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 Sujet du message: Les habitations
MessagePosté: Dim 26 Oct 2008 19:34 
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Les habitations


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Peu sûres pour la majorité, ce n'est pas le cas de toutes, certaines sont solidement gardées, indépendamment de leur aspect extérieur. Dans les bas quartiers, les habitants retrouvent régulièrement leurs portes ou leurs fenêtres (pour ceux qui en ont encore) fracturées, mais les voleurs les plus adroits rentrent bien entendu dans les maisons sans même abimer les portes, plus discrets que des ombres.

Plus vous irez vers les quartiers riches, plus les habitations sont grandes et luxueuses. Plus elles sont pillées aussi, mais cela se voit moins car les propriétaires fortunés ont les moyens d'entretenir leurs demeures.

Enfin, dans certaines zones, vous trouverez des habitations vieillottes, décrépies, sur le point de s'écrouler parfois et qui semblent abandonnées. Ne vous fiez pas aux apparences toutefois, il n'est pas rare que des gens y vivent, difficilement, mais un abri même délabré vaut mieux que rien pour les plus démunis. Par dérision, ils ont appelé ces lieux des skwats, du nom des petits rongeurs qui infestent souvent les caves.

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 Sujet du message: Re: Les Habitations de la Ville
MessagePosté: Sam 3 Jan 2009 16:36 
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Une odeur acre me réveilla. Je la perçus directement, c'était celle d'une maison ayant de l'âge, un foyer qui avait vécu et qui était animé depuis longtemps par l'Humain et sa tumultueuse vie. Une odeur d'écorce et même de sève, on sentait presque la forêt présente dans ce modeste foyer, mais ce n'était pas du tout désagréable, au contraire, cela m'apaisait et me rendait comme ivre de liberté. Tout de même, cela me sembla bizarre que dans l'état où je me trouvais, c'est à dire, quasiment dans les vapes, la douleur me taraudant le crâne, ainsi que les brûlures sur la chair de mon avant bras qui me faisaient souffrir le martyr, je pouvais déceler avec précision l'atmosphère qui régnait dans cette pièce. Mon odorat ne me trompait pas.

J'ouvris les yeux, lentement, sans précipitation, craignant de trop brusquer mon organisme encore choqué de cette nuit agitée, puis je découvris effectivement que je me trouvais dans une maison faite de bois. J'étais allongée sur un lit surélevé, qui était situé dans un coin de la pièce. Ma tête étant contre le mur, j'avais une vue d'ensemble. C’était une chambre assez vaste, où bizarrement, il n'y avait seulement qu'un lit, une étagère et une table de nuit. Le strict minimum d'une chambre à coucher donc. Par la porte, qui était juste en face de moi, je voyais de grosses poutres, larges de trente centimètres soutenant, je suppose, la maison tout entière. Au fond, je percevais l'extrémité d'une table de repas, faite de bois elle aussi, où quelques assiettes reposaient, solitaires, comme abandonnées par l'appétit infini de l'homme. Plus loin encore, à travers une petite fenêtre carrée, on pouvait voire une multitude de personnes qui passaient, et dont je ne distinguais, vue mon état, seulement la silhouette. J'en conclus que je me trouvais dans le centre de la grande Tulorim, car le trafic dans la rue semblait vraiment intensif.

Après avoir considéré avec curiosité, le lieu dans lequel je me trouvais, je réfléchis, non sans un sentiment d’inquiétude, aux événements qui m'avaient conduit ici.

(Où suis-je ? Pourquoi m'a-t'on ramenée en cet endroit ?)
Calmement, j'essayai de me rappeler la soirée d'hier.

(D'abord j'ai mangé à l'auberge, puis je me suis aventurée dans la forêt pour me baigner dans la source que j'avais repéré la veille. Ca je me souviens, c'est très clair dans mon esprit... Ensuite...J'ai... Necdoten ! Tout est flou.)

Cette perte de mémoire m'agaça, et je poussai un juron en tapant des poings sur l’épaisse couette qui m'enveloppait. L'intense douleur qui me parcourue ensuite le corps, me fit revenir au calme, et je m'immobilisai brutalement. Je découvris alors, l’état de faiblesse dans lequel je me trouvais mes membres étaient engourdis, j’étais blessée à plusieurs endroits et, plus aucune force vitale ne m’habitait. Cependant, j'ignorais d'où venaient ces maux. Et, instinctivement, pour savoir, je passai ma main sur les parties de mon corps douloureuses, en faisant bien attention de ne pas brusquer mes nerfs affaiblis par cette épreuve. Un pansement en lin s'étalait sur mon visage, ainsi qu'un ruban de la même matière, noué tout autour de mon avant bras. Le contact avec cette partie se suivit par une vive douleur de brûlure. En effet, la chair exposé avait frotté sur le bandage, cela me fit pousser un gémissement d'amputé. En proie à cette souffrance, je serrai les dents, lâchai une mince larme d'impuissance puis décidai de ne plus penser aux blessures qui me taraudaient de toutes parts. Puis, essayant de me focaliser sur mon état psychique, je repris la fouille que j'avais entreprise dans ma matière grise.

Je me souvins vaguement d'un combat que j'avais mené, mais ce n'était pas du tout clair. Je n'étais pas le genre de personne qui oubliait ses actions et, en guise de justification, je mis la faute sur l'engourdissement de mon cerveau, mon mal de crâne en était peut être la cause... Soudain, un détail fit tilt, quelque chose dont je ne m'étais pas préoccupée.

(Un mal de crâne? Je ne me rappelle pas...)

Puis, la suite chronologique me vint machinalement: Choc sur la tête... douleur...combat !

Je sortis brutalement mon bras de la couverture pour confirmer mes songes, malgré la douleur qui me retint presque de bouger, et enlevai le bandage avec délicatesse. Ma chair était à vif à trois endroits, le pue avait été ôté avec soin et les trous ovales étaient de couleur rose pâle ! Ces marques m'horrifièrent, et je me souvins avec dégout l'image du gobelin prononçant la formule destinée à embraser les cailloux.
Les détails affluèrent automatiquement à mon esprit comme un fluide de mémoires injecté dans ma cervelle.

(J'ai réussi à gagner ce combat, mais au prix de 3 blessures mineures...nous nous battions à coté d'une grosse dalle de pierre, sur l'amont d'une colline...Et...J'ai gagné)

Je me souvins de cet épisode avec précision. Certes, cela s'était passé très récemment, mais je fus, tout de même impressionnée par la multitude de détails qui affluèrent en vagues successives dans mon esprit. C'était comme si je regardais la scène, assis dans un confortable fauteuil, dans lequel je commentai mes actions d'une voie connaisseuse.
Néanmoins, ma victoire face à cette vermine ne suscitait en moi aucune satisfaction. Je n'avais pas un esprit de gagnante et le faite de dominer quelqu'un -quelles que soit les manières- était contraire à l'éthique que je poursuivais.
De plus, je n'avais pas du tout honte d'avoir fuit précipitamment. Je n'avais que choisis l'alternative la plus prudente, et il faut le reconnaître… mon adversaire était supérieur à moi. Sa puissance magique me surpassait, et même si mes connaissances en combat rapproché sont assez grandes, elles n'avaient aucune utilité face à la rapidité d'exécution de ses sorts et à sa petite taille qui lui permettait d'esquiver sans difficultés.

(C’est juste une analyse purement tactique) me dis-je, comme pour me rassurer.

Mais j'en avais oublié la question qui m'avait tracassé, qui m'avait fait douter de ma capacité à me rappeler mes actions. Perplexe, je repris mes interrogations.

(Je ne me souviens pas avoir été frappée à la tête, d'où me viens ce maux de tête ?)

J'essayai de fouiner dans mes souvenirs mais ne trouvai pas. Le combat, la fuite, puis plus rien. Peut être m'étais-je évanoui à la suite d'une chute incontrôlée ?
C'était surement vrai... ça ne pouvait être que la réalité en faite...Je l'ai surement oublié à cause du choc, que je suppose, était violent.

A priori, mes inquiétudes s'étaient effacées. Mais un doute planait, gênant, comme un fil inatteignable, qui pendait au dessus de ma tête. Je me rappelais bien de quelque chose, mais ca n'avait rien de concret, seulement un cauchemar dont je ne savais plus le sujet. Il était surement lié à l'évanouissement, et ma fuite chaotique, après le combat a due en être l'inspiration directe.

Soudain, un bruit me tira de mes étranges pensées. C'était un cri perçant de harpie, étouffé et dont l'articulation pouvait se résumer à "Miiii". Cette petite plainte me fit sursauter au point que je m'écriai à mon tour, en gueulant à pleine bouche:

"Aaaaaaaah!"

C'était un petit chaton, il était à présent monté sur ma poitrine et me regardai étrangement de ses yeux ovales, couleur jaune ôcre.
J'étais horrifié par cet animal, il m'agressait presque de son regard; ce-dernier, innocent, me troublais grandement, par la petite fente, en travers de sa pupille qui captait mon attention, comme une hypnose dont on ne peut pas se détacher. Bien que, dans le désert, ce mammifère n'existe pas, j'en avais évidemment entendu parler au cours de discutions qu’entretenaient les clients avec Père et Mère. Ils en parlaient tous comme une petite bête innocente et mignonne. Moi, au contraire, je n'éprouvais aucune compassion pour ce grotesque animal à poil, fragile, et réellement inutile.

Mon visage perlait de sueur, et je le regardai avec dégout, reculant brusquement la tête quand il me lançait un de ses cris aigus qui aurait pu effrayer n'importe quel prédateur de la savane.

J’essayai de le dégager de ma poitrine surélevée, sans trop oser, à l'aide d'un petit livre ramassé sur la table de nuit.

"Laisse donc cette délicieuse créature tranquille, Jop! "
cria une voie d'homme amusée, dans la pièce d'en face.

Prenant mon courage à deux mains, je dégageai l'animal d'un revers, qui s'écrasa comme un vulgaire bousin sur le sol, puis m'écriai d'une petite voie étouffée, timide, remplissant les normes de politesses.

"Euh... Bonjour, merci de m'avoir recueillie dans votre humble demeure."

Il ria d'une grosse voie, puis passant le seuil de la porte il me salua d'un hochement de tête. La vue de cet homme me surpris grandement, je considérai mon sauveur de la tête au pied. Il était étrangement vêtu: une longue robe verte foncé en soie, plutôt féminine, lui tombait jusqu'au pied. Le tissu de l'habit recouvrait ses mains et la partie haute de son torse était dénudé. Il était plutôt âgé, peu être la soixantaine. Du moins c'est ce que je voyais aux rides qui creusaient son large visage. Il avait un gros nez, et au dessus, de petits yeux bleus discrets, ornés d'une pupille verte pâle, affichaient un coté mystérieux à sa personne. Son bouc blanc en pointe lui donnait,
par opposition, un aspect amusant. De même, Il portait un chapeau pointu et des tresses d'un blanc d'os tombaient par dizaine sur ses oreilles et sur sa nuque.
Je n'avais jamais vu un tel accoutrement...Enfin si, peut-être son étrange chapeau, que j'avais remarqué sur la tête d'un clown au cirque de Elek’bardhan.
Naïvement je le lui demandai, comme croyant avoir trouvé son identité :

"Êtes-vous un clown ?...Je veux dire, un faiseur de blagues."

Sa grande personne reposait sur le mur, à droite de la porte et il me regardait curieusement, mais avec une touche d'amusement dans les yeux.
Un silence s'ensuivit, puis voyant qu'il ne répondait pas je continuai :

"Euh... faites vous des tours pour épater les enfants?"

Sa réponse fut calme, toujours ornée de la même expression:

"Oui, c'est un peu, ca...je me nomme Zoan et je suis sorcier...ou un magicien si tu préferes."
"Vous faites de la magie ?" m'écriai-je, rapidement, excitée de cette révélation "Je trouve ca fantastique, ce concept dépasse les limites du réel, pourriez vous me faire une..."

Il m'interrompit sévèrement, voulant passer à un sujet plus important:

"Assez parlez de moi jeune femme, parlons de vous"
Il avait bien insisté sur le mot "jeune", et cela me fit comprendre directement ma naïveté. Je baissai les yeux, honteuse de m'être comportée comme un gamine.

Puis il prit la parole sans attendre que je ne dise mots, commençant le récit de la découverte de mon corps inerte :

"Je vous ai trouvé, évanouie, allongée au fond d'un ruisseau. J'ignore comme vous êtes arrivée dans ce lieu si insolite, mais ce qui est sur c'est que vous étiez mal en point. Un filet de sang s'écoulait de votre crâne et vous aviez multiples blessures. Heureusement pour vous mademoiselle, je vous ai récupéré et amené ici en toute gratitude. Ma fille vous a appliqué ses précieux soins, à l’aide de baumes dont elle a le secret. »

En disant cette dernière phrase, il fit un mouvement de la tête, vers la porte, comme pour dire qu’elle ne se trouvait pas loin et continua, après avoir marqué un long soupir:

«Vous êtes restée une nuit entière dans le froid. Je le sais car votre corps est abattu par une vilaine crève. De plus, je crains que ma fille ne vienne vous diagnostiquer une nouvelle maladie…malheureusement pour vous"

Il s'arrêta quelques instants, songeur, comme apeuré de ma condition, attendant une réaction de ma part. Moi je restai là, à l'écouter. Son récit confirma que j'avais effectivement trébuché dans ma course, et que je m’étais évanouie. Le nouveau mal qu’il m’indiqua ne m’étonna guère.

