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 Sujet du message: La Taverne de la Chope Renversée
MessagePosté: Dim 26 Oct 2008 21:41 
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Taverne de la Chope Renversée


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Un sombre bâtiment, à l'image de la ville. Les pires filous s'y retrouvent pour boire une bière à l'allure douteuse, servie par Kadmos, le tavernier. Un grand homme, bourru, au crâne chauve et luisant.

Ne cherchez pas querelle à l'un des clients, au risque de vous retrouver dans une arrière cours, vidé de votre sang. Mais si vous cherchez des hommes pour accomplir quelques larcins, ou pire... c'est sûrement ici que vous trouverez votre bonheur.

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 Sujet du message: Re: La Taverne de la Chope Renversée
MessagePosté: Lun 18 Mai 2009 11:52 
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C’était devenu une habitude voilà maintenant une semaine. À chaque nuit tombée depuis mon arrivée en ville, je passais la porte de la Choppe Renversée et me dirigeais machinalement vers le comptoir pour y poser un coude.
« Alors, du boulot pour moi ? », m'adressant au maître des lieux.

Kadmos, ronchonnant, nettoya négligemment un verre de son chiffon troué et pas très propre, y versa un grog et me le fit glisser.
« Y’a p’t’être un travail en vue » , me répondit-il avant de s’approcher et de continuer à voix basse. « Quelqu’un qui recherche quelqu’un pour queq’chose, t’vois c’que j’veux dire ? »
« Parfaitement ». Je vidai la moitié du verre d’un trait, me raclai la gorge puis le regardai dans les yeux. « Et ce quelqu’un, il est où ? »
« Pour ça va falloir patienter gamin. Il est censé passer dans la soirée, mais chais pas à quelle heure. Tu f’rais mieux de t’asseoir et attendre. »


À ces mots, je me dirigeai vers la petite table qui était pratiquement devenue mienne depuis sept jours, celle tout près de la fenêtre. Se faisant, je saluai deux ou trois habitués qui ont fini par me connaître de vue, avant de m’affaler sur une chaise qui, heureusement, semblait plus robuste que les murs de ce bouge que certains appelaient taverne.
Les minutes passaient lentement alors que la bière et le rhum me tenaient compagnie. Quand je n’avais pas les yeux au fond de ma choppe, où qu’ils ne se levaient pas brièvement pour regarder qui entrait et sortait, je laissais mon esprit vagabonder vers Tian Nin. Sans regret ni nostalgie, mais certains souvenirs sont difficilement oubliables.

Vers minuit arriva un individu drapé d’une houppelande, qui se dirigea directement vers Kadmos. Après s’être à peine chuchoté quelques mots, celui-ci me pointa d’un hochement de tête, et le nouvel arrivant vint s’asseoir à ma table.
« Je suis à la recherche d’un homme à tout faire qui saurait se montrer discret », me lança-t-il en guise de présentation.
« J’pourrais correspondre à cette description », lui répondis-je en tentant vainement d’obtenir une image plus nette de son visage. Il était tellement enfoui sous sa capuche que les seuls traits que j’ai pu déceler me laissaient supposer qu’il avait entre 30 et 35 ans. Sa voix posée semblait également le confirmer, et malgré sa discrétion, il était évident que ce n’était pas la première fois qu’il avait recours à ce genre de service.
« Bien, voilà l’histoire : un habitant des quartiers nord me doit de l’argent. Une somme conséquente. Et j’ai besoin de quelqu’un pour aller me récolter cette dette ». Il sortit de sa poche une cigarette qu’il alluma sur la bougie qui éclairait faiblement la table, avant de continuer : « T’es intéressé ou pas ? »
Alors que montait à mes narines une odeur mêlant curieusement tabac et girofle, je lui répondis sans hésitation par l’affirmative. « Et comment ça s’passe ? »
Visiblement satisfait de ma réponse, il sortit d’une autre poche un bout de papier, qui s’avéra être un petit plan lorsqu’il le déplia. « Tu vois cette maison des quartiers Sud ? », me demanda-t-il de manière rhétorique tout en tapotant la cible de son index. « C’est celle du Boîteux. Je veux que tu y ailles et que tu me rapportes mes Yus. Il y vit avec son frère qui aime jouer les gros bras, ce qui n’en fait pas vraiment un travail sans risques. Peu m’importe si tu te prends un compère pour y arriver, mais je veux mon dû ».
« Et qu’est-ce que j’y gagne ? »
« Tu peux piller sa baraque si ça te chante, tu y prends ce que tu veux tant qu’il rembourse sa dette. Et si je suis content du boulot, il se pourrait que j’en ai d’autres pour toi à l’avenir ». Il tira longuement sur sa cigarette, ce qui me donna trois-quatre secondes avant de lui répondre.
« Je prends. Comment je te contacte une fois que c’est fait ? »
« Via Kadmos », dit-il laconiquement tout en se levant.
« Ah, au fait… La somme à récupérer est de mille Yus. Si tu essaies de me doubler, j’aurai ce genre de conversation avec quelques autres personnes peu fréquentables pour mettre un prix sur ta tête. Suis-je clair ? »
« Comme du cristal », répondis-je en le regardant s’éloigner.

Je restai attablé encore une minute pour terminer ma choppe de rhum avant d’aller de nouveau m’installer au comptoir.
« Pas commode ce client, hein ? », ricana le tavernier tout en continuant de nettoyer ses verres avec négligence.
« Tu l’as dit », soupirai-je. « Maintenant, j’aurais besoin de quelques informations avant de m’y mettre »…

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Kigiin, humain du peuple des Dunes, Mage


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 Sujet du message: Re: La Taverne de la Chope Renversée
MessagePosté: Sam 8 Aoû 2009 21:52 
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Inscription: Ven 7 Aoû 2009 23:28
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A force de marcher, je suis enfin tombée sur une ville, peu accueillante certes, mais c'est déjà ça. J’entre alors dans cette taverne située non loin de la place publique. Une chaleur pesante y règne accompagnée d’une de ces odeurs à laquelle je ne me ferais jamais : la bière. Je m’assois à une table, au fond de l’établissement, et je guette. J’attends de voir un ivrogne suffisamment imbibé pour le soulager de quelques yus. Il doit être tard mais je ne peux renoncer. Dans la forêt je pouvais me nourrir, mais la vie citadine n’a rien à voir. Il faut avoir un bon instinct de survie pour ne pas sombrer dans la folie ici. Tout est sombre, crasseux, malsain. Je ne suis pas à l’aise dans cet endroit clos et puant, mais je dois résister et gagner mon pain. La vie des humains semble bien trop rustre pour moi.

