L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Le rat lubrique
MessagePosté: Sam 30 Jan 2016 16:40 
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Le rat lubrique


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Le rat lubrique est un lupanar siégeant sur les docks de la ville pirate de Darhàm. Il est dirigé par Dame Meretricem, elle-même étant sous la protection d'Ed Tatch, l'un des pirates les plus influents et puissants de la ville portuaire. Des serveuses aux décolletés provocateurs et des hommes en tenues légères seront là pour vous accueillir et plus si affinité... Il n'est pas rare que les clients de cet établissement en sortent les bourses vides. Vous pourrez y trouver une ambiance généralement chaleureuse, quelques tables en bois, un comptoir derrière lequel se trouve Dame Meretricem et son large choix d'alcool. Il y a également un étage pourvu de quelques chambres exigus dotées d'un lit pour seul mobilier.

Bien que l'atmosphère soit généralement à la fête, elle se trouve régulièrement ponctuée par quelques bagarres sanglantes. Les clients sont des rustres, des pirates sans foi ni loi, pas sans peur. Ils savent qu'en allant trop loin, ils s'exposent au courroux de Meretricem, voir d'Ed Tatch dont le résultat était souvent expéditif. En soi cela reste donc plutôt calme, mais gare à l'impudent qui sans le vouloir provoquera l'un des habitués !

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Depuis peu, c'est Meredith, ancienne prostituée d'une trentaine d'années, qui gère l'établissement, profitant d'une promotion anticipée après que Dame Meretricem ait été sauvagement tuée par un prostitué nommé Mendax.

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Chibi-Gm, à votre service !


La règle à lire pour bien débuter : c'est ICI !
Pour toutes questions: C'est ici !
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 Sujet du message: Re: Le rat lubrique
MessagePosté: Sam 30 Jan 2016 20:02 
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La vie en tant que prostitué dans un bordel n’est guère enviable.

Il faut pour survivre à cette étape ô combien marquante et douloureuse être habité d’une envie inébranlable de vivre, d’une détermination sans faille. Beaucoup sont ceux qui finissent par se résigner ou pire… Certains perdent jusqu’à la raison, l’envie de vivre se morcelle et se brise. Ils ne sont plus alors que des foutues loques pour qui la mort devient la seule solution envisageable. Combien en ai-je vu qui las de la vie se cisaillent les veines des poignets ou s’étranglent avec une ceinture ? Trop pour que j’en fasse le compte, heureusement je ne suis pas comme ça ! Je sais ce que je suis, je l’entends assez souvent de la bouche des pirates qui infestent le lupanar et Darhàm. Mais la conscience de ma triste vie ne m’empêche pas de trouver du réconfort là où il est possible de le dénicher.

Je reste un esclave, mon collier soutenant cette fiole d’huile me le rappelle chaque jour, chaque instant. Pourtant, je ne peux pas me résigner, je cherche à voir le bon côté des choses. Il y a d’ailleurs quelques clients bénéficiant de mes faveurs, ils sont musclés, s’entretiennent, sont bons au plumard et ils me portent une certaine attention. J’attends toujours leurs venues avec impatience, ils ne sont pas comme ces rustres vulgaires et nauséabonds qui à peine rentrés d’une croisade en mer, s’empressent de venir vider leurs bourses dans des établissements comme le mien.

Non, c’eût été trop demander d’avoir des clients propres sur eux. La plupart du temps je dois me contenter de gros porcs adipeux et ruisselant de sueur. Ils sont rudes, vont et viennent sans aucune délicatesse, sans se préoccuper de mon plaisir. Ils crachent en quelques minutes pour parfaire le tableau, de bien piètres amants… Parfois nous ne passons pas même les préliminaires, ils restent là étendus sur le lit, essoufflés comme s’ils avaient parcouru des milles et des lieux. De temps en temps ils me demandent même comment c’était, je suis toujours obligé de flatter leur orgueil par peur qu’ils ne le prennent mal.

Quand j’en viens à penser aux performances je ne parviens pas à refouler un souvenir douloureux. Les garzoks sont très rarement présents dans le bordel mais quand ils sont là, j’en tremble d’avance. L’expérience n’est jamais agréable et le pourboire se révèle toujours minable. Un garzok en particulier m’a marqué, j’étais encore nouveau et des camarades avaient eu la bonne idée de me proposer. Le lendemain j’avais l’impression qu’un taureau en rut m’était passé dessus, j’avais du mal à m’asseoir et ne marchais pas droit.

Cependant, je ne vais pas m’apitoyer sur mon sort, ma vie n’est pas parfaite mais l’aube d’un nouveau jour peut receler bien des surprises. Qu’elles soient bonnes ou mauvaises. Bon, bien que je redoute ce moment il va falloir que je me lève et que j’affronte le regard de Meretricem… Cette femme gère le lupanar pour Héraclès, ce pirate entouré d’une aura sanglante. Mais le problème réside en son coup de foudre pour ma pauvre personne.

Cette femme est repoussante, laide à faire peur, avec son physique digne d’un charretier. Son visage est encadré par une tignasse rousse indisciplinée qui tombe en cascade sur ses épaules massives. Elle a des traits porcins, un nez en forme de groin et sa fine moustache surplombe des lèvres charnues et crevassées. Ses yeux sont enchâssés sous de broussailleux sourcils et semblent prêts à jaillir de leurs orbites tant ils sont exorbités.

Et puis merde, à quoi ça rime de me vouloir dans son lit comme ça, et sans payer, tout ça par amour comme elle dit. Comme si j’allais éprouver pour cette truie autre chose que du dégoût. Elle qui jamais ne m’accorde de faveurs, elle qui ne fait qu’exiger encore et toujours… J’envie ceux qui pour Meretricem ne sont que de simples employés.

Cette fois je me décide, je m’extirpe de mon lit rembourré par de la paille et jette un bref regard sur ma chambre. Enfin peut-on appeler ça une chambre… Le lit est la seule chose présente exception faite de la cruche d’eau et du vase réservé aux besoins naturels. Il faut d’ailleurs que je le change, le client d’hier devait avoir un rat crevé dans le bide, au vu de l’odeur qui s’en dégage à présent.

