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 Sujet du message: La Grande Plaine au Nord
MessagePosté: Sam 1 Nov 2008 12:21 
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La Grande Plaine au Nord


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Au nord de la Ville de Lúinwë s'étend une grande et large plaine, verte et généreuse. C'est elle qu'empruntent les voyageurs qui, partant de la Cité, se dirigent vers le Royaume d'Atha Ust. Plus on s'éloigne de la civilisation et moins la sécurité est garantie, mais n'oublions pas que l'Anorfain est un Royaume sûr et que les risques que l'on encourt restent faibles. Bucolique, cette plaine est le refuge de nombreux lapins et bouloum's. Ils font le régal des voyageurs affamés!

A proximité de la Cité, il arrive de rencontrer des cavaliers qui viennent apprendre à connaître leur monture sur cette vaste plaine. C'est ici qu'ensemble ils progressent et s'habituent l'un à l'autre pour ne faire plus qu'un.

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Chibi-Gm, à votre service !


La règle à lire pour bien débuter : c'est ICI !
Pour toutes questions: C'est ici !
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Pour vos demandes de corrections : C'est là !
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 Sujet du message: Re: La Grande Plaine
MessagePosté: Dim 30 Nov 2008 18:38 
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Après une courte nuit, j’attendais sans patience de voir Galdin en ce matin froid bien qu’illuminé par la chaude lumière du soleil. J’étais arrivée au levé de l’astre brillant, assistant à son apparition sur l’étendue verte de la plaine en compagnie de mon ami ailé, et je ne comprenais pas ce qui retenait le mage. Avait-il dû partir au cours de la veille ? J’en conjurais aux Dieux que ce ne fût point le cas. Inquiète, je commençais à invoquer machinalement mon fluide pour me changer les idées, m’entraînant inconsciemment à orienter autour de moi le courant d’air frais qui traversait la plaine, mon regard préoccupé suivant les arabesques d’Alassea dans le ciel. Comme si la nuit m’avait suffit à comprendre ce qui n’allait pas, je parvins à maintenir ma douce emprise sur le vent, le guidant sans le brusquer, jouant avec l’oiseau et ce doux souffle tant que ce dernier l’acceptait. Ou bien était-ce mon manque d’attention dû à l’attente ? Je ne pourrais l’affirmer mais mes pensées étaient loin d’être dirigées sur le contrôle que je voulais exercer. La liberté des vents de Rana, cette vérité si légère, si aérienne, je parvenais à l’effleurer du bout des doigts par insouciance, sans y prendre réellement garde.
« Eh bien, je vois que tu as bien appris Angharad ! J’ai l’impression de voir ton père quand il s’ennuyait. »

Je rougis sous ce compliment, moitié de surprise, moitié de joie. Oui, la comparaison avec mon véritable père m’allait droit au cœur, me rattachant à cet homme que je ne connaissais malheureusement pas. Je me retournai et vis arriver l’électromancien, accompagné d’un hiniön pour le moins différent de ses semblables. Ce dernier paraissait chétif à côté de Galdin, presque malingre.
« Sais-tu qu’il est possible de modifier la température de cette brise ?… »
« Ah… Euh… Non, je l’ignorais. »
« Eorlynn y parvenait en tous cas, tu pourras t’y essayer plus tard. Voici Briryan, je lui ai demandé de venir pour t’apprendre une technique de défense particulière. »

Tandis que mon ami se nichait sur l’épaule de mon maître pour lui souhaiter la bienvenue, je reportai mon regard sur cet être qui ne ressemblait qu’en quelque point au peuple de cette ville maintenant que je l’observai plus attentivement. Il arborait un teint légèrement plus hâlé, des yeux d’un bleu-violet très clair, des cheveux bruns coupés courts et des traits à mi-chemin entre les hommes et les hiniöns. Et, tandis qu’il me saluait courtoisement d’une faible inclinaison de buste, je me rendis compte de ma grossièreté à le dévisager aussi ouvertement.
« Enchantée… Et merci d’accepter de m’apporter votre aide. » lui dis-je finalement en lui rendant son salut. Cet homme avait quelque chose en lui qui me rendait nerveuse, qui me le rendait antipathique, mais je ne parvenais pas à savoir ce que c’était.
« Pourquoi n’est-ce pas vous qui me l’enseigner Galdin ? »
« A moins que tu ne saches te battre, et par là j’entends avec et face à une arme, mieux vaut pour toi suivre les conseils de Briryan. Lui-même préfère délaisser les armes pour la magie pure, il connaît des techniques qui me sont étrangères. »
« Oh ! Je comprends. »
« Ecoute-le bien et rappelle-toi que ma demeure te sera toujours ouverte… Tiens, prends ça, ces brassards t’aideront. Ils ont été bénits par un prêtre de la Déesse des vents et sont faites pour aider tout jeune aéromancien dans la maîtrise de sa mana. »
« Merci du fond du cœur. »

Je ne savais pas s’il se rendait compte du cadeau qu’il me faisait ! Et je ne pensais pas seulement aux brassards même s’ils étaient magnifiques avec leur cuir superbement ouvragé, représentant de fines arabesques évoquant les volutes des vents ranaéens, une véritable œuvre d’art pour moi qui n’avais jamais possédé une telle pièce de maroquinerie. Non, je lui étais reconnaissante de son invitation, scellant ainsi le lien fragile qui nous unissait. Après tout, rien ne l’obligeait à m’offrir cette hospitalité. Et d’un coup, je réalisai ce que sous-entendaient ces mots. Il devait partir ! Cela faisait à peine quelques jours que je l’avais enfin trouvé, enfin rencontré, et à peine le temps d’apprendre à le connaître un tant soit peu, le voilà qui s’en allait.
« Ça veut dire que vous devez y aller n’est-ce pas ? »
« Oui, je prends le prochain bateau. Mon attente est terminée. »
« Mais… »
« Voyons, je t’ai prévenue. Et puis, après ce que Briryan va t’apprendre, je sais que tu pourras continuer seule. Courage, j’ai confiance en toi. »

Pour toute réponse, je lui adressai une moue morose et boudeuse alors qu’Alassea revint vers moi pour réclamer un peu d’attention. Consciente de la gaminerie que représentait cette réaction, je me détournai légèrement et ne prêtai aucune attention à l’échange entre les deux hommes, préférant m’occuper de l’oiseau. Néanmoins, le ton employé par cet inconnu me ramena vers eux tant il m’apparaissait détestable et mielleux. Repoussant ma fâcherie, je regardai en silence ces deux hommes qui se faisaient face et vis un éclair de mécontentement traverser les yeux de Galdin tandis que Briryan tentait de soutenir ce regard peu amène.
(Que… ?)
« Au revoir Angharad ! J’espère te retrouver rapidement à mon retour. »
« Oui, bien sûr ! Au revoir et que les Dieux vous gardent. »

Nous le regardâmes partir sans mot dire, mes yeux assombris par la tristesse de ce départ. Une tension presque palpable s’instaura entre moi et ce Briryan, dont je ne réussissais toujours pas à dire si c’était un homme ou un hiniön, instillant en moi un sentiment diffus de danger.
« Et bien ! Enfilez donc les brassards, je n’ai pas tant de temps devant moi pour vous regarder bailler aux corneilles. »

Les sourcils froncés devant une telle remontrance, je ne pipai pas un seul mot cependant et demandai à Alassea de s’envoler pendant que je m’entraînais. Puis, je plaçai les pièces de maroquinerie au dessus des manches de ma tunique et laçai aussi rapidement que je le pus les liens de cuir. Cet homme m’était devenu en une seconde totalement déplaisant et je m’interrogeais sur les raisons de mon maître et ami d’en avoir fait appel à ce rustre pour m’enseigner cette nouvelle technique. Mon regard dardant des éclairs bleu-vert sur ce rustaud, je lui fis face et patientai.
« Cette défense repose sur la mana en tant que telle, peut importe quel est son élément, il faut la modeler comme un sort afin qu’elle recouvre le corps entier, qu’elle dupe les ennemis. »

Et tandis qu’il parlait, qu’il m’expliquait ce que Galdin souhaitait que j’apprenne, je le vis devenir flou sans raison apparente, comme s’il devinait où j’allais observer et se dérober à mon regard surpris. Et peu après, sans que je m’en rendisse compte, il fut tout près de moi, dans mon dos alors que la seconde d’avant je le voyais face à moi. Il se jouait de moi, tapotant le sommet de mon crâne, effleurant une joue, un murmure dans le creux de l’oreille, avant de partir hors d’atteinte. Et je ne parvenais pas à l’en empêcher, tétanisée. Le paysage restait comme je l’avais toujours vu, unique repère et vision nette de la normalité, alors que mon tourmenteur était devenu comme intangible.
(Galdin ! Pourquoi m’avait vous laissée avec un tel énergumène ?…)
« Ca suffit ! Arrêtez ce petit jeu s’il vous plaît. »
murmurai-je d’une voix assourdie, la gorge de plus en plus serrée par l’inquiétude qui montait en moi. Cet homme ne m’inspirait vraiment pas confiance.
« Voilà ce que tu dois savoir ! C’est la mana qui brouille la vue, trompe les sens, puissance protectrice mais attention, elle ne dupera pas la magie, elle ne se dupera pas elle-même. » susurra-t-il, tout proche, bien trop proche, une main soulevant sans douceur mon visage.

