L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Les habitations
MessagePosté: Dim 26 Oct 2008 19:06 
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Les habitations


Tout dépend du quartier dans lequel vous vous trouvez:

Les bas quartiers (aux alentours des docks):

Les maisons sont ici à peine salubres. Il n'est pas rare que les portes soient renforcées pour éviter les vols, ou au contraire défoncées par une précédente effraction. Nombreux sont les chemins de traverse trouvables dans les caves. C'est le repère de nombreux malfrats et autres petits voleurs à la tire...

Les quartiers du centre:

Ce sont de petites demeures assez bien entretenues. Les maisons y sont modestes, mais convenables. Vous rencontrerez des gens gentils, prêts à vous accueillir, mais aussi quelques pickpockets prêt à vous vider les poches. Mais la milice veille le soir.

Les quartiers riches et les alentours du palais:

Ici, les demeures sont imposantes. Ils s'agit de petites villas, faites de marbre. Seuls les nobles et les courtisans vivent dans ces quartiers. Vous y croiserez aussi les plus riches commerçants.

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Chibi-Gm, à votre service !


La règle à lire pour bien débuter : c'est ICI !
Pour toutes questions: C'est ici !
Pour vos demandes d'interventions GMiques ponctuelles et jets de dés : Ici !
Pour vos demandes de corrections : C'est là !
Joueurs cherchant joueurs pour RP ensemble : Contactez vous ici !


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mar 25 Nov 2008 21:30 
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Selsynn revenait dans la maison paternelle. Il lui avait fallu beaucoup de temps, d'intenses réflexions, mais finalement, elle avait décidée d'honorer sa promesse avec un peu d'avance. Le chef familial serait peut être un peu plus clément.
La nuit venait de tomber depuis quelques temps déjà quand elle souleva le heurtoir de cette maison d'un des quartiers du centre.
Bom
Le heurtoir frappa la porte. Elle entendit à l'intérieur des bruits de pas. Puis une raie de lumière et de chaleur l'accueillit en plein visage. C'était son frère Aryn qui avait ouvert. Il avait douze ans. Bientôt il devrait apprendre à travailler non plus avec Mère mais à tenir l'échoppe ou à faire les comptes avec Père.

Selsynn sourit à son frère qui se jeta dans ses bras hurlant à qui voulait l'entendre
"Selsynn !! Selsynn est rentrée !!"

Aussitôt la petite dernière, de cinq ans, tout de même se mit à se précipiter sur la porte.
"Sels ! Sels ! Tu me racontes ! Dis ! qu'est ce que t'as vu ! Et dis tu racontes ! Hein !"

Selsynn sourit franchement. Voilà pourquoi elle allait affronter ceux qui n'étaient déjà pas dans ses bras. Voilà pourquoi elle allait relever son regard vers Père qui parlait avec son tonus habituel...
"Laissez la rentrer ! On chauffe pas dehors ! Laissez la respirez ou vous serez punis ! Et venez finir votre soupe !"

(Père... comme d'habitude. Peut être n'aurais-je pas du rentrer aussi tôt.)
Selsynn avança tout de même une fois que les deux enfants lui eurent libéré le passage. Elle avança, hautaine et fière, comme elle était toujours en présence de son père.

"Père, Mère... Je suis heureuse de vous revoir"
(Franchement j'ai vraiment pas l'air crédible... faudra que je m'améliore un jour !)

"Je voulais rentrer un peu plus tôt pour vous revoir tous. J'ai discuté avec mon maître Harrald. "

Selsynn hésita un instant avant de conclure. C'était là que tout se jouait. Son frère et sa sœur la regardaient, les yeux brillants d'admiration, Père la toisait, anticipant très vraisemblablement ce qu'elle allait dire et Mère... Mère se plierait à l'autorité de Père.
Mais cette fois-ci Selsynn voulait être bien entendu. Mais elle préférait s'expliquer sans Aryn et Mya, juste avec Père et Mère.

Chose qu'elle n'avait plus fait depuis longtemps, elle baissa les yeux. Devant Père.
"Harrald dit que je suis prête. Il m'a dit que je pouvais désormais concourrir pour être une rôdeuse et vivre par moi-même."

(Voilà... Maintenant trop tard pour avoir des reproches... j'ai tout dit. Et devant Mya et Aryn. J'espère que la colère de Père sera raisonnable.)

Selsynn releva alors la tête, dans une posture de défi. Elle regardait Père. Père la regardait. Aucun ne voulait perdre. Il était question d'une vie !

Finalement ce fut Mère qui interromput le combat. D'une voix douce elle demanda :

"Selsynn, ma chère fille... As tu mangé ? Comme tu le vois, nous étions en train de souper. Mya et Aryn n'ont pas encore fini leur bol."

(Ah... Mère... Toujours la douceur que Père n'a pas)

Selsynn attrapa le tabouret qui était près de l'âtre et le mit en face du bol qui était apparu entre Mère et Aryn.
La soupe était bien chaude et sentait bon les légumes. Selsynn respira cette odeur si particulière. Père remarqua son manège et attaqua à nouveau :
"Selsynn, tu ne vas pas repartir à nouveau, n'est ce pas ? Charliot pourra te trouver un logement. Tu travailleras à l'échoppe, comme je t'ai appris. J'en ai déjà parlé avec lui. Et à ce propos, son fils serait un bon parti...
Il est temps de devenir raisonnable, ma fille"

(Quoi ? ? Non mais cela ne se passeras pas ainsi !! Père ne va pas décidé de ça pour moi ! Et puis son fils serait un bon parti, nan mais je te demande ton avis ? J'rêve. J'crois que je vais pas finir le repas ! Mais il me cherche... Il croit vraiment que je suis ainsi ?
Mmmmhhh. Je respire encore un peu ce bon fumet et puis, je vais essayer de patienter jusqu'à ce que Mya et Aryn soient couchés. Je ne dois pas m'emporter comme les autres fois. Penses à ce que t'a donné Harald comme conseil. Se calmer et ne pas envenimer les choses. Ne pas provoquer l'animal sauvage en chacun...
Je vais réussir à montrer ma réticence à ce projet de façon calme et mesurée... Et peut être je lui exposerais mon idée ...)


