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 Sujet du message: Re: Les terres cultivées autour de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 22 Oct 2016 18:52 
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Intervention pour Mikkah-El Sôdehbek


Tu es réveillé par une brusque traction. Tu as juste le temps de voir un spectacle aussi improbable que terrible : Un ratissa vient de te prendre l'épée ! Pourquoi cet animal se soucient-il d'un bout de métal non comestible ? Impossible à dire, mais malgré la difficulté à trainer l'épée avec la garde entre ses petties mâchoires, il a déjà une bonne longueur d'avance !

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 Sujet du message: Re: Les terres cultivées autour de Kendra Kâr
MessagePosté: Ven 11 Nov 2016 20:19 
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Ton esprit sombre peu à peu, de vives couleurs s'entrechoquent sous tes paupières en même temps que des formes indiscernables en une danse envoûtante. Tu entends des voix, celles de la journée, celles de ton enfance. Tu entrevois des scènes, des passées ou des futures. Ton corps se détend toujours plus, refaisant le plein de forces. Tu dors, comme un bienheureux.

Et moi je te regarde.

Au gré de tes rêves, voilà qu'en surgit un nouveau, beaucoup plus réel. Beaucoup plus... tangible. Tu te vois dans cette forêt, debout. Bien sûr, tu ignores qu'il s'agit de ton rêve. Tu le crois vrai. Devant toi, posée sur la racine contre laquelle tu t'étais blottis, tu vois une sorte de lutine ou de fée. Comme une personne, mais dix fois plus petite, qui pourrait tenir dans ta main si tu osais vouloir la prendre. Tu t'accroupis pour être à son niveau.

"Bonjour madame. Vous pouvez exaucer mon vœu ?"

Plongé dans le sommeil, le cerveau réfléchit plus mollement, la cohérence n'est plus ton fort. Ce n'est pas grave. La minuscule créature te sourit en retour. Elle entre dans ton jeu, te répondant de sa voix toute cristalline.

"Oui, je le peux. Quel est ton plus cher désir ?"

"Je veux rentrer chez moi, madame."

Tu te troubles, soudain. Tu ne sais plus pourquoi tu as dit ça. Enfin, si, tu le sais : dans tes rêves, il n'y a que la vérité qui en sorte. Mais tu te demandes pourquoi tu révèles ce secret à l'inconnue alors que, d'habitude, tu gardes tout pour toi, dans l'intimité de tes entrailles, ne laissant aux autres que ce qu'ils veulent voir chez toi. Tu te demandes : pourquoi suis-je tout à coup honnête ? La créature ne cesse de sourire. Elle le sait, elle, pourquoi. Mais elle n'est pas là pour te l'apprendre, t'expliquer ce que tu ne serais pas censé savoir.

"Pourquoi rentrer ? Tu es promis à de grandes choses Mikkah. Je l'ai vu dans ton avenir."

Tu secoues la tête.

"Je n'ai pas d'avenir."

Comme tu es mignon ! C'est pourtant la vérité : la créature qui a choisit de se montrer à toi en est la preuve même. Mais comme tu ne sais pas qui elle est ou la raison de sa présence, tu ne peux pas le comprendre. Ce que tu appelles fée, ne te sentant pas confiant et ni en état de poursuivre plus avant une conversation qu'elle avait désirée comme première rencontre, décide brusquement de te quitter.

"Tu es attaqué, réveille-toi !" a-t-elle tout juste le temps de t'annoncer.

Tu fronces les sourcils, en te demandant ce que diable il peut bien être en train de se passer. Tu sens quelque chose, sur ton ventre, te démanger. Cependant, quand tu baisses les yeux dans cette direction, tu ne vois rien. Et pourtant cette chose continue..

...Jusqu'à ce que tu réveillasses en sursaut. Une vague de panique déferla sur toi, tes yeux s'étant ouverts sur un environnement inconnu. Ah, mais non : tes souvenirs te revinrent. Tu t’assis, essayant de réfléchir. Voulant te relever, ta main se dirigea vers ta relique. Se referma sur du vide. L'épée ! Que s'était-il passé ? Tu sautas sur tes pieds, le cœur soudain battant la chamade. Tu regardas de partout, avec horreur. L'épée, l'épée ! Tu la cherchas de partout et brusquement, tu la vis : là, entre les mâchoires toutes petites d'un ratissa ! La sale bête ! En plus, elle avait déjà une bonne avance !

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 Sujet du message: Re: Les terres cultivées autour de Kendra Kâr
MessagePosté: Ven 11 Nov 2016 21:09 
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(Si tu crois que je vais te laisser partir comme ça !)

Tu t'étais précipité à la suite du ratissa qui - pour une raison complètement absurde - t'avais dérobé l'épée légendaire et s'était carapaté, ventre à terre, la trainant par la garde. L'épée rouillée pesait son poids, mais cela ne semblait pas le déranger. En revanche, pour toi, cette course poursuite te faisait l'effet de mille tortures : tu avais couru durant toute la journée de la veille et n'avait même pas pensé à faire quelques étirements avant de partir dormir. Résultat, tu étais courbaturé de partout. Et tu t'en étonnais !

(Attends que je t'attrape, tu verras !)

Tu t'encourageais ou plutôt, tu dressais ton égo contre ce ridicule ennemi qui, cependant, arrivait à te tourner en ridicule, plus que lui-même ! Le diable, surtout, courrait vite. Tu n'avais néanmoins aucune sorte de crainte de perdre cette course ; tes jambes avaient la célérité du vent sur la mer en tempête et tu le savais. L'ennui, c'était que le ratissa était ici chez lui et il savait promptement disparaitre derrière des petits buissons, des racines à peine au dessus de terre, des grottes minuscules... Une première fois, tu réussis à le voir ressortir et à te lancer à nouveau à sa poursuite. Une deuxième fois, idem. Mais à la troisième, tu tournas et retournas, sans plus le voir, ni l'entendre, ni le sentir. Le désespoir commençait doucement à t'envahir.

"Laisse-moi t'aider."

D'un coup, tu étais sur tes gardes, les jambes bien campées sur le sol, les poings refermés, prêt à te battre. Tes yeux parcourraient les environs aussi vite qu'ils le pouvaient, à la recherche de cette voix qui était sortie de nulle part, de personne.

"Qui est là ?" lanças-tu à la cantonade avec méfiance.

Tu regardais encore par-delà ton épaule quand un énorme papillon aux somptueuses ailes bleutées, avec des reflets opalins, t'apparut, juste sur ton nez. Tu rejetas la tête en arrière et clignas des yeux.

"Je peux t'aider."

Cette fois-ci, tu fronças les sourcils. En même temps que tu comprenais à qui appartenait la mystérieuse voix, tu t'interrogeais sur la créature qui voletait devant toi. Tu avais déjà complètement oublié le rêve que tu avais fait, quelques minutes à peine plus tôt ou alors, tu étais trop bête pour faire le lien. Non, ça, la créature ne voulait pas le croire. Sinon elle ne serait pas venue jusqu'ici pour te rencontrer. Pour ta part, tu étais méfiant. Mais désespéré.

"Et comment tu... vous allez faire ?"

Tu posas cette question d'un air de défi, comme si tu mettais en doute les capacités de ce papillon et sûrement était-ce le cas. Mais ledit papillon t'expliqua son plan et bien que tu ne comprisses pas très bien sa partie, tu dus reconnaitre qu'il n'était pas mauvais et acceptas de t'y plier. Le papillon bleuté te quitta et, comme convenu, tu te tins prêt.

Tout à coup, tu entendis un sifflement - le signal - et tu vis une forme globalement blanche surgir d'un fourré. Tes pieds quittèrent aussitôt le sol et tu te précipitas. Tu coursas la sale bête avec plus de détermination que jamais. Tandis qu'elle s'engageait malgré elle sur un ancien sentier où les cachettes n'étaient plus aussi nombreuses, tu mis tes talents d'acrobate une nouvelle fois à l'épreuve. Tu accéléras brusquement et quand tu fus presque à sa hauteur, tu bondis soudain en direction du tronc le plus proche - et le plus épais. Ton pied frappa la surface rêche et te précipita vers la bête qui, sentant sûrement sa fin, poussa un cri suraigu. Les pieds joints, tu lui atterris pile sur le dos.

"WOUAÏE !"

Tu retombas lourdement sur le sol de poussière et de pierres, et par réflexe, tes mains se portèrent à tes pieds meurtris. Pourquoi personne ne t'avait-il dit que les poils des ratissas étaient comme tout autant de minuscules dagues ? Les larmes aux yeux, tu te remis cependant debout et retomba de tout ton poids sur l'ennemi et cette fois, ce fut ta poitrine qui prit chère. Ta main gauche fouilla ta ceinture pour trouver ton poignard. La bête en profita pour te mordre à pleine dent et tu hurlas de douleur. Tu voyais le sang couler, sans y croire. Tu te redressas alors, plaqua le ratissa sur le sol et enfonça, de toute ta rage, ton couteau dans son cou. Il y eut des gargouillis infects, avant que la bête ne bougeât plus. Haletant, saignant, tu te laissas retomber sur le dos, à ses côtés. Tu reprenais paisiblement ton souffle quand une pensée vint titiller ton esprit. Avec difficulté, tu te remis sur pieds et compris le problème : l'épée. Elle n'était pas là. Tu crus que tu allais te mettre à pleurer, mais à cet instant, le papillon apparut une nouvelle fois devant toi.

"Si tu cherches ton épée, suis-moi, je sais où elle se trouve."

La créature s'envola, te montrant le chemin, mais tu étais tellement fatigué - tu avais d'ailleurs l'impression que ça en devenait un second état chez toi - que même ses ailes minuscules la menaient plus vite que ne le faisaient pour toi tes jambes épuisées. Finalement, tu parvins, derrière elle, à la tanière où le ratissa s'était réfugié avant que le papillon lui-même ne l'en délogeât. Grimaçant de douleur sous l'effort, tu posas un genou sur le sol et enfournas ton bras dans le petit tunnel. Bien vite, tes doigts se refermèrent sur la garde de l'épée que tu sortis avec un soulagement non dissimulé. Tu te tournas ensuite vers l'élégant papillon.

"Merci beaucoup." fis-tu avant de te relever et de le planter là, reprenant le chemin de ton campement improvisé.

Tu y arrivas peu de temps après et t'effondra en soupirant d'aise au pied du même arbre contre lequel tu t'étais précédemment endormi, caressant avec satisfaction ton épée retrouvée. Après un moment, tu soupiras.

"Je me demande quand même pourquoi cette bestiole est venu me voler ça." t'exclamas-tu à voix haute.

"Parce qu'elle était dressée."

Tu sursautas et tes yeux tombèrent sur une étrange et minuscule créature. L'exacte réplique de celle de ton rêve dont tu fis brusquement remembrance.

"Oh, ne t'inquiète pas, le ratissa avait été dressé à voler les objets de valeur - donc qui brillent, comme le fourreau de cette arme et à la déposer dans son terrier. Son maître ne devrait venir que demain."

