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 Sujet du message: La forêt du nord Kendran
MessagePosté: Mar 31 Aoû 2010 20:11 
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La forêt du nord Kendran


Tout au nord du pays Kendran se trouve une forêt dense de feuillus, aux racines des montagnes de Nirtim et de ses Duchés bien connus. C'est l'une des forêt de Yuimen les moins reconnues pour ses mystères et sa magie, pour ses secrets enfouis. Et pourtant, comme toute forêt fantastique, la forêt du nord Kendran offre de sombres secrets.

Assez giboyeuse, elle attire maints chasseurs, qui se perdent parfois dans les détours de ses arbres denses. C'est une forêt assez jeune mais drue, aux nombreux arbustes et buissons. Ici, tout se ressemble, qu'importe où l'on se trouve dans la forêt. Le seul moyen de se repérer est la pente douce qui file vers le nord, vers les montagnes.

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Mar 31 Aoû 2010 20:19 
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Après quelques heures de chevauchée à travers les arbres de la forêt, survolés par Maelcrys, Hallena fit une halte, en bas d’une colline, pour se tourner vers toi.

« Ils sont de l’autre côté de cette colline. Laissons nos chevaux ici pour ne pas nous faire repérer. »

Elle descend alors de son destrier, et lui frappe sur le postérieur. Le cheval libéré s’élance dans la forêt, alors qu’Hallena s’explique :

« Aucun animal ne sera jamais ma propriété. Il m’a rendu service en nous menant prestement ici, il est désormais libéré. Attachez donc le votre à un arbre, et suivez-moi. Si vous avez des questions, c’est le moment. »

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Lun 6 Sep 2010 23:48 
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Lorsque j’ouvris les yeux, je vis le doux visage d’Hallena penché au-dessus de moi. Tout en lui souriant béatement, je lui caressai tendrement la joue de ma main droite. J’étais satisfait de cette nuit passée à ses côtés et j’aurais aimé que celle-ci se poursuive encore quelques heures. Je ne comprenais cependant pas pourquoi elle me secouait l’épaule ainsi, ce n’était pas de cette façon qu’elle devait s’y prendre pour me convaincre de renouveler l’expérience passionnante que je venais de lui faire vivre.

Ce n’est que quelques instants plus tard, lorsque je cessai d’admirer ses traits délicats et que je m’attardai enfin aux paroles qu’elle prononçait, que je pris conscience que je venais de confondre rêve et réalité.

Toujours de si bonne humeur et sans éprouver de gêne, je retirai discrètement ma main de son visage. Ma nuit si agréable et bien mouvementée, j’en avais été le seul acteur et mes mains mes seules complices puisque que la réalité n’était point présente dans ce délicieux songe qui m’avait si bien comblé. Bien que je fus malgré moi le seul interprète de cette inoubliable scène de plaisir, Hallena de son côté en avait été la muse.
Obéissant à la sommation de cette archère tatouée, je me levai prestement sans rouspéter. Je me sentais léger et libéré de toute pression accumulée, rien ne pouvait m’irriter en cette fraîche matinée, cette inoubliable nuit m’ayant apporté une satisfaisante compensation à mes désirs non assouvis.

C’est donc en vitesse que je nourris ma belle jument et la sellai. J’embarquai ensuite sur ma fière monture, ayant à la main une poignée de ces insipides racines que j’avais bien l’intention d’engloutir sans broncher. Toujours souriant, je lui fis signe que j’étais déjà paré.

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Dernière édition par Mathis le Dim 31 Oct 2010 02:26, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Lun 6 Sep 2010 23:52 
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Faisant galoper nos montures à bonne allure, nous nous rendîmes assez rapidement à l’orée de la forêt du Nord de Kendran. Je ne connaissais alors rien de cette forêt sinon qu’elle se trouvait là. Sans s’arrêter, Hallena dirigea sa monture à travers ce bois dense composé essentiellement de feuillus et je fis de même avec Bella.

Nous chevauchâmes ainsi pendant plusieurs heures à travers arbres, buissons et futaies sans faire la moindre pause ni échanger le plus petit mot. Les seuls bruits perceptibles, à part ceux de la forêt et de ses habitants, étaient ceux produits par les sabots frappant le sol et ainsi que le grincement de nos dents mâchouillant ses racines coriaces.

C’est au bas d’une petite colline qu’on s’arrêta enfin. Hallena m'informa qu'ils étaient de l'autre côté, sans toutefois m'apporter plus de précision. Par prudence, elle suggéra que nous poursuivions à pied, laissant nos montures de ce côté.

Joignant les gestes à la parole, elle descendit de son cheval et lui flanqua un claque sur l’arrière train. Le magnifique étalon prit alors congé en s’enfonçant dans la forêt.

Tout en l’écoutant m’expliquer son geste, je mis pied à terre et attacha solidement ma jolie jument à une branche après l’avoir abreuvée convenablement. Je respectais la position d’Hallena face à la possession des animaux sans pour autant partager son avis. Je tenais à conserver ma Bella et j’étais persuadé que cette dernière ne demandait pas mieux.

Devenu sérieux par la concentration, étant conscient de la situation et des dangers auxquels nous risquions de faire face, je réfléchis un petit moment avant de profiter de l'opportunité qu'elle me présentait.

« Effectivement j’aurais quelques questions, plus particulièrement des précisions. Tout d’abord, malgré que plusieurs années se soient écoulées, j’aimerais que vous me brossiez un rapide tableau de nos ennemis et aussi ce que vous avez l’intention de faire. »

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Sam 18 Sep 2010 10:49 
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Hallena te jaugea un instant, et sembla se perdre dans les tréfonds de son passé de petite fille. Un passé hanté de fantômes terribles. Son regard restait fixe, posé sur le vide, et lorsqu’il revint à la réalité, elle n’avait pas l’air plus avancée.

« Des brutes. Certains munis d’arcs, d’autres de massues, d’autres armes peut-être. Je me souviens du feu, et de cette panthère. Je me souviens d’ombres hurlant terriblement. Ce ne sont que des souvenirs de la petite fille que j’étais. Ils doivent avoir changé. Vieillis… Je ne pourrais vous donner plus d’indications sur eux. Ils sont humains, ça je le sais. »

Pour la seconde partie de la question, elle avait l’air plus décidée.

« Le feu les fera périr. Maelcrys et moi ferons une diversion pour vous permettre d’entrer dans leur campement. Là, vous devrez trouver leur chef, et sa panthère. Je m’occuperai de ceux à l’extérieur, et puis j’allumerai un feu. Pillez tout ce que vous voudrez, mais sortez à temps pour ne pas vous faire prendre par les flammes. »

Elle attendit un moment, pour voir si tu avais encore d’autres questions, avant de passer à l’action.

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Sam 6 Nov 2010 16:15 
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Une silhouette avançait lentement dans la neige. Le bois était de moins en moins dense et laissait place à des plaines. Le vent soufflait fort et le ciel commençait à s'assombrir. La silhouette n'était pas bien grande, mais semblait robuste. Elle était emmitouflé dans une couverture pour se protéger du vent glaciale. Cette silhouette c'était Thorn, un nain ayant tout perdu et qui cherchait dans sa vie seulement la vengeance. Et après des années de solitude il décidait enfin de revenir au grand jour...

Le nain avançait d'un bon pas dans la neige, et il commençait à sortir du bois situé en bas des Hautes Montagnes. La neige se dissipait peu à peu laissant apparaître de l'herbe encore humidifié par la rosé matinale. Le soleil était bien pale et les nuages étaient de plus en plus menaçants. Thorn arriva finalement à un petit sentier de terre qui semblait conduire à son but, Kendra Kâr.

C'était un spectacle que Thorn n'avait pas vue depuis bien longtemps, une gigantesque cité se dessinait sous ses yeux. Ils y avaient des centaines d'habitations et les remparts délimitaient les contours de la ville. Tout en marchant Thorn regardait au loin, il entendait les bruits des habitants et l'activité interne y semblait incessante. La ville devait bien contenir des milliers de gens. On voyait les blasons de la ville et aussi un port au loin. De nombreux bateau y étaient accostés. C'est bien dans cette ville que Thorn voulait aller.