Le sourire vint sur le visage de Selsynn après la colère. Elle regarda la table et la tablée puis parla de la manière la plus mesurée qu'elle parvenait
"Et bien ce n'est pas comme cela que je voyais les jours futurs, Père. Je pensais plutôt continuer à passer quelques fois par la maison afin de vous fournir en produits de Bouhen, Mertar, Cuilnen, Lùinwë ou Shory. Les autres villes me paraissent un peu trop lointaines...
Alors le fils de Charliot, s'il n'est toujours pas cap de sortir de la ville, il vaut bien moins qu'Aryn !"

Aryn s'empourpra. Il était si mignon comme ça que Selsynn reposa son bol et lui passa le bras autour de ses épaules. Puis elle lui chuchota à l'oreille
"Et oui ! Mais tu as fini ton bol, comme Mya. Occupes toi d'elle, tu veux bien ? Je dois discuter avec Père. Sois un coeur mon frère. Occupe toi de Mya qui tombe de sommeil. Toi aussi tu dois ressentir ses effets, non ?"

Aryn acquiesça gravement. Il demanda la permission de se lever à Mère puis il prit la main de Mya et l'emmena se changer.
Mère se leva et fit mine de les suivre avant de se tourner vers sa fille. Elle la regarda dans les yeux et de sa douceur infime elle lui parla :
"Selsynn, je sais que tu aurais préféré une autre vie. Une vie d'aventure. Mais ton père est prévoyant. Il te propose une situation somme toute confortable. Réfléchis bien et écoute le avant de te prononcer !"
(Mère... parole de sagesse. Mais je pense que c'est à Père de m'écouter ! Qu'il m'écoute d'abord, je verrais après !)
Mère se détourna après et s'occupa des deux plus jeunes. Près de l'âtre, il ne restait plus que Père et Selsynn. Selsynn avait le visage fermé et Père levait les yeux au ciel.
"Selsynn, maintenant que les enfants sont couchés je dois te dire les choses telles qu'elles sont. Et il faudra bien que tu prennes tes responsabilités. Le commerce marche très mal. Le dernier scandale que tu as déclenché l'année dernière a fait chuter mes chiffres. Je ne tolérerai plus cela de ta part, ou tu nous condamneras, ta mère, tes frères et soeurs et moi. Tout cela pour un caprice de petite fille.
Il faut que tu comprennes qu'il est nécessaire de grandir dans la vie"

Selsynn fut surprise de cet aveu. Certes elle ne souhaitait point mettre sa famille à la porte, mais elle pensait... Elle exprima, la voix quelques peu tendue les dernières idées qu'elle avait eu :
"Père ! Je ne savais pas cela. Mais je persiste à penser que cela sera pire si je reste. Rien ne m'embête plus que d'être dans une ville fermée. Déjà que je supporte difficilement de ne pas sentir le vent...
Non Père. Je ne t'aiderai pas à me détruire. Mais certes je comprends. Mère avait raison. Laisse moi un moment pour te prouver ma valeur. Père... Laisse moi je ne sais pas... Quelques jours. Ou mieux ! Donne moi quelques chose à faire. Oui. Je le ferai... Je ferai deux tâches. Une de rôdeur, pour te montrer ce que cela pourrait nous rapporter et une de marchand, comme tu souhaites. Et nous comparerons à ce moment là, d'accord ?"

Père ne dit rien pendant un moment. Il semblait penser, puis il lui donna les deux missions.


(((J'aimerais faire les deux missions en dirigé ou semi dirigé, ceci en étant le prologue. Il y a donc une mission typique de rôdeur et une mission typique de marchand)))

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Dernière édition par Selsynn le Ven 28 Nov 2008 23:04, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mer 26 Nov 2008 21:06 
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Après un temps que tu ne peux précisément déterminer, plongée dans les affres du sommeil comme tu l'es, tu finis par rouvrir les paupières de toi-même, n'ayant au départ conscience que d'être allongée sur quelque chose de doux, d'où émane une forte odeur d'herbes et de minéraux divers, ainsi qu'une arrière-senteur de tabac froid. Puis, peu à peu, après le toucher et l'odorat, l'ouïe se réveille à son tour, te laissant entendre une voix familière qui chantonne:

« …j'ai mordu ses lèvres
Pour savoir leur goût
Elle m'a dit, d'un ton sévère
"Qu'est-ce que tu fais là ?"
Mais elle m'a laissé faire
Les filles, c'est comme ça
J'lui ai dit: " Par Yuimen
Reste auprès de moi ! "
Le Bon Dieu me soit amène
Mais chacun pour soi

Qu'il me pardonne ou non
D'ailleurs, je…»


Puis la vue reprend du service, et tu peux voir Gwerz penché sur un travail de couture, occupé à poursuivre la mise en forme d’une grande pièce de tissu, ses lunettes presque tombantes de son nez. A te voir réveillée, il en sursaute presque, s’interrompant dans son œuvre, rajuste ses lunettes d’un geste hâtif et t’offre un grand sourire. Il a laissé son chapeau et sa veste violets sur un portemanteau manifestement maison.
D’ailleurs, à propos de l’ameublement et de la pièce, tu te trouves dans une pièce de bonne taille (2,5m sur 2), meublée –surchargée presque- d’armoires, table, chaises, placards, coffres…etc, de fabrication artisanale, ce qui révèle que ton hôte est soit un bien bon menuisier, soit qu’il a de bonnes adresses. N’oublions pas en passant le lit sur lequel tu reposes, fait d’une petite caisse en bois garnie généreusement d’un matelas de pailles et d’une couverture ainsi que d’un oreiller de tissu rembourrés de plumes. Dans le fond de la pièce trône une cheminée qui semble ne tenir que par l’opération du destin tant les pierres qui la constituent sont agencées de manière chaotique, mais n’en dispense pas moins une agréable chaleur.
Mais pour en revenir au sieur Porsal, il s’apprête à dire quelque chose mais est interrompu par un sifflement chuintant qui le fait bondir de sa chaise et se diriger vers un récipient de métal, chauffée au feu. Alerte, il revient avec deux tasses dans une main et ce qui s’avère être une théière à en juger par l’odeur qui s’en échappe :