Je reculai d’un pas, un bras protecteur devant moi, et il lâcha prise, redevenant visible, un sourire narquois sur les lèvres. A quel jeu jouait-il ? Pourquoi était-il si désagréable, si suffisant avec moi qui ne le connaissais pas quelques instants auparavant ? Le déplaisir de Galdin me revint en mémoire et j’en vins à penser qu’il ne réagissait pas envers moi mais envers l’ami de mon père, il se vengeait à travers moi.
« J’apprendrai, oui, mais je ne suis ni votre jouet, ni Galdin. Et puisqu’il vous est si déplaisant de m’enseigner autant que pour moi, allons au plus vite. »
« Oh oh ! Le chaton sort les griffes… Soit, si je ne peux m’amuser, je m’en vais. »
« Mais… Et comment ferai-je ?… »
« Ce n’est aucunement mon problème. » me jeta-t-il à la figure par-dessus son épaule alors qu’il s’éloignait vers la ville.
« Alors pourquoi êtes-vous venu ? Pourquoi avoir accepté ? »

Ces derniers mots l’arrêtèrent mais il ne revint pas. Je me demandais vraiment ce qui avait bien pu passer par la tête de l’électromancien quand il avait demandé ce service à ce désagréable personnage.
« Ceci n’est pas ton problème… Mais, d’accord, je continue à t’expliquer… A ma manière. »

D’un sourire grimacé, j’acceptai cet arrangement tout en souhaitant que la fin de l’entraînement arrivât le plus rapidement possible. Son jeu du chat et de la souris recommença, il paraissait se complaire dans cette vision des relations humaines et je commençais à penser qu’il n’en voulait nullement à Galdin, qu’il était simplement comme ça. Un drôle d’échange s’établit, il m’expliquait, j’appliquais – enfin, j’essayais – et lui m’asticotait pour « m’inciter à réussir » comme il ne cessait de le répéter. Les nerfs en pelote, plus le temps passait, moins je parvenais au moindre résultat, pas l’ombre d’une amélioration, tandis que Briryan refusait catégoriquement toute demande de repos, arguant du fait qu’un adversaire ne m’en octroierait aucun. Selon lui, c’était une technique déjà assez longue à invoquer pour que j’apprenne à la maîtriser dans les conditions les plus défavorables qu’il puisse créer. Et je ne pouvais m’empêcher de penser qu’il prenait plaisir à tourmenter plus faible que lui.

Une unique pause me fut accordée à la mi-journée, court moment de répit où je pus me sustenter et me rafraîchir, instants trop brefs pour les mettre à profit dans la compréhension de ce phénomène magique que je parvenais à déclencher que trop peu souvent encore. Au cours de l’après-midi, fourbue, découragée et blasée de l’attitude de Briryan, je baissais ma garde de plus en plus souvent. Finalement, je m’habituais plus au « jeu » du magicien qu’à la technique que je tentais d’apprendre. Je me désintéressais progressivement de ces faits et gestes, mobilisant les maigres ressources d’énergie qui me restaient dans l’enchaînement de mes essais. Il ne serait pas dit que je baisserais les bras devant l’adversité ! Je l’ignorais tant et si bien que je ne remarquais pas de suite quand il cessât, pour m’observer, un sourire énigmatique sur les lèvres. Un observateur extérieur aurait pu y voir la fierté d’être parvenu au résultat souhaité, mais je n’y perçus que de la moquerie vis-à-vis de mes échecs et de ma fatigue lorsqu’enfin je notai l’arrêt de mon tourmenteur.
« C’en est fini pour aujourd’hui, je n’en peux plus de votre petit jeu ridicule. »
« Ridicule ?… Pas tant que ça. Tu as bien plus appris que tu ne le penses même si tu ne le vois pas. »
« Ne vous moquez pas ! »
« Soit ! Pense ce que tu veux, gamine… Mais n’oublie pas de revenir ici pour la fin de la leçon. A demain. » me lança-t-il par-dessus son épaule, comme la première fois où il avait voulu partir.
« Je ne suis plus une gamine ! » marmonnai-je entre mes dents et en le suivant d’un regard glacial. « Et je te le prouverai oiseau de malheur ! »

Le vouvoiement laissa depuis ce moment place au tutoiement, cet homme ne méritait pas le respect que je lui témoignais, pas avec cette attitude arrogante qu’il affichait vis-à-vis de moi. Vexée et irréversiblement butée par ce qu’il m’avait affirmé – non mais, quel progrès avais-je fait aujourd’hui ? –, je rabattis le capuchon sur ma tête d’un geste rageur et retournai d’un pas énergique à l’auberge malgré ma fatigue.

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 Sujet du message: Re: La Grande Plaine
MessagePosté: Sam 18 Avr 2009 13:21 
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Je parcourrai le chemin tranquillement, n’apercevant pas âme qui vive alentour, Briryan n’était pas encore là. Tant mieux ! Je pouvais ainsi profiter de la douce morsure du vent légèrement glacial sous le ciel gris, chargé de nuages menaçants. Je priais que le temps se maintînt ainsi, mi-figue, mi-raisin et que ces amoncellements cotonneux retiendraient les pluies qui semblaient les emplir. Ce désagrément ne manquerait sûrement pas de saper les maigres forces récupérées par mon repos entrecoupé. Arrivée à la vieille souche d’arbre, je m’assis en m’adossant dessus, prête et impatiente à montrer ma valeur, prête et pourtant espérant qu’il ne vînt pas. Ces deux sentiments antagonistes se combattaient à l’intérieur de ma tête et le temps s’étira dans la longue attente qui s’était amorcée, rongeant un peu plus mes nerfs déjà bien éprouvés par la mauvaise nuit que je venais de passer.

Après ce qui me semblait des heures, je luttais pour conserver la parcelle de calme que j’étais parvenue à rassembler pour la rencontre avec Briryan. Ma solitude n’était troublée que par les quelques cris d’animaux vivant dans cette plaine et Alassea. Mon ami ailé était toujours avec moi, tournoyant dans les airs au-dessus de ma tête. Je sentais une faible inquiétude provenir de lui, certainement due à mon humeur elle-aussi. Peut-être croyait-il que cet homme était un danger pour moi et cette pensée me fit prendre conscience qu’il me fallait maîtriser mes sentiments pour le bien-être de l’oiseau. Me changer les idées, voilà ce qui m’était nécessaire. Et, en moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire, je décidai d’apprendre enfin ce sort que j’avais acheté depuis si longtemps que ça m’apparaissait comme dans une autre vie, celle où je croyais encore être l’enfant d’un couple de marchands. Et tant pis s’il n’appréciait pas de devoir patienter, ce « grand magicien maigrelet » ! Le cœur battant, je sortis doucement le parchemin magique de ma bourse, craintivement pourrait-on dire, avant de remettre cette dernière à ma ceinture. Je m’apprêtais à apprendre une chose qui m’engageait plus avant sur la voie de mes parents. Un sort qui me permettrait de me défendre mais aussi de porter secours quand le besoin s’en ferait sentir, un sort qui m’apporterait, je l’espérais, la force qu’il me manquait.

La bouche légèrement sèche et les doigts tremblants, je brisai le cachet de cire qui maintenait le rouleau de papier fermé et le déroulai le plus calmement que je pusse faire. Comme pour le premier apprentissage, un court paragraphe était écrit mais, cette fois-ci, l’encre paraissait animée de reflets vifs et tempétueux, rappelant les changements soudains que pouvaient avoir les vents coléreux de Rana. Je commençai à lire les quelques lignes, me laissant complètement absorbée par la magie du moment, certaine qu’Alassea ferait la sentinelle pour moi. La lecture fut moins aisée et moins paisible que pour le « souffle d’air », je sentais les fluides s’animer en moi, réagir comme un écho à la puissance contenue dans le parchemin, et devais lutter pour garder mon emprise sur eux. Maintenir ma concentration devenait de seconde en seconde plus difficile, tant les vents voulaient se déchaîner. Voilà ce que je ressentais au plus profond de moi : là où la légèreté du souffle m’avait portée et aidée, la soif de liberté de ces rafales aériennes tumultueuses me chahutait, chamboulant toutes mes certitudes sur l’instant. La magie que je tentais d’assimiler ne demandait qu’à s’exprimer, à s’enfuir en bourrasques fantasques. C’était le moment de visualiser cet enfer de tornades que me suggérait le nom attribué à ce sort, le moment de le laisser s’échapper.

