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 Sujet du message: Re: Les égouts
MessagePosté: Lun 17 Déc 2018 20:23 
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Pas de lune, sous terre.
Le trajet avait duré des semaines entières dans l'esprit fiévreux du pâle jeune homme, et une nuit de labeur pour ceux qui l'avaient recueilli; "ceux" étant l'être maléfique entre les pattes de laquelle il lui avait semblé mourir, et les nombreuses mains qu'il avait senti se poser sur lui, le tourner, le soulever, l'enrouler d'un linge mortuaire. Peut-être étaient-ce là les servants de Phaïtos venus lui offrir une décente sépulture ? L'avait-on rattrapé pour la dette de son enfance ?
Les voix le berçaient dans son long départ, et il ne parvenait qu'en de brefs instants à les distinguer : tout d'abord, la douce chaleur qui émanait de la harpie, son ton maternel qu'il ne pouvait s'empêcher d'apprécier. Pourtant, ses ordres -car elle ne cessait d'en donner- claquaient comme une branche qui casse net, et ne trouvait jamais d'écho contraire chez ses hommes de main. Les hommes, enfin, étaient pour la plupart massifs. S'il ne voyait rien que quelques éclats de lune à travers la toile couvrant son visage, l'aise avec laquelle son corps fut porté malgré le faible nombre de participants lui fit d'abord songer à des ouvriers. Un homme enplastronné n'était pas une mince affaire à porter, et pourtant les souffles autour de lui étaient toujours réguliers. La fatigue ne gagna jamais les hommes sur le trajet, et les quelques grognements n'étaient jamais qu'à l'attention de quelques passants et autres mouvements furtifs autour du cortège.

Il sombra aux sons de la ville endormie, pour ne revenir à lui qu'un bref instant. La lune était encore haute dans le ciel et éclairait le linceuil avec tendresse. Le regard malade de Leidenstein suivit l'astre jusqu'à ce que les ténèbres ne le réclamèrent à nouveau pour longtemps.

La sensation chaud et humide d'un linge sur son front le fit revenir à lui. Combien de temps s'était écoulé, il ne pouvait le dire. Ses paupières s'arrachèrent pour lui offrir une vue brouillée d'un endroit faiblement éclairé dont la flamme d'une torche dansait lentement au mur. Les ombres se faisaient démons majestueux sous la fièvre et les perspectives, et le plafond semblait suffisamment bas pour qu'il gîse au fond d'un caveau.
Le linge passa de nouveau sur son visage sans faire le moindre bruit, et l'ouïe toute entière lui sembla inaccessible. Aucun son ne lui parvenait, comme s'il venait de recevoir un puissant choc à la tempe : la nausée le prit, mais les quelques haut-le-coeur ne suffirent pas à le faire vomir.

Enfin, un son : un léger gloussement amusé, une inspiration plus forte que la sienne, un sourire... L'ombre maudite qui se penchait pour l'englober se fit plus douce, plus humaine. Il y découvrit des yeux, perçants, et un sourire aux canines aussi protubérantes que les siennes, carnassier. Mais il n'y avait véritablement aucune douceur dans ce regard, sinon la même qu'un cuisinier devant son plat bouillonnant. Aucune empathie n'émanait de la créature penchée sur lui, et les quelques attentions sur son front fiévreux semblait une parodie de gentillesse, fausse, intéressée. Les questions s'empilèrent en même temps que la rage et les injures, et ce flot de verbe se bloqua dans sa gorge dans un déglutissement difficile. Une fois de plus, il perdit l'initiative.

"Il est réveillé." grommela une voix d'homme plus loin. Le craquement du bois travaillant déchira le silence permanent alors qu'une carcasse de docker se redressait jusqu'à toucher la voûte de pierre au dessus d'eux, rendu d'autant plus monstrueux par les jeux de lumière. Alors se levèrent les spectateurs, un par uns, dans une démonstration de difformités en tout genre qui s'additionnèrent jusqu'à offrir à Leidenstein une véritable petite Cour des miracles.