Tu secouais la tête, te fichant bien, désormais, de la raison qui avait poussé la créature à commettre ce rapt incongru.

"Qui... qui êtes-vous ?" demandas-tu, franchement craintif.

Mais la créature te souriait avec douceur.

"Mikkah-El Sôdehbek, nous devons parler."

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Dernière édition par Mikkah-El Sôdehbek le Mer 14 Déc 2016 20:38, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les terres cultivées autour de Kendra Kâr
MessagePosté: Sam 10 Déc 2016 12:56 
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"Dis-moi Mikkah-El, que sais-tu des Faeras ?" te demanda la petite fée qui s'était posée sur une des pierres dont tu t'étais servies pour entourer ton feu afin qu'il ne se répandît pas.

Cette fée, tu étais sûr de l'avoir vue dans ton rêve, durant ta - courte - sieste. Elle te disait, elle te disait... Tes rêves t'étaient toujours restés flous - tu préférais ceux que suscitaient les épopées lyriques de tes ancêtres. Mais celui-là, ce rêve en particulier, tu sentais qu'il était bien trop important pour que tu pusses l'oublier si simplement. En face de toi, la minuscule créature souriait en attendant ta réponse. Brusquement, tu te souvins ! Cette fée, dans ton rêve, t'avais annoncé un grand destin, un destin digne d'être chanté !

"Eh bien... Ce sont les envoyées des Dieux pour choisir leur Héros ?"

La fée éclata de rire. Tu te sentis vexé et, par réflexe, détournas la tête et entrepris, de ton poing fermé enroulé dans le bas de ta chemise, de lustrer la garde de l'épée légendaire. T'étais-tu mal souvenu de ton rêve ? À moins qu'il n'eût rien à voir avec ce qui était en train de se produire. Ou alors, la créature se moquait juste de toi parce qu'elle te trompait et s'amusait avec toi. Tu n'aimais pas cette dernière solution. Elle te faisait redevenir commun...

"Ce n'est pas exactement ça. Ce sont bien les Dieux qui nous ont créées, mais nous agissons de notre propre chef. Nous nous attachons aux humains et -"

"Pourquoi ?"

Elle ne rigolait plus ; elle souriait. De ce sourire de mère qui laissait entrevoir l'immense patience que lui avait donné la nature et tu te rappelas la tienne quand tu l'assaillais de questions et qu'elle se contentait de sourire, ne se résolvant à te répondre que lorsque ton déluge s'était enfin achevé. Ce souvenir te fit, quelque peu, chaud au cœur. Tu serras maladroitement l'épée sur ta poitrine et ramenas contre toi tes jambes. Tu baissas humblement les yeux. Tu écoutais. C'était ta manière de promettre que tu n’interromprais plus la personne en face de toi.

"Parce que c'est ainsi. Nous aimons partager notre vie avec des humains et ce, pour de multiples raisons. Mais tu n'as pas à t'en faire. Saches juste que je t'ai choisi."

Tu attendis quelques secondes. La créature avait-elle fini de parler ? Tes lèves débordaient de questions. Tu n'en pris qu'une, pour commencer.

"Quelle est ta raison, à toi ?"

La fée sourit. Elle ne répondit pas. Tu commençais à entrevoir l'immensité des réponses qu'elle pouvait t'apporter - et le calvaire que ce serait de ne pouvoir y avoir accès. À cette époque, tu étais encore trop jeune pour comprendre que c'était parce que, ces réponses, tu devais les trouver de toi-même. Pour le moment, tu te renfrognas quelques secondes et décidas d'orienter la conversation vers un autre sujet - mais sans abandonner cette question.

"Que dois-je faire ?"

"Me donner un nom."

"C'est tout ?"

"Oui."

Tu réfléchis. Tu réfléchis autant à un nom qui conviendrait à cette fée qu'à ce qu'elle te laissait entrevoir. Elle voulait s'attacher à toi. Pour toute ta vie ? Probablement. La perspective t'effrayais - et c'était peu de le dire. Elle avait l'air sage - plus sage même que les sages de Kers - et toi, tu avais conscience de ton immaturité. Tu te grandissais, tu te glorifiais de ce que tu considérais comme des victoires, mais tu restais un voleur et un rêveur. Voler l'épée du roi Oborö t'avais donné l'impression que tu contrôlais l'Univers même. Tu t'étais joué de tous et t'étais senti le plus intelligent. Mais ce vol était fini. Tu avais même failli perdre le fruit de ta victoire aux mains ou plutôt, aux pattes d'une pauvre bête. Alors plus tu réfléchissais plus ton esprit refusait. Tu avais peur de ne pas être à la hauteur. Non ; tu en étais convaincu. Au moins, que voulait-elle que tu accomplisses ?

"Et après, qu'est-ce que je devrai faire ?"

"Ce que tu veux."

Ce n'était pas une réponse. C'était même pire que son sourire tranquille et muet.

"Écoutes-moi Mikkah-El. Je te servirai et t'aiderai de mon possible. Je te guiderai sur le chemin de ton Destin, je te ferai partager mon savoir et t'apprendrai toutes les langues. Dans tes combats, je te soutiendrai de mes pouvoirs. Dans tes projets, je serai tes yeux et tes oreilles aux endroits auxquels tu ne peux accéder. Ton seul devoir est de me donner un nom."

C'était trop facile. Il suffisait de lui inventer un nom et tu aurais sous tes ordres une créature magique - des Dieux mêmes ! - pour t'obéir dans tes moindres désirs, en utilisant des pouvoirs que tu ne pourrais jamais posséder ? Ah ! Bien sûr ! Tu avais failli y croire. Tu n'étais qu'un voleur, un exilé, un garçon sans nulle aptitude, sans aucun futur. Et cette fée t'aurais choisi ? Non, il y avait un piège.

"Il n'y a pas de piège, Mikkah-El."

Tu sursautas. Avait-elle lu dans tes pensées ? Assurément, car tu n'avais pas ouvert la bouche. Décidément, cela te faisait de plus en plus peur. Il y avait trop de puissance dans cette "Faera". Tu ne voulais pas avoir de lien avec elle. Tu voulais poursuivre ton chemin. En sa seule présence, tu te sentais mal à l'aise. Pourquoi accepterais-tu ? Un piège, tout cela n'était qu'un vaste piège, te répétais-tu - et tu refusais de voir.

"Mikkah-El, tu te trompes, je ne te veux aucun mal."

"Dans ce cas, dites-moi pourquoi vous m'avez choisi, moi !"

Tu avais presque crié. Tu avais presque les larmes aux yeux. Tu avais besoin de savoir. En face de toi, la fée ne souriait plus, ne battait plus des ailes d'un air enchanteur. Elle te fixait d'un air grave. Tu étais capable de percevoir son dilemme. Elle aurait fait tout pour que tu acceptasses son amitié, pour que tu lui accordasses ta confiance. Mais pas au détriment de toi-même. Tu ne comprenais ce qu'elle cherchait à te cacher. Elle en était tout aussi consciente. Elle détourna les yeux.

"J'ai le pouvoir de voir ce qui peut arriver. Des futurs possibles. Et quand je regarde, je vois que, dans les futurs où nous sommes ensembles, cela nous rend heureux tous les deux. Donne-moi un nom Mikkah-El et tu ne le regretteras pas, je t'en fais le serment."

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 Sujet du message: Re: Les terres cultivées autour de Kendra Kâr
MessagePosté: Lun 6 Mar 2017 15:03 
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j'avais beau avoir de la pelure epaisse pour me proteger du froid, la nuit me fit frissonner, et je m'eveilla transi au petit matin, tout courbature par la temperature qu'heureusement un rayon de soleil vint rechauffer un peu. tremblotant comme un enfant, je me glissa jusque sous les rayons protecteurs d'Utu et profita de sa chaleur pour me remettre d'applomb. ragaillardi, je me leva et m'étira comme un gros chat avant de m'en aller de la ville de nyr'eyliem pour respecter la promesse que j'ai fait hier au soir au tavernier demi elfe. je dois aller chasser du bouloum, et de mon experience, il se trouvait dans les plaines qui entouraient la ville. donc je m'y rendis. alors que la ville etait toute petite derriere moi, perdue dans l'horizon, j'estima que j'avais assez marché, et que les animaux seraient plus nombreux ici. je m'eloigna donc du chemin et me planqua dans les herbes hautes comme un fauve pret a foncer sur sa proie. aplati sur le sol, j'attendis et attendis encore. puis a un moment, un petit cri caracteristique attira mon attention, et je jeta un oeil dans la direction du cri.

"LOUUUUUUUM"

pas de doute, c'etait un bouloum. je fouilla du regard les plaines m'entourant, et vus un petit buisson remuer dans tous les sens, avec une queue toute bleue qui en depassait en remuant. la petite bete avait l'air coincee dans les branches, même si je ne voyais pas sa tete ou son corps juste sa queue. comme un chat, je m'approcha doucement de l'endroit, aplati sur le sol comme une serpierre, laissant mes oreilles et mes yeux dépasser des herbes brulees de la plaine de kendra kar. je m'approcha et m'approcha encore jusqu'a ce que je sois tout pret de l'animal ma cible. je remua le popotin en faisant aller ma queue de droite a gauche pour prendre mon elan, et je sauta dessus sans prevenir, rugissant comme un lion.

"ROAAAAAAR !"

mal m'en prix, puisque le bouloum n'etait pas coince du tout, et quand il m'entendit sauta en l'air tout effraye. mes griffes se refermerent sur le vide, et je m'ecorcha la patte sur les buissons epineux alors que ma cible se tirait comme un lapin.

"Aie ! Merde!"

je n'etais pas un chasseur ne, meme si j'avais deja chasse. je m'etais montre maladroit, et maintnant mon dejeuner s'enfuyait a toutes pattes. sans attendre, et tant pis pour les picots dans mes coussinets, je pris la suite du bouloum et m'encourut a sa poursuite. la petite bete n'etait pas dure a suivre : pas tres rapide, elle zigzagait dans les herbes toute paniquee et effrayee. je la suivais comme je pouvais, zigzaguant aussi dans tous les sens pour ne pas la perdre de la vue. quelques fois, je bondissais pour tenter de l'aplatir au sol, mais meme si elle etait lente, elle etait agile et esquivait toujours mes assauts.

"tu ne paie rien pour attendre! je vais t'avoir, moi, tu vas voir!"


et je me lança de plus belle a sa poursuite, me disant qu'elle allait sans doute s'essoufler avant moi. J'etais musculeux et endurant, et la petite bete avait des petites pattes, et faisait plein plus d'efforts que moi. puis elle allait peut-etre m'emmener dans sa famille, et sa ferait une bonne recolte pour le faux frere. une belle brochette de bouloums. confiant, je courus encore et encore, jusqu'a ce qu'il arriva un malheur.