Toute à mon apprentissage, je me levai pour libérer enfin les fluides rageurs qui montaient par vagues en moi, laisser jaillir la magie qui réclamait sa liberté. Consciente que la concentration était la clé de la réussite, je ne tenais aucun compte de ce qui se déroulait autour de moi jusqu’à ce puissant sentiment de péril provenant d’Alassea, trop rapidement suivi de détresse et de souffrance. Tout se mélangea en moi, apportant confusion et égarement, et me fit perdre le contrôle de l’enfer aérien que je tentais d’assimiler. Mais là n’était pas le plus important pour moi sur l’instant.
(Où es-tu ?…)

Les yeux levés vers le ciel, je fouillais l’étendue grise à la recherche de mon ami… Rien… De même, pas un bruit ne retentissait dans la plaine, silence oppressant d’une nature en attente, tapie à l’abri tant que le danger rôde. Il était là quelque part et je ne pouvais pas le voir, ni l’entendre approcher. Mes pensées étaient entièrement tournées vers l’oiseau blessé. Car oui, je savais qu’il n’était pas mort mais il avait besoin de soins, chose que je ne pouvais pas lui apporter. Pourquoi s’en prendre à lui ? Il n’avait rien fait pour le mériter alors que moi… La situation me ramena plusieurs mois en arrière, en cette terrible nuit où Alassea avait été meurtri alors qu’il venait à mon aide dans une forêt inhospitalière. Et avec, ce sentiment de culpabilité… Ce n’est pas ta faute… Simple réponse de l’homme qui m’accompagnait à une question qui me revenait sans cesse : pourquoi ? Je n’y pouvais rien, déjà à cette époque, je n’y pouvais rien, à part le récupérer au plus vite et le soigner du mieux que je pouvais. Et les attaquants furent sur moi, trois silhouettes menaçantes, auréolées de feu pour deux d’entre elles. Je mis un certain temps à reconnaître les trois hiniöns qui m’avaient royalement ignorée peu avant les portes de la ville.

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 Sujet du message: Re: La Grande Plaine
MessagePosté: Mer 22 Avr 2009 19:16 
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J’avais devant moi trois représentants parfaits de cette race qui pouvait se révélait très hautaine vis-à-vis des hommes quand ils ne les négligeaient tout simplement pas. Le premier paraissait réellement menaçant, avec des yeux noirs et durs, incrustés dans un visage comme taillé à la serpe, encadré d’une chevelure d’ébène. Comme si cela ne suffisait pas, il me dépassait de bien plus d’une tête, entouré de cette aura enflammée terrifiante. Il portait une robe en tissu chatoyant dans les tons de rouge-orangé et une crosse en bois. Tenue plus riche et colorée de celle d’un de ces acolytes qui se tenaient en arrière et pourtant semblable. Ce dernier possédait un air moins assuré, dans un visage plus jeune encadré de cheveux blonds, et m’apparaissait moins effrayant, entouré lui aussi par ce halo rougeoyant. Un prêtre et un novice. Le troisième comparse, lui, ressemblait au garde d’un temple, avec un visage calme et pourtant un regard bleu paré à toute attaque, vêtu d’une cuirasse légère mais résistante et d’un casque portant le même symbole que les vêtements des deux autres Hiniöns. Et au vu de la balafre qui lui courait le long de la joue, il ne reculait devant rien pour remporter le combat. Sous le coup d’un douloureux poids me comprimant l’estomac, je ne pus retenir mes questions.
« Qui êtes-vous ? Qu’avez-vous fait à Alassea ?»

Il me fallait les faire parler, pour savoir où gisait mon ami blessé. Les faire parler, pour comprendre pourquoi. Les faire parler, le temps que je parvienne à maîtriser de nouveau mes fluides. Le prêtre au visage dur me répondit en premier :
« Alassea ?… Oh ! L’oiseau qui s’est jeté sur nous peut-être ?… »
« Il est quelque part par là. » ajouta le garde en indiquant dans un geste vague une portion de la route menant au royaume des Shaakts.
« Tout comme toi, il n’est pas assez prudent. »

Ces précisions m’emplirent d’une rage froide. Comment pouvait-on négliger ainsi la vie ? Même si ce n’était « qu’un oiseau » ? Et alors que ma seule envi était de me débarrasser d’eux au plus vite, je dus me contraindre à parlementer. De toute façon, j’avais bien trop conscience que jamais je ne pourrais m’en sortir seule face à ces elfes blancs menaçants. Les poings serrés, j’écoutai celui qui devait être le chef du groupe.
« Mais ce n’est pas le plus important… Non, le plus important est que tu nous dises où est parti Fingolfin. Voilà longtemps que nous le cherchons. »
« Fingolfin !… Mais je ne sais pas ! Comment je pourrai le savoir ? »
« Allons arrêtons les faux semblants, tu es arrivée dans cette ville avec lui… Tu dois bien avoir une idée de l’endroit où il se cache. »
« Non ! Il m’a aidée alors que j’étais malade… Sur le chemin de Lúinwë… »
« Trêves de plaisanterie ! Si tu ne veux pas parler maintenant, nous t’emmenons… Et sois assurée que tu parleras. »

Sur ces mots, le garde s’approcha de moi pour m’empoigner, sous les regards narquois des deux autres elfes blancs. Aucune crainte ne troublait leur expression, ils semblaient tous les trois certains, qu’à lui seul, le guerrier me maîtriserait. Alors qu’il s’avançait vers moi, je tentais de concentrer mes fluides afin de faire reculer cet être bouffi d’orgueil. Oui, je ne devais pas être très impressionnante mais je n’étais plus sans défense maintenant. La magie de Rana était avec moi. Et je ne m’avouerais plus vaincue sans essayer de me battre, je m’en étais fait la promesse. Je sentais les vents répondre à mon appel jusqu’au moment où le grand Hiniön au visage sévère me rappela la cruelle vérité.
« Allons… Suis-nous gentiment jeune aéromancienne,… »
(Comment ?… Comment peut-il savoir ?…)
« Si tu veux aider ton ami. »
(Que comptent-ils lui faire subir encore ?)

Une bouffée de panique monta en moi, fouillant mes entrailles et faisant s’échapper les fluides. Pourquoi s’acharnaient-ils de la sorte sur mon ami et moi ? Je ne les connaissais même pas et Fingolfin pas tellement plus. Il me semblait que depuis le départ de Galdin, tout partait de travers. Il me faisait confiance m’avait-il dit mais je ne parvenais à rien. Cet échec permit au garde de me ceinturer et la peur viscérale qui s’était emparée de moi me fit oublier tout contrôle. Je me débattis autant que je le pouvais, une seule idée en tête : m’éloigner de ce trio infernal. Je ne savais pas si c’était trop d’assurance ou une faiblesse insoupçonnée chez l’Hiniön, mais mes efforts payèrent. Je me retrouvai libre et commençai à m’enfuir en direction de la route. Je ne pouvais pas abandonner Alassea ici. Pas même une enjambée de faite que déjà le guerrier me rattrapait par le bras et me maîtrisait de nouveau. Il était clair que je n’avais aucune chance de m’en sortir rien qu’avec mes muscles, je ne le prendrais plus par surprise maintenant. Des larmes de rage commencèrent à couler, si j’étais parvenue à comprendre la technique de Briryan, peut-être aurais-je eu plus de chance de m’échapper. Où était-il d’ailleurs ? Lui aurait pu m’aider… Tentant de prendre sur moi, je regroupai de nouveau le fluide aérien pour un nouvel essai qui se termina par une autre déconfiture cuisante pour moi. Je ne voyais aucune issue, aucune échappatoire mais je tiendrais ma promesse, je résisterais le plus longtemps que je le pouvais.

Le prêtre dut penser que cela durait trop longtemps et fit signe au plus jeune d’entrer dans la danse. Je le vis s’approcher avec son bâton qu’il tenait fermement à deux mains, dans l’intention visible de m’assommer. Redoublant d’efforts pour me dégager, je me baissai tant bien que mal pour éviter le coup qui poursuivit sa route vers le crâne du garde. Jurant contre son compagnon, ce dernier évita à son tour le bâton mais perdit l’équilibre et me libéra pour atterrir souplement sur le sol. Malgré tout, il garda son sang-froid et crocheta ma jambe pour m’empêcher de m’échapper. Et alors que je m’étalai de tout mon long, je compris enfin ce qu’avait voulu dire Briryan, je sus de quelle leçon il parlait la veille. Le contrôle de soi, être conscient du danger mais ne pas se laisser paralyser par lui. Agir quoiqu’il arrivât, ou plutôt, pour un magicien, garder sa concentration quelque fussent les conditions. Forte de cette révélation et emplie de l’énergie du désespoir, je me tournai vers ma mana. Je la laissais venir à moi en vagues furieuses et la modelais avant de libérer enfin les vents rageurs qui m’habitaient quand je me retournai vers le guerrier qui s’était redressé au-dessus de moi. Et là où je m’attendais à la bourrasque renversante habituelle, je déchaînai ce qui m’apparaissait une véritable tempête. Cependant, je n’avais pas assez bien visé et le garde reçut le sort au niveau du bras gauche, partie protégée par son armure de cuir. Et tandis qu’il luttait pour conserver son aplomb, je me relevai pleine d’espoir mais c’était sans compter le novice. Je pouvais voir sur son visage l’envi de se racheter de sa précédente bévue et il me barra la route, donnant ainsi le temps au guerrier de se remettre. Encore une fois, il m’attrapa par l’épaule et me fit pivoter comme une marionnette ou plutôt, une poupée de chiffons.
« Ca suffit maintenant ! Tu vas te calmer… »

