L'Univers de Yuimen déménage !


Nouvelle adresse : https://univers.yuimen.net/




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 12 messages ] 
Auteur Message
 Sujet du message: Hilimielle - Mage
MessagePosté: Mar 14 Mai 2013 01:14 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Ven 3 Mai 2013 13:02
Messages: 429
Localisation: Kendra-Kâr
Bien le bonsoir,
Vous trouverez ci-après les messages suivants :
- Ma fiche de personnage
- Son background détaillé en 6 parties.

J'ai essayé de faire de mon mieux tant au niveau du fond que de la forme.
C'est la première fois que je vais faire lire un de mes écrits à des personnes que je ne connais pas. Donc si vous en avez le temps et l'envie, auriez-vous la gentillesse de me donner votre avis sur mon texte.

J'avoue qu'il me serait utile (voire très utile) que mes compétences littéraires soient jugées par des personnes qui ont l'habitude de lire et de corrigé beaucoup, ce qui semble être votre cas. Je voudrais ainsi connaître à peu près mon niveau.

Un autre point, j'ai essayé de coller au background du monde tout en prenant quelque liberté. Si elle s'éloigne trop de la trame principale, merci de m'en faire part et je modifierai mon texte.

Merci et bonne lecture.

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Hilimielle - Mage
MessagePosté: Mar 14 Mai 2013 01:15 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Ven 3 Mai 2013 13:02
Messages: 429
Localisation: Kendra-Kâr
Image

------------------------------------------

Nom : Hilimielle
Classe : Mage
Race : Aldryde
Age : 85 ans

Description physique et de la personnalité :
Hilimielle est une très belle et élégante Aldryde. Elle a des yeux bleus et des cheveux de feu. Elle n'est pas très grande. Elle fait partie des personnes les plus petites de sa race avec ses vingt-cinq centimètres. Elle a la silhouette fine et agile et possède la légèreté d'une plume. Elle maîtrise parfaitement ses ailes et vole avec adresse, grâce, et rapidité. Sa faiblesse, c'est sa force que l'on peut qualifier de ridicule, même au sein de sa race. C'est une personne très gentille et nouvellement très pieuse. Elle a reçu, au sens propre, l'illumination de Valyus. Elle le prie et l'honore souvent. Elle se montrera très protectrice envers ses amis et plus généralement envers qui en aura besoin. Mais ne l'importunez pas où vous aurez à subir ses foudres, toujours au sens propre ! La manifestation de son pouvoir est d'ailleurs très voyante. Différentes parties de son corps changent de couleur (ailes et chevelure) et de petits arcs électriques en parcourent d'autres, dont les mains, les yeux et les oreilles.
Elle est quelquefois mélancolique lorsqu'elle se souvient de Kipion, son amour perdu. Elle parle alors à l'amulette qu'elle a au cou, comme s'il s'agissait de son bien-aimé.


Biographie (résumé) :
Hilimielle a été élevée dans une communauté d'Aldryde vivant au nord-ouest de Kendra-Kâr. Elle en a été bannie pour avoir failli détruire l'ensemble de la colonie par le feu en ayant cherché à enlever Kipion. Malgré cela, sa sœur Maniko lui est restée fidèle. Ainsi qu'un ami lutin répondant au nom de Fripin. Durant son exil, elle implora les Dieux de lui venir en aide afin de l'aider à changer le destin de son peuple, dont les conditions de vie et les lois lui semblent injustes, pour pouvoir vivre en paix avec son aimé.
C'est Valyus qui répondit à son appel lui faisant don de deux orbes de foudre. Elle est depuis cet instant sa fidèle adoratrice. Son dieu lui ayant montré la voie à suivre, elle est partie en pleine nuit rejoindre son temple à Kendra-Kâr.

------------------------------------------

Armes et bouclier :

En main principale : orbe de foudre
En main secondaire : orbe de foudre

Armure(s) :

Protection pour le torse :

Protection pour la tête :

Protection pour les jambes :

Protection pour les bras :

Cape :

Bijoux Magiques :
-
-

Sac (Encombrement = 0/20) :
-
-
-

Argent : 50 Yus

------------------------------------------

Sorts Acquis :

    Sorts de combat évolutifs :
    - Atmosphère orageuse

    Sorts RP :
    -

    Sorts créés par le PJ lui-même :
    -
Capacités de combat (CC) :

    CC Sans Arme acquises (CC SA) :
    -

    CC Avec Arme acquises (CC AA) :
    -

    CC avec Arme de Jet acquises (CC AJ) :
    -
------------------------------------------
Croyances :

- Dieu vénéré : Valyus
- Dieu(x) prié(s) régulièrement : aucun
- Dieu(x) haïs : aucun
- Dieux non reconnus : aucun

_________________
Image


Dernière édition par Hilimiel le Mar 14 Mai 2013 11:08, édité 2 fois.

Haut
 

 Sujet du message: Re: Hilimielle - Mage
MessagePosté: Mar 14 Mai 2013 01:17 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Ven 3 Mai 2013 13:02
Messages: 429
Localisation: Kendra-Kâr
Background détaillé 1/6:

Code couleur :
Hilimielle
Maniko
Fripin
PNJ divers

Vous voici mes amis, venez et prenez place. Vous êtes ici pour l'histoire n'est-ce pas ? Alors, écoutez.
Cela se déroule il y a fort longtemps, aux portes du temple de Valyus, la divinité de la foudre, dans la grande ville de Kendra-Kâr. C'était par une froide et orageuse nuit de printemps que la malheureuse et grelottante Hilimielle arriva devant l'entrée du sanctuaire de son nouveau dieu. Celui-ci ne l'avait pas ménagée et avait fait payer cher ses cadeaux. Le nom de Hilimielle ne vous dit-il rien ? Alors, laissez-moi commencer par sa prime jeunesse.

Quatre-vingt-cinq ans auparavant naquit notre petite Aldryde. Oui, cette frêle jeune femme appartient à l'une des races les plus charmantes d’Yuimen. Sachez mes amis que ces angelots des bois ne viennent pas au monde comme les humains en une version miniature et inachevée des adultes, mais dans des cocons, ressemblants aux chrysalides des chenilles d'où éclosent les plus beaux papillons.
Sa naissance eut lieu lors d'une journée semblable à celle qui la vit quitter son foyer. C'était un jour de grand vent, de pluie et d'éclairs, un jour où toute sortie confinait à la folie.
Dans la matinée pourtant, nul n'aurait pu prédire un tel changement. Les cœurs palpitaient de gaieté à l'approche de l'heureux événement. La mère de Hilimielle, Xillanda, se reposait dans un hamac confortable tissé près de la cime de l'Arbre-Maison afin de profiter de la douceur printanière et des premiers rayons de soleil. Elle attendait avec une certaine impatience son nouvel enfant en priant les Dieux pour mettre au monde un fils.
Chose rare, mais pas exceptionnelle, il n'était pas né d'aldrons depuis presque soixante ans dans la communauté du Bois-d'Entre-Champ. Cette situation avait engendré des tensions et de la compétition parmi les akrillas (les princesses-pondeuses). Bien que ce soit traditionnellement la plus âgée la plus vénérée, celle-ci n'avait pas eu de garçon depuis bientôt cent ans et constatait que ses pairs, au nombre de six, prenaient de plus en plus de pouvoir au fur et à mesure des années sans accoucher d'un mâle. Xillanda était devenue l'une des princesses les plus en vue et les plus écoutée. La venue au monde d'un fils renforcerait encore sa position au sein de la communauté, au détriment de sa rivale de toujours, la doyenne Lavana... qui pondrait bientôt également.
Tout en s'aveuglant de vanité et de gloire anticipée, elle dégustait quelques gouttes de jus de gloamine (fruit du gloam). Elle ne remarqua donc pas les lourds nuages s'amonceler au-dessus de sa tête et ne prit conscience de la tempête qui s’annonçait que lorsque le premier éclair frappa le sol à une trentaine de mètres de là.
Effrayée, la princesse tomba de sa couche de silm et de feuilles. Elle put néanmoins atterrir sans mal sur une branche à l'aide de quelques coups d'aile gracieux puis entra bien vite dans le tronc. Xillanda détestait l'orage, il la terrorisait. Alors qu'elle se remettait de ses émotions auprès de ses filles, elle sentit le cocon doucement descendre dans son cloaque. La ponte était imminente.
Elle se retira seule dans ses quartiers. Dehors, le vent et le tonnerre se déchaînaient. Ses enfants attendaient à l'étage supérieur. En tendant l'oreille, entre deux grondements de Valyus, elles percevaient ses gémissements de douleur tandis qu'émergeait une nouvelle vie. Après quelques minutes, elles n'entendirent plus rien. De l'inquiétude commençait à poindre parmi la descendance de la princesse. Alors que l'une des membres de la fratrie allait prononcer un mot de réconfort à ses sœurs pour calmer leurs angoisses naissantes, elles virent leur mère arriver en trombe et leur passer devant comme si elles n'existaient pas. Toutes la suivirent.
Alors que Xillanda atteignait le seuil d'une entrée de l'arbre, son aînée l'interpella.
"Mère, que faites-vous ? Rentrez, c'est trop dangereux.
— J'ai supplié les Dieux pour qu'un fils me soit donné ! Je dois savoir si mes prières ont été exaucées. Il me faut plus de lumière pour voir à travers la membrane qui enveloppe mon triomphe !"

L'akrilla tendit alors les bras au ciel, le cocon dans ses mains. Les épais nuages assombrissaient tant la voûte céleste, que le soleil, bien qu'à son zénith, ne les perçait, pour ainsi dire, pas. L'eau ruisselait sur la minuscule chrysalide et sur sa mère entêtée. Tout à coup, un éclair formidable s'abattit sur un arbre proche le fendant en deux et illuminant les alentours telle une torche divine. Ainsi elle vit ses espoirs de gloire et de pouvoir éteints par la pluie. Malgré cela, quelques braises d'orgueil subsistaient. Elles furent noyées et enterrées la semaine suivante. Par une belle après-midi ensoleillée, Lavana eut un fils.

Le cocon de celui-ci paraissait presque le double de la taille de celui de Hilimielle. Lavana ne manqua pas de le faire remarquer pour qui acceptait de l'écouter et par la même occasion de rapporter le mérite qu'elle avait eu à pondre si admirable et robuste descendance. Pour autant, mes amis, n'allez pas croire que les Aldrydes mâles soient très considérés au Bois-d'Entre-Champ. Ni dans les autres collectivités d'ailleurs. Les femelles les voient davantage comme des instruments nécessaires à la reproduction et à la pérennité de la race. Avoir de beaux outils est une forme de prestige pour les akrillas. Et il est de bon ton de bien les développer et de bien les entretenir.