Le petit sentier de terre laissa place à une route pavée et les prés n'était à présent que des terres cultivées, il y avait surtout des céréales. De nombreux champs entouraient la villes et quelques entrepôts étaient disséminés un peu partout. Thorn croisa quelques paysans qui le dévisagèrent. Thorn savait en lui même qu'il attirait l'attention, s'était un nain, il était salle et puait. Il mit son capuchon et marcha un peu plus vite. Le ciel gronda et la pluie commença à tomber.

Quelques minutes plus tard il était au niveau de la grande porte et ses vêtements étaient complètement trempés, la petite pluie s'était transformée en trombe d'eau. Mieux valait ne pas rester dehors. Quelques gardes surveillaient l'entrée et Thorn passa sans être contrôlé. Il devait avant tout trouver un endroit au dormir et ensuite commençait à « travailler ». Mais il était satisfait d'être enfin dans Kendra Kâr.

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Sam 20 Nov 2010 17:36 
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Après ce qui me sembla un moment d’hésitation, Hallena daigna partager un petit moment de son passé. Une période malheureuse où elle, sa famille et son clan furent les victimes d’horribles brigands. Des souvenirs douloureux, épars, flous ou seules les images des flammes et de la terrible panthère semblaient demeurer claires dans son esprit. Images qui avaient sans doute provoquées de terribles cauchemars à la petite fille qu’elle était alors.

Devenue une archère accomplie, cette dame tatouée avait pris la subite décision de se venger de tout ceux qui lui avait volé son enfance. Avec gravité, elle m’exposa son plan qui consistait à leur faire goûter leur propre médecine, à leur faire vivre les mêmes souffrances.

Son programme était on ne peut plus clair, elle souhaitait la mort du meurtrier de sa famille, ce qui était légitime de sa part. Par contre, les moyens qu’elle voulait prendre pour y arriver me tracassaient. Elle me demandait, à moi Mathis, voleur et amant des femmes, d’occire son ennemi, de lui enlever la vie, de lui faire manger les pissenlits par la racine. Peu importe les termes que je choisissais pour exprimer le geste qu’elle me demandait d’exécuter, il demeurait le même, aussi odieux et crapuleux et il m’horripilait.
Mon pouls s’accéléra soudain et ma respiration devint difficile.

Je parviens sans difficulté et sans scrupule à départir les gens de leurs biens, c’en est même devenu une seconde nature. J’ai pour théorie que les biens peuvent changer de mains sans le consentement nécessaire du précédent propriétaire, ils appartiennent à ceux qui les détiennent. Je ne pouvais cependant me résoudre à voler une vie. J’ai en horreur ces gens qui, comme l’impitoyable capitaine du rubis sanglant, tranchent les cous aussi facilement qu’un fermier fauche son champ. Je ne voulais en aucun point ressembler à cet être immonde dont la vue seule me provoquait des hauts le cœur. Je n’avais tué qu’une seule fois et c’était lors de l’attaque des pirates sur le pont de l’Échangeur. Un marin roux, balafré m’avait sournoisement attaqué par derrière alors que je tentais désespérément de trancher la corde qui liaient nos deux navires. C’est ainsi qu’en légitime défense, j’avais sauvé ma vie en sacrifiant la sienne. J’avais aussi démantelé des squelettes, pantins manipulés par une affreuse dame cornue, et dont la vie avait déjà été retirée.

Décidément je savais, même si j’avais promis de lui venir en aide, qu’il me serait impossible de répondre à sa requête. Quelques peu confus et envahi par des étourdissements, je détournai mon regard vers le sol afin de reprendre une contenance avant de lui faire part de ma décision.

Mes yeux se posèrent sur la mousse verte et je discernai au milieu de celle-ci un petit fruit rouge communément appelé quatre temps. Je le reconnus sans peine, puisqu’il s’agissait d’une petite baie que je raffolais et que j’allais me procurer au marché aussi souvent que je le pouvais.

Agenouillé au sol, les petits fruits dans ma main, je laissai les douces odeurs de ces bois m’envahir et me submerger. La douce brise me caressait le visage et peu à peu, je retrouvai mon calme. Moi, un citadin qui ne jurait que par les bienfaits de la ville, je venais de succomber à la séduction de dame nature. Celle-ci venait de me donner le courage de marcher sur mon orgueil et d’avouer au risque de passer pour un lâche, que je n’accomplirai point le geste demandé.

Je mangeai donc les petits fruits dont le goût était nettement meilleur que celui des racines que j’avais mâchonnées faute de mieux, puis me levai.
Je regardai Hallena droit dans les yeux et d’une voix qui se voulait calme, douce, rassurante je pris la parole :

« Vous n’éprouverez aucune satisfaction, croyez-moi, à répandre le sang des innocents. »

Je m’arrêtai un petit moment, puis repris :

« Ne faites pas vivre à d’autres enfants la tragédie qui vous a tant meurtrie. Rompez ce cycle et ne vous attaquez qu’à l’être ignoble que vous m’avez décrit. Épargnez cette forêt et ces habitants, accompagnez-moi plutôt et ensemble nous kidnapperons cette crapule et son acolyte. Vous pourrez ensuite disposer de ce dernier comme bon vous semble. Votre vengeance sera ainsi complète et ma conscience tranquille.»

Ce fut mes derniers mots. Je la regardai paisiblement attendant sa réponse. Je ne pouvais comprendre que cette femme si près de la nature avait pu se résoudre à la détruire par le feu.

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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Dim 21 Nov 2010 15:02 
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C'était dimanche. Voilà bien longtemps que Kinsuke ne s'était pas promené aux alentours de Kendra Kâr. Il avait décidé de faire un tour à la forêt, dont il avait visité pour la dernière fois une dizaine d'années auparavant, avec ses parents. En arrivant, le jeune reconnut tout de suite les nombreux feuillus, tous presque identiques les uns aux autres. Les parents de Kinsuke lui racontaient souvent des histoires à propos de la forêt de Kendra Kâr, mais malgré ses efforts, aucune de ces histoires ne venait à la tête du garçon. Le petit courant d'air doux et frais qui traversait la forêt faisant balancer les feuilles des feuillus. Kinsuke adorait le vent: il pouvait passer des heures assis quelque part à sentir balancer ses cheveux avec le courant, à entendre le bruit rauque du mouvement de l'air vibrer dans ses oreilles, à voir, en plissant les yeux, le mouvement de l'herbe, des branches, des feuilles...
Kinsuke se sentait bien dans la forêt, cependant, il n'aimait pas cette sensation. Il savait que quand les choses étaient trop parfaites, elles ne pouvaient qu'empirer. C'est sur cette pensée qu'il se retrouva face à... un cadavre. Le jeune garçon poussa un petit cri muet d'étonnement, puis un regard de dégoût accompagné d'un mouvement de sa main jusqu'à sa bouche. C'était un cadavre de chien, et celui-ci n'avait de loin pas souffert une mort naturelle. Son cou était marqué d'énormes traces et quelques goutes de sang coulaient des griffures sur le même membre. Un acte pareil ne pouvait pas venir d'un autre animal. Le sang n'avait pas encore séché. Il était d'une rougeur éclatante, qui reflétait le soleil sur les yeux de Kinsuke. Ce dernier sentait un certain stress lui monter à la tête, il commença à se sentir faible et impuissant: il fut envahi par la peur. Soudain, l'habituelle voix mystérieuse surgit:

« Kinsuke, non... »

Il était trop tard. Le visage impuissant de Kinsuke se changea en assurance. Regarder le garçon dans ses yeux bleus faisait presque peur. Il ricana doucement en ouvrant un léger sourire.

« Kinsuke, arrête ça tout de suite! »

D'un seul coup, les yeux de Kinsuke s'ouvrirent plus grand et ses pupilles se contractèrent, comme s'il revenait à lui même. La femme mystérieuse était apparemment la seule personne qui pouvait calmer la folie qui surgissait parfois soudainement chez Kinsuke.