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 Sujet du message: Re: Les terres cultivées autour de Kendra Kâr
MessagePosté: Jeu 9 Mar 2017 12:26 
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"LOUUUUUUUM"

cette satanee bestiole continuait de m'echaper sans que je pouvais la rattraper. des que je sautais d'un cote, elle bondissait de l'autre et vis versa. et puis a un moment, alors que je m'essouflais a force de sauter et courir partout sans parvenir a mon but, un bruit sec accapara mon attention : le bouloum que je chassais venait de se faire transpercer d'une fleche, et gisait sur le sol devant moi. incredule, j'avança ma main vers l'animal mort pour m'en saisir, ne comprenant pas d'ou venait le projectile. je fus vite fixe : une autre fleche fut decochee et m'atteignit en plein dans l'avant-bras, déchirant pelure, peau et chair. je tombas en arriere, fauche par le coup, alors qu'une vois retentissait dans les airs.

"pas touche, c'est notre bouloum!"

je commença à répondre tout en tournant ma tête vers l'origine de la voix.

"non, c'etait le mien, j'etais en train de le chasser, vous me l'avez vole!"

mais je m'arreta de parler en voyant qui etait la, pas loin de moi. trois ombres dans le soleil d'Utu, dont je distingua aisement les traits, mais eux aussi.

"encore toi! on t'avait dit de te barer de notre ville!"

les trois worans méchants de Nyr'Eyliem. ceux qui m'avaient malmene la nuit passee. je serra les poings.

"je suis plus dans votre ville! je chasse le bouloum!"

"oui, et nous aussi, donc celui la c'est le notre. l'auberge de l'hospitalier aura de quoi servir aux clients ce soir. ils nous paient bien pour chaque bete ramenee, donc c'est le notre."

ils travaillaient pour l'auberge a qui les faux freres avaient vole la recette du ragout de bouloum. meme si j'etais blesse, je ne pouvais pas laisser faire sa. j'avança ma main vers le bouloum et me saisissa de la fleche avec le petit animal au bout. puis, je les regarda d'un air de defi.

"si vous le voulez, il va falloir d'abord passer par moi."

les rictus sur leur tete faisaient peur a voir.

"t'inquiete pas pour sa, on demande rien de mieux que te faire la peau. on dira que c'est un smilodon qui nous a attaque, et on la revendra plus cher encore. et puis on sait bien que tu es un couard qui ose pas se battre."

j'avala ma salive, mais tenus bon. je jeta un oeil dans leur direction, sentant la colere monter dans ma gorge. je lanca par terre le bouloum et degaina mon marteau de guerre. je ne pouvais pas les tuer, c'etait des worans comme moi. mais je pouvais leur faire peur et les blesser.

"faux! maintenant qu'Utu me regarde, vous allez payer. ROAAAAR !"

et je m'elança sur eux sans demander mes restes. ils degainerent leurs armes. l'archer encocha une nouvelle fleche, un deuxieme sortit une massue en bois, et le troisieme un petit poignard. mais j'etais trop rapide, et envoya mon marteau balancer dans les jambes de celui avec le poignard, qui tomba par terre a la renverse. mais je n'en avais mis qu'un au tapis, et celui avec sa massue, pendant que l'archer reculait, me mit un coup dans le dos, et je tomba sur son pote au poignard, qui remua dans tous les sens pour s'echapper. je lui mis un coup de poing dans la face pour le calmer, et m'appuya sur son buste armure de cuir pour me relever, le plaquant a nouveau au sol pour lui couper la respiration. puis je sauta sur le type avec la massue qui venait de me faire mal au dos, et donna un coup de griffe dans sa figure, la striant de coupures rouges. m'armant de mon marteau, je m'appreta a donner un coup dans sa face, mais une fleche vint me percer la cuisse, rompant mon elan, et me faisant tomber a genoux. le matraqueur en profita pour me donner un coup lateral qui me fit volter au sol, etourdi. je dus lacher mon arme pour me rattraper, et secoua la tete pour retrouver mes esprits.

ils etaient vraiment mechants, et je sentais la colere monter en moi. sortant les griffes, je me rua a quatre pattes vers l'archer qui m'avait empeche de frapper son pote, et lui sauta dessus pour le plaquer au sol. je dechaina ma colere sur lui, griffant et frappant son visage qui n'etait pas protege. le sang giclait dans tous les sens, et il se debattait mais j'etais plus muscle que lui, et il ne parvenait pas a me desarçonner. je savais que je ne pouvais pas le tuer, mais mon esprit animal prenait le dessus sur ma raison, et je frappa et frappa encore, sans pouvoir m'arreter. Ni voir que derriere moi, les deux combattants au corps a corps avaient retrouve leurs esprits et s'approchaient dans mon dos. peut-etre le woran sous moi etait mort, peut-etre pas. Je ne le sus pas : un coup de matraque vint me cueillir dans le creux des reins, m'arachant une douleur sourde, juste avant qu'un poignard me transperce l'epaule dans un trait rouge qui vint barrer mon regard de douleur.

je tenta de me retourner, mais je n'avais pas le temps. la massue vint me fracasser la mâchoire. Le poignard etait toujours dans la plaie, mais son proprietaire ne se laissa pas demonter pour sa : il me frappa de ses poings fermes, alors que l'autre m'envoyait toujours des coups de massue dans les bras, sur les épaules, sur les cotes. je frappa dans le vide de mes mains nues, sans les toucher. je voyais des etoiles partout, et m'effondra au sol, sans rien pouvoir faire contre leurs assauts repetes sur mon corps. ils me frappaient me frappaient encore, et chaque coup meurtrissait ma chair et mon esprit. je saignais, tout mon corps n'etait que douleur. et a un moment, tout s'arreta. je sombra dans l'inconscient. m'avaient-ils tue ? non, je vivais encore. mais j'etais mal en point.

et je resta la, sans savoir ce qu'il advenut d'eux.

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 Sujet du message: Re: Les terres cultivées autour de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 12 Mar 2017 21:33 
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je ne reprits connaissance qu'a la nuit tombee. lorsque c'etait encore le jour, j'avais reussi a me glisser a l'ombre d'un arbre isole, mais l'effor m'avait refait tomber dans les vapes. plus tard, je m'etais eveille et dans une demi conscience, j'avais verifie mes plaies et leche celles-ci pour les desinfecter. je les avais alors couvertes de feuilles, et etais reste la sans bouger, retrouvant l'inconstance de l'inconscience vaseuse. mais là, eclaire par la lueur de la lune qui perçait les branches et feuilles de l'arbre, j'etais bien eveille. mes blessures n'etaient pas gueries, mais elles ne saignaient plus. un mal de crane me prenait pourtant la tete, et je me retourna vers le sol pour vomir tout ce que j'avais dans les tripes. me relevant, titubant, en me tenant la tete, appuye sur l'arbre pour ne pas retomber, je regarda autour de moi avec circoncision. la plaine etait deserte. plus le moindre cri de bouloum. il etait trop tard pour la chasse, desormais : la taverne des faux freres avait sans doute pense que je leur avais fait faux bond. eux qui m'avaient accueillis comme un invite alors que d'autres me consideraient comme un etranger nossif, je ne pouvais plus leur faire l'affrond de retourner la-bas. je devais partir, quitter cet endroit. mais pour aller ou ? kenrakar ? non, la ville etait trop grande et j'avais appris que les mondes trop civilises prenaient les miens pour des animaux. mais ou alors ?

je sortis du couvert de mon arbre en claudiquant, mais une etrange lueur me fit tourner la tete vers le ciel. la ou il n'y avais d'habitude que des etoiles et de la lune, sur un fond bleu sombre, aujourd'hui dansaient de curieuses lumieres. colorees, se mouvant comme des serpentins joyeux et virant de colori a mesure de leur longs ondulements, l'apparition semblait irreelle. je n'avais jamais rien vu de tel. voyant ces merveilles serpenter au dessus de ma tete, je ne pu que m'exclamer :

"Utu, que c'est beau !"

il avait beau faire nuit, et Utu représentait le soleil, le feu, la lumière et la vie, je pensa qu'il fut a l'origine de cet evenement. c'etait sur. il me guidait dans la nuit, dans l'obscurite froide et effrayante, pour ne pas que je perdre courage. subjugue par la beaute de ce spectacle, je tomba a genou la tete pointee vers les cieux. violet, rouge, vert, jaune, bleu. on aurait dit un arc en ciel vivant et se mouvant comme un serpent, large et merveilleux, dote d'une volonte propre. je cria vers les lumieres comme si elles m'entendaient.

"montrez moi la voie ! Utu, si c'est toi fais-moi un signe."

evidemment, rien ne se passa. qu'est-ce que j'esperais ? il n'allait pas me repondre, tout de meme. c'etait a moi de suivre ses signes, de les traduire. parce que seul un vrai woran pourrait le faire. alors, je chercha la signification de tout sa. les lueurs colorees faisaient comme des zebrures dans le ciel nocturne. peut-etre que sa voulait dire que je ne pouvais pas etre un woran, en fait. comme les trois zigotos me l'avaient fait comprendre. peut etre que mon manque de rayures faisait de moi un paria, un exclu sans peuple reel. mais meme si sa amena en moi le doute, cela ne dura pas longtemps : je me souviens des paroles qu'autrefois un vieil elfe batard m'avait dit.

"il ne faut pas se fier aux aparences, alqazm. ton sang est pur et pas le mien. les tiens sont plein de striures et pas toi ? qu'importe. ceux qui m'ont fait naitre n'en avaient pas, et je n'en ai pas non plus. sa ne veut rien dire. peut etre que tes striures, on ne les voit pas. peut etre qu'elles sont en fait de la meme couleur que le reste de ta fourrure. qui pourrait alors distinguer du ton sur ton ? dans ton coeur, tu es un woran."

il avait oh combien raison. j'avais compris ce qu'il voulait me dire, et j'avais mis sa en route dans ma vie. meme si ces worans mechants m'avaient fait douter, je savais qu'ils mentaient, que j'etais un woran, un brave et fort woran tigre sans tigrures. mon coeur etait strie, lui, et sa suffisait. mais alors, que signifiaient ces aurores boreales dansantes ? peut etre qu'elles m'indiquaient juste un chemin. une voix a suivre. j'avais pose la question en moi meme avant, peut etre que sa me montrait vers ou je devais aller. je regarda plus attentivement les mouvements des serpents de lumiere. elles avaient un axe clair, qui partait du sud est vers le nord ouest. ou l'inverse. mais l'inverse, sa m'aurait fait revenir a nyr'eyliem, et je ne pouvais pas y retourner. pas tout de suite. et plus loin, il y avait la mer, et meme si je savais nager, je ne pouvais pas la traverser sans bateau. Et de bateau, je n'en avais pas. donc je devais aller au nord ouest. Et au nord ouest, il y avait les montagnes de nirtim. un endroit ou mes pas ne m'avaient encore jamais emmene. Peut etre que j'y trouverais de quoi poursuivre ma quete, me forger une place dans se monde, et devenir un guerrier d'Utu. une fois de plus, je me tourna vers les cieux pour crier aux lumieres :

"merci, Utu, de me montrer la voix ! je vais suivre le chemin que tu m'as trace."

et prenant mon courage a deux pieds, j'avanca dans la nuit, a travers les champs et les plaines cultivees, en direction des montagnes. Mon chemin serait long, mais je devais le faire. pour Utu. pour moi.