Le magicien reprit brusquement en élevant la voie, ses yeux plissés en deux fines fentes:

"Je sais ce que vous avez fait auparavant, mais vous, vous ne le savais pas...C'est étrange n'est ce pas ?"

Il me laissa considérer ses propos. Cette question subite, dites comme une accusation, m'avait surprise et troublée. M’avait t'il vu combattre le monstre ?

Tout à coup, l'homme se dressa, touchant presque le plafond et sortit de sa poche un petit caillou qui émettait un léger éclat bleuâtre, puis me le tendis. Je le pris doucement, et le regardai avec une légère curiosité.
Il parla avant moi :

"Je l'ai trouvé dans votre poche. Cela ne vous évoque rien ? Vous l'avez ramassé à coté du monolithe."
A ses mots, je le scrutai avec méfiance, puis je déclarai agressive, sans répondre à sa question:

"Que savez-vous de cet endroit ? Répondez-moi tout de suite ! Vous m'avez suivit ? Je vais vous écorcher, sale petit crapaud putride ! Vous m'entendez !?"

Mon insulte méprisante ne le toucha guère, on avait même l'impression qu'il s'y attendait. Il ne put s'empécher de remarquer ironiquement, en prenant un air amusé:

"Ah ! apparament, cela vous évoque plus que quelque chose"

A ces mots, mes lèvres tremblèrent et je le regardai maintenant avec une méchanceté non dissimulée. A cet instant, j'aurais voulu le tuer, après l'avoir fait souffrir en découpant ses petits membres de rat. Son lob d'oreille me scrutait bizarrement, ce qui augmentait encore plus ma colère contre ce fourbe, et je voulais, quant à lui, le découper soigneusement avec un petit canif, quelque chose de bien propre, sans effusion de sang. Puis, après lui avoir fait subir milles souffrances, les plus terribles et douloureuses, je lui planterais un pieu dans le coeur, pour percer son âme corrompue de poison.
J'étais devenue hargneuse et ces horribles pensées indésirées affluaient sans arrêt dans mon esprit, aussi morbide qu'inconcevable. Ma tête était devenue celle d'une démente, d'une folle, qui aurait égaré sa lucidité. Quand je pris conscience de mon état psychologique actuel, je ne me reconnaissais plus de tout. Au départ, cela me surpit, puis introspectivement m'affola. Ce mot "monolithe" avait fait resurgir des émotions fortes dans mon esprit, des émotions qui échappaient à mon contrôle avec facilité. J'ignorais pourquoi ma réaction était si subite et violente, mais cependant, je pris conscience, intérieurement, que c'était mal et que ca n'apportait rien de bon. Seulement de la souffrance et du malheur éternel.

Puis depuis cette hargne meurtrière je devenais paniquée. Cela se voyait nettement sur mon expression, je me pris le visage dans mes mains suantes et pleurai discrètement. Je ne savais pas d'où venaient ces larmes, qui sortaient, elles aussi, de nulle part.
Mon regard se posa sur le magicien, implorante, comme pour demander de l'aide après une terrible épreuve. Lui avait l'air de savoir exactement ce qu'il m'arrivait. Il s'approcha de moi en trois grandes enjambées, et me dis calmement comme on apaise un enfant apeuré

"Ne pleurez pas jeune femme, je vais vous expliquer. Votre esprit se voit troublé, et c'est tout à fait normal."

Ca voit m'apaisa, c'était comme mon père qui me consolait le matin après un cauchemar d'enfant. Me calmant, je l'écoutai alors encore plus attentivement
Il prit un air grave et déclara:

"Vous avez été victime d'un sortilège... le monolithe en question n'est pas une dalle ordinaire... vous avez du vous en douter. Quand la nuit est totale, il se met à emmètre une couleur bleutée qui ensorcèle tout les esprits égarés. Par malchance, ou peu être, par un peu trop de curiosité, vous vous êtes retrouvée à coté de cet objet magique. »

Il me regardait avec de la pitié, mêlée d’une tendre compassion.
Je restai ébahie, le regard vide, ne sachant quoi répondre. Cela me semblait si irréel, et je ne me rappelai pas m'être fait ensorceler, comme il le disait.
Voyant que je ne comprenais pas, il m'éclaira :

"Le souvenir d'un terrible cauchemar la nuit dernière peut être ? »
Le mot "cauchemar" me fit peur et je tressaillis de tout mon être. Effectivement, je me rappelai bien avoir fait un mauvais rêve et, justement, il m'avait étrangement troublé. Cependant, je ne l'avais jamais associé à un souvenir concret.
Je répondis d'une petite voix, peu convaincu de moi-même :

"Oui... je crois bien"

Mais je ne voulais pas croire en son histoire d'hypnose, et subitement, je me mis sur la défensive, me rappelant que cet homme était un inconnu, et que je n'avais aucune raison de lui faire confiance. Je repris d'une voie plus forte :

"Attendez !... Qu'est ce qui me fait croire que vous n'êtes pas un imposteur ? Je n'ai aucune raison de vous croire!"

Il me répondit en haussant lui aussi le ton de ses propos, me faisant paraître insignifiante :

"Quel toupet ! Je vous sauve de la mort et vous me traitez d'imposteur... Mesurez la chance que vous avez, impertinente ! Certains, à Tulorim subissent la même magie que vous, et eux, n'ont pas le privilège d'avoir quelqu'un pour les guider" Il se calma un petit peu: "Comprenez jeune fille, ces cauchemars détruisent littéralement des vies ! Si je ne vous en avez pas parlé, cet épisode vous aurez hanté pendant au moins cinq ans. La magie maléfique est toujours présente dans votre petit crâne en ce moment même !... Excusez-moi de ma soudaineté, mais il est vital que vous preniez conscience de ce fait. »

J’avais l’impression, que mon père me grondait en personne. Mais, il semblait, que l'homme essayait de me protéger de part ses propos méchants, bien que je fus terrifiée par ec qu'il me disait sur ce cauchemar.
Voyant que ma colère s'était effacée pour laisser place à un air affolé il reprit plus calmement, après un soupir:

"Jeune guerrière, je lis en vous comme dans un livre, votre cœur est bon...et peut être trop bon, voire même, pour vous critiquer, un peu naïf. Ne soyez pas tourmentée...je ne compte pas vous voler quoi que ce soit, d’ailleurs, je n’en vois pas l’utilité. Vous êtes pauvre comme un vieil aveugle."

Il émit un petit rire discret en cachant sa bouche du revers de sa main gauche, puis reprit en toute bonté :

"Comprenez, jeune fille. Je ne désire que vous aidez. »

Je restai, là, adossée au mur sylvestre, réfléchissant à tout ce qu'il m'avait dit.
C'est vrai, j'avais entendu parler de cette histoire de cauchemars dans la boutique de mes parents, des voyageurs venus de Tulorim paraissait horrifiés à l'abord de ce sujet. Les mots "fléau", "folie" ou "magie noire" revenaient souvent. Cela m'était sorti de l'esprit. Néanmoins, je ne voulais pas croire que ca m'était arrivé à moi, je trouvais ca absurde. Mais au fond de moi, quand je voyais ce grand magicien si sur de ses propos, ayant vécu et vu d'innombrables choses dans sa longue vie de vieillard, je savais qu'il avait raison. Comment pourrais-je débattre face à cet homme ? Je suis aussi ignare face à ce nouveau monde qui s'offre à moi, qu'un nouveau bébé tout droit sortie du ventre maternelle. Je ne connais que la culture de mon pays, tous les peuples régnant sur les vastes continents de Yuimen sont inconnus pour moi et j'ai tout à découvrir des innombrables magies de ce monde...
Je suis déjà condamné par une de celles-ci, et je n'ai aucun pouvoir pour les combattre. Contrairement à ce digne clown qui ne fait que guider les faibles vers la lumière.

Je me rendis compte de mon impuissance et fis une moue désespérée. Puis je le questionnai d'un air las :

"Vous dites qu'une magie obscure entrave mon esprit?"

Il était resté calme pendant que je considérai ses propos, comme une sorte de méditation face au malheur qu'il pouvait voir sur mon visage. Ma phrase soudaine le sortis de sa rêverie. Il répondit toujours aussi calmement

"Oui, mais il existe un moyen de vous libérer... écoutez moi attentivement. Je vais revenir aux sources du problème pour bien vous faire comprendre. "

Il racla bruyamment sa gorge et commenca son récit de conteur:

"La création de ces artefacts remonte à très longtemps. On ne sait à quelle époque ils furent édifiés. Etait-ce il y a 1000 ans ? 500 ans ? Aucuns indices présents sur ces artefacts ne peuvent nous l’indiquer. On sait seulement qu’autrefois ils regorgeaient de magie très puissante, et que maintenant, il n’en reste qu’un brin. Suffisant à déclencher, parfois, ce terrible fléau. Une légende raconte que ces objets furent crée pour la guerre. De puissants mages auraient eu la charge de construire des machines à tuer par la magie. Mais, ces objets de magies n’auraient pas été ordinaires En effet, ils permettraient de contrôler l'esprit des gens où de simplement les faire mourir dans d'atroces cauchemars, plus que réels. Personnellement, je ne crois pas en cette histoire, qui me semble trop banale. C’est juste l’explication qu’a donné l’opinion publique pour justifier la présence de ces étranges objets qui causent tant de mal.
"

Il prit une pause pour aller chercher une tasse de café dans l'autre pièce, puis en revenant, il déclara d'une voie appliquée:

"Ca, c'est la première partie de l'histoire, tu suis ?"

J'acquiesçais d'un hochement de tête, son récit me passionnait. De même, je trouvais cette situation étrangement ironique: j'étais allongée sur le lit, la couverture remontée jusqu'au cou, et lui me contait ses histoires qui m'hypnotisaient réellement. Cela rappelait, naturellement, la scène de l'histoire racontée à l'enfant pour s'endormir. Rien de significatif, mais simplement comique, avec une touche de complicité entre nous, qui avait été confirmé par le tutoiement qu'il venait d'employer.

_________________
Kaedas, guerrière humaine du peuple des dunes

Lor dund'ishim ahoumana lir kaedas


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 Sujet du message: Re: Les Habitations de la Ville
MessagePosté: Sam 3 Jan 2009 18:22 
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Inscription: Mer 31 Déc 2008 21:07
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Il reprit, après avoir avalé une grosse gorgée bruyante du liquide encore fumant:

Mais il faut que tu sache que dans l’histoire de Tulorim, ces reliques ont toujours été lieu de prières ou de recueillements dédiés à plusieurs dieux, et leur réel aspect magique n’a même pas été envisagé. Tout se passa de cette façon, jusqu'à ce que des personnes mystérieuses –c’est l’hypothèse que nous autres, magiciens, avons émis- arrivèrent à éveiller le peu de magie qu'il restait en ces artefacts. Mais même un petit brin puisé dans ce puits infini peut devenir énorme. Les étranges événements commencèrent il y a 75 ans et on ignore, aujourd'hui encore comment le secret de cette puissance a put être appris. Et surtout, comment il a put être réveillé. D’autres racontent simplement que le temps aurait déclenché une fuite dans le réceptacle. "

Il marqua une pause pour considérer toutes ces suppositions, en prenant un air songeur de vieillard qui prend la vie avec du recul. Je remarquai que comme moi il se posait plusieurs questions dont on ne peut pas répondre exactemment.
Intéressée par ce qu'il pensait lui, sage comme il était, je le questionnai subitement :

"Et vous, qu'est ce que vous en pensez ?"

Il considéra ma question avec méfiance, et répondit en fronçant ses épais sourcils gris :

"Je garde mon opinion pour moi, si tu le veux bien"

Il sourit, voyant que j'étais déçu de sa réponse qui ne m'apportait rien, mais me laissait encore plus dans le mystère. Puis, il reprit son histoire avec un peu plus de conviction, après avoir essuyé une tache brune de son breuvage, sur son petit bouc blanc.

