L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Les Ruelles d'Exech
MessagePosté: Lun 20 Juin 2016 17:53 
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Rhazel, traîna Grorik derrière lui, ce dernier essayant péniblement de se relever, en vain. Le jeune guerrier le jeta au sol une fois arrivé une rue plus loin. A quelques mètres, il distingua la silhouette d'un mendiant qui fouillait un tas de déchets. Quand le miséreux les aperçut il s'empressa de rassembler les babioles qu'il avait dénichées et détala et clopinant. Ils étaient désormais seuls dans la ruelle. Une pluie battante les trempait jusqu'au os, mais c'étaient le cadet des soucis des deux antagonistes.
Le fanatique se tordait sur les pavés comme un ver, le guerrier lui, le regardait avec un mépris et dégoût tels, que Grorick ne se faisait aucune allusion sur le sort qui l'attendait.
Haletant il leva en tremblant la main qui restait, partit dans une quinte de toux écoeurante, et implora une fois qu'il avait retrouvé un semblant de voix.
« E.. Ecoute... On peut faire affaire tous les deux...  L.. Laissons tout ça derrière nous, et on fait cinquante cinquante.... »
Rhazel, silencieux comme la mort, le regarda sans répondre, il n'avait aucune envie de discuter avec cet individu ignoble.

« …. Soixante pour toi, quarante pour moi..... E... Ecoute, on peut tout partager si c'est ça que tu veux... Tout. » Implora-t-il et désignant d'un geste vague la rue qu'il venait de quitter, plus précisément la direction où se trouvait le taudis qu'ils avaient quitté un peu plus tôt.
C'en était trop, une vague de haine et de dégoût submergea le jeune homme. D'un mouvement vif, accompagné d'un rugissement il dressa l'épée qu'il tenait toujours à la main et l'abattit sous le menton du monstre. Ce dernier, les yeux exorbités bascula sur le dos, son unique main plaquée sur sa gorge, comme s'il essayait en vain d'arrêter le flot de sang qui se déversait sur sa poitrine et sur les pavés.
Rhazel resta sur place quelques secondes, regardant le gros fanatique agoniser silencieusement, suffoquant et émettant d'horribles hoquets. Cela ne procurait au guerrier aucun plaisir, mais ça l'apaisait. Grorick leva vers lui un regard indescriptible, tandis que son énorme bouche remuait silencieusement de manière écoeurante. Le guerrier n'avait néanmoins aucune envie de décrypter ce regard. Il rengaina et tourna froidement les talons. Rhazel n'avait également aucune envie d'abréger les souffrances de cet être abject.
Malgré la pluie battante les râles et hoquets du gros fanatique lui parvenaient toujours aux oreilles, se faisant de plus espacés.... Plus plus rien. Demeurait alors seulement le bruit des gouttes, qui s'abattaient avec violence sur les pavés et bâtiments crasseux de l'impitoyable citée.



Peu de temps après il arriva à quelques mètres du taudis qui servaient de refuge à Pie et ses « frères et soeurs ». Il distingua d'ailleurs cette dernière, dans la ruelle, qui accourut vers lui en le voyant « Msieur Rhazel ! ». La petiote le heurta de plein fouet en se jetant dans ses bras. Coupant ainsi le souffle au jeune guerrier mais faisant naître sur son visage un sourire.
« Vous allez bien ? » S'exclama-t-elle en levant vers lui ses grands yeux violets luisant qu'inquiétude et d'innocence.
« Tout va bien ne t'en fait pas. » La rassura-t-il en lui ébouriffant la tignasse.
« C'est fini. »

Le petiote ayant tenu à présenter le jeune guerrier à ses frères et soeurs, Rhazel repénétra dans le taudis qui faisait office de refuge. D'abord timides et craintifs, les bambins l'avaient d'abord regardé avec curiosité en gardant une certaine distance. Cela fut cependant de courte durée, il s'en était ensuite suivie une multitude de gestes et de paroles de reconnaissance, certains demandant même au guerrier de devenir leur « Grand frère et de rester avec eux ». La demande fit rire ce dernier mais il dut refuser, il leur promit toutefois de repasser. Le jeune guerrier en profita en même temps pour récupérer la main tranchée. Inutile de la laisser traîner aux yeux des bambins. Il remarqua alors la bague qui ornait le majeur, détail auquel il n'avait pas fait attention lors de son combat. Le jeune homme la récupéra donc, se disant qu'il l'examinerait plus tard, puis il glissa la main coupée dans un sac, avec le projet de s'en débarrasser bien plus loin.
Alors qu'il allait quitter les lieux, le jeune homme donna l'adresse d'une talmelière à Pie. Rhazel connaissait un peu la boulangère, il avait prévu de toucher deux mots à cette dernière, selon lui la jeune femme accepterait sans peine de fournir à ses enfants quelques baguettes à un prix bien réduit.
Puis il partit , l'heure était venu pour lui de rejoindre Jonas et sa bande, afin de leur remettre cette dague qui lui avait donné du fil à retordre.