Ce disant, il m’envoya un coup de poing en plein ventre. Une cruelle douleur me coupa le souffle et assombrit ma vision, cet être avait une force bien supérieure à ce que j’imaginais. Après la vue, je sentis mes forces partir et je plongeai dans un engourdissement cotonneux où tout ce qui m’entourait disparaissait peu à peu.
« Je vous avais dit de ne pas la tuer ! »
« Du calme ! Elle vit toujours mais au moins elle va se tenir tranquille pendant qu’on la transporte. »
« J’espère pour toi qu’elle ne sera pas trop… »

Je ne pus entendre la fin, j’étais bien trop fatiguée pour continuer de résister à la torpeur qui m’envahissait.
(Je suis désolée mon ami…)

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Dernière édition par Angharad le Sam 2 Mai 2009 00:18, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: La Grande Plaine
MessagePosté: Ven 1 Mai 2009 15:43 
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Route entre Cuilnen et Lùinwë

Le réveil est bien difficile. Ce n'est pourtant pas ma première nuit à la belle étoile, à dormir en chien de fusil au pied d'un arbre, pourtant après deux journées éprouvantes, et deux nuits peu efficaces, mes os et mes muscles protestent plus bruyamment qu'à l'ordinaire. C'est donc en psalmodiant de sacrés "Ouille ouille ouille" que je me relève et que je m'étire.

(On dirait une vieille Akrilla sur le déclin, Silmeï. Pitoyable.)

Prenant solitude de mon esprit comme étant quelque chose d'acquis, et ne me remémorant pas encore les évènement de la veille au soir, quelle n'est pas ma surprise lorsque j'entends une voix résonner dans ma tête, sarcastique:

(Ca, je ne te le fais pas dire, papi.)

En de brusques flashes, la mémoire me revient. Aurore. La super Faera. La sauveuse. Ma nouvelle compagne de route.

(Eh ne pense pas si fort. J'entends tout, sinon. Mais merci pour "la super Faera", ça me touche, vraiment.)

Grommelant mentalement (je ne suis pas du matin, alors...), je salue Aurore d'un signe de tête et d'un bref sourire. Je la retrouve debout devant moi, comme la veille. Elle semble ne pas avoir bougé de toute la nuit. Toujours aussi belle et lumineuse, je comprends mieux à présent pourquoi le temps n'a pas de prise sur elle. Sa voix énergique et harmonieuse claironne à nouveau dans mon esprit:

(Alors Silmeï!? Es-tu prêt à découvrir une ville elfique aujourd'hui? Tu verras, c'est une des villes les plus grandioses du continent. Et les elfes sont charmants. Pour la plupart.)
(Prêt. As-tu passé une bonne nuit, Aurore?)
(Ma foi plutôt immobile. Je ne t'ai pas quitté. Et toi, bien dormi Sil'?)
Je ne relève pas le surnom qu'elle m'a donné, plutôt flatté qu'une complicité s'installe entre nous si vite. Ni le fait qu'elle soit restée à côté de moi, devant supporter mes probables ronflements tonitruants.
(Très bien. Pas autant que j'aurais voulu, mais on fera avec.)

Nous continuons ainsi à converser, les pensées fusant à toute vitesse entre nos deux petites caboches, pendant que je racle le fond de mon sac à la recherche d'un petit quelque chose à manger. Une fois mon estomac contenté (Aurore n'a pas manqué de remarqué l'incongruence de ses protestations, à mon grand damn, ce qui m'a valu pas mal de moqueries.), je remballe toutes mes affaires, et me tourne résolument en direction de Lùinwë, océan d'aventures à vivre.

(Un instant Sil'.)
(Oui?)
(Avant que nous n'approchions d'un endroit fréquenté, il faut que tu saches que notre existence, celle des Faeras, est secrète. Il faut donc que je reste cachée.)
(Ah zut. On fait la même taille, ça va être dur de te cacher derrière moi... Déjà que je n'ai absolument aucune idée de la réaction des géants lorsqu'ils me verront -s'ils me voient!-.)
(Tu n'aurais pas une pierre précieuse par hasard sur toi? Je peux m'y cacher tout en restant connectée à toi!)

Me remémorant un machin bleuté et brillant incrusté sur le miroir magique, je le sors de mon sac pour montrer le susdit machin à la Faera. Cette dernière acquiesce, et scintillant un instant, elle se retransforme en boule lumineuse, pour finalement rentrer à l'intérieur de la pierre.
(Et voilà le travail!)
(Plutôt pratique ce truc!)

Rangeant soigneusement le miroir dans mon sac, et passant mon sac par dessus mon épaule, je me redresse et prend mon envol. Quelques secondes de vol, et je sors enfin de la forêt. D'allégresse (ces fichus arbres ne me bloquent plus la vision), d'ivresse, je bats férocement des ailes, pour m'élever au dessus la grande et magnificente plaine. En hauteur, bercé par de douces brises, je peux enfin détailler Lùinwë la Belle. Alors que j'observe le gigantesque mur d'enceinte, les hautes tours majestueuses qui dépassent de la foule ahurissante de maisons, j'ai droit à des petits commentaires d'Aurore bien agréables.

Si le trajet ne m'aura pas pris beaucoup de temps, j'ai l'impression d'être arrivé aux portes de la ville en moins de quelques secondes tant la compagnie d'Aurore et la haute voltige m'ont comblé.


Les portes de la ville

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 Sujet du message: Douce Aurëla, sans ombre tu sieges là. Sans ombre ?
MessagePosté: Ven 3 Juil 2009 12:34 
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« Ela ! Tirtsë macil !*1 »

A ces mots, il se découvrit en ayant un court sursaut et se fit désarmer tel un novice dans la matière.

« Nuru, nàto !*2 Tu serais mort, oui. Je te passe dessus et tu ne bronches même pas, vraiment … à quoi donc pensais-tu pour en venir à une telle honte, Amaryliel ? »

Il eut un doux sourire puis ramassa son arme en murmurant d’une voix basse :

« Elle arrive, doucement, mais elle arrive. »


Il se pencha doucement et riposta d’une attaque en marchant, sa garde de sixte étant imparfaite voire vulnérable il se contenta de petits pas en rythme puis d’une flèche pour déséquilibrer son adversaire. Celui-ci lâcha le pied pour contre-attaquer, le geste fit mouche et imposa une retraite au jeune elfe.

« Qui donc ? Oh, ton amie, haha ! Si tu l’as sentie venir, mon tendre fils, tu es bon pour t’engager. I veryanwë*3, haha ! »

Il rengaina sa rapière, replaça ses lunettes correctement puis revêtit sa veste. Non qu’il soit vexé des taquineries de son père, mais une gêne s’installa en lui ; c’était plus pour lui une preuve de déconcentration, donc, un entraînement inutile. Pas gâché, mais tout bonnement inutile. Il ne pouvait s’empêcher de cesser toute activité quand il sentait la présence de Rose dans les environs. Sans le dire et sans le comprendre, elle le perturbait et la sage mesure d’arrêter était la meilleure solution.

« Je suis désolé père mais nous devons arrêter, l’entraînement d’aujourd’hui ne mènera à rien. J’aimerais plutôt marcher, puis-je ? »


« Tu n’as pas à me demander, tu es libre de tes mouvements. Mais arrêtons-nous car j’ai à faire aussi, tu fais bien d’écourter notre entraînement.
Ah ! Si tu vois la petite peux-tu lui dire d’annoncer à ses parents que les préparatifs sont prêts de notre côté. »


(Oh, il est vrai, l’alignement lunaire fait que Rose et moi sommes nés la même nuit. Nous le fêtons rarement ou uniquement pour la demoiselle Rose. )

« Il est, encore une fois, inutile d’occuper tout le monde à des festivités pour moi. Faites-le pour elle. Je te remercierai encore une fois de ne pas fêter cela pour moi, père. »


Chaque mot, chaque son ne transpiraient d’aucune fausse modestie. Il semblait aussi calme et serein qu’est le paysage de la grande plaine, vaste et luxuriante, refuge de pureté pour de nombreux elfes. L’impression d’illimité résonnait dans cette peinture vivante ; la paix régnait dans la contrée, ou du moins sur les routes. Ailleurs, peu y mettaient les pieds, préférant le confort et la tranquillité.
Et sous ce paysage bucolique, le père d’Amaryliel souriait à son fils adoptif, le sourire en disait long sur ses intentions; sorte de « parle toujours et Zewen te répondra » sans provocation aucune mais par pure complicité.

Complicité à vue de toute personne non-partagée en réaction … de la justement non-réaction de l’elfe. Son visage resta lumineux, serein. De doux reflets étincelants tombaient sur la monture ouvragée aux motifs de quart de rosace de ses lunettes, exagérant le côté lumineux que pouvait donner son visage. Il baissa doucement la tête, comme pour récompenser le père d’un « merci » qu’icelui décerna d’emblée.

