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 Sujet du message: L'auberge à la Cruche Fendue
MessagePosté: Dim 26 Oct 2008 21:58 
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L'auberge à la Cruche Fendue


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Cette auberge est tenue par Bradick, un humain rondouillard et barbu qui en a hérité à la mort de son oncle. Elle est souvent fréquentée par les divers voyageurs et citadins qui y passent la plupart de leur temps libre. Plusieurs chambres se trouvent au deuxième étage pour permettre aux voyageurs de se reposer.

Les dépenses faites dans ce lieu ne se décomptent pas de votre bourse!

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 Sujet du message: Re: L'Auberge à la Cruche Fendue
MessagePosté: Sam 8 Aoû 2009 22:32 
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Cette auberge semble bien chaleureuse, pas vraiment à l'image du reste du village. Je m'approche du comptoir sur lequel luisent trois bougies couleur ivoire dans un chandelier en fonte. Les courbes de l’objet sont un peu grossières mais cela a son charme. Un homme replet arrive, sourire aux lèvres.
« Bonsoir ma petite dame, vous désirez une chambre ? »
« Oui en effet ». Je suis contente d’enfin tomber sur quelqu’un qui ne me méprise pas et n’a pas peur de moi. Je rabats alors ma capuche en arrière et attends, ma bourse d’or dans les mains, qu’il m’annonce le prix pour une nuit. Son sourire se fige, ses sourcils se froncent.
« 15 yus » me répond-t-il sèchement. Je ravale mon engouement, dépitée, et lui tends les pièces qu’il m’arrache des mains.
« Prenez la chambre en haut, au fond à droite ». Je le remercie, et monte. Le mobilier est très cossu, le bois agréable au toucher, ma paillasse sent même un peu le pin. Cela me rappelle le refuge de Torn, perdu en pleine forêt non loin d’ici. J’aimerai tant y retourner. Mais ça ne servirait à rien, je dois aller de l’avant, trouver ma mère, trouver les elfes. Après tout j’ai le même sang qu’eux, enfin à moitié … Je ne sais pas trop quoi penser de tout ça, j’aime vivre au jour le jour. Voler est très excitant et permet de tester mes limites. Mais je ne vais pas faire ça toute mon existence … cette pensée … :
« Mais oui !!! ». Mon cri a sans doute réveillé les autres clients. Si je suis une semi-elfe, mon espérance de vie n’est plus la même ?! J’ai 28 ans. Quel âge cela pourrait me faire en « semi-elfique » ? C’est tellement compliqué. D’après ce que Torn m’a appris sur les différents peuples … j’aurai donc plus de 90 ans ?! Non. Non.
Je dois dormir. J’ai un château à « visiter », je dois être opérationnelle et chasser ses idioties de ma tête. Je n’aurai qu’à poser la question aux elfes quand je les rencontrerai. Après tout, ce n’est pas si grave. Du sang d’elfe dans les veines signifie une vie plus longue, forcément. Je dois … me reposer … Zzzz …




« Debout ! ». J’entends l’aubergiste monter quelques marches et hurler. Plus efficace qu’un coq, je le garantis. Je me relève, reste assise quelques secondes sur le bord de la paillasse, la tête entre les mains. (Allez debout, j’ai un cambriolage à préparer …). Je réfléchis encore quelques instants, mais le bruit des sabots de chevaux sur les pavés attirent d’un coup mon attention. Je bondis sur mes pieds, regarde par la petite fenêtre qui me fait face et vois deux carrioles tirées par de magnifiques étalons bruns. Les dorures des véhicules reflètent l’aurore, les chevaux avancent calmement pour ne pas glisser sur les pavés humides, à cause de la rosée. Il me faut un peu de temps pour réaliser qu’il s’agit en fait des propriétaires du château Von Lermesch.
« Ils sont bien matinaux » dis-je à voix haute, souriant avec satisfaction. Je range rapidement mes affaires dans mon sac, le mets sur mon dos tout en parcourant le petit corridor, ramène ma capuche sur mon front et descends les quelques marches menant au vestibule. L’aubergiste me jette un regard noir. (Je vais devoir faire vite ce soir. Je n’ai aucune envie de rester plus longtemps dans cette ville).
« J’imagine que je ne peux pas déjeuner ici … ? »
« N… » l’homme est vite interrompu par sa femme, semble-t-il, arrivant de dehors, un panier rempli de victuailles à la main.
« Voyons Bradick, combien de fois ai-je pu te dire d’être plus hospitalier ? Cette jeune elfe a le droit de manger, nous n’allons pas la jeter à la rue le ventre vide, allons. » dit-elle très enjouée. Elle me prend par le bras et me mène dans une arrière-salle, la cuisine on dirait. Elle m’invite à m’assoir à la table posée au centre de la pièce et s’active devant ses fourneaux. L’odeur qui monte est plus qu’agréable : un mélange de pain chaud, de thé et de tarte aux fraises. Torn aimait beaucoup m’en faire, avec des fraises des bois fraîchement cueillies.
« Ne faites pas attention, il est toujours bougon avec les gens qu’il ne connaît pas » continue la femme tout en préparant le thé. Elle est aussi ronde que son mari mais semble également un peu plus jeune, ses cheveux blonds sont rehaussés en un élégant chignon, elle a de beaux yeux verts dissimulés derrière une petite frange négligée. Elle se retourne enfin et apporte les tasses, le pain, la tarte et le thé sur un plateau en bois. C’est alors que mon regard se pose sur son ventre arrondi. Je n’y avais pas fait attention.
« Vous allez être mère ? ». A cette question un brin naïve, la femme sourit et me tend une tasse d’où s’exhale une odeur de jasmin à la chaleur apaisante. Je la pose devant moi pour laisser le breuvage refroidir un peu.
« Vous semblez chercher quelque chose … ou quelqu’un ». Je relève la tête et la regarde. Cette femme si accueillante, si maternelle, si gentille, peut-elle sentir ce qu’il me manque ?
« Je cherche un parent … » dis-je un peu perdue. Elle pose alors sa main sur la mienne, pour me réconforter et boit son thé par petites gorgées. Je fais de même. Nous déjeunons sans trop parler, juste échanger quelques banalités. Au bout d’une heure, elle me raccompagne à la porte d’entrée de l’auberge, toujours en souriant. Je m’apprête à régler mon déjeuner.
« Laissez, c’est offert par la maison ». Son mari, posté derrière, lève les yeux au ciel et semble furieux. Je remercie alors la femme, elle me sert brièvement dans ses bras et me dit au revoir. Je marche jusqu’à la place publique et m’assois, toute chamboulée par cette matinée. Cela faisait bien longtemps que l’on ne m’avait pas manifesté autant d’affection …