Je le prends avec une moue de dégoût et de ma main libre essaie de fermer mes narines. Heureusement les portes ne sont jamais fermées et je peux l’ouvrir sans lâcher mon nez. J’arrive dans le couloir et à pas pressés rejoins les sanitaires. Je me dépêche de vider le contenu de la jarre et la pose sur le côté avant de m’écarter vivement. J’ai toujours envie de vomir quand je dois faire ça…

Mon ventre crie famine mais j’hésite à y aller… La faim me tiraille mais sentir le regard de Meretricem me dévorer me donne juste envie de passer mon tour.

(Bon… Aller Mendax ! Affronte-la, mange en vitesse et barre toi, la queue entre les jambes.)

Je pars finalement en direction de l’escalier de bois qui établit le lien entre la pièce principale, la salle d’hôte comme aime à l’appeler Meretricem et le premier étage. J’ai toujours trouvé ridicule d’appeler cela ainsi, ce n’est jamais qu’une grande salle pourvue de quelques fauteuils et de tables assorti de chaises. Quelques lustres sont suspendus au plafond en plus des bougeoirs muraux fait à base de cornes de chèvre et un âtre brûle dans le fond de la pièce. Juste à côté du comptoir où siège généralement l’imposante Meretricem. La matrone des lieux se réserve le droit de gérer les ventes d’alcools et de gérer les bénéfices.

Quand j’y arrive, l’endroit est désert, il n’y a que Meretricem et quelques camarades. Je sais que je ne peux pas y couper et après avoir salué mes compagnons me dirige vers le comptoir. Le visage de Meretricem s'éclaire et elle commence à sourire, dévoilant des dents tendant plus vers le noir que le blanc.

(Terrifiant…)

J’inspire un grand coup et d’une voix que j’espère cordiale entame la conversation.

« Bien le bonjour Meretricem ! Pourrais-tu me servir à manger ? »


Elle me regarde droit dans les yeux et d’un ton qu’elle estime sans doute aguicheur répond :

« Oh Mendax… As-tu réfléchis à ma proposition ? »


J’évite son regard et rétorque maladroitement :

« Je… Heu… Comment dire… Je n’ai que si peu de temps Meretricem, je dois manger et aussitôt repartir, tu m’en vois vraiment désolé. »

Elle me jette un regard suspicieux et se penche, son vaste décolleté ne laisse que peu de mystère et je peux entrevoir l’horreur qui m’attend si j’accepte sa proposition. J’ai plus de chance de mourir étouffé par ses seins qu’autre chose… Elle semble agacée par mon nouveau refus et d’un ton cassant me demande d’allonger les yus. Je m’empresse de la payer et emporte avec moi la miche de pain et le fromage avant de retourner dans ma chambre.

Je sais qu’il va bientôt être l’heure pour moi d’apprendre à lire et à écrire avec Nescia. C’est ce qui va suivre la séance d’apprentissage qui me donne envie d’abandonner. Le sexe est quelque chose que j’aime, sentir sur moi les caresses de mes partenaires, le contact des corps se contractant sous l’effort, l’énergie du moment quand opère la jouissance. Tout cela me fait comble de plaisir, mais être obligé de le faire car je suis un esclave… Et avec des gens que je trouve pour la plupart repoussant… Non je ne peux pas me leurrer je hais ça, je hais cette vie et n’attends qu’une chose, une chance, une branche à laquelle me raccrocher afin de m’extraire de ce marécage. Lui qui jour après jour ronge l’âme, la combativité de ses innocentes victimes.

J’essaie de ne plus avoir ces pensées noires et me concentre sur l’instant, savourant chaque bouchée de ma maigre pitance.

Quelque instants plus tard j’entends toquer à ma porte, Nescia arrive donc…

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 Sujet du message: Re: Le rat lubrique
MessagePosté: Dim 31 Jan 2016 19:09 
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Tandis que Nescia toque à la porte je m’arme de courage et vais lui ouvrir. Mon visage devient un masque souriant, chaleureux.

« Bonjour Nescia. »

La vieille prostituée a encore essayé de se rendre désirable. Elle porte une jupe courte et une ample chemise déboutonnée, un peu trop… J’essaie de réprimer un rictus de dégoût et lui fait un baisemain. Nescia n’est pas très grande mais avec l’âge elle s’est empâtée, et sa perruque n’arrange pas l’image que j’ai d’elle. Elle pense à tort que cela paraît naturel mais ça la rend plus hideuse encore à mes yeux.

Elle me rend un sourire, exhibant une bouche édentée à l’exception de quelques rares survivantes, sans doute branlantes…

« Ravie de te revoir Mendax. La leçon du jour portera uniquement sur la lecture. Tu connais les rudiments de l’écriture mais je sens bien que tu maîtrises mal la lecture. »

J’acquiesce et comme d’habitude vais me poser sur le lit, Nescia vient à mes côtés. Elle pose un livre sur ses genoux et me demande de lire la première page à haute voix. L’exercice est toujours pénible… Je peine à prononcer certaines lettres ou mélange de lettres donnant naissance à des sonorités étranges. La première phrase m’apparaît déjà comme infranchissable, indéchiffrable…

Je commence à me concentrer, je braque mon regard sur cette phrase, cette multitude de lettres qui forment des mots puis des phrases et enfin des textes. J’ai vraiment envie d’y arriver mais c’est comme si j’étais trop bête pour le faire…
Finalement découragé je demande l’aide de Nescia et c’est avec elle, une fois de plus, que j’entreprends de lire.

Pendant une heure je m’exerce avec elle, j’arrive maintenant à lire la première phrase sans butter sur les mots mais il me faut du temps pour parvenir à ce résultat. Je sais ce que cela signifie… Devoir prolonger ce marché envers Nescia.

Elle me regarde tout d'un coup et d’un ton malicieux me dit :

« Mendax, si tu le souhaites je pourrais t’enseigner quelque chose de plus important que tout le reste. Quelque chose que la lumière a dénaturée, a profanée. Connais-tu les deux frères divins ? Thimoros et Phaïtos ? »

Je suis étonné qu’elle aborde ainsi un sujet aussi inutile et rétorque avec mépris :

« Et à quoi cela va me servir de connaitre les légendes des dieux ? Apprendre à lire va me permettre de ne pas me faire arnaquer, connaitre des histoires grotesques en revanche… »

A peine ai-je achevé ma phrase que ma gorge se serre, j’ai du mal à respirer. J’ai l’impression qu’une main invisible m’empoigne la gorge avec force mais mes mains ne touchent rien… Je palpe le vide avec l’énergie du désespoir tandis que la vieille Nescia me regarde toujours en souriant légèrement.