« Je lui sers quoi à celle-là ? » demande le tavernier en s’approchant de moi. Je sens ce regard méprisant se poser sur mes oreilles pointues, puis sur mon arc et enfin sur mon visage. Je ne suis pas des leurs, contrairement à Torn, mon défunt père. Jamais il ne m’a parlé de ma mère. C’était forcément une elfe, j’ai hérité de son sang. Ce sang qui terrifie les humains.
« Vous auriez autre chose que de la bière ? »
« Vous avez de quoi payer au moins ? Si vous êtes fauché comme les blés, vous pouvez retourner d’où vous venez… »
« J’ai de quoi payer … donc ? »
« J’ai du lait de chèvre »
« Parfait » dis-je en esquissant un sourire forcé. Je ne tiens pas à m’attirer des ennuis avant de m’être rempli les poches.

Je continue d’observer ce petit monde qui grouille dans cet endroit exigu. Un ou deux aventuriers, beaucoup d’ivrognes, et même pas un barde pour apporter un peu de musique. Cette nuit s’annonce ennuyeuse et longue comme jamais. J’entends au loin une conversation qui pourrait bien être intéressante pour mes petites affaires. En effet, trois hommes un peu éméchés discutent en essayant de rester discrets:
« Puisque je te dis que je l’ai entendu … »
« Tu racontes vraiment n’importe quoi quand tu bois … Tu crois vraiment que le château Von Lermesch sera vide pendant ces deux jours ? On t’a roulé dans la farine mon pauvre Erth … »
« En même temps, il a peut-être raison, j’ai vu de mes propres yeux les propriétaires acheter une quantité folle de sacs, ils s’apprêtent à voyager, pour sûr … »
« Mais oui !!! »
« Chut !! »
« Désolé … mais vous vous rendez compte ? A nous les trésors des Von Lermesch … »
« On verra ça à tête reposée demain »

Le château d’une riche famille, une aubaine. Voilà qui résoudrait mes quelques petits problèmes matériels. Le tavernier arrive :
« Votre lait. ça fera 5 yus ». Je lui donne ses cinq pièces, j’ai l’impression de me faire avoir mais je ne dis rien, pas de scandale ce soir.
« Qu’est-ce qu’une semi-elfe fait en ville ? » me demande-t-il, un peu plus amical.
« Je vais parcourir le monde, je pense. Etant donné que votre taverne était sur ma route … »
« Les elfes ne sont pas aimés dans le coin, les semi-elfes encore moins alors ne vous faites pas trop remarquer ». Il retourne à son comptoir. Pourquoi selon lui serai-je une semi-elfe ? Est-ce si flagrant ? Ma mère est forcément une elfe, cela expliquerait beaucoup de choses. Je dois la trouver... Mais pourquoi diable Torn ne m’a jamais parlé d’elle, ni même une seule fois mentionné son nom ? Je hais les mystères. Ils me torturent l’esprit.

Je vois les trois hommes se lever et se diriger vers la sortie. Deux sortent directement et le dernier échange quelques mots avec le tavernier. J’avale rapidement mon lait et me lève à mon tour. L’homme sort enfin, je me faufile entre les tables agilement et le rejoins dans le petit vestibule, fort mal éclairé je dois dire. Je suis derrière lui, discrète, et le plaque contre le mur en le retournant pour qu'il me fasse face. Une main sur sa bouche, je lui explique ce que j’ai entendu dans la taverne.
« Tu vois ... Erth, je te conseille vivement de ne rien tenter dans ce château. Ce qu’il y a dedans, c’est pour moi. Tu comprends bien tout ce que je viens de te dire ou je dois répéter ? Je te préviens tout de suite, je déteste me répéter … ». Je le regarde intensément, laissant la peur pénétrer tout son corps, émanant de mon seul regard. Il tremble et semble facilement impressionnable. J’en profite pour resserrer ma main sur sa bouche. Il hoche la tête comme quoi il a compris.
« Tu vas devoir dissuader tes amis d’aller cambrioler ce château, sinon tu en paieras de ta vie. Et attention, on ne s'est jamais vu, tu ne connais pas mon visage, on est bien d’accord ? ». Il acquiesce une seconde fois. Je peux lire en lui comme dans un livre ouvert. Il est réellement terrifié, il tient à sa vie plus qu’à la richesse. Les hommes sont influençables. Un homme qui a peur fait tout ce qu’on lui dit.
« Le château sera bien vide à partir de demain dans l’après-midi, et ce pendant deux jours, tu me le confirmes ? ». Encore une fois, il me fait signe que oui. Je retire alors ma main, le laisse reprendre son souffle et son calme, lui sourit et il sort précipitamment en claquant la porte. Je l’observe par la petite lucarne à côté de la porte. Il rejoint ses amis au loin, au pas de course. Je l’entends dire qu’il s’était trompé, qu’il avait trop bu et les deux autres l’ont cru de suite, sans doute trop éméchés pour contester quoi que ce soit. Sur ces certitudes, je sors à mon tour et pars vers l’auberge pour un repos bien mérité avant mon cambriolage de demain soir.

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Norelaïm / Voleuse / lvl 1


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 Sujet du message: Re: La Taverne de la Chope Renversée
MessagePosté: Jeu 20 Aoû 2009 22:32 
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Laucian observa les alentours, les sombres ruelles ne lui disait rien qui vaille…
Donc il décida pour commencer, se rendre à la taverne : l’Auberge à la chope renverser. Bien qu’il n’y a que des brigands et autres malfrats, c’est aussi un bon endroit pour recueillir de l’information. Le trajet ne fut qu’une courte marche de quelques minutes pour arriver devant l’édifice. Le bois qui forme les murs et le toit semble faiblir avec leur âge, des fissures et de la pourriture se voit bien facilement. Il y a de l’agitation dans cette endroit, les bagarres y sont fréquent. Le jeune homme déteste bien ce lieu, mais c’est quand même le carrefour des voleurs et même des espions.

Avec un peu d’hésitation, il se décida à traverser la grande porte maintenu ouverte par une pierre. Et au même moment il croisa à la porte de la taverne une espèce d’arlequin multicolore qui joue des coudes pour frayer un chemin. Celui-ci, tout le monde le connaît, c’est Oscar. Il est le plus célèbre joueur de la capitale. Il écume tous les tripots de la ville depuis des années, les tables des nantis aussi bien que les arrière-salles sordides. Il porte au cou des dizaines et des dizaines de rubans, trophées de ses innombrables succès. Un large chapeau ridicule vient donner un air pitoyable au joueur. Son corps le trahi, car nous pouvons facilement voir qu’il est un peu anorexique; sous sa veste sur sa petite tunique les traits squelettiques de son corps peuvent être distingué.