"Bon, j'en viens maintenant à la situation d'aujourd'hui. Comme tu le sais peut être, à Tulorim, de nombreux habitants se plaignent de cauchemars, très fréquents et de somnambulisme qui dans certains cas, se voit meurtriers. Peu de gens connaissent l'origine du problème. Tu es une de ces personnes à présent… "

Cette dernière phrase me rendit fière, intérieurement. Et le fait qu’il alla me confier un secret, qui comme je le percevais, semblait important, me combla de joie. Or, rare était les gens qui m’accordaient une telle confiance, ce qui me fit être encore plus attentive. Il continua d’une voie douce, mais sérieuse :

« Mais le secret ne peut être dévoilé, car sinon, des gens inconscients pourraient aggraver les choses, sous le coup de la folie. C'est l'affaire des magiciens, et ça doit être réglé par des spécialistes...Du moins, c'est comme ca que nous autres le voyons. Mais vois-tu, il n'y a pas longtemps, nous avons découvert qu'une tribu de primitifs résistaient aux effets néfastes du monolithe. J'ai mené ma propre enquête. Ce fut très risqué, mais j'ai réussi à percer le secret de leur immunité. Ce peuple est très ingénieux, ils utilisent un petit saphir, collecté dans une de leurs mines, et le place à coté de la dalle pendant une semaine, bien enfouie dans la terre. Puis, quand la pierre est imprégnée de magie, ils la font résonner en donnant de petits coups secs avec un marteau. C'est un étrange rituel, il est accompagné de chants mystiques, d'étranges danses, et de sacrifices destinés à remercier le dieu qui les protège de ce fléau. Ces pratiques sont évidemment complémentaires, car en soit, elles ne servent à rien"

L'homme posa sa petite tasse d'argile bordée de coquillages, pour joindre le bout de ses doigts et parla, maintenant, sérieusement, sur le ton d'un savant présentant sa thèse:

"Ensuite, la pierre frappée canalise la magie en son centre géométrique, puis libère un intense flux de cette sombre énergie, sous la forme d’un son suraigu. Et, c'est ce surplus qui permet de faire saturer l’entité noire contenue dans le cerveau. En résumé, le fonctionnement de cette pratique peut se traduire par « soigner le mal par le mal ». Je ne peux pas t'expliquer réellement ce qui se passe car il te faudrait une connaissance approfondie en matière de sorcellerie. Mais en tout cas, le faite que ce peuple puisse subsister prouve bien que ca marche....Il faut alors espérer que ce remède fonctionne régulièrement, avec nous autres les hommes."

Je ne compris pas les derniers mots qu’il prononça dans sa tasse de café, et restai abasourdi par son explication, l'aspect scientifique de la résonnance m'échappait complètement, mais cependant, sa voie focalisait mon attention, j'aurais pu l'écouter éternellement. Je le regardai sans savoir quoi dire, d'un air émerveillé. Cette science de la magie, si vaste, me fascinait.

Voyant mon expression, il me rappela, avec prudence, le fait essentiel:

"Cependant, j’ai constaté que seul ces primates résistaient aux mortels effets secondaires, qui étaient advenus après mes expériences sur l’Homme."

Il avait dit « mortel » en émettant un petit toussotement, comme pour masquer cette révélation morbide, puis continua d’un œil scientifique :

« Je pense qu’une partie m’a échappé. J’ai peu être mal observé leurs gestes ? Il est aussi possible que leur organisme réagisse différemment du notre. Mais, scientifiquement, cela me semble peu plausible, étant donné que nous sommes tout deux : mammifères, vertébrés, bipèdes, et pourvus, à peu de choses près, du même volume crânien."

Tiraillé par ces suppositions, tout aussi subtiles les unes que les autres, il se gratta énergiquement la nuque, ramenant au passage quelques tresses blanchâtres sur son torse.

« Ma première tentative fut établie sur un nain de 30 ans, simple d’esprit, qui se plaignait de terribles cauchemars chroniques, lui faisant perdre toute lucidité. Après avoir tenté de le soigner, son état se dégrada, et il mourut, la cervelle déglinguée de l’intérieur…Je ne perdis pas espoir et enchainai sur une jeune humaine, qui accepta, pensant que, de toute façon, son sort était déjà scellé. Je pratiquai le remède, supposé guérir. A ma grande joie, et la sienne aussi, ses maux de l’esprit cessèrent, pour laisser place à une jeune femme vigoureuse, et avide de projets pour la vie. Mais, malheureusement, trois mois après mon remède, elle devint folle. Le sens commun la quitta et elle se trancha la gorge, respectant le rituel protocolaire de son peuple. Evidemment, je fus désespéré, me blâmant sans cesse et me sous-estimant, au point de me sentir inutile dans ce monde si injuste. »

A ce souvenir, il afficha une mine d’homme déprimé, ce qui me rendit triste, moi aussi. En effet, depuis le début de son récit, je suivais instinctivement ses sentiments et expressions, comme un gamin, complètement absorbé par l’histoire de son orateur paternelle. J’en avais même oublié que j’allai surement être son prochain cobaye. Subitement, ses yeux s’éclairèrent et il déclara sur un ton plein d'espoir:

« Mais tiens toi bien, après avoir recommencé quelques expériences, sous une pulsion de motivation, je compris deux choses de la plus haute importance. Deux faits logiques qui ne m’avaient même pas effleuré l’esprit :
Premièrement, la résistance aux effets secondaires dépend de l’âge,et concrètement, de la puissance physique du cerveau. Ainsi, un vieillard sera emporté par la faucheuse comme une feuille morte, en une triste fin d’automne. Alors qu’une jeune personne, dans la fleure de l’âge résistera plus facilement.


Il marqua une petite pause, après cette tragique comparaison florale, me laissant, une fois de plus considérer son observation, et reprit son énumération avec enthousiasme, comme s’il perçait les plus profonds mystères de l’existence :

« Deuxièmement, elle dépend de l’intelligence de la personne concernée. C’est le parallèle entre la mort rapide de ce nain, plutôt idiot et simple d’esprit, et de la jeune femme intelligente qui me fit supposer cela. Par la suite, mes autres cob...patients me l'ont confirmé pleinement"

"Néanmoins, il vous faut savoir que les cas de folie extrême due à ces cauchemars, ne sont pas si fréquents. Certains sont juste gênés dans leur vie quotidienne, ou d'autres, même, ne subissent ce mal qu'une seule fois. En effet, l'état de la personne touchée se base en fonction du comportement de la magie. Cela dépend de, si elle s'installe, vile et sadique, ou si elle est juste passagère dans l'esprit."

Il me laissa perplexe par ses explications. Comment la magie pouvait décider par elle même ? Etait-ce une force vivante, capable de mener ses propres décisions ?
Je ne cherchai pas plus loin dans les explications du magicien qui me troublaient grandement, et me remis à écouter son récit, qui me concernait par la suite.

"Tout ça, jeune fille, pour que tu prennes pleinement conscience de ce qui t'arrive, et de ce qui t'attend...Mon caractère altruiste ne peut m'empêcher de t'aider, tu as toute la vie devant toi !"

Il prit un air désespéré, qui me parut légèrement exagéré, comme si j'étais devenue un membre précieux de sa famille, puis me dit:

"Je veux t'aider... te sauver...te remettre sur la voie d'une vie saine et joyeuse"

Je baissai la tête, en guise de remerciements, touchée par ses mots qui me firent chaud au cœur, et me remontait le morale, en ce moment au plus bas. Lui, retira son masque de compassion pour laisser soudainement place à un air grave:

"Mais, en ce qui te concerne, tu as été touché à coté de la source de magie. Tu te doutes donc que ton esprit n'a pas pu être épargné par ce fléau...Cependant, une personne ordinaire ressort déboussolée d'une hypnose comme celle que tu as subie. Donc, par conséquent, je te crois capable de subir l’expérience, tu es assez forte psychologiquement."

Il marqua une pause, me considérant avec une grande attention. Je ne savais plus quoi penser, toutes ces révélations m’avaient fatigué. Bien que j’eu entendu des propos importants sur le sort de mon destin et mon futur état mental, je ne pensais à présent qu’à manger. Je grimaçai aux gargouillements de mon estomac, et ce creux qui me rongeait l’organisme ne me donnait pas le cœur à poser les questions ordinaires d’un être humain en péril. Tel que : Vais-je mourir dans d’atroces souffrances ? Ô Yuimen veut-tu me bannir de ta terre ? Me suis-je mal comporté ? Pourquoi diable suis-je damnée ? Non, rien de tout cela, seulement ma faim.
Je m’apprêtai à lui demander poliment un modeste repas, mais une voie joyeuse de jeune femme le fit à ma place :

" Papa ! Je pars sur la place du village, vendre les baumes que j’ai préparé. N’oublie pas de combler sa faim, elle doit être affamée ! "

Je souris à cette demande qui m’arrangeait beaucoup. Le vieil homme, lui, ne fit pas attention au rappel de sa fille. Ce fut juste au moment où la porte claqua en un grincement de manoir qu'il émit, sans même se retourner, un faible grommellement, comme pour dire qu'il avait entendu et compris. Son inattention me désappointa, au point que mon sourire s'évada de mes lèvres, tel un rapide courant d'air.

"Je te demande donc d'être sur de toi" me dit-il, comme si la demande de sa fille n'avait jamais existé.

Avec une peine non dissimulée, m'efforçant de ne plus penser au besoin nutritif naturel que mon corps réclamait désespéré, je donnais la réponse que Zoan attendait impatiemment.

"J'estime ne pas avoir le choix..." déclarais-je d'une voie monocorde.

Il parut satisfait de ma réponse et sortis précipitamment. Quand il fut hors de vue, il me lâcha, après avoir émit un petit rire étouffé

"Tu estimes bien, petite"

(Pourquoi rit-il ? On parle de mon destin là...) pensais-je, froissée à l'idée qu'on puisse parler, avec humour, d'un dilemme où la vie de quelqu'un est en jeu.

Il revint près du lit, et posa un petit saphir bleuâtre sur la table de nuit, la pointe dans ma direction.

"Regarde ! Tu n'en verras qu'une seule fois dans ta vie. Je l'ai volé dans leur réserve, au plus profond de leurs mines. Ca ne fut pas évident et je ne m'en suis pas sortis indemne. A croire que ces petites bêtes sont coriaces"

Il me montra une longue cicatrice sur son torse, longue de vingt centimètres. Puis après avoir remis sa longue robe en place, il déclara ironiquement:

"Tu as eu l'occasion de te battre avec un de leur mercenaires toi aussi... N'est ce pas ? Tu as donc pu te rendre compte que les voyageurs égarés sont bien accueillis"

Là encore il rit d'un sujet morbide. Ce qui me glaça les os et me fis grimacer, de plus en plus convaincue qu'il mentait sur son caractère altruiste.
Puis, enfin, il me proposa un repas que j'estimai avoir bien mérité, et me dit que mon repos prendrait deux ou trois semaines à peu près. D'après lui, dans mon état, je ne pouvais en aucun cas subir son expérience. Ce fait me fit tressaillir, et je ne voulus pas m'imaginer pourquoi.

C’est ainsi que je restai chez cet étrange magicien et sa fille pendant quelques temps. Mes blessures se remettaient rapidement, mais je n’étais nullement pressé de partir. En effet, j’étais nourris, logée et avait à portée une bibliothèque bien garnie. Grâce à mes parents, qui m’apprirent tardivement à lire et écrire, ainsi qu’aux longues journées que je passais le plus souvent au lit, ces livres m’enseignèrent une quantité non négligeable de connaissances. J’en appris un peu plus sur la « géopolitique de Yuimen» -tel était le nom de l’ouvrage-, la multitude de races existant dans le contient me surprit grandement. De même que le fait de rencontrer des personnes différentes me faisait, dorénavant, encore plus peur. Comment ne pourrais-je ne pas être terrifié à l’idée de voire un « nain », ou un « hobbit ». Un peuple composé d’homme de petite taille ! Ce n’était pas concevable dans mon esprit, mais je savais éperdument que je serais confrontée à ces individus, dans mon futur voyage.
Aussi, je lus bon nombres de contes, qui parlaient de légendes et de mythes du continent. Ce type de livre me fascinait dans mon enfance, il me permettait, dans mes moments les plus sombres, de m’évader, de me laisser porter par le courant de l’imaginaire, pour oublier le réel et m'immerger complètement dans un autre monde, ou dans une utopie heureuse. J’essayai, de même, d’entreprendre un livre scientifique, qui parlait de la courbure de l’espace-temps par déformation de la matière ou de la magie sombre. Je n’en compris pas grand-chose, et Zoan ne m’expliquait guère que par des vagues grognements agacés et incompréhensibles qui se terminaient par un « mmh…ce n’est pas à ta portée Kaedas » ou « Il te faudrait étudier, pendant longtemps, les arcanes secrètes des archives de Kendra-kar ». Finalement, je me vengeai sur les livres d’herboristerie de Vénus –c’était le nom de la jeune fille habitant la maisonnée- , assez simples à lire, et composés de beaucoup d’images de plantes: Roses ornées de taches vermillon, petites fleures de Lys blanche et fragile, Chardon bleu d'azur maîtresse de la montagne, fleures de magnolia d'une vif couleur écarlate ou Neldona, merveilleuse plante géante du désert, donnant des dames jaune vifs, de la couleur du soleil. … autant de teintes si belles à regarder, que de formes complexes de feuilles ou de fleures.