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Norelaïm / Voleuse / lvl 1


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 Sujet du message: L'Auberge à la Cruche Fendue
MessagePosté: Mer 19 Aoû 2009 23:00 
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Une lueur parvint à traverser les carreaux sales de la fenêtre. La clarté de l’aube s’étend dans la chambre, jusqu’au visage de Laucian. La lumière du soleil finie par le sortir de son sommeil. Il entrouvre les yeux et fut aveuglé par la luminosité du petit matin. Il lâcha un profond soupire…

(À non, pas déjà le matin !)

Il poussa les drags et s’installa pour être appuyé contre le mur craquelé en position assise. La jeune homme garda son regard hors de portée de la clarté matinale. Il patienta un peu pour que ses yeux se réadaptent au jour.

Le garçon s’extirpa de la chaleur douillette de la paillasse. Il s’étira comme n’importe qui le ferait à leur éveil et il respira à plein poumon. La puanteur habituelle lui monta directement au nez, mais on fini par s’y adapter. Puis il partit à la recherche de ses vêtements qu’il avait laissé traîner un peu partout dans la pièce.

Il finit par tout récupérer ses habits et matériels. En prenant ses choses, un voile de poussière se déplaça dans l’air. Laucian se revêtit et décida de quitter sa chambre. Après avoir refermé la porte derrière lui, il la verrouilla à l’aide d’une clé. De nombreuse portes de bois au teinte foncée ornée d’un numéro recouvrent les murs du passages.

Ensuite, il traversa le couloir menant à la salle principale, et pour l’atteindre il faut descendre l’escalier qui est plaqué contre le mur. Le jeune homme déposa un de ses pieds sur la première marche en bois, qui grinça sous son poids. Il continua à descendre jusqu’à arriver au rez-de-chaussée.

Laucian tourna la tête et vit l’aubergiste qui remettait les tabourets en place. Et celui-ci s’avait très bien que son inviter était enfin réveillé, dû au grincement de l’escalier.

«Bonjour Bradick, comment sa va ?»

«Déjà debout ? Et bien voilà un lève tôt ! Moi je vais quand même bien, et toi mon très cher ami, bien dormi ?»

«Bien sûre, mais ce maudit soleil m’a encore réveillé, comme tout les matins en fait.» ajouta l'archer en souriant, tel son habitude.

Le tavernier esquissa un petit sourire à travers sa large barbe et demanda un coup de main au garçon. Ils finirent par enlever toute les chaises de dessus les tables et les déposer par terre.

«Que veux-tu pour déjeuner Laucian ?» demanda l'homme pour donner un meilleur service à son compagnon.

«Bah… rien. Merci pareil, mais je devrais aller me trouver un client pour me faire un peu d’argent.»

«Quel dommage, j’allais avoir une bonne avant-midi de libre avec toi, mais je peux toujours prendre mon petit congé un autre matin. On se reprendra mon garçon !» dit-il sans montrer sa déception.

«Désolé, mais c’est sûre que l’on reprend ça une autre fois, donc à la prochaine !»

«Hé ! Si tu revois ton père, dis lui un bonjour de ma part !»

Il fit un signe de la main à Bradick tout en acquiesçant. Il marcha vers la porte d’entré et la poussa doucement, puis il partit pour commencer une nouvelle journée.




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On ne chasse pas l'obscurité, on introduit son antidote, la lumière, on l'empêche d'exister.


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 Sujet du message: Re: L'Auberge à la Cruche Fendue
MessagePosté: Mar 25 Aoû 2009 18:05 
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Depuis la boutique de Sakim Haibon


J’eus à peine mis les pieds dans l'auberge qu'une grande bouffée de fumée me chatouilla les narines et me fit tousser. Il régnait dans cet établissement une ambiance assez enjouée. C'était surprenant, vu l'atmosphère empreinte de tension qui pesait sur la ville.
Je repérai le comptoir. Le bonhomme trapu qui se trouvait derrière devait sans doute être l'aubergiste.

« Bonjour. Combien pour un repas et une chambre ? », lui demandai-je en m’approchant de lui.
« Quinze Yus pour la chambre et cinq pour le repas », répondit -il d'un ton sec.
(Pas très aimable pour un aubergiste...)
Je sortis les vingt pièces de ma bourse et les déposai rapidement sur le comptoir. Il n'avait pas eu le temps de voir mes mains blanches. Enfin, je l'espérais. Il se retourna à la recherche d'une clé de chambre.

J'en profitai pour scruter la pièce. L'auberge avait l'air d’attirer du monde à en juger par les rares tables inoccupées. La clientèle était variée. A ma droite, un groupe d'amis parlant fort et buvant beaucoup. A ma gauche, deux couples occupés à discuter de leurs problèmes respectifs. Au fond de la salle, trois types chuchotant comme s'ils préparaient un mauvais coup.

« Monsieur ! ». L'aubergiste impatient me rappela à son bon souvenir.
« Je vous met la dernière chambre du troisième étage. », dit-il en déposant la clé sur la table.
« Merci. Vous pouvez me faire servir mon repas dans ma chambre ? »
Je n’avais vraiment pas envie de manger au milieu de ce vacarme. J’aurais vite fait de faire un malaise. L'aubergiste grommela quelque chose que je n'entendis pas dans le brouhaha ambiant. Visiblement, ça ne l'enchantait guère et il ne se gênait pas pour le montrer.
(Bon, changement de méthode)
«Mettez moi le repas sur un plateau et je le monterai moi même », proposai-je.
« Bon. », céda l'aubergiste, « Mais vous me le redescendez demain. »
Je hochai de la tête et laissai le bonhomme transmettre la commande. Je jetai un coup d'œil en cuisine. Dès que les odeurs des plats parvinrent à mes narines, j'eus l'eau à la bouche. J'étais littéralement affamé, mais trop occupé pour m'en être rendu compte. Intérieurement, je salivai d'avance. Ces quelques jours de fuite à ne manger que des fruits m'avaient affaibli. Manger chaud me ferait le plus grand bien.
« Ce sera prêt dans cinq minutes » m'annonça l'aubergiste qui revenait des cuisines.