« Ne me fais plus peur comme ça! »
« Je... Désolé... J'essaierai de me contrôler la prochaine fois. »


La voix de la femme ne perturbait pas le silence de la forêt. Seul Kinsuke l'entendait. En reprenant ses esprits, le garçon se mit à monter la douce et légère pente de la forêt en courant à toute vitesse en direction de Kendra Kâr. Après quelques secondes, il commença enfin à apercevoir la ville. En effet, Kinsuke n'était pas descendu très loin dans la forêt. Il se dépêcha de rentrer chez lui en se posant, bien entendu, des tas de questions par rapport à ce qu'il venait de voir. Qui avait pu commettre une médiocrité pareille? Ce n'était, certes, pas à Kinsuke de le découvrir, mais il ne laisserait pas sa conscience prendre le dessus sur sa curiosité. Il continua tranquillement son trajet en direction de Kendra Kâr.

Les grandes portes de la ville -->

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Légende:
-CornflowerBlue (#6495ED): Kinsuke
-SlateGray (#708090): La Femme Mystérieuse


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 Sujet du message: Re: Forêt du Nord Kendran
MessagePosté: Jeu 25 Nov 2010 23:26 
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« Aucun innocent n’est présent là. Il s’agit d’un campement, non d’un village établi là. Beaucoup d’entre eux ne sont que saisonniers, chasseurs braillards et meurtriers. Les rares qui y vivent sont sans famille. Ils vivent juste pour semer la haine dans ces bois, pour troubler la paix de ce sanctuaire. Ce n’est pas tant leur vie, que je compte bruler, que toute trace de leur présence ici. Des cendres de leur débauche renaîtra la nature d’antan, je le sais. Et les arbres ne craindront pas les flammes de la rédemption. »

Elle escalade un peu plus la colline, pour parvenir discrètement au dessus. Le ‘campement’ semble être établi au creux de quatre tas de terre leur servant de rempart. Terre qu’ils ont creusée pour fabriquer des tranchées, parfois plus grandes, et soutenues par des poutres de bois, et couvertes, disposées en huttes éparses. Les seuls accès à ces huttes sont les tranchées, qui trouvent quatre entrées, chacune surveillée par une tour de garde en bois sur lesquelles deux archers sont perchés. Elle se retourne vers toi, l’air renfrogné par tes suspicions à son égard.

« Si vous exécrez tant faire couler le sang, assurez-vous seulement que cet homme et son animal périssent dans l’incendie. »

Maëlcrys, sur son épaule, pousse un léger cri approbateur, comme pour signifier qu’il était paré à l’attaque…

« Quand vous êtes prêt, nous pourrons y aller. »

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 Sujet du message: Hrist - La voix du Serpent.
MessagePosté: Sam 27 Nov 2010 01:08 
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Petites paillettes temporelles. La forêt dansait au rythme de la nuit. Une faible activité y régnait à l'aide d'insectes et de rongeurs qui se cherchaient mutuellement. L'un pour sauver sa vie, l'autre pour la prolonger. Un bruit rapide dans les broussailles : un petit rongeur y trouvait son repas.

Silmeria restait frustrée. Le meurtre de Yorel avait été particulièrement catastrophique et bien que la magie que Hrist avait lancé le contraignait à ne pas pouvoir hurler les flots de douleur qui anéantissaient son esprit et compressait son âme jusqu'à la démence, elle avait su lire dans les yeux de l'homme une petite perle d'innocence qui dégageait un aura de pitié presque palpable. Silmeria s'en voulait de n'avoir pas pu le tuer, qu'il ait fallu le torturer jusqu'à ce que mort s'en suive. Ce n'était pourtant pas le style de Hrist que de prononcer les sentences longues. Elles qui avaient toujours tué rapidement, les voilà devenues tortionnaires. Cruelles et de plus en plus connues pour leurs noires actions, les deux âmes grondaient dans le corps de la Sindel. Pour une fois et depuis longtemps, Silmeria en voulait à Hrist. Adossée à un grand chêne, elle restait silencieuse. Hrist renaissait dans l'étroit couloir de sa moralité d'Elfe.

Telle une lame trop affutée, elle découpait lentement et tour à tour les dernières parcelles d'humanité de Silmeria. Plus le temps passait, et plus la Douce avait l'impression que la Frémissante prenait de plus en plus de place, qu'elle pesait davantage sur son cœur. Celle qui avait toujours été d'un grand secours à cette jeune femme distraite qui ne rêvait que de richesse et d'aisance, se retrouvait à l'exil, si tant était que Silmeria pouvait exiler Hrist. N'ayant mieux à faire, elle se contentait de ne plus lui parler. La Frémissante le savait, elle n'en avait cure, elle se doutait bien que la raison l'emporterait vite et qu'une fois que la Douce comprendrait qu'elle n'avait rien d'autre à faire que de vivre avec son passé, ses crimes et bienfaits, elle s'en voudrait d'elle même à tel point qu'il n'y aurait plus rien à reprocher.

La pauvre Silmeria était au bord des larmes. Elle était tellement perturbée qu'elle se perdait dans d'anciens souvenirs, la cave dans laquelle ses prétendus tuteurs la tenaient captive, les soirs où ils la battaient, ses sœurs se faisant violer devant elle... Une larme coulait le long de sa joue, c'est du bout de ses doigts graciles qu'elle caressait la goutte chaude et salée qui roulait sur sa peau froide. C'est à genoux qu'elle tombait sur les feuilles mortes, elle se pliait de tristesse et frappait le sol de ses poings liés, réveillant la vie nocturne qui se terrait sous les feuilles déchues.

Toute cette tristesse et cette colère s'évacuait en elle, Hrist quant à elle se contentait de la contenir en son sein. Non, il fallait que la Douce se libère de sa colère, elle y voyait là, la seule issue pour échapper à la folie. Chacune des feuilles mortes étaient martelées par les mains blanches quand soudain...

Le silence s'installait. La nuit et son silence reprenait leurs droits, les animaux de la nuit, ombres cachées dans le noir observaient la Sindel pleurer. Elle serrait la mâchoire, plissait les yeux et se retenait de hurler à la lune si lointaine sa mélancolie. En passant sa main dans ses cheveux, son casque tombait et roulait à quelques centimètres de sa tête. C'est pendant quelques minutes qu'elle conservait cette position de révérence à la nature silencieuse. Ce fut Hrist, qui de sa voix éthérée s'adressait à Silmeria.

« Peut être un jour viendra où tu verras l'enfant
Auréolé de honte, le pardon implorant
Ravissant le divin d'un sourire étoilé
Dont la frêle caresse enchante les amantes.
Or l'ondée de joyaux qui suinte de tes paupières,
Noie mon plus pur amour dans ton désir amer. »


Silmeria, écoutait, mais restait silencieuse, elle cherchait à comprendre pourquoi Hrist lui disait ceci, elle qui était adepte des phrases aussi tranchantes que la Scélérate et aussi courte que la largeur des feuilles qu'elle écrasait.

« C'est ce que les poètes humains nomment un acrostiche, il n'aura de valeur que si tu sais écouter, Silmeria. »

La voix de la Frémissante était étonnamment douce, presque amoureuse, tellement différente du ton qu'elle employait lorsqu'elle annonçait à Yorel qu'il allait mourir. Silmeria n'avait plus qu'à répondre, sa compagne n'aurait de cesse qu'une fois qu'elle sera satisfaite d'une réponse.

« Nous allons trop loin... »

« Tu sais que c'est faux. Ce n'était qu'un humain, un de ces pourceaux de mage, et il avait osé lever la main sur nous après nous avoir proposé des offres lubriques. »

« Est-ce donc là le sens de notre vie? Sommes nous deux âmes éprises l'une de l'autre, condamnées à tuer ceux qui osent nous toiser d'un œil mauvais? »

Silmeria avait appris que Hrist croyait en la réincarnation. Peut être elle même, était une guerrière morte et réincarnée par erreur dans un corps déjà vivant. Quoiqu'il en était, elle s'en moquait, il était trop tard, elles avaient dépassés trop de limites, trop de frontières pour un âge aussi jeune. Elle sortait presque de l'enfance et la voilà déjà tueuse. Craintes par endroit, inconnues dans d'autres, jamais elles ne pourraient s'échapper à elles-même.