Quand Vénus ne travaillait pas au marché de Tulorim je lui parlais longuement, elle avait 19 ans, et c'était une fille assez simple d'esprit. Elle ne se tracassait pas du monde qui l'entourait, et vivait enfermée dans sa passion pour la nature et la médecine par les plantes. Elle allait souvent en forêt, récolter les ingrédients nécessaires à un de ses nouveaux élixirs. Souvent, elle me les montrait avec enthousiasme, m'expliquant dans le plus fin détail, comment fonctionnait ce type d'être florale, ou ses vertus thérapeutiques précises.
Elle me rendait heureuse. Les longues conversations qu'on entretenait, elle assise sur mon lit, et moi sous la couverture, riant comme une fillette, me faisait beaucoup de bien. Nous parlions de tout et de rien, je lui racontais mon ancienne vie dans les dunes et elle sa vie à Tulorim. Elle me contait sa vie amoureuse et sexuelle avec des émotions, souvent poussées aux extrêmes. Puis, dans une complicité féminine, je lui faisais part de mes nombreuses expériences pour la conseiller du mieux que je pouvais. Elle les recevait avec une grande attention. Ce sujet avait l'air de l'intéresser, plus que tout. J'allais même à lui faire remarquer ironiquement son goût pour les plaisir charnels.
D’autre part, quand mon esprit se voyait tourmenté et que je devenais méchante, froide et agressive, elle était tout le temps là pour me soutenir, pour me dire que je serais bientôt guérie. Bien que Vénus conaissais parfaitement le mal qui m'habitait, parfois, je l'effrayais plus que tout. Des pulsions d'agressivité survenaient dans mon esprit sans prévenir. Je rejetais sa compagnie, la traitant de tous les noms, criant comme une démente contre cette personne innocente. Et cela me faisait beaucoup de mal. Je lui répétais sans arrêt, honteuse, que ces moments échappaient à mon contrôle, que c'était à cause de l'entité noire qui rodaient, intrépide, dans mon âme.
Mais Vénus me soutenait encore plus après ces durs épisodes, insensibles à mes injures. Cela me toucha beaucoup, et elle devint une amie chère. La première qui n'appartenait pas à mon peuple. Quand je lui confiai ce secret et elle me répondit, très sérieuse, que l'amitié allait au delà des cultures.

Zoan s’absenta quatre jours après mon installation, justifiant son départ par quelques « affaires de la plus haute importance ». Puis il revint deux semaines plus tard, le visage orné de cernes violettes, fatigué, courbé tel un vieillard avec sa canne et paraissant plus vieux que d’habitude. Vénus fut très inquiète à son sujet mais s’abstint de lui poser trop de questions indiscrètes à propos de son mystérieux voyage, surement périlleux.

Quand mes forces revinrent enfin, après deux semaines de repos sur mon lit et quatre jours de remise en forme intensive, programmés en longues randonnées à pied ou à cheval, en services de toutes formes dans la grande Tulorim et en entrainements personnels au sabre, il me proposa de faire l’expérience pour anéantir le mal qui me rongeait. Non sans une certaine crainte, j’acceptai, prenant mon courage à deux mains.

_________________
Kaedas, guerrière humaine du peuple des dunes

Lor dund'ishim ahoumana lir kaedas


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 Sujet du message: Re: Les Habitations de la Ville
MessagePosté: Mer 4 Mar 2009 10:19 
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"Hum hum" fît-il alors qu'il montait les marches.

Nous arrivions dans une sorte de boudoir, peut-être une antichambre, sur lequelle donnait deux portes. La première, en bois, donnait l'impression d'une porte classique de maison, quand à l'autre elle semblait bien plus solide mêlant le bois et le métal en des formes obscures et certainement malsaines si on y jetait plus qu'un coup d'œil.

"Pourquoi m'avoir interroger si vous saviez déjà que c'était bien le prêtre Idilus qui m'avait envoyé."

"Il y a des choses que l'on ne peut savoir en posant des questions." fit-il en traversant la porte donnant dans la maison.

"J'ai peur de comprendre la portée de vos paroles... Vous voudriez dire que vous m'avez interrogé alors que j'étais inconscient ?"

(J'en était resté cloué sur place
Il aurait fouillé mon inconscient, scruté mon âme, découverts mes plus noirs secrets... si cela est possible il faut que je sache comment...)


"Je ne vous ai pas interrogé dans le sens premier du terme, mais ne soyons pas tatillons sur les mots, je me suis simplement assuré que vous n'étiez pas venu pour une autre mission, et je crois en avoir eu plus que confirmation."

Prenant quelques instants pour remettre sa chemise il s'assit dans un siège en me faisant signe de l'imiter.

"Prenez, mettez vous à l'aise."

"Je crois que vous vous méprenez si vous pensez que votre intervention est triviale" fis-je en prenant place.
"Et j'avoue que je n'apprécie pas trop ce genre d'opération sur ma personne. Même si comprends la nécessité d'une telle chose, cela ne me plait pas."


Me regardant à me transpercer il me répondit

"Cela ne me touche en aucune façon, votre intégrité n'est rien comparé à ma sécurité, surtout quand il s'agit de quelqu'un qui s'introduit en douce chez moi.
Mais laissons cela au passé et concentrons nous sur l'avenir.
Il semblerait que père Idilus vous ai aussi envoyé chez moi pour apprentissage et..."


"Je vous arrête tout de suite mais il m'a envoyé chez vous pour vous apporter un colis, et avait un autre nom pour ce qui est de mon apprentissage."

"Il me l'a écris noir sur blanc dans le colis que vous m'avez apporté, il s'agissait peut-être là d'un test, je ne sais comment ce vieux prêtre réfléchis. Quoiqu'il en soit votre cas peut me sembler intéressant."


(Quel condescendance... Heureusement qu'il ne voit pas dans mon esprit maintenant, car il pourrait y voir toutes les tortures que je lui infligerai bien volontiers, il verrait quel goût à son âme quand elle sort petit à petit par tous les ports de son corps... Mais il va devoir attendre pour connaitre ce mystère.)


"Vous un professeur ? Excusez mon étonnement, mais je ne sais pas si vous êtes tout à fait qualifier pour ce travail..."

Marmonnant quelques mots il se mis sur ses pieds à une vitesse fulgurantes et de longs fils noirs s'élancèrent de derrière lui pour me retenir sur mon fauteuil, me resserrant de plus en plus.

"Vous semblez oublier que vous n'êtes rien ni personne... Laissez moi vous le rappeler encore une fois..."

"Je vous brulerais en enfer plutôt que d'écouter vos leçons, vous gouterez un jour mon châtiment et alors vous saurez..."

Les fils se serraient de plus en plus et mon souffle se fît plus difficile

"... votre âme sera à moi.."


Le noir menaçait à nouveau de m'emporter.
(Pas cette fois, je ne me laisserais pas avoir une seconde fois..)

Me concentrant du mieux que mes forces me le permettaient encore je fouillais mon cerveau pour me souvenir l'incantation...

Le fluide magique commençait à se faire sentir tout le long de mon corps, me faisant vibrer alors que mon souffle était difficile, mais je tins bon et la magie se libéra sur les fils.

Quelques fils se coupèrent libérant ainsi un peu ma poitrine me donnant quelque inspirations supplémentaires, mais le reste des fils était toujours là résistants à ma pauvre attaque... Il était trop fort...

(Nooonnnnnn.......)

Le noir à nouveau.

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 Sujet du message: Re: Les Habitations de la Ville
MessagePosté: Mar 28 Avr 2009 18:38 
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Nouveau Chapitre.
Chapitre 2 : Inititiation.


Khal s’était levé tôt ce matin là, alors que pourtant, il n’avait rien à faire. Absolument rien. Le Sang Pourpre devait attendre midi pour revoir l’homme en vert. N’ayant pas grand-chose de plus à faire, il se rendit à la crique. Avec un peu de chance, il trouverait des débris précieux apportés par la tempête et pourrait les revendre. Le garçon laissa 5 Yus dans une boite. C’était sa donation du jour. Un petit compteur en face des boites se modifia. Pour le moment, c’était lui qui avait donné le plus d’argent … Normal, il était le premier levé. Le fils Francerf avança un peu plus dans le couloir et regarda le panneau des gains « De tout le temps ». La donation la plus élevée était de 45 Yus. Déjà … La plus faible était de 5 Yus. Autrement dit, lui. Le suivant était à 8. C’était Relan, celui qui n’avait pas trouvé de job. En tout cas, pas au marché.

Khal enfila la seule pièce d’armure qu’il avait, une chemise en cuir protégeant des attaques les plus simples. Le Sang Pourpre boucla sa ceinture et après y avait passé un coup de chiffon afin d’enlever les quelques poussières de l’acier fit entrer son épée courte dans son fourreau. Il affectionnait particulièrement cette arme. De tous les fils Francerf il avait été le premier à pouvoir garder avec lui son arme. Et de cela, il était plus que fier. C’était peut être ce qui l’avait fait détester des autres : le fait qu’il soit meilleur. Finalement, les héros sont peut être plus jalousés qu’adulés quand on y réfléchit …

La porte du manoir s’ouvrit et Khal la franchit sans un bruit, il la repoussa pour ne pas laisser entrer d’intrus. A une heure si matinale peu de gardes étaient réveillés et ceux qui l’étaient somnolaient encore un peu …Ah … Si Malik savait ça … Le Sang Pourpre traversa les rues toujours avec sa capuche, la pluie était fine et peu dérangeante et le vent s’était calmé. Finalement, cette tempête n’aurait pas duré autant de temps que prévu. Le garçon, sans y penser passa près de la taverne d’Hagartt. Les volets étaient fermés, et aucun bruit n’en émanait … Aucun hormis les ronflements d’un ivrogne à côté de la porte, à l’extérieur. Ses moustaches se soulevaient et frémissaient chaque fois qu’il expirait son air. Khal passa son chemin, la crique était proche.



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Khal Francerf, Humain, Rodeur


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 Sujet du message: Re: Les Habitations de la Ville
MessagePosté: Dim 7 Juin 2009 01:01 
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Localisation: Alentours de Kendra Kâr
« Assez ! »

J’avais frappé du poing sur la table, faisant sursauter un moment la source de mon énervement. La soupe grumeleuse qui stagnait, fumante, devant moi, avait plus frémi sous l’onde de choc, plus que ce que la vieille rombière décharnée me faisant face sous le coup de la surprise. Elle n’était décidément plus bonne qu’à donner de déplorables et tremblants discours d’une voix chevrotante témoignant de son âge avancé, décrépie qu’elle était. Elle avait l’habitude de mes brèves sautes d’humeur à son égard, et ne se laissait plus impressionner par mes manifestations de colère. C’en était consternant. Bien vite, la vieille peau reconcentra sur moi ses petits yeux globuleux cernés de rides profondes et nombreuses, fronçant ses sourcils blanchâtres épars. Je levai quant à moi les yeux vers le sombre plafond de ma masure : j’allais encore avoir droit à une réprimande.

« Je t’ai déjà dit de ne pas parler comme ça à ta mère, Selen. Tu devrais plus prêter attention à ce que je te dis ! »

Une quinte crachotante de toux emporta celle qui me considérait comme son fils dans une grimace répétitive et éructante de postillons glaireux. Tout à fait charmant… Le débris d’humaine ne savait guère plus faire de longues phrases sur un ton condescendant, à son âge avancé. Tant mieux, en quelque sorte, bien qu’elle fut tout aussi irritante qu’auparavant : la longueur des phrases s’étant petit à petit fait remplacer par sa voix de plus en plus criarde et hésitante. Mes yeux d’émeraude revinrent vers elle alors qu’elle reprenait contenance, toussotant dans sa main comme pour récupérer sa voix fanée depuis des années…

« Tu as un don, Selen, et tu le gâches à rester dans des lieux de soudards. Tu vaux mieux que ça, ils ne sont pas dignes de toi ! »

(Et toi, la vieille, tu crois être digne de moi, toi qui n’a pas su garder l’homme qui t’aimait à tes côtés ?)

Elle m’exaspérait. Tous les soirs j’avais droit à la même rengaine, aux mêmes sermons. Elle radotait de plus en plus, la sénile déclinante. Ses remarques n’avaient jamais eu d’autre effet sur moi qu’un sourire faussement amène, qui exprimait clairement l’intérêt profond que j’exprimais pour ses dires dénués de sens pour moi. Quelles leçons avait-elle à me donner, après tout ? Elle était ravagée, seule, vieille, incapable de survivre d’elle-même dans une ville sombre qui ne lui prêtait aucune attention. Contrairement à elle, vivant sur les rentes d’un passé amoureux déçu et déchu par un abandon lâche et lointain, j’avais trouvé ma place dans la cité. Une place humble, peu gratifiante et intéressante, mais ça n’allait plus durer… C’était une transition, en attente d’un nouveau départ… Peu importe le temps que ça prendrait encore, là n’était pas l’important… Ma vie passerait de toute façon moins vite que celle de cette femme chitineuse. Je reportai mon attention vers elle. Elle continuait toujours à ressasser les mêmes plaintes incisives, si bien que je ne les entendais même plus. J’abaissai mes yeux vers la soupe. Les grumeaux de mon potage me paraissaient plus esthétiques que sa face cramoisie par les dégâts du temps. Inspiration, expiration, le repas était froid…

En un soupir, je fus debout. Sans doute que la vieille protesta, me montrant de ses doigts tordus, puis se levant de toute sa droiture déviante pour m’intimer de me rasseoir pour respecter le repas qu’elle avait fait. Qu’importe, je ne l’écoutais pas… En cinq pas, je fus dehors, dans la rue, laissant ma vieille mère derrière la porte que je venais de claquer.