« Alors, bien dormi ? Le thé est prêt si vous en voulez. »


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Dim 30 Nov 2008 19:39 
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Pendant une bonne minute, ton père ne dit rien, se contentant de les flammes du feu de cheminée, les bras croisées sur son torse, parfaitement immobile hormis le lent mouvement que sa respiration imprime à son torse. Il semble peser le pour et le contre, avant de finalement se décider: toujours sans un mot, il se dirige vers un coffre adossé à un mur de la maison dont il sort quatre pièces de fourrure que tu peux reconnaître, une fois qu'il est revenu vers toi, comme étant des peaux de renard. Bien détachées de la peau de l'animal, lavées et traitées, elles sont tout ce qu'il y a de plus prêtes pour la vente.

"Voilà" dit il "En tant que marchande, tu devras vendre ces peaux de la manière dont tu le souhaites du moment que tu pourras en tirer le plus de bénéfices possible... le tout en restant dans la légalité bien évidemment."

Il prend une inspiration et poursuit:

"En tant que rôdeuse, tu devras aller te procurer d'autres peaux toi-même, n'importe lesquelles, et me les rapporter. Je me doute que ton enseignement n'a pas non plus fait de toi une experte en dépeçage, alors pour cette partie là, je m'en chargerai du moment que tu m'apportes de quoi obtenir de bonnes peaux. Les bois qui avoisinent Kendra-Kâr sont giboyeux: si tu es aussi douée que tu le prétends, tu ne devrais avoir aucun mal à t'en procurer."


Ainsi, les instructions t'ont été données, et ton père attend désormais ta réaction, ses yeux rivés dans les tiens.


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mar 2 Déc 2008 11:39 
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Selsynn sourit en regardant son Père. Ainsi, il avait accepté sa demande, son défi.
(Parfait... Je pourrais encore me débrouiller pour vendre les peaux... Et puis s'il ne faut pas que je les dépèce... ça va être nettement plus simple !)
"Et bien cela me parait bien, Père. Quand est ce que je commence, demain ?
Et je suis vraiment obligé de rester dans la légalité ? Si personne ne le sait ?"

(Et puis de toute façon ce qui est important, c'est qu'il ne le sache pas...)


Selsynn commença à réfléchir de manière plus structuré : vaudrait il mieux commencer par chasser ou par vendre ces peaux ?
Elle ne se souvenait plus du tout de toutes les histoires de marché des différents jours et que certains étaient plus que d'autre sur tel et tel thème...
Elle se souvenait de quelques unes des têtes parfaitement outrée de personne de la "haute" quand Selsynn leur lançait des répliques acérées...
(Hum hum... Si je me retrouve face à certaines personnes, on va rire... Mais bon faudra pas que je perde de vue l'objectif de la journée...)

Après avoir légèrement rit en pensant à ces Dames de la "haute" qui se croyait les plus importantes et à qui elle avait déjà fait affaire, Selsynn regarda en face son Père, dans les yeux. Elle déclara alors :

"Et bien, si c'est tout ce que tu as à me dire, je vais me coucher. Je serais capable de commencer demain, si tu le souhaites."

Elle regarda encore une autre fois les peaux qui étaient très bien traités
"Et... Ces peaux sont magnifiques, Père, je ne les avais encore jamais vu. Je croyais que tu vendais plus des trucs qui servent à rien..."

Sa voix avait une pointe d'admiration qu'elle n'avait pas cherchée à cacher, ou oubliée de cacher...

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mar 2 Déc 2008 21:58 
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A ta première question, Rallil a un haussement d'épaules indifférent avant de répondre laconiquement:

"Dès que tu voudras... du moment que tu ne tardes pas trop."

En revanche, pour ce qui est de la seconde, ses sourcils s'arquent en une expression de mécontentement; lorsqu'il parle, sa voix vibre presque de colère contenue:

"Je suis le gérant d'une boutique respectable, pas de je ne sais quel tripot de marché noir, et j'ai bien l'intention que ma fille suive la même voie. Je ne t'ai pas élevée pour que tu ailles faire la vendeuse à la sauvette, est-ce que c'est clair?"


Sa voix n'a pas haussé d'un décibel, et pourtant, elle est d'une fermeté et d'une impérativité inébranlable: apparemment, à son sens, il est hors de question que les voies détournées soient une option...
Cependant, lorsque tu enchaînes sur les peaux, son expression se radoucit, et se fait même un peu gênée. Apparemment, il ne s'attendait pas à recevoir un compliment de ta part, mais a plutôt l'air de choisir de rebondir sur quelque chose qui rend ses propos plus renfrognés:

"Si je vendais des "trucs qui servent à rien", j'aurais mis la clé sous la porte depuis longtemps. Si tu t'étais intéressée au commerce au lieu d'aller courir l'aventure, tu t'en serais rendu compte de tes propres yeux."

Il s'apprête à poursuivre, inspirant pour reprendre sur sa lancée, mais choisit finalement de couper court à sa réplique en une expiration soupirante. D'un geste machinal, il laisse tomber les peaux sur un tabouret un osier, puis avance la main vers toi, embarrassé, pour se décider finalement à se contenter d'une tape sur ton épaule.