Il se retourna vers l’archer et lui fit une proposition.

« Tiens donc, voilà un bout de temps que l’on ne vous ait pas vu par ici » lança-t-il au jeune mercenaire.
« Qu’est-ce que vous diriez d’une petite partie ? »

Bien que ce ne soit pas le moment de perdre son temps, augmenter sa cagnotte lui permettrait de compléter son équipement et d’envisager le voyage avec plus de sérénité. Laucian accepta le défi, car il a peu de yus pour acheter du matériel.

Oscar ne faisait pas mystère de sa joie. Il regarda son adversaire avec convoitise et frotte ses longues mains. Il s’imagina qu’il allait le plumer comme tous les autres. Le mercenaire l’invita à s’asseoir. Il s’exécuta et il tendit un dé à son opposant.

« Mets donc un peu d’argent sur la table » lança-t-il avec un sourire en coin.
« Et lance le dé. Si tu sors au moins un 4, tu gardes ton or et je te donne la même sommes. Si tu fais moins, évidemment, je remporte la mise. Facile, non ? »

« Oui, très facile, trop peut-être… » pensa Laucian à haute voix.

Les clients de la taverne, alertés par l’excitation du joueur compulsif, s’approchèrent de la table pour observer le jeu. L’archer déposa quelques yus sur la table, Oscar fit pareil et le jeune homme prend le dé. Il secoua le dé et lance… Sa belle assurance vient de s’écrouler en regardant le dé basculer et s’arrêter sur le 1. Il ne pouvait pas faire moins !

« Oh ! Pas de chance » s’exclama le vainqueur en tendant la main vers la monnaie du mercenaire.

L’affaire ne plaisait vraiment pas à Laucian. Oscar était un sacré petit malin ! Se que le perdant avait pu remarquer, c’est que le dé semblait avoir un penchant vers la face opposé du 1.

(De toute évidence ce dé est pipé !)

Il attrapa le voleur par le collet et il l’accusa de tricherie devant tout le monde.

« Quoi ! Moi, un tricheur ? Comment oses-tu… ? »

Avec sa main qui le tenait à la gorge, Oscar n’en menait pas large. Pourtant, il trouva encore le moyen de jouer la scène de l’honnêteté offensée. Une petite comédie dont il avait visiblement l’habitude et qui sembla bien trop apprise pour être sincère. Les spectateurs de la taverne ne savaient pas quoi penser : tout ce qu’ils avaient vu c’est que Laucian avait perdu au jeu et l’argent devait revenir à Oscar. Mais, lorsque le jeune homme lança le dé plusieurs fois de suite et qu’il tomba toujours sur le 1, ils commencèrent à changer d’avis.

« Ici, on aime encore moins les tricheurs que les mauvais perdants » déclara l’une des brutes.

Les plus déterminés d’entre eux attrapèrent le tricheur par les épaules et s’apprêtèrent à l’emmener dans l’arrière-salle. Satisfait de la leçon qu’il venait de lui donner, il ne prêta plus attention aux lamentations du pauvre Oscar.

(Bien fait pour lui, mais j’ai des recherches à poursuivre…)

Il lança des coups d’œil dans la salle, plusieurs individus le dévisagèrent et tout en continuant de marmonner et boire leur chope de bière. Laucian se dirigea vers le comptoir et demanda au tavernier des renseignements au sujet du petit voleur qui rôdait à Exech. Sans rien dire, tout en essuyant un verre avec une guenille, il fit un signe de la tête en direction d’un homme encapuchonné dans un coin.

« Merci, messieurs. »

Il le connaissait, c’est l’homme qui sais tout dans les affaires de criminelles. Le jeune mercenaire s’approcha de lui.

« Bonjour, me reconnaissez-vous ? »

« Laucian, toujours aussi poli… je ne te crois toujours pas que tu es vraiment originaire d’ici. » marmonna l’homme.

« J’aurais quelques trucs à te demander, si cela ne te gêne pas. »

« Je suis à toi, que veux tu savoir ? » dit-il en se frottant la barbe grisâtre de son menton.

Laucian lui tendit l’affiche au sujet de Valentin. Le mystérieux personnage prit le papier et l’analysa.

« Ça viens de Tulorim, oui, cette affaire me dit quelques chose. Ce jeune garçon aurait volé une boutique de vieillerie, des trucs de valeurs. Je crois que dans la liste des objets disparus, il y avait un poignard avec des inscriptions étranges, pas des runes, ça je le sais. Et il me semble qu’il avait aussi un épaulière, celle de l’épaule gauche. Le gamin à été blessé par un garde à la sortie de la ville, un carreau en plein dans mollet ! Ça ralentit considérablement une fuite, mais il l’on perdu de vue. J’ignore comment, mais les cavaliers de la milice ne l’on pas retrouvé. »

« D’accord, merci pour la description des événements, mais sais-tu quelques chose à propos de son arrivé ici, où il se cache ? »

« Je ne suis pas trop sûre, mais il a une rumeur qui cours, il serait dans les ruelles au sud-ouest dans un coin perdu. Il doit se terrer pour reprendre des forces et rester discret. » il fronça légèrement les sourcils, comme s’il réfléchissait un peu.

« Je te remercie pour ces renseignements. Je pars de se pas pour le retrouver. » déclara Laucian en se levant de son banc.

« Tout le plaisir est pour moi, mais fais gaffe de ne pas croisé les membres des clans, il y a encore quelques conflits entre les deux clans de se coin, et ça, c’est pas une rumeur. »

En faisant un signe de la main, il salua cette connaissance et s’apprêta à quitter ce bar répugnant.




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On ne chasse pas l'obscurité, on introduit son antidote, la lumière, on l'empêche d'exister.