Je hochai de nouveau de la tête, pris la clé de la chambre et, sans un mot, allai m'assoir à une petite table libre. Il ne fallut pas longtemps à la serveuse pour me repérer et m'aborder.
« Bonjour ! Qu'est ce que je peux vous servir ? », demanda-t-elle avec un grand sourire.
(Au moins, la mauvaise mine du patron n'est pas contagieuse)
« Rien, merci. J'attends que mon repas soit prêt. »
« En attendant, vous ne voulez pas déguster une de nos bières maisons ? Elles sont produites par Bradick lui même et sont exquises. »
Mauvaise idée. Déjà en temps normal, je ne tenais pas l'alcool, mais en plus avec l'estomac vide et la fatigue, le résultat risquait d'être spectaculaire.
Je refusai poliment.

Les cinq minutes d'attentes me parurent une éternité. Le bruit assourdissant des clients tambourinait dans ma tête et la fumée me dérangeait.
La serveuse revint dans les délais m'apporter mon plateau. Un pavé de bœuf avec des pommes de terre, un beau fromage et quelques tranches de pain. Tout pour faire mon bonheur !

Sans tarder, je saisis le plateau et montai en direction de ma chambre. C'était une petite pièce avec une fenêtre donnant sur la rue d'où je venais. Il y avait une petite paillasse qui semblait confortable et une cruche d'eau fraîche. Le reste du mobilier était simple mais en bon état. Malgré son air de bougre, l’aubergiste semblait bien entretenir son affaire.
Je posai mes affaires et m'assis sur un coin de la paillasse. Je mangeai rapidement mon repas avant qu'il ne refroidisse. C'était vraiment délicieux ! Je savourai chaque bouchée jusqu’à ce que je sois repu.
(Premier problème résolu)

La seconde épreuve s'annonçait plus délicate : soigner ma brûlure. Je m'approchais du miroir pour vérifier l'étendue des dégâts. J'avais vraiment triste mine. Les cloques avaient fait place à des plaques rougeâtres et ma peau avait un aspect desséché. Je commençai par laver la plaie avec l'eau que j'avais à disposition, puis entrepris d'utiliser le produit que j'avais acheté. La première application de la potion jaunâtre fut très douloureuse, mais rapidement la douleur se calma. J’espérais simplement que la blessure ne s’était pas infectée.

Je commençai désormais à fatiguer. Mes muscles me tiraient et savoir que j'avais un lit à disposition ne me motivais guère pour faire autre chose que dormir. Je verrouillai ma porte et glissai ma dague sous mon oreiller. Juste au cas où...

Je m'allongeai sur mon lit et sombrai immédiatement dans un sommeil sans rêves.

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Dernière édition par Madladif le Lun 31 Aoû 2009 09:46, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge à la Cruche Fendue
MessagePosté: Lun 31 Aoû 2009 08:31 
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Je me réveillai tard le lendemain matin. D’ailleurs, étais-ce encore le matin ? J’eus beaucoup de difficultés à me lever, mes muscles encore engourdis de fatigue. Je me levai et ouvris les volets et la fenêtre de ma chambre. Le soleil était déjà haut dans le ciel.
(J’ai déjà gâché une partie de ma matinée, mais au moins, je me suis bien reposé.)
Je refermai rapidement la fenêtre car l’odeur nauséabonde assaillait de nouveau mes narines et le soleil menaçait ma peau. Je fis quelques étirements pour essayer de soulager les courbatures de mes jambes et mes bras. Peine perdue.
La faim me rappelant rapidement à l’ordre, je décidai de descendre pour me restaurer. Je saisis ma cape, ajustai la capuche sur ma tête et glissai ma dague sous ma ceinture. Je pris le plateau que j’avais promis de rapporter et me dirigeai vers la salle commune.

Autant cette pièce était pleine de vie et de fanfaronnades la veille, autant aujourd’hui elle respirait le calme et la sérénité. Il n’y avait qu’un seul client attablé et la serveuse était occupée à nettoyer le sol. L’aubergiste devait encore dormir ou être occupé ailleurs car il n’y avait personne au comptoir.

« Bonjour.», dis je en m’approchant de la serveuse, « Le patron n’est pas là ? J’aurais souhaité prendre un petit déjeuner. »
« Bonjour !», me répondit-elle joyeusement, « Je m’occupe de vous. Prenez une place et je vous apporte ça tout de suite. »
Comme je commençai à sortir ma bourse pour la payer, elle m’interrompit : « Ce n’est pas la peine, le petit déjeuner est inclus dans le prix de la chambre. »
Je hochai silencieusement de la tête.
(Surprenant. A sa place, je n’aurais rien dit et j’aurais pris l’argent.)

J’étais servi dans les cinq minutes qui suivirent. Le repas était, comme la veille, simple mais nourrissant. Exactement ce qu’il me fallait. Surprise de me voir garder ma capuche alors qu'il était encore tôt et qu'il faisait beau dehors, la serveuse me proposa :
« Pourquoi ne pas retirer votre capuche ? Il fait tellement bon dehors. »
(Hors de question. Il me faut une excuse. Une valable. Non. Pas le temps. Ne pas paniquer.)
C’était dans ce genre de moments que j’avais le plus de mal à garder mon calme.
« Merci pour le repas. », répondis-je d'un ton glacial.
(Ne pose pas de questions. Ne pose pas de question. Ne pose pas de question.)
J’espérais seulement que le ton que j’y avais mit suffirait.
La serveuse fit demi-tour sans un mot. Heureusement, j'avais réussi à mettre fin à ce début de discussion périlleuse. Elle ne revint pas à la charge. Sage décision.
(Dans le coin, curiosité ne doit pas rimer avec longévité.)
Je finis rapidement mon repas. La journée allait probablement être chargée.