Alors qu'il allait bifurquer dans une autre ruelle, il jeta un regard derrière lui, et adressa un signe de la main à cette enfant qui le regardait partir, cette fillette aux grands yeux violets, au fond desquels brillait une chose que Rhazel se refusait de voir s'éteindre avant des années . Une chose qui se devait de perdurer chez chacun de ces petits êtres avant qu'ils n'atteignent un certain âge, et qu'ils ne se retrouvent plongés dans la spirale de violence et de complots ravageant ces ruelles. Une chose qui se faisait de plus en plus désespérément rare dans cette impitoyable cité, l'innocence.
Le guerrier rabattit son capuchon en s'enfonça dans les ténèbres des ruelles de la sombre Exech.





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 Sujet du message: Re: Les Ruelles d'Exech
MessagePosté: Sam 27 Aoû 2016 09:57 
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Localisation: Oranan
Une histoire de bière partie 3 : la-taverne-de-la-chope-renversee-t134-15.html#p621812

Une histoire des bière

Partie 4


L'homme encapuchonné m'avait poursuivie dans la rue.
J'ai réussi à me cacher et à lui asséner une flèche dans l'avant bras et son bras fut arraché.
C'était un nécro !
''Mon bras ! Fumier ! Je vais te détruire !''
Alors il me poursuivi dans les rues de Exech, je ne faisais que esquiver ses sorts et j'allais sur les endroits en hauteur accessible.
J'ai pu atteindre une gouttière et lui lancer une flèche dans la jambe... c'était la flèche que j'avais planté dans le bras de l'autre idiot au moulin.
Sa jambe s'était arraché.
Je lui ai envoyé une autre flèche dans l'autre bras. Il ne pouvait plus utiliser ses sorts.
Lorsque je vint vers lui il me dis : Aaaah tu es plus fort que ce que je pensais... en peu moins que Keea Alaba mais tu es quand même fort. Comme tu as pu me battre je vais répondre à une de tes questions...''
''Où est ton chef ?''
''Keea est à Tulorim.''
''Pardon ?''
''Tu as fais tout ce chemin pour rien à part t'éloigner ! Nous avons pu voler d'autres tonneaux !''
Sur ces mots j'étais tellement énervé que je lui ai mis un coup de pied au niveau du coup... sa tête vola.
Le jour allais se lever, je suis aller demander à l'aubergiste comment partir sans se faire remarquer, il m'a dit de prendre un bateau.

à suivre

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Ma fiche : edwin-flacot-archer-lvl1-t7554.html#p621696


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 Sujet du message: Re: Passage éclair par les ruelles. Rien de spécial ?
MessagePosté: Sam 27 Aoû 2016 18:31 
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Nous ne nous sommes pas attardés sur la place. Ronceprison ne voulait pas que j'attire trop l'attention, alors nous nous sommes dépêchés d'arriver dans les ruelles. Ici, l'odeur du sang a été remplacée par celle des besoins quotidiens dans une ville non entretenue. Ce qui est particulièrement désagréable. Mon nouveau maître a engagé deux mercenaires comme gardes, et tous deux auront pour rôles de m'enseigner à me battre dès que nous auront quitté la ville.

Alors que nous avancions, les regards les plus suspicieux se posaient sur nous, puis se détournaient. Il semblerait que la réputation de mon maître ne soit plus à faire, et qu'il ait tout à fait sa place dans ce monde de violence qu'est celui de la pègre.