« Quel mal y a-t-il, si les âmes sont réincarnées. »

« Hrist... Je ne veux plus que tu justifies tes actes par ces propos, je voudrais... Je voudrais savoir ce que tu en penses toi! »

Elle ne disait mot, un bruit se glissait sans qu'aucune des deux femmes n'y prêtent attention. Les instincts confus se mêlaient et elles restaient inconsciemment en alerte sans même s'en rendre compte. Les oiseaux quittaient les branches, les bouloums cessaient de chanter au loin, les rongeurs ne grattaient plus. C'était comme si toute la vie animale s'était éteinte comme une braise plongée dans le profond lac glacé d'Hymin. Même le vent arrêtait son soufflement éternel comme pour se tenir en respect d'un silence solennel face à une créature de la nuit... Qui observait la Sindel d'un œil fauve.

« Une âme renaît et revient, et derrière ces myriades de renaissance, attend le trépas de l'âme. Tel est le cycle de la causalité. Vois, quelle femme courageuse tu es devenue. C'est la véritable raison pour laquelle j'ai été réincarnée en toi... Alors je t'en prie, il n'y a pas de quoi sortir des violons et faire un requiem pour un type qui ne valait pas la poussière des semelles de pendus qu'on a trouvé en venant ici. »

La Douce ne pouvait se permettre de se montrer contestataire envers les propos de la fleur Violette qui régnait dans son crâne. Le temps passait, et l'impression que Hrist tirait sa beauté et sa puissance du néant de son âme grandissait. Silmeria s'était redressée et était maintenant adossée à l'arbre en fermant ses yeux verts. Le casque à plumettes était toujours au sol et au grès du vent, roulait doucement dans un bruit de feuilles écrasées. Les yeux clos, les sens se développaient, la vue était obstruée par ses paupières, ses oreilles la maintenait en alerte de tout ce qui pouvait surgir dans la forêt. Ses racines Sindel lui était d'une aide précieuse, sans même avoir appris les noms d'oiseaux et la parure de leur plumage, elle aurait su dire à quoi il ressemblait. Si tant était que les oiseaux chantaient. C'était un silence pensant qui la mettait en alerte. Rien de bon n'était à présager, lorsque la nuit, tout se faisait calme.

Un petit bruit, un cliquetis de griffes sur du métal attirait son attention, elle ouvrit les yeux. Hrist et Silmeria virent se déployer devant elles, une sorte de reptile étrangement anthropomorphe, une silhouette fine et élancée recouverte d'un pelage de rat. La chose grattait le casque, les plumes avaient dû l'attirer. Lorsqu'elle croisa le regard de Silmeria, elle se dirigea avec des mouvements de rongeurs vers la droite, emportant avec elle son trophée : Le casque à plumes!
La Sindel tarda tant à réagir que Hrist s'emparait de son âme dans un cri de contestation. Son casque ne serait pas un vulgaire objet pour... Mais qu'était-ce donc que cette chose ?

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La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


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 Sujet du message: Les filles de l'horreur.
MessagePosté: Sam 27 Nov 2010 01:19 
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Les filles de l'horreur
[:attention:] Sanglant [:attention:]


« Jamais nous n'aurions pu imaginer un tel spectacle. C'est une lettre à moi même que j'écris à la tombée de la nuit. Une ambiance parfaite pour la pluie, car ces lignes sont les filles de l'horreur elle-même. Je me suis longtemps réfugiée dans un silence, à l'ombre de ma tant estimée Frémissante qui, de sa simple présence m'empêchait de tomber dans la folie. Ce que je couche sur le parchemin, est à coup sûr, la chose la plus effroyable qu'une femme puisse connaître. Thimoros lui même dû venir à l'aide de Hrist car je crois, que malgré sa force mentale, elle même aurait était en mauvaise posture.

La lumière et cet étrange animal, n'étaient en réalité qu'une seule et même chose. Une Faera, mais là n'était pas l'élément le plus important de mon récit. Nous arrivions, exténuées certes, dans un petit campement de fortune dressé bien malhabilement. Un foyer noyé sous la pluie, des toiles de ce qui fut une tente déchirées par les rafales et piégées dans de petites branches et une femme.

Je vais tenter de décrire ce qui s'est passé, avec autant de détails que la pudeur me le tolère. La pluie redoublait d'intensité. Le campement semblait être au centre de la tempête; à croire que les Dieux sombres vomissaient des trombes d'eau par les gueules ténébreuses du ciel. La femme était enceinte, son ventre à l'air aussi rond que la lune, un pagne déchiré lui cachait le centre de ses jambes. Tremblante et grelottante, elle se levait en nous voyant, remerciant Yuimen de notre présence. Si Yuimen était l'auteur de ceci, alors Thimoros était loin d'être le Dieu de la souffrance...

La femme rassemblant ses maigres forces, tentait d'avancer vers Hrist. Cette dernière était trop occupée à observer les alentours pour faire attention à elle. Elle ignorait ses bénédictions et son soulagement pour se focaliser sur la lumière qu'elle ne voyait plus. Or, le campement était relativement bien éclairé à cet instant de part la lune. Une toile faisait office de plafond, mais elle était tellement imbibée d'eau qu'elle gouttait de partout. C'était malgré tout suffisant pour y placer une torche qui, par je ne sais quel miracle, malgré son humidité flambait et nous éclaira. La femme pâlissait à vue d'œil et, tout en tenant son ventre, hurlait de douleur. Couchée contre des affaires, sac de voyages et tissus verdâtres, elle était haletante et baignait dans une sueur glacée. Le sang coulait en cascade de l'entrejambe, Hrist l'observait d'un œil presque indifférent, apparemment, elle était déçue de ne pas trouver l'étrange animal. Son casque était à proximité de la femme, c'est en s'approchant d'elle pour poser le dos de sa main sur son front qu'elle le remarqua. Elle était glacée, semblait très faible et devait accoucher loin d'un médecin. C'était son arrêt de mort, elle en était à son dernier souffle. Hrist me céda le contrôle afin d'aider cette humaine. Nous échangions alors nos âmes et rapidement, je tentais de calmer cette jeune femme si pâle, presque morte dans mes bras. Elle se tordait de nouveau de douleur et alors que je palpais son ventre, elle mobilisait ses dernières forces pour libérer le fruit de sa chair. Sans expérience et poussée par des instincts aussi primitifs qu'inimaginables, j'introduisis le bout des doigts dans sa chair pour palper ce qui ne pouvait être autre chose qu'une minuscule tête chaude. Ses muscles se contractaient et elle poussait ce petit être de son corps exsangue. Avec toute ma délicatesse, j'aidais la jeune femme à extraire son enfant. Le petit corps potelé en était arrivé aux jambes, toujours relié à sa génitrice par un cordon, je dégageais la petite fille pour l'envelopper dans un morceau de tissus arraché à ses affaires pour qu'elle ne prenne pas froid et la posait sur le ventre de sa mère. Le sang vomissait en abondance, la petite chose gémissait et braillait d'un hurlement strident qui vrillait mes oreilles malgré le souffle du vent et le vacarme de la pluie. L'humaine me faisait comprendre de part ses grimaces d'horreur et les contractions qui naissaient à la surface de son ventre que ce n'était pas terminé. Elle portait deux enfants. Après avoir déplacée le nouveau né derrière moi sur un pan de terre relativement sec, je plaçais de nouveau le bout de mes doigts à la surface de sa peau brulante de son sang pour sentir une nouvelle petite tête de la même proportion que la première. En retenant mon souffle, je priais le ciel et tentait d'extraire l'occupant de ventre de sa mère. L'enfant vint au bout de quelques minutes qui me paraissaient affreusement longues. Une autre petite fille.

Il n'y avait aucun signe de cette lumière étrange qui m'avait attirée, mais j'étais trop occupée à tenter d'écouter les derniers mots de la femme qui me soufflait un bref remerciement baigné de satisfaction avant d'exhaler un long soupir et de cesser de respirer. Ceci n'était que le début de l'horreur. Le gémissement de la petite derrière moi cessait pour céder à un grognement animal et un bruit de tissus déchiré. Brusquement et par crainte, je me tournais pour veiller à la sécurité de cette petite vie. Un énorme animal brun foncé, au dos massif et aux yeux jaunes, à l'apparence d'un loup écrasait cette vie entre ses dents jaunes tout en la secouant comme une poupée de chiffon pour se repaître de sa chair. La petite hurlait de plus belle, de douleur nouvelle, significative qu'elle ne vivrait pas longtemps. Je n'avais rien pour la soigner, je n'avais plus qu'à chasser la créature dans l'espoir qu'elle ne soit pas mortellement touchée par ces crocs acérés. Dans un réflexe, je m'emparais de la torche pour brûler le museau de l'animal. Mon coup fit mouche, et dans un gémissement plaintif, elle lâcha prise et l'enfant virevoltait en l'air avant de retomber dans le centre de l'ancien foyer qui était noyé d'eau. J'eus un sursaut d'épouvante à l'idée qu'une petite vie ne pouvait se terminer ainsi et courra vers la petite chose pour la sortir de ce bain mortel. L'animal en décida autrement, et au lieu de grogner de manière menaçante pour me dissuader de toucher à son repas, il me sauta dessus de tout son poids ce qui provoqua ma chute.

