L'entrée était loin d'être évidente. Une petite fente dans le roc, une cavité sombre où il n'y avait aucune lumière mis à part deux torches à l'entrée. C'était d'ailleurs ce qui avait attiré l'attention de Silmeria.
Le sol était sableux, la roche luisait à cause de l'humidité et le reflet des torches était visible sur l'eau calme. La main sur la poitrine, la seconde sur l'épée la Sindel avançait avec grande prudence. Les lieux étaient étranges, à la lisière d'un petit val fleuri, la grotte était sinistre. Elle avançait dans le noir magnétique au son des gouttes d'eaux qui tombaient des stalactites.
Un coin présent sur la berge de la grotte était aménagé mais semblait à l'abandon. Une toile faisait office de tente soutenue à l'aide de quelques bouts de ficelles et de branches. Des pierres disposées en cercle retenaient un foyer éteint. Des carcasses, des os et des détritus divers jonchaient le sol à la faible lueur des torches.
" Sur l'eau... Quelqu'un arrive " Hrist retint l'attention de la Douce. Une barque avançait au fil de l'eau. Un homme de petite taille, trop fin pour être un nain était caché sous une cape et faisait avancer son embarcation piteuse à l'aide d'une longue tige de bois.
La barque arriva sur le sable de roche. Le bois était abimé et piqué de vers mais semblait toujours flotter. Et quant bien même elle viendrait à couler, le niveau ici n'avait probablement rien d'effrayant. L'homme ricanait d'un son rauque. Il sautait de la gondole et s'enfonça de quelques centimètres dans le sable gris. Il retira sa capuche immédiatement et fit une révérence à la Sindel qui observait son curieux manège. Elle n'avait jamais vu cette race auparavant, il ressemblait à un nain mais ... En différent. Un hobbit peut être ? Les semi hommes dont les humains parlaient parfois comme étant les nains de leur race. Sinistre plaisanterie. Il se présentait sans pour autant faire connaître son nom d'une voix grave, aussi dure que la pierre qui entourait les lieux. La première impression qu'il donnait c'était qu'il était possible de vivre après s'être fait piétiner le visage par un contingent de troll. Il avait la partie du droite affreusement enfoncée dans le visage ainsi qu'une énorme cicatrice qui lui fendait la face. Encore un qui aurai tenté de piquer un godet de bière à un nain Bersekeur?
Silmeria quant à elle, retenait un sourire gêné et demandait si elle se trouvait bien dans la grottes des trois maîtres. La petite chose, ce morceau d'homme au crâne défoncé tournait rapidement autour de la jeune femme qui restait piquée sur le sable suivant ses déplacements du regard.
Il marmonnait des propos à la fois en langage humain et étranger. Elle n'avait quasiment rien compris si ce n'était qu'elle semblait être subtile et que les maîtres se feraient un plaisir de lui enseigner cet " art "
Il plantait alors la longue perche de bois dans le sable en provoquant un bruit mou. Baissa le visage en symbole d'invitation à embarquer et lui indiqua sa place située en queue de gondole, à l'arrière. Le hobbit sautait dans la barque et la dégagea du sable à l'aide de la perche. Il poussait la laissant à la dérive quelque seconde le temps que la tête de proue soit bien dans l'angle où il souhaitait se diriger. De temps en temps il s'adressait à Silmeria mais cette dernière ne comprenant strictement rien à son baragouinage préférait ne pas répondre.
C'est à la suite d'un temps de silence que l'homme incompréhensible entama un chant fredonné entre deux quintes de toux. La première balade en gondole de Silmeria était exquise. Le voyage souterrain au fil de l'eau glacée à la lueur du néant se termina en face d'un petit portail noir qui donnait sur un long couloir. Le seul endroit éclairé de la place. Un long couloir de pierre lisse et moite aux grandes torches scellées dans de la fonde solidement accrochée au mur. Un endroit à l'épreuve du temps. Pierre et métal, l'ambiance était fraiche et Silmeria n'avait rien contre les endroits minéraux. Ça changeait de la ville pensa-t-elle en traversant le long corridor. Une porte de bois massif aussi piqué de vers que la barque fermait le passage. Aucun loquet, aucune serrure n'y était visible. En réalité il n'y avait qu'à pousser la porte pour trouver les trois maîtres.