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 Sujet du message: Re: Les terres cultivées autour de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 30 Avr 2017 22:23 
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Chapitre 7 - Petits pas de deux.

Chapitre II-8. Tu m'as dit d'aller siffler là haut sur la colline.


Après avoir caché le corps de l’elfe bleue, Relonor quitta sa demeure pour rejoindre son lieu de travail. Quelques regards hostiles à son encontre, mais aucune accusation. Les gardes n’avaient visiblement pas vu l’homme qui s’était introduit durant la nuit. Le Shaakt fit semblant de s’intéresser aux problèmes survenu et après avoir été rembarré, prit le cheval à sa disposition avec quelques vivres et quitta la ville.

Relonor aurait dû voyager jusqu’à Kyorn, mais le lieu pour attirer l’elfe se situait non loin de Kendra Kâr. Sur la route il guetta un lieu où il serait capable de surveiller les aller et venu des personnes entrantes et sortantes de la ville. Il trouva une colline en hauteur avec un arbre qui pouvait servir, autant pour attacher le cheval que pour surveiller les alentours, ainsi que de logement de fortune. Intérieurement il se maudit de ne pas avoir de matériel pour camper, ni même pour s’occuper. A défaut d’avoir une activité valorisante, comme déchirer les confections aux fuseaux ou botter les culs de ces sales mioches, il sortit son épée et fit quelques passes d’armes dans l’air. Il s’exerça plusieurs fois à reproduire le désarmement qui avait été victime contre une branche de l’arbre où il avait élu domicile, mais le manque de réaction du bois n’était pas le meilleur compagnon d’arme. De temps à autre il jetait un regard vers ceux qui venaient de Bouhen et lâchait des regards noirs aux petits curieux qui s’approchaient trop près de lui. Il attendit ainsi deux jours avant de voir un elfe bleu seul sur son cheval, alors que les lumières du jour laissaient de nouveau place aux danses nocturnes des aurores boréales.

Relonor avait eu de la chance, même s’il attendait Kyorn voyageant en solitaire, il aurait très bien pu faire connaissance et faire voyage avec d’autres personnes. Cependant ce n’était pas dans la nature de l’elfe, d’après les rumeurs qu’il avait entendue sur lui et cela aurait grandement compliqué la rencontre. Relonor descendit de son perchoir avec son cheval et s’arrêta sur le chemin de l’elfe. Ce dernier dégageait une aura sombre. Peut-être était-ce simplement la vue d’un Shaakt lui barrant le chemin qui le faisait réagir ainsi. Equipé de la tête au pied en armure de cuir, suffisant pour se protéger de quelques coups et projectile et assez léger pour une retraite rapide, l’Earion faisait peur au premier venu. Le cheval était à peine chargé. De quoi camper à la belle étoile, quelques gibiers sur le côté pris récemment. On pouvait également discerner une arbalète et une imposante épée à deux mains sur les côtés du cheval.

"Ecarte-toi de mon chemin Shaakt, ou je t’ouvre le corps en deux !" Menaça-t-il en posant la main sur la garde de son épée.

"Kyorn." Fit le Shaakt en minimisant un maximum la crainte que lui inspirait son homologue bleu. "Ca fait longtemps qu’on ne s’est vu !"

Après un instant de réflexion, les yeux de l’Earion s’ouvrirent comme s’il venait de recevoir la sagesse divine.

"Toi…tu es le Shaakt qui garde l’entrée. Qu’est-ce que tu fous là, tu ne devrais pas attendre ton maître et aboyer les passants dans la rue ?" Continua t’il en le provoquant.

Relonor connaissait cette méthode, mettre une personne en colère ou la stresser d’une quelconque façon pouvait lui faire cracher des informations sans qu’elle ne le veuille. Hélas pour lui, l’elfe noir n’était pas dupe. Plutôt que de répondre, il sortit les bijoux qu’il avait dérobés sur le corps inerte de la femme de l’Earion et les lui lança.

"Comment as-tu eu ça ?" Rugit-il en sortant une partie de son épée du fourreau.

Relonor le fixa comme s’il n’était rien, instillant un début d’impuissance chez Kyorn.

"Si tu veux le savoir…suis-moi." Répondit-il simplement en lui tournant ouvertement le dos et en prenant un chemin hors de la route vers KendraKâr.

Il espérait que l’elfe mordrait à l’appât. S’il se doutait un instant que sa femme était morte, Relonor serait incapable d’assurer sa survie. L’elfe palmé était un bien meilleur bretteur que lui, qui avait déjà eu du mal face à un jeune homme à moitié mort quelques nuits auparavant. Le bruit des sabots lui confirma que Kyorn le suivait docilement. Cette pensée lui tira un large sourire. Il continua ainsi jusqu’à atteindre la lisère d’un petit bois, le lieu de rendez-vous convenu.

"Où est-elle ?" Cracha l’elfe palmé.

Relonor ne lui jeta qu’un bref regard avant de porter son attention à ce qui devait probablement venir de la forêt. Rapidement, les trois mêmes hommes qu’il avait vu il y a quelques jours firent leur apparition. Relonor descendit de son cheval et sortit son arme, faisant face aux trois arrivants et laissant le doute chez l’elfe bleu quant au lien qui unissait le Shaakt et ces hommes, en prenant une posture agressive avec ces derniers.

"Qu’avez-vous fait de ma femme ?" Interrogea Kyorn qui commençait à s’impatienter.

Un bref regard du meneur habituel du groupe vers l’elfe noir qui retourna rapidement vers celui en bleu. A ce moment Relonor resserra fortement son emprise sur son épée. Tout pouvait basculer sur la réponse de l’homme au milieu.

"Le colis d’abords !" Répondit-il simplement en déstabilisant l’elfe noir.

(Ainsi il semble jouer le jeu. Mais pourquoi fait-il cela, pourquoi ne pas nous laisser nous entretuer et profiter de l’occasion pour nous faire la peau à tous les deux et profiter d’un instant de faiblesse ?)

N’étant clairement pas en position de force, Kyorn fit quelques pas vers son cheval en croisant le regard avec le Shaakt. La colère était présente dans ses yeux, mais aussi l’incompréhension. Le manège de Relonor portait ses fruits et l’elfe palmé doutait du rôle qu’il était en train de jouer. Il revint avec dans une main un parchemin enroulé dans une ficelle, dans l’autre sa grosse épée prête à croiser le fer.

"Apporte le-moi."

"Ma femme d’abords !" Répondit l’elfe en grognant de colère.

"Ce n’était pas une proposition." Lui intima son unique interlocuteur.

"Je ne donnerais rien tant que je ne l’aurais pas vu."

"Si vous voulez la voir, la tête seule vous suffira ?" Répondit-t-il avant d’ordonner d’un simple geste de la tête à son homme à droite de rentrer dans la forêt.

Tandis que l’un des hommes brandit sa hache en s’enfonçant dans la forêt, L’Earion capitula enfin.

"D’accord, d’accord !"

Ces mots arrêtèrent immédiatement le bourreau à la hache. L’elfe s’avança vers le meneur, en scrutant les trois individus en face de lui et tendis le parchemin au meneur.

"Ma femme maintenant !" Intima-t-il simplement en resserrant la poigne sur son arme.

A peine à quelques centimètres l’un de l’autre, l’homme et l’elfe se jaugèrent du regard sous une tension palpable. Un duel invisible semblait se jouer entre eux, pas de lame ni de flèche en guise d’arme. Ils se bataillaient par l’intensité du regard, promesse muette de massacre, sans heurt ni coup bas. Dans d’autres circonstances, où les duels où les coups physiques sont interdits, l’échange sourd pourrait passer pour noble. Mais avec de tels individus, la noblesse et l’honneur ne sont que des mots sans valeur, comme une lame sans désir de sang. Une épée se figea dans le corps de l’Earion puis ressortit en tournoyant, arrachant davantage de chaire. L’elfe palmé se retourna pour faire face à Relonor dont le bout de la lame rougeoyait avec l’ambiance lumineuse du ciel. Le Shaakt voulant jouer avec l’elfe bleu ne le perça pas de part en part, mais laissa une importante blessure juste au-dessus de la hanche droite.

"Ainsi tu étais bel et bien avec ces hommes maudit chien !"

Kyorn se positionna pour avoir les quatre individus dans son champ de vision. Pour toute réponse, le meneur croisa les bras pour montrer qu’il ne comptait pas participer au duel qui allait survenir entre les deux elfes. Cela laissa plus de liberté au grand guerrier pour attaquer. Deux pas rapides et assez sûr pour asséner une attaque en biais de l’épaule gauche à la hanche droite du Shaakt et le mettre en difficulté. Celui-ci dévia légèrement le coup et recula d’un pas, évitant ainsi une blessure mortelle. L’assaut de s’arrêta pas là. Relonor, para un rapide coup de taille en ramenant sa lame le long du corps, la garde au niveau de l’épaule. Profitant du manque d’inertie de l’épée adverse, il passa sa lame derrière lui en décrivant un large cercle. Le mouvement fit prendre à l’arme vitesse et puissance, en un coup en biais sur le côté droit de Kyorn. Ce dernier dut s’appuyer sur sa jambe droite pour parer le coup, gémissant de douleur en forçant sur sa blessure. L’elfe noir profita de cet instant de faiblesse pour accroître la pression sur l’Earion. Il multiplia les coups d’un côté puis de l’autre forçant son adversaire à bouger en ouvrant un peu plus la blessure. Alors que l’elfe bleu commençait à prendre ses marques et d’assurer sa défense, Relonor porta un coup d’estoc qui obligea l’elfe palmé à bouger brusquement pour éviter l’attaque.

Il était maintenant certain pour l’Earion que le Shaakt n’attendait qu’une chose, qu’il perde suffisamment de sang pour ne plus être capable de se défendre. Bien que supérieur à lui en terme de technique, la blessure était suffisamment handicapante sans que l’elfe noir n’insiste sur des positions qui ne nécessitaient pas l’usage de la jambe blessée. Relonor ne prenait pas de risque dans ses coups, préférant assurer une bonne défense en attendant la force de son adversaire défaillir. Cette stratégie lui permettait de ne pas subir les coups que le bretteur parvenait à lui asséner lorsqu’il reprenait une posture non douloureuse. Les coups s’enchaînèrent. Elfes bleu et noir paraient chacun les coups de l’autre, dans une danse aux milliers éclats nocturnes reflétant les lumières célestes sur les lames. Du coin de l’œil on pouvait observer les trois individus, impassible, regardant le combat comme s’il s’agissait d’une pièce de théâtre, le confort en moins. Que pouvaient-ils se dire ? Quel but recherchaient-ils et que pouvait contenir le fameux colis ? A moitié pris par ces réflexions, Relonor perdait sa concentration et la maîtrise du combat.