Notre trajectoire est simple : passer derrière les écuries, éviter la forge du vent des sables, puis passer entre le temple de Yuimen et le receleur, pour enfin sortir par la porte et prendre le trajet vers Tulorim. Bien sûr, les ruelles sont dangereuses, mais le détour qui nous fait éviter la forge nous enfonce dans les taudis. Et en combinant mon étrangeté avec la petite charette que mon maître a été récupérer à l'écurie -et l'âne qui va avec, je pense pouvoir affirmer que notre survie ne tient plus qu'à la présence des deux gardes. Plusieurs fois déjà, de jeunes coupe-jarets, pas plus de quinze ans en termes humains ont tenté de nous aborder, mais à chaque fois, la lance de tel ou tel garde penchées sur eux les ont découragés. Plusieurs filles de joies, aussi, ont essayé de s'approcher du maître, et ça ne le dérangeait pas pour le moins du monde, mais là à nouveau les gardes sont intervenus.

Au coin de mon oeil, une ombre se déplaçait, et elle ne nous a pas lâché jusqu'à ce qu'on arrive au niveau du bâtiment du receleur.

(Je ferais mieux de ne pas en parler, on pourrait me prendre pour un fou. Forcément qu'il y a des ombres furtives cherchant des occasions pour voler tel ou tel objet à toute personne assez folle pour s'aventurer dans les ruelles d'Exech)

Les gardes ne semblaient pas l'avoir remarquée.

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"La souffrance, la peur, la violence, la colère. Tout vient de cette partie de nous qui sent que nous ne savons pas qui nous sommes vraiment"

-Hasarian-


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 Sujet du message: Re: Les Ruelles d'Exech
MessagePosté: Mer 7 Juin 2017 00:39 
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Je me sens tendu, nerveux, irrité comme une peau de fesse qu’on aurait trop frottée sur le tapis. Ils ne comprennent rien à ce que je suis, ces moins-que-rien. Lys Noir, mes couilles, oui. À quoi bon faire partie d’un groupe si c’est pour y jouer les bonniches ? Ouais, ils m’ont bien été utiles par le passé, quand je n’avais nulle part où aller et que j’étais sans le sou. Mais là, maintenant, la situation a changé. Je sais me débrouiller, j’en suis capable. Et j’ai d’autres ambitions qu’être un sous-fifre d’une association criminelle d’une ville moisie. Je dirais même, en vérité, que j’ai plus d’ambition que le Lys Noir tout entier. Foutus sédentaires aux rêves étriqués. C’est le monde que je dominerai, et là ils ploieront le genou, tous autant qu’ils sont.

Je shoote dans un résidu de tuile cassée qui passait par là, l’envoyant valser dans la rue nocturne de la cité. Le son de l’ardoise se brisant sur les pavés résonne un instant, mais sitôt que le calme est retombé, je me fige brusquement. Des ombres. La lumière de la lune me révèle que je suis suivi, étalant les ombres de mes suivants dans la rue. Et loin de s’en cacher, désormais, c’est un rire sinistre qui résonne dans la rue, alors que je crispe la mâchoire. Dans quel pétrin me suis-je encore fourré ? Ah, bon sang, quelle idée de merde que de se promener à la nuit tombée en plein milieu d’Exech, la ville la plus pourrie et plein de crapules de tout le continent. À quelle sauce vais-je être mangé ? La gueule explosée contre les pavés, baignant dans mon sang et dépouillé de tous mes biens ? Très certainement. C’est l’hypothèse la plus probable en tout cas, et je n’ai aucune envie de réfléchir aux autres possibilités. Fermement, je me tourne vers ces probables ennemis, et éructe d’un ton nerveux, mais ferme :

« J’ai rien qui vous intéresse, barrez-vous ! »

Le rire retentit à nouveau, et mes yeux d’obscurité se crispent alors qu’une fois encore, je me fige. Les hommes que j’ai en face de moi, une bonne dizaine en tout, font partie d’une guilde rivale. Facile de les reconnaître, ces sagouins. Ils sont tous gantés de rouge, leur symbole reconnaissable entre mille. La Main Rouge. En vérité, c’est pire que de tomber sur de simples détrousseurs, pour un membre du Lys Noir. Ils seront sans pitié. Je n’ai qu’à espérer qu’ils ne sachent pas qui je suis. Mais sitôt la pensée évoquée, celui qui semble mener leur petit groupe, détenteur du rire flippant, ricane à nouveau en parlant.

« Ahahah, mais qu’avons-nous là ? Une petite jonquille nocturne qui ne demande qu’à être cueillie par nos doigts experts. »

Les airs goguenards de ses empotés de sbires m’effarent. Putain, je suis tombé sur un rigolo, c’est bien ma veine.

« Ferme la et fais ce que t’as à faire. Mais compte pas sur moi pour te faciliter la tâche. »

Et aussitôt, je dégaine ma dague, dont la lame métallique lance un éclair dans la nuit.