Comme tous les soirs…

_________________
- Selen Adhenor -


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 Sujet du message: Quitter la ville
MessagePosté: Jeu 23 Juil 2009 14:28 
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Quitter la ville.


- Quartier riche de Tulorim. Un attroupement autour d'une maison en feu. Soudain, une rumeur envahit la foule. Un jeune homme vient de s'extirper tant bien que mal des flammes. Il n'a pas l'air très blessé. Mais une expression de haine indescriptible lui balafre le visage. -



Artémis avait réussi à s'en sortir sans trop de dommages. Pour le moment il se sentait comme drogué; incapable de ressentir la moindre tristesse pour la mort de ses parents, mais dopé par l'adrénaline et par une haine sans nom à l'encontre de l'homme en armure noire. Il n'avait pas de temps à perdre et il le savait. Les trois hommes avaient des chevaux et devaient déjà être loin, mais son oncle Tyriel lui avait appris comment pister quelqu'un. Il marcha vers la foule, qui eut un mouvement de recul, et cria :

-Quelqu'un a-t-il vu partir trois hommes à cheval ?

Les gens remuaient la tête. On aurait dit qu'ils avaient peur de lui adresser la parole, comme si ils se trouvaient nez à nez avec un revenant... Bon. Il faudrait faire autrement. Artémis s'avança et traversa le groupe. Soudain quelqu'un lui saisit le bras. Il se retourna. C'était un petit vieux rabouggri. La canne en bois sur laquelle il s'appuyait paraissait moisie et prête à éclater à tout instant. Un de ses yeux était d'un blanc laiteux. Mort.

-Moi j'ai vu tes hommes! Oh oui oui, ils ont mis le feu en lançant des torches, et ils sont partis vers le marché!


Sa voix onctueuse coulait comme un filet d'huile. Cette voix et le sourire hypocrite qu'il arborait, révélant ainsi ses dents déchaussées et pourries, donnait la nausée au jeune homme.

-Une petite récompense pour une votre serviteur, monseigneur ? Hihii...

-Lâche moi, vieillard.

Artémis fit un brusque mouvement du bras et l'autre lâcha prise.

-Sale ingrat ! Petite ordure ! Tu ne vaux pas mieux que tes parents !

Il s'éloigna sans se retourner. Bien. Le marché. Cela signifiait probablement que les chevaliers étaient partis vers l'ouest. A l'ouest il y avait Exech. Une ville de brigands, rien d'étonnant. Il les suivrait donc jusqu'à Exech. Mais d'abord, trouver des vivres. Il tourna à gauche au coin de la rue, puis plus loin à droite, et arriva devant la maison d'Annabel. Annabel était la fille qu'il fréquentait depuis quelques mois. Il frappa à la porte, trois coups secs, et attendit un peu.
*Dépêche toi...*

Annabel elle même vint lui ouvrir. Tant mieux.

-Artémis ! Comment va ta famille ? Oh, tu as du sang sur le visage ...


Sans lui adresser un mot, il l'écarta de son chemin et entra dans la maison, se dirigeant directement vers les cuisines.

-Ton père est ici ?


-Non, bien sûr... Mais que t'es t-il arrivé, as-tu besoin de soins ?

Il ne lui répondit pas. Il ouvrit la porte des cuisines. Des domestiques se trouvaient là. Ces esclaves n'avaient pas leur mot à dire. Il en saisit un par le col.

-Donnes moi des vivres pour cinq jours. Fait vite.


-D'accord messire, comme il vous siera.

-Artémis, s'il te plait! Parle moi! Que se passe-t-il?

Il se retourna vers elle et tenta de prendre un air amical.

-Une affaire à régler. Je reviendrai bientôt. Ne t'inquiète pas.

Le domestique lui apporta un sac en toile plein à craquer, avec une lanière pour l'enfiler sur le dos.

-Voilà messire, j'ai mis un jambon sec, une grosse miche de pain...

Artémis saisit brutalement le sac et s'empressa de quitter la pièce sans écouter.

-C'est bon. Je verrai bien ce que tu as mis.


Arrivée à l'entrée de la demeure, Annabel se mis devant la porte. Elle pleurait. Il soupira.

-Arty...

Il se pencha et lui donna un baiser.

-A bientôt, ma douce.

Il la poussa et sortit sans plus attendre. Direction le marché.

_________________
Artémis Balthazar Maerlin, Mage


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 Sujet du message: Re: Les Habitations de la Ville
MessagePosté: Lun 10 Aoû 2009 02:31 
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[Depuis les ruelles]


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Lorsqu'enfin, presque une demi heure plus tard, l'homme ressortit de chez lui, Rasliak put mettre son plan en action...

Attendant que l'homme ait remonté une bonne partie de la ruelle pour plus de sécurité, il s'accrocha à la toiture, calant ses pieds sur le mur de la maison d'en face... La descente était longue dans cette position, mais sans corde pour descendre en rappel, Rasliak ne voyait pas d'autre solution... Au bout de quelques minutes, il parvint à se placer à coté d'une fenêtre aux allures fragiles... Pas de serrure extérieure, c'était la base de la sécurité... Qu'à cela ne tienne, la ruelle était déserte: le jeune homme asséna quelques coups de coude au verre, qui finit par se briser sous les impacts répétés...

Dégageant avec prudence les éclats de verre qui gênaient sa progression, le jeune voleur put s'introduire dans la maison...
La pénombre qui régnait dans l'habitation accentuait l'immoralité de l'acte qu'il était en train de commettre... Mais bon, la morale passait après les considération d'ordre vital telles que l'argent... La pièce par laquelle il était entré empestait le renfermé et c'était sans doute possible une sorte de cagibi. Un rapide coup d'œil lui suffit pour comprendre que rien de précieux ne s'y trouvait, et il se déplaçât en silence vers la sortie... La porte grinça lorsqu'il l'ouvrit, et le jeune homme retint son souffle... Il lui avait semblé entendre quelques chose... Il tendit l'oreille...

Chéri? Chéri, c'est encore toi? La voix était faible, venant sans doute du premier étage...

Rasliak maudit sa bêtise! Pas une seconde il n'avait envisagé le fait que l'homme ne vive pas seul. À présent, il lui fallait se débarrasser de la femme avant qu'elle ne l'aperçoive... Il entendit ses bruits de pas dans les escaliers: sans doute venait-elle voir la cause du bruit qu'elle avait perçu... Se mouvant avec silence, le jeune voleur se plaça dans l'ombre sur le côté des escaliers. Il saisit au passage un vase qui trônait sur un petit buffet, et s'accroupit dans la pénombre...

La femme surgit quelques secondes plus tard, balayant le hall du regard... Elle n'avait pas gravi toutes les marches, et sa tête dépassait à peine du haut de la rambarde... Rasliak se releva soudainement le vase en main, avant de l'abattre violemment sur le crane de la jeune femme. Elle n'eut pas le temps de voir autre chose qu'une ombre se penchant brusquement sur elle avant de s'écrouler, sans connaissance, tandis que les débris du vase s'éparpillait sur le sol autour d'elle... Un léger filet de sang commença a couler sur le sol, et Rasliak s'empressa de s'assurer qu'elle respirait toujours... Il avait assez d'un mort sur la conscience, sans avoir besoin de rajouter celle d'une innocente...

(Voilà, elle devrait en avoir pour quelques heures...)

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Le jeune voleur resta silencieux quelques secondes de plus, guettant l'éventualité d'un troisième résident... Mais le calme semblait avoir repris ses droits sur l'intérieur de la maison... Il se remit en mouvement, après avoir enroulé la femme dans un tapis qui recouvrait le plancher devant les escalier, et l'avoir bâillonnée avec un morceaux de sa robe... Au moins si elle se réveillait, elle aurait du mal à aller bien loin....

Fouillant méticuleusement chaque vases, pots, tiroirs et autres cachettes éventuelles, le jeune homme parcourut l'étage supérieur en quelques minutes à peine... Il trouvait quelques babioles sans valeur ici et là, rien qui ne vaille la peine qu'il avait pris pour entrer... Quelques pièces trainaient sur un meuble en bois, qu'il empochât sans même les compter...

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En entrant dans la dernière pièce de l'étage, il comprit qu'il était dans la chambre... En passant devant un miroir, il réalisa qu'il ne ressemblait pas à grand chose, et il se dirigea vers l'armoire qui occupait un bon tiers de l'espace disponible....

Décidément, ces gens n'étaient pas très fortunés...

(Bah, qu'importe... Comme ça je me fais la main avant d'attaquer des trucs plus sérieux...)

Ouvrant l'armoire, il parcourut rapidement la garde robe des propriétaires, et finit par débusquer une capuche et un nouveau haut de tunique noirs... De simples vêtements, mais en bien meilleur état que les siens... Il se changea rapidement et noua son ancien haut afin d'en faire un sac providentiel...

(On sait jamais, des fois qu'il y ait plus de trucs de valeurs en bas... Un sac, ca peut toujours servir...)

Il ressortit de la pièce et se dirigea vers les escaliers... Par prudence, il utilisa un pantalon prit dans l'armoire pour ligoter la femme dans son tapis, afin de l'immobiliser définitivement... Mieux valait s'assurait qu'elle n'aille pas appeler à l'aide quelques minutes seulement après qu'il soit parti.

Descendant les escaliers, il déboucha dans une large pièce mal éclairée, sans doute la salle principale... Il la parcourut rapidement des yeux, et son regard s'arrêta sur un coffre placé dans un coin. Un lourd cadenas en verrouillait le contenu, et il n'avait pas d'outils avec lui... Il se mit en quête d'un marteau ou de quelque chose de lourd, et revint quelques minutes plus tard avec une collection de casseroles en fonte et plusieurs chiffons... Enveloppant l'une d'entre elle avec les morceaux de tissus afin d'atténuer tout bruit, il frappa avec violence sur le cadenas, qui ne broncha même pas sous l'impact... Le manche de la casserole par contre, se plia dans ses mains...

(Bah! Camelote... Il me faudrait un truc plus costaud...)
Il s'aperçut alors que la salle principale semblait organisée autour de la cheminée, sur laquelle trônait une paire d'épée à deux mains joliment polies...

(Et bah wala comme disait mon grand-père Elvis... Il suffit de demander... Bon, on a du faire plus fin et subtil dans le genre cambriolage, mais je débute, alors pour le crochetage, on verra plus tard...)

Empoignant l'une de des armes, il la leva au dessus de sa tête et asséna quelques coups sur le cadenas, qui finit par céder, lui autorisant enfin l'accès au coffre.

(Teigneux comme bestiole ce machin... Mais bon, j'l'ai eu... voyons voir c'que ça cachait...)

Il ouvrit le coffre pour se retrouver nez à nez avec une collection de bijoux... dont la plupart semblait parfaitement faux. Et sans valeur.

(Bordel, mais y'a vraiment rien de valeur ici? C'est pas possible, ils sont encore plus pauvres que moi ou quoi?! )

Il prit néanmoins une bague qui avait attiré son regard, sans savoir si elle valait réellement quelque chose... Dans le pire des cas, il pourrait toujours la refourguer à un commerçant sur le marché aux puces... Il finit par l'inspection d'une pièce qui ressemblait à un bureau de travail, comptant pour seul mobilier une grande table recouvert de paperasse, une chaise et des étagères mal en point ou trônaient quelques livres poussiéreux...

(Qu'en voilà, des lecteurs assidus... vu la couche de poussière qu'il y a là, c'est pas derrière les bouquins qu'ils planquent leurs trucs précieux...)

S'approchant du bureau, il parcourut rapidement les documents étalés en désordre à la recherche d'un quelconque parchemin de valeur... Il ne savait pas vraiment ce qu'il cherchait, et `ne savait pas non plus s'il saurait quand il l'aurait trouvé...

La plupart des feuilles étaient des reconnaissance de dettes et des lettres à divers créanciers... Rien de bien palpitant... Ni d'utile...