L'animal grattait mon armure de ses pattes et tentait de mordre ma gorge pour me saigner comme un vulgaire lapin, j'étais bien sûr, trop occupée à lui tenir la gorge pour l'empêcher de me tuer pour accéder à la Scélérate. Je basculais de mon mieux à gauche et à droite pour tenter de déséquilibrer mon adversaire animal qui ne semblait pas décider à me lâcher. C'est au bout de quelques secondes, alors que je me sentais faiblir sous son poids qu'il bascula suffisamment pour me permettre de me relever, toute salie de boue, et enfin saisir mon arme. Le loup quant à lui grognait montrant des dents viciées et jaunes. Je n'avais jusqu'à présent jamais vu cette espère de ma vie, un énorme loup noir, ce qui avait de particulier, c'était sa tête, au lieu d'avoir la finesse de son espèce – ou ce qui semblait être son espèce – elle ressemblait à un têtard recouvert d'une peau de chauve-souris. Tel le prédateur qu'il était, il décrivait de courts arcs de cercle afin de m'acculer là où je ne pouvais l'être. Quant à moi, je tâchais de m'approcher de la petite fille sans quitter mon adversaire mortel des yeux.

Je n'étais qu'à quelques pas lorsque l'animal me chargeait. Comportement peu commun pour les loups, en général, ils ne s'attaquaient aux vivants qu'en meute et lorsqu'ils mourraient de faim. Le corps de la femme morte était une denrée rare pour ces animaux mais il avait décidé que ce serait moi son dîner. L'un de nous allait devoir quitter ce bas monde car il était hors de question que je laisse la petite se faire dévorer sans même avoir eut une seule chance dans sa vie. L'ombre fauve fondait sur ma faible personne toute trempée et je dus esquiver l'animal pour ne pas me retrouver une seconde fois à terre. En temps normal, j'aurai pu faire ça jusqu'à ce que la bête soit épuisée, mais étant moi même très faible et devant protéger l'enfant, je n'avais d'autres choix que de projeter ma dague sur l'animal.

J'eus alors la certitude que la cause de mon malheur était mon manque de chance, car la dague alla se planter entre les pattes de l'animal qui ne fit même pas le plus brève attention à mon semblant d'attaque. C'était donc à l'aide de ma seconde arme que j'allais défier la bête, et cette fois-ci, il était hors de question de lancer mon arme. La bave coulant de sa gueule, l'animal me défiait d'un grognement sourd et continu avant de nouveau sauter sur moi. En plein vol, je pus lui entailler la patte avant mais au détriment d'une esquive ce qui provoquait la chute et la perte de mon arme tombée à deux pas au dessus de ma tête. Fidèle à lui même et à ses instincts, mon adversaire tentait de façon opiniâtre de me mordre la gorge tandis que je tâtais la boue dans l'espoir de rencontrer le métal humide et froid de ma dague Elfique. Je frappais d'un coup de genoux, très faiblement de part les maigres ressources d'énergie qu'il me restait et profitant de ce recul de l'animal, je m'emparais de cette dague avant de frapper de façon latérale un coup unique qui alla de planter dans l'œil gauche de ma nouvelle victime. Le loup tomba sur le flanc et dans un dernier mouvement, raclait le sol de spasmes. Encore écrasée sous son poids, je poussais le cadavre avant de m'avancer à quatre pattes vers la petite fille qui baignait dans l'eau cendreuse. J'arrachais la draperie et la gamine de ce piège cruel avant de dévoiler son visage. La petite avait les yeux fermés, j'ouvris immédiatement sa bouche pour la sentir et vérifier ainsi qu'elle n'avait pas avalé de l'eau, l'absence de l'odeur de cendre à la place d'une puanteur nouvelle le confirmait. Je venais de mettre cette petite au monde, et me voilà avec ce petit cadavre... »

Silmeria


Silmeria était excessivement fatiguée, elle avait les yeux qui piquaient et les larmes affluaient au bord de ses cils. Hrist quand à elle, comme souvent après ses longues présences en son sein, disparaissait pour se reposer et récupérer sa force mentale. La pluie cessait de tomber telle une tempête et il n'y avait plus que de fines gouttes semblables à de petites perles qui tombaient du ciel en silence. Elle resta quelques secondes avec la dépouille de la première enfant avant d'être alertée, par les gémissements de la seconde, et de retourner auprès d'elle. D'un état de fatigue avancé, elle avait la tête qui flottait et se sentait extrêmement faible, d'autant plus que le combat, bien que court, avait été éprouvant. La petite braillait à tue-tête et agitait ses petits bras dans le vide. Toute tâchée du sang de sa mère, sur laquelle, elle reposait. Silmeria ne savait qu'en faire... Il aurait été plus humain de la tuer sur le champ mais elle s'en savait incapable.

A défaut de pouvoir lui donner de quoi manger pour l'instant, elle se devait de se reposer, et surtout de garder la petite au chaud. Elle avait lu que si un adulte jouissait de quelques jours de survie sans boire, un nourrisson pouvait avec un peu de chance, y survivre plus longtemps. Bien sûr, elle commençait à douter sérieusement de sa chance, or elle n'avait plus le choix. C'était emmitouflée dans ce qui faisait office de tente, le bébé collé à sa poitrine qu'elle dormit l'espace de quelques heures pour être réveillée par les gémissements incessants de l'enfant.

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 Sujet du message: Les sombres exilés.
MessagePosté: Sam 27 Nov 2010 01:27 
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Les sombres exilés


La présence de cierges rouges et bruns tous allumés trahissait immédiatement la présence de quelques individus encapuchonnés récitant de sombres incantations. Un temple pour un des Dieux du mal à coup sûr. Hrist allait se sentir comme chez elle... La faible lumière du jour mourant qui passait par la porte alerta les prêtres qui quittèrent leurs prières pour scruter la Sindel, l'endroit étant reculé et délabré, ils ne devaient pas avoir beaucoup de visites. L'ambiance était pesante, le silence des ombres qui la fixait n'était guère appréciable, aussi, la jeune femme prit sur elle et se présenta brièvement avant de demander à parler à la personne qui organisait cette cérémonie.

Un homme s'approchait alors de la jeune femme, il remarqua immédiatement l'enfant de part son gémissement suivit d'un couinement imbécile. D'un signe de la main et sans même prononcer un seul mot, il somma Silmeria de le suivre au travers d'un couloir situé à droite de la salle où elle était entrée. Il y avait sur le chemin de nombreuses peintures et bougies qui donnaient un côté odieux à ce soit disant temple. De vastes pièces solitaires et lugubres aux tentures brunâtres et aux alignements obsédants de livres et grimoires antiques dans des bois crépusculaires et absurdes chargés de lianes, qui, en silence, poussaient toujours plus hauts leurs bras sinueux.

Elle arriva à la conclusion que cet endroit était infiniment vieux, pleins de passages obscurs et de hautes voutes où lorsqu'elle y hasardait le regard, ne décelait qu'ombre et toiles d'araignée. L'homme ouvrit une porte qui la conduisait vers un une pièce plus étroite et sombre que les précédentes. C'était là qu'elle y trouvaient ce qui semblait être la grande prêtresse de ces lieux.