« Ai-je répondu à ta question Mendax ? La puissance que je t’offre n’est pas à prendre à la légère, et il te faut être dévoué envers ceux qui te permettent de l’utiliser. »

Je reste choqué, Nescia est capable d’user de la magie… d’une magie dangereuse, mortelle… Et protectrice. Qu’importe qu’elle soit faible physiquement si elle parvient à vous lancer son sort. J’entrevois les possibilités qui s’offriraient à moi si j’accepte de suivre ses enseignements…

« Je… Pourquoi me faire confiance Nescia ? »

« Je t’aime bien, tu es bien le seul qui me permet de me sentir femme. »

En parlant du loup je la vois qui referme le livre et me regarde, plein de désir. Elle le jette à terre et de sa main libre parcoure ma cuisse. Elle se penche et vient se lover contre moi qui lentement m’allonge dans le lit.

Heureusement elle ne peut pas voir la panique qui luit dans mes yeux, j’ai toujours peur de ne pas réussir à hisser le drapeau, de perdre mon seul argument pour qu’elle m’enseigne son savoir. Pourtant c’est si dur… Comment être excité par ce tas d’os, cet épouvantail…

Je ferme les yeux et entreprends de penser à une idée plus attrayante, je m’imagine étreindre une ravissante et belle jeune femme au torse enduit d’huile. Ce n’est pas la vieille Nescia qui est en train de me chevaucher, non, c’est une jolie blonde pulpeuse et…

(Oh mille putains j’y arrive pas)


Pour cause, je sens le contact de son corps sur le mien, un corps décharné et fragile. Je décide de prendre le taureau par les cornes et empoigne les hanches de la vieille chouette. Autant faire ça au plus vite. Un rythme s’instaure, elle commence à gémir. Je sens que ça vient. Heureusement ce genre de cliente est vite fatiguée et quelques minutes plus tard elle s’installe à côté de moi, posant l’une de ses mains sur mon torse.

Pendant ce qui me semble être une éternité elle repose sa tête sur mon épaule et reste là, respirant lentement. Puis soudainement vient briser le silence un ronflement retentissant.

(Charmant.)

Je sais maintenant que Nescia est quelqu’un d’important. Il va me falloir suivre ses enseignements avec d’autant plus d’ardeur s’ils me permettent de me défendre. Enfin tout cela va devoir attendre. Il faut que j’aille uriner avant de me faire dessus. Je m’extirpe avec douceur du lit et à pas prudent me dirige vers la porte que j’ouvre dans la foulée.

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 Sujet du message: Re: Le rat lubrique
MessagePosté: Lun 1 Fév 2016 18:23 
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Je referme la porte de ma chambre avec dextérité et m’empresse de rejoindre les commodités. Ma vessie est prête à exploser, ou à imploser. Je cours presque et ouvre sans prendre la peine de toquer.

Le spectacle qui s’offre à mes yeux est… Pour le moins surprenant. Je vois un homme, le pantalon sur les chevilles, une femme, gémissante et toute ébouriffée. Il la porte, ses jambes à elle sont enroulées autour de sa taille. Elle continue de gémir de plaisir et avec ses doigts aux ongles peints, laboure le dos de l’homme qui tout d’un coup imite le hurlement du loup de manière grotesque.

(Le faire aux toilettes, ça ne manque pas d’une certaine touche de fantaisie…)

Mais en attendant, mon envie d’uriner devient pressante et d’un raclement de gorge, signale ma présence. L’homme jette un bref regard dans ma direction, me fait un clin d’œil avant de se reconcentrer sur sa priorité. Il ne se démonte pas et continue de besogner cette prostituée qui ne semble pas gênée le moins du monde de ma venue inopinée.

Je crois d’ailleurs la reconnaître, un léger doute subsiste mais il me semble qu’il s’agit de Lust. Une collègue tout à fait sympathique, elle fait partie de celles s’étant résignées mais donne l’impression de se plaire ici.

(Bon moi en attendant il faut que j’agisse !)

Je regarde, dépité, les pots de chambres entreposés à côté des latrines et pisse dedans.

« Aahhh… »

Lust et son client ne semblent pas prêt à arrêter et c’est avec un fin sourire que je leur souhaite une agréable journée avant de fermer la porte et de retourner vers ma chambre. Mais dès que j’arrive à proximité, j’entends des ronflements caverneux, m’ôtant toute envie d’entrer. Je ne peux pourtant rester là, planté comme une statue.

N’ayant d’autres choix je décide d’aller dans la pièce principale pour y boire un verre. Peut-être que la vieille sera réveillée d’ici là, m’offrant l’opportunité de lui demander plus de leçon. Quant au paiement, je peux tout à fait prétexter que je ne peux pas déjà la satisfaire. Qu’il me faut plus de temps. Elle a beau avoir connu bien des hommes dans sa vie, personne n’est pareil.

Je descends les escaliers et pars rejoindre les tabourets disposés devant le comptoir.

Alors que je m’apprête à parler une voix rauque m’apostrophe :

« Eh homme-pute ! Viens un peu ici j’ai b’soin que tu m’lustres le mat »

Je préfère l’ignorer, ce genre de provocation ne m’atteint plus depuis longtemps. Et si c’est pour me retrouver avec des dents en moins… Autant le laisser se fatiguer à m’insulter et siroter mon verre tranquillement en attendant le réveil de Nescia.

Le pirate ne semble pas apprécier mon silence et tape du poing sur sa table.

« Aller la catin ! Viens donc voir Pinpin ! On a à causer, sans oublier l’récurage d’ma pièce d’artillerie. »


Je décide de l’ignorer une nouvelle fois mais j’entends alors les pieds d’une chaise crisser sur le sol. Tout se passe en quelques secondes, je n’ai même pas le temps d’esquisser un mouvement qu’une main vient se poser fermement sur mon épaule. Le pirate se rapproche, son visage n’est plus qu’à quelques centimètres du mien. Il commence à susurrer tandis que son haleine fétide atteint mes narines.