Conséquemment, la communauté avait depuis longtemps expérimenté diverses méthodes pour accroître le bien-être de leurs enfants. L'une des plus grandes découvertes à ce sujet fut faite à peine deux cents ans auparavant. Les nourrices avaient remarqué que placer les cocons (puis les larves) ensemble avait un effet bénéfique sur leur santé.
Il fut donc fait ainsi pour les deux nouveau-nés. Ils restèrent dès lors toujours très intimes, pouvant ressentir presque aussi bien les besoins de leur âme sœur que les leurs propres.

Au moment de l'éclosion, les deux larves sortirent de leur chrysalide en même temps. De mémoire d'Aldryde, une telle synchronisation n'avait encore jamais été observée. De plus, bien que plusieurs petits fussent présents dans la pouponnière, ces deux-là cherchaient systématiquement à se rapprocher, se dirigeant instinctivement l'un vers l'autre.
Nul ne savait pourquoi au juste, d'autant qu'ils n'avaient aucun lien de parenté, les deux mâles d'alors les ayant conçus séparément avec chaque mère, ils avaient développé une empathie d'une force sans précédent au sein de cette race.

À l'approche de la vingtaine, Lavana, comme c'était la coutume, leur donna leurs noms. Pour son fils, elle choisit un beau nom qui ferait honneur au travail qu'elle avait mené pour mettre au monde un si bel objet de reproduction. Elle le nomma donc Kipion.
Pour la fille de Xillanda qui était d'une grande vénusté, mais également la plus petite et la plus frêle des aldronnes qu'elle ait vues, elle opta pour un nom qui reflétait sa nature à la fois charmante et fragile. Elle l'appela Hilimielle.
Sa mère, bien qu'ayant l'air ravi des réjouissances de ce jour, se désolait en secret d'avoir enfanté telle descendance.
Le jour de leur baptême serait aussi le jour de leur séparation. Hilimielle devait à présent rejoindre les autres membres de la communauté afin d'apprendre à réaliser les diverses tâches qu'elle aurait à effectuer lorsqu'elle serait devenue adulte.
Kipion quant à lui avait été destiné par sa créatrice à servir de décoration, le temps de son enfance, pour le prestige de la famille.

Tout ne se déroula pas exactement comme prévu. Lors de leur éloignement, les deux petits pleuraient à chaudes larmes. Leur génitrice respective pensait que leur tristesse passerait assez vite, mais il n'en fut rien. Les deux inséparables semblaient déprimer plus chaque jour. Leurs mères ne pouvaient pas les laisser dépérir, mais se refusaient catégoriquement à les autoriser à rester sans cesse ensemble.
En conséquence, la décision fut prise de confectionner à chacun une amulette. On leur coupa à tous deux une mèche de leur chevelure que l'on coula dans une goutte de sève visqueuse. On la fit durcir et on la façonna en lui donnant une forme ronde et aplatie. On enchâssa alors ces galets translucides dans un large anneau de bois percé d'un petit trou sur son bord où l'on passa une cordelette. On confia ensuite les amulettes à l’enchanteresse de l'Arbre-Maison. Celle-ci lia les bijoux au possesseur des cheveux contenus à l’intérieur de telle sorte que la résine réagisse de manière identique au comportement du corps et de l'esprit du lié. Ainsi, les deux enfants se sentaient toujours proches l'un de l'autre même sans se voir.

Ce stratagème visant à les séparer fonctionna plutôt bien, du moins au début.

La matinée où notre chère aldronne reçut son amulette, elle vécut cela comme une résurrection. Une joie extatique la transportait. Les premières heures passées, où elle se concentrait presque exclusivement sur l'étude et l'admiration de son talisman, elle découvrit avec bonheur que son univers ne se limitait pas à la pouponnière où elle était demeurée les vingt dernières années. Il semblait beaucoup plus vaste, aussi vaste que l'Arbre-Maison. Du haut de ses dix centimètres, elle considérait avoir bien grandi et aspirait à arpenter ce monde qui se promettait merveilleux.
Après leur baptême, les aldrons et aldronnes pouvant librement circuler dans l'Arbre-Maison, sa mère, ainsi que le reste des Aldrydes, la laissèrent donc explorer la salle commune en compagnie des autres fillettes. Elles couraient en tous sens et escaladaient comme elles le pouvaient le mobilier et les tentures. Elles demeuraient bien sûr sous la surveillance attentive des adultes, qui bien que chantant et récitant fables et poésies ne perdaient rien des faits et gestes des jeunes.
Hilimielle, comme ses camarades, arpentait indifféremment les tables et les tapis de ce nouvel espace de jeu. Chaque fois qu'elle découvrait quelque chose de nouveau elle en parlait à son médaillon comme s’il s'agissait de son ami absent. La magie du pendentif ne pouvait évidemment pas transmettre les paroles, seulement refléter l'état d’esprit et la santé de son lié par des changements de teinte, de brillance et de chaleur. Le sien justement, paraissait à cette heure, pâle et terne. Néanmoins, notre aventurière en herbe se réjouissait, car à chaque nouvelle conversation les couleurs de son talisman semblaient se raviver. Elle avait commencé à parler depuis peu et ses mots ne se formaient pas encore correctement dans sa bouche.

Kipion, lui, était resté auprès de sa mère qui recevait une visite officielle d'une akrilla de la communauté de la Forêt-d'Avant-la-Neige. Elle voulait montrer la bonne santé du Bois-d'Entre-Champ en exhibant son futur grand reproducteur. Et il est vrai que Kipion était grand. Alors que les enfants de son âge mesuraient entre onze et treize centimètres, lui en faisait quinze.
Pendant que les deux adultes discutaient de sujets insignifiants comme l'avenir de la race Aldryde ou la recrudescence de maraude sekteg, le jeune garçon-objet patientait, morne et triste, sur une chaise. La seule chose qui le rendait heureux était les palpitations colorées de son amulette qu'il caressait avec amour et bienveillance. Au bout d'un certain temps, le rythme des mutations kaléidoscopiques ralentit pour se figer dans le bleu clair de l'attention admirative.

Hilimielle, fatiguée de course et d'escalade, s'assit et prit le temps de humer les délicats effluves que distillaient les fraîches clochettes d'un muguet éclos la veille. Ce fut le moment que l'une de ses grandes cousines choisit pour entamer une tendre ballade. Tous les enfants posèrent, les uns après les autres, leur séant là où ils se trouvaient et écoutèrent la douce voix. La petite fille, fascinée par la chanson, ne remarqua pas trois hautes silhouettes se profiler dans son dos. L'une d'elles la prit dans ses bras. Le cri de surprise de la jeune demoiselle interrompit le chant. La poétesse lança un regard accusateur et courroucé à Faror, le vieux mâle décrépit qui avait eu l'outrecuidance de venir la déranger pendant une si belle démonstration de son talent.

L'étonnement passé, la fillette n'émit plus un son. Elle observait cette nouvelle personne qui ne ressemblait à nulle autre de sa connaissance. La chanson avait perdu tout son intérêt devant cette fraîche découverte. L'ancien, constamment accompagné de ses deux gardes, se dirigea vers le fond de la salle avec l'enfant dans ses bras. Avant d'y parvenir, il s'adressa à celles-ci.
"Mesdames... Mes filles, voilà plus de cent ans que vous me gardez et veillez sur moi. J'ai toujours obéi aux lois de notre peuple. Mon temps sur ce monde touche à sa fin, vous le savez aussi bien que moi. Je vous demande une faveur. Laissez-moi quelques moments de tranquillité, je vous en prie. Et je souhaite qu'un de ceux-ci ait lieu ici, avec cette jeune demoiselle."
Les deux gardes se regardèrent et opinèrent.

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Hilimielle - Mage
MessagePosté: Mar 14 Mai 2013 01:17 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Ven 3 Mai 2013 13:02
Messages: 429
Localisation: Kendra-Kâr
Background détaillé 2/6:

Code couleur :
Hilimielle
Maniko
Fripin
PNJ divers

"Grand merci mes filles."

Ainsi, Faror partit s'installer à même le sol dans un recoin de la salle commune, les yeux de ses gardiennes incessamment fixés sur lui. Un léger gémissement passa ses lèvres pendant l'assise. Ses membres le faisaient souffrir. Une fois calé aussi confortablement que possible, il déplia ses longues et majestueuses ailes blanches qu'il avait toujours parfaitement entretenues.

Hilimielle qui n'avait pas perdu une once de la scène s'émerveilla du déploiement de ces jolies plumes. L'Aldryde les enveloppa autour de son corps en prenant bien soin de ne pas trop les serrer, créant pour la fillette un berceau des plus moelleux. L'aldronne s'y pelotonna avec bonheur. Elle n'avait, de son souvenir, jamais rencontré tant de délicatesse, même auprès de sa mère qui de toute façon ne lui avait jamais accordé beaucoup d'attention, quels que soient les moyens mis en œuvre par la pauvrette pour en obtenir.

Caressant le doux plumage, elle dévisagea son propriétaire et lui posa cette simple question :

"Qui es-tu ?"
Faror, le regard plein de tendresse, lui répondit :
"Je suis Faror, ton père.
— C'est quoi un père ?
— Et bien, tu es né d'une mère, Xillanda. Tu ne le sais pas encore, mais pour faire naître une petite aldronne comme toi il faut deux personnes, une mère et un père. Je suis cette autre personne. C'est donc grâce à moi et à ta mère que tu es né, Hilimielle. Tu es donc aussi ma fille."

La fillette ne saisissait pas toutes les implications de ces révélations, mais elle comprenait que son père et sa mère avaient une importance équivalente dans sa venue au monde.
Elle trouvait qu'avoir un père était une bonne chose d'autant plus qu'à comparer ses manières envers elle et celles de sa mère, Hilimielle préférait sa nouvelle connaissance.

Tout à ses réflexions enfantines, elle se blottit plus profondément dans les ailes soyeuses. Faror appréciait à sa juste valeur ces moments si rares dans la vie d'un Aldryde.