Son adversaire profita de cette inattention pour prendre l’ascendance sur le duel, obligeant le Shaakt à reculer encore et encore en provoquant des déséquilibres dans sa posture. Une tactique à se souvenir s’il revenait vivant du combat. L’elfe noir tenta de reprendre le dessus sur son adversaire, mais positionné plus bas sur un terrain en pente l’empêchait tout contre efficace. Lentement il recula, attendant patiemment une opportunité. Bien que son adversaire ait probablement perdu beaucoup de sang, il enchaîna les assauts comme si de rien était. Relonor continua de reculer et sa posture fut plus stable grâce à un gros caillou ou un rocher sortant de terre. Il profita de cette stabilité pour foncer sur l’Earion et le repousser du plat de la lame. Ce dernier tenta de bloquer l’assaut et garder son avantage du terrain, mais aussi fort qu’il puisse être sa blessure ne pouvait plus être ignorée. Il céda face au Shaakt qui continua de pousser, ragaillardit par le rictus de douleur de l’elfe bleu.

"Vas-tu périr par la lame de ce chien ?" Fit la voix du meneur qui s’était rapproché ainsi que ses hommes pour regarder le combat. "C’est un ignare, il n’a aucun talent à l’épée. Il ne sait que violer des femmes avant de les tuer. Un peu comme la tienne en somme."

Les paroles étaient destinées à l’Earion et il venait de lui apprendre que sa femme était morte. Il recula vivement et son regard s’assombrit, tout comme ses pensées. Sa lame se baissa, laissant une garde inexistante, le temps de digérer l’horrible révélation. C’était le moment ou jamais d’agir. Si l’elfe bleu reprenait ses esprits il risquerait d’être un adversaire mue par un puissant désir de vengeance, prêt à en mourir. Relonor asséna un coup mortel aussi rapide que possible à l’Earion, mais l’épée de ce dernier le protégea. Derrière sa lame, son regard n’était que noirceur. Il visualisait déjà la façon dont il allait le faire souffrir avant de l’achever. L’échange de coups reprit de plus belle, mais la domination de Kyorn était écrasante. Plus aucun de ses coups ne portaient en eux la faiblesse de la blessure, ni celle de sa femme captive. Bien au contraire, il semblait s’en nourrir pour alimenter sa rage et sa force.

Le Shaakt tenta de reprendre le dessus sur son opposant, mais en vain. Chacune des attaques qu’il tentait de porter l’obligea à reprendre une posture pour parer les contres éclair qu’il subissait. La maîtrise à l’épée supplantait Relonor, le forçant à employer une méthode par encore au point. Il rassembla toutes les forces qu’il pouvait pour arrêter son opposant, ne serait-ce que l’espace d’un instant. Il para un coup latéral sur sa gauche en maintenant la main sur sa lame et l’autre sur la garde, laissant l’épée adverse entre ses deux mains. D’un geste aussi rapide que possible, il saisit la pointe de l’arme et exerça une pression de haut en bas tout en déplaçant sa garde le long de la lame jusqu’à sa consœur, affaiblissant son maintien. Il mit tout ce qu’il avait, frappant garde contre garde pour projeter l’épée et désarmer son adversaire. La répétition de l’enchainement, en attendant Kyorn, aida fortement à réussir son assaut. Malheureusement pour lui, au lieu de projeter l’arme, les deux gardes se neutralisèrent l’une l’autre. Aussi vif qu’un serpent, l’Earion saisit la garde de l’elfe noir, la faisant pivoter autour de sa propre arme. Le poignet de Relonor ne put suivre le mouvement et retira rapidement sa main, en voyant les deux lames former un ciseau géant se refermant sur son bras. Le recul le fit tomber à la renverse, démunit et littéralement sur le cul, face à un adversaire animé par la vengeance et une arme dans chaque main.

"Une dernière volonté, un dernier mot pour clore ta pitoyable vie ?" Lança l’elfe bleu.

"Juste une chose alors. T’as femme a pris chère avant que je l’égorge et je suis presque sûr qu’elle a adoré ça." L’expression de fureur de Kyorn ne laissa aucune place au doute. Quitte à mourir autant bien asticoter son bourreau. "Désolé, fallait pas demander."

Les deux lames se levèrent simultanément, prêtent à donner le coup de grâce, quand une troisième transperça l’Earion en plein cœur. Le corps tomba au sol, accompagné des deux épées, laissant le meneur des maîtres chanteurs debout devant Relonor avec son arme ensanglantée. A première vue il semblait hésiter à tuer le Shaakt.

"Me demande pas pourquoi, mais le patron s’intéresse à toi. On te recontactera, alors d’ici là évite de semer les cadavres partout, j’aime pas devoir faire le ménage et en particulier dans ta grotte miteuse qui te sert d’habitat."

Les trois hommes laissèrent le Shaakt livré à lui-même, affalé sur son cul devant le corps inerte du bretteur, seul avec ses incertitudes quant à une potentielle incursion à son domicile. Il avait échappé à la mort, mais combien de temps sa vie allait encore perdurer s’il devait encore affronter de tels adversaires.

Chapitre 1 - Retour à Kendra Kâr

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Dernière édition par Relonor le Mar 16 Mai 2017 18:34, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les terres cultivées autour de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 16 Mai 2017 18:32 
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Chapitre 8 - Tu m'as dit d'aller siffler là haut sur la colline.

Chapitre III-1. Retour à Kendra Kâr.


Entrer dans Kendra Kâr n’est pas un problème en soit. Travaillant à l’intérieur, Relonor avait des documents attestant son droit de présence dans la ville, utile pour un Shaakt. Cela lui valait des regards noirs de la part des gardes, mais il n’avait jamais été trop inquiété. Non, son problème actuel était de ne pas trop se faire remarquer. La nuit, seul et blessé, est tout ce qu’il y a de plus propice à un vol doublé d’un égorgement sournois. Il aurait pu méditer pour se reposer, comme le font la plupart des elfes, mais la colère le tenait aux tripes.

Un groupe d’hommes l’avait coincé dans une ruelle quelques jours plus tôt. Ils avaient menacé le Shaakt de dénoncer ses crimes s’il ne coopérait pas, en détourant un coursier où il travaillait en provenance de Bouhen. Forcé à la tâche, il avait fait en sorte d’aller à la rencontre du coursier par ordre de son patron, s’armant des bijoux de la femme de ce dernier. Le plan initial était de l’emmener vivante, mais poussé par une pulsion sexuelle la femme avait fini éventré chez le Shaakt. Pourtant, équipé des objets précieux, Relonor avait réussi à attirer Kyorn le coursier au point de rendez-vous, où le même groupe d’hommes les attendaient. L’échange se passait bien jusqu’à ce que Relonor profite d’une trop belle occasion pour porter un terrible coup au coursier. Ce dernier était connu pour être un excellent bretteur et occire un tel adversaire était source de plaisir pour le Shaakt. Grâce à la blessure handicapante, le combat était à l’avantage de l’elfe noir, jusqu’à l’intervention du meneur qu’il l’avait menacé quelques jours auparavant. Ils avaient découvert la tentative d’enlèvement de la femme et sa mort. Lorsqu’il révéla le véritable état à son mari, le bretteur changea drastiquement. Sa colère prit le dessus sur la douleur et il démontra tout son talent aux armes. Rapidement désarmé, Relonor fut à la merci de son adversaire, mais une lame en plein cœur vint à son secours par le meneur, resté jusque-là spectateur. Seul l’intérêt d’une autre personne, chef d’une potentielle organisation, avait gardé l’elfe en vie.

Plutôt que de rester sur les lieux en compagnie d’un cadavre, Relonor quitta le secteur avec son cheval non sans fouiller les affaires du guerrier. Il arriva aux premières lueurs de l’aube aux portes de la ville, avec une rapière de bonne facture, un joli paquet de yus et dans une sacoche, deux petites pierres gravées. Bien qu’il n’en ait jamais vu, il détermina que ces cailloux étaient des runes. Des objets rares possédant un pouvoir mystérieux. Seul des experts en magie pouvaient le renseigner, mais pour l’heure il devait rentrer et surtout trouver une excuse justifiant l’absence du coursier.

Chapitre 2 - Problèmes à l'horizon

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 Sujet du message: Re: Les terres cultivées autour de Kendra Kâr
MessagePosté: Dim 1 Avr 2018 11:36 
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Chapitre 20 - Préparations matinales (4).

V.21 Une infiltration délicate.


Relonor rejoint Larz et ses hommes, tous à cheval, à l’extérieur de la ville. C’est la première fois qu’il voit cette équipe faisant partie des soi-disant meilleurs hommes de la bande de malfrat. Il y a un elfe noir et un humain armés de dagues assassines et d’une armure matelassée. Un autre avec une protection similaire et un arc relativement grand pour l’humain qu’il est, ou plutôt semi-elfe au vu de ses oreilles pointues. Etrange, la plupart de cette race rejetée par ses deux parents fait justement partie du groupe de fanatique qui va périr bientôt. Un troisième avec un étrange attirail : vêtement légers lame, arc et faucon. Un quatrième, visiblement magicien au vu de ses vêtements en tissus et son long bâton en bois orné d’une boule noire à son extrémité. Deux autres humains sont armés d’une épée, d’un bouclier et d’un ensemble d’armure solide. Cependant, tous ne sont rien face à l’imposant Garzok quasi nue et son énorme masse à deux mains, chevauchant un cheval adapté à sa carrure. Son regard mauvais et son air à ne pas comprendre la situation laisse entendre un questionnement intérieur : taper ou pas taper ?

(Au moins cet agaçant Worran n’est pas là ! Il serait capable de me frapper dans le dos pour avoir tué son protégé. Pourtant c’était le combat le plus loyale que j’ai mené. Peut-être même le seul en y réfléchissant bien !)

Larz fait avancer sa monture jusqu’à Relonor et lui tend les rênes d’un autre cheval.

"On a faillit partir sans toi ! Ca aurai été dommage." Déclare-t-il en exprimant clairement le contraire.

Le Shaakt se saisit les lanières de cuir et monte à cheval. Peu habitué à chevaucher cet animal, il se contente de le laisser suivre le reste du groupe. Ils se déplacent ainsi jusqu’à atteindre une certaine distance avec un arbre particulier. Larz fait descendre les hommes et les rassembles.

"D’après les infos que j’ai obtenue il devrait y avoir une sorte de trappe au pied de l’arbre." Commence-t-il. "Faut s'attendre à un comité d’accueil."

Relonor sort son bouclier et regarde à l’intérieur.

"Je vois pas mal de silhouette en mouvement un peu partout sous terre. Près de l’arbre j’en distingue deux !" Détail Relonor.

"Une petite explosion aveuglante et les gardes ne sentiront que trop tard mes lames silencieuses." Lance le Shaakt assassin.

"Sauf qu’ils nous attendent selon les dires du retardataire." Répond sèchement Larz à l’encontre de Relonor. "Pourtant le patron veut qu’on essaye de faire ce qu’on peut !"