Dans une simultanéité troublante, les deux reculèrent de deux pas et s’inclinèrent respectueusement. Rituel de coutume après un combat même s’il n’est pas mené à bien. Amaryliel et son tuteur se retournèrent et s’engagèrent tout deux dans une route différente.
Scénario qui, vu de loin, pourrait évoquer celui de deux étrangers se saluant après que l’un ait demandé une tierce information. Les elfes ont une tendance au respect assez grande mais chez Amaryliel, toutes gestuelles et manières sont d’usage.

Sur le chemin, le paysage n’en était pas moins identique : des plaines et des plaines à n’en plus finir.
Ayez peuplé ce paysage d’une multitude de lapins et d’elfes, avec la plénitude comme unique désir dans le cœur, gravissant les flancs des buttes, débordant dans les collines, et suivant les rives claires des cours d’eau. Enfin ayez illuminé ce paysage d’un soleil rougeâtre, inondant de lumière ces masses innombrables ; ayez-y ajouté encore un ciel sans nuage et la candide caresse du vent d’Anorfain, et vous aurez eu une idée du spectacle auquel Amaryliel est confronté.

Quelque chose de rare se produisit sur ce chemin pourtant très fréquenté. Un évènement des plus inabituels chez des êtres comme les Hinions : celui d’apercevoir un mendiant. En effet, la pauvreté extrême était rare chez les elfes et ceux qui l’étaient ne le montraient que très rarement. La vue des misérables haillons qu’il possédait n’évoquèrent point la pitié chez notre jeune elfe, mais une tendresse incertaine, une envie soudaine de demander …


(…Ce que fait là cet étranger. Il est tout emmitouflé, cela peut être un humain ? Oh, peu probable. Un piège, une attaque organisée, il doit certainement faire l’appât. Mais comment, la vue est dégagée, je vois tout ce qu’il y a des lieux. Ou juste un étranger, toutes les possibilités sont à prendre.)

Il s’approcha sans afficher ses interrogations et attendit que ledit mendiant l’interpelle. La vitesse de course du quart-de-sang-mêlé était assez lente pour que l’individu ait le temps d’agir.
Et il ne se laissa pas désirer puisque, dès que les deux étaient à portée régulière, il usa de sa faible et fragile voix pour lui demander :


« Messire l’elfe, auriez-vous la gentillesse de vous écourter de quelque piécette ? j’ai terriblement faim et je crains fort de m’être perdu. »


L’analyse d’Amaryliel ne se fit pas attendre non-plus, à la voix, au peu qu’il montrait et à l’intonation il en tira quelque petite merveille d’observation.

(Messire elfe ? Donc, il est humain, un assez âgé même. La tournure de sa phrase est très soignée, appliquée, comme automatique. Je ne suis pas son premier « client » je peux me permettre d’user ce terme. Excusez-moi vieil homme, je médis de vous dans mon esprit.)

« Je vois, et avec tout mon respect vieil homme, que vous êtes bien loin de vos contrées et je m’en désole. Vous devez en être bien esseulé. Mais à votre regret, je ne puis vous donner ce que vous attendez. De l’or, j’en ai mais en vertu de votre verbe je me dois ne rien vous donner. Votre langue est habile et polie, vous devriez être capable et votre âge avancé devrait savoir vous procurer ce que vous désirez par le labeur. Même le plus faible, nuls Hinions n’est sauvage. L’argent n’est que corruption et je ne peux vous remettre ce fardeau, comprenez-le et soyez heureux de votre pureté. Par contre, nourritures je peux vous fournir ; car si je ne donne souillure, je peux vous aider à sustenter votre corps. »


Le vieillard étonné de ses paroles tenta de se courber mais Amaryliel l’empêcha cette gymnastique hypothétiquement trop dangereuse et foncièrement exagérée à son goût.

« Votre réponse n’est que trop douce à mes oreilles, la voix d’un elfe est toujours merveilleuse à entendre. Et j’accepte volontiers votre aide. »

Le vieillard se leva et pointa du doigt une sorte de pommier elfique, s’appuya difficilement sur son bout de bois qui lui servait de canne et lui déclara à Amaryliel.

« Vous voyez cet étrange arbre à fruit là-bas ? J’aimerais bien quelqu’une de ses pommes mais je ne suis pas capable de les ramasser, pouvez-vous … »

Il sourit au vieillard et hocha la tête, puis se mit en quête du pommier elfique, une longue et harassante tâche attendait le jeune elfe, si ce n’était qu’en trois ou quatre minutes il revint les bras chargés de pommes rouge-mauve, particularité de cette espèce de pommier.
Surprise pour notre ami, le vieil homme n’était plus là. Seul, un morceau de tissu de ses haillons noirâtres subsistait. Il posa les pommes sur un rocher presque plat et ramassa le bout de tissu.


(Etrange, le vieil homme ne me fait pas une boutade, il était bien incapable de se déplacer ! Par tout les astres ! Imnë hastan*4 ! Comment un tel homme aurait pu venir jusqu’ici s‘il était incapable de se déplacer….)

Par impulsion, il lâcha le morceau de tissu et sentit sa main se noircir et devenir un peu plus tiède, un vent anormal s’abattit sur Amaryliel ; un vent à la fois sombre et douloureux, un vent qui murmurait à l’oreille de l’elfe de façon sinistre.

« Nul n’échappe à Phaïtos, nul n’échappe à celui qui n’oublie personne. »


Il tomba doucement par terre avant de reprendre ses esprits quelques minutes plus tard. Sa main gauche émettait toujours ses ombres, ses fluides obscurs dégénéraient suite à cet appel ; ou plutôt s’éveillaient. Mais pas de manière assez forte pour contrôler le maître de ses fluides.


(Assez, je n’ai besoin de vous, obscurité impie. Alaië Mern, heca*5 !
Quelqu’un approche … ciel, non, non … )


La silhouette au loin ne lui inspirait guère confiance, tant que son visage se tordit doucement, quoi que de manière peu visible de loin, il savait son expression se changer peu à peu. Plus la silhouette se rapprochait plus son visage agonisait passivement.






*1 : Regarde ! Surveille ton arme !
*2 : Mort, c’est cela !
*3 : Le mariage
*4 : Je me gâte.
*5 :Je ne veux pas, tiens toi à l’écart !

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Dernière édition par Amaryliel le Mar 22 Sep 2009 14:40, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Eclosion.
MessagePosté: Ven 3 Juil 2009 14:44 
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« Tar-Malina* ! »

La menaçante silhouette approchait de plus en plus vite du pauvre elfe oppressé par le pouvoir des ténèbres. Elle était informe, on n’eût pu deviner dans cette ombre l’allure d’aucune créature connue. Un gnoll ? Un spectre ? Amaryliel ferma les yeux, en proie à un grand malaise. Les pas se rapprochaient, celui qui arrivait en courant fut bientôt auprès de lui. Il rouvrit les yeux.

« Tar-Malina, que fais-tu donc pas terre ? »


Le visage qu’il voyait au-dessus de lui était celui d’une pâle jeune fille, dont les mèches sombres étaient si longues qu’elles atteignaient presque le sol. La large cape qui la recouvrait avait été cause de l’illusion de menace difforme. Le jeune elfe parvint à sourire légèrement puis désigna sa main gauche douloureuse, comme siège d’une puissante et étrange gêne. Elle était à présent noire des deux côtés, la paume n’était plus seule atteinte. La demoiselle suivit son regard, avisa le morceau de tissu sur lequel la main de son ami était malheureusement tombée. Elle souleva précautionneusement la main amorphe, frissonna, et la reposa sur le sol frais. A l’aide de branchages, elle se saisit de la fraction d’habit qui restait du vieillard éclipsé, et la jeta au loin, parmi les hautes herbes qui bordaient le chemin à cet endroit.

« Je ne sais pas ce que c’était que cette chose-là, Nando*, mais ta main est toute noire. Mm… attends-là. »

L’ordre était à peu près inutile puisque l’elfe Gris était toujours allongé à terre. Elle s’en alla et revint quelques instants après, les deux mains jointes en forme de bol. Elle versa l’eau fraîche qu’elles contenaient sans peine grâces aux palmes sur sa main et sur sa poitrine. Assise à côté de lui, elle lui passa la main sur le front.

« Eh bien ? Cela va mieux ? Je t’ai rarement vu dans cette position, tu es plus souvent debout. L’entraînement s’est bien passé ? Non, tu l’as encore écourté, Olorëa*. Oh ! Regarde ! Ta main redevient normale. Lève-toi. »

Elle le prit par le bras sans trop de ménagement pour l’aider à se relever. Voyant qu’il ne bougeait pas, elle sourit et le lâcha.

« Fais attention, bientôt tu seras plus fier que moi. »

Dès qu’il fut libre de ses mouvements, le jeune homme se releva et entreprit d’épousseter son habit. S’il semblait calme, serein, il n’en était pas moins inquiet. La jeune Rose le sentit, mais ne s’en soucia pas outre mesure. Elle savait bien qu’il se passait quelque chose à l’intérieur d’Amaryliel, mais tant qu’il n’en voudrait rien dire, il lui faudrait une occasion pour le découvrir. Elle regardait autour d’eux lorsque son regard encontra le tas de pommes, tombées éparses sur la terre. Elle se figea. Anticipant son mouvement, la voix neutre et impérieuse de l’elfe retentit, arrêtant l’élan de Rose :

« N’y touche pas. Ces pommes-là ne sont pas pour toi. »

Elle le regarda, désespérée. Les yeux qu’elles virent étaient limpides, chacun dans sa couleur, l’un mauve, l’autre gris. Ils étaient plus foncés, aujourd’hui. Pas un mouvement ne trahissaient une quelconque émotion.

