Altëa agréa à l’option de Fenouil et ils reprirent leur marche, remontant le courant. D’un bon pas, leur promenade près de l’eau dura plus d’une heure supplémentaire, sans qu’ils rencontrent d’imprévus. Pas le moindre animal, pas la plus petite variante dans la végétation ou à la surface du sol. Puis, la variété s’installa peu à peu, en commençant par de délicates et rares mousses vertes qui avaient élues domiciles sur des cailloux et qui attirèrent l’attention d’Altëa si bien qu’ils s’arrêtèrent leur progression quelques minutes. Au fur et à mesure de leur avancement, la couverture végétale se faisait plus présente, des touffes d’herbes s’ajoutant çà et là sur le sol terreux. Et enfin, les rayons lumineux plus pénétrants permirent à la flore de s’épanouir à profusion. Silencieux, Fenouil avait accéléré son rythme de marche, tout heureux de trouver une flore luxuriante dans une caverne !
« Une poche de vie ! » S’exprima-t-il à voix haute. Il avait enfin compris ce qu’avait voulu dire Altëa lorsqu’elle avait employé cette expression un peu plus tôt.
Les deux pieds dans l’eau peu profonde, il regardait avec admiration l’arbre majestueux qui se tenait bien droit devant lui, au milieu d’une petite mare, les racines dans l’eau jouissant des généreux rayons du soleil qui lui parvenaient de nombreux orifices du plafond.
Encore plus envoutée que le gobelin par le spectacle qui s’offrait à leurs yeux, Altëa s’approcha vivement jusqu’à ce qu’elle perçut un mouvement furtif près du tronc de l’arbre. Alerté par cet arrêt brusque, Fenouil, sans bouger, plissa ses yeux afin de discerner ce qui se trouvait là.
Et en peu de temps, il comprit que l’observateur était observé ! Et quoi de plus normal, puisqu’ils étaient les intrus et cet étrange animal était chez lui. Pour le moment, il ne semblait pas agressif. Fenouil observait ses bois, son museau et conclut peut-être hâtivement qu’il appartenait à la catégorie des herbivores. Si ce dernier ouvrait sa gueule, sa dentition lui donnerait plus d’information.
Il jeta un regard éloquent à Altëa. Enfin, pour lui son regard était éloquent et signifiait : ne bouge plus et laisse-moi tenter quelque chose. Mais peut-être que la jeune femme qui ne connaissait Fenouil que depuis peu pouvait comprendre autre chose dans ce coup d’œil insistant.
Ainsi, le petit gobelin plaça sa langue contre ses dents supérieures et ses lèvres presque fermées en position avancées, il fit un petit bruit, semblable à celui d’un fermier qui appelait ses animaux :
« Tut, teut ,teut ,teut, teut »
Le but de ce petit son, qui se voulait rassurant, était d’attirer l’attention vers lui, tout en espérant que l’animal ouvre sa bouche. Mais prudent tout de même, il ne voulait pas provoquer la fuite ou l’attaque de cet animal. Alors, il opta pour une position non dominante, en se plaçant à genoux dans l’eau fraîche et tout en baissant la tête. Après avoir laissé passer une petite minute, il répéta son petit bruit de bouche sans bouger aucune autre partie de son corps.
« Tut, teut ,teut ,teut, teut »
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Fenouil, larron origine voleur
Dernière édition par Fenouil le Dim 29 Avr 2018 19:41, édité 1 fois.
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