Il reprit :

"Il paraît que tu as provoqué bien de l'émoi ces derniers jours au sein de notre communauté. Il semble que tu avais du mal à te séparer d'un de tes amis.
— Oui, ami. Il est pas là, mais il est là, balbutia-t-elle en montrant son pendentif.
— Ah oui... je vois. Et comment se nomme-t-il ton ami ?
— Se naumme... ?
— Hmm... Kipion ?
— Oui, oui, Kipion, c'est son naveau nom. Et moi, c'est Hi... Himiel !"
À cette réplique, le vieil Aldryde sourit.
"Tu sembles être différente des autres, ma petite. Ta gentillesse et ton affection pour Kipion me font espérer."
L'enfant le regardait sans vraiment comprendre de quoi il parlait, mais continua à écouter.
"Tu sais ma fille, tu découvriras que les choses ici bas ne sont pas comme elle devrait l'être. Et tout spécialement la façon dont nous vivons et les rapports entre les hommes et les femmes. J'espère qu'un jour ta différence s’épanouira et que quand tu seras devenue grande, tu trouveras un moyen de fonder un monde plus juste pour tous les Aldrydes. J'ai prié les Dieux en ce sens.
— J'ai pas tout copris, mais j'vais essaihé."

Un large sourire se dessina sur les lèvres de notre jeune amie. Son père éprouvant alors des difficultés à contenir son émotion rapprocha sa fille contre son cœur et lui donna un baiser dans les cheveux. Nul ne le remarqua, mais une larme coula le long de sa joue. Ils restèrent ainsi quelques délicieuses secondes.

Kipion, dont le supplice diplomatique venait de prendre fin, s'était bien vite ensauvé dans le petit coin sombre ou était installé sa couche. Il contait ses malheurs à son pendentif qui s'était paré d'une éclatante couleur orangée.

Dans la salle commune, les chants avaient cessé et les cris des aldronnes emplissaient à nouveau l'espace.

"File à présent, va t'amuser avec les autres."

Hilimielle se mit donc debout. Elle s'apprêtait à quitter son père lorsqu'elle fit volte-face, passa ses bras autour de son cou et lui offrit un baiser sur sa joue humide. Elle partit ensuite se dodelinant sur ses jambes toutes menues. Arrivée à la hauteur des taciturnes gardiennes, elle se retourna et esquissa un salut de la main.
Faror qui la regardait s'éloigner fit de même et ajouta tout bas :

"Adieu, ma fille, que les dieux te protègent."

Il se redressa alors à grand-peine et fit signe à ses sombres cerbères de le suivre.

Dans la nuit, il mourut. Le lendemain, à la découverte du corps, il fut décidé l'organisation de grandes festivités. En l'honneur de son décès et de la future vie qui, selon la croyance de ce peuple, en résultera.
Hilimielle participa à la fête avec une immense joie, d'autant plus que Kipion y était aussi. Elle regretta seulement l'absence de ce père dont elle avait fait la connaissance et qui lui manquait déjà.

Les jours, les mois puis les années s'écoulèrent dans une routine immuable. Les débuts de journée étaient réservés au jeu et aux arts et les après-midi au travail ou à l’apprentissage de celui-ci.
Les deux inséparables passaient le maximum de temps ensemble, soit leur entière matinée pour la plupart des jours. Parfois, quand Lavana avait besoin de sa potiche, Kipion était absent, mais cela ne durait généralement pas plus de deux jours.
Le soir était consacré à la famille, les filles de la même mère se réunissaient autour de cette dernière afin de partager ces moments collectifs.
C'était pour Hilimielle l'occasion de passer du temps avec sa plus proche sœur Maniko. Celle-ci était âgée d'à peine plus de six ans qu'elle. Elles s'entendaient à merveille et il n'était pas rare qu'elles jouent toutes deux avec Kipion. Néanmoins, lui et Hilimielle aimaient se retrouver seuls tous les deux, laissant alors Maniko s'amuser avec quelques autres de ses amies. Elle ne s'en formalisait d'ailleurs pas le moins du monde les ayant toujours vu se comporter ainsi. Elle faisait par contre très attention de ne jamais attirer le regard des membres de la communauté lorsqu'elle côtoyait l'aldron. En effet, elle avait plusieurs fois surpris ses aînées à s’offusquer du déshonneur que leur infligeait chaque jour Hilimielle en restant sans cesse avec ce mâle.

Durant sa formation, notre jeune Aldryde, se passionna pour l’élevage des chonkras et le tissage du silm ainsi que pour sa taille, sa teinture et sa couture. Elle aimait par-dessus tout confectionner elle même ses propres vêtements. Elle fut initiée également à toutes les choses qu'une membre du Bois-d'Entre-Champ eut à savoir pour s'intégrer parfaitement dans la société, ce qui comprenait essentiellement la cueillette et la chasse aux insectes (nourriture qu'elle apprécie particulièrement). Néanmoins, cet apprentissage ne se déroulait pas toujours dans les meilleures conditions.
En effet, la quasi-totalité des Aldrydes, Xillanda la première, désapprouvait avec véhémence la relation entre les deux féaux. Le côtoiement de notre petite héroïne et de ses sœurs pouvait donc parfois se retrouver très difficile. Si bien que, comme Maniko, les deux inséparables se firent plus discrets dans leurs rencontres, allant même jusqu'à s'ignorer en public et passer quelques jours sans se voir afin de donner le change. Au bout de quelques mois de ce manège, les esprits se calmèrent et la communauté pensait les choses rentrées dans l'ordre.

Hilimielle, pour ne pas se languir dans une oisiveté malsaine, s'investit plus avant dans son apprentissage et ses créations vestimentaires. Bien qu'elle n'aimât pas toutes les tâches qui lui étaient dévolues, elle se contraignait à les réaliser avec application. Elle avait de plus remarqué que les adultes lui témoignaient ainsi plus de sympathie, ce qui lui insufflait joie et bonheur.
Elle s’essaya à la même démarche auprès de sa mère. Elle lui montra ses œuvres qu'elle jugeait les plus réussies. Xillanda, au lieu de l'encourager dans ses efforts, ironisa sur son manque d'originalité et la pauvreté de sa créativité. C'était bien entendu faux, mais l'akrilla s'était depuis longtemps murée dans une prison de méchanceté envers sa fille rejetant sur elle l'échec de sa prise de pouvoir.
Heureusement, Maniko ne laissa pas sa cadette dans l'amertume et la ragaillardit en acceptant de porter les habits qu'elle lui élaborait.

Kipion, lui, vivait sa vie de façon différente. Ses seules occupations, outre la fonction décorative que lui attribuait sa mère les rares fois qu'il la voyait, étaient le chant et la rêvasserie. Il se perdait régulièrement dans un monde imaginaire, accélérant ainsi le temps entre deux rencontres avec son âme sœur.
À la fin de son enfance, il avait beaucoup grandi, si bien qu'il mesurait déjà vingt centimètres, quasi la taille d'un petit adulte. Cette métamorphose avait éveillé en lui des envies différentes, la rêverie ne lui convenait plus, il ressentait le besoin de bouger. Vu que personne ne s'occupait de lui la majeure partie de la journée il pouvait entreprendre ce que bon lui semblait.
Si au début il tournait en rond dans l'Arbre-Maison qu'il lui était interdit de quitter, il se découvrit bien vite un intérêt particulier pour ce qui représentait pour la plupart de ses sœurs une chose désagréable, l'exercice physique. Il était alors devenu en deux ans un préadolescent d'une carrure certaine que sa grande taille accentuait encore.
Bien que l'aldron eût semblé en avance sur les autres enfants, ses ailes se refusaient à sortir, ce qui lui donna un sursis de deux ans avant la congélation.

Oui mes amis, la congélation ! Car ces êtres s’ils sont refroidis suffisamment ne meurent pas, mais entrent en une sorte de stase qui les préserve partiellement des effets du temps.
Les femelles congèlent les mâles dont les ailes commencent à pousser, ce qui se produit généralement au début de l’adolescence. Il est d'ailleurs notable qu'à Bois-d'Entre-Champ, les akrillas aient développé une technique spéciale à base de magie de terre et de lumière qui permet aux jeunes ainsi réfrigérés de continuer leur croissance. Cela octroie à la communauté de disposer sans délai d'un adulte mâle après la mort du précédent. Incroyable n'est-ce pas ? Mais attendez d'entendre la suite.

Durant ces deux années donc, Kipion grandit encore de trois centimètres. Hilimielle en comparaison n'en mesurait que dix-huit, mais elle possédait un duvet qui avait commencé à pousser dans son dos.
Cela aurait pu durer un an de plus si les choses ne s'étaient pas emballées.

En effet, là où l'enfance et la chaste camaraderie s'estompent naissent la passion et l'amour de l'adolescence.

C'est ainsi que par une chaude nuit d'été, Kipion et Hilimielle se donnèrent rendez-vous près de l’extrémité d'une branche de l'Arbre-Maison. Les feuilles frémissaient au passage de la douce brise au parfum de blé coupé. En contre bas, les clapotis des eaux dansantes du ruisseau entonnaient une ode à la nature. Parachevant le romantisme de cet instant, la lune, de ses rayons blêmes, dispensait sa pâle lumière.
Hilimielle était arrivée la première, elle patientait fébrilement, assise sur la branche, les pieds dans le vide. Elle tripotait son amulette afin de faire passer un peu le stress qui commençait à monter en elle à mesure que l'heure avançait. Soudain, elle entendit un bruissement dans la direction du tronc. Elle tourna la tête et le vit. Dans la clarté argentée de la lune, elle lui trouvait la beauté d'un dieu.

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Hilimielle - Mage
MessagePosté: Mar 14 Mai 2013 01:18 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Ven 3 Mai 2013 13:02
Messages: 429
Localisation: Kendra-Kâr
Background détaillé 3/6:

Code couleur :
Hilimielle
Kipion
Maniko
Fripin
PNJ divers

Elle se leva alors doucement tandis qu'il progressait vers elle. Lorsqu'il la rejoignit, il mit un genou au sol et ils s’enlacèrent. Ils restèrent un instant comme cela, le menton sur l'épaule de l'autre.
Kipion de ses grands bras la pressait contre sa poitrine. En retour, Hilimielle le serrait un peu plus fort. Elle ressentait l'exquise chaleur de son torse. Le souffle dans son cou semblait une caresse, les mots à son oreille, une promesse, la senteur veloutée de sa peau était son ivresse.
Desserrant leur étreinte, ils se mirent face à face, front contre front, nez contre nez. Ils se regardaient, la parole était devenue inutile. Du revers de sa main, le tourtereau frôla la joue de son aimée puis vint la porter à sa nuque. La tourterelle effleura les cheveux de son âme sœur et plaça ses doigts fins derrière ses lobes délicats.
Les têtes pivotèrent et les bouches se rencontrèrent. Un torrent d'émotion se déchaîna alors, quittant le lit de leur cœur pour envahir tout leur être. Ils n'étaient plus que passion et sensualité. Plus rien n’existait autour d'eux, ni le temps, ni l'espace, seulement un baiser dans l'écrin d'un instant d'éternité.