Dernière édition par Laucian le Dim 23 Aoû 2009 03:55, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La Taverne de la Chope Renversée
MessagePosté: Mer 26 Aoû 2009 03:43 
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« Maître,

Mon arrivée à Exech fut mouvementée. Parsemée de scieries que l'on dirait à l'abandon et de fermes poussiéreuses qui ne produisaient que peu dans ce quasi-désert, la région était visiblement hostile aux hommes. La chaleur intense faisait goutter ma peau et tourner la tête. Un champ de tournesol carbonisait tranquillement le long du dernier tronçon avant la ville, donnant une touche noirâtre au tableau aux dominantes jaunes : herbes sèches et hautes, chemins rocheux et arbres arrachés. Le plus impressionnant n'est pas le Soleil de plomb qui m'accablait de fatigue mais plutôt la totale absence apparente à trouver le moindre coin ombragé : le bois de cette région était si rare que des milices patrouillaient afin que personne n'entra dans les domaines privés qu'étaient les forêts ; quant à une éclaircie venue d'un nuage béni, ce n'était qu'un doux rêve, au mieux un espoir. Cependant, contrairement aux missions précédentes, cacher ma nature n'était pas nécessaire. Croiser une peau verte semblait ici bien plus banal que dans n'importe quel autre pays humain. Et un humain en ces terres là était souvent aussi moral qu'un orc. C'était même un avantage. Je me suis ainsi fait bousculer, brutaliser, frapper mais aucune fois voler ; tous pensaient qu'un gobelin miteux ne peut qu'être pauvre. Ce qui n'est pas totalement faux.

Avant de voir Exech, je la sentis. Alors que je n'apercevais que la route se perdant au loin, les odeurs de pourriture de la ville commencèrent à titiller mon flair. Ma race n'est certes pas connu pour son extrême sens de la parfumerie mais il était heureux de pouvoir m'habituer à la puanteur avant d'y être entièrement confronté. Sur les remparts désertés flottaient au vent chaud les étendards rouges et blancs de la famille royale. Une multitude de campements de fortune ont pullulé au pied de ses immenses murs inutiles. Les grilles eussent-elle été gardées qu'elles furent impressionnantes, mais elles restaient imperturbables et ouvertes. Jonchées sur l'artère principale, des monticules d'ordures, d'excréments et même parfois de cadavres m'empêchaient de voir le pavé que je foulais. La plus part des maisons étaient laissées à l'abandon et celles occupées se délabraient dans un calme effrayant. Il semblait que la ville voulait disparaître mais que quelques créatures qui en retirait encore profit la rafistolait à coups de rustines.

Il me suffit de remonter quelque peu le boulevard pour tomber sur l'établissement que vous m'aviez indiqué. La taverne de la chope renversée entretenait son enseigne illustrant son nom et sa réputation de repère de crapules. Chaque table semblait vouloir d'avantage d'ombre pour que les plans des futurs larcins furent entièrement dissimulés. Au comptoir, une rangée d'habitués alignaient les chopes et la monnaie devant un colosse chauve. Mais vous connaissez tout cela, ces hommes n'ont sans doute pas changé de place depuis votre dernier passage. Assurés de la présence de ceux pour qui j'étais venu, je me suis installé à une table opposée à la leur. Ils étaient trois. Le premier que je remarquais semblait mesurer la même taille que moi, malgré sa peau brune d'humain bronzée par des années exposées continuellement au Soleil. Il jouait avec un petit couteau qu'il jetait en l'air et rattrapait sur la pointe sur son index. Il ne portait qu'un justecorps crasseux et un pantalon de toile ample et solide. Le second attachait sa longue chevelure blonde de ses douces mains bleues. Ce grand eàrion portait des tatouages pirates sur la totalité de ses bras, et je n'eus pas été surpris si ils continuaient sur son dos. Une chope à la main, il observait d'un air vicieux la salle, le sourire en coin. Le dernier parlait depuis que j'étais arrivé sans interruption autre que les énormes goulées de bière qu'il s'enfilait par saccade et qui coulait pour une grosse partie dans son épaisse barbe noire. Ce mastodonte devait peser le poids de trois hommes pour la taille d'un grand. D'épaisses couches de graisses dépassaient de son ventre cachées par une veste en cuir sans manche. Sous des airs malhabiles, chacun de ses gestes semblaient demander une concentration de chaque instant afin de ne pas tout écraser de ses énormes mains. Une troupe, somme toute, tout à fait convenable.

Quelques chopes passées, les esprits s'échauffèrent dans la taverne, comme vous l'aviez prévu, maître, et une bagarre commença pour une histoire de tournée générale. Quelques tables à côté de celle des trois hommes, un borgne d'une cinquantaine d'année, le teint rougeaud, les yeux imbibés et l'haleine alcoolisée écrasait une cruche en terre cuite sur la tête de ce qui semblait être son fils en criant de ne pas gaspiller son argent en offrant des verres aux saoulârds du comptoir. Ceux-ci, piqués au vif dans leur grande clarté d'esprit, en viennent à protéger le fils du père et leur soit-disant honneur de ses insultes – enfin, insultes, je vous rapporte les dires, vous vous en doutez bien... Un premier coup de poing vola vers le vieux, qui rendit la pareille. Alors que le tavernier sortait sa hallebarde en criant de cesser si ils ne voulait pas se faire trancher, aucun ne s'arrêta et des tabourets furent improvisés comme armes de fortune. Comme vous me l'aviez prescrit, j'ai tiré la flèche de bois vert et aux plumes de votre maison vers les trois hommes. Elle se planta à un ou deux mètres d'eux. En voyant la flèche, ils ont écarquillé les yeux, m'ont scruté et n'ont pas donné suite. Ils avaient compris.

Je quittai la taverne pour rejoindre l'auberge dans laquelle j'avais pris une chambre. Vu l'état de la ville, je m'attendais à découvrir une pièce retournée, des rats rampant sur un sol supportant mal le poids de n'importe quel humain. Je fus agréablement surpris de dormir, non pas dans le luxe, mais sur une paillasse propre. Une multitude de puces avaient certes élu domicile ici, mais mon cuir y est habitué. Accoudé à la rambarde de la fenêtre, l'observation du quartier me fit remarquer à quel point la ville était abandonnée. Aucun bâtiment ne semblait neuf. Pas de nouvelle construction, peu de rénovation. J'ai vu quatre familles partir, toute leur vie matérielle en charrette, vers un horizon forcément meilleur. Combien de gosses voudront rester dans cette ville ? Comment ce pays fait-il pour ne pas se dépeupler entièrement ?

Le Soleil depuis peu levé, l'aubergiste payé pour la nuit et le repas, je m'en allais vers les quais trouver mes commanditaires. Je me suis souvent fait remarquer dans les villes à cause de ma taille, de ma race ou de la longueur de mes crocs ; mais ici je me faisais remarquer uniquement parce que je n'étais pas à ma place. Tous me le faisaient sentir. Des regards interrogatifs, des gestes méfiants, des pas dans l'ombre. Je ne sais pas ce qui me démarquait des autres, mais chacun semblait savoir qui était d'ici et qui ne l'était pas. Étrange de ce dire que la cité la plus ténébreuse du continent n'est en fait qu'un immense réseau social où chacun a sa place bien définie. Tous se cachaient des autres non pas car la milice pouvait faire échouer leurs plans ébruités mais uniquement pour ne pas se faire voler son prochain crime. Un air de suspicion régnait en plus de l'odeur âcre de la décomposition des ordures.