"Je vais aller me coucher moi aussi... repose toi bien"


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mer 3 Déc 2008 22:50 
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Selsynn retrouva le chemin jusqu'à son lit, où dormait déjà comme deux cœurs, ses deux frère et sœur. Elle leur caressa doucement le visage à chacun d'entre eux et se faufila doucement près d'eux. Elle ne voulait surtout pas les réveiller. Ils étaient si mignons...

Une fois allongée, elle retourna dans sa tête les éléments de la journée :
(Bon, c'est pas trop mal, j'ai déjà réussi à avoir un délai. Et Père ne semble pas aussi fermé à l'idée que je sois rôdeuse que je ne le craignais... Mais il a vraiment des drôles d'idées... Vouloir que je me marie... Mais j'en vois pas du tout l'intérêt. Et puis il a l'air de vraiment tenir à ce que je vende ces peaux dans le respect des lois. Faudra que j'essaie de respecter le plus possible la règle...
Ce sera dure je pressent déjà, enfin... On verra bien demain. Tout vient à point pour qui sait attendre, comme disait Harrald...
Harrald... ça va me faire un choc de ne plus le voir. Mais il m'a dit que je pourrais lui transmettre des messages et lui demander des choses, si jamais y'avait besoin...
Et puis par quoi vais-je commencer demain... Par la vente, je pense. Une fois débarrassée de cette corvée, je serais bien plus à l'aise. J'ai hâte de parcourir les bois à l'affût des renards... Malgré que je trouve les renards si beau quand ils sont en vie. Je me rappellerais toujours le petit renard que Harrald avait soigné il y a presque 2 ans. Il nous avait suivi après pendant encore quelques mois... Puis il avait fait sa vie, sûrement avec une renarde bien rusée... Je vais avoir du mal à en tuer...)


Les pensées s'envolèrent vers les renards, et autres créatures des forêts... Elle pensa après au Dieu des forêts et de la nature, Yuimen au culte duquel Harrald l'avait initié...

Elle rêva...

L'odeur mouillée montait de la terre. Je frottais des mes pattes fines cette couche de feuilles mortes. Je reniflais longuement...
Aye ! Comme j'ai entendu un bruit suspect, je relève mon nez et je sens. Ma queue rousse cesse de fouetter l'air. Ce pourrait donner un indice de ma position à un ennemi ! Non, fausse alerte. Ce n'était qu'un corbeau qui a fait spécialement du bruit. Stupide volaille. Je me la croquerais bien !
Je recommence à taquiner ce trou qui me semble si prometteur. Les traces sous les feuilles ne mentent jamais. Le campagnol vit bien dans ce trou... Enfin vivait...
J'entends les bruits caractéristiques. Je trépigne d'impatience !
Oui ! Il sort sa tête !
Gloup... Mmhhh. Rien n'est meilleur qu'un bon petit campagnol...

Selsynn ouvrit les yeux, se sentant particulièrement dérangée... Il n'était pas dans son habitude de rêver ainsi. Elle se souvenait de détails troublants de son rêve. Elle se souvenait du goût de ce petit mulot.
Une vague de nausée la prit.
Elle se leva, se força à respirer calmement. Peut être le jour n'allait pas tarder... Aucun de deux enfants n'étaient encore levés. Elle fit un effort et se sortit toute entière de la chaleur réconfortante du lit. Mais l'air était moins frais que ce auquel elle s'attendait. Sa respiration devint calme et silencieuse.
A pas de loup, elle sortit de la chambre et alla jusqu'à la pièce de vie.
L'âtre n'était plus bien vaillant. Selsynn était la première levée. Elle se dirigea vers la réserve à bois et en ajouta suffisamment.

Après cela, elle sortit dans la fraîcheur de la future aube. Profita du silence serein que la brise rapportait sur son visage. Puis elle procéda à une sorte de danse. Peu de passant purent la voir. C'était son propre rituel, son jardin secret.
La porte s'ouvrit un peu trop tôt à son goût. A contre-cœur elle abandonna son Salut à la Lune afin de rentrer dans la maison. Elle mangea brièvement. Tout le monde avait eu le temps de se lever. Elle explique alors la nouvelle situation. Elle annonça alors qu'elle avait décidé de commencer aujourd'hui la vente...

Quelques temps plus tard, alors que les coqs chantaient un hymne au soleil naissant, Selsynn prit les peaux et sortit de la maison, sans un regard un arrière.

Elle se dirigea vers le marché en passant par les petites ruelles...

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Dernière édition par Selsynn le Sam 13 Déc 2008 15:09, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Sam 13 Déc 2008 14:27 
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Cheshire, avec son chapeau haut de forme sur le crâne et ses lunettes sur le bout du museau, me regarde fixement puis ouvre sa grande gueule. De cette dernière sort un son caverneux qui me semble familier. Afin de mieux saisir le sens des mots prononcés, je m’approche du reptile et m’introduis la tête dans son ouverture buccale. En me concentrant intensément, je crois reconnaître la voix d’Audaz. Celui-ci chantonne un air qui m’est inconnu.

« Audaz, c’est toi ? Cette bête t’a avalé?... Sois patient, je viens te sauver! »

Ces paroles à peine prononcées, l’animal se volatilise et à sa place se dresse un puits. J’envisage d’y pénétrer afin de venir en aide à mon petit frère. Cependant, à ce moment précis, je reçois un coup de pied qui me projette dans le trou.

«Amuse-toi bien » me dit Violenta. « Tu n’aurais jamais dû t’en prendre à Duchesse, je t’avais prévenue »

Une douleur lancinante à la tête me tenaille bien que le coup porté soit à un tout autre endroit. Par la suite, je me sens aspirée par la cavité qui semble très profonde. Sans rien discerner, j’entends toujours cette chanson qui devient de plus en plus intelligible.