« Le coquin veut jouer au plus fin ? Il veut se voir priver d’ses deux jambes ptêtre ? »


Je réalise que la situation est sur le point de basculer dans un registre que je n’apprécie guère. La violence… L’arme favorite des simples d’esprit. Mais mon corps n’est clairement pas taillé pour ce genre de caprices… En parlant de lubies je regarde le pirate qui malgré sa méchante trogne possède un corps joliment musclé…

(Je pense à ça alors que je risque de me faire tabasser ? Je ne vais décidemment pas bien…)


Au vu de son expression renfrognée, le monsieur attend une réponse, sans tarder.

« Je… Heu… Bonjour ? »


Le pirate me regarde et m’envoie valser d’un revers de la main avant de me menacer :

« Continue comme ça et c’ton outil que j’m’en vais découper. Maintenant tu fermes ton claque-merde et tu m’conduis à ta chambre. »

Je me redresse, la joue en feu et répond timidement :

« C’est-à-dire que… Ma chambre est occupée, vous pouvez revenir ce soir ? »


Il crache à mes pieds et m’empoigne par le col, me soulève légèrement et colle son nez au mien.

« J’espère que tu t’fous pas d’ma gueule là. C’serait dommage pour tes guibolles, ou ton joli minois… »

Le pirate ne semble pas enclin à patienter et avec Nescia en train de dormir je n’ose pas le conduire dans ma chambre. J’essaie de réfléchir à une solution envisageable et pense soudain à une possibilité !

(La chambre de Vidium devrait être inoccupée… Enfin avec un peu de chance.)

« Je sais où on peut aller. Si tu pouvais me lâcher je t’y conduirais. »

Le pirate hoche de la tête et relâche son étreinte. Je réajuste d’un geste expert mon col avant d’y aller. J’avance flanqué du pirate et c’est une fois arrivé devant les escaliers que je monte quatre à quatre que je ressens une peur tenace qui me cisaille le ventre. Suis-je allé trop loin ? Va-t-il me rosser ? Je ne peux pas savoir, mais l’attente me met au supplice… Je me poste devant la porte et l’ouvre fébrilement. Je n’arrive pas à empêcher mes mains de trembler, sans doute est-ce à causse de la peur qui me domine. Le pirate me pousse alors avec violence et je tombe lourdement sur le lit.

L’appréhension doit se lire sur mon visage car en voyant mon expression le pirate se met à rire bruyamment. Il me dévisage ensuite pendant quelques secondes qui semblent durer des heures avant de me balancer d’un ton rude :

« Edward Tatch ça t’cause ? »

« Heu… Non ? »

L’homme grogne comme un ours mal léché avant de lever les yeux au ciel.

« Edward Tatch, aussi appelé Héraclès est le pro… »

Je l’interromps et m’exclame :

« Héraclès ! Je connais ce nom. C’est l’homme qui possède mon contrat. »


Il se déplace à mon niveau et avec rage me claque la joue.

« On n’interromps pas les adultes, gamine. Enfin l’important c’que tu vois d’qui j’te cause. Bref, m’sieur Tatch souhaite t’rencontrer. T’avises pas d’me poser des questions et soit dans une heure à l’auberge du Gros Néral. C’est compris ? »

Voyant qu’il attend une réponse je m’empresse d’hocher de la tête. Il semble satisfait et sort de ma chambre, me laissant seul, en proie aux doutes. Que peut bien me vouloir l’un des pirates les plus influents de Darhàm ?

Dans tous les cas je ne vois pas d’autre solution que de me rendre à ce rendez-vous. Je retourne dans la grande salle et sans même répondre à l’interpellation de Meretricem emprunte la sortie.

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 Sujet du message: Re: Le rat lubrique
MessagePosté: Jeu 4 Fév 2016 19:37 
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Je suis finalement de retour au lupanar après une heure de marche. Dans ma tête papillonne les idées, les doutes et les espoirs. Je regarde de biais Meretricem et éprouve un curieux mélange de crainte et de pitié. Ça me laisse un goût amer dans la bouche. J’ai possiblement tué un gosse, tout en en tirant un certain plaisir… Ou plutôt sans ressentir de peine, pas avant que le pouvoir s’estompe en tout cas… Cet instant fatidique où le pouvoir de l’ombre a afflué en moi, me permettant de terrasser mon adversaire, d’incarner le juge et le bourreau. C’est comme si ce pouvoir que m’a offert Phaïtos m’a corrompu le temps d’un instant. Je n’étais plus maître de mes mouvements, subjugué par cette allégresse morbide… Avant d’entreprendre quoi que ce soit envers Meretricem je dois en parler à Nescia. Il faut que je me calme, que je tire tout ça au clair. Tout cela est trop déroutant, nouveau.

Le bordel est désormais bien peuplé, la nuit est presque tombée. Les clients boivent et mangent en riant, d’autres s’aventurent déjà dans les chambres en galante compagnie. Je baisse la tête et commence d’avancer en esquivant les mouvements brusques et les chopines de bière.

Une fois arrivé à l’étage je rentre dans ma chambre et jubile de joie. Nescia est toujours là, à dormir. Elle doit vraiment manquer de sommeil, mais à cet âge-là c’est compréhensible. Je m’installe à côté d’elle et décale une mèche lui tombant sur le visage.

« Nescia ? As-tu suffisamment dormi ma belle ? »

Elle gigote fébrilement et finit par ouvrir les yeux. L’espace d’un instant elle scrute mon visage puis sourit innocemment.

« Il est rare que tu reviennes me voir si vite. Est-ce ma personne ou mes connaissances qui t’attirent ? »

Je lui rends un sourire candide avant de répondre :

« Les deux ma belle. »

Elle rigole, un rire caverneux venu des tréfonds de sa gorge. Mais avant qu’elle ne parle je lui pose un doigt sur les lèvres et lui relate toute mon aventure. L’épisode avec la poursuite, la fuite éperdue et finalement le coup sournois, les gamins qui m’encerclent. Je lui parle de mon désespoir, de ma peur et de ce sentiment nouveau, quand j’ai utilisé cette magie, l’absence de remord, cette exaltation.

Elle me regarde avec attention, semble boire chacune de mes paroles.