"C’est quoi ça ? Depuis quand on fait des les missions suicides ?" Réplique l’homme au faucon.

"Vous inquiétez pas les gars ! Je vais pas envoyer les meilleurs hommes au casse-pipe." Contredit le meneur. Relonor ! "T’as montré que tu savais être malin. J’ai toujours pas digéré le coup de la veille, mais si tu parviens à t’occuper des gardes t’auras mon respect."

(Du respect ? Je m’attendais à un raid important ! Au lieu de ça je vois juste une bande de type armé. Les gars en dessous savent qu’on vient pour leur tête. M’envoyer là-bas c’est du suicide pur et simple ! Tu veux juste te débarrasser de moi.)

Relonor ne pipe mot en estimant ses chances de succès. Malheureusement pour lui Larz ne semble pas disposé à lui laisser le moindre répit.

"Si tu fais dans ton froc je t’embroche direct, c’est clair ?" Tonne-t-il.

(Oui donc je n’ai pas le choix ! Enfin, si je me fais embrocher sous terre ou ici. J’ai connu mieux ! Au pire, je peux toujours négocier avec ceux sous terre.)

Les regards posés sur l’elfe noir attendent que celui-ci se dirige à sa mort. N’ayant aucune chance de survie, l’elfe noir se dirige vers l’arbre et finit par trouver une trappe dissimulée sous le feuillage. Il descend difficilement avec les cavités présentes. Une faible lueur éclaire le sol et le Shaaht est aidé dans son entreprise avec une main ferme qui le fait chuter directement dos au sol. Deux lames se dressent devant son visage et leur possesseur ne semblent pas apprécier la visite. Deux bougies posées contre des murs opposés font office de lumière.

"T’es qui toi ? Comment tu connais cet endroit ?" Intime le premier.

"Moi je suis Relonor, venu pour vous tuer." Répond simplement l’elfe noir.

Les deux hommes se mettent à rire de bon cœur, puis une des lames s’enfonce légèrement dans la chair du cou et dérobe une partie du liquide vital.

"Toi, tout seul ? C’est une blague !" Ricane le second.

"Ha non, je suis venu avec Larz et toute sa clique !" Explique tout simplement Relonor.

"Quoi ? Larz est ici, déjà ?" Reprend le premier en regardant son camarade.

"On doit prévenir les autres et tuer ce chien noir !" Lui lance son comparse.

"Si vous aviez un instant !" Commence Relonor souhaitant attirer de nouveau l’attention à lui, couché sur le dos. "Il serait dommage de me tuer. C’est tout de même moi qui vous ai prévenu de l’attaque."

"Mais qu’est-ce que tu racontes toi ?" Demande le premier en relevant le Shaakt par le col tandis qu’un autre le déleste de ses armes.

"Les informations de l’attaque, vous les avez eues d’un nécromant si je ne m’abuse. Et bien elles venaient de moi. Avouez que vous perdriez au change." Répond l’elfe noir.

"Ben voyons ! Et pourquoi tu nous préviens de ça ? Si c’est vrai, Larz ne te fera pas de cadeau. J’le connais que trop bien." Interroge l’homme toujours aux prises avec le col.

"Ni plus ni moins que la tête de Larz. J’ai réussi son p’tit jeu de l’anneau, mais son ton condescendant m’exaspère au plus haut point." Explique le Shaakt avec une pointe de colère lorsqu'il évoque l'homme qui l'a envoyé à la mort.

"J’y crois pas une minute à ton histoire !" S’énerve le chef tandis qu’un troisième, assez jeune entre dans la pièce. Un flot de lumière pénètre dans l’entrée du souterrain accompagné par un brouhaha de l’autre côté.

"C’est l’heure de la soupe !" Chantonne un jeune homme qui s’arrête net en voyant la scène.

(Ça sent le patté cette histoire ! Faut que je trouve le moyen d’être plus libre de mes mouvements. Si j’arrive à invoquer une arme, je devrais être en mesure de tuer ces hommes sans que leurs cris n’alertent le reste de l’autre côté de la porte.)

"Si tu me crois pas vérifie par toi-même !" Provoque l’elfe noir.

Le meneur sert fortement le col du Shaakt et l’envoi valser derrière lui.

"Toi prends une arme et assure-toi qu’il se tienne tranquille." Ordonne-t-il au dernier venu.

Relonor se retrouve à voir les hommes monter jusqu’à la trappe, avec une piqûre dans le dos pour lui rappeler la présence de la lame.

(Parfait, ils ne font plus attention à moi désormais et le gamin ne semble pas très adroit avec une lame, mais ce n’est pas encore suffisant. Pourtant, je vais avoir besoin d’une aide supplémentaire !)

Le Shaakt ferme les yeux et appel à l’aide par une prière quasi silencieuse.

-Thimoros vient en aide à ton serviteur.
Accorde-moi le pouvoir de déchaîner la peur.
Permet-moi de devenir un instrument de torture
Et que dans la souffrance leurs âmes perdurent.
Ô dieu infâme,
Thimoros je t’offre ces âmes.
Repais-toi de leurs morts,
Telle est l’offrande de ton serviteur Relonor.


"Hey qu'est-ce que tu murmures toi ?" S'inquiète le gamin.

Chapitre 22 - Duel d'ombres.

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Dernière édition par Relonor le Mar 17 Avr 2018 18:26, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les terres cultivées autour de Kendra Kâr
MessagePosté: Mer 4 Avr 2018 10:12 
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Intervention pour Relonor.



Tu ne sais s’il s’agit d’une réponse à ta prière, ou si l’occasion se présente d’elle-même, mais en s’inquiétant, le gamin relâche un peu la pression de son arme sur ton dos, te contournant pour voir ton visage. Il tient sa lame maladroitement, de quoi le désarmer aisément pour quelqu’un sachant y faire. Une occasion à saisir vite… laissée par le Dieu Noir ? Peut-être.

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 Sujet du message: Re: Les terres cultivées autour de Kendra Kâr
MessagePosté: Mar 17 Avr 2018 18:24 
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Chapitre 21 - Une infiltration délicate.

V.22 Duel d'ombres.


((( [:attention:] Certaines scènes de ce rp sont à forte connotation violente/gore, aussi est-il recommandé aux lecteurs sensibles d'y réfléchir à deux fois avant d'en entamer la lecture.)))

Le jeune homme derrière Relonor semble nerveux. Quel intérêt de murmurer ? Le Shaakt quant à lui attend de voir les hommes se courber de douleurs. La dernière fois, Thimoros a entendu sa prière et a perclus de douleur l’ensemble des protagonistes présents ainsi que son fidèle serviteur.

(Ils vont s’effondrer d’un instant à l’autre et je les massacrerai alors !)

La prise du gamin se fait moins forte dans le dos et l’elfe noir l’entend le contourner. Le garde qui monte l’échelle va bientôt atteindre la trappe et aucun signe d'intervention du dieu sombre. Si l’homme ouvre l’accès il verra Larz et ses hommes et adieu le bain de sang attendu par le Shaakt.

(Thimoros, m’as-tu entendu ou m’as-tu abandonné ?)

Le jeune homme fait maintenant face à Relonor. Sa prise est fébrile, son maintien pitoyable. Le désarmer ne seras pas un problème.

"Hey toi, à quoi tu joues ?" Lui demande le jeune homme.

(Est-ce ce que tu m’offres Thimoros ? Sèmes-tu le doute dans l’esprit de cet écervelé, plutôt que d’imposer ta puissance ?)

N’ayant aucune marque d’intervention Relonor se doit d’agir. Il fixe intensément le regard du garçon pour le focaliser sur le haut de son corps pendant qu’il mobilise ses fluides magiques et crée une arme à partir du néant. Frustré par l’absence d’attention de son dieu, lui qui promet des offrandes sanglantes, Relonor perd sa concentration. Sa magie se volatilise comme une brise sans alerter l’homme qui le maintient en respect pour le moment.

(Concentre-toi bon sang, ce n’est pas le moment de flancher !)

"J’te parle !" Insiste le jeune homme.

Encore une fois Relonor mobilise sa magie et la prise ferme d’une garde lui confirme son succès. Sans perdre un instant supplémentaire, il utilise son énergie interne dans une botte fulgurante qui désarme son opposant. Loin d’en finir, il le repousse violemment contre le mur brisant l’une des bougies qui s’y trouvait et s’éteint en retombant avec le corps.

(Plus qu’une et nous serons dans le noir. J’aurais alors une chance face à eux !)

Alerté, les deux autres gardes se désintéressent de ce qu’il peut être à l’extérieur. Celui en haut de l’échelle la redescend en glissant, tandis que son comparse resté en bas s’avance vers le Shaakt avec l’intention de tuer. Relonor doit faire vite. L’obscurité lui donnera certes un avantage, mais c’est surtout son arme invoquée qui représente son principal souci. Celle-ci ne restera pas éternellement présente et disparaitra d’ici peu. De nouveau il rassemble son énergie. Il saisit son arme à deux mains pour accroître sa force et frappe d’un coup puissant son adversaire qui peine à bloquer. Relonor se déplace subrepticement sur le côté et assène un second coup. L’arme décrit une large courbe de droite à gauche et manque de loin l’homme rejoint par son comparse. En revanche la lame termine sa course contre la bougie et l’explose, mettant fin à la dernière source principale de lumière. Seule la raie lumineuse autour de la porte donne une indication visuelle, mais elle n’est pas assez importante pour qu’un humain puisse voir correctement, à l’instar des elfes noirs. Plongé dans le noir les hommes chargent à l’emplacement du Shaakt. Aidé par sa vision nocturne, celui-ci évite facilement les coups et se permet même d’en toucher un à ses côtes gauches.

(Bigre j’aurais dû toucher son autre côté, celui qui manie l’arme et l’aurais gêné dans ses assauts !)

Relonor profite de son avantage visuel pour porter un coup, mais le destin s’acharne sur le Shaakt qui sent la fermeté de son arme disparaître. Son bras dénué d’arme fend l’air tandis que son opposant lui, parvient à ses fins en lui entaillant l’épaule gauche. Il est désormais démuni face à deux hommes armés.

(Non trois ! Je dois absolument me saisir de son épée, enfin de la mienne.)

Le peu de lumière ne lui permet que de distinguer les silhouettes des semi-elfes et ce n’est pas le moment de vérifier si son bouclier peut lui permettre de voir plus clairement. Il distingue le jeune homme se redresser arme en main et partir en direction de la porte.

(Non ! Ce petit con va donner l’alerte !)

Il se précipite pour l’atteindre, mais se faisant dévoile sa position par le bruit. Un coup vient le prendre à la cuisse et il se retient de hurler de rage et de douleur. De nouveau il percute le gamin tête contre le mur et lui arrache l’arme des mains. Il retrouve les sensations de son propre bien qui plus est, enchanté par sa magie.

(Maintenant à moi de rire. Commençons par bloquer l’accès.)