La femme n'inspirait rien de bon, elle baignait dans la pénombre et au moment où la Sindel entra dans la pièce, elle se tourna brusquement vers cette dernière pour se ruer dessus et la saluer en s'emparant de sa main valide - celle qui ne tenait pas Roséa -. C'était à loisir qu'elle pouvait regarder plus attentivement cette étrange femme pour tâcher de saisir la cause de sa mauvaise impression. Elle était maigre aux épaules voûtées, vêtue de vêtements sombres et bruns. Ornée d'une couronne de branches, semblables à de l'olivier. Elle pouvait avoir la quarantaine pour une humaine, mais d'étranges rides creusaient son cou et le coin de ses yeux. Un visage morne, sans expression, une tête étroite, des yeux bleus saillants et humides qui semblaient ne jamais cligner. Un net plat, un front et un menton fuyant... Elle n'avait rien pour plaire et sa voix montait jusqu'aux voutes d'un envoutement mesquin. Hrist conseilla à Silmeria de surveiller ses arrières, car ce temple était un refuge selon elle, aux fanatiques dangereux de Thimoros. Trop dangereux pour être tolérés en ville, voués à l'exil, ils n'avaient pas eut d'autre choix que de se consacrer à leur culte ignoble dans cette bâtisse infernale tristement reculée.

Pourtant, la prêtresse se montrait très aimable, chaleureuse et humaine, acceptant avec joie d'héberger Silmeria une fois que celle-ci lui raconta ses aventures. Elle la convia même à partager leur repas et de prendre un bain préparé par ses soins avant de dîner. La petite Roséa allait être confiée aux petites attentions des moines, cette idée ne rassurait pas vraiment Silmeria, mais elle se sentait enchantée du fait de pouvoir passer un moment à se reposer sans entendre d'éternels trépignements.

Quelques heures plus tard


« Nous avions passé une soirée absolument infecte! Silmeria osera prétendre que je suis une sinistre entremetteuse qui passe son temps à maudire et à me plaindre, elle ne pourra cette fois que me donner raison.

Ces humains sont totalement répugnants, un moine a oser me toucher pour le raccompagner dans ma loge. Ils ont tous un physique dérangeant, celui là avait les mains disproportionnées aux veines apparentes qui étaient d'un gris clair extraordinaire. Les doigts étaient remarquablement courts en proportion, ils semblaient avoir tendance à se replier étroitement dans l'énorme paume. Quant au repas passé en compagnie des moines, j'en suis venue à la conclusion qu'ils étaient ce que je craignais. Des fanatiques chassés de la ville, et ce sans doute après avoir commis quelques crimes pour leurs Dieux – Chose bien sûr, qu'il me serait impossible à blâmer.

Quelque chose de huileux dans leur aspect augmenta mon dégoût. Je ne sais pas ce qu'ils faisaient mais ils étaient imprégnés d'une puanteur caractéristique. Impossible de deviner de quel sang ils étaient. Leurs traits étaient à nul autre pareil! Tous vivants ici, avec des airs d'étrangers. S'il ne s'agissait que de la prêtresse, j'aurai pu croire à une dégénérescence humaine, mais tous...

Je regrettai de constater l'absence de la prêtresse au repas, les moines n'étaient pas bavards et l'ambiance aussi morne que leurs visages dépourvus de toutes expressions. La nuit en elle même, se passait dans le calme si on faisait abstraction des étranges murmures qui attirèrent mon attention. Silmeria m'avait confié le relais après avoir confié l'enfant aux encapuchonnés.

Revenons en aux murmures. Comme si un petit démon pervers ou l'influence sardonique des sources obscures et secrètes qui émanaient de cet endroit voulait m'attirer dans le couloir. Bien sûr, toute femme prévisible que je suis y alla armée de la Scélérate. Quelle ne fut pas notre surprise encore une fois. Une femme couverte d'oiseaux et de leur excréments marchait en robe de toile blanche dans les couloirs. Sans aucun intérêt pour elle, Silmeria m'offrit de nouveau son âme et nous échangions alors nos esprits, laissant ma bien aimée s'occuper de celle qui avait l'air plus atteinte que les autres. Elle tentait de la calmer mais la folle ne voulait rien entendre. Elle s'assit alors dans les couloirs sombres et glacés pour balbutier des propos aussi sordides qu'incohérents. Elle racontait une histoire sur les oiseaux, qu'elle volait avec eux mais en voyant des oiseaux morts, elle perdait l'espoir de voler – tout ceci en plein vol – ce qui lui valait sa chute. Elle serrait une petite carcasse de volatile mort sans ses doigts, elle avait la même fixité du ''masque des fanatiques'' mais teinté d'un sentiment de peur panique. Vint ensuite, la prêtresse, probablement alertée des plaintes de cette créature sans cervelle. A l'aide de la magie, elle nous frappait d'un sort maléfique et nous tombions dans un lourd sommeil, entendant seulement ses derniers propos : "Celle qui voit sa propre ombre est plus chanceuse que celle qui voit Thimoros lui même." 
Ensuite, il n'y eut plus rien jusqu'au réveil.»

Hrist

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 Sujet du message: Et elle créa la démence...
MessagePosté: Sam 27 Nov 2010 01:34 
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Et elle créa la démence...


Hrist et Silmeria se réveillèrent de concert dans leur chambre attribuée la veille. La tête lourde comme après une nuit gorgée de cauchemars. Brusquement, elle tira les draps et quitta le lit pour enfiler son armure au plus vite. La souvenir du sortilège jeté par la prêtresse ne s'était pas estompé, elle savait pertinemment qu'elles n'avaient pas rêvé. Telle une flèche décochée, elle se précipitait vers la pièce où la veille, elle fit la rencontre de la prêtresse. Cette dernière n'était pas là, l'enfant non plus. Elle pensait quelques instants, à se demander où pouvait bien se trouver cette traitresse. Silmeria elle s'inquiétait davantage pour Roséa qui était avec les moines. Il se pouvait que l'avoir confiée soit une erreur qu'elle regrette plus tard. Hrist opta pour aller vers la salle de cérémonie où elle espérait trouver quelqu'un pour l'aiguiller.

Une étrange cérémonie avait lieu, la prêtresse était en face d'un autel, armée d'une dague en forme de queue de serpent devant une foule de moines encapuchonnés et à genoux. Devant la femme, dans un petit drap noir, elle vit une guibolle rose et potelée s'agiter. Immédiatement, elle cria gare!

Silmeria craignait que la femme ne tue Roséa au nom de son Dieu. Elle qui lui avait conté son aventure de la veille, elle n'imaginait pas qu'elle puisse un seul instant frapper l'enfant de son arme.

« Reculez, cette enfant nous appartient désormais, elle est née dans le sang et la mort, c'est un présage! Elle doit être offerte à Thimoros notre père éternel! »

Hrist dévisageait alors la prêtresse d'un regard qui en disait long. La pièce était silencieuse, seul les bruits du bébé résonnaient dans la vaste salle. De hauts bougeoirs éclairaient la salle, mais aucune lumière naturelle. La prêtresse continuait :

« Ne soyez pas idiote, ce n'est même pas votre enfant, voyez ça en compensation de votre hébergement et de...»

« Non! »
Trancha Hrist avant même qu'elle ne puisse continuer,
« Cette enfant viendra avec moi, ne me forcez pas à venir la récupérer sur votre dépouille. »

A peine venait-elle de finir, que l'assemblée entière fut secouée d'un violent fou-rire. Les visages pâles devinrent violacées et les bouches postillonnaient tant ils riaient à gorges déployées. Ils avaient dans cette pénombre, plus l'allure de monstres déments que de paisibles moines arrachés à leur culte infâme. Silmeria était tendue comme si son corps était couvert de crampes, elle craignait qu'ils sachent se défendre. En l'apparence, ils étaient tous de carrure très faible, maladifs, aucun d'eux n'étaient rompus aux arts du combat comme elle l'était. La Prêtresse seulement, émanait d'une puissance inconnue. Hrist n'avait pas l'intention de se laisser impressionner, au grand daim de Silmeria qui hésitait à implorer sa compagne de ne rien tenter de violent. Quelle ironie.