Malheureusement, leur amour scella leur destin.
Pendant leurs langoureux échanges, leurs bijoux commencèrent à chatoyer. Des lueurs vives mêlées de pourpre, de feu et de grenat s'échappaient de leurs amulettes qui pulsaient à l’unisson.
La matriarche, Lavana, génitrice de Kipion et grande trouble-fête devant les éternels, prévenue par les sentinelles qui avaient aperçu les éclats écarlates, accourut, ivre de colère. Elle était escortée des autres akrillas portant des pierres magiques dont la lumière perçait la nuit. Xillanda était naturellement parmi elles. Et tout aussi courroucée que sa consœur.

Les deux amoureux furent donc tirés de leur transe passionnelle par les exclamations de deux mères furibondes et des soufflets qui les accompagnèrent :

" Fils indigne ! hurla Lavana.
— Petite catin ! rugit Xillanda."


Si la majestueuse gifle que reçut Kipion ne blessa que son amour propre. Le coup de Xillanda, qui avait perdu toute modération, fit littéralement décoller la jouvencelle de la branche ou elle se tenait. Hilimielle qui ne possédait alors que des embryons d'ailes ne lui permettant pas de voler allait probablement s'écraser une dizaine de mètres plus bas. Mais c'était sans compter sur un réflexe prodigieux de Kipion qui la rattrapa au vol en manquant de tomber lui-même ne se retenant qu'avec les jambes fermement croisées autour d'une frêle ramure. Ils se balançaient ainsi tous deux dans le vide se tenant par les poignets.

Xillanda, en une fraction de seconde, prit conscience qu'elle avait failli tuer son enfant. Son visage se para alors, pendant le vol plané de sa fille, d'un regard horrifié la voyant mourir par sa faute. L'acte de courage de l'adolescent la soulagea. Tandis que les deux tourtereaux étaient suspendus entre ciel et terre. Prise d'une angoisse et d'un remords, elle se pencha par-dessus la branche et héla Hilimielle :

"Tout va bien ma chérie ? Tu n'as rien ?"

Sa fille avait retrouvé ses esprits. Sa joue la lançait terriblement. Un rapide passage de sa langue le long de ses dents lui apprit heureusement qu'aucune n'était cassée. Elle voyait sa mère inquiète. Elle devinait les autres Aldrydes qui commençaient à décoller dans l’obscurité pour venir les cueillir. Elle réagit alors d'une façon qui les surprit tous.
Elle jeta un regard plus froid que la glace à celle qui l'avait méprisée depuis toutes ces années, puis considéra Kipion et dit d'une voix calme et avec un aplomb incroyable :

"Ça suffit, vient, on s'en va."

Le jeune homme mesurant toute l'étendue de cet acte acquiesça. Il amorça alors, de ses muscles devenus forts, un mouvement de balancier qui, en deux va-et-vient, devint assez ample pour exécuter son acrobatie.
Les akrillas arrivaient à la hauteur du couple, les éblouissant de leurs pierres lumineuses. Alors qu'elles allaient les agripper, dans un dernier effort de sa sangle abdominale, Kipion, tout en poussant un cri libératoire, relâcha la prise de ses jambes autour de la branche et effectua avec sa douce un saut périlleux qui les projeta dans les ramifications de l'arbre face à eux. Ils atterrirent dans un roulé-boulé douloureux. Les princesses-pondeuses, stupéfaites, restèrent un instant interdites. Ce moment de flottement permis aux fugueurs de se relever et repartir en courant. Les Aldrydes se lancèrent à leur poursuite.
Le jeune athlète se précipitait parmi les saules et les chênes, mû par la témérité de la juvénilité et par l'appel de la liberté, entraînant avec lui sa dulcinée non moins enthousiaste. Les deux fugitifs, au clair de lune, ne voyaient que très peu où ils allaient. Ils n'écoutaient que leur instinct, sprintant, bondissant de branche en feuilles, s’agrippant aux lierres, dévalant la canopée dans des sauts et des cabrioles qui auraient fait pâlir d'envie les meilleurs voltigeurs.
Les mères quant à elles virevoltaient redoublant d'adresse, slalomaient, piquaient, remontaient, prenaient des virages aériens improbables. Chaque fois qu'elles semblaient sur le point d'arrêter un des deux fuyards, ceux-ci s'en tiraient par une pirouette aussi insensée que dangereuse.
Les adolescents ne se trouvaient plus qu'à un mètre du sol. Un ultime saut et ils pourraient rejoindre le camouflage des taillis ou les adultes seraient bien en peine de les retrouver. Se jetant main dans la main dans leur plongeon final ils virent trop tard les akrillas arriver toutes ensemble les empoignant au vol.
Deux maintenaient Hilimielle, dont sa mère, et quatre tenaient fermement Kipion. La septième et dernière, Lavana, reprenait son souffle appuyé contre un tronc. Après quelques secondes de récupération, pointant son doigt vers l'Arbre-Maison elle commanda d'un ton autoritaire :

"Ramenez-les !"

Les deux amoureux, impuissants, ne dirent mot, mais on pouvait lire dans leur regard la colère et la rébellion.

Une fois qu'ils furent tous arrivés au seuil de leur demeure-prison, Lavana, désignant son fils, ordonna :

"Mettez ce rebut dans la chambre froide, quelques siècles de congélation devraient calmer ses ardeurs."

Hilimielle, réalisant qu'on lui retirait sa raison de vivre, s'affola. Elle tendit un bras en direction de son aimé en criant son nom :

"Kipion ! Non, laissez-le, lâchez-moi ! Kipiooon !
— Hilimieeelle !"

Elle le vit disparaître dans les entrailles de sa prison. La détresse passée, la colère s'instilla en elle. Une ire sourde, alimentée par le ressentiment de la longue ignorance maternelle et par la déchirure sentimentale.
Entre les dents serrées de l'adolescente s'échappait ce qui commença par un murmure et se termina par une rage incontrôlée :

"Lâchez-moi... Lâchez-moi. Lâchez-moi ! LÂCHEZ-MOI !"

À cette dernière exclamation, les akrillas et les autres Aldrydes qui s'étaient réunies au-dehors, pour voir ce qui causait de si grands troubles, purent assister à un spectacle qui leur était jusqu'à lors inconnu.
Les oreilles en spirale de Hilimielle se déplièrent telles deux antennes, ses cheveux d'un roux flamboyant au naturel prirent une teinte blanche et, comme si cela ne suffisait pas, le duvet qui poussait dans son dos vira au bleu métallique. Les adultes abasourdies n'en croyaient pas leurs yeux. L'air devint alors lourd, comme la sensation que l'on ressent avant que ne se déchaînent les tempêtes. Soudain, un arc électrique passa d'un appendice auditif à l'autre. L'instant d'après, un éclair frappa une branche proche, puis une deuxième, le tout dans un vacarme assourdissant. La mère de Hilimielle fut dès lors, en proie à une véritable panique, elle lâcha sa fille pour aller se réfugier dans le tronc rassurant.
Lavana, qui elle, n'avait pas perdu son sang-froid, s'était glissée dans le dos de la jouvencelle survoltée et lui assena un grand coup derrière le crâne qui l’assomma.

Hilimielle se réveilla le lendemain sur une couche de feuille. Elle gisait dans une pièce où il faisait sombre bien que l'après-midi fût déjà bien entamée. Seule une lucarne barrée de fer laissait filtrer quelques rayons au-dessus de sa tête. Celle-ci d'ailleurs, lui faisait mal, de même que sa joue. Son esprit était embrumé. Elle se dit que cela devait ressembler à ce que ressentaient ses sœurs lorsqu'elles abusaient de l'hydromel. Elle n'y avait jamais goûté, car les adultes uniquement jouissaient de ce droit.
En essayant de s’asseoir, elle remarqua que tout son corps était courbaturé. Elle se demandait ce qui avait bien pu se passer la nuit dernière pour qu'elle finisse dans un tel état.
Tout à coup, elle se souvint, le baiser, la course-poursuite, leur capture, l’emprisonnement cryogénique de Kipion. Par tous les dieux, Kipion !

"Kipiooon !"

Elle avait crié son nom sans même s'en apercevoir ce qui ne fut par contre pas le cas de l'Aldryde affectée à la garde de sa cellule. Elle alla prévenir la grande akrilla que la « Colère Blanche », de son nouveau surnom, était réveillée.
La jeune fille de son côté s'attachait à se calmer et à reprendre ses esprits. Malgré ses efforts, elle ne parvint pas à se rappeler les événements après que son aimé fut emmené.

Alors que l'apprentie maîtresse du fluide se perdait en conjectures dans ses veines tentatives pour deviner ce qu'elle avait oublié, Lavana apparut derrière les épaisses planches qui fermaient la cellule. Hilimielle pouvait voir son visage à travers le petit orifice qui servait à vérifier la présence des prisonniers. L'akrilla la toisa d'un œil mauvais puis fit un signe de tête. La poutrelle barrant la porte glissa et celle-ci s'ouvrit.
La matriarche entra accompagnée de quatre gardes qui pointaient Hilimielle de leurs lances. Elle lui parla avec un ton sec et sans une once de compassion à la vue de son état lamentable :

"Le conseil de Bois-d'Entre-Champ s'est réuni et t'a jugé pour tes actes. Écoute bien, car voici ta sentence."

L'adolescente ne comprenait pas bien pourquoi une telle force de dissuasion était déployée autour d'elle. Les faits dont elle ne se souvenait pas devaient avoir été terribles.

"Il a été décidé que, pour avoir séduit un mâle, pour l'avoir convaincu de nous trahir, pour avoir menacé la communauté et pour avoir sciemment porté atteinte à l'Arbre-Maison, tu as été condamné à sept ans de travaux forcés. Ainsi tu serras chaque jour conduit sur ton lieu de travail et tu resteras étroitement surveillée par un grade qui, à tout acte suspect de ta part, se verra octroyer l'autorisation d'user de tous les moyens pour te faire rentrer dans le droit chemin."