Il fait tomber le jeune homme inconscient au niveau de la porte de sorte que l’ouverture de celle-ci soit fortement gênée. L’un des hommes essaie de l’ouvrir et Relonor en profite pour lui porter un coup dans l’intention de lui trancher le bras. C’est sans compter sur le comparse, qui profitant de l’occasion de savoir de nouveau où était l’elfe noir, le frappe et finalement rendre caduc les deux coups. Les deux armes s’entrechoquent et de brèves étincelles illuminent brièvement le regard des trois adversaires. Le sourire carnassier du Shaakt semble faire pâlir ses deux opposants.

Relonor s’écarte afin d’éviter un coup d’estoc, mais fait comprendre à ses adversaires de ne pas chercher à ouvrir la porte en portant quelques coups inutiles mais suffisamment dissuasifs. Les deux hommes s’avancent lentement l’un à côté de l’autre, guettant le moindre bruit pour prendre l’avantage sur le Shaakt. Ils savent qu’il ne sert à rien de crier tant le vacarme plus loin est fort. De plus cela offrirait une occasion à l’elfe noir de frapper sans être entendu.

(Diantre ils sont malins ! Mes possibilités de coups sont réduites avec leur formation. De plus s’ils continuent de me cacher le peu de lumière qu’il y a, je ne verrais plus aussi bien. Je dois trouver quelque chose pour reprendre l’avantage.)

Ayant encore l’atout visuel, une idée vient de germer dans l’esprit du Shaakt. Il mobilise sa magie pour créer une enveloppe d’air autour de lui afin de minimiser le niveau sonore de ses déplacements. S’il ignore si sa tentative a marché, il perçoit cependant bien moins les indications auditives de son entourage.

(Allez, maintenant il n’y a plus qu’à !)

Il use de la magie imprégnée dans son arme et ressent immédiatement son fluide aérien porter ses mouvements. Il se déploie silencieusement à droite pour porter un coup sur l’homme encore indemne.

"Arg ! Il s’est déplacé ! Comment il a fait sans se faire entendre ?" Râle l’homme blessé tandis que la douleur leur fait perdre leur formation.

Relonor profite de l’occasion qui lui est offerte pour porter un coup d’estoc au second individu dans l’unique but de le leurrer sur sa position.

"Il est juste là !" Beugle ce dernier qui fend l’air de désespoir et touche son comparse.

"Mais non…c’est moi crétin !" Gémit de nouveau l’autre homme une nouvelle fois blessé. Il se joue de nous.

Relonor perçoit une discussion. Bien qu’il ne comprenne pas distinctement les propos il sait que la confusion règne ! Mobiliser son énergie pour porter de puissants coups peut octroyer un avantage, cependant il préfère optimiser sa magie le temps qu’il reste pour placer sa lame efficacement. Si celui qui doit être le chef de la garde à gauche est bien amoché, il n’est pas question de laisser son comparse jaloux. Il se déplace entre les hommes, percutant le leader affaiblit et profite de l’occasion pour remettre les compteurs des blessures à égalité en lacérant l’épaule gauche du second adversaire. Malheureusement pour lui, le leader n’en est pas à sa première joute. Même déséquilibré, il parvient à atteindre la cuisse de l’elfe noir qui termine sa course contre le mur de terre et fait tomber quelques mottes au sol. Il n’en faut guère plus pour que celui blessé à l’épaule se rue sur le Shaakt. L’elfe noir parvient à s’extirper de justesse non sans une nouvelle blessure au bras gauche. La perte de sang commence à se faire sentir. Pour avoir déjà été dans cet état, Relonor sait qu’il doit mettre rapidement un terme à l’affrontement.

(Bande de minable, je vais vous écorcher vif ! Comment arrivent-ils à me tenir tête alors que j’ai un avantage certain ? Ils saisissent la moindre opportunité pour m’atteindre, il me faut agir différemment, trouver un autre leurre !)

Malgré sa situation problématique le Shaakt parvient à garder l’accès à la porte. Les deux hommes avancent lentement, cette fois-ci en longeant chacun le mur qui leur est opposé. Un coup à l’un ne permettra pas de mettre en danger l’autre comme précédemment. Aidé par sa magie il arrive au niveau de ses effets personnels délestés à son arrivée sans bruit. Son écu et la lame de ce maudit Worran l’appellent à servir leur nouveau maître. Peu habitué au maniement du bouclier Relonor préfère se saisir de l’épée et revient rapidement près de la porte. Ses deux opposants avancent lentement, le bras armé pointé en avant.

(Merde, merde, merde ! Ils sont presque au trois-quarts. Si je trouve pas quelque chose je sens que le prochain assaut sera le dernier.)

Sa fébrilité lui fait perdre sa nouvelle lame des mains. Elle s’enfonce dans le sol et le bruit retient l’attention des hommes qui s’immobilisent, guettant une autre indication auditive.

(Il s’en est fallu de peu. Si elle était tombée à plat cela aurait suffit pour qu’ils me sautent dessus et m’embroche. Quoi qu’après réflexion…)

Relonor saisit le manche de la lame plantée au sol et la lance rapidement devant lui. Comme attendu, dès qu’elle percute le sol les deux hommes s’élancent en direction d’un ennemi imaginaire et se portent un coup mutuellement. L’elfe noir profite de l’occasion qui lui est offerte pour se ruer sur eux. Le premier est l’homme de gauche, le chef et le plus dangereux des deux. Affaiblit par les blessures, le Shaakt use de ses dernières forces. Il puise dans son énergie interne et la rassemble dans ses bras. Arrivant sur la droite de sa cible, un premier coup à l’arrière des cuisses pénètre largement dans la chair et fait fléchir l’homme en arrière dans un râle douloureux. Relonor lève sa lame au-dessus de lui et d’un geste fatal tranche la tête qui s’en tient désormais au mutisme complet. Celle-ci roule au sol tandis que le reste du corps tombe lourdement. Le second homme recule fébrilement comprenant ce qu’il vient de se passer. Le Shaakt frappe une fois, puis une deuxième histoire de mettre une pression à son adversaire et d’un geste précis, désarme le dernier obstacle en diffusant son énergie dans son bras armé. Le reste n’est qu’une formalité. Un pas en avant accompagné d’un coup marquant la peau de l’épaule gauche à la hanche opposée puis d’un geste précis, la lame crée un lien métallique direct entre le ventre et le dos du malheureux. Relonor retire son arme des entrailles et s’appuie dessus la pointe plantée dans le sol.

(Bordel, c’est enfin terminé ! J’ai finalement réussi à occire ces types et ce sans l’aide de Thimoros. J’y pense, il en reste un troisième !)

Il se concentre sur sa magie qui l’entoure et interrompt la bulle d’air qui l’a rendue silencieux jusque-là.

"Phaïtos, dieu des morts et gardiens des enfers, je t’offre cette âme. Qu’elle serve tes desseins sombres et nourrisse tes fidèles où qu’ils soient. A compter de ce jour, moi Relonor, te servirai corps et âme." Déclare Relonor en se rapprochant de l’homme couché contre la porte.

"Hey toi !" Dit-il en le frappant d’un bon coup de pied dans l’abdomen. "Réveille-toi !"

Gémissant, l’homme émerge de la torpeur et se redresse en se maintenant sur ses coudes.

"Qu’est-ce que ? Le Shaakt ! Il est mort, vous l’avez eu ?" Gémis-t-il dans le noir tandis qu’il se reprend petit à petit.

Relonor s’accroupis jusqu’à lui et lui murmure à l’oreille.

"Héhéhé." Ricane-t-il. "Non je suis bien vivant. En revanche toi tu vas rejoindre tes p’tits camarades !"

L’elfe noir place sa rapière sur la gorge du dernier survivant et l’ouvre jusqu’à percer la carotide. Le sang se déverse à l’intérieur et l’extérieur de la plaie. Alors que le supplicié tente d’appeler à l’aide seul un flot de sang s’échappe de sa bouche. Il éructe une gerbe sanguine qui s’échappe par la bouche et le nouvel orifice. Par mesure de sécurité Relonor soulève l’homme et le transporte ailleurs. Il serait dommage d’avoir fait tout ça et se faire prendre à cause d’une flaque de sang de l’autre côté de la porte.

(Quelqu’un peut encore surgir, s’inquiéter que le gamin ne revienne pas. Mieux vaut faire rentrer Lars et ses hommes.)

Avec une certaine difficulté il remonte l’escalier et ouvre la trappe. Deux lames et un arc bandé dans sa direction font office de comité de réception.

"T’es encore en vie ? Finalement t’es peut-être pas si inutile que ça. Que s’est-il passé ?" Demande Larz presque déçu.

"Cache ta joie surtout ! Les gardes sont morts. Je crois qu’ils sont en plein déménagement parce qu’il y a un raffut pas possible derrière la porte. C’est ce qui m’a permis de ne pas me faire remarquer." Explique l’elfe noir s'extirpant totalement.

"Pas mal pour une première ! On va passer à la prochaine étape. Tu te sens prêt à reprendre les armes ?" Interroge le chef.

Relonor est épuisé. Il vient de massacrer trois hommes mais il souhaite en occire bien plus. Cependant, il a en mémoire le discours de Larz qui lui a valu de faire ses preuves à nouveaux.

("Seul ton plaisir personnel de faire souffrir autrui t’anime, comme beaucoup de ton espèce. De plus, tu confirmes l’impulsivité que j’ai déjà vue lorsqu’on s’est affronté. Si au moins tu aurais une once de talent au combat, je ferais fi de ce désagrément, cependant c’est loin d’être le cas.")

"Non je serais qu’un poids inutile." Répond le Shaakt. De cette manière il pense que se mettre volontairement sur la touche favoriserais l’opinion à son égard. Assurer le succès de la mission avant tout.

"Je peux porter assistance si cela s’avère nécessaire." Lance le magicien en brandissant son bâton dans la direction de l’elfe noir qui luit d’une étincelle blanche.

Les soins par la magie de lumière étant proscrits par sa religion, Relonor explique sereinement son refus de manquer à son devoir de croyant.

"Si tu veux pas te retrouver avec ton bâton te sortant du cul, je te conseille de pointer ta maudite magie blanche ailleurs que vers moi !" Crache l’elfe noir. "J’ai de quoi m’occuper de moi-même." Continu-t-il en sortant sa gourde et buvant le restant de ses potions.

D’un simple signe de tête du chef, l’un après l’autre les hommes pénètre à l’intérieur. Seul l’homme au faucon reste guetter avec lui à l’extérieur. Adossé contre l’arbre Relonor fait le point sur sa situation. Techniquement sa présence au sein de cette troupe devrait être assurée. Il y a peu de chance pour qu’on le sache responsable de la fuite des informations. Seul ce nécromancien risque d’être une véritable gêne pour lui. Il a besoin d’en savoir davantage sur lui et ses hommes. Pour l'heure, c'est de repos dont il a besoin.

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 Sujet du message: Re: Les terres cultivées autour de Kendra Kâr
MessagePosté: Jeu 10 Mai 2018 20:00 
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V.25 Altercation.