La prêtresse cria au blasphème ce qui amusa Hrist qui répondait qu'elle n'était qu'une chienne galeuse dressée pour crier au blasphème dès que sa cervelle ramollie par les prières entendait un propos qui ne lui convenait pas. Les femmes bouillaient de l'intérieur, la prêtresse ordonna qu'on saisisse la perturbatrice de leur culte maudit.
« Partez, vous n'avez plus rien à faire ici. Votre temps est révolu Elfe! »

Un moine encapuchonné s'approchait les bras écartés pour saisir la femme, il marchait lentement et avait plus la vitesse d'un zombi que celle d'un homme de la trentaine. Sans prêter attention à lui et le temps qu'il arrive à portée de lame, Hrist déclara à la prêtresse :
« Vermine! Je ne partirais pas sans cette enfant, si vous refusez, je jure devant Oaxaca que je ferai brûler votre misérable temple et vous avec! »

« Blasphème! »

Le moine accélérait le mouvement, Silmeria, elle, retint son souffle, elle fermait les yeux en son âme, se refusant de voir ce que Hrist allait faire. Et lorsqu'elle les rouvrit...

Hrist avait attrapé le poignet de l'homme pour le retourner de façon soudaine pour le placer derrière son dos, grâce à cette technique, elle pu lui retirer sa capuche et lui agripper les cheveux. Une fois fait, elle lâcha sa main et tira la Scélérate de son fourreau de daim pour coller le métal tiède sur la gorge de l'homme, un sourire menaçant fendit les lèvres de la Frémissante tandis qu'elle observait à loisir les réactions de l'assemblée.

La plupart des hommes se levèrent et un brouhaha naissait dans la salle, des contestations, des plaintes et de supplications de ne pas le tuer. La prêtresse recula de quelques pas et ordonna à tous de quitter la salle. Les rats quittèrent alors le navire, seul deux hommes restaient dans la pièce, un d'entre eux vint s'emparer de Roséa et se réfugier derrière sa maîtresse. Hrist appuyait de plus en plus sur la lame, arrachant d'affreuses grimaces à ce visage qui pour une fois, semblait ressentir quelque chose. Le sang coulait par minces filets poisseux le long de la lame et du manche de jais pour coller aux doigts blancs de la femme.

La prêtresse ordonna la mort de cette satanée entremetteuse avant de disparaître par une petite porte suivie du moine et de Roséa. Hrist restait en compagnie du second moine et de son otage. L'homme paniquait, c'était visible de part ses tremblements, il savait que la vie de son frère spirituel était menacée et ne savait comment réagir face à cette situation qu'il n'imaginait ne jamais connaître. De crainte d'un souffle de Thimoros, Hrist avançait vers lui en créant de petits arcs de cercle de sorte à toujours laisser son otage gémissant entre elle et le fanatique. L'homme tendait la main de temps en temps mais la baissait dès qu'il voyait que son assaut ne ferait que tuer son frère et qu'ensuite son tour viendrait.

Hrist communiquait alors avec l'homme, elle lui ordonnait de quitter les lieux. Il était en proie à une panique cruelle face à la femme qui s'approchait, et l'acculait au pied d'un mur, et l'idée que son sort puisse tuer l'otage qu'elle tenait. Le moine balbutiait des propos incohérents et tout en tendant le bras, bégayait le nom de son Dieu noir : Thimoros. Au même instant, son bras se chargeait de la sinistre couleur qui annonçait l'attaque tant redoutée de la sombre Divinité. L'éclair grisé et marbré de paillettes noires fusait à toute vitesse dans la courte distance qui séparait les deux personnages pour frapper la poitrine de l'homme que Hrist égorgeait petit à petit. Le choc poussait la femme à reculer de deux pas, et lorsque le moine qui venait de lancer le sort fondit en larmes face à ce qu'il avait fait, elle put constater la puissance de cette magie. Le torse du cadavre était noir nécrosé, fumait à quelques endroits et de petites gouttes de sang naissaient partout là où la toge brune avait été réduite en cendre sous la force de l'attaque. Hrist imaginait que cette magie aurait pu la tuer, elle jeta un regard aussi sombre que la nuit à son agresseur avant de s'approcher de l'homme à genoux qui tenait sa tête entre ses mains en sanglotant. Il avait cédé à la pression de cette situation nouvelle et impensable, et maintenant la tueuse qu'il craignait se trouvait derrière lui. Tout en basculant sa tête, elle fit glisser la lame de la Scélérate sur la gorge, ouvrant les veines et la peau profondément le tuant instantanément. Le corps sans âme rota une dernière fois d'un bruit sifflant d'air expiré par sa gorge avant de tomber mollement sur le sol poussiéreux.

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 Sujet du message: Et elle vola trop près du soleil...
MessagePosté: Sam 27 Nov 2010 01:36 
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Et elle vola trop près du soleil...


« Hrist, sauve la petite s'il te plaît, ne partons pas sans elle. »

Lui implorait Silmeria, en effet, la prêtresse avait du se réfugier avec l'enfant et le moine lui servait d'escorte. La porte par laquelle cette fanatique s'était engouffrée n'annonçait rien de bon au premier coup d'œil, elle était étroite, brune et pleine de toiles d'araignée. Le couloir qu'elle cachait était à l'image du temple infect, terriblement ancien et poussiéreux. Moite et renfermant de sombres souvenirs.

Sans plus attendre qu'elle ne sacrifie Roséa dans une autre salle, Hrist se lança à la poursuite de cette folle à lier. Elle avançait le plus vite possible dans ce corridor exiguë, évitant par-dessus tout de se briser la nuque d'une mauvaise chute sur ces pierres friables et humides. Au fond du couloir, miroitait sur les pierres une lueur de flamme. Le couloir devait mener à une pièce adjacente du temple.

Le moine attendait Hrist, armé d'une arme contondante, un solide bâton de fer sur lequel était accrochées deux chaînes qui suspendaient de petites boules de fonte à pointes de la taille d'un poing. L'individu avait la mine sinistre de ses frères, ce regard mort sans expression dont les yeux ne clignaient jamais. Atroce. Il avançait, plus sûr de lui que ses deux précédents compagnons, il attaqua sans crier gare frappant au niveau du visage de façon horizontale la femme qui n'eut qu'à se baisser pour éviter l'assaut. Il maîtrisait de toute évidence cette arme de façon bien piètre, il manqua de se blesser lui-même du retour de l'arme en vue de l'élan qu'il lui avait offert. La Frémissante n'avait même pas eut à frapper l'homme pour le faire reculer, il s'était déséquilibré seul et reprenait pied ferme après avoir reculé de quelques pas. La pièce ne contenait que des armes, il y avait des hallebardes croisées derrière de longs boucliers, des armes tranchantes et contondantes, des arbalètes, des flèches enroulées ensembles sous la forme de gros fagots.

Avec l'embarras du choix, il était bien mal avisé de prendre une arme telle que la sienne. Utilisant la ruse, Hrist s'approchait alors d'une armure qui tenait fermement une hallebarde. L'arme du moine, bien que malhabile, avait une portée conséquente par rapport à la dague de Silmeria, et elle n'avait aucun talent au jet, ça s'était prouvé avec le loup dans le campement d'ailleurs. L'homme frappait en diagonale la femme qui se cachait presque derrière l'armure, éclatant le torse de métal du pantin de fer qui tombait à la renverse sur la femme. En lâchant son arme, elle poussait le loup corps inerte et protecteur pour le replacer sur son socle, elle avait un plan pour désarmer son adversaire, mais il fallait que l'armure soit droite!

L'homme frappait encore un coup, mais cette fois ci, les chaînes de son arme rencontrèrent le manche de la hallebarde et s'y enroulèrent. L'armure, malmenée finit par tomber lui arrachant des mains son arme odieuse. Hrist souriait cruellement mais l'homme n'était pas aussi naïf que les autres, il était dans une salle pleine d'armes et la femme n'avait pas ramassé son arme sous les débris de l'armure. Il se tourna vers la table centrale et prit une épée courte et s'apprêta à frapper la femme en hurlant avant de tenter de la fendre de haut en bas. Hrist évita l'attaque de justesse, profitant du socle de pierre qui empêchait son agresseur de l'atteindre pour reculer davantage jusqu'à être totalement acculée au pied d'un mur. Elle percuta un bouclier rond de bois qui tomba et roula par terre, l'utiliser était hors de question, elle n'avait ni l'art ni la manière de se protéger de cette façon.

Les doigts arrachèrent la seconde dague de son fourreau et le combat était déjà un peu plus égal.
Elle put s'approcher assez pour utiliser encore de la ruse, l'homme conservait l'avantage sur la longueur de l'arme, mais il s'était montré trop pressé d'en finir, Hrist allait utiliser des feintes pour blesser son adversaire et finalement, le tuer.