Arrivé au port, la scène était absolument irréelle. Sur une majeure partie des quais, marcher représentait un risque non négligeable. Les propriétaires des épaves amarrées là avaient oublié jusqu'à leur existence. Quelques pêcheurs s'activaient avec acharnement sous la protection de gros bras postés partout autour de ce qui semblait leur quai. Enfin, protection... Cela ne m'étonnerait pas que, en plus de les défendre des nombreux bandits, les gorilles fussent là pour empêcher ces hommes de s'enfuir à toutes jambes et d'exercer leur art dans des contrées plus accueillantes. Les rats sortaient par hordes d'un ancien comptoir d'import-export dont l'enseigne effondrée ne cachait nullement l'ouverture faite au pied de biche. Un sillon de sang traçait une piste éventuelle pour un impossible détective. Mais le doux Soleil du petit matin se reflétait dans le blanc pur des voiles d'un trois mâts. Des mousses grattaient le sel déposé par l'écume depuis le dernier voyage. La légère brise faisait planer au dessus de la sentinelle un drapeau noir orné du crâne et des os. Sur le pont l'elfe bleu me fit signe d'approcher.

Même si il était fin, ses muscles se dessinaient parfaitement sur son corps. Sa peau bleu claire se paraît de nombreux tatouages. De nombreux symboles, qu'il me semblait proches de la mosaïque d'une tribu nomade dont j'ai oublié le nom qui orne la grande salle de votre manoir, ondulaient autour de femmes nues, d'armes et de monstres. La tête d'un dragon marin sortait des flots pour écraser un vaisseau aux couleurs de Lebher dans son dos. Sa longue chevelure blonde en faisait invariablement un bel homme, et la facilité avec laquelle il descendit à la corde pour me rejoindre sur les quais, un homme dangereux.

« Bienvenue, peau verte, m'accosta-t-il. »

« Salut, peau bleue. »

« De l'esprit chez un gobelin ? Tu m'impressionnes. Ton maître t'envoie pour quelle raison ? »

« Il aimerait savoir si il y a une place pour moi. Je vous quitterais lorsque j'arriverai là où je le dois, mais en attendant, il m'ordonne de rentrer dans vos rangs. Il vous demande cette faveur pour ... »

« Il n'y a pas besoin de raison, me coupa-t-il. Je connais ton maître et toute faveur qu'il me demande est acquise. »

« Fort bien. Vous vous doutez donc aussi que je ne peux dire ce que je fais précisément ici, ni où je vais. »

« Évidemment. Les autres sont prévenus. Passe ce soir ici, c'est l'assemblée avant le départ. »

Nous nous serrâmes la main et je repartis passer le temps dans le chaos des ruelles d'Exech. Elles s'entremêlaient les unes aux autres, se ressemblaient par leur obscurité qu'il m'arriva à trois reprises de me perdre. Toutes les ruelles qui avaient tant soit peu accès à la lumière du Soleil avaient été dépavées afin d'improviser des potagers. Ces marques de survies des habitants s'avérait cependant être un privilège ; en effet, la plus part des bâtisses étant hautes, une majeure partie des ruelles n'ont jamais vu un rayon de Soleil, qui aurait de toute façon fait tâche dans les ténèbres crasseux de ces repaires de petits escrocs.

À la lumière d'une des rares fenêtres de la taverne dans laquelle je me risquai à boire quelques verres, je réfléchissais à la vie que menaient ceux qui, tout autour de moi, truandaient pour vivre. Certes, je comprends parfaitement ceux qui commencent à voler pour se nourrir ou à tuer par l'amour du risque. Mais comment une ville entière en arrive à n'être qu'un immense repère de bandits ? Que la classe dirigeante défaille, ce n'est pas la première fois dans l'histoire, mais cela vous le savez mieux que moi. Ce qui semble étrange, c'est qu'aucun contre-pouvoir ne s'est élevé pour profiter de la faiblesse de l'ancien ordre établi. Le criminel qui se sent libre lorsqu'il tranche la gorge de son contrat ne le ressent ainsi uniquement car il se sait en train de transgresser les règles que l'on tente de lui imposer. Il n'estime pas qu'elles s'appliquent à lui et les transgresse en toute connaissance de cause. C'est cette transgression qui lui apporte son sentiment de liberté. Il est plus libre dans la marge. Cependant, comment comprendre cette ville ? La marge a pris toute la place et est devenu la page toute entière.

Mes réflexions oublient cependant que ce lieu n'est pas isolé du monde. Au contraire, il est une plaque tournante, un refuge pour celui qui est rejeté. Ces pirates par exemple, il leur aurait fallut parcourir encore combien de mers pour pouvoir amarrer tranquillement ? Peut-être Exech n'est qu'une immense marge de la page colossale du monde. Ceux qui y vivent truandent comme d'autres coupent du bois ou sculpte le marbre ; mais ce qui peut être nommé leur travail n'est en fait que le roulement à billes de la structure d'une zone de liberté. On ne peut pas devenir riche, je pense, dans ce genre de lieu ; on peut toutefois parvenir à être heureux, car on peut devenir celui que l'on veut pouvoir être. Mais je me perds dans le brouillard de mes idées.

Ma choppe est vide et mon encrier tout autant. J'ai sans doute encore trop parler. Je m'excuse de l'habituel vagabondage de ma prose. Je serais bientôt en place sur le navire, et ma mission pourra enfin commencer. Cependant, j'ai aussi l'impression que vous m'avez envoyer avec ces pirates pour d'autres raisons. Cette ville et ces milieux ne me sont pas familiers, mais je sens qu'ils vivent pratiquement les belles théories que j'essaie de clarifier lorsque nous discutons. Nos pensées diffèrent, leur ressentiment n'est pas le mien, mais pourtant je suis persuadé qu'ils aiment cette ville et qu'ils la haïssent pour la même raison : elle les rend libres, et cette liberté oscille entre la béatitude et l'absence de sens de notre vie. Je conclus cette lettre en vous en assurant une prochaine sous peu. Il serait utile si vous pouviez m'envoyer plusieurs pigeons avant que je ne parte en mer.

Votre dévoué serviteur. »

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 Sujet du message: La Taverne de la Chope Renversée
MessagePosté: Dim 7 Fév 2010 22:52 
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Exech – Taverne de la chope renversée.