La jouvencelle était atterrée. Sept ans ! La juge de circonstance continua :

"À la suite de quoi, tu devras observer une période de sécurité de dix ans. Durant ces dix années, tu seras tenue de rester à demeure dans un arbre à l’extrémité sud du Bois-d'Entre-Champ qui sera aménagé pour te permettre d'y vivre. Si à la fin de ce laps de temps aucune tentative de désobéissance n'a été constatée, tu auras la possibilité de réintégrer notre communauté."

Voyant la mine défaite de la jeune fille elle ajouta :

"Sois heureuse que ta mère ait intercédé en ta faveur auprès du conseil, d'autres qu'elle avaient en tête des sanctions bien pires."

Alors qu'elle allait s'en retourner, elle conclut par cette phrase :

"Une dernière chose, il est, à présent et à jamais, interdit à toute membre de Bois-d'Entre-Champ de faire mention des événements de cette nuit afin de ne pas donner d'idée saugrenue et malsaine à d'autres."

Ainsi elle partit avec ses gardes derrière elle laissant la pauvrette à sa tristesse et son chagrin.

Hilimielle commença alors une vie d'esclave. Il ne lui était attribué dorénavant que les tâches les plus ingrates. De plus, toutes les autres Aldrydes la regardaient maintenant avec méfiance. Les seules exceptions étaient Maniko qui mourait d'envie de venir la consoler et les mâles qui, quand ils la croisaient, présentaient une expression compatissante. N'étaient-ils pas les mieux placés pour savoir ce que le mot servitude signifiait ?

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Hilimielle - Mage
MessagePosté: Mar 14 Mai 2013 01:18 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Ven 3 Mai 2013 13:02
Messages: 429
Localisation: Kendra-Kâr
Background détaillé 4/6:

Code couleur :
Hilimielle
Kipion
Maniko
Fripin
PNJ divers

Alors que les jours ternes, mornes, sans saveur aucune, s'étiraient dans une existence insipide, notre jeune amie profita d'un coup de chance inespéré. Lavana, qui se promenait avec Xillanda, fit une bien mauvaise rencontre. Cherchant, on ne sut quoi, un sekteg s'était aventuré dans le bois. Les deux akrillas ne se doutant pas de sa présence voletaient de-ci de-là sans autre but que de profiter de la douceur de ce jour. C'est alors que le peau-verte décocha son carreau d'arbalète. Ce fut pour l'Aldryde un véritable trait de baliste qui la transperçait de part en part. Elle trépassa avant même que son corps emporté par le projectile ne vînt se ficher dans le tronc où elle gisait à présent. Xillanda eut elle, le temps de se cacher derrière un buisson de gui. Apercevant le sekteg, elle arma sa sarbacane, dont elle ne se séparait jamais, d'un dard muni d'un poison qui infligeait d'atroces souffrances à quiconque entrait en contact avec. Elle souffla. Le meurtrier sentit alors une piqûre au cou puis une douleur indicible parcourut ses chairs. Il s'enfuit sans demander son reste. Du moins, c'est ce que rapporta l'Aldryde qui devint la nouvelle matriarche.

Tout à ces neuves fonctions, la grande akrilla décida de reconsidérer la peine de sa fille. Elle proclama devant le conseil qu'elle avait été jugée trop lourdement et que son châtiment serait donc allégé. Par conséquent, le calvaire et la servitude de Hilimielle ne durèrent qu'un an au lieu des sept annoncés. En échange de cet amenuisement, la retraite forcée de la novice ensorceleuse serait rallongée d'autant. Xillanda faisait ainsi d'une pierre deux coups, elle soulageait en partie sa conscience libérant la pauvrette, dans un accès de bonté, du labeur qui l'accablait et éloignait, pour les seize années à venir, cette source de danger orageux qui l'effrayait tant.

Hilimielle après le servage connut donc la solitude. Elle fut installée, comme il fut dit, dans un arbre creux à l’orée de la sylve. Livrée alors à elle même et en proie au désœuvrement, elle se laissa lentement dépérir. Bien qu'elle eût été contrainte d'effectuer nombre de pénibles travaux, ceux-ci lui octroyaient d'oublier un temps les affres de la perte de son aimé. De plus, les rencontres avec Maniko, même fugaces, lui remontaient le moral.
Au bout d'une semaine, elle paraissait plus morte que vive. C'est alors que, pendant une chaude après-midi, entre rêve et réalité, elle fit un étrange songe.
Elle flottait au milieu d'un nuage. Autour d'elle, de douces étincelles crépitaient. L'atmosphère cotonneuse était tendre et moelleuse. Au départ diffuses, les émanations se muaient peu à peu en une paire d'ailes vaporeuses dans lesquelles elle était blottie. Elle sentait également un large bras qui la soutenait. Une voix se fit entendre :

"J'espère qu'un jour ta différence s’épanouira et que tu trouveras un moyen de fonder un monde plus juste pour tous les Aldrydes..."

Elle ouvrit alors soudainement les yeux elle se redressa d'un bond avec les dernières forces qui lui restaient. Un mot passa ses lèvres :

"Père..."

S'étant assise trop vite et souffrant du manque de nourriture, la tête lui tourna et elle s'allongea de nouveau. Après quelques minutes de réflexion, sa décision était prise. Elle entreprendrait tout ce qui serait en son pouvoir pour établir une nouvelle communauté où régnerait la justice et la fraternité entre tous les Aldrydes. Elle pourrait ainsi vivre avec Kipion dans la paix et l’harmonie.
Elle regarda son pendentif. Il était bleu, bleu et froid. Elle se rappelait avec nostalgie le temps où il palpitait au son de sa voix. À présent, il conservait invariablement cette teinte glaciale. Elle continuait néanmoins à lui parler s'adressant en réalité à son bien-aimé.
Elle lui expliqua ses projets et lui jura devant tous les dieux qu'elle viendrait le délivrer.

Le hasard faisant bien les choses, mais peut-être n'était-ce pas lui, la fin du monologue de la moribonde coïncida avec l'arrivée de Maniko qui avait réussi à se soustraire à la surveillance des adultes.
Celle-ci, qui cherchait sa sœur depuis bientôt une heure, poussa un petit cri de surprise en découvrant l'état pitoyable dans lequel paraissait sa cadette. Elle lui apporta eau et nourriture. Hilimielle se sentait faible, mais elle put manger et reprendre quelques forces. Son aînée lui procura ainsi de quoi se sustenter trois jours durant. À chaque visite, elles conversaient autant que possible sans pour autant retarder l'éclipsée afin que l'on ne remarquât pas son absence.
La convalescente avait demandé ce qu'il était advenu le soir de sa fuite et de son retour forcé. Hélas, leur mère avait interdit à Maniko de quitter l'Arbre-Maison cette nuit-là et elle lui avait obéi. Elle lui avoua d'ailleurs, qu'elle s'en voulait terriblement de ne pas avoir bravé l'autorité maternelle, qu'elle aurait pu l'aider au lieu de se contenter d'attendre. Des sanglots pointaient dans sa voix, lorsqu'elle évoqua ensuite à quel point elle s'était désolée chaque fois qu'elle avait vu sa cadette accomplir son détestable labeur. Elle enfouit alors la tête au creux de l'épaule de sa puînée et s'abandonna aux larmes. Hilimielle pleura avec elle.

Ces effusions larmoyantes les avaient libérées et rapprochées, la fraternité prenant ainsi tout son sens.

Au crépuscule du troisième jour, Hilimielle, qui avait eu le temps de mûrir ses plans, confia ses desseins à sa sœur. Elle fomentait l'enlèvement pur et simple de Kipion. Bien qu'elle n'eût pas été surprise, le projet lui paraissait néanmoins n'avoir que peu de chance d'atteindre une issue favorable.
L'entreprenante demoiselle lui répondit sur un ton de conspiratrice qu'elle avait déjà échafaudé un subterfuge. Elle se savait cependant désavantagée face à leurs aînées de par son incapacité à voler. Mais ceci ne durerait pas. Il lui faudrait simplement s'armer de patience.
Les explications terminées, Maniko promit solennellement de lui prêter main-forte le moment venu. En attendant, elle l'aiderait du mieux qu'elle pourrait lui apportant les moyens logistiques indispensables à sa subsistance et à son confort dans son ermitage contraint.

Hilimielle commença ainsi une nouvelle vie, comme une parenthèse dans le déroulement de son existence. Les premiers mois furent difficiles, mais ils lui apprirent à se débrouiller seule ou presque, sa sœur la fournissant à mesure en matériel dérobé de-ci de-là. Une joie intense transporta notre jeune indépendante lorsque sa pourvoyeuse lui amena deux chonkras. Elle s'en occupa aussi bien que s'il s'agissait de ses enfants. En quelques années son élevage avait presque atteint la taille de celui de l'Arbre-Maison.
Son aînée ne pouvant tout lui procurer, elle dut rivaliser d'ingéniosité pour réinventer tous les outils dont elle s'était déjà servie, mais sans jamais s’attarder à leur fabrication. Elle considérait son métier à tisser comme sa plus belle réussite.
Durant ces quelques années, elle fit également la connaissance de Fripin le lutin fripon comme il se présentait lui-même. Fripin travaillait la glèbe qui jouxtait l'extrémité méridionale du Bois-d'Entre-Champ. Car oui, comme l'indiquait son nom, cette minuscule forêt d'à peine six hectares se trouvait entre les terres cultivables de Kendra-Kâr et les septentrionales plaines des calices roses. Et un champ, qu'il soit de blés ou de fleurs reste un champ. Pour être plus exact sur la position du bois, il était situé au nord-ouest de la ville.
Fripin donc, un jour qu'il labourait sa parcelle, remarqua une importante activité arboricole dans les chênes en bordure de la sylve. Laissant là son labeur pour l'exploration de la canopée il eut la surprise de découvrir une petite femme aillée vêtue à la manière de ses cousins forestiers. Celle-ci n'arborant ni botte ni bonnet, il en conclut qu'elle n'était pas de son peuple. Oui, si elle les avait eus, même pourvue d'ailes, il aurait eu un doute.
La question légitime qui se presse sans doute au bord de vos lèvres impatientes de m'interrompre est probablement : n'en avait-il jamais vu, vivant si près de la forêt ?
Eh bien non, les Aldrydes restaient au centre du bois et les habitants de la plaine ne s'y aventuraient jamais. En effet, il est dit que quiconque y entrait était changé en statue de sel pour l'éternité (superstition bien entretenue par quelques Aldrydes magiciennes spécialement formées dans ce but). Fripin, lui, n'avait jamais vraiment craint la malédiction, il préférait simplement le sucre.
Bien, reprenons.
La rencontre entre ces deux-là se déroula de la façon la plus commune qui soit... enfin, aux yeux d'un lutin. Sans se faire remarquer de cette drôle de femme, il ramassa dans le feuillage d'un arbre proche toute une collection de larves, vers et minuscules chenilles. Il attendit que Hilimielle pénètre dans son tronc pour se placer juste au-dessus, sans un bruit. Une fois qu'elle était à l’intérieur, il jeta un petit caillou sur le seuil. Tandis que l'Aldryde passa la tête pour comprendre de quoi il en retournait elle reçut une masse grouillante et rampante dans sa chevelure. Un cri d'affolement, quelques « Aaaah ! Sortez de mes cheveux ! » eurent raison de la retenue du plaisantin qui se laissa tomber sur une branche voisine en se tordant d'hilarité. L'objet de ces esclaffements une fois débarrassé de ses invités indésirables sortit et aperçut Fripin reprendre son souffle en se tenant le ventre. Ce dernier rit alors de plus belle en voyant la mine décontenancée et la tignasse hirsute de la victime de sa folâtrerie.
La jeune fille succomba aux gloussements communicatifs du farceur et ils pouffèrent ensemble.