« Phaïtos t’as donné un grand pouvoir, dans la plupart des cas, les mages s’en servent sans contrepartie. Mais tu es comme moi, comme quelques autres, un émotif. Un individu inspiré par les magies qu’il contrôle. Ce que tu m’as décrit ressemble point pour point à ma propre réaction quand j’use de cette magie de l’ombre. » Elle respire avec peine et se ménage une petite pause avant de reprendre « Chaque magie t’insuffle quelque chose. Je ne peux te parler que de l’ombre et de la glace. Cette dernière te pare d’une logique froide, implacable, dénuée de tout sentiments. »

J’assimile ce que Nescia m’enseigne avec une certaine appréhension, ces états d’esprits ne risquent-ils pas de m’entraver plus qu’autre chose ? Je décide d’aller droit au but avec Nescia.

« N’y a-t-il aucun moyen de se débarrasser de ça ? »

Je la vois qui part dans un petit gloussement avant de me railler pour ma bêtise. C’est apparemment une chance qui s’offre à moi, pas une malédiction. Il me suffit d’apprendre à maîtriser ce don exceptionnel.

Pendant plusieurs heures je continue de la questionner, elle me parle de Phaïtos, de la puissance de la magie de l’ombre. Elle me parle de ce pouvoir qui irrigue lorsque je l’invoque chaque veine, chaque parcelle de mon corps. Je suis investi par un pouvoir qui me dépasse, et pour cela je dois me montrer reconnaissant envers celui qui me permet de l’utiliser. Elle me montre alors son poignet, y est inscrit à même la chair le nom de Phaïtos. Sa ferveur envers lui se révèle sans borne. Elle me semble sincère quand elle discourt sur lui, sur son importance dans le monde. La mort fait partie, au même titre que la naissance, de la vie. Elle me rabâche de ne pas l’oublier, de comprendre à quel point je suis redevable envers Phaïtos.

Un sentiment de fierté enfle en moi. Je me sens enfin entier. La maîtrise de ce don magique qui va me permettre d’exister, cette branche que j’attends depuis si longtemps… Sans même qu’elle ne me le demande je me pose sur le sol et en me mettant à genoux, improvise une prière pour Phaïtos :

« Phaïtos, toi qui va me permettre de renaître, de m’accomplir en tant qu’homme je te prie de recevoir mes plus humbles remerciements. Que ton nom soit glorifié à travers le monde et les âges. »

Nescia me regarde, son corps tremble et soudain elle se précipite sur moi en criant :

« Tu me rends toute chose grand fou ! »

Nos corps s’entremêlent alors dans un ballet passionné. Enfin… Je fais mine d’être aussi excité que Nescia. Je me saisis d’elle et la plaque contre le mur, ses seins collés contre la cloison. Sans céder à la panique, j’entreprends de la faire grimper au rideau, ne lui ménageant pas de pause. Tout pour que ça finisse au plus vite…

La séance se termine par un cri rauque, le sien. Elle tombe à genoux, le corps en sueur. J’ai le souffle court, cette séance comme à l’accoutumée fut éprouvante et mon dard git tête en bas, vaincu.

Tandis que je demande à Nescia de me laisser un peu seul, mon cerveau est en ébullition, les idées fusent, tourbillonnent dans ma tête. Pendant l’acte déjà je pensais à la stratégie à adopter concernant Meretricem. Car il est évident que je dois aller au bout, ne pas trahir Edward Tatch.

La pure logique fait loi, de qui ai-je le plus peur ? De qui puis-je le plus espérer ?
Edward Tatch m’offre la liberté, la possibilité d’en finir avec cette vie pour m’envoler vers de nouveaux horizons. L’oiseau quitte sa cage dorée pour braver les dangers, il se transforme en jeune homme libre qui crie au monde qu’il existe, qu’il vit enfin…
Mais Edward Tatch m’offre également la mort en cas d’échec, ce n’est pas le genre d’homme à contrarier… Je ne peux pas oublier ce fait déterminant. Mais avant d’envisager le pire je dois m’assurer que Meretricem est bien coupable du crime dont on l’accuse.

Et ça risque de ne pas être une partie de plaisir… Deux choix s’offrant à moi, entrer par effraction dans la chambre de Meretricem au risque de me faire prendre, ou feindre un intérêt pour elle et y aller ensemble. Mais dans ce cas elle sera avec moi, ne me laissant guère d’opportunité de fouiller…

(Mais si je me fais prendre à fouiller elle va tout simplement me pendre par la peau des bourses.)

Je n’arrive tout bonnement pas à me décider et décide de me laisser un temps de réflexion.

(Comment savoir qu’elle détourne de l’argent alors qu’elle seule gère les fonds… Que puis-je donc faire… ?)

Pendant une heure je fomente des plans, généralement plus crétins les uns que les autres. Mais je suis soudain illuminé par la grâce ! Je suis maintenant convaincu que mon idée initiale est la bonne. Il me suffit de pénétrer dans sa chambre pendant son service en tâchant de me faire aussi discret qu’une ombre. Ensuite il va falloir procéder à une fouille en remettant tout à sa place. Maniaque comme elle est, Meretricem est capable de comprendre qu’on a fouillé sa chambre si elle ne retrouve pas ses possessions au même endroit.

Enfin convaincu d’avoir trouvé la bonne solution, je tâche de me reposer un peu dans le lit malgré l’odeur tenace de sueur et de sexe.

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 Sujet du message: Re: Le rat lubrique
MessagePosté: Ven 5 Fév 2016 01:22 
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Je me réveille quelques heures plus tard, mon sommeil a été agité et je me sens encore las. Je sors de ma chambre et pars en direction du fond du couloir. J’arrive devant une porte peinte en rouge et après avoir vérifié que personne ne rôde dans le corridor, active le loquet et entre en refermant délicatement.

La chambre de Meretricem est bien plus luxueuse que le reste de l’établissement. Elle dispose d’un vrai lit et de meubles en bois joliment sculptés. Une table de chevet est installée à proximité de son lit, il y a également une grande penderie et un secrétaire. Ce dernier dont l’abattant est baissé se trouve surmonté d’une épaisse liasse de courriers et de feuilles vierges.

J’essaie de comprendre ce qu’il y est inscrit mais l’écriture est serrée… Je me rends vite compte que la seule découverte que je vais faire réside en mon incapacité à déchiffrer. Je repose tout et commence à fouiller la penderie. Tout ce que j’y trouve se résume à quelques hauts défraichis et à des robes.

