Me voilà dans le temple de Gaïa, temple tant désiré, mais qui pourtant n'est qu'une étape à franchir. Je m'avance lentement dans ce lieu paisible où règne la sérénité, sérénité déconcertante quand on sait que quelques minutes auparant, on ne s'entendait pas parler. Quelques prêtres accroupis prient en silence, d'autres personnes les accompagnant. Jugeant ce lieu nan dengeureux, j'enlève ma cape, la range dans mon sac, puis met mes cheveux en arrière. Les bruits de mes pas résonnent dans l'immense pièce dans laquelle je me trouve, les douves immuables commencent à apaiser mon esprit, et m'aider à essayer de retrouver la confiance que j'avais en moi. Je passe devant une fontaine d'eau dite sainte, je me lave les mains, puis j'y vois mon reflet. (comme je suis laide !) Je me nettoie donc le visage, mon maquillage coule, plus de regard charbonneux, ni de lèvres délicates, me voilà redevenue vierge d'artifices, tout comme le lieu dans lequel je me trouve. Je me dirige vers un prêtre de Gaîa qui sermentait un jeune homme. (Par Sithi, il est magnifique !) Ses traits sont fins, ses cheveux soyeux, un regard coquin malgré la situation ne le lachait pas, il était plus grand d'une dizaine de centimètre que moi, et était tellement bien habillé. Tout de soie vêtu, et rouge ! Mon regard devait me tromper, car quand il m'a regardé il a souri. Intimidée, je reprend alors le contrôle de moi, puis fronce des sourcils en le regardant avec dédain, puis je m'adresse au prêtre :
"Excusez moi. "
"Oui Madame ?" "Mademoiselle. J'aimerai avoir quelques renseignements, disons sur certaines personnes sur le continent d'Imiftil entier, peut-être même plus loin encore ! J'aimerai savoir s'il y a un temple de Sithi quelque part, je dois trouver la tombe du créateur de l'Eglise de Sithi, et seul un haut prêtre pourrait m'aider dans cette tâche." Le prêtre rit, je fus alors choquée d'une telle réaction.
"Mais voyons, nulle temple de Sithi existe en ces terres, et où qu'il soit d'ailleurs."
Cette annonce fit l'effet d'une lame qu'on m'avait planté en plein coeur. Tout s'écroulait. Je fondis alors en larme sur le sol, prenant soin de cacher mon visage avec mes mains.
"Voyons, ne perdez pas espoir mad...emoiselle. Ayez foi en Gaïa, elle guidera vos pas." Dit -il d'un ton serein.
"Je n'ai que faire de Gaïa ! A peine entrée dans cette ville, on m'a volé mon sac, et suis tombée une bande de malfrats armés auxquels j'ai du échapper. Et là j'apprend que tout espoir pour retrouver ma vie d'avant est réduit à neant. De plus, je suis devenue pauvre, sale, et voilà que je pleure !" M'écriais je en lancant toutes mes affaires devant moi, faisant tomber une torche mal posée sur un mur. Puis je continuais à pleurer.
"Laisser moi vous aider, je peux vous héberger pour la nuit si vous le souhaitez. Gaïa aide toute âme égarée, et charitable. Dunvel que voilà vous accompagnera dans votre chambre, elle n'est pas luxueuse mais elle reste confortable."
"Merci." soufflais je, pendant que je me relève aidé par le jeune homme nommé Dunvel, et par le prêtre, qui avais pris mes affaires.
Une fois accompagnée jusque la chambre, les deux hommes me laissent seule, en attendant le diner du soir, mais je leur dis que je n'avais pas faim, qu'en revanche je voulais me laver. Ainsi, ils ne purent juste m'indiquer où se trouvait la salle avec le bain des femmes. Une fois entrée dans cette salle, je déposais toutes mes affaires sur le sol avec précipitation, puis me jetais dans le bain. il était chaud, j'avais l'impression d'être comme à la maison en l'espace de quelques minutes. Les souvenirs récents rodaient toujours dans ma tête, mais s'estompaient à mesure que ma peau imprégnait la douceur de l'eau chaude.