Les années qui suivirent, ils apprirent à se connaître, devenant même de proches compères. Leur amitié fut scellée lorsque, le jour de son anniversaire, Hilimielle offrit à Fripin un magnifique bonnet silm doublé et brodé de motifs champêtres. Des étoiles brillaient dans les yeux du lutin. C'était, de ses dires, le plus beau cadeau qu'il ait jamais reçu. Cependant, bien qu'elle l'aimait et l'estimait beaucoup, notre gentille adolescente ne lui divulgua pas ses projets.

Les années de pénitence étaient passées. La jeune Aldryde était en passe de se transformer en une vraie femme. Ses ailes ainsi que le reste de son corps avaient achevé leur croissance. Du haut de ses vingt-cinq centimètres, elle était majestueuse. Sa chevelure flamboyante illuminait son visage d'ange. Elle respirait la grâce et la volupté. Elle avait, de plus, su mettre en valeur chaque détail de sa personne par l'entremise de ses créations de vêtement et d’accessoires. Elle s'était aidée en cela par une invention des humains que son ami lui avait un jour offerte, un miroir. Maniko aussi s'était épanouie, elle avait accompli le rituel de l'accouplement et était devenue une adulte, mais à son grand désespoir, aucun cocon ne naquit de cette union charnelle.

Il était temps à présent pour Hilimielle de revenir parmi les siens. Le matin du dernier jour de la seizième année, elle se présenta aux « portes » de l'Arbre-Maison. Toutes les Aldrydes étaient présentes pour son retour. Une s'en réjouissait particulièrement, les autres la considéraient au premier abord avec suspicion. Mais toutes avaient noté son évolution tant à propos du physique que du charisme. Quelques-unes parlaient de métamorphose. Ce changement radical l'aida à être mieux accepté, ses pairs supposant inconsciemment qu'il en était de même pour son tempérament et ses aspirations. Elle avait de plus, apporté de magnifiques présents, de toutes nouvelles tenues superbement ouvragées qu'elle offrit à la communauté. Les Aldrydes d'une frivolité confinant à l’excès se jetèrent sur ces cadeaux inespérés, achevant ainsi d’endormir leurs soupçons.
Seule Xillanda maintenait une certaine méfiance, mais reconnut les efforts de sa fille pour se faire à nouveau admettre. La jeune manipulatrice requit auprès de celle-ci de continuer à travailler dans son atelier du sud et de ne venir à l'Arbre-Maison que pour les moments de détente et de sommeil. Sa demande fut de suite accordée, l'akrilla précisant même qu'elle pouvait rester à loisir à ses lointaines occupations si elle en ressentait le besoin. La styliste, qui avait anticipé cette réponse, la gratifia de mille remerciements, lui promettant également, comme preuve de sa gratitude, la plus belle robe qu'une Aldryde ait portée. La mère reçut ces paroles sans trop y croire.
Les manœuvres de Hilimielle se passaient à la perfection. Tant et si bien qu'une petite fête fut organisée en l'honneur de son retour.

Les jours suivants se déroulèrent comme à l'époque où elle et Kipion arpentaient encore la salle commune. Les matins étaient consacrés aux mélodies, à la danse, aux poèmes. Bien qu'elle eût été séparée de ses sœurs un long moment, notre jeune amie n'avait rien perdu de son art lyrique. Elle avait en effet composé nombre de ballades et de poésies pour le jour où elle retrouverait Kipion. Et quelques un, pour rire et chanter avec Fripin. Elle avait dû, pour les garder, mémoriser ses créations, car elle n'avait jamais appris à lire ou à écrire.

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Hilimielle - Mage
MessagePosté: Mar 14 Mai 2013 01:18 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Ven 3 Mai 2013 13:02
Messages: 429
Localisation: Kendra-Kâr
Background détaillé 5/6:

Code couleur :
Hilimielle
Kipion
Maniko
Fripin
PNJ divers

Seules ses chorégraphies déconcertaient quelque peu ses consœurs. Elles lui avaient été enseignées par le lutin.
Les après-midi, elle travaillait d'arrache-pied à la confection de l'habit de sa mère. Non qu'elle souhaitait tant lui plaire, mais cela était partie intégrante du plan.
Elle rentrait toujours de son atelier à une heure avancée. En vérité, la raison de ces retours tardifs n'était pas le prolongement de son labeur de couture, mais le bon temps qu'elle s'octroyait en la compagnie de son ami, et quelquefois de son aînée, loin de l'hypocrisie de ses pairs.

Au bout de deux mois, la robe fut prête. Hilimielle la livra à la matriarche en grande cérémonie afin que toutes la voient. Elle était réellement splendide. La créatrice y avait vraiment insufflé tout son talent. Alors que sa mère présentait sa somptueuse parure, sa fille observait les regards émerveillés et envieux des Aldrydes. Le lendemain, les commandes pleuvaient. La jeunette devint en quelques lunaisons « la coqueluche de ruche ». Elle refusait par contre que quiconque vienne assister à son travail pour « ne pas perturber sa créativité ».
Sa célébrité n'avait pas pour autant fait sombrer ses projets dans l'oubli. Elle préparait son final avec l'aide de Maniko.

Elle avait choisi que le jour de la célébration de son premier accouplement devienne celui de la grande mystification. Quelques mois auparavant, Maniko et Fripin avaient passé beaucoup de temps à produire d'importantes quantités d'hydromel qu'ils avaient stocké dans les soubassements de l’atelier de mode. L'apprenti fut ravi de prêter main-forte à son amie et plus encore de découvrir la recette de cette boisson délicieuse.

À la veille de l'événement, Hilimielle révéla ses intentions à son féal. Celui-ci, loin de s’offusquer de ne pas avoir été mis dans la confidence plus tôt, s’exclama :

"Oh la malicieuse ! Je suis fière de toi ! Tu vas leur jouer un bien bon tour dont elles se souviendront !
— Merci, mon ami, je ne t'oublierai jamais. Je reviendrai te voir lorsque je le pourrai."

Ils se donnèrent l'accolade puis se quittèrent.
Le lutin sentait que sa camarade ne souhaitait pas sa présence à la fête, peut-être pour le protégé, sans doute pour ne pas faire capoter ses plans. Toujours fut-il que le boute-en-train ne louperait cela pour rien au monde. Le lendemain, à la chute du jour, il serait là.

Le grand jour était arrivé. Toute la journée fut consacrée aux préparatifs. Tout le monde s'y était mis. Les deux sœurs avaient apporté leur surprise alcoolisée, acclamées par l’ensemble de la communauté. Des lampions et guirlandes avaient été accrochés partout. La vaste terrasse arboricole était magnifique. La chaleur s'était montrée précoce cette année. Bien que l'on ne soit qu'à la moitié du printemps, la soirée profitait d'une touffeur modérée.
Au crépuscule, on festoya. Hilimielle, à l'honneur, s'était parée de ses plus beaux atours.
Pendant que ses pairs mangeaient et chantaient, elle veillait à ce qu'aucune ne reste sobre. Elle, buvait de l'eau ; elle aurait droit à l'hydromel une fois le rite accomplit.
Dans l'ombre, une petite silhouette au chapeau pointu surveillait la scène.

La nuit avançait, la moiteur de l'air s’intensifiait, les godets s'entrechoquaient et les danses s’enchaînaient. Alsaran, le reproducteur qui avait été choisi, s'approcha de la jeune vierge. Il lui présenta sa main dans laquelle elle déposa la sienne puis ils s'envolèrent vers le nid de feuilles douillet qui leur avait été préparé en vue de leurs ébats, à l'abri des regards et des oreilles. L'homme lui caressant la joue lui glissa :

"Ainsi tu es revenue et t'es à nouveau intégrée parmi les tiennes. Moi qui te croyais différente, tu ne nous as même pas une fois regardés depuis ton retour."

Alors qu'il parlait, Hilimielle se saisissait d'une fine, mais robuste cordelette camouflée dans ses vêtements. Puis à la fin de sa phrase, elle lui empoigna les bras et, par une acrobatie aérienne, préalablement maintes fois répétée, les lui croisa dans le dos et les attacha si promptement qu'il n'eut pas le temps de réagir. Elle en fit de même avec ses ailes et ses pieds tout en lui disant :

"Ta première impression était la bonne. Je suis désolé que mon comportement t'ait peiné à ce point, mais je devais donner le change.
— Que vas-tu faire ? demanda-t-il.
— Libérer Kipion et nous enfuir tous les deux fonder une nouvelle communauté sans toutes ces coutumes absurdes, cracha-t-elle.
— Alors va, mes pensées t'accompagnent.
— Merci, maintenant excuse-moi, mais je vais devoir te bâillonner. Question de crédibilité. Pour la petite histoire à leur raconter, invente un truc, elle vous pense si faibles et soumis qu'elles te croiront."

Il acquiesça. Tandis qu'elle quittait subrepticement le lit nuptial, deux mots résonnaient dans la tête d'Alsaran : faible et soumis, faible et soumis...

Le lutin observait son amie redescendre furtivement. Pendant ce temps, Maniko avait entamé une chanson populaire reprise en cœur par toutes les Aldrydes, monopolisant ainsi l'attention.