« Oh mais c’est qu’elle mordrait la dionée. Faudrait pas qu’il pense qu’on attrape la main verte. Allez les gars, explosez-moi ce bourgeon. »

Bordel, c’est affligeant. Et il se croit malin en plus de ça, ce clown. Quoiqu’il en soit, j’ai intérêt à m’accrocher, ça va bastonner sec. Pas le moment de me ridiculiser contre cette bande de mous du bulbe.

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 Sujet du message: Re: Les Ruelles d'Exech
MessagePosté: Sam 10 Juin 2017 02:48 
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Les deux gorilles qui s’avancent sur moi pour me molester ont des mines patibulaires qui feraient chier dans son froc à un môme, fut-il d’Exech. Mais je ne suis plus un gosse, moi. Alors leur mine, je vais leur faire ravaler fissa. Et je compte bien profiter de l’excès de confiance que leur confère leur surnombre pour tirer mon épingle du jeu. Il ne sera pas dit que je me suis laissé battre comme plâtre sans réagir. Et pour leur faire ravaler leur confiance, rien de mieux qu’une lame en travers de la gorge, comme en convient très vite le premier des deux, qui avant-même d’avoir esquissé le moindre geste pour m’attraper, s’est retrouvé la gorge percée de part en part par une lame d’acier feuilleté désormais terni du rouge de son sang, qui gicle abondamment de la plaie lorsque j’en ôte l’arme, le laissant tituber deux pas en arrière, l’air benêt, avant de s’effondrer comme une pucelle non consentante après le passage d’un bataillon de garzoks en manque entre ses cuisses. Pendant cet entrefaite, le second s’étant approché parvient à m’agripper le bras, mais surpris par le décès inopiné de son collègue, ne voit pas la lame virevolter dans sa direction et lui trancher net le poignet, laissant sa poigne tomber dans le caniveau, bien vite emportée par un rat gourmand qui trainait par là pour la cuisiner en ratatouille, sa spécialité. Atterré, il me regarde d’un air hagard alors que mes yeux d’obsidienne forcent les siens, et qu’un sourire malsain nait sur mes lèvres. À mon tour de me venger de leurs provocations stupides.

« Alors, on a perdu la main ? »

En tout cas, son moignon est bien rouge. Il pisse le sang, et recule en tremblant comme une feuille, choqué par la perte violente et inattendue de ce membre qui les représente tous tant. Leur chef éructe, écumant de rage :

« Bande d’incapables, désarmez-moi ce bon à rien ! »

Ah, il a laissé tomber les jeux de mots, pour le coup. Perdrait-il patience. Toujours est-il que maintenant, ce n’est pas deux pouilleux qui s’amènent vers moi, mais quatre. Un nouveau challenge, en quelque sorte. Et ceux-là sont sur leurs gardes, en plus, après ce que je viens de faire à leurs potes. Ils ne tardent pas à me saisir de toutes part, et j’ai beau remuer dans tous les sens comme un vers à peine sorti de terre pour se faire planter sur un hameçon de pêcheur, tailladant au passage dans leur costume pour laisser quelques traces zébrées et sanglantes sur leurs membres, blessures bénignes et bien moins grave que les deux précédentes, ils me font payer mon arrogance, et finissent par me maîtriser sans peine, l’un me tordant le poignet pour que je lâche mon arme, et les trois autres me maintenant de leur force de brute épaisse. Ayant retrouvé sa confiance et son impertinence, leur chef de bande s’avance d’un pas dans ma direction, et je ressens dans mon dos un violent coup de pied qui me fait choir à genoux devant lui, débarrassé de mes tortionnaires, mais désormais à la portée de tout leur groupe.

« La rose a beau se défendre de ses épines, rien n’empêche au final la main de l’arracher de terre pour en broyer les pétales cramoisis. »

Quel vieux donneur de leçons de merde. Et ses jeux de mots me gonflent. Mais ils me gonflent ! Cependant, je ne l’écoute qu’à moitié, car le sourire sur mes lèvres s’est une fois encore accentué, invisible à leurs yeux sous ma capuche noire. Une fois encore, ils m’ont sous-estimé, et désormais, nul ne fait barrage entre moi et ce dirigeant un peu trop agaçant. Subrepticement, je me dégante lentement, dévoilant mes mains aux extrémités aussi griffues que les pattes d’un fauve. Merci papa, on dit dans ces cas-là. Papa, pour sûr ce crétin ne le sera jamais. Vivement, je lance ma main en avant et lui attrape fermement l’entrejambe, perçant son futal de mes griffes acérées. Lui qui voulait me racketter, c’est moi qui tiens ses bourses à pleine main, et je n’attends pas la réaction de ses sbires pour lui broyer les noix sans compassion. Le bougre s’effondre littéralement sur lui-même alors que je ressors de son froc une main ensanglantée, couverte de bouillie de couilles.