Il était frustré d'avoir passé autant de temps à planifier cette soirée pour un résultat si décevant... Certes, il s'agissait de son premier cambriolage, mais tout de même, une bourse remplie aurait apaisé avec beaucoup plus d'efficacité les semblants de remords qu'il éprouvait... Jetant un œil sur l'horloge au milieux de la pièce, il réalisa qu'il était beaucoup plus tard qu'il ne le pensait. Prudence était mère de sureté, mieux valait ne pas rester ici à attendre le retour du propriétaire... Il serait déjà suffisamment surpris de retrouver sa femme enroulée dans un tapis sans avoir besoin en plus de tomber nez à nez avec l'auteur du forfait...Il déverrouilla rapidement la porte principale qu'il entrouvrit afin de s'assurer que la ruelle était toujours déserte... Et effectivement, il n'y avait littéralement pas un chat en vue...
Jetant un dernier regard sur la pièce mal éclairée qu'il quittait, il se glissa dans l'ouverture de la porte pour disparaitre dans la nuit... L'air frais de l'extérieur sentait presque bon en comparaison de l'odeur de renfermé de l'intérieur de la maison, et ce malgré l'humidité de la rue...
Sans perdre de temps, le jeune voleur se dirigea vers le centre ville. À partir de la taverne, il retrouverait aisément la maison vide qu'il occupait illégalement pour l'instant...

[Vers les ruelles]

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Dernière édition par Rasliak le Jeu 13 Aoû 2009 08:48, édité 4 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Habitations de la Ville
MessagePosté: Lun 10 Aoû 2009 20:43 
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« Oui, je sais mon amour...Il est l’heure. Va mon tous doux, va et laisse tes pulsions te guider comme à chaque nuit de pleine lune. Va et reviens-moi vite. Etanche ta soif pour calmer tes pulsions. Ô mon terrible frère, va vite et reviens moi apaisé…Va maintenant, et déchaine ta fureur… »

Un grognement se fit entendre et dans un souffle, la porte de la luxueuse chaumière se ferma. L’homme qui avait parler était jeune, à vue d’œil, on lui donnerai vingt ans tous au plus. Du moins au premier coup d’œil car si on s’attardait à regarder cet étrange jeune homme, on pouvait lire une sorte de sentiment sans âge, comme si il avait vue des choses que nul mortel n’avait pu contempler, une chose horrible ou magnifique quiconque ne pourrait le dire, mais ses yeux rouge comme le sang en disait plus que tout sur lui.

Horion se dirigea vers le fauteuil qui faisait face à un feu virulent dans une grande cheminé, il se mit à contemplé la danse hypnotique des flammes, et ses yeux brulant comme la braise paraissaient se mêler aux flammes de la cheminé, un sentiment intense de puissance s’en dégager.

(Il sera bientôt l’heure…Un jour viendra ou ma haine se changera en flot de sang…Ils devront payer, payer de leurs vies la souffrance que nous avons endurés, les morts et les blessés, la peur et la tristesse, la haine engendrée devra être apaisée…Ils nous ont insulté de barbares, de sauvages…Mais leurs barbaries est sans nom. Mon clan, ma famille, mes amies, mon amour…tués, égorgés, brulés, torturés…violés…Mais je n’est pas assez de vocabulaire car leurs actes sont sans nom. L’imagination de ces hommes était débordante de cruauté…Nous n’avions pas fait le mal, ils nous ont massacré, par cet acte la graine de la violence a était planté dans mon cœur, depuis maintenant cinq ans cette germe a pousser et quand le prochain printemps arrivera ce ne serons pas les feuilles de cette arbres qui tomberons…mais leurs têtes.)

Au même instant un hurlement bestial résonna dans la ville accompagné d’un cri de douleur…

Horion se leva et se dirigea vers les escaliers. Apres avoir gravit les marche, il traversa un couloir et ouvrit une porte, dans cette salle se trouvait un grand lit sur lequel Horion s’allongea en abandonnant pour le temps d’un sommeil ses idées noirs...

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 Sujet du message: Re: Les Habitations de la Ville
MessagePosté: Dim 16 Aoû 2009 13:06 
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Une fois à l'intérieur, il retrouva la sensation d'exaltation qu'il avait ressenti quelque nuit auparavant en dérobant la bague... S'il avait su les ennuis qu'elle allait lui apporter, il l'aurait sans doute laissé sur place. Mais il était trop tard pour se lamenter... Ce qui était fait était fait, et il lui fallait assumer ses erreurs. Après tout, la vie d'un voleur était dangereuse, et il devait embrasser tout ce que cela impliquait: chaque action entrainait un conséquence, il le retiendrait à l'avenir.

La maison était sombre, mais il était facile de se rendre compte que l'intérieur était richement décoré. Et avec goût, pour ne rien gacher. Sans doute s'agissait-il là de la demeure d'un riche marchand, ou d'un noble... L'influence de plusieurs génération d'éducation raffiné se faisait sentir: les décorations n'avait ni l'opulence de nouveau riche cherchant à afficher sa fortune, ni le mauvais goût du parvenu issue de basse classe sociale. Les meubles de bois étaient tous vernis et du même ton clair que les poutres. Les quelques tableaux qui ornaient les murs étaient harmonieux, et semblaient prolonger les draperies qui ornaient les fenêtres. S'il n'avait pas était là pour une affaire pressante, et s'il ne savait pas que l'homme était dangereux, il aurait sans doute prit le temps de dérober deux ou trois petites babioles à revendre. Mais il avait quelque chose de plus urgent à faire: garantir sa survie. Il se mit doncen quête d'un bureau où déposer la bague ainsi qu'une lettre expliquant la situation.

( Comme ça, ils me ficheront surement la paix... Enfin j'espère... Parce que le coup de l'assassin, j'ai moyennement apprécié...)

Il parcourut un long couloir orné d'une tapisserie de trés bon goût, et en entrant dans une pièce à la porte finement ornée, il trouva ce qu'il cherchait: un bureau sur lequel trainaient plusieurs feuilles, une plume et une bouteille d'encre.

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Jetant un coup d'oeil rapide sur le reste de la pièce, il en déduit qu'il devait s'agir de la chambre du propriétaire. Le lit à deux places qui s'y trouvait laissé supposer qu'il était marié, mais il n'y avait dans cette pièce aucune trace de vie féminine... Sans doute l'homme avait-il plusieurs maitresses, ou bien invitait-il souvent des femmes chez lui... Aprés tout, s'il était si riche que cela, il ne devait voir aucun mal à séduire les dames... Rasliak soupira longuement... Qu'il était agréable d'avoir de l'argent! Combien cela simplifiait-il la vie et permettait-il d'en jouir!

Les seuls fous qui affirment que l'argent ne fait pas le bonheur sont ceux qui en ont... se dit-il, vaguement jaloux... Il se reconcentra sur le bureau... Tout ce dont il avait besoin s'y trouvé, et il avait hâte de quitter les lieux... Il fouilla donc dans ses poches pour trouver la bague, et la déposa. Mais sa curiosité prit le dessus, et avant d'effectuer ce pourquoi il était venu, il parcourut rapidement les feuilles qui trainaient sur le bureau... La plupart n'était que des correspondances sans importance. Il finit par une lettre orné d'un étrange sceau, mais à peine en eut-il lut quelques pages qu'il la laissa tomber sous le coup de a surprise: il s'agissait du plan détaillé d'un complot visant un groupe de marchand de la ville.

À en croire la lettre, une organisation de marchands possédant plusieurs mercenaires à sa solde visait à prendre le contrôle des principaux commerce de la ville. Il y était fait état d'une bague, sensée faciliter le processus d'acquisition des propriété d'un marchand de Tulorim qui possédait plusieurs commerces. Le rôle exact de la bague n'était pas détaillé, et si le caractère de celle-ci n'était pas décrit comme absolument vital, il y était clairement stipulé que
Citation:
La possession de la bague d' Ilumy permettrait d'acquérir sans heurt la quasi totalité des possessions de Ral Avir.


En lisant le nom du marchand, il éprouva une curieuse sensation: il lui semblait l'avoir déjà lu quelque part... il fouilla ses souvenirs quelques instants, en vain... L'importance de cette lettre occupait toutes ses pensées: Rasliak réalisait que toute cette histoire pourrait lui rapporter un beau paquet... Il regarda la bague posée sur le bureau, se demandant s'il s'agissait vraiment de la bague d'Ilumy dont parlait la missive... Sans doute, sinon pourquoi ces hommes se donneraient-ils autant de mal pour la récupérer? Si c'était bien le cas, alors effectivement toute cette affaire pourrait se révéler fort lucrative...

(Si je vais prévenir ce Ral Avir avec la lettre et la bague, ça doit pouvoir me rapporter un joli petit paquet d'argent... Finalement, ça valait le coup d'aller piquer cette bague chez l'autre pignouf... )

Soudain il se souvint: Ral Avir, c'était le nom inscrit en haut d'une des reconnaissances de dette qu'il avait trouvé chez l'homme à qui il avait volé la bague. Autant de coïncidences lui paraissaient improbables, et l'idée qu'il pouvait se faire un peu d'argent en fourrant son nez dans l'histoire se renforça...
Il prit soudain conscience qu'il était resté longtemps dans la maison: l'homme avait dit qu'il avait à faire avant le lever du jour, or on voyait clairement que l'aube commençait à poindre... Il serait sans doute de retour sous peu: mieux valait disparaitre rapidement! Il remit la bague dans sa poche, et emprunta le même chemin pour ressortir de la maison...

Vers les ruelles

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 Sujet du message: Re: Les Habitations de la Ville
MessagePosté: Dim 23 Aoû 2009 21:17 
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L'intérieur de la maison était sombre, et Rasliak du plisser les yeux pour discerner quelque chose. Il remarqua soudain un bruit étrange. Un espèce de couinement répétitif... Suivant l'origine du bruit, il avança en silence jusqu'à une pièce dont la porte était entrouverte. Il jeta un regard à l'intérieur, et reconnut la jeune femme qu'il avait aperçu sur la terrasse, fort occupée avec son amant. Le sourire aux lèvres, Rasliak recula. Il préférait leur laisser leur intimité plutôt que de débouler tel un barbare dans la chambre pour les étrangler... Après tout, il avait toute la nuit devant lui.

Il décida d'explorer la maison. Celle-ci semblait construite sur 3 étages, et il redescendit donc au rez-de-chaussé. Il traversa 3 pièces, sans rien trouver d'intéressant, à l'exception d'une dague qui trainait sur une commode. Il s'en empara, une ébauche de plan commençant à se former dans son esprit. Il n'avait aucune envie de salir la belle dague au manche d'ivoire qu'il avait récupérée sur l'assassin la veille. Et puis, si son plan fonctionnait, il lui faudrait abandonner l'arme du crime sur les lieux, alors autant utiliser celle de quelqu'un d'autre.

En quittant la pièce, il aperçut un tableau des deux amants. Il se demanda à nouveau s'il n'y avait pas une solution plus appropriée pour régler ses problèmes, mais les paroles du marchands résonnaient encore dans son esprit. Il chassa ses doutes d'un haussement d'épaules. Après tout, il ne connaissait aucune de ses deux cibles, il n'y avait donc pas de remords à avoir. Et quand bien même les connaitrait-il, leurs morts servaient à préserver sa vie... et sans doute à le mettre sur le chemin de la fortune. Existait-il meilleure motivation?

Il pris soudain conscience que le calme était retombé sur la maison. Plus de couinement. Il retrouva facilement son chemin jusqu'à la chambre. La porte était toujours entrouverte, et il percevait clairement les ronflements de l'homme. Il regarda discrètement dans la pièce: la jeune femme lui tournait le dos, accoudée à une fenêtre.
Rasliak ne put s'empêcher d'avoir une pensée sarcastique...
(Au moins mourra-t-elle heureuse...)

Il se glissa en silence derrière elle, profitant du tapis pour étouffer ses bruits de pas. Avec rapidité, il lui plaqua la main sur la bouche par derrière, tout en lui enfonçant froidement la dague dans l'arrière de la nuque. Elle eu un hoquetement de surprise, puis tomba raide morte dans ses bras, une expression de stupeur encore figée sur son visage fin tandis que son sang se deversait à large flots sur le sol. Il la déposa en douceur à terre, et une flaque de sang se forma instantanément.

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Il se pencha ensuite au dessus de l'homme, qui dormait toujours profondément. À nouveau, il plaqua sa main sur sa bouche, avant de lui enfoncer la dague dans le cœur. L'homme se raidit, son dos se soulevant, une expression d'incompréhension gravée sur son visage. Il retomba presque instantanément, les yeux vides.
Rasliak l'observa mourir, se demandant ce que ces deux personnes avaient bien pu faire pour mériter un tel sort... Sans doute étaient-elles simplement nées au mauvais endroit, au mauvais moment. La vie tenait parfois à si peu de chose...

Observant la pièce en silence, il eut une moue de mécontentement. Il aurait préféré faire croire à un meurtre puis suicide de la part de l'homme, mais cela lui semblait assez difficile à mettre en scène maintenant. Après tout, cela n'avait que peu d'importance. Personne ne pourrait jamais lui imputer ce crime, si ce n'était le marchand, Ral Avir. Mais même lui ne connaissait pas l'identité de Rasliak.