Tout d'abord, le docker massif le désigna du doigt, et la flamme de la torche illumina ses bras puissants, couverts de cicatrices autant que la surface de sa peau le permettait. Son air malhonnête transpirait sur un visage mal entretenu, une barbe mal rasée, un nez sans doute cassé par le passé. Un tissu couvrait négligemment ses cheveux et servait de reposoir à un chapeau simple mais tout de même miteux. Le petit tabouret vermoulu qui l'avait accueilli semblait dérisoire à ses côtés. Sa tête se tourna et il grinça à l'intention d'un autre :
"Vivant, donc."

Quelques pièces brillèrent d'une main à l'autre, et le docker fut preste à s'en saisir en évitant la main de son généreux donateur.
Délesté d'un peu de son argent, l'autre intéressé grommela avant de s'avancer pour mieux voir le blessé. Vêtu d'épais habits de voyageur, il ne laissait transparaître qu'une taille plus normale que son compère, mais ses mains offertes à la vue de tous laissaient plus de questions : des bandelettes sales mais soigneusement disposées couvraient chaque parcelle de peau, l'individu parfaitement momifié pour d'obscures raisons.
Redressant légèrement sa capuche, sa mâchoire accusa une pointe de luminosité pour révéler le même accoutrement exotique.

A ce moment, Leidenstein espérait doucement deux choses : qu'il ne soit pas mort, et qu'il meurt. Dans quel genre de fosse divine Phaïtos l'avait jeté, il ne voulait pas savoir


"Il peut bouger. J'ai vérifié ses plaies." Souffla l'homme bandé, avec dans sa voix l'aigreur amère de ceux qui perdent leurs paris. "Il est presque remis, il ne lui restait plus qu'à revenir à nous." ajouta-t-il furtivement avant de quitter la pièce.

Le linge parcourut une fois de plus le visage de l'alité, avant de plonger, abandonné, dans un seau. Les draps qui le couvraient furent tirés et c'est dans ses simples braies qu'on le fit relever. La harpie était là, toujours aussi affectueuse et mauvaise, admirant le chaton blessé qu'elle avait fini par capturer et qui n'avait pas encore la force de se débattre. Lorsqu'il repoussa ses griffes, sa poigne se fit plus ferme et le docker acheva de le convaincre de suivre. Doucement, il se leva et savoura quelques instants son sang qui retombait par gravité dans ses jambes. Privé, son cerveau le fit voyager jusqu'au retour à la normale, et un étrange sourire satisfait se dessina sur son visage fatigué. Il n'était pas mort.

Comme un condamné à l'échafaud, on l'aida à marcher jusqu'à un siège trônant en face de l'alcôve qui l'hébergeait : un siège qui contrastait tout à fait avec le meublier croûlant autour de lui, tant le travail d'ébénisterie y était soigné. De magnifiques sillons le parcouraient et semblait bien plus complexe que quelques gravures décoratives. Sans lui laisser le temps d'admirer l'ouvrage, on l'installa confortablement et la bonté du docker fut même poussée jusqu'à lui administrer de gentilles claques pour s'assurer de son réveil. Une bassine d'eau chaude agréablement chauffée fut traînée à ses pieds par l'homme aux bandelettes, qui se saisit du linge délaissé et commença à humidifier ses pieds.

Alors que la harpie tournait autour de lui, la sensation d'être de nouveau une proie prit Leidenstein à la gorge, ses inquiétudes remontèrent et les dons télépathiques de son hôte furent une fois de plus bien plus rapides que sa capacité à formuler une première question.
"Tu es vivant." se moqua-t-elle dans un ricanement cristallin qui fit fondre un instant le jeune otage.

"Pas de chaînes ?" s'enquit-il, observant le visage bien plus banal qu'il n'y paraissait. Quelque chose clochait dans son regard, cependant.