Une fois remonté dans ma chambre, je m’assis un moment pour faire le point.
Premièrement, je devais essayer de confectionner cette teinte dont m’avais parlé Sakim Haibon. Je devais donc me procurer cette fameuse Ralsena. ‘Une mauvaise herbe à fleur jaune qui pousse dans les plaines’ m’avait dit le hobbit. Quand j’en aurais trouvé, j’improviserai. Il me faudrait peut être un mortier pour piller tout ça. Je verrais en temps voulu.
Deuxièmement, il faudrait que je me trouve une cache en ville. Je ne pouvais pas éternellement me loger à l’auberge. Mes maigres économies ne le supporteraient pas. De plus, il me faudrait un endroit où personne ne puisse voir mes allées et venues.
(Un grand type encapuchonné qui va et vient au même endroit, c’est trop visible)
Enfin, il fallait que je trouve une source de revenus. Si j’arrivais à teindre ma peau, je me demandai si j’arriverais à trouver un travail moins… illégal.
(Probablement pas. Le marchand a dit que l’utilisation était limitée). Je bridai mon enthousiasme. Je n’avais pas encore trouvé la plante, ni réussi à confectionner la teinte, encore moins vu ses effets.

Une fois les idées plus claires, je redescendis voir si l’aubergiste était revenu. Je voulais lui payer tout de suite une seconde nuit. Il fallait être lucide, je n’arriverais pas à tout faire en une seule journée.
(Toujours personne ? Ça attendra ce soir alors.)

Je quittai l’auberge.


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 Sujet du message: Re: L'Auberge à la Cruche Fendue
MessagePosté: Dim 15 Nov 2009 21:43 
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(Pourquoi pas la cruche fendue ?) Me dis-je en cherchant une auberge. (Elle as l'air chaleureuse et conviviale et n'est pas chère en plus !)
Sur ces mots, j'entrai dans l'auberge. Elle était petite, les murs en pierre, des têtes d'animaux étaient accrochées aux murs, et un homme grand et gros, d'une grande carrure, se tenait derrière le comptoir. Il était gentil, assez bizarre pour un village malfamé comme ça. Un dame, derrière lui, triait des papiers. Les gens de l'auberge étaient normaux, pas trop souls ni trop sobres, la plupart étant des humains, mais un elfe restait dans un coin à boire du thé. Il était encapuchonné, habillé en vert, les oreilles pointues, assez grand. Je n'avait jamais vu d'elfe avant. Il était radieux, mais ne voulait parler à personne. Quelque chose devait surement le tracasser. Il était blond. C'était un elfe blanc, il avait les yeux bleus. Il portait de très belles bottes, presque mystiques.

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Ces bottes me donnaient une impression de déjà vu, comme si je les avait vues quelque part. Mais ou ? Tel est la question. Je me mis donc à marcher vers l'elfe. Il m'ignorais. Je lui dit:

"Qui est tu ?"

"Un elfe. Tu t'en fous de toute façon. Tout le monde s'en fous de moi."

"Non, je ne m'en fous pas ! Je veux savoir... Humm... Ou as tu eu ces bottes ?"

"A Hidirain, comme tous les objets elfes, enfin tu devrais le savoir !"

Il s'emportait sur la fin de la phrase, en disant que je devrait avoir qu'il as acheté ses bottes à Hidirain.

"Sa va, c'est bon, ne t'énerve pas !"

"Au fait, tu connaitrais pas un Nagyl, par hasard ?"


Je savais que les elfes vivaient très longtemps.

"Oui, comment tu le sait ?"

Et bien... C'est un des mes ancêtres.


"Ton ancêtre ? A oui, c'est vrai, j'avais presque oublié, les autres races ne vivent pas longtemps !" Dit-il d'un air rieur.

"Oui, nous ne vivons pas longtemps, c'est vrai. Ou l'à tu vu pour la dernière fois ?"

"A Hidirain, pourquoi cette question ?"

"Il avait acheté des bottes, les mêmes que toi je crois..."

"Oui, comment le sais tu ? Tu est curieux dit donc !"
"Hummm... Je sais qu'il avait les mêmes bottes que toi. Je ne sais pas comment, mais je le sais."

(Je devrais aller à Hidirain, un de ces jours.)


"Comment sa, ne me dit pas que tu as un don ! Je ne crois pas en ces trucs là."

"Bon, je dois y aller, au revoir, à demain si vous dormez ici."

"Oui je dors ici, et à demain !"

Il avait l'air de vouloir devenir mon ami. Il semblait retrouver en moi la même amitié qu'en Nagyl. Je n'ai jamais vu Nagyl, je ne l'ai pas connu, et pourtant, je le connait plus que tout le monde, à par lui même, évidement...
Je me dirigeait maintenant vers l'aubergiste et lui dit:

"Bonjour, une chambre d'une personne s'il vous plaît !"

"Oh, mais bien sûr ! Sa fera 10 Yus le semaine, 2 Yus la nuit."

"Une seule nuit s'il vous paît.

"D'accord ! Chambre n°9, à l'étage !

Je lui donna 2 Yus et monta. En ouvrant la porte de ma chambre, je vit un matelas sur le sol, tout était bien lavé, sa sentait la lavande. Cette auberge était merveilleuse par rapport à l'auberge de Grigwig de beau, à Tulorim. Je me mis dans le lit, sortit un livre sur les diverges races de mon sac commença à le lire avant de m'endormir. Cela faisait longtemps que j'avais dormi sur un matelas depuis le cimetière, là ou tout a commencé.

(suite)

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Dernière édition par Tibfon le Mar 17 Nov 2009 18:03, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge à la Cruche Fendue
MessagePosté: Lun 16 Nov 2009 11:55 
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Je me réveilla un beau matin, dans l'auberge.
J'ouvris la porte pour sortir, quand je vus l'elfe m'attendre. Il était à la chambre n°10, celle qui était devant la mienne. Il avait changé d'habits. Il portait à présent une belle armure jaune et une cape verte, avec sur la tête un casque elfique. Il avait aussi une épée jaune qui devait sûrement être magique. Elle était jaune, comme tout le reste.

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Il avait de l'autre côté des bottes. Elles étaient différentes du soir ou l'on s'est rencontrés, elles étaient jaunes, en cuir.

L'elfe me proposa de partir à la chasse aux monstres.
Je lui dit:

"pourquoi pas aux catacombes d'Exech ?"

"Oui, pourquoi pas. Allons-y !"

Je descendit avec lui les escaliers de l'auberge. Je paya l'aubergiste en le félicitant de cette belle auberge bien entretenue, et partit avec l'elfe.