Et puis, la sensation de vide est remplacée par le confort douillet d’un lit de paille. Ce n’était qu’un affreux cauchemar.

Les yeux fermés, tâtant mon front j’y découvre une vilaine bosse. Tentant de me remettre de mes émotions, je respire profondément, faisant ainsi parvenir un amalgame d’odeurs à mes narines. Ces effluves ressentis me rappellent les herbes utilisées par ma mère pour cuisiner. Une vague de nostalgie me submerge alors; je voudrais tant que ce lit soit le mien et que cette aventure n’ait jamais eu lieu. Et dire que je rêvais de ce jour où je pourrais quitter mon village pour vivre de merveilleuses aventures. Je ne voyais que les beaux côtés de ces péripéties sans un instant imaginer tous les dangers existants. Moi qui étais toujours entourée des nombreux membres de ma famille, j’aurais dû me douter que la solitude me pèserait tant. Mais comment deviner qu’on peut se sentir seul dans un lieu si peuplé de gens?

Heureusement que M. Porsal m’a trouvée. J’aime bien l’entendre fredonner ce couplet qui est parvenu à s’infiltrer dans mes rêves. J’en apprécie le timbre, le rythme et les intonations. Je me laisse bercer encore un instant par cette douce mélodie, puis je me décide enfin à prendre un contact visuel avec ce nouveau décor. Facilement, mes yeux s’adaptent à cette grande pièce qui n’est que faiblement éclairée par une lampe accrochée au plafond. À cette lumière tamisée s’ajoute la danse pétillante des flammes dans la cheminée, imprégnant ainsi la pièce d’une atmosphère chaude et agréable.

En m’étirant, je m’assois sur le lit et aperçois mes affaires à l’extrémité de la couche. Tout y est soigneusement rangé, même la cape qu’il m’a si gentiment prêtée. Mes doigts effleurent ce magnifique vêtement. C’est alors que le propriétaire des lieux, s’apercevant de mon réveil, sursaute et s’arrête aussitôt de chanter.

Ce grand lutin s’approche de moi, tasses à la main, s’enquiert de mon sommeil puis m’offre du thé.

« Oui, dormir m’a fait du bien. Je me sens mieux, je n’ai plus qu’un léger mal de tête. Je ne saurais assez vous remercier de m’avoir sortie de l’enfer de cette rue et de m’avoir apportée ici. »

À peine le temps de prendre une inspiration puis je m’élance de plus belle.

« Je n’ai pas l’habitude de boire du thé, mais c’est avec plaisir que je prendrai de cette boisson chaude. Il est maintenant temps que je fasse preuve de politesse et que je réponde à l’une des premières questions que vous m’avez posées à savoir ce qui m’amène ici. »

C’est alors qu’un flot de paroles ininterrompues s’ensuivit. Mon récit commence au grand chêne par la folle escapade d’Audaz pour ensuite se poursuivre avec ma chute dans la boue et ma randonnée forcée dans la gueule de Duchesse. Avec tendresse et une main sur mon collier tressé, je lui parle d’Adèle et de son chien Basile. Les yeux fixant ma tasse, un peu honteuse, j’avoue ma traîtrise envers Duchesse, mais surtout envers sa jeune maîtresse. Après un petit soupir de regret, je raconte mon aventure dans la charrette, la découverte de ces bœufs inoffensifs qui m’avaient pourtant donné une belle frousse. Avec une pointe de colère, je lui parle de la dame et de son sac qui fut, pendant un court temps, ma prison. La suite, il la connaît. Je termine enfin mon long discours par cette petite phrase pleine de sens et chargée d’émotions :

« Il faut que je retrouve Audaz, je l’aime vous savez! »

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Guasina, protectrice d'âme


Dernière édition par Guasina le Mar 24 Fév 2009 03:10, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Sam 13 Déc 2008 18:30 
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Ainsi, vous passez tous deux une bonne poignée de minutes à discuter (enfin, plutôt à parler de ton côté et à écouter du sien), toi faisant le récit de tes péripéties, et le vieux lutin prêtant l’oreille à tes aventures, ne manifestant le plus souvent pas d’autre réaction qu’un léger sourire, un imperceptible froncement de sourcils, ou tout simplement une gorgée de thé. Lorsque tu conclus ton discours, il vide ce qui reste de sa tasse, la repose calmement sur une table proche, et rajuste ses lunettes d’un geste automatique avant de prendre la parole d’un ton mesuré :

« Certes oui, je comprends bien ça… mais malheureusement, je crains qu’il ne faille attendre pour partir en expédition : il fait noir comme dans un four. »

Il se lève ensuite, et se verse une autre tasse dont il aspire un peu du contenu avant de poursuivre :

« Cheshire est allé jeter un œil pendant qu’il faisait encore à peu près jour… étant donné que la nuit est maintenant complètement tombée, le bougre ne devrait plus tarder. »

Et effectivement, à peine a-t-il fini de prononcer ces mots qu’un grattement se fait entendre contre les volets derrière ton dos, que Gwerz s’empresse aussitôt d’aller ouvrir avec un air réjoui et satisfait, laissant passer par la fenêtre le bout d’une tête écailleuse, ainsi qu’un courant d’air froid qui menace un instant de réduire le feu à l’intérieur à néant. Les deux ne se disent rien, mais tu peux voir le lutin caresser un moment la peau du caméléon d’un air pensif, avant de lui donner une petite tape, signal sous lequel Cheshire repart dans la nuit.