Evidemment, ça sonne aussi la fin du combat pour moi. Ma défaite inexorable. Les sept restants se ruent sur moi et m’assènent coups de pieds, de poings, de genoux… Je finis bien vite à terre, submergé par leurs incessants assauts, la bouche en sang, les côtes en feu, le corps perclus de douleurs. Bordel, je déguste. Et pourtant, irrémédiablement, je me marre. Un rire se rapprochant de la folie s’étend de ma gorge déployée. Quelle bande de glands. Un novice comme moi qui étale trois de leurs mecs, dont leur chef d’escouade, avant même qu’ils m’aient donné un seul vrai coup. Voilà qui pourra porter préjudice à leur association de malfaiteurs, si tant est que quelqu’un ait été témoin de la scène. Alors j’ai beau m’en prendre plein la gueule, je m’en fous. J’ai réussi mon coup. Je peux crever la tête haute, molesté, frappé de toutes parts sans pouvoir même me défendre. Je me couvre, dans un réflexe de survie, la tête de mes avant-bras. Tout mon corps n’est que douleur et brisures.

Mais bien vite, une voix que je connais retentit dans la rue. Cette vieille merde de Hirman, patron du Tripot du Lys, accompagné de toute sa clique de gros bras.

« Les gars, c’est un des nôtres qui est en train de se faire battre là ! Allez, qu’on leur montre ce qu’on paie à s’attaquer au Lys Noir ! »

Et bien vite, c’est un vrai massacre qui se perpétue autour de moi sans que je puisse y participer. Les gardes du corps de Hirman sont armés, contrairement à ceux de la Main Rouge. Des dagues et des matraques qui transpercent les corps et fracassent des crânes. Un vrai bain de sang. Je ne peux que continuer à rire, encore et encore, comme un vieux psychopathe. Un rire fou, un rire libérateur, un rire qui n’a rien d’heureux. Et alors que je ris, et que le dernier de mes assaillants meurt en se noyant dans ses propres tripes, mon regard se pose sur leur chef, écouillé, que Hirman décide d’épargner pour le moment. Il aura tout le temps de crever plus tard, en souffrant longtemps et après nous avoir balancé les plans de ses petits copains. Ma respiration se fait difficile, je tousse plus que je ne ris, et puis je tombe dans les pommes, perdant connaissance. Étourdi, certes, mais vivant. Pas comme ces raclures de cabinet.

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 Sujet du message: Re: Les ruelles d'Exech
MessagePosté: Sam 30 Sep 2017 16:23 
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Au milieu des vivats, on entendait quelques personnes remettre en cause cette victoire pourtant écrasante, arguant que tricherie il y avait eu. Soudain en rogne, la rogne attisée par l’ivresse, le regard du colosse se tourna vers la foule, cherchant du regard qui avait pu oser émettre de tels doutes. Un duel d’alcool, c’est sacré, et une juste victoire se mérite et ce Rossignol l’a méritée.

Mais quelqu’un le devança et un poing fondit sur une rangée de dents, rapidement répliqué deux même et rapidement une bagarre générale éclata. Le nosvérien commençait déjà à retrousser ses manches pour se joindre aux réjouissances lorsqu’il sentit un léger coup dans son abdomen. Il lança un regard vers le bas pour voir la tête du Rossignol, levée sur lui. Elle clama devoir prendre son envol et lui proposa de la suivre car un bol d’air frais lui ferait du bien.

A la réflexion – une réflexion longue et difficile tant ça tanguait, là-haut – le barbare émit un grognement affirmatif, non sans abattre d’abord un tabouret sur la tronche d’un type s’étant approché un peu trop près dans l’espoir de causer à la donzelle. Il se tourna et, d’un pas lourd et chancelant, suivit le Rossignol jusque dehors. Le fond de l’air en cette nuit déjà bien avancée était frais dans les ruelles sordides et brumeuses d’Exech. Hjalmar s’en fichait. En fait, la seule chose qui l’importait était la gigue qui se dansait dans son estomac. Il ne fit que quelques pas avant de prendre soudain appuis sur une des maisons pour vider une nouvelle fois le contenu de ses tripes sur le pavage.