Elle attaqua en s'avançant brusquement, frappant de bas en haut et voyant que l'homme se défendit comme par un bienheureux réflexe, elle changea d'attaque en pleine course, fit une petite boucle avec son arme et tout en se penchant en avant pour passer sous la garde et à la droite de l'homme, lui entailla la cuisse, faisant volte-face pour se retrouver sur le côté de son ennemi, reculant ainsi de trois pas pour conserver sa distance de sécurité. L'homme était ouvert de façon légère, mais les blessures sur les membres inférieurs étaient handicapantes en combat, c'est d'ailleurs la principale cible lorsqu'un assassin doit se battre : les jambes, les yeux, les mains. Si l'un des trois était touché, la victime n'était plus au paroxysme de ses capacités, d'autant plus que cet homme semblait tenir une arme pour la première fois de sa vie. Il reculait également, l'épée tombait sur la table où il venait de la prendre. Toujours en reculant, il prenait un nouvel ersatz : un trident.

Il boitait certes, mais conservait l'avantage très important de la portée de l'arme. Hrist ne maîtrisait aucun équipement de la salle mis à part les dagues et armes courtes. Et encore, celle qu'elle détenait en sa possession était de bien meilleure facture que cet équipement rouillé par l'humidité et poussiéreux. La Scélérate, était toujours cachée sous les lambeaux de cuir et de métal de l'armure, elle espérait qu'il ne s'en empare pas, car l'homme reculait vers le lieu de sa première erreur. Les doigts crispés sur le manche en bois, il faisait tourner les trois dents rouillées de son instrument de mort. Hrist pouvait toujours compter sur les feintes pour briser sa défense, mais elle risquait surtout de finir comme une poularde embrochée. Solution de ruse : distraire. D'un geste vif, elle saisissait une petite boulette de cuir enroulée qui servait à rendre les poignées d'armes moins glissantes pour la projeter vers sa cible qui, d'un mouvement réflexe monta sa garde et son arme de crainte – laissant le champ libre à la Frémissante qui profita de l'occasion pour faire glisser sa lame le long du manche du trident pour frapper les doigts de l'adversaire.

Les doigts ensanglantés, l'arme tombait à terre lourdement et l'homme, désarmé et blessé se trouvait à la merci la plus totale de la Sindel. Il tomba alors à genoux, et pria son Dieu en joignant les mains dans un pieu silence pour le prévenir de son arrivée en son royaume...

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La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


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 Sujet du message: Et elle se brûla les ailes et chuta...
MessagePosté: Sam 27 Nov 2010 01:40 
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Et elle se brûla les ailes et chuta...


Après avoir ramassé la Scélérate et nettoyé son arme, Hrist entamait l'ascension d'un escalier étroit qui menait à la flèche du temple. Les marches étaient grasses et la végétation y était omniprésente. Des toiles déchirées indiquaient que l'ascension avait déjà était faite quelques instants auparavant, l'escalier menait à une porte entrouverte qu'elle n'avait qu'à pousser...

« Vous ne la prendrez pas! Elle ne vous appartient pas, elle est la fille de la souffrance, c'est un signe! »

« Silence, idiote de mortelle... Ce n'est qu'un signe que pour votre esprit détraqué. »
« Blasphème! »
(Tu veux pas lui couper la langue ?)

Les exclamations des femmes raisonnaient sous le toit brisé, la charpente était couverte d'ancienne draperies destinées aux cérémonies, l'atmosphère était imprégné de poussière et de parasites. Les planches sèches craquaient sous les pas des deux protagonistes. Roséa était sur une petite table derrière la prêtresse. Les combles étaient éclairés grâce à la présence de deux candélabres comme ceux qu'on trouvait partout dans le temple. Sans crier gare, la prêtresse lança un mauvais sort. Une aura noire impalpable serrait le foulard de Hrist, compressant sa gorge en diminuant sa respiration. Dans un hoquet de surprise, elle en avala même sa salive de travers ce qui ne manqua pas de la déranger affreusement tandis qu'elle grattait le vide en essayant de saisir les doigts magiques qui pressaient davantage son cou de cygne. L'air manquait et son corps ne tardait pas à être secoué de spasmes qui agitaient ses muscles. La Prêtresse, elle, décrochait un sourire qui ferait peur au plus farouche des morts-vivants. Hrist ne savait que faire et débattait maintenant son corps, jetant ses forces dans la bataille qui devait la sortir de ce sortilège mesquin. Dans ses mouvements, elle cognait par accident un bougeoir qui tomba sur une longue draperie. Les années de poussières sèches qui y séjournaient prirent instantanément feu en crachant une fumée opaque de couleur brune. Roséa reprenait ses trépignements à la vue du flash de lumière, la flamme déconcentra la fanatique à tel point qu'elle en lâchait son sort. Hrist quitta l'emprise obscure et avec la maigre énergie qu'il lui était donné de trouver, elle s'approchait de la femme le plus vite qu'elle put avant que la pièce ne se mette à sentir la Roséa trop cuite.

Armée de la Scélérate, elle tenta de poignarder la prêtresse qui attrapa son poignet en pleine course, tentant à son tour de frapper la Sindel à l'aide du poignard de cérémonie, Hrist fit de même. Les deux femmes restaient ainsi quelques secondes, à tourner et tordre les membres le plus possible dans l'espoir que l'autre ne lâche son arme. La fumée massive grimpait et saturait sous le toit, elle tombait peu à peu, piquant les yeux et rendant l'air irrespirable. Le bois sec prenait feu sur la charpente qui ne tardait pas à céder de petites braises en craquant sinistrement. La petite hurlait sans cesse de peur. Hrist faisait preuve de ténacité plus qu'étonnante pour sauver un enfant, sans Silmeria, ceci n'aurait jamais eut lieu d'ailleurs. Mais au fond d'elle, elle savait bien que la Douce voulait aussi un semblant de vie paisible parfois. Et que le meurtre particulièrement violent de Yorel lui avait donné un mauvais coup à l'esprit. C'était une fleur que lui offrait la frémissante.

Hrist n'avait autre chose à faire que de lâcher la Scélérate en espérant qu'elle se plante dans le pied de l'autre femme. Elle tomba sur le pied effectivement, pas dans le bon sens certes, mais c'était un bon début. D'un réflexe presque inconscient, la prêtresse dégagea l'arme d'un coup de pied et elle s'en alla glisser vers la porte. De sa main libre, Hrist frappa du revers de la main la lame de la prêtresse, cette action allait lui provoquer une coupure, plus superficielle que ce qu'elle pensait mais fit tomber l'arme. Les deux femmes désarmées n'allaient pas en venir à se crêper le chignon en s'arrachant des mèches de cheveux ou en se cassant les ongles – le paroxysme de la fourberie. Hrist avait toujours une arme au fourreau qu'elle ne tarda pas à enfoncer dans les entrailles de cette fanatique démoniaque. Pliée de douleur, elle recula, contenant de ses mains un flot de sang qui lui sortait du ventre. La charpente brulait et l'air devint de plus en plus lourd et chargé de fumée. Or, tant que Roséa braillait, elle était en vie. Hrist allait donc en finir, la prêtresse était dos à une fenêtre ancienne décorée autrefois, qui n'était plus qu'une surface pale et immuable de vers gras. La Sindel rangeait son arme et saisit un bougeoir tout en écoutant les insultes et menaces de sa victime. Une à une, elle faisait tomber les bougies sur les draps pour libérer les pointes longues et sombres qui servaient à les faire tenir.

« Soyez maudite! »

« Chienne, seule Oaxaca connait mes noirs pêchés. C'est la mort qui vous attendait, allez donc rejoindre votre tant estimé Phaïtos! Et saluez le bien de la part de Hrist! »

Même un bougeoir dans les mains d'un esprit morbide et créatif pouvait se transformer en une arme mortelle. D'un geste vif et sans technique, elle embrocha sa victime au bout de ce nouvel instrument de mort. La prêtresse tomba en arrière, brisant le verre et fut précipitée dans le vide, comme une pendue... Comme une masse.

(Vite! Ça va s'écrouler!)

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