« Mais… »

« Ce ne sont même pas des pommes. Viens, partons. Et partons vite. Je reviendrai ici demain brûler le tissu que tu as jeté au loin. »
« Ah ? Je viendrai avec toi. »

« Non. »

« Je viendrai avec toi. »

« Non, te dis-je. »

« Alors empêche-m’en. »

Ils se turent. Ils marchèrent rapidement, l’une suivant l’autre, jusqu’au village. Rose croquait à pleines dents une belle pomme à l’étrange couleur ; elle ne rompit le silence qu’une seule fois.

« Ce sont de vraies pommes, tu sais. »

L’air redevint très vite normal. La chaleur sécha la veste humide d’Amaryliel, qui baissait régulièrement les yeux vers sa main gauche, sur laquelle rien ne trahissait plus les récents événements. Ils prirent sans se concerter un chemin détourné qui les fit longer le port de Luinwë. Rose y sembla revivre, cela se voyait à son visage et à son allure ; et Amaryliel parla pour la première fois depuis qu’ils avaient quitté la plaine. Lui aussi semblait apaisé.

« J’ai rencontré un mendiant tout à l’heure. »

« C’est curieux, on n’en voit jamais par ici. »


Il laissa passer un silence.


« Tu ne l’as pas vu ? »

« Si, et il était bien étrange. Il m’a demandé de lui donner de l’argent parce qu’il avait faim. Je lui ai répondu que ce n’était pas logique, ce qu’il demandait, s’il avait faim c’est de la nourriture qu’il fallait vouloir. Qu’avec de l’argent, il n’aurait jamais que de l’argent, et que vieux comme il était il ne pourrait même pas aller à la ville pour acheter de quoi se nourrir avec l’argent que je lui aurais donné. Que, de toute façon, je n’avais pas d’argent, que je n’en avais pas besoin. Qu’un vieil homme comme lui avait peut-être de la famille quelque part, et qu’alors ce n’était toujours pas de la monnaie qu’il fallait quémander, mais une place dans une charrette pour faire le voyage. Mais à ma raison il n’a rien répondu, il m’a seulement demandé si je connaissais un … »

« Un quoi ? Rose, un quoi ? »

« Je ne sais pas. Il s’est arrêté là. Il n’a pas terminé son propos. Il a soufflé et m’a regardé méchamment. »


Amaryliel baissa les yeux, pensif. Ils arrivaient en vue de la tour du club IluQuendi, sa destination.


« Malina. »

« Oui ? »


« C’est toi, celui qu’attendait le vieillard. J’ai reconnu l’habit. »

« Ah ? »

Ils se séparèrent. Juste avant de tourner le coin de la rue, Amaryliel se retourna et héla son amie, qui revint vers lui en courant.

« Perest’ho hala*. Pardonne-moi de te signaler ceci avant de partir, mais n’oublie pas de prévenir tes ontari : tout est prêt chez nous. »

« Tout est prêt chez v… oh. Déjà ? Les ans sont courts. Que trouveras-tu cette fois-ci, Fairë
*, pour t’enfuir et ne pas être là ? Cette année, si tu te dérobes, je te préviens que je le fais aussi. Et tes machinations pour que les autres me trouvent ne réussiront pas deux fois. Au fait… Cette année sera particulière, je crois. J’ai entendu quelques mots qui… enfin je ne sais pas. Mais prépare-toi, je crois que cette fête-là ne sera pas du tout comme les autres. Cherche ta cachette mais tiens-toi sur tes gardes.»


Il la regarda un instant, et il fallait le connaître aussi bien que Rose le connaissait pour voir une lueur de surprise au fond de ses yeux. Le jeune elfe chercha discrètement quelque chose dans la poche de sa veste et répondit :


« Je te remercie pour ton écoute et pour ce que tu m’as raconté. Tiens. Maintenant, j’ai à faire. Nous verrons cela le mo… »


Il leva les yeux vers elle, ayant enfin réussi à sortit une grosse pomme de sa poche, et s’arrêta. Rose n’était déjà plus là. Tout juste la vit-il, avec un élan de plusieurs dizaines de mètres, plonger dans les flots, entre les gras navires du port de commerce, dépliant ses mains palmées, et disparaître parmi les vagues.

Le jeune elfe, quant à lui, gagna les bâtiments d’IluQuendi.





* Malina : jaune. Tar- : suffixe signifiant la royauté.
* Nando : Elfe vert.
* Olorëa : Rêveur.
* Peresta ho hala : littéralement : « moitié de petit poisson ».
* Fairë : Fantôme.

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 Sujet du message: Petit Cinq
MessagePosté: Mer 7 Oct 2009 16:34 
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Lorsque Rose rouvrit les yeux, il faisait grand jour. Elle était allongée dans l'herbe, la tête posée sur une racine couverte d’épaisse et confortable mousse. Son bras gauche baignait jusqu'au coude dans le petit ruisseau comme si elle eût été toute entière née de cette eau pure et vive qui filait à travers les arbres, roulant les pierres à sa guise et se jouant de la terre qui, depuis des temps immémoriaux, tentaient d'en arrêter le flot sans y jamais parvenir. Parmi cette immense étendue de glaise vivante et de végétal, ce mince et long représentant minéral continuait à couler en dépit de l'oppression de son entourage, vainquant l'inerte et le progressif par son incessante vitalité.

À quelques pas de l'éveillée, posé sur l'herbe fraîche encore de rosée et plus haute en cet endroit peu fréquenté que sur les grands chemins qui sillonnent la plaine et que préfèrent les voyageurs comme les malfrats, était une chose... particulièrement imprévue. Cela siégeait là, tranquillement, attendant son réveil pour se restituer à elle, un objet perdu qui aurait dû se trouver bien loin de là. Il fallut à la jeune fille un moment assez long pour se souvenir de tout, de toutes les circonstances liées à cet emblème inerte et énigmatique ; mais la réflexion logique ni l'imagination des hypothèses les plus fantastiques ne purent lui donner la moindre piste d'explication. Le coffre donné par Julie était bien là, dans la forêt, posé sur l'herbe, encore enlacé par la ceinture mauve qui avait servi à le porter. Identique à lui-même, pas même une trace de rouille. Commençant, influencée par les événements des deux derniers jours, à renoncer à trouver une logique à tout, Rose prit le coffre et tenta de l'ouvrir.


(Le métal qui l'encercle n'a même pas changé de couleur... pourtant tout cela est rouillé, je ne pourrai pas l'ouvrir ainsi. Il faut des outils. Pas de levier, pas de serrure apparente... parfaitement hermétique. Quelle étrange chose tu es, coffre si puissant que tu es supposé faire exploser une île par un seul contact...)


« ... et qui se déplace tout seul en un délai impossible et pour des raisons franchement obscures. »

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Dernière édition par Rose le Jeu 5 Aoû 2010 12:37, édité 6 fois.

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 Sujet du message: Re: La Grande Plaine au Nord
MessagePosté: Mer 7 Oct 2009 21:45 
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Quête 20 : Dirigé de Rose




A ton réveil dans la clairière, la rosée est fraîchement tombée et tu peux voir la lumière du soleil se diffracter à travers les gouttes d’eau pour former de splendide micro arc en ciel. L’eau, ton élément, était capable de beaucoup de prodige tous plus beau les uns que les autres. Alors que tu émerge et vaque à tes premières pensées du matin, tu découvres qu’à quelques mètres de ton coffre se tient un être. Etrange apparition que celle-ci, surtout qu’elle se tient accroupi et t’observe, caché par un capuchon d’où sort une brume étrange. Une apparition divine ? Sans doute pas, il bouge et semble animé d’une véritable humanité. Après t’avoir dévisagé, il dit avec douceur et compassion :

« Bonjour belle enfant, bien éveillée ? Je suis envoyé par Sualef… Je dois te remettre ce message… De plus, je suis censé te prendre sous mon aile pour t’enseigner certaine chose… Lis d’abord, tu répondras à ma proposition ensuite. »

Il te tend la missive que tu décachète sans problème. Evidemment, c’est l’écriture soigné de l’elfe bleu que tu découvre sur le parchemin, il y est dit :

« Qui commence le jeu se doit de l’achever.
Que le but soit atteint ou que la vie quittée,
Celui qui part un jour est redevable même
Au-delà des mers et des terres lointaines
Il faudra revenir, puisque la fuite est vaine.»

Après ta lecture, l’inconnu est toujours là, avisant de ta réaction face à la lettre et face à sa proposition que tu dois accepter ou non. Mais qu’elle est elle donc ?

_________________
Quatrinette pour les intimes, n'hésitez pas à poser des questions, je suis là pour y répondre ;)
Merci à Itsvara
Et surtout, bon jeu à tous !