Quelques borborygmes ineptes plus tard, il cracha la bile qui lui collait au gosier et se nettoya la barbe d’un revers de manche en grognant. Machinalement, il se remit en marche, l'oeil oscillant entre le vitreux et le bovin.

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 Sujet du message: Re: Les ruelles d'Exech
MessagePosté: Mar 23 Oct 2018 01:58 
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Absence impromptue


Je me levai aux aurores et descendis rapidement pour sortir et j'allai en direction du cirque que l’informateur m’avait désigné. J’avais hâte de rencontrer cette Lichia Vela, je me demandai quel genre de personne elle pouvait être. J’espérai qu’elle prendrait le temps d’écouter ma demande et qu’elle n’exigerait pas une trop grosse compensation. J’étais prête à tout mais mes ressources étaient limitées et je devais la convaincre en espérant qu’elle ne soit pas trop demandeuse.

J’avançai rapidement dans les rues de la ville, faisant le chemin inverse de la veille, repassant sur cette place horrible où les pendues attendaient toujours. Le même frisson de dégoût me parcourut lorsque je les vis. Personne n’allait donc les décrocher ? Je passai mon chemin, je devais me dépêcher. J’arrivai finalement devant un bâtiment en pierre d’une forme légèrement arrondie. Il fut facile de déterminer que c’était bien le cirque, on pouvait voir des affiches vantant le spectacle. « Les danseuses flamboyantes et leurs acrobaties enflammées » parsemaient donc les murs du cirque, et le dessin était explicite, de la danse et du feu … et des fauves aussi pour je ne savais quelle raison. Je me mis à faire le tour pour voir s’il était possible d’entrer et j’avisai une entrée gardée par un homme à l’air farouche disposant d’une grande épée courbée dans le dos.

Je m’approchai doucement de lui avant d'enlever mon masque et lui fis signe pour capter son attention. Il me jeta un œil amusé et croisa les bras avant de me parler.

- Et bien jeune fille, pourquoi me fais-tu des signes ?

- Bonjour… en fait j’aimerais savoir s’il était possible d’entrer.

Il me détailla un instant et eut un rictus moqueur.

- Tu veux devenir danseuse ? Ou tu veux rencontrer ton idole ?

- Je suis pyromancienne, j’aimerais simplement discuter avec une collègue plus expérimentée et on m’a dit que Lichia Vela vivait ici.

Le garde leva un sourcil mais n’ajouta rien, se contentant de taper sur la grille en grommelant quelque chose. Il me dit de patienter et après quelques minutes, une femme vêtue d’un habit très fin ressemblant à une robe s’approcha. Je la saluai et elle me détailla à son tour, mais son regard n’avait rien de curieux, on aurait plutôt dit qu’elle m’évaluait.

- Tu veux rencontrer Dame Vela ?

- Oui, si elle est disposée à recevoir quelqu’un…

- Pour quelle raison souhaites-tu la voir ?

- Je suis pyromancienne et…

- Tu cherches son enseignement.

Ce n’était pas une question mais je hochai de la tête. La jeune femme continua.

- Navrée de t’annoncer cela, mais Lichia est partie dans le désert avant-hier et on ne sait pas combien de temps elle compte y rester. Une semaine, un mois, peut-être plus.

Le désert ? Merde ! Je l’avais ratée de deux jours, la poisse ! Je devais la retrouver, je ne pouvais pas attendre un mois entier à l’auberge, c’était bien trop risqué et je n’allais pas tenir aussi longtemps.

- Vous savez où elle est partie dans le désert ?

- Non, les seules fois où elle emmène quelqu’un sont lorsqu'elle part entraîner un disciple et je n’ai pas eu cette chance.

J’allais devoir lui courir après en plein désert, merveilleux. La jeune femme dut anticiper mes pensées car elle me mis en garde.

- Je te conseille vivement de ne pas aller dans le désert, ce n’est pas sûr.

Pas sûr ? Si elle croyait que ça allait me décourager... j’avais probablement connu pire. Je la remerciai de son conseil et fonçai à l’auberge pour récupérer mes affaires, faire le plein d’eau et de nourriture et je partis en direction du désert sans attendre. Je quittai sans regret cette fichue ville, je n’étais restée qu’une journée et une nuit et cela m’avait largement suffit, le désert ne pouvait pas être pire de toute façon


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