Il prit soudain conscience que la poche dissimulée à l'intérieur de sa cape vibrait. Curieux, il sortit la petite bourse de velours contenant la bague et la vida dans sa main. Il faillit lâcher le bijou de surprise: c'était bien la bague qui était à l'origine de ce phénomène. Sous ses yeux ébahis, l'anneau doré décolla de quelques centimètres, luisant d'une lueur bleue, avant de retomber avec légèreté dans sa main. Médusé, Rasliak remit la bague dans sa poche. Il lui faudrait demander des explications au marchand. Il avait l'air d'en savoir plus long sur la bague qu'il n'avait bien voulu en dire.

Abandonnant la dague plantée dans le cœur de l'homme, il quitta rapidement la maison, empruntant la même porte qu'il avait utilisée pour entrer. Il jeta un dernier regard sur la maison, témoin de toute la tragédie, puis se détourna froidement. À nouveau, il ne se reprochait rien: sa morale semblait s'étioler peu à peu face à ses nouvelles motivations.

Les ruelles étaient calmes lorsqu'il y disparu, empruntant le chemin de la demeure du marchand, et un silence de mort régnait sur Tulorim.

[suite au post suivant]

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Dernière édition par Rasliak le Mer 26 Aoû 2009 19:58, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Habitations de la Ville
MessagePosté: Dim 23 Aoû 2009 21:19 
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Rasliak était posté dans les ombres, à une cinquantaine de mètres de la maison de Ral Avir. Il ne faisait pas confiance au marchand, et préférait repérer quelque peu la topographie des lieux, en cas de fuite forcée. Mieux valait ne pas se fouler une cheville sur un caillou traitreusement placé. Depuis son arrivée en ville il avait fit énormément de progrès, et la première leçon qu'il avait assimilée était que prudence restait envers et contre tout mère de sureté. La seconde, c'était que si rien ne pouvait remplacer l'expérience, une observation attentive de son environnement pouvait lui sauver la vie. Ça, il l'avait compris contre l'assassin. Il frémit en y repensant: il avait eu beaucoup de chance ce soir là... Désormais, il planifierait chacune de ses actions, et tacherait de ne plus rien laisser au hasard. Sa survie en déprendrait sans aucun doute.

Estimant qu'il ne pouvait pas apprendre grand chose de plus de là où il était, Rasliak recula, disparaissant à nouveau dans les ombres. Il n'était pas question de passer par l'entrée principale. Non, il rendrait visite au marchand en passant par une entrée plus discrète. S'il doutait de l'existence d'un passage dérobé, du moins les fenêtres de l'étages seraient-elles plus à même de lui procurer la discrétion dont il avait besoin...

Comme à son habitude, il escalada la façade d'une maison voisine, afin de passer par les toits. Il se servit d'une gouttière pour se laisser glisser jusqu'à la bonne hauteur, sauta en direction d'une fenêtre entre-ouverte. Sa main crocheta le rebord de la fenêtre, et il se hissa à l'intérieur, en prenant appuis sur le mur de la maison.
Il amortit sa chute par une roulade silencieuse, et regarda autour de lui. L'étage était sombre, et le calme régnait sur la maison... Il entendait néanmoins des voix venant de l'étage inférieure. À pas de loup, il s'approcha des escaliers, dans l'espoir de suivre la discussion...

"Brum, aucun signe de ce jeune crétin?"
"Toujours rien monsieur. Pourtant mes hommes sont passés chez la fille de La Riva, et m'ont confirmé sa mort ainsi que celle d'Ëmal."
"Bon, voilà déjà une bonne chose de faite. J'ai toujours était sur que La Riva avait orchestré le meurtre d'Ilumy, et la promotion fulgurante d'Ëmal dans son association à l'époque indique clairement que c'est lui qui s'est chargé de cette besogne. Ainsi ma fille est-elle vengée... Il ne reste qu'à récupérer cette bague! Elle est bien trop dangereuse pour que je permette qu'un voyou tel que lui la conserve. Dés qu'il se montre ici, tu sais quoi faire!"

Rasliak ne tenait plus en place... Tiraillé entre son instinct de survie, qui lui hurlait de rebrousser chemin et de ne plus jamais sortir de chez lui et sa soif d'argent, il ne réalisa même pas qu'il avait fait quelques pas en avant. Sous son poids, l'imposant escalier grinça, et les deux hommes qu'ils épiait pivotèrent immédiatement vers lui.
Dés qu'il l'aperçut, Brum se rua sur lui, le poing levé. Au moins, ses intentions avaient le mérite d'être claires. Rasliak doutait que le gros guerrier ait envie de le prendre dans ses bras pour le féliciter. Profitant de l'avantage que lui conférait sa position, il bondit par dessus la tête du garde du corps, effectua une roulade en souplesse et pivota afin de faire face au guerrier. Il compris rapidement qu'à nouveau, son adversaire était bien trop fort pour lui. Maudissant sa faiblesse, la taille de son adversaire, et à peu prés tout ce que le monde comptait de dieux, il esquiva de justesse une nouvelle attaque du guerrier. Celui ci avait refermé ses gros bras sur le jeune voleur, sans doute dans le but de l'étouffer, mais ne parvint à saisir que sa cape, qui se dégrafa.

Brum rejeta l'étoffe au loin, mais son attention fut attirée par un cliquetis métallique: la bague venait de tomber à ses pieds, ne demandant qu'à être ramassée.

"Brum, la bague! Récupère la!" hurla Ral Avir.

Le garde s'exécuta, se baissant pour ramasser le bijou. Rasliak le regardait sans bouger, trop heureux de voir sa mise à mort repoussée, ne serait-ce que de quelques secondes. Au moment ou les doigts du garde touchèrent la bague, celui ci se raidit, la bouche ouverte comme pour crier. Sauf qu'aucun son ne sortit de sa bouche, exception faite d'un grésillement écœurant. Ses yeux exorbités tournaient dans leur orbites, véritable représentation de la démence, tandis que son corps se convulsait. Il tomba a genou, puis s'écroula raide mort, la bague rebondissant sur le sol jusqu'aux pieds du marchand.

Livide, celui-ci regarda tour à tour le bijoux, son garde mort, Rasliak-stupéfait par la tournure que prenaient les choses-, et la porte la plus proche. Il recula en direction de celle ci et le voleur s'attendait à le voir fuir; il fut surpris lorsque le marchand s'écria:
"Nymel, viens ici!"

Le Nymel en question ne mit que quelques secondes à apparaitre dans la pièce. Petit, vieux et fort laid, il s'en dégageait toutefois une aura étrange. Rasliak était perturbé par l'apparition de cet homme. S'agissait-il d'un nouvel adversaire? Qui était ce vieillard sur lequel Ral Avir semblait se reposer après la mort du guerrier géant?
Rasliak fléchit les genoux, prêt à esquiver une nouvelle attaque, mais n'eut pas à le faire. De son propre chef, Nymel s'avança et s'accroupit prés de la bague, toujours au sol... Il fronça les sourcils, plissa les yeux, et gratta sa barbe blanche avec une moue dubitative.
Un évaluateur! Voilà pourquoi Rasliak percevait une aura étrange. Le vieil homme n'était pas mage, mais entretenait un lien étrange avec la magie: il pouvait sans doute déceler et analyser toute sorte d'enchantements! Il se relâcha un peu: le vieil homme ne semblait pas être une menace....

"Et bien, c'est un objet étrange que voici... Je ne puis le toucher, sans finir comme Brum, alors mon analyse est un peu sommaire... Mais à priori, cette bague protège son détenteur... Je dirais que seul lui peut la toucher sans risque... À en voir l'état de Brum, la mort est peut-être le sort qu'elle réserve à ceux qui veulent la toucher sans son consentement... À moins qu'il ne s'agisse que d'une défense magique, auquel cas quelqu'un de plus résistant que Brum pourrait y survivre... Il faudra essayer, mais trés franchement, j'ai passé l'âge d'insérer mes doigts dans des objets étranges..." déclara l'analyste d'une voie chevrotante...
"Mais, et Ilumy?" demanda Ral Avir, toujours aussi blanc, d'une voie faible et hésitante.
" Je ne sens plus sa conscience dans la bague. Il faut croire que son esprit est apaisé. Je ne perçois plus que cet enchantement de protection..."

Ral Avir sembla soupeser cette information. La transformation de la bague changeait la donne. Peut-être pouvait-elle même lui être utile maintenant...

"Et son détenteur, qui est-ce? Tu dois bien pouvoir sentir un lien magique, non?"

"humhum... Pas de grosse surprise de ce côté là..." grogna Nymel, en hochant la tête... Du menton il désigna Rasliak.

" Et comment faire pour m'en emparer?" Demanda le marchand, dont le visage avait retrouvé des couleurs. dans son regard luisait une lueur d'intérêt... malsaine.
"Oh, et bien je dirais qu'il faudrait tuer ce garçon.... Ça devrait rompre le lien magique. Mais peut-être que cela ne suffira pas..."

Le sang de Rasliak ne fit qu'un tour. Alors que Ral Avir se retournait, sans doute pour appeler un autres de ses guerriers, Rasliak plongea sur lui, dégainant au passage sa dague. Le choc envoya le marchand rouler à terre, le souffle coupé, et il n'eut jamais le temps de se relever. Agissant avec un vitesse que Rasliak ne se connaissait pas, le voleur immobilisa le marchand au sol d'un genou, tira sa tête en arrière, et d'un geste fluide lui trancha la gorge. Nymel, qui venait d'assister à la scène, se sauva par la porte, avec un vitesse étonnante pour quelqu'un de son âge, pliait en deux par les rhumatismes qui plus est. Il allait rameuter toute l'aide possible à n'en pas douter...

(Bouh, ça va devenir peu fréquentable dans un moment... Rasliak mon ami, tu ferais bien de t'adonner à une discipline fort pratique dans ces cas la: la débandade!)

Récupérant sa dague, qu'il essuya promptement dans les vêtements du marchand, la bague, qu'il passa à son doigt, et sa cape de dissimulation, il remonta les escalier à toute allure, retournant à la fenêtre qu'il avait utilisée pour entrer. Il jeta un bref coup d'œil à extérieur, et, constatant que tous les gardes semblait rappliquer vers la porte d'entrée, se hissa sur le rebord. Il sauta en avant, crochetant la gouttière qu'il avait précédemment escaladé, et remonta en vitesse sur le toit voisin. Il se plaqua au sol, tentant vainement de discerner quelques propos cohérent dans l'agitation qui régnait au sol...

Il compris qu'on ne l'avait pas repéré, et poussa un bref soupir de soulagement. En rampant, il s'éloigna vers le toit suivant, bien décidé à mettre le plus de distance possible entre lui et le cadavre de Ral Avir. Tant pis pour la richesse, au moins sauvait-il sa vie. Et puis, il avait gagné une superbe bague dans l'histoire. Maintenant qu'il savait à quoi elle servait, il ne risquait pas de s'en séparer. De toute façon, quel marchand aurait pu vouloir d'une bague qui tue ceux qui la touche?

[Vers les ruelles]

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 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Dim 13 Sep 2009 18:25 
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Avec souplesse, il se laissa glisser sur le toit en pente jusqu'à une lucarne, permettant sans doute à Yvanov d'observer le ciel depuis sa chambre. En effet, à travers le verre propre, Rasliak pouvait clairement distinguer un lit et un armoire, ainsi qu'un tapis, de très mauvais goût soit dit en passant. Cet Yvanov devait avoir une légère tendance à afficher sa richesse, tout dans sa manière de décorer une pièce le clamait. Le voleur soupira en secouant la tête...

Sans hésiter, il fit ensuite passer le fil de sa dague de long du bord de la fenêtre, jusqu'à rencontrer une résistance. Là, il fit jouer la pointe de son arme, jusqu'à parvenir au déclic tant attendu: il venait de trouver un point d'accrocher sur le loquet intérieur, et l'ouvrir était alors un jeu d'enfant. En souplesse, Rasliak se laissa tomber à l'intérieur, pliant les genoux en se réceptionnant pour amortir sa chute. Réfléchissant rapidement, il lui parut clair que si passage il y avait, ce serait sans doute au rez de chaussé. Il était peu probable que le tripot et cette maison communique autrement que par un passage souterrain. Sans doute une annexe des égouts. Rasliak faillit en frémir. Il avait ouï quelques rumeurs au sujets des égouts de Tulorim. S'il savait qu'il lui faudrait les emprunter, tôt ou tard, il n'en avait nul hâte... Les on-dits parlaient de coupes-gorges et de bandits prêt à tuer n'importe qui pour s'accaparer quelques pièces d'or ou conserver un secret... Chassant ces pensées peu engageantes, il se remit à sa tache.
Sans plus de bruit, il se dirigea rapidement à l'étage du bas, et localisa sans mal le mur collé au tripot. Nul doute qu'il s'agissait d'un véritable mur de pierre, bel et bien plein. Aucun bruit ne filtrait à travers la cloison, malgré le tapage infernal du tripot. Sans se laisser abattre, Rasliak observa longuement la pièce. Pour trouver un passage menant d'un établissement à l'autre, il fallait raisonner comme quelqu'un souhaitant utiliser ce passage en toute discrétion, et non comme quelqu'un souhaitant découvrir ledit passage...