"Tu n'es pas notre prisonnier. Nous n'allons pas te garder ici." claqua-t-elle sur le même ton amusé qui ne la quittait visiblement pas.

Doucement, l'homme aux bandelettes délaissa les pieds du bretteur pour couvrir ses mollets. La sensation agréablement chaude se fit cependant épaisse, poisseuse presque. Ses yeux s'ouvrirent en grand à la vue du liquide rouge qui remplissait la petite cuve et brillait sous l'autorité de la torche l'éclairant."Du sang ?"- "Animal. Principalement."

Chacun le fixa dès lors avec l'air d'attendre quelque chose de sa part. Le docker anxieux, la momie particulièrement attentive et la harpie toujours amusée.

"Si tu ne m'explique pas rapidement..." commença-t-il alors que le premier serrait les poings, que les yeux du deuxième brillèrent doucement et que le sourire de la dernière semblait parti pour la trancher en deux. "...et je dis bien "rapidement", il va te falloir un plus grand récipient !"

D'un pas étonnamment leste, la montagne de muscle glissa derrière le siège et apposa ses deux mains scarifiées sur ses épaules. Plus désagréable que douloureuse, la manipulation le plaqua dos au trône. "Gardes en." perçut-il de la voix graveleuse murmurant dans son échine.

"Tu penses qu'il fera l'affaire ?" demanda peu après l'homme à genoux à la harpie, qui guettait son "bain" avec intérêt. D'une démarche féline, elle se plaça face à lui et s'exclama, au point d'en faire grimacer son interlocuteur qui n'avait encore entendu aucun bruit élevé jusqu'alors.

"Il sera parfait. Bien ! Nous n'allons pas jouer à ce petit jeu très longtemps, et je t'ai dit que tu n'étais pas notre prisonnier. Alors écoutes bien ce que je vais te dire, et cela évitera que l'on te malmène plus que de raison. Ce charmant homme derrière toi est ici pour ce charger de ce cas de figure, tu l'as bien compris.

Celui là, est...ton servant ?
Prenant une pause, elle chercha du regard l'approbation de l'homme aux bandelettes qui se contenta de dodeliner vaguement avant d'hocher. "Non pas que tu puisses lui ordonner quoi que ce soit, vois-tu. Il va simplement te préparer, te mettre en condition. Faire de toi ce que l'on souhaite faire de toi. Et moi, je surveille ? Je coache ?" Cette nouvelle pause fut cette fois adressée au docker, qui haussa les épaules. Le mouvement musculaire fut suffisant pour que Leidenstein puisse le ressentir dans ses doigts.

"Au début, nous envisagions un être "élu". Mais petit à petit, il semblait plus évident qu'il fallait essayer sur de simples individus "prometteurs", et voir si, de là, ils suffiraient." poursuivit-elle, comme un texte bien préparé. "Et te voilà, guerrier. En fait, je ne comptais rien faire de toi. Je te croyais mort à vrai dire, mais mes échecs cuisants en nécromancie dans ce cimetière n'étaient pas en vain. Te voilà arrivé, titubant..J'ai même cru avoir levé un mort ! Et voilà un vivant, en piteux état !" Le mépris fut un instant palpable dans la voix de la harpie, et ses mains plongèrent un instant dans la cuve pour se frotter l'une à l'autre, comme nettoyées d'une impureté. Elle prit alors la tête du combattant entre ses mains et le caressa comme un poupon, le tâchant de rouge vermillon.

"Je vais tâcher de te rendre meilleur. Plus inquiétant, plus puissant. Tu vas tuer, Leidenstein. Et tu vas tuer...beaucoup." claqua-t-elle d'un mouvement de mâchoire carnassière.

"Et en l'honneur de quel dieu tu souhaites me plier, vipère ?" répliqua d'un ton acerbe l'otage, déclenchant un resserrement de phalanges sur ses épaules qui le fit grincer des dents.