« C’est bien ce dont je me doutais… »
soupire-t-il en refermant les volets. « Il n’a rien trouvé ; pas une piste… et ce n’est pas faute d’avoir cherché ! »

Il vient se rasseoir en face de toi, et fait le point :

« Hé bien si vous voulez, quand il fera jour, nous pourrons chercher, mais en attendant, à moins que vous ayez encore besoin de sommeil, il va falloir que vous vous trouviez quelque chose à faire ! Quoi qu’il en soit, en attendant, ma maison est votre maison. »


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mer 17 Déc 2008 03:03 
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« Certes oui, je comprends bien ça… mais malheureusement, je crains qu’il ne faille attendre pour partir en expédition : il fait noir comme dans un four. »

Sur ces mots, M. Porsal se lève et se verse une autre tasse de thé. Dès qu’il a le dos tourné, j’en profite pour vider la mienne d’un seul trait: ce qui m’arrache une grimace. La seule fois que j’avais bu de cette infusion, ma mère y avait ajouté du sucre et du lait afin d’en atténuer le goût amer.

Après une petite gorgée du liquide fumant, le lutin poursuit en m’expliquant que Cheshire était parti à la recherche de mon frère et qu’il serait bientôt de retour. Comme pour confirmer les dires de son maître, le reptile gratte alors aux volets. Par souci de discrétion, je détourne mon regard de la fenêtre. Ce n’est qu’à ce moment que je porte attention au mobilier. Probablement en merisier, les meubles semblent tous l’œuvre du même artisan, sobres, sans fioritures et fabriqués avec soin et précision.

Mon hôte revient pour m’annoncer que les recherches de Cheshire avaient été vaines. Il se rassoit en face de moi puis me dit:

« Hé bien si vous voulez, quand il fera jour, nous pourrons chercher, mais en attendant, à moins que vous ayez encore besoin de sommeil, il va falloir que vous vous trouviez quelque chose à faire ! Quoi qu’il en soit, en attendant, ma maison est votre maison. »

« J’ai assez dormi, merci. Pour ce qui est de quoi m’occuper, vous n’avez qu’à me donner une petite corvée. Je … »

Je m’interromps soudain, les sourcils relevés, les yeux ronds comme des billes, la bouche grande ouverte; je viens à l’instant de constater qu’il n’y a qu’un seul lit dans cette maison. Et puisque j’y étais installée, il n’a pu, lui, se reposer.

« Vos devez être fatigué, je vous cède immédiatement la place »

Aussitôt dit, je me lève avec sans doute trop d’empressement puisque mes pieds s’emmêlent dans je ne sais quoi et que je m’étends de tout mon long sur le plancher, laissant ainsi tomber avec fracas le récipient de métal, heureusement vide. À côté de ce dernier, gît une petite pierre que je ne saurais identifier. Après l’avoir ramassée, je me relève rapidement les joues rouges exprimant mon malaise face à ma maladresse.

« Je suis désolée. J’ai dû me prendre les pieds dans mon arc. »

Sans perdre de temps, je lui tends le petit caillou bleu.

« Ceci doit vous appartenir. »

Machinalement, je porte mon regard près du lit pour découvrir la cause de ma chute; j’y vois mon vieux trident mais aucune trace de mon arc.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mer 17 Déc 2008 22:30 
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Gwerz s'apprête à dire quelque chose, mais voyant le fragment de roche que tu lui tends, il s'en saisit non sans une certaine précipitation, les yeux brillants d'intérêt et de curiosité.

« Sacrebleu! Une pierre précieuse! »

Fasciné, il tourne et retourne la petite roche cristallisée, marmonnant quelque chose, le regard empreint de perplexité, pour finir par déclarer en te remettant le petit joyau dans la main:

« Un saphir. » Diagnostique-t-il. « Et il n'est pas à moi jeune fille... je ne suis peut-être pas un roi du rangement, mais je sais ce qu'il y a chez moi! Vous feriez mieux de le garder; il pourrait faire un beau bijou... ou il aurait son utilité ne serait-ce que comme monnaie d'échange.»

Voyant que tu parcours du regard les lieux d'un air inquisiteur, il devine la source de tes recherches, et se dirige d'un pas alerte en direction d'une table qui ressemblerait plus à un établi de menuisier qu'à un bureau tant les copeaux l'envahissent, et sur lequel trône un arc... ton arc en fait, plus précisément, qu'il te rapporte d'une main, l'autre tenant toujours la tasse de thé dont il reprend une gorgée avant d'expliquer:

« La corde n'était plus bien vaillante alors je me suis permis de la remplacer... de la soie d'araignée durcie! Solide et souple! Si j'avais eu plus de temps, j'aurais pu faire mieux, mais comme ça ce ne sera déjà pas mal. »

Te laissant ton arme de tir dans les bras en plus du saphir il étouffe un bâillement, et s'assied sur le rebord du lit:

« Un peu de repos ne devrait pas me faire de mal en effet... je finirai de recoudre cette nappe demain. »

Il réfléchit un petit moment, vide à nouveau sa tasse qu'il pose sur le bord d'une petite table de nuit déjà bien encombrée, puis ajoute:

« Vous auriez besoin de quelque chose pour vous aider à passer le temps... que je puisse vous dire si j'ai ça dans mon bazar avant que je pique du nez? »


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Dim 21 Déc 2008 01:58 
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Après m’avoir expliqué que le caillou était en fait une pierre précieuse que je devais conserver, Gwerz m’observe un court moment puis tourne les talons pour revenir aussitôt avec mon arc à la main.

« La corde n'était plus bien vaillante alors je me suis permis de la remplacer... de la soie d'araignée durcie! Solide et souple!...»

Il continue à parler, mais le reste de son discours m’échappe. Je suis ahurie; la générosité de ce vieux lutin me dépasse. Depuis notre récente rencontre, il n’a cessé de m’aider, voire même sacrifier une partie de son sommeil pour moi qui ne suis, somme toute, qu’une étrangère. Mes yeux s’embuent, je suis émue. Ne pouvant dire un mot, je lui esquisse un petit sourire en guise de remerciement.

Lentement, j’examine le saphir sous toutes ses facettes, le temps de me remettre de mes émotions, pour le glisser ensuite dans la poche de mon pantalon.