" Je te laisse, fais de ton mieux et tout se passera bien. "
Hrist disparaissait subitement, laissant la jeune Sindel quasiment désemparée devant trois personnages à l'allure sinistre, tous baignés de pénombre. Elle se sentait seule et loin des conseils de Hrist qui venait de s'éteindre temporairement, Silmeria avait un doute quant à ses chances de succès.
Les trois ombres presque identiques fixaient la Sindel. La Douce prenait une inspiration et s'avança en face d'eux. Expliquant sa venue, présentant son désir d'apprendre quelque chose. De profiter de l'enseignement d'un maître. La contre-attaque était son défaut, souvent déséquilibrée ou trop lente, elle était désireuse d'apprendre une contre-attaque capable d'atteindre un organe ou simplement infliger des blessures... Le principe même de contre attaquer.
Elle ne cherchait pas ses mots, en réalité c'était son occupation sur tout le chemin. La tueuse potentielle qui cherchait l'art des assassins avait su appréhender ce qui allait se passer et avait dans sa tête un lot de phrases toutes faites.
Une fois ses désirs présentés, deux ombres se tournèrent et disparurent lentement. Restait un homme un peu plus grand que Silmeria. Habillé d'une tunique légère sous une cape opale. Il avait un aspect que Silmeria n'avait encore jamais vu. C'était la journée des découvertes. Un homme à la peau sans couleur, fade, aucune texture et ses yeux rouges ne lui donnaient pas un aspect très humain. Quel type d'homme pouvait-il être. Loin d'être un bavard prometteur il adressa un signe de la main à Silmeria en invitation à le suivre.
Elle fut conduite par ce personnage silencieux jusqu'à une grande pièce ronde. Sur le sol se trouvait des symboles circulaires, première chose qui attirait l'attention.
Un arsenal d'arme, des lustres, candélabres, bandages... La pièce était poussiéreuse, la poussière dérangeait déjà la femme alors même qu'elle venait d'y passer une poignée de secondes. L'homme se débarrassait de sa tunique, dévoilant un corps d'une pâleur étrange. Peut être le fait de vivre dans le noir... Il avait une certaine finesse mais était aussi sec qu'un bout de pain oublié sous une table de taverne. Il invita Silmeria à se mettre à l'aise. Elle n'avait pas l'intention de retirer autre chose que l'armure bustière et les poignets de cuir qui constituait la grande partie de sa protection. Elle se trouvait en robe blanche. Le tissus était déjà sale à cause de la terre et la poussière brune.
L'homme lui tendit de la main droite un bâton. Pas d'armes tranchantes pour les apprentissages. Il posait la main aussi blanche que la robe sur son épaule et lui dit d'une voix d'outre tombe: "C'est un cercle d'entrainement... Vous commencerez dans les cercles les plus éloignés. Et lorsque vous serez prête, je vous ferai travailler cette technique que vous convoitez."
Traduction selon la Sindel, les cercles de plus en plus petit au centre du grand à l'image d'une cible était les cercles où les choses prendraient un tournant décisif pour son travail. Les cercles plus larges allaient constituer pour le maître un premier point de vue sur ses capacités et pour elle un entraînement. " Soit, commençons si vous le voulez bien. "
L'homme se trouvait à deux cercles d'écart de Silmeria. Il tenait son bâton verticalement au dessus de son visage et fléchissait les jambes. Cette position avait une allure presque artistique. A la fois défensive et offensive, Silmeria allait devoir envoyer le premier coup. La Sindel fixait sa cible, la tige de bois solidement maintenue de ses doigts graciles. Elle avançait lentement, prédatrice face à une proie bien plus dangereuse qu'elle. Elle fit brusquement volte-face en tenant l'arme à son extrémité de façon à frapper le plus loin possible. Première faute. Le semi-Elfe prit une défense offensive qui consistait à frapper l'arme de son adversaire de façon à ce qu'il en perde l'équilibre. Le fait que Silmeria tenait l'arme d'une main à son extrémité, misant sur l'élan pour porter le coup augmentait l'effet de la défense. La tige de bois vibrait violemment et qui lui administrait une douleur au poignet. Elle secouait sa main pour chasser les picotements et observait le maître qui adoptait de nouveau la même position. Elle n'avait pas eut le temps de voir sa réaction. Il était assez rapide...