(Bon… Je ne sais même pas ce que je suis censé trouver. Réfléchissons encore…)

Quand j’y réfléchis, il est vrai que je n’ai pas la moindre idée de ce que je cherche. De l’or peut-être ? Mais en quoi cela prouve-t-il que Meretricem pille dans la caisse ? Peut-être sont-ce ses économies.

J’essaie d’envisager les choses autrement, mais le temps passe sans s’arrêter et alors que je fouille la table de chevet j’entends distinctement des bruits de pas… Qui se dirigent vers moi.

(Oh misère…)

Je cède à la panique et regarde autour de moi, sous le lit peut-être ? Dans l’armoire ? J’hésite tandis que la porte s’ouvre lentement. Meretricem apparaît dans l’embrasure de la porte et me contemple, surprise.

(Il va falloir improviser !)

J’affiche un sourire que j’espère coquin et avance lascivement vers Meretricem.

« J’ai pensé à ta proposition… Je… Je suis d’accord. »


(J’arrive pas à croire que j’ai dit ça.)

Meretricem sans attendre m’embrasse fougueusement avant de déclarer :

« Je le savais ! Je suis irrésistible, tu ne pouvais résister longtemps à mes charmes. »

Je la regarde droit dans les yeux et tandis que je réprime un haut le cœur réponds :

« Tu peux en effet te targuer d’être… Unique ! Il n’y en a pas deux comme toi et c’est… Tant mieux. Il n’y a que moi qui peut en profiter ! »

Meretricem répond à cette phrase plein d’emphase par un nouveau baiser, elle me saisit les hanches et avec la grâce d’une vache m’emmène sur son lit. Mon cœur palpite à bâtons rompus et le dégout m'envahit tandis que Meretricem, de sa démarche pesante, s'approche de moi. Ses mains forment un étau qui compressent mes hanches. Ma détermination s'effrite tandis qu'arrive le moment fatidique.

La voilà qui s’assoit à mes côtés, elle déboutonne sa robe et se livre à moi. Sa poitrine est pour le moins, imposante. Ses mamelons d'un rose pale sont dressés, signe de son excitation. Elle me fixe et ses yeux brûlent d’un désir ardent, je comprends ce qu’elle attend de moi. Il me faut donc me déshabiller dès à présent.

Jamais je n'avais eu si peu envie d'aller au bout de l'acte, même Nescia me semble un meilleur choix... Pourtant je suis obligé d'agir, rebrousser chemin n'est guère une option.
C’est quand je commence à enlever ma tunique échancrée que quelqu’un vient toquer à la porte avec rudesse.

(Miracle…)

Meretricem ne se laisse pas démonter et hurle de la laisser tranquille. Une pointe de désespoir perce ma carapace, la fissure. J'ai eu l'espoir que tout allait s'arrêter mais Meretricem ne semble encline à renoncer et avec ses mains parcoure mon torse, le caresse.

Pourtant la personne insiste, crie qu’il y a urgence, qu’un client menace une des prostituées avec une bouteille brisée. Meretricem soupire et se rhabille à contrecœur en me glissant :

« Je reviens dès que possible. »

Avant qu’elle ne parte je m’exclame :

« Je viens de penser à quelque chose qui va te faire plaisir ma douce ! Laisse-moi le temps de tout planifier, ne précipitons pas les choses, et nous le ferons demain. »

(Je dois en finir d’ici demain.)

Elle hoche de la tête avant de partir en direction du hall d’entrée. Je lâche un soupir de soulagement dès qu’elle n’est plus en vue, j’ai gagné un peu de temps. C’est à ce moment qu’une silhouette se femme se profile dans l’encadrement de la porte, Lust.
Elle me fait signe de la suivre et m’entraîne dans sa chambre. Dès que nous sommes installés elle me donne une claque sur l’arrière du crâne.

« Eh ! C’est douloureux. »

« Tu as bien failli te faire prendre Mendax. Ed n’aime pas les échecs. Heureusement que ta belle gueule a sauvé l’coup. »

Je la regarde déconfis, Lust est donc également en lien direct avec Edward Tatch, elle aussi lui obéit. Je suis à la fois rassuré par cet état de fait et angoissé... Qui peut savoir quelle manigance trame Edward Tatch...

« J'ai pensé être discret... Depuis combien de temps es-tu au service d'Edward Tatch ? »

Elle hausse les épaules avant de me faire signe de me taire.

« L’important c’est ta mission. Je sais que tu dois découvrir si Meretricem est bel et bien la personne derrière le détournement d’yus. Ce qui semble tout à fait logique vu qu’elle gère elle-même ça. »

« Mais, pourquoi Edward Tatch m’a demandé de trouver des preuves alors ? S’il est persuadé que c’est elle ? Pourquoi il ne la tue pas tout simplement ? »

Elle hausse de nouveau les épaules.

« Aucune idée, il n’a pas besoin de preuve, son instinct lui suffit généralement. Peut-être avait-il envie de s’amuser… Et pour répondre à ton autre question, Ed n’avait que moyennement envie de dépenser une blinde de yus pour embaucher un nainssassin, et ses… Employés, ne font pas dans la dentelle ou la discrétion. Vu que la grosse a su s’entourer de quelques gens fidèles, autant tout faire dans le secret. Ed n’aime pas le gâchis. »

J’assimile ces informations avec peine et commence à comprendre.

« Je n’ai plus qu’à tuer Meretricem si je suis ton raisonnement ? »

Lust lève les yeux au ciel et hoche de la tête avant de répondre ironiquement :

« Bravo, tu as compris. »

« Bon… Il va falloir m’aider, l’assassinat j’ai jamais pratiqué moi… Je dois m’y prendre avec quoi ? »

« Je n’suis pas non plus un assassin Mendax, juste une… Catin. »

(C’est encore à moi de trouver la solution… Il va falloir que je trouve un moyen efficace et sans risque pour moi cela dit.)

Je remercie Lust et sors de sa chambre avant d’aller dans la mienne.

(Peut-être un des couteaux de la cuisine ou le hachoir. Voir ma magie… Mais ça risque de ne pas être une partie de plaisir.)

Je décide de me laisser encore un temps de réflexion et m’installe sur mon lit en espérant avoir l’illumination.

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 Sujet du message: Re: Le rat lubrique
MessagePosté: Ven 12 Fév 2016 03:03 
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Un éclair me frappe, une vague énergétique traverse mon corps.