(suite)

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 Sujet du message: Re: L'Auberge à la Cruche Fendue
MessagePosté: Dim 29 Aoû 2010 18:25 
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"Haaaaa, un bon lit douillet! C'est le pieeeeed !
-Isulka, vous allez tout salir. Prenez peut-être un bain avant.
-Tu veux dire que je pue?
-Non non, je... ne me faîtes pas ces yeux là! Et puis quand allons-nous voir le Capitaine Brassort !? C'est pour lui que j'ai accepté de vous suivre sans encombres.
-Et tu veux allez le voir comme ça? Accoutrée comme t'es il te prendra pour un troll et te feras jeter par dessus bord. Non gamine, change toi, reprends des forces et on n'en reparle. Et prends aussi un bain, tu le mérite!"

Hildegarde sembla un peu blessée mais elle s'en remettrait vite. Je n'étais plus trop dans l'optique de préserver la sensibilité de la gamine. J'aurais même bien fait un roupillon, mais on frappa à la porte:

"Les bains sont prêts, dans la chambre d'en face."

L'idée me donna un frisson de plaisir. Je me relevai, et partis la première, telle une flèche. L'aubergiste s'était bien vite carapaté, sachant sans doute qu'il n'aurait pu résisté à notre charme digne de dryades. Peu importait, j'entrai dans la chambre, pour voir trois tonneaux fumants. Un instant j'imaginais une sorcière prête à nous cuisiner, mais c'était moi la sorcière, donc rien à craindre!

Je me jetai donc dans le premier bain, après avoir jeté mes vêtements à droite et à gauche. L'eau était brûlante, et je poussai même un cri quand mes fesses s'écrasèrent au fond. Avant de pousser un soupir de contentement, le chaud me montant aux joues. Jusqu'à ce que:

"Et il me faudra une nouvelle robe. Celle-là est complétement déchirée et toute crottée.
-Demain demain... Tu prendras ta part dans la bourse de monsieur le chevalier d'eunuque-ville et puis voilà.
-Oui mais ce soir? Je...
-Je te passerai ma tunique.
-Celle toute déchirée qui a servi de bandage?
-Oui. Tu préfère rester toute nue?
-Non.
-Bien. Maintenant si tu me faisais un shampoing?
-Et pourquoi ferais-je une telle chose?
-Tu veux vraiment une part de la bourse? Tu n'as pas vraiment combattu si je me souviens bien.
-Je vous déteste!"

Hildegarde apprit ce que ses serviteurs avaient du endurer pendant de longues années et plus tard elle me remercierait pour ça. En attendant, ça faisait rudement du bien.

"Et toi Aglaeka, tu veux aussi que l'on te lave les cheveux? Elle s'y prend rudement bien. C'est une... Aie! fais attention!
-Désolée..."

Salle gosse. Attention, je risquais de m'y attacher.


Dernière édition par Isulka le Jeu 9 Sep 2010 16:29, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge à la Cruche Fendue
MessagePosté: Dim 29 Aoû 2010 22:41 
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Après être rentrée dans la chambre partagée pour nous trois, Isulka se jeta sur le grand lit large, ne manquant pas de le salir quelque peu, le temps radieux avait limité les dégâts sur ses vêtements sales en les séchant. Sans plus attendre, on nous indiqua que les bains étaient dans la chambre à côté et prêts. Je fus soulagée et rentrai rapidement de ce grand tonneau d’eau chaude, après m’être bien sûr débarrassée de mes habits qui gisaient à présent sur le sol.

La couleur si claire de l'eau se transforma bientôt en une eau à la fois marron, rouge et verte avant que je n'eus le temps de me frotter. Je frictionnai énergiquement mon corps pendant qu'Isulka prenait Hildegarde pour une esclave en lui demandant de lui masser les cheveux. Je me laissai à mon tour tentée à ce plaisir qui fut absolument divin !

Je paraissais nager dans un paradis bien trop éphémère puisque l'eau se refroidissait déjà. Sortant du bain, j'attrapai près de moi une longue serviette de bain sombre voilant ainsi les quelques parties intimes aux autres femmes. Si la seule présence de cette pièce avait été Isulka, peut être ne me serais-je pas enveloppée dans ce tissu presque rugueux, mais la présence de la jeune demoiselle mit un frein à ma non pudeur.

Hildegarde était toujours allongée dans son bain quand m'approchai d'elle afin de tenter de prodiguer le même bonheur qu'elle m'avait donnée il y a quelques instants. Je massai du bout des doigts son cuir chevelue, mais comme à son habitude, justement trop habituelle, elle ne fut pas totalement satisfaite. Cette jeune fille de duc était bien trop gâtée pour apprécier toutes ces petites choses.

"Je ne sais pas si tu mérites vraiment de voir ton mâle, ou Capitaine Brossart ...
- Vous m'avez promis ...
- Si tu es sage ..."


Elle se renfonça encore plus dans l'eau qui la couvrait jusqu'au nez. Cette jeune fille n'avait vraiment pas le sens de l'humour.

Je laissai mes deux compagnes de route afin de passer dans notre chambre où je trouvai un tissu afin de constituer un nouveau bandage pour ma blessure et profitai également pour m'habiller de ma tunique claire qui se trouvait dans mon sac. Je pris le temps pour débuter la rédaction d'une nouvelle lettre. Note pour moi-même, penser à envoyer par pigeon ou coursier les lettres. Je m'étais jurée de m'exécuter, mais tous ces évènements m'avaient bien trop pris de court.

Quand ma tâche fut terminée, je me mis à prier la Déesse Selhinae, lui implorant de me pardonner pour mon manque de prières durant ces deux derniers jours. Je devenais une sœur de plus en plus détestable.

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Dernière édition par Aglaeka le Mer 8 Sep 2010 19:50, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge à la Cruche Fendue
MessagePosté: Dim 29 Aoû 2010 23:15 
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Aglaeka goûta elle-aussi le plaisir d'une esclave de haute lignée. Elle fut cependant moins peste que moi et offrit les mêmes soins qu'elle avait reçus, se faisant même rouspéter par son manque de technique. Ce fut donc la première à quitter la pièce.