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 Sujet du message: Re: La Grande Plaine au Nord
MessagePosté: Ven 9 Oct 2009 17:14 
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Plus sereine qu'elle n'aurait probablement dû l’être, l'elfe s'étira doucement. Ce faisant, son regard se porta sur les hautes feuilles des arbres qui l'entouraient. Si elle ne s'étonnait plus vraiment de la beauté du ciel se confondant avec l'Océan après qu'eussent disparu les tout derniers rayons visibles de l'astre rouge, si l'aspect magistral, solennel et abyssal d'une tempête observée depuis le rocher que seuls les embruns des plus furieuses vagues du flot atteignent, elle n'avait pourtant pas l'habitude de contempler les beautés de la terre. Se secouant doucement, elle rit en voyant une multitude de petites gouttes de rosée tomber en grelots de sa robe et de ses cheveux ; durant la nuit elle avait été recouverte de cette curieuse pluie fine qui portait presque son nom. Ou était-ce elle-même qui avait été nommée en hommage à ces charmantes clochettes d'eau douce?
Les feuillages l'imitèrent et agitèrent, au gré d'un vent passager qui retomberait bientôt, leurs membres engourdis. Les rayons se mirent alors à jouer parmi les branches, projetant sur les troncs mille traits passagers et éphémères. Il était curieux d'observer que l'union des quatre éléments, si l'on admettait que la feuille n'était autre que le fruit de la terre, offraient ce spectacle empreint d'harmonie et de douceur. Une telle vision, et décrite en de tels termes, était faite pour émerveiller une jeune fille soucieuse de paraître naturelle et charmante ; mais Rose regarda tout cela avec davantage de curiosité que de légèreté théâtrale, et trouva une certaine logique dans ces mouvements de projection à l'air incohérents, et qui en vérité eussent paru au poète artificiel bien plus admirables s'ils l'eussent été. Le léger souffle conférait aux branches un balancement assez régulier, et après quelques minutes l'elfe fut capable de prévoir quelle feuille serait particulièrement illuminée à quel moment précis. Cet exercice était très prenant, mais lassant de monotonie pour qui n'était pas la fausse et délicate jeune fille dont nous parlions tantôt qui n'y aurait, quant à elle, donné aucun intérêt sincère.

Se retournant vers la forêt, Rose se figea.


(Il y a quelque chose dans ce buisson... tous les arbres à la ronde sont illuminés de soleil, et le cœur de celui-là est opaque... Je ne crois pas qu'un animal de cette taille puisse me faire grand mal, mais voyons tout de même).


Elle s'approcha de quelques pas du fourré.


"Euh... minou?"

Un instant passa en silence. Lors qu'elle allait répéter son appel, Rose vit émerger du buisson une tête ; elle hurla et recula vivement. Cette tête-là, sûrement, n'était pas celle d'un animal, mais probablement d'une créature douée de pensée et de parole. À la faveur du jour qui se levait, elle devint toute entière visible. Elle était toute petite et très ronde, recouverte de la tête jusques aux pieds d'une épaisse cape sombre. Du visage, dont on n'apercevait rien, s'échappait une curieuse brume blanche. Restée interdite devant cette apparition, Rose était incapable de dire un mot ; l'indistincte silhouette se chargea de ce que l'on ne pouvait vraiment appeler des présentations.

"Bonjour belle enfant, bien éveillée? Je suis envoyé par Sualef... Je dois te remettre ce message... De plus, je suis censé te prendre sous mon aile pour t'enseigner certaines choses... Lis d'abord, tu répondras à ma proposition ensuite."

Ce disant, il lui tendit un morceau de parchemin plié en quatre. La voix était celle d'un être à l'esprit développé, aussi la crainte de se trouver en face d'une créature agressive se dissipa-t-elle. Une voix basse et suave, chantante d'un accent qui sonnait particulièrement faux. Rose le "dévisagea" ; la fumée qui se dégageait du cercle de ténèbres qui dissimulait une mystérieuse identité n'inspirait aucune confiance. La silhouette se déploya tout d'un coup, gagnant plus d'un mètre, elle comprit qu'il l'avait observée embusqué dans les buissons, depuis...

"Combien de temps?"

L'inconnu ne répondit pas ; l'elfe prit le parchemin, le déplia sans quitter le messager des yeux. Puis, elle lut.


Rose releva la tête vers l'homme.


"Le respectable Sualef m'a parlé d'une voix rauque et peu habituée. Je ne peux croire que, ne parlant jamais, il écrive assez souvent pour que ses lignes soient aussi régulières. De plus je ne vois pas de quoi parle ce message, et je ne lis nulle part qu'il me soit adressée. Vous avez dû faire erreur... monsieur."

Elle lui tendit le parchemin replié.


(Non mais pour qui m'a-t-il prise? Vous avez de la chance, monsieur l'inconnu, que Malina ne soit pas là. Il aurait déjà dégainé et vous tiendrait en garde. Quel étrange langage, "belle enfant"...)

"Tu n'es pas d'ici, monsieur. Personne à Luinwë ne peut concevoir ni l'envie ni l'espoir d'avoir à m'apprendre quoi que ce soit. Je n'ai besoin de personne. Passe ton chemin ou dis ce que tu cherches vraiment."

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Dernière édition par Rose le Sam 21 Nov 2009 23:24, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: La Grande Plaine au Nord
MessagePosté: Sam 10 Oct 2009 01:41 
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L’être est déçu de voir que sa petite missive n’est pas prise comme un cadeau et qu’elle lui revient en pleine tête avec en prime, une remarque désobligeante. Il se plie face à tes assauts verbaux mais après que la tempête soit passée, il réplique :

«Comme je te l’ai déjà dis, ma raison est de t’enseigner mon savoir ou de te faire découvrir le vrai monde. Je ne suis pas de Luïnwe et c’est pour ça que je tiens à relever le défi de ton apprentissage. Qu’en dis tu ?»

Dans la forêt, tu entends tous les bruits de la nature qui s’éveillent avec douceur. Une parfaite journée sans doute gâchée par cet inconnu étrange.

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 Sujet du message: Re: La Grande Plaine au Nord
MessagePosté: Sam 10 Oct 2009 09:25 
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Elle le fixa à nouveau. Il semblait triste, à présent. Cet homme capable d'une sincère affliction parce qu'une enfant peu aimée ne tombait pas immédiatement dans ses filets (et n'était, d'ailleurs, pas disposée à y tomber) avait-il vraiment la puissance qu'il prétendait avoir? L'elfe eût pu, peut-être, deviner son origine, juger de sa magie et surtout, ce qui était le plus important, de son élément. Malheureusement, l'inconnu ne laissait point voir le moindre indice. Sa voix pouvait avoir le timbre de l'eau calme comme du feu qui dort paresseusement sous les braises, du vent chaud des saisons d'abondance... aussi bien que cette douce porosité de la terre qui, lorsqu'elle se veut croire berceau de tous les êtres, étend sur le monde ses élans maternels. C'était cela, qui l'avait surprise chez l'étranger, Rose s'en rendit compte : il lui parlait comme l'on parle, dans les jours de fatigue, aux très jeunes enfants que l'on voudrait alors considérer comme de petits animaux domestiques et non plus comme des personnes. Il lui parlait comme un homme de préjugés s'adresse à un enfant inconnu, passant outre le fait que son ton complaisamment condescendant était inutile et insultant. La réelle peine qui transparaissait à présent dans la voix de cet adulte déçu par le manque d'adéquation de l'enfant avec l'idée qu'il aurait voulu s'en faire, était presque... déroutante. Rose, avant de reprendre, choisit soigneusement la manière dont elle s'adresserait à l'elfe... si tant est que ce fût un elfe. Le "monsieur" viendrait compenser le tutoiement.

"Monsieur... Cette lettre que tu me donnes, je ne puis croire qu'elle soit écrite par Sualef lui-même. Tu sais mieux que moi d'où elle vient, alors tu vois combien je ne peux pas te croire... J'aspire à augmenter mes capacités en magie, vous avez raison. Mais même si un maître ne pourrait m'être que bénéfique, je voudrais... apprendre toute seule... Si vous êtes venu pour trouver un élève, passez votre chemin. Il n'y a qu'une personne qui mérite d'avoir un maître puissant, mais cette personne n'a, elle non plus, besoin de... personne pour devenir plus fort. D'ailleurs je suis sûre qu'il... qu'elle... cette personne, je suis sûre qu'il aurait réagi tout autrement à ta voix mielleuse, monsieur. Prends garde à qui tu te présentes ainsi en salvateur, tu pourrais tomber plus mal que moi. Quant aux autres, ils ne valent rien, tu perdrais votre temps. Vous perdrais... oh, bref. Allez à Cuilnen, peut-être aurez-vous plus de chance."

La confusion dans laquelle la mettait cette incertitude d'expression et la répétitino à outrance du mot personne dans tous ses sens lui donnait le vertige. Comme l'ombre noire restait muette, elle se décida à ajouter :

"Mais si vous êtes venu pour autre chose, je peux peut-être vous aider, je connais tous les lieux aux alentours, et tous les gens, quoiqu'il n'y en aient pas beaucoup que je vous recommande."