J’ouvre les yeux, mon lit est trempé de sueur. J’ai dû cauchemarder, encore... Tout en serrant le pendentif suspendu autour de mon cou, symbole de ma condition d’esclave, j’essaie de me calmer. Ce n’est plus qu’une question de temps avant que je ne recouvre ma liberté mais une peur tenace me prends aux tripes. Et si je n'y arrivais pas ?

Il ne me reste à franchir qu’un dernier obstacle, de taille, sur ma route. Je m’extirpe de mon lit et vais me rincer le visage à la bassine. Le contact de l’eau froide me réveille, revigore mes muscles.

(Bon, je ne suis pas plus avancé mais il va bien falloir que j’agisse… Comment tuer Meretricem ?)

J’ai bien en tête une option, celle de faire appel à un assassin. Mais je ne suis même pas certain d’avoir les moyens. Je peux également essayer de fuir… Mais l’angoisse d’être débusqué par les hommes de mains d’Edward m’en empêche. Je suis rapidement à court de solutions. Il faut que je la tue moi-même; c'est indéniable. Et terriblement dangereux.

Les paroles de Nescia me reviennent alors. Je suis un émotif, la magie m'influence d’une bien étrange façon, dévoile des traits de caractères qui jusque lors m’étaient inconnus.

Je ferme les yeux et laisse libre court à la magie de l’ombre. Tel envahisseuse, elle monte à l’assaut, s’empare de ma conscience. Elle se dilue dans mes veines, me corromps et brise ma volonté. Le don de Phaïtos n’accepte pas de compromis. Dès le moment où je l’invoque, je perds le contrôle et devient son jouet, son arme. C'est grisant et terrifiant à la fois.

Comme avec le gamin, mon sang commence à pulser frénétiquement, mes doutes se voient remplacés par la détermination et l’envie. Un sourire lugubre vient se graver sur mon visage, mes yeux s’étrécissent pour ne former que deux fentes. Je sais que ce que je m’apprête à faire n’est que pure folie pourtant… Je ne peux pas m’empêcher d’avancer. Je ne m’en étais même pas aperçu mais je suis déjà dans la salle commune.

Meretricem est assise à côté d’une femme en pleurs, elle essaie de la réconforter mais rien ne semble fonctionner. L’autre continue de chialer, c’en devient insupportable.

(Mais qu'elle se taise. Pourquoi ne pas la tuer elle aussi d'ailleurs… Pourquoi ne pas tous les tuer…)

Je sens le regard de Meretricem m’effleurer tandis qu’une brume éparse et sombre s’agglutine aux extrémités de mes doigts. Mon corps tout entier se trouve en proie à des frissons incontrôlables.

(Tue la.)

Je me pourlèche les babines à la manière d’un prédateur et continue de me concentrer. La brume est désormais stable et forme des volutes sombres comme le charbon.

Meretricem se lève enfin, las, puis s’approche de moi avec un grand sourire. Le sourire crispé que je lui rends ne semble pas la gêner. Elle me débecte. Cette truie qui a tant besoin d'amour, qui se raccroche à n'importe quoi...

(Tue la…)

Elle pose une main sur mon épaule. Le besoin d'agir devient impérieux, sans appel.

(Tue la !)

Je la regarde droit dans les yeux.

(Tue la !)

« Meretricem, ferme les yeux et tend ton cou, j’ai un cadeau pour toi. »

Elle s’exécute sans hésiter l’ombre d’un instant, arborant toujours un sourire rayonnant.

(Écœurant.)

Je me concentre et avec toute la rage que j’ai accumulée depuis tant d’années, bande ma magie et la dirige en direction du cou offert. Une main vient se poser sur l’épais cou de Meretricem et l’étreint avec force. Elle ouvre des yeux écarquillés, ne comprenant sans doute rien. Je la dévisage avec intensité, une flamme dans le regard.

« Crève salope ! Crèèèève ! »

En l’espace d’un instant son expression se durcit, ses traits se crispent et dans un élan attrape à l’aide de ses gigantesques mains le col de ma tunique. Le sort fait toujours effet mais cela ne semble pas entraver les mouvements de Meretricem.
D’un mouvement fluide je me dépêtre de ma tunique et exhibe un torse finement musclé. Meretricem referme finalement ses mains dans le vide et jette la tunique à terre, l’écrasant sous l’une de ses bottes.

Le sort s’est finalement dissipé, Meretricem semble peiner à respirer mais la vie l’habite encore et je me sens accablé de fatigue. Je peux au mieux relancer une dernière fois ce sort mais alors que je réfléchis à la suite à donner, Meretricem charge comme un taureau furieux et essaie de me saisir.

Je l’esquive d’un bond à gauche et profitant de l’occasion, saute sur le dos de l’affreuse bête. Je place mes jambes autour de sa taille et avec mes mains cherchent des prises. C’est avec un rire de dément que je trouve la solution. Mes doigts s’enfoncent dans une surface molle et remplie de liquide.

Meretricem se joint à moi et hurle, un cri déchirant, exprimant une douleur sans borne. Elle finit par tomber à genoux et halète tandis que je raffermis mes prises, enfonçant mes doigts le plus profondément possible. Quand je les retire enfin et m'écarte en savourant le spectacle.

Elle s’effondre sur le sol, gisant là, comme un déchet. Elle continue de geindre, c’en dévient inconvenant. Autour de nous personne n’ose bouger, la plupart sont estomaqués.

« Cette garce mérite de crever. »

Je lui crache dessus et tandis que le pouvoir de l’ombre irrigue toujours mes veines braque mon pouvoir sur ma cible, me concentre sur cet unique but, la tuer. Gagner ma liberté, enfin… Pouvoir partir, sans risquer d’être poursuivi. Peut-être l'occasion d'aller rendre visite à mes vieux.

La main fantasmagorique se place une nouvelle fois au niveau du cou de Meretricem et avec tout ce qu’il me reste de force, assure une pression constante.

Elle cesse enfin de bouger et d’hurler. Le calme revient peu à peu, le temps qui semblait s’être figé reprend son cours. Je vois des sourires et des visages outrés. Je lis la désapprobation et la joie sur le visage des habitués et de mes collègues.