C’est lui qui rompt le silence :

« Vous auriez besoin de quelque chose pour vous aider à passer le temps... que je puisse vous dire si j'ai ça dans mon bazar avant que je pique du nez? »

En relevant la tête, je réponds à sa question :

« J’aimerais bien avoir de quoi me débarbouiller les mains et le visage. »

M’approchant de la table où repose une pièce de coton vert olive, je poursuis :

« Ensuite, je pourrais recoudre cette nappe pour vous. Je vous dois bien ça après tout ce que vous avez fait pour moi. Je n’ai pas encore des doigts de fée; ma modeste expérience dans le domaine de la broderie se limitant à quelques motifs simples, mais pour ce qui est de réparer les déchirures ou de repriser, je me défends bien. »

Reluquant sa bibliothèque, je lui fais une dernière requête :

« Et puis, si ça ne vous semble pas trop impoli, je meurs d’envie de jeter un coup d’œil à vos bouquins »

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Dim 21 Déc 2008 15:47 
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Pour répondre à ta première question, le vieux lutin te désigne d’un geste de la main une sorte de gros caisson métallique muni d’un robinet qui s’avère, après examen plus minutieux, doté sur le dessus d’un gros tuyau qui part par-delà le plafond. Manifestement, ceci est une citerne, et la présence d’une grosse bassine et d’un paravent confirme que c’est là ce qui fait office de salle de bain.

« Vous pouvez vous servir de la cheminée si vous avez besoin de faire réchauffer l’eau. » Ajoute-t-il plus pour la forme qu’autre chose à en juger par son air détaché.

Il fronce ensuite les sourcils à l’énoncé de ta seconde requête, et s’apprête à répondre, puis ferme la bouche, semble réfléchir un moment, et finit par pousser un soupir conciliant :

« Humph, j’imagine que si c’est proposé si gentiment… comme vous n’en démordrez sans doute pas, on a qu’à dire que j’ai commencé par refuser par esprit d’hospitalité, puis que comme vous avez insisté, j’ai fini par accepter. » Résume-t-il avec un sourire en coin.

Pour finir, il retire ses lunettes qu’il pose sur une petite table de chevet attenante au lit, délace ses chaussures et au terme d’un second geste libéral de la main pour te donner l’autorisation inconditionnelle de puiser dans sa bibliothèque personnelle, il s’étire avec quelques craquements, puis se laisse aller contre l’oreiller, confortablement étendu sur le lit où il ne tarde pas à émettre de tranquilles ronflements sonores, te laissant disposer des lieux comme tu le souhaites.


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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Mar 30 Déc 2008 15:13 
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Manifestement épuisé, Gwerz, aussitôt la tête sur l’oreiller, se met à ronfler.

Afin de ne pas le déranger, sur la pointe des pieds, je récupère mon sac près du lit, puis silencieusement mais à pas rapides, je me rends à l’endroit indiqué, impatiente de faire ma toilette.

Une grosse bassine! C’est plus que ce que je ne pouvais espérer. Une cruche et un bol, taille lutin, auraient suffi. En approchant davantage du dit récipient, je constate avec déception qu’il est vide. À la recherche d’eau, mes yeux scrutent les moindres recoins du plancher de cet espace non cloisonné, sans succès. Rebroussant chemin, je me dirige vers une armoire en quête d’une serviette tout en réfléchissant à mon petit problème d’ordre domestique.

(Dois-je me rendre dehors pour y puiser de l’eau? La nuit est froide et sans lune. Et puis, l’accès à l’extérieur, cette petite fenêtre ronde, n’est pas pratique pour y circuler avec un seau. Sans compter le nombre de voyages que je devrai faire.)

Serviette en main, trouvée dans la seconde porte ouverte, je retourne vers le paravent toujours à mes réflexions.

(En plus, je n’ai pas la moindre idée d'où se trouve le puits. S’est-il moqué de moi? Ma demande n’était peut-être pas raisonnable. J’aurais tout de même préféré qu’il me dise « non » franchement au lieu de me diriger vers un contenant vide.)

Contrariée, assise sur le petit tabouret de merisier, je fixe le vide immobile jusqu’à ce que mon regard s’attarde sur un tuyau situé juste au-dessus de ce qui aurait pu faire office de baignoire. À quoi peut bien servir ce truc en fer? En levant les yeux, je remarque enfin que ce conduit est relié à ce qui ressemble à un gros réservoir d’eau. Il était là tout ce temps devant ma face, je le voyais sans le regarder. Décidément, je n’ai pas fini d’en apprendre. À la campagne, tout est si différent: l’été, c’est au lac que je me lave et l’hiver avec mes sœurs, je partage la corvée de chauffer l’eau et de la transporter pour ensuite se baigner dans le même baquet, à tour de rôle, il va sans dire.

En tapotant sur ce tube de métal, je réussis assez facilement à en faire couler le liquide tant convoité. Après m’être rapidement déshabillée, j’entre précipitamment dans le bassin; l’eau est précieuse, je ne peux la gaspiller. Ma tête directement sous le robinet afin de bien arroser ma chevelure souillée, je réussis à étouffer un cri, par contre je ne peux réprimer quelques frissons. Une fois bien mouillée et la valve fermée, je me frotte vigoureusement comme si ce savon, aux doux arômes de fleurs sauvages, pouvait effacer toutes les traces de mes mésaventures. J’ouvre une dernière fois le clapet pour bien me rincer. Le tout terminé, je m’empresse de me sécher puis de me revêtir. Avisant un petit trou dans le plancher, je renverse la bassine afin que le liquide s’y déverse. J’empoigne ensuite mon sac pour en extirper mon peigne. Les cheveux démêlés, je les tresse en une seule natte; coiffure plus appropriée pour la journée qui m’attend.