"Elle est agréable à vivre Aglaeka, elle.
-Mais tu vas apprendre à te taire oui? Enfin cela dit tu as raison. Elle est sympa. Elle."

Je profitai encore un peu du bain, avant de finalement en sortir. Ou plutôt me trainer hors de l'eau si agréable, et si sale. Ce qui me rassura fut de voir que l'état des autres n'était pas mieux.

Je fis signe à la gamine de sortir elle aussi, lui lançant une serviette au visage. Je me drapai, avant de ramasser mes fringues disséminés dans la pièce. Il me faudrait aussi de nouveaux effets, mais Exech n'était pas le meilleur endroit. Si l'on cherchait le pantalon en cuir d'un macchabée c'était parfait, mais pour des fringues de qualité non louches c'était pas le pied.

Nous sortîmes alors. Je poussai Hildegarde dans la chambre, celle-ci maugréant de son mauvais traitement. Je lui fis signe de se taire, alors qu'Aglaeka était dans une sorte de méditation. Sûrement une prière.

"Vous ne priez pas Isulka.
-J'ai prié hier, ça me suffit.
-Hier? Mais c'était un rituel, et vous n'avez même pas parlé de dieux.
-Ah oui tiens."

Je la laissai pantoise, allant chercher la bourse dérobée à notre victime. J'eus un frisson en repensant à son agonie. J'aurais quand même pu l'achever... Enfin sur le moment je n'y avais pas pensé, et puis c'était mérité. Mais tout de même... Je vidai la bourse sur le grand lit, faisant un partage équitable.

"Pourquoi j'ai moins que vous?
-D'une tu n'as pas combattu. De deux tu es riche. De trois tu es un otage. De quatre tu as quinze ans. De cinq on t'a payé la chambre et le repas. D'autres raisons?
-Non non, daccord."

Je lui tendis donc sa part. Je posai celle d'Aglaeka sur son sac, et pris la mienne. Je m'habillai rapidement, avec le peu de rechanges qu'il me restait. Je lançai finalement à Hildegarde:

"Quand elle aura finit tu lui diras que je suis partie en bas. Si tu veux manger débrouille toi avec l'aubergiste.
-Mais je croyais que vous alliez vous coucher?
-Ça fait deux jours que je crapahute, dans le froid et la boue. J'ai bien le droit à un peu de vin et quelques parties de cartes. Je reviens pas tard.
-Vous allez jouer de l'argent? (elle avait l'air presque dégoûtée)
-Tiens bah je vais me gêner! Allez fais pas cette tête là, c'est pas si grave. Et puis dis toi que je suis en mission de reconnaissance. Quand je remontrai je connaitrai tous les potins!
-Je vois. Amusez vous bien.
-Allez fais pas la tête. Tu voudras que je t'apprenne?
-Je veux bien oui!
-Marché conclus jeune fille. Bonne nuit."


Je lui passai la main dans les cheveux, la décoiffant un peu. Un dernier regard envers une Aglaeka concentrée, mais radieuse et je sortis.


Dernière édition par Isulka le Jeu 9 Sep 2010 16:34, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge à la Cruche Fendue
MessagePosté: Lun 30 Aoû 2010 00:17 
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Mes deux compagnes venaient de s'introduire dans la pièce, je ne les entendis que très peu et soudain un claquement léger de la porte se fit entendre. Quand je sortis de mon second état, je m'aperçus rapidement qu'Isulka venait de descendre, certainement pour se restaurer ou afin d'être seule.

Je vis Hildegarde sur un coin du lit, me regardant avec de grands yeux curieux. Sa question paraissait écrite sur son visage dans des couleurs flamboyantes.

"Je priais à ma Déesse Selhinae si telle est ta question.
- Sel' quoi ?
- Sel-hi-nae ! C'est une Déesse qui représente l'équilibre du monde. Cela me parait étrange que tu ne l'a connaisse pas.
- Je ne l'a connaît point !
- Bon et bien tu l'as connais à présent."


Après ce bref dialogue avec la jeune fille, je décidai de descendre à mon tour.

"Hildegarde, je vais me restaurer un peu, tu peux rester dans la chambre.
- J'attends que l'on me serve.
- On te servira si tu descends.
- Non, ici !"


La porte venait déjà de claquer, cette jeune fille capricieuse devait savoir y faire avec ses nombreux serviteurs, mais pas avec des étrangères. Des bruits de joyeux hommes en train de festoyer venaient d'arriver à mes oreilles avant que je n'arrive au rez-de-chaussé. Avec cette bande d'hommes enivrés par l'alcool, Isulka. Décidément, cette jeune femme devait être surveillée et prise en charge.

Je l'a laissai toute de même faire, quand elle s'aperçut de ma présence elle me lança un grand "Agleaka !" son verre à la main, qu'elle renversa quelque peu avant de se remettre à ses jeux de cartes. Je ne crus pas au premier abord, mais cette dernière paraissait parier son argent. Cela expliquait sans doute son manque de richesse, elle était une flambeuse ...

Je me posai finalement sur une table à l'écart, commandant la spécialité du coin, une sorte de brochette avec une viande que je cherchai pas à étudier plus. Je savourai ce premier bon repas depuis maintenant plusieurs jours. Quand ma dégustation fut terminée, je vins rapidement à la conclusion que le repas avait être très bon, mais n'égalait pas les spécialités mystérieuses de mes sœurs.

J'aperçus du coin de l'œil le délicat visage d'Hildegarde qui parut effrayer de descendre face aux cris rauques des hommes attablés aux côtés d'Isulka. Je lui fis signe d'approcher et d'un sourire délicat lui lançai une remarque.

"Et bien ma demoiselle la fille du duc s'est décidée à descendre pour manger ?
- Vous m'avez laissé mourir de faim !"


Je fis rouler mes yeux et commandai à la femme de l'aubergiste un repas pour ma demoiselle la capricieuse. Pendant ce temps, la mageresse continuait de miser toujours plus haut, tout en remplissant inlassablement son verre d'alcool divers.