La taverne se présente comme une salle enfumée au plafond bas, aux murs décrépis. Un brouhaha ambiant permet de discuter sans craindre les oreilles trop curieuses. Ici, les seigneurs de la pègre envoient leurs sous-fifres pour confier quelques missions à des travailleurs indépendants, et ceux-ci se vantent de leurs derniers exploits. Quelques clients cherchent des nouvelles ou des rumeurs. Le tavernier centralise les demandes et les offres, mettant en contact les gens ayant des intérêts communs, et gagnant ainsi de jolis pourboires.


Wethrin entra dans la taverne. Comme toujours, il se sentit mal à l’aise au milieu des ces gens qui étaient au mieux indifférents. Prenant sur soi, il s’avança vers le fond de la salle. Apercevant Togar, attablé devant une chope vide, il se dirigea vers lui. La présence de Togar le soulageait. Il n’aurait pas à fouiller les autres tavernes d’Exech. Wethrin s’installa en face de lui. Togar était affalé sur sa table, dormant du sommeil de l’ivrogne, marmonnant par moments quelques paroles inintelligibles.

Le jeune homme fit signe au tavernier, Kadmos. Celui-ci lui apporta bientôt une bière, et, sans daigner lui accorder un regard, empocha l’argent placé sur la table. Il y avait un accord tacite entre eux : Wethrin ne souhaitait pas se faire remarquer, et Kadmos ne voulait pas souligner la présence d’un fils du désert dans sa taverne. Kadmos ne faisait donc qu’ignorer Wethrin tant que celui-ci se tenait à carreau. En effet, une règle traditionnelle voulait qu’il n‘y ait pas d’esclandre dans la taverne, et le tavernier lui-même préférait éviter de la transgresser.

Wethrin porta la chope à ses lèvres. La qualité de la bière servie comme la propreté du verre ne lui disait rien, mais un des moyen le plus simple de ne pas attirer l’attention était de boire tranquillement sa chope.

Le jeune homme observait Togar. Il paraissait avoir déjà bu plus qu’il n’aurait dû, ce qui signifiait qu’il était là depuis un certain temps. Pourtant, Togar ne buvait généralement que le soir, et encore, même lors des grandes occasions, il se débrouillait pour rester à peu près conscient. Tout cela ennuyait Wethrin. Visiblement, Togar était venu ici pour se noyer dans l’alcool, et ce n’était pas à lui de le réveiller d’un rêve peut-être plus doux que le quotidien insipide de la vie à Exech. En même temps, il était venu pour lui éviter des ennuis sur le chemin du retour, et sa présence serait finalement bien plus utile que prévue. Mais la perspective d’attendre le réveil de son ami au milieu d’une taverne qui abritait la lie d’Exech ne le réjouissait pas, loin s’en faut.

Wethrin s’installa confortablement sur sa chaise. La table choisit par Togar lui convenait : au fond de la salle, profitant de l’obscurité de la pièce. Avec un peu de chances, personnes ne trouveraient à redire à sa présence.


La nuit passa lentement. L’activité de la taverne était impressionnante. La salle n’était pas bien grande, et pourtant toujours quelqu’un entrait, sortait, apostrophait une connaissance. Des informations étaient échangées, des bourses changeaient de mains. Aucun réel point commun ne liait les clients : certains ressemblaient à la caricature même de l’assassin des bas-fonds, d’autres semblaient n’être ici que pour boire, d’autre encore, plus élégamment vêtu, évoquait un rang plus élevé de la société exechienne. Et toujours Kadmos était au milieu des conversations, collectant les informations, les revendant plus tard. L’attitude habituelle de la cité se retrouvait ici : chacun ne s’intéressait qu’à soi, ne cherchant pas à connaître l’affaire de son voisin.

Cette activité étonnait toujours Wethrin. Principalement dans cette taverne se décidaient des vols, mais aussi quelques assassinats, des manoeuvres diverses d’intimidations, parfois des enlèvements, et sûrement d’autres choses que son imagination n’arrivait pas à deviner.
Pourquoi la population restait-elle dans cette ville malgré ce commerce illégal florissant ? Certes, les clans pouvaient conférer quelques avantages, mais le risque de se faire suriner par un membre d’un clan adverse semblait compenser plus qu’il ne faudrait aux yeux de Wethrin les quelques privilèges octroyés.

Après quelques heures et chopes supplémentaires, Togar émergea de son sommeil. Plus ou moins hébété, il regarda autour de lui, puis, après s’être rappelé où il était et pourquoi, il remarqua Wethrin. Celui-ci l’observait, satisfait que son compagnon soit enfin conscient. Il y eut un moment de silence, que Togar utilisa pour mettre ses idées au clair.

-Que fais-tu là ?

-J’attendais ton réveil.

-Wethrin, réponds à mes questions. Je ne suis pas d’humeur à supporter tes réponses laconiques.

-Ne te voyant pas revenir, j’ai supposé que je pourrais te trouver ici, et j’ai pensé que tu aurais peut-être besoin d’une escorte. Je dois avouer que je ne pensais pas te trouver en cet état.

-Ne puis-je donc jamais être tranquille ? T’ais-je demander de me chaperonner ainsi ?

-Il faut croire que non. Cependant, pour aujourd’hui je ne regrette rien : il n’est pas prudent de rentrer chez soi seul et ivre. Et je ne pense pas t’avoir jamais réellement dérangé. Tu peux boire au tant que tu veux, aller où tu le souhaites. Tout ce que je te propose est de te raccompagner. Si tu préfères te faire poignarder par quelqu’un d’envieux de ta bourse, libre à toi. Cela m’attristerait, mais je respecterais ta décision.


-Et tu crois être en mesure de me protéger, frêle enfant ? J’ai moi-même plutôt souvenir des fois où j’ai dû de te secourir que des situations inverses.

-Et pourtant me suis-je plaint de ta protection ? Ne pourrais-tu pas toi aussi accepter mon aide sans autres protestations ? Ne te surestime pas. En combat singulier et dans des conditions normales, je ne fais certes pas le poids. Mais, ce soir, tu as bu bien trop d’alcool pour pouvoir rivaliser, et quelqu’un d’encore capable de marcher droit à tes cotés pourrait t’être très utile.


-Tu me mésestimes, Wethrin. Un jour, il faudra que je pense à te le démontrer. Mais je suppose que tu as raison. De la compagnie sur le chemin du retour ne me fera pas de mal. Partons.


Tous deux se levèrent. Après que Togar eut salué le tavernier, ils sortirent.