Rafraîchie et installée à la table de travail, j’entreprends soigneusement la réparation de la nappe. Point par point, je m’applique comme s’il s’agissait d’une précieuse pièce de soie. Grand-mère ne m’a que trop souvent répété que peu importait l’ouvrage effectué, il devait toujours être soigné. Et mieux valait reprendre une tâche que de la laisser bâclée.

« Faire et défaire font partie de l’apprentissage du métier, » me répétait-elle.

Après un temps, dont je ne saurais préciser la longueur, je termine le dernier point de couture. Afin de bien mesurer la qualité de mon travail, je prends du recul pour apercevoir un de mes cheveux roux sur ce tissu vert. Durant un bref instant, ponctué par un sourire, je réfléchis puis j’enlève cet intrus. Cependant, au lieu de le jeter négligemment, je le mets sur mes genoux. Délicatement, de ma tignasse rousse, j’en arrache une bonne dizaine que je dépose à côté du premier.
En groupe de trois, je les torsade tout comme avait procédé Adèle pour la confection de mon précieux collier, pour ensuite les enfiler par le chas de mon aiguille. Avec beaucoup de précaution, je brode un petit motif, sans prétention, à chaque coin du carré de tissu.

Image

Satisfaite de ma besogne, je quitte la table et m’approche du foyer pour y ajouter quelques bûches. Je laisse, pendant un délicieux moment, la chaleur des flammes me caresser le visage. Inspirée, je fouille dans mon sac pour en retirer quelques baies de sureau, un peu défraîchies mais non flétries, et les jeter dans les flammes. Une délicate odeur de fruit envahit instantanément la pièce qui, bien que très grande, s’avère plutôt encombrée. Entre autres, quelques bouquins, pas plus d’une demi-douzaine, gisent un peu partout dans l’appartement du lutin. L’envie de les ranger ne me manque pas, je me retiens cependant de peur de l’insulter.
Ça me rappelle la fois où tante Rosa avait voulu faire plaisir à son frère veuf en remettant de l’ordre dans sa maison. Pauvre tantine y avait mis beaucoup d’efforts, mais l’oncle Édouard, au lieu de la remercier, l’avait rabrouée en la renvoyant chez elle et lui proférant qu’en agissant ainsi, elle avait bafoué ses souvenirs et son intimité. La réaction de M. Porsal n’aurait sûrement pas été aussi brutale, néanmoins, je ne veux pas abuser de son hospitalité en jouant l’invitée qui s’ingère dans ses affaires. J’ignore donc le léger désordre et je me dirige vers l’étagère bondée de livres.

Je commence tout juste à parcourir des yeux les diverses reliures des ouvrages que mon ventre, à force de gargouillis, me rappelle qu’il serait temps que je me nourrisse. Obéissant docilement à sa demande, je fouille dans les armoires à la recherche de victuailles et de couverts. Ayant trouvé tout le nécessaire, je dresse la table. Au centre, j’y place le pain frais, le beurre et deux bleuets. J’y ajoute ma part : un appétissant morceau de fromage acheté à la dame, bien malgré elle. Pour finir, je mets de l’eau à bouillir. À son réveil, le sympathique vieux lutin en aura sûrement besoin pour préparer son thé.

Il ne me reste plus qu’à attendre le début de la nouvelle journée.

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Dernière édition par Guasina le Mar 24 Fév 2009 03:28, édité 7 fois.

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 Sujet du message: Re: Les habitations
MessagePosté: Sam 3 Jan 2009 14:31 
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Au bout d’un moment, l’aube ne tarde pas à poindre, se manifestant par un mince rai de lumière solaire filtrant à travers les volets, qui vient éclairer le visage du lutin endormi. Comme si cette manifestation matinale mettait à jour les mouvements oniriques de l’homme vieillissant, il se met à froncer les sourcils, et commence à s’agiter dans son sommeil ; d’abord légèrement, marmonnant des mots apparemment sans queue ni tête, puis ses gestes se font de plus en plus prononcés, comme s’il était en plein combat avec quelque ennemi invisible. Son phrasé en est également clarifié, et ses balbutiements deviennent plus compréhensibles :

« Non… laissez-les… arrêtez ! »

Un soubresaut plus violent secoue alors son corps, et il se dresse brutalement sur son séant, tous ses muscles bandés, sa poitrine soulevée en une inspiration furieuse, s’exclamant, hurlant presque :

«Lâchez-les !»

Dans le même mouvement, sa main gauche a tiré de sa manche un couteau avec une fluidité incroyable pour quelqu’un de son âge, couteau qui file aussitôt de ses doigts et fend l’air dans un bref sifflement pour finir son vol fiché jusqu’à la garde. Quant à son possesseur, il reste quelque seconde figé dans la même position, les yeux révulsés en un mélange de consternation, d’effroi et de rage, puis son éclat se dégonfle en un soupir à fendre l’âme qu’il étouffe entre ses mains. Il semble sur le point de fondre en larmes quand il remarque ta présence du coin de l’œil et sursaute, t’observant quelques secondes en clignant des yeux comme un hibou ébloui avant de prendre l’expression confuse évoquant celle d’un enfant surpris en train de faire une grosse bêtise. Il ouvre les volets, laissant entrer le jour à flots, se lève d’un bond de son lit pour aller décrocher le couteau du mur qu’il replace dans sa position d’origine, le tout avec des gestes d’une précipitation presque affolée. Il embrasse ensuite les lieux du regard, et se fend d’un sourire maladroit :

«Vous avez pu faire ce que vous vouliez alors ?... Ah ! Vous avez même reprisé cette nappe et préparé le repas ? C’est bien, c’est très bien !»

Il se dirige alors vers l’eau bouillante et en verse dans une tasse à laquelle il ajoute quelques feuilles de thé… et s’immobilise tout à coup, une main sur l’anse de la bouilloire qu’il a reposée, l’autre serrant le récipient de bois, le regard perdu dans la vapeur qui émane du liquide, comme emprisonné dans la contemplation de ce filet blanchâtre.


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