Le même silence plana. Rose tendit une nouvelle fois la lettre vers le messager qui ne semblait pas disposé à la reprendre. Il restait figé là, debout dans sa haute taille, les mains dissimulées également par la cape. Si au moins elle eût pu voir ses mains... à la réflexion, elle ne risquait rien à essayer.

"Je peux voir tes mains, monsieur?"

Soudain, parmi le perpétuel bruissement de la forêt, Rose perçut un son différent. Une sorte de cri suraigu, un piaillement d'oiseau furieux bientôt suivi par un hennissement de cheval. Cela se tut et ne recommença pas. L'on entendait l'herbe bruire sous la rosée qui s'évaporait dans les chaleureux rayons de l'astre clair, les arbres craquer d'aise dans cette parfaite harmonie de tous les éléments qui leur étaient vitaux, mille petits animaux à pattes, à bec ou à pelage se poursuivre et s'éviter dans une course folle et incessante. Rose tourna la tête vers le coffre qui reposait toujours là, en Miracle qui se laisse admirer par la Perplexité. Rose allait justement demander si c'était lui qui avait apporté le coffre de Julie ainsi que sa propre ceinture, mais une autre idée vint entraver la première.

"Monsieur... il est venu hier matin, juste après la lune pleine, un mendiant qui... qui en voulait à jeune homme et qui lui a fait du mal. Êtes-vous... son parent ou son ami?"

(Malina... tes secrets sont à toi. Mais si cet homme-là te cherche, il faut que je te trouve avant lui. Voyons, quel jour est-on... je ne sais plus. A cette heure tu ne peux pas être chez toi. Tu t'entraînes, peut-être, mais cette fois tu ne mettras pas fin à ton combat. Garde ton épée en main, je crains que tu n'en aies besoin. Prends garde à toi, Olorëa !)

Elle avait crié cela de toutes ses pensées, et un éclair passa dans ses yeux bleu sombre. Elle regardait à présent l'inconnu sans être déstabilisée par l'ombre du visage et la brume qui en sortait, n'attendant que sa réponse pour choisir la réaction nécessaire.

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Dernière édition par Rose le Lun 21 Déc 2009 16:19, édité 6 fois.

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 Sujet du message: Re: La Grande Plaine au Nord
MessagePosté: Sam 10 Oct 2009 22:05 
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L’homme ressent ton manque de confiance en toi. Il ne semble pourtant pas se décourager face à ton énième refus. Son entêtement est sans borne, il n’a aucune envie de te laisser refuser aussi facilement.

«Je ne puis répondre à toute vos questions, Demoiselle. La seule réponse véritable est que je viens d’un ami qui vous veut du bien. Si vous ne désirez pas mon enseignement, laissez-moi au moins vous indiquer un endroit où vous pourriez découvrir la vrai puissance de votre pouvoir.»

Te laissant réfléchir, il commence à marcher à travers les arbres embrumés de sommeil. Après quelques mètres, il se retourne et t’observe, attendant que tu le suives pour continuer à déambuler à travers la nature.

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 Sujet du message: Re: La Grande Plaine au Nord
MessagePosté: Dim 11 Oct 2009 21:54 
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L’étranger eut cette fois une réaction tout à fait surprenante : il semblait entre l’impatience et la lassitude ; il donnait à Rose l’impression qu’elle devait obligatoirement accepter son offre si peu claire, et que son refus – qui était davantage un besoin de réponses et de précisions, qu’un refus affirmé – était un enfantillage, ou un manque de bonne volonté. Il avait eu, l’espace d’un instant, le ton du maître résigné par la puérile rébellion de son élève, et attendant simplement que le disciple redevienne bientôt sage. Puis, lorsqu’il parla, il avait changé de style ; de celui de gracieux ménestrel aux ambitions charmeuses qui avait provoqué un premier rejet de la part de la jeune elfe, le ton se fit plus neutre et plus froid. Aussi, Rose fut-elle moins méfiante, bien que plus intriguée par tout cela. Ce n’était pas la première fois que l’homme disait ne rien savoir ; il était donc probable que, quoiqu’il sache, il ne dirait rien de plus. Son offre était surprenante, un maître qui renonce si vite à faire son disciple l’enfant qu’il voudrait éduquer, et surtout qui lui propose autre chose de si peu explicite… « un autre endroit », voilà tout ce que Rose savait. De plus, ses mots laissaient entendre que la jeune elfe avait des pouvoirs particuliers à révéler, et elle ne voyait pas de sens dans ces discours.

(Quel risque y a-t-il à suivre cette ombre… S’il me mène au-delà des endroits que je connais, où s’il tente de me conduire jusque dans des lieux que je sais dangereux, il sera toujours temps de refuser. Mais aussi… quel intérêt à le suivre ? C’est curieux tout de même, tout cela, je voudrais bien savoir ce qu’il me veut vraiment… Ses longs silences ne me plaisent pas, comme si cette créature fumante ne voulait me convaincre que par intermittence ; et puis lorsqu’il ne parle pas, plus rien ne montre que la vie l’anime et il fait… presque peur.)

À cet instant, l'enfant reçut un choc. Sa vue défaillit, une sensation de grande gêne et d’insupportable angoisse la submergea. Comme si… comme si tous les yeux de la forêt se tournaient vers elle, animés d’une haine irrépressible. Il n’y eut aucune image, aucune voix, seulement de fugitives impressions qui lui expliquèrent beaucoup de choses.

(Nando… Il est très déçu, mais il a choisi de… ‘faire confiance’. En qui, en quoi ? Il va suivre, il n’est pas sûr, il ne sait pas ce qui va arriver, il…pense à moi ?)

La forêt reparut soudain devant ses yeux avec son soleil joueur, ses éclats de rosée et cet inconnu, immobile et inanimé devant elle. Le bruit des oiseaux et les mille craquements des bois reprirent à ses oreilles, et elle ne sentit plus trace de ce qui venait de se passer en elle. Alors, la silhouette leva la tête vers elle comme si elle eût également senti son fugace saisissement. Après l’avoir considérée un instant sans se départir de son profond silence, il se mit à marcher lentement, très lentement. Il tournait en rond, feignant dans son attitude un détachement oisif et songeur que détrompait bien assez de fréquentes et presque imperceptibles accélérations. Rose se rapprocha du coffre dès qu’il lui eut tourné le dos et le souleva dans ses bras ; du reste il ne s’approcha ni de cela ni d’elle, et resta à une constante distance. Sa démarche était souple et aérienne, il flottait sur le sol davantage qu’il n’y marchait. Peu à peu, il commença à se diriger plus fréquemment vers l’est, l’impatience gagnait de l’empire sur ses mouvements qui se faisaient plus vifs.

(Si l’olorë fait confiance et suit, alors moi aussi. Ce monsieur qui demande que je le suive n’est pas seul, il faut faire un choix aussi pour lui. Tu lui fais confiance, et moi je te fais confiance à toi. Et puis… advienne que pourra. Ce genre de chose n’était jamais arrivé mais tu es tout près, Malina, tout près d’ici. Je crains ce qu’augure ce message que tu n’as probablement pas pensé me transmettre mais il ne faut pas… Il devra m’expliquer d’où venait cette douceur et cette tendresse qui étaient mêlées à son insupportable doute.)

Malgré ces décisions très légèrement prises mais avec beaucoup de conviction, il semblait à Rose qu’obéir à cet homme inconnu qui ne voulait pas même dire son nom ni montrer son visage n’était pas… satisfaisant.

« Montre-moi ta main, monsieur, et je te suivrai. Si te refuses, je resterai là, c’est un échange. Tu sais, quelque soit ton apparence, tu ne me feras pas peur, il ne faut pas craindre ce genre de réaction de ma part. Tu peux te montrer, et d’ailleurs tu le dois si tu veux vraiment que je te suive. Et, si je vois que tu m’emmènes dans des endroits que je sais suspects, je rentrerai chez moi. D’accord ? »

Ce disant, elle tendit sa main vers l’ombre qui, à ces mots, se retourna vivement vers elle. L'homme n’était pas forcé de la toucher, mais c’était à la fois pour l’encourager à découvrir sa main, un instant lui suffirait ; et pour montrer qu’elle était sincèrement prête à le suivre. Elle songeait à un certain jeune garçon qui, pour des raisons incompréhensibles, avait voulu lui parler, peut-être inconsciemment.

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Dernière édition par Rose le Sam 21 Nov 2009 23:52, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: La Grande Plaine au Nord
MessagePosté: Lun 12 Oct 2009 22:07 
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L’inconnu hésite à ta question, comme irrité d’une telle demande. Pour lui, ce qui te paraissait normal, était étrange. Cependant, alors qu’il soupire fortement, il relève un pan de sa toge pour te tendre une main d’homme, usé par le travail manuel et sur lequel quelques poils courent. Il te tend cette main désormais, il avait fait un effort, c’était maintenant à toi d’en faire un et de prendre cette main , si ardemment demandée, dans la tienne. Compatissant, il ajoute :

« Allons, désormais que vos désirs sont satisfaits ! »

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