Puis je vis ma mère crier, elle était en colère. Elle me jette contre le sol, je n'entends rien, juste des bruis sourds, je la vois me menacer.
"Mais mère !"
Je m'étais mise à pleurer, pourquoi ma mère m'en veut-elle autant, je lui ai rien fait moi !
"Mère!" Dis je d'un coup en sursautant. Le bain était devenu tiède, je décide donc d'en sortir puis de laver mes habits. Une fois la corvée finie, je décidis de retourner à ma chambre.
La chambre est pittoresque, miniscule, et pas propre. Il n'y fait pas froid, mais ni chaud non plus, une table et une chaise en coin se tiennent face à un lit pouvant supporter deux personnes. Près de la table, une petit miroir pend sur le mur.
Je ferme la porte, et pose mon sac au milieu de la pièce, puis observe cette dernière. (Qu'ai je fait pour mériter cela ?) Puis je me ressaisi, je pris quelques pinceaux dans mon sac, et quelques pots de peintures. Je pris la chaise, puis la mis devant le miroir. Je trempa donc un pinceau fin dans du noir, et me fit le contour des yeux. Pour les lèvres j'opta pour un rose pâle. (Une femme bien dans sa peau, est une femme qui a du charme) Je me posa sur le lit puis je me mis à réfléchir. Méditer sur les évènements de la journée. Il devait être tard, au moins minuit passé, c'est vrai que j'ai dormi longtemps dans le bain. Quand soudain la porte toqua. Je dis à la personne qu'elle peut entrer. C'était Dunvel.
"Je vous dérange ?"
"Oui." Le jeune homme semble gêné, mais je ne veux pas être seule, pas en ces temps. "Mais c'est rien, restez... S'il vous plait." Il s'asseoit à coté de moi sur le lit, puis me demande si ça va.
"Ca va aller, merci pour votre ...pitié. Euh je tiens à préciser une chose. Tout à l'heure, je n'étais pas tout à fait... moi." dis je avec un sourire forcé. "Je ne pleure jamais d'habitude je sais pas ce qu'il m'a pris, j'ai laché."
"Ce n'est rien, vous êtes tout de même forte." Dit il en me regardant avec un sourire. Son regard me pénétrait, et ses lèvres légèrement humides me donnaient envie de ... Puis il me pris par la nuque, et m'embrassa. Nous nous allongeâmes sur le lit, je sentais ses mains réconfortantes le long de mon corps, il alait déboutonner ma robe. La chaleur de son corps était réconfortante, je ne voulais que lui en l'instant présent. Lui et rien d'autre.
Alors que nos regards exprimaient le désir que l'on avait l'un pour l'autre, la porte de ma chambre s'ouvrit violemment. (Mince, la serrure !) C'était un des hommes de cet après-midi, celui qui m'a regardé sous ma cape d'invisibilité. "Elle est là !"
Puis il prit Dunvel par le cou, le jeta par terre comme un malpropre, et me plaqua contre le mur. Son visage proche du mien, il sourit. A présent je pouvais voir son regard assassin de près. Ses cicatrices suintaient, il lui manquait deux ou trois dents, et son nez aquilin touchait presque le mien.
Ses confrères se ramènent dans la pièce, puis me lient les mains, et me baillonent. J'ai beau tenter de me débattre, ils ont beaucoup plus de force que moi, et ils sont armés. L'un me prend sur son dos, puis nous partons, mes affaires restées dans ce qui devait me servir de chambre pour a nuit, ainsi que Dunvel gisant sur le sol.
Je crie, mais rien ne se passera, je le sais. Nous passons par la salle principale, là, je vois un prêtre, sur le sol, inconscient, une flèche en travers de la gorge. Cette vision d'horreur me fis monter une montée d'adrénaline. Je me débattis avec davantage de force tout en poussant des cris étouffés, mais cela eu pour seul effet de déstabiliser l'homme qui me tenait, et de me faire tomber par terre. Lors de ma chute, ma tête vint à heurter un banc en pierre. Ainsi, je tombai inconsciente sur le sol, puis je fus plongée dans les ténèbres.
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