La Sindel changea de tactique. Hrist lui avait enseigné quelque chose à l'épée, rien à voir avec le bâton mais ça pouvait fonctionner. Le but était de lancer une attaque pour frapper le creux de la jambe, on baissait sa garde temporairement au corps à corps, une véritable mise en danger mais l'adversaire une fois le coup donné pouvait avoir le genoux brisé. Si tout se passait bien... Elle savait intérieurement que cette attaque allait mal finir mais elle voulait voir comment il réagissait. Elle semblait oublier qu'elle était là pour un apprentissage et non pour un duel à mort. Le bâton fendit l'air relativement vite pour se diriger vers la jambe du maître alors qu'elle lançait son corps vers lui. Seconde erreur. Il avait avancé à sa grande surprise lui donnant à elle un coup de pied circulaire ce qui lui fit perdre l'équilibre et tomba lourdement sur le sol. La chute avait provoqué une montée de poussière et avant même qu'elle ne se relève il frappa le haut de son épaule avec le bâton. La poussière dans les yeux et la bouche l'empêchait de reprendre correctement son souffle par ailleurs coupé par le choc qu'elle reçut.
Elle se relevait le plus vite possible. L'épaule engourdie et la cuisse gauche aussi, elle ramassait l'arme qu'elle venait de faire tomber. L'homme cette fois ci tournait autour d'elle, c'était son tour d'attaquer. Elle fléchissait les genoux et suivait sa démarche du regard, presque cachée derrière son bâton. Elle était crispée. Le maître le voyait et savait qu'elle serait incapable de faire quoi que ce soit en étant trop nerveuse. Elle doutait franchement de sa capacité à pouvoir le toucher. Il était à la fois roc et vent. Difficile à toucher et fort. La sensation de chaleur là où elle avait reçut les coups se sentait en crescendo. Il lança une attaque, utilisant le bois comme une lance pour percer un canasson. Elle n'avait pas eut le temps d'esquiver correctement l'attaque et il toucha de nouveau l'épaule endolorie. L'attaque n'était par terminée, il passait brusquement derrière elle la fauchant comme les blés avant de lui donner un grand coup ascendant sous la poitrine avant qu'elle ne touche le sol. La respiration avait été coupée net. Elle ramassait l'arme avec un spasme et tenta de faucher l'homme alors qu'elle était encore à terre. Celui-ci n'eut qu'à écraser le bâton de son pied pour terminer sa course. La tueuse lâcha prise. Essoufflée elle cherchait à récupérer sa respiration le plus vite possible. L'homme s'éloigna et lui jeta une serviette verte et humide. Le visage de la Sindel était couvert de terre et de sueur. La salle était chaude, la poussière omniprésente, l'air frais n'arrivait pas. Le maître quant à lui jouait avec ce qui lui servait d'arme mortelle alors que celle de Silmeria avait des allures de bâton de marche.
Elle s'essuyait. Serrait les dents et se relevait, l'air misérable mais déterminée à connaître cette façon de se défendre. Il fallait qu'elle sache se défendre mieux que ça. Hrist n'était pas là pour lui susurrer des conseils. Elle était livrée à elle même et à la merci du semi-elfe qui relança l'attaque. Il frappa sur le pied de la Sindel trop occupée à esquiver le coup de coude de l'homme. elle avait effectivement su éviter l'attaque mais pas celle du bâton. De nouveau frappée, il cogna à l'aide de l'autre bout de son arme le haut du crâne de la femme avant se glisser au sol pour exercer de nouveau un balayage circulaire. Elle tomba encore une fois. Il agissait avec une vitesse effarante. Un serpent, un coup de vent, une flèche décochée... Un véritable concentré de force et de souplesse caché dans un corps. Il n'avait certainement pas usurpé son rang de maître.
"Impressionnant... " Elle prononçait ça entre deux soupires, la bouches et les lèvres sèches et couvertes de poussière. " Concentrez-vous ma jeune enfant, vous attaquez sans même me voir correctement parfois. Ce type de réaction est une bonne et une mauvaise chose pour ce que vous désirez apprendre."
Silmeria l'écoutait tout en se relevant avec peine de son précédent assaut.