"Mais c'est tout l'intérêt. Les dieux aussi, tu les tueras." gloussa avec admiration l'homme aux bandelettes, la tête pleine de projets.


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 Sujet du message: Re: Les égouts
MessagePosté: Lun 17 Déc 2018 21:59 
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Après quelques temps passé dans l'étrange cellule avec ses ravisseurs, Leidenstein avait commencé à découvrir l'emploi du temps quotidien, et faisait peu à peu connaissance avec ceux qu'il aurait égorgé sans pitié pour un tel affront.

Le jour de son éveil, on lui avait ainsi expliqué rapidement le rôle de chacun, et le bain particulier qu'il avait reçu s'était poursuivi dans un calme relatif : après avoir copieusement insulté la harpie, le docker lui asséna un crochet qui lui fit voir des étoiles un instant. On le logea ensuite au mieux sur le trône ornementé et la cuve fut portée au dessus de lui. On versa le sang sur ses cheveux qui en prirent un instant la couleur, puis le tout dégringola le long de son corps. Il s'agissait là de son onction sanguine, destinée à lui donner le goût de cet élément, le faire renaître. Cela n'avait pas particulièrement fonctionné et la sensation fut plus désagréable que révélation. Les rainures dans le bois délivrèrent leur secret, faisant circuler le sang sur le meuble de façon fluide jusqu'au sol, où un autre récipient fut disposé pour récupérer l'écoulement. On le frotta ensuite avec des linges parfumés et ses cheveux furent noués par l'homme aux bandelettes qui continua de le rendre présentable. L'odeur du sang ne le quitta pas pour autant.

Le bandé observa alors la marque sombre sur sa poitrine, dont la palpation causa une légère douleur à Leidenstein. Son diagnostic fut cependant positif et il lui promit un rétablissement rapide, tout en dissuadant les autres de lui faire faire trop d'efforts. Il n'avait pas l'air d'un médecin, mais était pour le moment le seul à prêter attention à son état. La harpie s'absenta pour le reste de la journée et il resta alors en compagnie du docker et de la momie. Le premier produisit un couteau de marin hors de sa besace et commença un ouvrage sur une pièce de bois, du genre de porte-bonheur que les gens de son métier portaient sur eux.

Son "servant" resta pour sa part à ses côtés, l'aidant à entretenir ses armes et son plastron, utilisant en permanence le sang comme un autre prendrait de l'huile, au plus grand étonnement de son camarade d'infortune.

Ainsi passèrent les jours suivants, avec quelques occasionnels retours de la ravissante ravisseuse qui leur apportait quelques vivres de piètre qualité et s'assurait de l'entretien de Leidenstein auprès de l'homme aux bandelettes. Le docker suivait vaguement les affaires mais n'était guère plus qu'un gros bras aux comptes de sa patronne.

Finalement, la peau du jeune homme retrouva son teint pâle uniforme, et tout changea. Le docker fut par moment relevé et la harpie se prit à passer du temps dans l'endroit qui abritait le sanguinaire guerrier. Silencieuse la plupart du temps, les rares échanges tournaient bien vite en insultes et menaces et le servant n'avait visiblement pas l'intention de s'interposer entre les deux, pris au piège. La tension restait palpable.

Quelques jours plus tard, on laissa Leidenstein seul avec l'homme aux bandelettes.
Etonné tout d'abord, le jeune homme commença à partager son intention de partir, et son compagnon fut tout aussi prompt à l'en dissuader, lui détaillant la longueur des égoûts, les embûches sur le chemin et l'intérêt de le connaître parfaitement pour espérer s'en sortir confortablement. De plus, un évènement approchait.

Leur discussion fut interrompu par l'arrivée du docker suivi de la harpie. Les mines étaient plus graves qu'à l'accoutumée et le musculeux personnage arborait une balafre récente sur la joue, pansée maladroitement dans le feu de l'action. Dans ses bras, la patronne transportait un panier particulièrement garni : viande, légumes et douceurs en tout genre.
Comme à son habitude, Leidenstein picora un peu sans gourmandise et rejeta la suite du buffet.