Laissant tomber le coup classique de la fausse-armoire-qui-cache-un-mécanisme-déclenché-par-un-livre-qui-dévoile-un-passage-secret, Rasliak fit rapidement le tour de l'étage. Il commençait à douter du bien fondé de son analyse quant à l'existence d'un passage dérobé reliant les deux édifices, lorsqu'il pénétra dans une salle d'eau. Tout de suite, il sentit que quelque chose n'était pas normal, mais ne savait trop quoi. Il regarda rapidement autour de lui, mais rien de suspect ne s'offrit à lui... Il remarqua un petit miroir de poche posé sur un meuble, qu'il empocha. Toujours pratique pour regarder dans les coins sans se faire voir.

( N'empêche, quelque chose cloche... J'ai encore jamais vu de maison avec une salle d'eau dans ce quartier. Surtout que les thermes sont pas très loin. Alors pourquoi est-ce qu'il y en aurait une ici... C'est louche...)

Rasliak se tourna vers la douche, actionnant le robinet. À sa grande déception, il n'y eut aucun déclic, suivit d'un pan de mur pivotant sur lui même pour dévoiler une galerie.

(Rooh, c'est pas marrant... Je suis sûr qu'il y a un truc dans cette pièce!)

Regardant tout autour de lui, il remarqua quelque chose d'étrange au niveau des toilettes. Comme à l'accoutumée, il ne s'agissait que d'un trou percé dans une grosse pierre posée sur le sol et relié au canalisation, mais quelque chose attira son attention: le sol semblait rayer, comme si l'on y avait fait glisser un objet lourd à plusieurs reprises...

( Non?...non... oh, non non non... pas par... beuuurg, c'est dégueulasse!)
Se rapprochant du bloc de pierre, Rasliak réalisa que le coin collé au mur était taillé en arrondi. Il put facilement y glisser un main, et tira un coup sec. Le bloc bougea légèrement, confirmant les doutes du voleur...
(Par les chiottes? Mais c'est... c'est immonde! Et génial d'un certain côté... Tu m'étonnes que la garde y ait vu que du feu... Ils ont vraiment de la merde dans les yeux, c'est le cas de le dire...)
Saisissant à nouveau le bloc de pierre, il le fit pivoter en silence, et mit à jour une ouverture suffisamment large pour laisser passer un homme adulte de bonne constitution...

(Plus de doute possible, c'est là...) Se dit-il, ayant jusque là espérer se tromper... Ramper dans les égouts ne l'enchantait pas tellement...Il se laissa glisser dans l'ouverture, s'attendant à se retrouver dans les canalisations, et fut surpris de se retrouver dans un galerie de terre, humide, mais loin du décor qu'il imaginait pour les égouts de la ville.
(Ah. En fait, ça lui sert pas de toilettes, c'est juste un faux... Bon bah je préfère ça. De un, ça m'enchantait pas de ramper dans la fange, et de deux il parais que les égouts de Tulorim sont pas super bien fréquentés...)

Se redressant, il prit quelques minutes pour remettre en place le bloc de pierre servant à dissimuler l'entrée de la galerie... Autant supprimer toute trace de son passage...
Puis, il s'engagea dans le tunnel, laissant derrière lui la demeure d' Yvanov.

[Vers le Tripot de la Franche-Saurette]

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Watch the shadows, watch the walls,
For there he lurks, and there he crawls
His dagger quick, his dagger sly,
To cut your throat, to pierce your thigh.


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 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Dim 18 Avr 2010 16:29 
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Comme la plupart des soirs je chantais, assise sur le toit d'une petite maison. Lorsque je décidais de piller une chaumière. Je me laissai alors tomber dans le vide et me réceptionnai en douceur sur les pavés de la ruelle. Je marchai, observant avec attention fenêtres et portes. Soudain, j'aperçus une fenêtre ouverte et la maison semblait vide.

(Parfait!)

Je regardai autour de moi, personne. Je grimpai alors le long de la gouttière et me faufilai par la fenêtre. J'atterris dans une petit chambre. Je sorti un petit mouchoir et ouvrit tous les tiroirs, armoires et commodes de la pièce. Rien... Je sortis alors de la pièce et fouillai toutes les pièce de la maison. Il n'y avait rien à par des vêtements. Soudain, j'entendis un bruit. Une porte. Les habitants venaient d'entrer. Je me faufilai alors sous l'escalier pour me cacher. Il n'y avait qu'une personne. Un homme d'une quarantaine d'années. Alors qu'il grimpait l'escalier, je me dirigeai derrière lui, et lorsqu'il se retourna, lui enfonçai mon poignard dans le cou. Il tomba au sol sans un bruit, se vidant de son sang. Je le retournai et le fouillai. Je trouvai sur lui une petite bourse, un anneau et je lui piquai sa cape. Puis je ressorti par où j'étais entré et reparti dans la nuit.

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 Sujet du message: Re: Les Habitations
MessagePosté: Sam 24 Avr 2010 02:11 
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Ça y est. L'heure était enfin venue; le riche marchand venait de sortir, si tard qu'elle avait fini par douter que cela arriverait.
Elle scrutait la rue depuis les toits la cape masquant son visage. La pluie tombait dru, de plus en plus forte et les gens se pressaient dans les rues. Seule la milice passait régulièrement, toutes les dix minutes une troupe de cinq hommes et un capitaine passait dans la rue large et boueuse.

En position féline, elle vivait. La pluie battait son corps d'agressions glacées et constante. Elle commençait à sentir quelque chose dans son ventre, comme des papillons qui s'agitaient lorsqu'elle pensait à la fortune qui l'attendait sous la charpente. La lame sortit silencieusement de son fourreau de daim. Elle glissa de tout son corps, comme un lézard sur la paroi humide de la bâtisse. A quelques pas d'elle, la fenêtre. La lame pénétra délicatement entre les deux panneaux de bois. Il n'y avait qu'une lame de facture Elfique pour faire cette opération sans abîme le bois. Les lames humaines sont généralement trop larges, trop épaisses et trop lourdes. Il fallait se battre avec des livres de métal au bout du bras. Pas étonnant que personne n'entende vraiment parler des assassins humains. Ou encore des Nains. Cette pensée lui était tellement improbable qu'elle en ricana.
( Concentre toi idiote. )

Le loquet céda au bout du troisième coup de lame. Il s'agissait de faire passer la lame sous le loquet pour le soulever délicatement comme si quelqu'un l'ouvrait de l'intérieur. Elle fit glisser la lame le long de la paroi de bois pour la tirer vers elle. La fenêtre était ouverte. Après un rapide coup d'œil dans la rue, elle entra.

( Là, on a un petit problème... )

Au pied du lit était couchée un chien de grande taille, celui ci avait rongé un os de la taille d'un tibia qui se trouvait en lambeaux face à lui. L'animal massif leva le museau vers Silmeria en entamant un grognement roque et puissant. Il se dressait maintenant sur ses quatre pattes et montrait les dents, l'air franchement menaçant.
Elle n'avait plus de solutions, il lui fallait improviser, quoique la situation était relativement facile à analyser. Si elle devait tuer le chien, ça ne poserait pas trop de problème, le seul risque non négligeable, c'est qu'une bête de cette taille pouvait aboyer et faire un sacré tintamarre si l'animal voulait engager le combat, ça ne passerait pas inaperçu. Elle tendit doucement la main vers le chien, paume vers le ciel
- Si son maître avait l'habitude de le frapper, il le faisait sans doute paume vers le bas, comme pour donner une claque, la paume vers le ciel ne risquait pas de paraître menaçant pour le chien -

Il sentit le bout des doigts humides de la femme, elle lui caressa doucement le museau, une caresse douce et frêle. Le chien s'apaisa peu à peu. Il finit par se recoucher calmement au pied du lit, au grand soulagement de la visiteuse.

La pièce était sale, l'odeur y était presque intenable, des sacs étaient rangés sur le côté de la porte, une tunique rouge foncé avec une ceinture marron était à même le sol. Une paire de gants sur le lit. Un parchemin au chevet. Le sceau du joailler. Une cruche en terre cuite où stagnait un fond d'eau dans laquelle macérait des herbes odorantes. Où un joailler mal organisé pourrait bien cacher sa fortune... Elle réfléchit un instant, tout en caressant le chien qui ne bougeait plus d'un poil. Elle se dressa brusquement, souleva du bout de la botte la tunique rouge, à la ceinture il y avait une petite bourse. Certainement pas toute sa fortune, elle l'ouvrit, au fond de la poche de cuir sonnaient quelques pièces couleur bronze mêlée à d'autres couleur métallique.
Ça sera toujours ça de plus... Il manquait le gros de la somme. Elle souleva le lit, rien, la couverture, rien, elle donna quelque coups du revers de la main sur le sommier plein de paille... Quelque chose. Elle examina de plus près le sommier, bien que l'odeur y était plus que douteuse elle se concentra, il fallait chercher un trou, une béance où il aurait pu faire passer son argent. Il y avait une reprise dans le tissus, bien que maladroite, elle semblait récente car les extrémités du fil n'étaient pas altérées, la coupure était propre, et il ne s'était pas filoché. Il était donc récent. Merveilleux, elle coupa délicatement le fil noué et le retira proprement en un seul morceau, ça lui serait utile pour la suite, elle plongea la main jusqu'à tâter le cuir d'agneau bon marché utilisé pour les bourses et les ceintures. Celle-ci était déjà plus lourdes et rondes. Il y avait à l'intérieur des pièces d'argent, aucune pièce d'or. Elle versa le contenu de la première dans celle qu'elle venait de trouver et replaça la première à la ceinture de la tunique rouge. Elle jeta discrètement un regard à la fenêtre. Personne en vue. Elle s'approcha de la porte, le chien la suivait du regard. Aucun bruits dans les escaliers.
Elle avait encore un peu de temps. Elle secoua délicatement les valises, palpa les coins des sacs... Il devait manquer, sa fortune n'était pas complète, le nain de la taverne avait dit qu'il y avait le fruit de son travail, elle n'imaginait pas un fruit blet. Comment un joailler avec une si bonne réputation avait si peu. C'était intolérable ! Inimaginable ! Mais l'explication logique lui vint à l'esprit. L'homme qui l'accompagnait, avait peut être en sa possession une partie du bulletin... A simple titre de garantie. L'homme qui suivait le marchand sans cesse, sa deuxième ombre. Elle n'avait pas dans l'intention d'attaquer un milicien, voler un marchand c'est normal. Mais attaquer un milicien est plus risqué. Elle n'avait pas l'intention de prendre ce risque pour l'instant, elle qui ne jouissait pas encore de toute l'expérience d'un assassin et d'un voleur. Elle devait se contenter de voler, trucider les soldats, elle n'y était pas encore.

Elle déposa soigneusement sur la table la fleur aux épines empoisonnées ainsi que le parchemin qui l'entourait. Un petit souvenir amer.

Mis à part ce détail et l'ouverture dans le matelas qu'elle ne pouvait recoudre, personne ne pourrait dire comment elle était entrée. Mais par précaution, elle ouvrit délicatement la porte pour un placer une petite tige de métal. Ainsi on pourrait croire que la serrure était crochetée, une fausse piste.

Il fallait sortir par le même endroit d'où elle était venue, pour cela, elle utilisera le fil qui servait à tenir la béance du sommier fermée. Elle attacha le fil à la paume du loquet de la fenêtre, s'engouffra au dehors pour fermer cette dernière, et tira un coup sec sur le fil pour faire chuter le loquet et ainsi fermer la fenêtre proprement. Elle s'assura que le fil n'avait pas rompu et qu'un morceau n'était pas resté attaché à l'intérieur mais la faible lumière de la rue sous la pluie n'était pas la meilleure alliée à un observation de la sorte. Elle grimpa agilement sur les toits où coulait sans arrêt la pluie. Elle continua son chemin à l'abri des regards. Elle allait se faire discrète pour un jour ou deux, le temps de trouver un nouvel endroit où loger, compter sa fortune et s'enquérir des nouvelles rumeurs de la ville. Elle n'allait pas quitter Tulorim immédiatement finalement. Elle avait espéré bien plus que la somme qu'elle soupesait sans cesse lors de sa sortie nocturne, mais voyait le bon côté des choses, pas une seule goutte de sang. Même si le chien allait certainement être battu ou tué après l'échec de sa surveillance, elle était plus ou moins satisfaite d'avoir de quoi vivre confortablement encore quelques jours, voire quelques semaines si elle enchaînait les jours avec deux trois larcins de nourriture.

Elle s'éloigna de plus en plus du quartier bourgeois. les toitures devenaient plus risquées, plus fragiles. Elle ne voulait pas se rompre les os dans un si piètre endroit. Elle descendit à la première occasion et s'effaça dans la beauté de la nuit.

_________________
La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


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