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 Sujet du message: Re: La Taverne de la Chope Renversée
MessagePosté: Lun 23 Aoû 2010 02:37 
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Une salle sombre, puante, à l’image de la ville. Quand Adar poussa la porte, plusieurs regards se posèrent sur lui sans aucune sympathie. Adar eu à peine le temps de le remarquer qu’un épais nuage de fumée ocre l’agressa. Plusieurs voix s’élevèrent en même temps :

« La porte ! »

L’homme des dunes ferma la porte et s’avança dans la salle en essayant d’ignorer les yeux malsain qui le fixait. Au fur et à mesure qu’il avançait vers le comptoir, l’odeur de tabac, de bière et de sueur se faisait plus forte. Le fait que cela l’incommodait devait se voir car il entendait des ricanements sur son passage. Quand il atteignit enfin le bar, un grand homme bourru au crane chauve et luisant s’approcha :

- Qu’est c’que j’vous sers ?
- Une bière s’il vous plait.
- S’il me plait ?

Le tavernier ricana et se retourna pour attraper une chope. Adar promena son regard sur les tables de la taverne. Certaines étaient couvertes de poussières, sur d’autres des ivrognes semblaient dans le coma. Au fond de la salle, à l’écart des autres tables, on pouvait remarquer des hommes encapuchonnés jouant aux cartes ou aux osselets.
Le tavernier déposa la bière sur le comptoir et tendit la main en réclamant ses yus. Adar n’en croyait vraiment pas ses yeux, jamais il n’avait vu un tel manque de politesse. Il fouilla dans sa bourse et déposa les yus dans la main du chauve avant de se diriger vers une table inoccupée un peu à l’écart des autres. Il s’installa sur une chaise grinçante et bancale et approcha la chope de sa bouche avant de la reculer vivement en humant l’odeur de la bière.

(Ca se boit ça ? )

Il y trempa ses lèvres et grimaça de dégout avant de la poser et de l’écarter de son champ de vision.

Il s’attarda encore une fois sur la salle plus particulièrement sur son sol. Enfin, c’est surtout les traces de sang qu’il y vit qui attira son attention. Il se leva en vitesse et hâta le pas vers la sortie. Avec son allure il bouscula involontairement un homme qui se levait. L’homme, qui ne s’y attendait pas tomba à terre.
A cette instant, tous les bruits cessèrent, la salle était devenue aussi silencieuse qu’un temple. Tous regardaient l’homme à terre et Adar qui semblait réellement confus. Les hommes qui étaient à la même table que le malchanceux se levèrent quelques instants après, jetant un regard mauvais au guerrier. Le tavernier fut le premier à briser le silence de cathédrale.

« Hey ! Si vous voulez vous battre c’est dehors ! »

Adar se retourna vivement vers le chauve :

« Hein ? Mais non ! Je n’ai pas fais exprès ! »

Le guerrier tendit la main vers l’homme à terre en s’excusant. La salle explosa de rire:

« T’as raison Kadmos. On va s’expliquer dehors… »

Toujours sur le sol, il c’était exprimé en riant tout en fixant la main d’Adar pour finalement se relever de lui-même. Il était à peine plus grand et plus épais que celui qui l’avait bousculé. Il arborait un sourire méprisant et provocateur qui accompagnait avec harmonie ses petits yeux sombres.

« Ravi de l’entendre ! » beugla le tavernier.

L’homme se dirigea vers la sortie et très vite ses compagnons y poussèrent également Adar en ricanant.


Vers Les ruelles.

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Pour un oeil, les deux yeux. Pour une dent, toute la gueule.


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 Sujet du message: Re: La Taverne de la Chope Renversée
MessagePosté: Mar 5 Oct 2010 13:44 
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La taverne de la Chope Renversée, n'est pas un lieu plus accueillant que le Port. Entre les mines patibulaires, les ivrognes affalés sur le bar et Kadmos, le tavernier qui vous regarde entrer, toi et tes deux acolytes, en essuyant un verre dont la propreté est contestable, il est difficile de s'y faire un place. Sven et Levy ne semble pas gêné pour un sou, ils avancent entre les tables comme si de rien était, ignorant les regards posés sur vos trois personnes. Ils se dirigent tout deux vers une table dans le fond de la taverne, les autres client semble prendre peur et détourne tout la tête, qui est cet homme ?

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Les cheveux blancs, les yeux rouges, c'est sans aucun doute un homme des Phalange de Fenris, mais la n'est pas la question. Son regard a un petit quelque chose d'effrayant, de cruel et le sourire carnassier qu'il arbore en vous voyant arriver n'ôte rien à son air diabolique. Les pieds sur la table, en équilibre sur sa chaise, il ne daigne pas bouger quand Sven et Levy s'asseyent sans un mots à sa table et il te fixe, plonge ses yeux rouges sang dans les tiens, une chose est sûr...Tu l'intéresses!

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 Sujet du message: Re: La Taverne de la Chope Renversée
MessagePosté: Mar 5 Oct 2010 17:53 
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Après quelques minutes de marche, nous arrivâmes devant la taverne en question, plutôt médiocre de prime abord. Cette idée vint se conforter lorsque nous entrâmes à l'intérieur, où les ivrognes et les mercenaires se mêlaient très bien les uns aux autres, chacun étant soûl et ayant la mine déconfite. Le tavernier n'était pas très accueillant, et il ne s'arrêta pas d'essuyer le même verre, sans pour autant que ce dernier soit véritablement propre.

Svan et Levy eux, n'étaient guère impressionnés, et ils avancèrent vers une table du fond, d'un pas décidé. Je les suivit immédiatement, comme à mon habitude, je ne prenais les devants. Ils semblaient connaitre notre partenaire, car visiblement, il l'avait trouvé.

Au fond de la salle, un homme faisait tâche dans ce décor des plus misérables, arborant un visage réjoui, il avait les pieds sur sa table et se balançait sur sa chaise. Ses cheveux blancs et ses yeux rouge révélaient, sans ne pouvoir en douter, qu'il faisait parti du peuple des Phalanges de Fenris, redouté pour leurs aptitudes aux combat. Je fut troublé de voir qu'il ne daignait adresser la parole à mes compères lorsque ceux-ci vinrent s'assoir à ses côtés, et qu'il me fixait, son regard rouge dans le mien, sans un mot ni geste. Plutôt hésitant, je fit de même que ces derniers et me posta en face de lui. Je décidai de rompre le silence, et je lui demandai d'une voix calme :

"Vous êtes Jest c'est bien ça ? "

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 Sujet du message: Re: La Taverne de la Chope Renversée
MessagePosté: Mer 6 Oct 2010 14:35 
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La phalange de Fenris ôte ses pieds de la table pour s'asseoir normalement. Il pose ses coude sur la la table, croise les mains et pose son menton sur ces dernières en affichant une moue dubitative. Il te fais signe de t'asseoir sur une chaise libre en face de lui.