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Dernière édition par Aglaeka le Mer 8 Sep 2010 20:04, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge à la Cruche Fendue
MessagePosté: Lun 30 Aoû 2010 01:06 
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Une fois en bas je demandai, ou plutôt hurlai à l'aubergiste de me ramener du poulet et du vin. Plusieurs personnes me sifflèrent, des spécimens de la race inférieure comme l'aurait si bien dit Aglaeka. Je me rapprochai d'un voyageur debout près du comptoir. Sur son front aurait pu être marqué messager sans problème. Je lui demandai s'il pouvait transmettre un message à Tulorim, et bien entendu il fut d'accord. Il me tendit du parchemin et une plume:

"Très cher Duc Von Pummel de Bragenek,

Votre fille a été enlevée sous les ordres directs du comte Idragebor, aussi je vous conseillerais de faire votre enquête de ce côté. Demandez Edward, au tripot de Franche Saurette, qui se fera un plaisir de vous en dire plus, de préférence par la torture.

Quand à votre fille, elle est en sécurité pour le moment, mais le comte la poursuit. Vous aurez des nouvelles rapidement.

Avec tous mes sentiments.
Une amie."


Le messager la cacheta, prit ses yus et disparut dans la nuit. Pourvu que ce ne soit pas un arnaqueur. Mais les messagers arnaqueurs ne faisaient pas long feu à Exech, mieux valaient pour eux de faire un travail honnête. Une des rares professions qui avait ce devoir ici...

Je m'invitais ensuite à une table de jeu, demandant au plus baraqué s'il y avait une place. Un gnon sur le nez du voisin, et en effet il y avait une place. Le premier qui tenta de me peloter se prit une fourchette sur la main et glissa de sa chaise sous le rire gras des autres bouts de lard.

Une fois le respect instauré, partie de cartes! L'aubergiste me servit mon poulet, que je dévorais tout en misant mes maigres petits yus. Je fus rapidement persuadée que l'un d'entre eux trichait, aussi lui fis-je les yeux doux et comme par miracle la chance tourna en ma faveur.

Un bon verre de piquette imbuvable pour faire passer le goût de poulet immangeable, et voilà Aglaeka qui descend. Je la vis encore une fois un peu en retrait par rapport à ce qui était pour elle une fosse de lion, ou de porcs. Cela dit ça avait l'air de mieux passer, l'habitude sûrement. Je ne pus m'empêcher de l'appeler en lui faisant un grand signe de la main.

"C'est qui ta copine? Elle peut nous rejoindre hein. Toujours de la place pour des beaux ptits culs, même serrés.
-Hé du gland, tu t'approche d'elle et je t'embroche par le cul au tison.
-Vous êtes pas...
-Et alors? Ça te pose un problème les lesbiennes? Tu sais comment on est, nous les sorcières de la mort.
-Gloups..."

Le mec finit son tour de carte et se cassa. Je fis signe aux autres que je plaisantais, mais qu'il avait l'air d'un crétin. Et les crétins j'aimais pas ça. La chance finit par tourner rapidement, monsieur tricheur semblant moins réceptif à mes regards. Fils de chien, il me prenait pour une lesbienne maintenant. Et puis zut, je finis aussi le tour de carte et me levai.

Je rejoignis Aglaeka et Hildegarde qui s'était jointe à la fête. Des musiciens mauvais et bourrés nous abasourdissaient les oreilles, donc oui c'était une fête. Je m'assis tout contre Aglaeka, jetant un coup d'œil en arrière. Voyant le regard de toute ma précédente tablée, je passai ma main autour des hanches de la guerrière. Les mecs se détournèrent bien vite, entre dégoût et phantasme.

"Hé, pas de ça ici!" me lança l'aubergiste. Je levai les mains, puis l'ignorai.

"Alors, vous arrivez à manger cette horreur? Ils sont même pas fichus de nous faire de la bonne viande à Exech. Pourtant des bouchers, y-en a un paquet!
-Vous deviez m'apprendre à jouer aux cartes.
-Ah oui c'est vrai. Je croyais que t'étais crevée la mioche.
-Je ne suis pas une enfant, et si je suis fatiguée je préfère tout de même rester avec vous.
-On deviendrait sentimentale?
-Non, mais j'ai peur dans ce lieu. Une taverne de malfrats, tous prêts à se jeter sur moi.
-Et mademoiselle veut se trouver un capitaine pirate...
-Corsaire!
-Soit. Alors cette partie de cartes? Aglaeka tu sais jouer? Et tu veux jouer?"

J'avais déjà sorti mon propre jeu, un peu en miettes avec le voyage et les nombreuses parties. Mais c'est ce qui lui donnait son cachet et son authenticité. Et qui faisait de moi une sacrée accroc. Faudrait penser à arrêter... Bah, comme pas grand monde acceptait les dettes d'une sorcière, j'étais limitée à mes yus. Je m'arrêterais quand je n'en aurais plus!


Dernière édition par Isulka le Jeu 9 Sep 2010 16:36, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge à la Cruche Fendue
MessagePosté: Lun 30 Aoû 2010 08:37 
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Quand Hildegarde eut fini de manger son morceau de viande, Isulka vint nous rejoindre, se plaçant à mon côté, une main se glissant sur mes hanches de manière presque sensuelle. Je l'a regardai un instant, sans trop comprendre. Quand l'aubergiste s'aperçut de cette supercherie, il lança un "Pas de ça ici !" et la mageresse retira son bras baladeur.

Sans plus de commentaire, elle mit à critiquer la viande de l'auberge, j'émis mon avis sur le plat que j'avais dégusté. Je ne le trouvais pas si mal même si quelque peu sec il fallait l'avouer. À cette pensée, je pris un verre de vin qui accompagnait le plat et le recrachai dans l'assiette. Quelle horreur !

"Mais c'est dégueulasse. Isulka comment tu fais pour boire une telle chose !"

Reposant mon verre, je commandai un autre alcool de meilleur qualité espérant que celui-ci allait étancher ma soif. En même temps, la jeune blonde exprima son avis sur le lieu, il y avait en effet beaucoup d'hommes lourdauds, pâteux et encore plus exécrables qu'à Tulorim.

Dans la cacophonie naissante, il devenait de plus en plus difficile pour se comprendre, Isulka me proposa une partie de cartes que j'acceptai. Je n'étais pas amatrice de jeux, mais ce lieu de ne proposait pas grande distraction pour une sœur des Sororités autrement dit, au calme et sans hommes.