La ravisseuse en devenir s'était introduite dans l'Arbre-Maison, elle savait que les mâles étaient retenus tout en bas. Elle arpenta donc avec prudence les nombreux escaliers en colimaçon qui la séparaient de son bien-aimé. Cela semblait désert. Elle arriva près de l'étage de la pouponnière. Deux nourrices s'occupaient des larves. Elle passa inaperçue. Elle se rendit plus bas encore, dans les niveaux les plus profonds de cet arbre gigantesque et millénaire, là où elle n'était jamais allée. L'atmosphère se refroidissait de plus en plus, elle sentait des frissons parcourir ses ailes. Une lumière lugubre dispensée par des mousses phosphorescentes achevait l’ambiance sépulcrale du lieu. Alors qu'elle foulait la dernière marche, elle se retrouva face à une porte. Dans celle-ci était enchâssé un élément métallique muni d'un trou à la forme singulière. Bien que poussant ou tirant la poignée elle demeurait close. Notre jeune aventurière restait perplexe devant ce dispositif abscons. Soudain, une voix dans son dos.

"Alors comme ça on est arrêté par une simple serrure ?"

Hilimielle fit volte-face, la peur au ventre. Mais en lieu et place des Aldrydes furieuses auxquelles elle s'attendait, elle découvrit Fripin, les jambes croisées, le coude appuyé contre la paroi, qui l'observait avec un sourire s’allongeant jusqu'aux oreilles.

"Tu verrais ta tête, c'est à mourir de rire.
— Mais qu'est-ce que tu fais là ? chuchota-t-elle.
— Je viens t'aider, pardi. Allez, pousse-toi, laisse-moi faire."

Le lutin lui passa devant et examina le mécanisme. Il sortit d'une de ses poches un petit crochet qu'il introduisit dans l'orifice. Après quelques manipulations, il y eut un déclic et la porte s’entrebâilla.

"Mais comment sais-tu faire cela, et d'où connais-tu cette étrange chose ?
— Eh, tu n'es pas la seule à avoir des petits secrets."

Elle le regardait d'une mine renfrognée.

"D'accord, mais maintenant, file.
— Dis pas merci surtout.
— Si, si, merci, aller, ouste ! Tu vas nous faire repérer."

Il la gratifia d'un dernier sourire et s'en remonta.

Hilimielle poussa alors la porte découvrant une demi-douzaine de mâles statufiés. L'atmosphère glaciale et la lumière spectrale respiraient l'angoisse. Là-bas, au fond de la salle, elle le remarqua, le plus grand de tous. Une hauteur de trente-cinq centimètres, des ailes, chacune de la taille de deux des siennes et toujours son amulette autour du cou. À sa vue, le cœur de la petite bondit dans sa poitrine, ils s'étaient enfin retrouvés. À présent, il fallait le réchauffer. L'air était froid, mais sec, et des branchettes et feuilles mortes recouvraient le sol. Elle en rassembla un tas et sortit un autre des précieux cadeaux de son ami, un briquet. Elle ne s'en était jamais servie mais elle avait aperçu à plusieurs reprises Fripin l'utiliser pour enflammer quelques brindilles afin d'allumer sa pipe.
Elle fit s'entrechoquer les pierres près des végétaux et regarda le feu prendre doucement... au début. Elle en observait un vrai pour la première fois. Aussi, fut-elle surprise, paniquée, devrais-je dire, lorsque celui-ci embrasa toute la pièce, consumant le parterre, mais également les meubles dans une épaisse fumée noire qui s'échappait par l'entrée.
C'était une catastrophe, elle n'avait pas du tout prévu ça. Les nourrisses, qui avaient senti les âcres vapeurs, s'étaient enfuies avec les larves dans les bras en poussant de grands cris de terreur ; alertant ainsi toute la communauté.
De son côté, Kipion commençait à reprendre connaissance. Il entrouvrit les yeux et avança une main vers le visage de sa dulcinée affolée.

"Hi-li-mielle..."

Puis sa vision se brouilla et son corps se refroidit à nouveau.
Les Aldrydes mages étaient arrivées et avaient éteint le feu qui n'avait d'ailleurs occasionné que des dégâts superficiels, et ce en grande partie grâce aux enchantements entourant ce lieu.
Hilimielle était hébétée, elle avait failli faire rôtir son bien-aimé, et, pensait-elle, réduire en cendre sa maison et toute sa famille. Elle ne savait plus où elle en était, elle semblait perdue, absente. Elle ne se rendit même pas compte qu'on l’amenait de force sur l'esplanade où l'attendait sa génitrice, le conseil, et le reste des Aldrydes.
Fripin, caché dans un proche buisson de gui, impuissant, observait. Quand elle lui avait dit qu'elle voulait réchauffer Kipion, il n'avait pas imaginé un moyen si radical !

On déposa la captive au sol et on la dépouilla de ses possessions, son pendentif y compris, qui furent jetées par-dessus la terrasse. Elle se laissait faire, incapable de réfléchir de façon cohérente. Face à elle, les akrillas. Autour d'elle, les Aldrydes faisaient cercle.
La matriarche vociféra :

"Hilimielle !"

Entendant son nom ainsi prononcé, elle reprit ses esprits, comme on sort d'un rêve.

"Comment as-tu osé faire une telle chose ! Comment as-tu osé après tout ce que nous avons fait pour toi, tout ce que J'AI fait pour toi ! Quelle folie est donc passée par ton crâne dégénéré ? Tu aurais pu tous nous tuer ! Cet acte odieux est inqualifiable et impardonnable ! Tu ne réalises donc pas que..."

L'accusatrice la vitupéra encore, l'accablant de chagrin. Elle pleurait à présent à chaudes larmes. Au terme de ces longues minutes  :

"Ainsi, moi, Xillanda, et le conseil te renions, renions ton nom et t'en destituons. Pour finir, nous te bannissons pour toujours de Bois-d'Entre-Champ. Tu n'y reviendras jamais, sous peine de mort. Cette sanction prend effet immédiatement."

La pauvrette redressa la tête, regarda sa mère puis fit le tour des visages du cercle autour d'elle. Elle s’arrêta sur celui de Maniko qui arborait une expression indéchiffrable. Cette dernière se retourna et partit laissant sa cadette seule au milieu de la foule silencieuse.
N'ayant plus que sa robe sur elle, les yeux encore embués de tristesse, elle se releva, déplia toutes ses plumes et s'enfuit à tire-d'aile vers l'est. Pourquoi cette direction ? Elle n'aurait pu le dire. Elle fonçait juste droit devant.

Pendant sa descente au plus profond du tronc, d'épais nuages s'étaient amoncelés dans l'obscurité humide. À la fin de ce jugement expéditif, tandis que les Aldrydes rentraient dans l'arbre à l'odeur que la fumée avait rendue nauséabonde, une pluie diluvienne s’abattit sur les plaines.
Hilimielle n'en avait cure, elle volait loin, très loin de cette forêt de malheur. Les gouttes pourtant, alourdissaient son plumage. À bout de force, elle atterrit au milieu d'un champ, au sommet du large rocher qui y reposait.

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Hilimielle - Mage
MessagePosté: Mar 14 Mai 2013 01:19 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Ven 3 Mai 2013 13:02
Messages: 429
Localisation: Kendra-Kâr
Background détaillé 6/6:

Code couleur :
Hilimielle
Kipion
Maniko
Fripin
PNJ divers

Notre pauvre exilée n'avait jamais prié les Dieux. On lui avait enseigné les légendes bien sûr, mais les Aldrydes du Bois-d'Entre-Champ n'étaient en général pas de ferventes adoratrices. Cependant, ce soir, au désespoir, à genoux sur la pierre lisse, les bras ouverts vers le ciel, les ailes déployées, elle s'adressa aux divinités d’Yuimen :

"Oh Dieux ! Oh vous, Êtres tout suprêmes ! Pourquoi ! Pourquoi tolérez-vous tant d’injustice ? Je vous implore, aidez-moi à changer le destin de mon peuple. Aidez-moi à changer le destin de mon aimé. Je vous en conjure.
Que l'un de vous réponde à mon appel, je jure de le vénérer ma vie durant, de devenir sa prophétesse et de répandre sa foi parmi les miens !"


Les mots étaient venus tous seuls, comme s'ils avaient attendu des années pour être ainsi prononcés.

Tandis que l’apatride suppliait les augustes immortels, Maniko était arrivée dans le champ. Alors qu'elle ne se trouvait plus qu'à une vingtaine de mètres de sa puînée, elle vit un éclair formidable la foudroyée plusieurs secondes durant dans un vacarme assourdissant.

La surnaturelle colère des cieux s'étant dissipé l’aînée rejoignit sa sœur. Celle-ci gisait, les yeux ouverts au milieu des restes du rocher pulvérisé. Elle s'était de plus retrouvée complètement nue, sa robe avait été vaporisée. Les fulgurations des nuages illuminaient la scène de lumières fugaces.

"Hilimielle dit quelque chose.
— Je me souviens.
— Quoi ?
— Je me souviens la nuit où Kipion et moi avions été capturés. J'étais entré dans une rage folle. J'avais fait tomber la foudre sur l'Arbre-Maison.
— Toi tu avais fait tomber la foudre ?
— Oui, tu ne comprends pas, tu as vu cet éclair, j'aurais dû mourir, mais je suis toujours en vie. Je priais les Dieux et Valyus m'a entendu."

Maniko un peu décontenancée regarda sa sœur avec curiosité.

"Mais que vas-tu faire maintenant ?
— Je vais m'en remettre à mon dieu, il me gui..."

Alors qu'elle prenait appui sur sa main droite pour se redresser elle toucha une sphère sombre de la taille d'une paume. À son contact, l’intérieur du globe s'anima d'arcs électriques qui généraient une faible lumière. Cela lui permit de découvrir une autre boule noire qui quand elle la mania, produisit le même phénomène.

"Vois, ce sont des cadeaux de Valyus."

L'Aldryde dû se rendre à l'évidence. Les deux jeunes femmes s’entre-regardèrent. Quand soudain :

"Ne crois pas que ça va être une partie de plaisir !
— Fripin !
— Pour vous servir, ironisa-t-il en se fendant d'une révérence.
— Comment es-tu arrivé ici !
— Le plus simplement du monde. Je t'ai suivi. Oh ! à propos, tiens, attrape !"

Hilimielle saisit l'objet qu'il lui lança.