Le trajet sous la surface de Kendra Kâr est long. Bien que les hommes se relaient pour tirer la charrette contenant les biens, il faut régulièrement s’arrêter pour désarmer les pièges. Deux hommes s’occupent de les réarmer derrière nous et nous rejoignent peu de temps après au pas de course. Pour ma part je n’ai aucune possibilité de m’échapper. Entouré en permanence d’hommes armés, je peux faire le poids face à un seul, peut-être deux si les conditions sont réunies. Autant dire que je ne suis pas sortie de ce pétrin de sitôt.

Au bout de ce qui me semble une course sans fin nous émergeons au jour, avec sa lumière éblouissante mais surtout son air pur. Un vent de face me lèche le visage en me proposant avec plaisir un bouquet de senteur de champ et de fleur on ne peut plus bienvenu après ce séjour dans la fosse puante des égouts.

"Au nord se trouve la forêt de feuillus. Il va nous falloir plusieurs jours de marche à moins qu’on ne vole des chevaux aux alentours." Annonce Grafendir.

"Si je ne m’abuse," déclare la chef de cette bande de vauriens, "le trésor que tu as caché se situe non loin de notre position. Va emmène-nous sur les lieux."

"Ma dame, je ne saurais que trop vous conseiller de revenir une fois prochaine. Nous ne sommes pas en d’assez bonnes dispositions pour…" Conseille l’homme de main avant d’être stoppé d’un geste de la main.

"Et donner une chance que ses camarades emportent tout ?" Hors de question tonne-t-elle en frappant le sol avec un bâton que je n’avais pas aperçu. "Conduit nous et s’il s’avère que tu as menti, tu regretteras amèrement de m’avoir fait languir de la sorte !"

(Merveilleux. Je suis sur le point de les conduire à ce qui va être le lieu de ma mise à mort.)

J’entame la marche bien entendu sans grande conviction. Si ma camarade n’est pas parvenu à temps à la milice pour faire appel à eux et me venir en aide j’ai éventuellement la possibilité de fuir, mais il me faudra toutes les ressources que mes jambes peuvent fournir pour se faire. Nous quittons la terre végétale pour entrer concrètement dans les cultures. De part et d’autres les champs de blés nous encerclent avec comme autre vu que les remparts de la ville, l’océan dans notre dos et la forêt loin devant nous. Je perçois, trop loin sur notre droite de nous, des moyens de transports aériens tandis que sur notre gauche une étrange tour entourée d’une forteresse. L’édifice m’évoque une discussion avec James dont je n’ai plus le souvenir. Peu importe, je ne parviendrais jamais à les faire allez jusque-là. Nous arrivons à l’orée d’un petit bois au sommet d’une colline, perdu dans l’immensité des champs cultivés. Mes souvenirs semblent avoir quelques problèmes puisqu’au lieu d’une forêt nous faisons face à trois arbres, accompagnés plus loin d’un amas rocheux dont ma mémoire ne fait aucun écho. Aucune présence d’une quelconque bande armée pouvant me prêter main forte. Ma situation semble prendre un tournant funeste. Je guette les alentours en quête d’un signe salvateur, mais la voix d’Elysia clame haut et fort ma condamnation.

"C’est ici n’est-ce pas ?" Me demande-t-elle. "Oui je le vois à ton regard, tu ne souhaites pas que je dérobe tes biens. Pourtant c’est bien ce que nous allons faire. Sortez les pelles et donnez-lui en une, qu’il participe jusqu’au bout."

Quelques hommes s’éclipsent vers les rochers pour soulager une vessie pleine, n’ayant pu le faire dans la précipitation de la fuite. Je pose mon bâton contre un arbre choisi au hasard et me saisit d’une pelle donnée de force pour commencer à creuser ma propre tombe.

(Un luxe dont je pourrais au moins me pavaner dans l’autre monde.)

Pourtant les choses changent subitement. Alerté par les hommes s’étant éloignés, un groupe d’inconnus s’en prennent à eux. La distance et la lumière me gêne pour identifier clairement ce qu’il se passe. Cependant, je sais qu’armés de leur seul sexe dans les mains, les hommes d’Elysiane peuvent faire le poids face à des hommes armés. Rapidement ces derniers terrassent les malheureux voulant simplement assouvir un besoin primaire et se dirigent vers nous. Je me déleste de la pelle et me saisit de mon bâton, plus utile dans ces circonstances, à moins que mon heure ne soit venue. Un homme hurle "A couvert" que je comprends comme les premières salutations d’un combat inévitable. Un coup de bâton dans les parties intimes de l’homme qui me fait face le redresse soudainement et me protège d’un carreau assassin. Je pense à quitter aux pas de courses la scène lorsque je perçois finalement l’emblème de la milice

"Ma dame nous devons fuir." Proclame Gradenfir à sa maîtresse.

Celle-ci ne semble plus sujette à remettre en question l’avis de son homme de main. Ils quittent aussi rapidement que possible les lieux en laissant derrière eux la charrette et leurs biens.

"Moi qui vous pensais vénale, je me rends compte que vous êtes une personne bien plus pure. Ne partez pas si vite vous avez le temps pour emporter deux ou trois souvenirs !" Leur dis-je en usant de ma magie pour projeter une boule de feu sur le moyeu de la roue me faisant face.

Le choc fait sortir la roue de son essieu entraînant un déséquilibre de la charrette et la perte de son contenu. Une grande quantité d’argenterie se laisse porter par la pente et suivant Elysia, donnant à la scène l’étrange vision que ces biens cherchent à tout prix à suivre leurs maîtresses. Il y a tellement d’objets qui déferlent que les deux elfes noirs, Grafendir et sa maîtresse, en tombent à la renverse. Je souris, satisfait de moi lorsqu’un corps se meut jusqu’à moi avec l’intention d’enlacer mon cou avec la lame brandie. N’ayant pas les réflexes d’un soldat aguerri, je n’ai que l’espace d’un instant pour prier pour mon âme. C’est une rapière accompagnée de la chevelure blonde de son possesseur qui stoppe le coup et prolonge ma vie.

"Non pas lui, il est avec nous ! Pas la peine de discuter de la couleur de sa peau je m’engage pour lui. Faites passer le mot." Déclare Sylve, ma sauveuse, armée d’une rapière et accompagnée d’un arc et son carquois. Je lui adresse mon plus beau sourire et alors que je la vois rougir elle reprend auprès du milicien. "De plus, je dois m’entretenir avec avant qu’il ne perdre littéralement sa tête."

La voyant rougir je me dis qu’elle a fait un effort conséquent pour arriver ici aussi vite et faire battre son cœur. Elle me quitte et part à la poursuite des deux elfes noirs.

"Reste ici espèce de sale garce !" Hurle-t-elle aux fuyards se redressant alors que je lui emboîte le pas.

"Toi ! Tu t’es joué de moi." Hurle-t-elle visiblement à mon attention. "Quant à ta copine je vais me faire un plaisir de l’écorcher vivante !" Continu-t-elle confirmant mes soupçons.

Elle brandit son bâton affichant des compétences magiques alors que nos acolytes respectifs se chargent mutuellement arme à la main.

(Elle manie la magie probablement depuis plus longtemps que moi. Suis-je capable de lui tenir tête ?)

Sylve et Grafendir n’ont pas encore échangé leurs premiers coups que moi et Elysia nous envoyons à l’autre nos émanations magiques destructrices. Ma boule de feu rencontre presque à mi-chemin un pic de glace dans ma direction. Si celui-ci m’atteint à l’épaule alors que ma cible parvient à esquiver de justesse mon attaque. La douleur hurle en moi comme une tempête qui ne semble avoir aucune fin.

(Note pour moi-même : penser à esquiver les attaques à l’avenir.)

Un bref coup d’œil sur le duel montre la difficulté qu’éprouve Sylve avec son adversaire. Si leur maîtrise peut se valoir, les blessures sont un obstacle difficilement surmontable pour tenir tête. Je me dois d’agir rapidement pour venir à son secours. Je lance une boule de feu sur l’adversaire de ma camarade qui résiste avec difficulté au coup. La magicienne qui me fait face comprenant mon intention fait de même et use de sa magie pour entourer la semi-elfe d’un halo glacé. Transit de froid, Sylve semble moins efficace au combat.

(Il me faut d’abord m’occuper de cette garce avant d’aider Sylve. Tant que je l’occupe elle ne sera pas un obstacle à ma camarade.)

"Ton adversaire c’est moi !" Hurle la Shaakt frustrée que je ne m’inquiète d’elle.

Profitant de mon attention sur le duel à l’épée elle fait de nouveau rugir ses fluides de glace pour m’envoyer un nouveau pic. Cette fois-ci je m’écarte quelque peu pour éviter l’attaque avant de lancer moi-même mon offensive. Elysia s’écarte par réflexe cependant, elle n’est pas la cible directe de mon sort. Ma boule de feu vient s’écraser au sol devant elle et projette une gerbe de terre sur elle. Surprise par ma fourberie, elle n’a pas le temps de se protéger les yeux et la rend temporairement inoffensive.

(Je vais sûrement regretter mon geste, mais bien qu’Elysia soit vulnérable Sylve a besoin de moi !)

Je reporte donc mon attention sur le combat d’épées pour me rendre compte de la détresse de ma camarade. Acculée par la force de son adversaire, elle recule encore et encore pour finalement poser le genou de sa jambe blessée au sol tant la douleur doit être insoutenable. Le guerrier use de toute sa force pour la faire plier et dressant son arme au-dessus de lui, prêt à la trancher de toute sa rage, je fais moi-même preuve de ma volonté contre lui. Ma magie se meut jusqu’à l’arme de Grafendir pour la chauffer à blanc. La chaleur devenant insoutenable, il la lâche malgré lui offrant l’occasion qu’attendait la semi-elfe. D’un geste fulgurant, la rapière de la guerrière transperce le cœur de son opposant jusqu’à la garde, lui arrachant un bref cri de douleur avant de s’effondrer.

Rompu à l’entraînement, elle se saisit sans attendre de son arc en bandoulière pour cibler la maîtresse du défunt. C’est le temps qu’il a fallu à Elysia pour se remettre de ma fourberie et faire face à la mort de son garde de prédilection. Elle hurle de rage et voyant Sylve bander son arc dans sa direction, elle se prépare à éviter le tir tout en contre-attaquant. Comme prévu le tir manque de peu sa cible et la magicienne s’apprête à empaler la semi-elfe. Ayant anticipé la manœuvre, je fais rugir une dernière fois ma magie avant qu’elle ne passe à l’offensive. Ma boule de feu l’atteint à l’épaule en lui faisant perdre l’équilibre ainsi que l’occasion d’attaquer. Elle se reprend juste au moment ou une flèche l’atteint en pleine tête.

"Espèce de salope !" Lance Sylve éreintée par le combat.

Alors que les miliciens viennent à bout des derniers hommes. Je viens à elle pour l’aider à se remettre.

V.27 De retour à la milice.

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