" Oubliez ce que vous savez. Vous êtes née. Vous venez d'apprendre votre première leçon. Le reste n'est rien. Des réflexes à perdre. Si votre adversaire vous observe mal et qu'il lance une frappe, vous n'aurez aucun mal à la contrer et à répondre d'une frappe mortelle à la suite. Mais il se peut que cet adversaire, ce soit vous. Comme ce que vous venez de faire, vous aviez attaqué sans même avoir posé les yeux sur moi."
La jeune Sindel était droite, loin d'être aussi belle qu'à son arrivée, les cheveux en bataille, la robe salle et le visage couvert de poussière, encore un peu de terre dans les yeux, et ils seront presque aussi rouges que ceux du maître.
" Vous avez une vivacité, mais si vous n'en faite rien vous serez en situation de combat la femme la plus vive du cimetière. Ce n'est pas votre objectif je gage. Suivez moi."
L'homme se dirigeait au centre des cercles et montra de la main l'emplacement que Silmeria allait prendre pour la suite des hostilités. Elle se trouvait au bout de ses peines. Les yeux larmoyants à force de subir la poussière, la chaleur suffocante et cet homme en face d'elle que la saleté et la fatigue ne semblait pas atteindre. Il fit une démonstration à vitesse très lente d'une attaque. Silmeria devait se défendre et attaquer par la suite. L'homme se laissa faire lorsqu'elle esquiva et porta un coup sous la gorge suite à un vote face. Il ne déridait pas, aucun moyen de savoir sur son visage si ce qu'elle venait de faire était bien ou mal. Il n'y avait peut être aucune notion de bon ou de mauvais, tant que l'attaque portait ses fruits...
Au tour de Silmeria d'attaquer. Elle tomba. L'homme frappait de plus en plus fort et de plus en plus vite. Elle se demandait même où elle trouvait la force de se relever. Sa détermination subissait les assauts du bâton et son corps était lourd. La Sindel tremblait de fatigue et de spasmes douloureux et gênants. C'était le moment fatidique.
L'homme lui montrait comment faire, l'homme subissait ses tentatives d'assauts et ses erreurs, l'homme ... Il montrait une patiente effarante à moins qu'il ne s'agissait pour lui que d'un jeu. Il était maître après tout. Pour la voleuse se trouver en face d'un homme avec un tel pouvoir était une chose rare et surtout très utile. Ça n'avait rien d'un combat contre un garde empoté ou un homme des tavernes. Sa détermination était toujours là. Le semi-elfe lui pressait les choses. Silmeria passait plus de temps à terre que debout, mais elle avait le sentiment que chacun de ses assauts était plus précis et huilé malgré la fatigue.
Cette technique demandait à Silmeria de plus en plus de précision. Il fallait contrer, esquiver un assaut éclair de la part de l'homme blanc et avant qu'il ne puisse entamer une seconde attaque frapper sur un point sensible. Aucune chance pensait-elle parfois. Elle était proche du but mais à la fois si loin. L'ambiance était infernale. Elle ne voyait parfois plus les coups venir et se contentait de les sentir.
Au bout de quelques minutes d'acharnement, elle parvenait à bloquer les assauts ... Parfois. L'homme suite à ça intensifiait la force de frappe. Le choc des armes se répercutait au travers des muscles de la jeune femme à bout de souffle. Chaque mouvement lui faisait mal et pour elle, le bâton était de plus en plus lourd et difficile à manier. La Sindel ne savait que trop si l'homme était satisfait ou s'il s'ennuyait mais son expression avait changée. Il avait un côté différent, plus humain mais voir clair avec des kilos de saleté dans les yeux n'était pas donné à tout le monde, du moins pas à la voleuse qui mettait ça sur le compte de la fatigue. L'homme marqua une pause et lui dit qu'ils en auraient bientôt terminé. Ça signifiait à la fois une libération pour la jeune femme mais également un risque. Elle espérait ne pas avoir traversé ça pour rien. Ses genoux en tremblaient. Sa peau était perlée de sueur et brûlante. Ses cheveux avaient connu des jours meilleurs ainsi que sa volonté. Mais il fallait continuer. Elle était seule, ne pouvant échanger les rôles avec Hrist ni suivre ses conseils. C'était peut être pour ça que cette dernière avait disparue juste au moment ou Silmeria passait le pas de la porte.