"Jest ?! C'est donc le nom que l'on t'a donné ? Eh bien soit je m'appellerai Jest."


Le timbre de sa voix jure étrangement avec la cruauté de son regard. Une voix énergique et enjouée. Faut-il s'y fier? Quoi qu'il en soit, le prénommé Jest redevient vite sérieux et s'adresse à vous trois, sur un ton cette fois-ci, plus sérieux et plus grave.

"Vous savez pourquoi nous somme là ?"

Levy et Sven font un signe de tête pour signifier que oui puis il se tourne vers toi.

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 Sujet du message: Re: La Taverne de la Chope Renversée
MessagePosté: Jeu 7 Oct 2010 22:51 
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Je restais là, devant le phalange de Fenris, tendis qu'il s'installait de manière plus formelle sur son assise. Après cela, il s'adressa à moi et me dit quelque chose qui m'interpella. Apparemment, Jest n'était pas sa seule appellation. Il se serait lui même octroyé un nom ? Autre que notre code à tous ? Je trouvais ceci étrange. Je ne croyais pas un agent capable d'autant de liberté, de libre arbitre. Nous étions censés suivre les ordres et ne jamais réfléchir par soit-même, dans la limite du possible évidemment. J'eus songé une seconde qu'il ne s'agissait peut-être pas de Jest, le second numéro de l'organisation, mais d'après l'absence de réaction de mes deux acolytes, et la description qu'il m'en avaient fait, aucun doute, c'était bien lui, cet homme terrifiant et intimidant qui se trouvait devant moi. Je m'étais assis à présent, comme il m'y avait invité quelques secondes auparavant.

Sa voix était tout aussi atypique que lui. Forte et gaie, elle semblait raisonner dans toute la salle. Je fus étonné de voir que personne autour de nous n'y avait fait attention. Sa phrase suivante par contre était devenue bien plus grave, basse, et sérieuse. Je compris qu'il en venait au fait. Il nous demanda à tous si nous savions pourquoi nous nous étions rendu à Exech, si loin de notre zone d'action habituelle. A mon grand étonnement, les deux assassins à mes côtés avaient été mit au courant. Je fus légèrement vexé qu'ils ne m'en aient pas parlés. Avaient-il aucune confiance en moi ? Ou n'avaient-il tout simplement pas jugé utile de m'en parler ? D'un geste contraire à eux deux, je fis signe à Jest de ne pas avoir été renseigné, en espérant bientôt, savoir le fin mot de cette histoire, car cela devait forcément cacher quelque chose.

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 Sujet du message: Re: La Taverne de la Chope Renversée
MessagePosté: Ven 8 Oct 2010 14:04 
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Aux vues de ta réponse négative, le regard de Jest à ton égard change. Il semble décu et d'ailleurs la remarque assassine qui le confirme ne se fait pas attendre.

"Cet incompétent est le numéro 4! Hey mon gars, la collecte d'information c'est primordial pour nous. Tu me fais pitié."

Le ton de sa voix n'était pas aussi agressif qu'on pourrait le croire et sa réplique avant sans doute plus vocation à te faire réfléchir et réagir plutôt qu'à te vexer.

"Je ne prendrai pas la peine de t'expliquer. Tu avanceras dans l'ignorance et tant pis si cela te fais perdre la vie. Les incapables n'ont pas leur place parmi nous."


Décidément quel étrange personnage, d'un geste de la main il vous fait signe de partir et se levant de sa chaise en silence, il quitte la taverne sans un mot te laissant sans réponse. C'est Svan qui prend la parole.

"Nous partons demain."


Les numéros 3 et 5 montent se coucher, te laissant parfaitement seul. Que vas-tu faire ?

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 Sujet du message: Re: La Taverne de la Chope Renversée
MessagePosté: Sam 9 Oct 2010 18:54 
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Décidément, le numéro deux était un être encore plus abject que je le pensais. Sa remarque à mon égard était rude, et surtout, injustifiée. La collecte d'information... Et puis quoi encore ?! C'était justement lui qui était censé me dire tout ce que je devais savoir. Je me promis de lui montrer si j'étais incompétent ou non. Il sera surpris. Son mépris vis à vis de moi ne me touchait pas, mais après un voyage comme celui que je venais de faire, je n'avais absolument pas besoin d'être sermonné. Et en plus de cela, il ne voulait pas me dire ce en quoi consistait la mission. On aura tout vue ! Il partit alors, sans dire mot, me laissant sur ces paroles. Svan et Levy suivirent le pas et allèrent dormir dans une chambre de l'auberge. J'étais maintenant seul, mais je n'étais nullement fatigué, moi, et l'envie de parcourir la ville me vint alors. Puisqu'il fallait collecter des informations, rien de plus normal que de faire une reconnaissance des lieux après tout. Je commencerais donc par là. Me levant de ma chaise, je me dirigeais vers la porte que je poussais et je m'aventurais alors dans les rues nauséabondes de la cité.

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 Sujet du message: Re: La Taverne de la Chope Renversée
MessagePosté: Mar 12 Oct 2010 17:42 
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Les nuits d'Exech sont loin d'être les plus rassurantes, toute personne tenant un tant soit peu à la vie sait que la nuit, les pires malfrats sont de sortie. Les chances de se retrouver la gorge ouverte croissent fortement une fois le soleil couché. Tu es donc seul...Ou peut-être pas.

"Pas si bête finalement!"

Jest est là, adossé au mur de la taverne et il te regarde d'un air moqueur, un grand sourire barrant son visage.

"Je ne pensais pas que tu me suivrais, mais maintenant que tu es là, viens avec moi!"

Le ton de Jest ne laisse aucune place à un quelconque refus, il t'emboite le pas et commence à partir.

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 Sujet du message: Re: La Taverne de la Chope Renversée
MessagePosté: Lun 25 Oct 2010 23:45 
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A peine sorti de l'auberge, Jest m'interpella. Apparemment, il m'attendait. Il m’octroya une petite remarque sympathique me signifiant que je n'était pas si bête qu'il le pensait. Il était adossé au mur et me regardait avec un grand sourire condescendant.

Tout de suite, il m’ordonnait de le suivre. Son ton ne me plaisait guère, mais je consenti tout de même. Après tout, notre classement au sein de l'organisation signifiait notre hiérarchie, bien que les anciens, même si leur chiffre était inférieur guidaient les nouveaux lors des missions. C'est donc sans plaisir mais avec une grande curiosité que je l'accompagnait dans sa marche.

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