"Mange, tu en auras besoin." en profita la harpie, annonciatrice d'une suite intéressante. "Il est temps de repayer notre hospitalité. Nous allons voir un peu si ton entraînement s'annonce prometteur." glissa-t-elle entre deux bouchées de viande.

Etonnamment, ce fut le docker qui prit la parole, bien plus direct que les deux autres.
"Tu vas te battre ce soir. C'est un duel à mort. Un autre type comme toi, mais pas à nous. Un duel au dernier sang versé. Si tu survis on te sors, y'a quelques services pour lesquels tu vas nous aider." acheva-t-il. Clair, concis.

Naturellement, le regard du pâle guerrier se tourna vers son "servant", qui hésita un instant avant de répondre : "Nous n'avons pas vraiment eu de chance jusque là, c'est pour ça que L- commença-t-il, alors qu'un claquement de langue l'interrompit. Un déglutissement plus tard, il reprit plus soigneusement, mesurant ses mots. "Pour ça donc que nous allions essayer la nécromancie. Nous cherchons à créer un guerrier...puissant. Invincible ? Mais j'avais quelques doutes quand à un rejeton de la magie des morts. Je pense qu'il faut quelqu'un qui y prenne goût. Qui...vive pour ça, pour tuer, pour vaincre."

Un regard circulaire plus tard, il reprit sans recevoir d'objections, sinon quelques bruits de mastication. "Alors tu vas livrer duel. Cela permet chaque fois de voir ce que valent nos choix. Un duel à mort évidemment, comme ce sera toujours le cas. Ensuite, il s'agira de tuer, encore tuer. Tu devras tuer mieux, tuer bien, enfin tu comprends."

Le silence se fit et Leidenstein resta un instant incrédule. Son regard se posa sur le feu qu'ils avaient érigé au centre de la petite pièce, avant qu'il ne prenne la parole.

"Vous êtes une bande de tarés. J'ai côtoyé des lames à vendre, mais vous..." soupira-t-il, dévisageant les présents. L'homme aux bandelettes se contenta de manger la part que son monologue avait laissé de côté, le docker d'hausser la tête et la harpie de se resservir.

"Et si je refuse ?" tenta-t-il, sans recevoir une nouvelle fois de réelle réponse. Le docker se leva et jeta ses restes dans le récipient contenant leur repas, se décalant hors de son champ de vision pour fouiller dans un coffret.

"Je ne vais pas rester ici longtemps. Et si vous voulez du sang, je vais vous en offrir.
Alors voilà ce qui va se passer. Je vais embrocher le grand de bas en haut comme un trophée de chasse qu'on voudrait empailler. Mais toi, garce, je te garantis que je vais prendre mon temps, et...
...et sa vision s'embrouilla. Un sac s'était posé sur son visage et l'on en serrait l'ouverture au point de l'étrangler légèrement. Une courte lutte s'imposa au cours de laquelle il tenta de repousser la poigne de ce qu'il devinait être un tronc d'arbre ou le bras du docker. Il entendit le tintement des armes que l'on ramassait et se fit prestamment porter hors de la cellule. La lueur du feu fut éteinte à l'eau et les ténèbres se firent. On clapota, on pataugea et on tourna un nombre surprenant de fois.

A gauche, à droite, on progressait dans les couloirs des égoûts. On murmurait, on réfléchissait bien trop fort, et on vérifiait que l'otage respire tout de même un peu.
Chaque injure se voyait suivi d'un coup de poing retenu mais bien senti, et ses côtes s'ornèrent bien vite de bleus décoratifs jusqu'à le fatiguer bien trop pour continuer.

A sa grande satisfaction, on le hissa à la lumière de la lune, et peut-être était-ce le sang tâchant son couvre-chef de malheur, mais la lune était rouge en ce soir là.


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