"Mon amulette ! Merci mon ami !
— Ce n'est rien. Ne restons pas ici à nous geler les os. Suivez-moi, je connais une petite maison où nous serons au chaud et au sec.
— Attends, j’ai des remerciements à formuler.
— Mais tu viens de le faire !
— Pas à toi, triple buse !
— Oui je sais, miaula-t-il, un sourire malicieux aux lèvres.
— Ce que tu peux être exaspérant parfois !"

Le lutin esquissa un signe d'excuse et la toute récente et fervente adoratrice put exprimer sa reconnaissance à sa divinité comme elle se le devait. Elle prit les orbes dans ses mains, s'agenouilla et leva les bras ainsi que le visage vers l'orage déchaîné.

"Oh Valyus ! Oh grand protecteur ! Soit le témoin de mon éternelle gratitude ! Je suis à présent et à jamais ta fidèle suivante ! Que la sauvagerie de ta foudre et de ton tonnerre fasse trembler le monde pour l'éternité ! Je me prosterne devant ta puissance ! Oh, toi, mon Dieu ! acheva-t-elle en joignant le geste à la parole.
— Waoow ! Quelle éloquence, quelle ardeur et quelle conviction ! Ne put s'empêcher d'ajouter Fripin avec une pointe d'ironie.
— J'étais très sincère ! Ne te moque pas de moi !"

Un redoutable coup de tonnerre retentit. Les iris de la courroucée lançaient des éclairs... littéralement, de petites étincelles s'en échappant. Fripin prit peur, il baissa les yeux et balbutia :

"Je... Je suis désolé. Pardonne-moi. Je ne voulais pas... Je ne te raillerai plus à ce sujet. C'est juste que..."

La main de son amie venait de se poser sur son épaule. Il releva la tête. Hilimielle plongea son regard dans le sien.

"Excuses acceptées, fit-elle simplement, avec un léger sourire."

Il sourit également, mais avec timidité.

"Et alors, elle est où cette maison ?
— Venez ! Suivez-moi ! s’exclama le lutin qui avait retrouvé sa bonne humeur naturelle."

Ils marchèrent donc quelques minutes et parvinrent face à une chaumière humaine.

"Venez, il faut faire le tour, un de mes amis habitait ici, mais il est parti depuis quelques mois et son logement est vacant."

Ils entrèrent par une minuscule porte dérobée qui menait sous la bâtisse. Fripin alluma une lanterne ainsi qu'un feu dans la petite cheminée. Maniko et lui portaient des habits résistants à l'eau qui les avaient protégés du mauvais temps. Ce n'était pas le cas de Hilimielle...

"Voilà, c'est mieux non ? Ah et en passant, pourrais-je te suggérer de te couvrir, mon amie ? Ce n'est pas que ta nudité me déplaise, bien au contraire, mais tu vas attraper la mort si tu restes ainsi."

Hilimielle devint rouge comme une pivoine, elle ne s'était pas encore rendu compte de son absence de vêtements.

"Mais, je n'ai rien !
— Si, justement. Corrigea son aînée. Si j'étais partie tout à l'heure, c'était pour retrouver la musette que tu avais préparée et entreposée dans notre chambre. Comme je savais qu'elles ne te laisseraient pas le garder, je suis allée te la chercher en douce. Mais tu t'enfuis avant que je puisse te faire signe que je l'avais récupérée.
— Oh merci ma sœur !"

Elle fouilla dans sa besace et en sortit une longue tunique en silm qui, plié dans son sac, ne prenait pas plus de place qu'un mouchoir.
Elle s'en vêtit et rangea ses deux orbes nouvellement acquis.

" Et donc comme ça tu penses être une élue de Valyus ?
— Oui en quelque sorte...
— Au risque de me répéter, ça ne va pas être de tout repos.
— Pourquoi donc ?
— Il existe une légende qui dit que Valyus avait organisé un tournoi et avait promis une grande récompense au fidèle qui le remporterait. Il y eut bien un gagnant, mais des milliers qui s’y essayèrent, ce fut le dernier en vie. Valyus aime mettre ses adeptes à l'épreuve, alors si tu es vraiment l'une de ses élues ça sera d'autant plus difficile.
— Je n'avais jamais entendu cette légende. D'où tiens-tu tout ce savoir ?
— Avant de m'installer, j'ai pas mal bourlingué.
— Hum, bref, de toute manière ce n'est pas l'adversité qui m'arrêtera. Je ne laisserai jamais tombé Kipion ! Et si Valyus doit me tester avant de m'accorder son appui, soit. Qui plus est, je lui ai juré allégeance en échange de son aide. Il m'a déjà offert deux présents, je ne peux plus reculer et je n'en ai pas l'intention.
— Bien et maintenant, tu vas faire quoi ?
— Il semble que Valyus ait des projets pour moi, sinon il ne m'aurait pas donné ses cadeaux si facilement d'après ce que tu m'as dit. Le plus simple est encore de lui demander ce qu'il attend de moi. Et pour la sécurité de cette habitation, il est préférable de lui poser la question à l’extérieur.
— Attends avant de sortir, prends ceci. On ne sait pas où tes pérégrinations te mèneront."

Fripin tira d'un coffre une cape munie d'une capuche.

"Ne t'inquiète pas, je la remplacerai par une autre tantôt.
— Moi je n'en ai pas besoin, j'ai la mienne en silm, faite par toi d'ailleurs, ajouta sa sœur."

Ainsi, ils quittèrent la masure et Hilimielle commença à prier :

"Oh Valyus, maître de la foudre et du tonnerre, dieu éternel de la protection, soit loué ! Accorde à ta fidèle adoratrice ta bienveillance ! Guide-moi sur les chemins de ta volonté ! Montre-moi la voie !"

À la fin de son adjuration, elle fut éblouie par un éclair qui frappa à une dizaine de mètres, puis d'autres et d'autres encore s'éloignant. Les impacts suivants se poursuivaient en ligne droite jusqu'à Kendra-Kâr.

"Voici, mes amis ! Mon dieu a répondu à mon appel !
— Ça ne fait aucun doute ! attesta le lutin. Bien à Kendra-Kâr alors !
— Non !
— Comment ça, non ?
— Je ne sais comment l'expliquer, mais je sens qu'il me faut y aller seule. Tu en as déjà beaucoup fait, mon ami. Et toi aussi, ma sœur, dit-elle, se tournant vers cette dernière.
— Je comprends, dit celle-ci.
— Très bien, fais attention à toi."

Ils lui firent donc leurs adieux la faisant promettre de revenir. Ainsi l'Aldryde partit pour Kendra-Kâr, elle marcha longtemps, car la ville n'était pas toute proche. Elle y parvint au milieu de la nuit. Elle se trouvait face au rempart du nord-ouest. Les nuages pleuraient toujours leur rage.
Hilimielle se défit de la cape qu'elle prit dans ses bras. Ses ailes avaient un peu séché et lui permettrait de voler le temps d'entrer dans la ville par la voie des airs. Elle s'élevait alors doucement lorsqu’un éclair s’abattit sur un immense bâtiment surmonté d'une statue brandissant une épée.

"Le temple de Valyus, pensa-t-elle tout haut."

Ainsi elle se posa devant les portes du temple.

_________________
Image


Haut
 

 Sujet du message: Re: Hilimielle - Mage
MessagePosté: Mer 15 Mai 2013 08:53 
Hors ligne
Admin
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 30 Oct 2008 16:52
Messages: 5210
Localisation: Entre le voile de la réalité et votre vie, prête à corriger vos erreurs...
Coucou :)

Alors, c'est sacrément impressionnant ce background, un rp à lui tout seul ! Je vais valider ta fiche qui ne me pose aucun problème.

Pour répondre à tes questions, de ce que je viens de lire :

  • Tu as un bon niveau de français, ça se sent vraiment que tu as l'habitude d'écrire.
  • Au niveau de l'histoire, je trouve ça très agréable à lire. J'ai hâte de voir le rp à proprement parlé, ça promet de grandes choses.
  • Pour le background, ne t'inquiètes pas trpo, le rp sur Yuimen est libre. La principale chose qu'il faut retenir, c'est que l'univers est médiéval. Ensuite il faut rester crédible avec les races et ça devrait passer :)

_________________
Quatrinette pour les intimes, n'hésitez pas à poser des questions, je suis là pour y répondre ;)
Merci à Itsvara
Et surtout, bon jeu à tous !


Haut
 

 Sujet du message: Re: Hilimielle - Mage
MessagePosté: Mer 15 Mai 2013 09:08 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 15 Avr 2012 10:12
Messages: 23771
Localisation: Le monde d'Aliaénon
Je n'ai pas tout lu, mais je trouve aussi que c'est bien écrit.

Par contre, petite précision : tous les PNJ (même secondaires) doivent avoir des couleurs différentes, sinon, on risque de se perdre... ;)

Ce n'est pas une règle, mais en effet c'est plus clair avec différentes couleurs. Après ça peut être très clair avec une seule couleur (regarde les livres). GM4

_________________
Image

Merci et à Inès pour la signature
et à Isil pour l'avatar!
Le thème d'Azra
David le nerd


Haut
 

 Sujet du message: Re: Hilimielle - Mage
MessagePosté: Mer 15 Mai 2013 09:09 
Hors ligne
Admin
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Jeu 30 Oct 2008 16:52
Messages: 5210
Localisation: Entre le voile de la réalité et votre vie, prête à corriger vos erreurs...
Voilà, ta fiche est validée :)

Ici

Je te prierai de la mettre dans ta signature, j'ai cru comprendre que tu savais déjà comment faire :D

Bienvenu parmis nous. SI tu as des questions n'hésites pas :p

_________________
Quatrinette pour les intimes, n'hésitez pas à poser des questions, je suis là pour y répondre ;)
Merci à Itsvara
Et surtout, bon jeu à tous !


Haut
 

 Sujet du message: Re: Hilimielle - Mage
MessagePosté: Mer 15 Mai 2013 09:57 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Site Internet  Profil

Inscription: Ven 3 Mai 2013 13:02
Messages: 429
Localisation: Kendra-Kâr
Merci à vous deux pour vos commentaires (et pour la validation).
Je n'ai, en fait, pas tant l'habitude d'écrire que ça, mais c'est en train de changer. :D La preuve plus haut :p

@Azra : OK pour la couleur, je ferai attention.

_________________
Image


Haut
 

Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 12 messages ] 


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 2 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group  

Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO

L'Univers de Yuimen © 2004 - 2016