N'ayant que très peu jouer à des jeux moyennant de l'argent, je me lançai, même si pour ce premier essai, cela restait juste amical. Le bruit des chanteurs et musiciens incompétents ne me permettaient d'entendre qu'un seul mot sur deux de la jeune femme, mais je fis semblant de tout comprendre pour ne pas plus gêner ma coéquipière. Elle nous expliqua très succinctement les règles avant de se remettre joyeusement à boire, même si, soit dit en passant elle n'avait pas clairement arrêtée..

"Ne serait-il pas plus tranquille d'aller jouer dans notre chambre avec un grand pichet de vin pour toi Isulka. Hildegarde ne semble pas très à l'aise et si ces hommes ne se calment pas je risque régler leur compte à tous !"

Je finis ma courte tirade d'une voix presque brutale, cette auberge avait été notre seule trouvaille, autrement dit, je préférais me contenir et éviter de titiller mon esprit méprisant contre ces mâles insignifiants qui pourtant avaient le don de me rendre hors de moi, leurs corps hideux se balançant gentiment dans un air de victoire.

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Dernière édition par Aglaeka le Mer 8 Sep 2010 20:15, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge à la Cruche Fendue
MessagePosté: Lun 30 Aoû 2010 13:14 
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Aglaeka fut d'accord, mais me proposa plutôt d'aller jouer dans la chambre, avec une bonne bouteille de vin. C'est vrai qu'il n'était pas très responsable de ma part de laisser ces deux jeunes femmes dans un milieu aussi viril. Et puis je n'avais pas envie de me prendre un coup de dague dans le dos parce que je m'étais faîte passer pour une lesbienne. Les mœurs étaient peut-être délurés, mais les vieux tabous demeuraient.

Je pris donc une outre de piquette, remontant avec mes deux amies. La chambre était au calme, même si malgré l'heure tardive nous entendions encore les éclats de voix des derniers ivrognes encore debout..

"Bon, alors c'est simple. Il y a 52 cartes. Quatre familles, chacune allant du 2 jusqu'à l'as, la meilleur carte du jeu. Il y a des têtes, ces cartes là. Alors dans l'ordre, le valet est en dessous de la dame qui elle-même est en dessous du roi. Mais bon, pour l'occasion on va changer, et le roi sera en dessous de la dame. Nous ne jouerons qu'avec les têtes et les as"


Je fis un petit clin d'œil à Aglaeka alors que j'énonçais la modification de l'ordre habituel. Je repris mes explications:

"Bon, nous n'allons pas parier d'argent entre nous. On en a pas beaucoup et en général dans une partie de cartes y en a au moins un qui sort une dague pour trancher la gorge d'un autre. On ne va quand même pas faire ça. Mais ne rien parier enlève tout l'intérêt du jeu. Donc on va faire une vieille règle qu'on faisait entre filles: celle qui gagne une manche a le droit de poser une question à l'une des autres, et l'autre doit répondre par la vérité. Si elle ne veut pas répondre, corvée de feu et de vaisselle pour une journée."


Je battis un peu les cartes, en leur expliquant les règles:

"Chacune reçoit une carte de tête. On a dit valet, roi, dame ou as. Sans la montrer aux autres. Après on tire les cartes une à une du paquet, et la première qui parvient à avoir le valet, la dame, le roi et l'as de sa couleur gagne. Bref le but c'est de récupérer les 3 autres cartes de sa couleur. Pour ça chaque tour l'une d'entre nous peut prendre la carte du dessus ou laisser la main, et ainsi de suite. Le truc, c'est que si on devine la carte cachée d'une autre, on gagne. Et si on devine mal, on perd. Faut donc bien faire attention en ramassant les cartes de pas dévoiler son jeu. Je suis claire?

-Pas trop.
-Faisons un exemple. tu as pioché le valet de cœur. Il faut que tu aies en main la dame, le roi et l'as pour gagner. Mais si nous on devine que tu as le valet tu perd, donc il faut faire attention et ne pas se jeter sur chaque bonne carte que tu croise. On appelle ça du bluff. On va faire quelques parties d'entrainement, sans gage, et après on commence."

Je me pris une grande lampée de vin pour me rincer le gosier sec, puis distribuai les cartes. Les règles n'étaient pas si compliquées, et avec un peu d'entrainement tout le monde fut à niveau. Nous pûmes commencer les choses sérieuses...


Dernière édition par Isulka le Jeu 9 Sep 2010 16:40, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Auberge à la Cruche Fendue
MessagePosté: Lun 30 Aoû 2010 14:20 
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Quand Isulka nous expliqua les règles, elle eut une légère pensée pour ma personne puisque cette dernière changeait l'ordre entre la reine et le roi, afin que cette dernière soit dominante. J'en fus extrêmement flattée et après quelques explications supplémentaires et quelques manches pour nous familiariser avec le jeu, nous nous mîmes finalement aux véritables parties.

Je ne fus pas du tout chanceuse dans la première manche ce qui fit gagner Isulka qui avait une vraie expérience dans les jeux de cartes. Je ne m'arrêtai pas pour autant et après avoir perdue pour deuxième fois consécutive, je gagnai en ayant rassembler le nombre voulu de couleurs. Je pus alors poser une question à la personne que je désirais et désignai Hildegarde.

"Hildegarde, serais-tu prête à tout quitter pour ton "Grand" Capitaine Brossart ?
- Oui, sans l'ombre d'une hésitation !"


Il fallait s'en douter en même temps, cette demoiselle était très certainement attirée par leurs trop grandes différences de milieu et peut-être par son côté prétentieux et soit disant infaillible. Education ratée.

Les parties continuaient de s'enchaîner avec bonne humeur et beaucoup de vin, qui pour ma part, commençait à monter. Mes yeux voyaient mon environnement d'une manière différente, particulière et indescriptible. La victoire fut encore pour ma personne et je posai cette fois-ci une question à la mageresse.

"Ma question est ... Tadada, pour Isulka. Apprécies-tu les femmes dans une relation plus intime ?"

Après les quelques gestes qu'elle avait eu envers moi, il fallait bien que j'ai une véritable confirmation de sa part. Je devais tout de même avouer que cela ne m'avait pas gênée en aucun cas, vivre dans une Sororité ne nous privait pas d'avoir une relation à la limite d'une amitié ambiguë avec une femme.

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Dernière édition par Aglaeka le Mer 8 Sep 2010 20:24, édité 1 fois.

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