux nous sommes plus forts ! »

- « J’ai moi-même dit que nous devions être par deux en cas d’attaque d’Ertamiel et de ces pions. »

- « Tu vois ! Si nous devons partir maintenant, tout mon équipement est à l’étage du dessous. »

- « Tu es prévoyant ! »

- « Avec toi, il vaut mieux ! D’autres informations que je devrais connaître ? »

- « Deux. La première : mon frère possède un pied à terre à Raynna. »

- « TU PLAISANTES ! »

- « J’ai bien peur que non. C’est un problème. »

- « À ce niveau-là ce n’est plus un problème, c’est une montagne impossible à franchir ! Il va nous falloir un sacré plan de bataille. »

- « Ashar y travaille, il est de la guilde. »

En regardant sa main droite, je vis un anneau de l’équilibre à son index avec une pierre verte très foncé à la place des yeux.

- « Tu possèdes ton anneau maintenant, c’est bien. »

- « Je l’ai reçu en arrivant hier soir. Quelle est la deuxième information ? »

- « Il y a des choses étranges qui se passe dans la ville et j’ai bien envie de mener ma petite enquête à ce sujet. Tu m’accompagnes ? »

- « Avec plaisir. Nous y allons maintenant ? »

- « Je n’en attendais pas tant. Allons-y. »

Je récupérai tout mon équipement que j’enfilai, sortis de ma chambre avec mon fiancé et nous descendîmes d’un étage. Ehemdim entra dans une pièce et en ressortit avec toute son armure elfique. Ainsi équipés, nous sortîmes de la tour en direction de la cour. J’y trouvai Nathanael et Kellan en grande discussion.

Je sifflai afin d’attirer leur attention vers moi et Ehemdim. Ils arrivèrent rapidement à notre hauteur.

- « Qu’est-ce qui peut vous faire sortir ainsi équipés ? »

- « Nous allons mener l’enquête sur les évènements ayant lieu en ville. »

- « C’est une bonne idée. Ehemdim considère cela comme ta mission d’intronisation. »

- « Très bonne idée. Vous pourrez veiller l’un sur l’autre. »

- « Vous complétez souvent les propos de l’autre ? »

- « Des années d’entraînement Ehemdim ! »

- « Nous ne vous retenons pas plus longtemps, bonne chance à vous. »

Ils nous saluèrent et nous prîmes la direction de la grande porte du Nobelium. Nous sortîmes de la cour en direction de la ville. Sur la route, je me mis à réfléchir à ce que nous devrions faire en premier.

- « La milice. »

- « Pardon ? »

- « Tu étais en train de te demander où nous devions commencer notre enquête ? »

- « Et c’est moi la télépathe ! »

- « Des années d’entraînement Naria ! »

- « Très drôle ! Mais ton idée est plus que bonne. Direction la milice alors. »

Nous avions notre première étape dans notre enquête.

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