" Êtes-vous prête mon enfant ? Ce qui va suivre sera déterminant pour votre leçon. Ce qui marquera ou non la réussite de celle-ci. Trois chances s'offrent à vous. Touchez moi par n'importe quel moyen. "
Ça sonnait comme un défi aux oreilles de l'Elfe. Quoiqu'il en était, il fallait de toute évidence se placer dans le cercle le plus petit. En combat confiné avec un maître... Trois chances, trois assauts, et moins de trois secondes pour toucher un courant d'air. Le genre de défi dont on se passerait bien lorsqu'on est dans un état pitoyable.
Il frappait, elle contra mais ne su le toucher la première fois. Elle regardait le sol, lasse et presque désespérée. " Encore deux... " " Portez votre attention sur ce que vous faites mon enfant, le bâton ne doit pas être une entrave, je vais attaquer encore, vous vous défendez et frappez en retour. "
Le fendit l'air verticalement à l'aide de son arme, elle para sans trop de peine cette attaque qui avait demandé un élan considérable, après avoir su anticiper la frappe, c'était à son tour. Silmeria fit de nouveau un tour sur elle même pour donner de l'élan à sa frappe qui passa à quelques centimètres de la gorge du maître qui avait lui aussi anticiper la réaction. Du mieux, mais c'était loin d'être fatal. Le maître frappa de bas en haut avant de lancer un coup de pied en direction de la femme. L'adrénaline était telle que la situation semblait se décomposer lentement. La première attaque du bâton passa à proximité de ses reins, l'attaque du pied en revanche était arrêtée à l'aide du bâton. Sur le moment elle n'avait pas saisi qu'elle venait de remplir l'objectif demandé par le maître et continua l'action en tentant de contre attaquer. Un coup plongeant vers la poitrine du demi-elfe qui attrapa l'arme de Silmeria de la main gauche en stoppant sa course. Il tirait suffisamment fort pour qu'elle lâche prise et s'en alla armé des deux branches. Silmeria, la jeune voleuse en passe de devenir tueuse venait de subir un entrainement incroyable. Bien plus qu'une leçon, elle avait su puiser dans ses réserves de quoi subir des coups qu'elle aurait été incapable d'encaisser quelques temps plus tôt. Elle avait une violente douleur à la poitrine et au bas du dos, mais elle ne s'en sentait pas moins légère. Vidée de son énergie physique, elle se sentait vivante, affaiblie mais probablement forte et riche d'une leçon de maître.
Restait à savoir si elle avait su assimiler les rouages de cette techniques. Elle avait le niveau amateur, il fallait perfectionner ce qu'elle savait, oublier le reste.
Le demi-Elfe endossait de nouveau sa tunique. Il attendit la femme sur le pas de la porte, ne disant mot. C'est à la hâte oubliant la douleur qui tirait à présent chacun de ses muscles que Silmeria ramassait ses affaires et serrait les sangles de son armure qui lui aurait été très utile dans les événements passés. Ses jambes étaient sales, couvertes d'une couche de poussière mais assurément rouge à cause des coups reçus. Les rougeurs se voyaient sur la peau pâle... Qui serait là pour se moquer d'elle après tout. Morte de fatigue, elle passait la porte rapidement pour se retrouver dans la même salle où elle avait trouvé les trois maîtres. Le semi-Elfe ne lui avait même pas donné son nom... Il lui accordait un dernier regard avant de lui indiquer, toujours en silence, la sortie. Elle allait devoir emprunter le même chemin qu'à son arrivée. Le même long couloir... Tout était pareil mis à part elle, qui se sentait sensiblement différente. La fatigue qui montait au cerveau probablement. La barque l'attendait ainsi que le hobbit qui accoudé sur une barrique où se trouvait un morceau de fromage et un couteau lui dit : "Eh bwe la bwelle ? S'chfatiguant c'tes péripéties n'ah ? " La Douce n'avait franchement qu'une envie et ce n'était certainement pas celle d'entretenir la conversation avec un ... Morceau d'homme déformé. Elle humectait ses lèvres avec sa langue et dit en articulant le plus possible afin d'être comprise : " Je vous dois combien pour la leçon ? "
_________________
|