Lilotëa est une grande elfe blanche de 2 mètres de haut. Ses longs cheveux noirs aux reflets bleutés, ses yeux d'azur, sa peau de lait et ses courbes fines et délicates en font d'elle une beauté hivernale, son regard flegme et mystérieux, une beauté insaisissable. Mystérieuse, elle se confie rarement. Sage, personne ne l'a vu en colère et peu de gens connaissent son rire fin et harmonieux. Délicate, ses pas épousent les chemins et les vents avec harmonie.

Lilotëa est née dans la mystérieuse cité de Cuilnen d'une mère tisserande et d'un père cultivateur. Sa famille était très humble, avait très peu d'amis, ne parlait jamais de leur passé et ne faisait jamais parler d'elle. En fait, la famille Nolwë était aussi mystérieuse et inaccessible que la cité où il vivait. Ces traits familiaux fondirent sur Lilotëa dès son plus jeune âge. Elle était sage en classe, parlait très peu, ceci même lorsqu'elle jouait avec ses poupées. Vouée à épouser la voie de la sagesse à plein temps, elle reçut une éducation religieuse assez poussée, bien qu'elle tint tout de même à ne pas bouder d'autres apprentissages comme l'artisanat, la musique et l'escrime. Elle se révéla très vite douée à l'art de l'épée, au grand dam de ses parents qui voyait cela d'un mauvais oeil. Malgré leurs conseils et leurs doutes, Lilotëa poursuivit dans cette voie...

Adolescente, sa beauté hivernale n'avait d'égale que son inaccessibilité. Elle était si douce, si ferme et si énigmatique que les garçons de son quartier étaient pour la plupart épris d'elle, qu'importe si elle repoussait leurs avances maintes et maintes fois, toujours avec élégance et courtoisie. Parmi ses prétendants, un seul fut assez fin pour trouver l'opportunité de passer du temps avec elle. Thelma Feng portait bien son nom, il avait effectivement la volonté du roseau, il pliait mais ne cédait jamais ni aux revers délicats de Lilotëa ni aux estocades vives de son maître d'escrime. Il s'entraina longuement nuit et jour et arriva à ses fins puisqu'il eut la joie d'apprendre qu'il serait le partenaire de Lilotëa lors des rondes de nuit. Devenue apprentie-garde de la cité, Lilotëa était fière de pouvoir enfin participer aux efforts de la famille et quelque peu amusée de voir ceux de son coéquipier, bien qu'elle garda cette réflexion secrète...

Bientôt arrivée au terme de son apprentissage, elle nourrit une relation écrite avec un maître d'Oranan, courtoise, mystérieuse et enjouée à la fois. Ses parents la prièrent de ne pas quitter la cité et pour la première fois, Lilotëa entraperçut quelque chose qui ne s'était jamais produit. Elle commençait à penser que ses parents avaient des secrets bien gardés. Elle essaya habilement de les faire parler mais ils s'y refusèrent. A court d'arguments, ils ne purent que la laisser partir pour Oranan, lieu qui serait l'aboutissement de son long apprentissage. Avant de partir, elle donna son premier baiser à Thelma et lui avoua qu'elle était amoureuse. Elle ne le sut pas mais ce dernier mit une semaine à s'en remettre, tellement il ne se doutait de rien...

Dix ans passèrent. Dix ans de longs et épuisants entraînements chez son maître d'Oranan, dix ans à porter des seaux pesants d'eaux, dix ans à gravir les quelques 574 marches qui menaient au dojo, dix ans à tenter de percer les mystères et les préceptes d'Hidarikiki Ume, dix ans à apprendre l'art fin et subtil de la distillation de l'alcool de riz et de la danse du sabre. Lilotëa était là pour apprendre la danse du sabre mais son maître lui imposa son autre discipline. Dix ans passèrent donc et à son dernier jour au dojo, Ume Sama lui fit don d'un katana simple, lui laissant ainsi un dernier précepte. Ce n'est pas la lame qui fait le guerrier, mais son coeur...