Puis, sans que je ne demande rien, le pouvoir me quitte. Je suis dépossédé du don de Phaïtos et de nouveau sans défense. Je vois le cadavre encore chaud devant moi et éprouve une panique folle. Et si on me tuait pour ça ? Il me faut fuir ! Au plus vite !

Sans demander mon reste je commence à courir vers la sortie, le cœur battant à tout rompre, peinant à réaliser que j’ai enfin regagné ma liberté. Enfin, le doute subsiste encore… Edward Tatch m’a peut-être menti…

(Il est plus prudent de partir quoi qu'il arrive. Il peut très bien décider de m'utiliser à nouveau...)


J'ouvre la porte et d'un pas précipité m'échappe dans la rue. Tandis que je me fraye un chemin à travers la foule, sans savoir où je vais, je pense à cette vie et à celle qui va commencer. Je suis effrayé et écœuré. Tuer Meretricem est une chose, lui crever les yeux une autre. Le fait d'être possédé par cette rage, cette envie de meurtre ne m’est encore que peu familier. Qui sait jusqu’où ce don, ou cette malédiction, pourrait bien m’amener…

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 Sujet du message: Re: Le rat lubrique
MessagePosté: Mer 10 Aoû 2016 19:02 
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Mais qu’est-elle exactement ? Cette jeune fille qui se découvre plus qu’elle ne se couvre, qui est maquillée comme un tableau, qui salue les hommes de ce lieu d’un bonjour aguicheur, offrant la vue de son décolleté ? Et quel est cet endroit qui respire la luxure, permettant aux hommes et aux femmes de tout âge de se rincer l’œil ?

“Méréméré ! Viens, viiite !” crie-t-elle.

Une femme sort de ce décor de bois, de pirates et d’alcool, trop maquillée elle-aussi. D’un déhanché sans doute jugé séduisant, elle se dirige vers nous.

“Qu’est-ce qu’t’as à m’appeler, Nad’ ? Tu veux du fric ?” répond la femme.

La dénommée “Nad” lui tourne la tête, lui permettant de me voir. La femme me regarde d’un œil mauvais avant de se retourner vers son amie.

“Ben quoi ? Elle a quoi, ta petite copine à capuche ?” demande-t-elle, ne voyant pas ce que Nad’ voulait lui montrer.

“Mais naaaaaan mais tu ne comprends pas ? Elle veut travailler i-ci !” dit-elle en appuyant bien sur les syllabes.

“Méréméré” se retourne alors vers moi pour me jauger d’un œil expert cette fois, telle une bête de foire. Son regard s’éclaire, et elle prend une toute autre voix pour me parler.

“Alors tu veux travailler ici ma chérie ? Quelle bonne idée ! Tu as eu de la chance, tu es tombée sur Nad, c’est la meilleure ! Alors moi c’est Meredith, et elle c’est Nad. Mais tu l’as compris je pense !” rit-elle, visiblement enchantée.

Visiblement je n’ai pas mon mot à placer, puisque Nad prend la relève dans la seconde.

“Donne moi ton nom et ton âge. Ou tu sais écrire ?” demande Nad’.

“Morgiana, 16 ans.” répondis-je d’une petite voix.

Elle s’applique à écrire, avec des difficultés certaines. Je prends alors la plume d’un geste doux, et couche rapidement sur le papier les informations me concernant. Afin de désamorcer la bombe, je pris la parole avant que Nad ne parle.

“Mais...quel est cet endroit ?” l'interrogeai-je.

Meredith se retourna, furieuse. Elle s'approcha de Nad’ et commença à crier.

“Elle ne sait pas où elle est ? Elle ne sait rien ? Comment ça se fait qu’elle veuille travailler ici alors ?” crie-t-elle.

“Mais je croyais que…” balbutie Nad’.

Nad semble en très mauvaise posture, juste pour un incident aussi mineur que celui-là. Je décide d’aller l’aider.

“Pas la peine de s’énerver Meredith, ça arrive de se tromper. Nad, tu t’es trompée. Je ne veux pas travailler ici, je voulais que tu me dises comment aller au temple de Phaïtos.” expliquai-je doucement.

Sa bouche s’ouvre en cul de poule, et confuse elle se répand en excuses.

“Oh, désolée...c’est juste une déformation professionnelle. Nous cherchons des gens actuellement, des femmes...depuis que Meretricem est morte…” soupire-t-elle.

Une morte ? Cela m’intéresse déjà plus.

“Et qu’est-il arrivé à cette...Meretricem ?” demandai-je d’une petite voix.

Elle soupire de nouveau et s’assoit, m’invitant à faire de même. Elle s'apprête à parler, mais Meredith la coupe.

“Cette grosse truie ? Elle a été tuée par un putain, Mendax qu’il s’appelait.” dit Meredith de derrière le bar.

“Mais c’est quoi un putain ? Et ici, c’est quoi ?” interrogeai-je Meredith.

Les deux me regardent, et se mettent à rire.

“Tu es vraiment innocente, hein ?” dit-elle.

“Un putain, c’est quelqu’un qui se vend pour de l’argent. Une catin, une prostituée. Et ici, c’est un bordel. Un repaire de prostituées, si tu veux.” explique Nad’.

Donc c’est là qu’elle voulait me faire travailler ? Eh bien. Un pirate arrive et commence à parler, mettant la main sur l’épaule de Nad, et la mienne.

“Meredith ! J’te prends celles-ci. Dans combien de temps ?” demande-t-il.

Meredith hésite, voulant dire au pirate que je n’étais pas une catin. Je la prends de vitesse cette fois, et lui fait un clin d'oeil. Elle acquiesce et le prend par la main.

“Dans une heure. Monte dans la chambre de Nad’.” déclare-t-elle.

Il commence à rire, d’un rire gras, et à peloter Nad’. Puis, il se lève et prend la direction des escaliers.

“A dans une heure, mes puputes !” crie-t-il.

Les deux se retournent vers moi, inquiètes.

“C’est dans une heure, que vas-tu faire ? Tu as déjà couché ? Tu as de l’expérience ?” s’inquiète Nad’, à qui mon clin d’œil n’a pas échappé.

“Moi ? Je vais t’accompagner, et si il veut quelque chose je me débrouillerai.” expliquai-je d’un air confiant.

“Tu es sûre de vouloir faire ça ?” demande Meredith.

“Pas de souci, t’inquiète.” affirmai-je en souriant.

Pour être honnête, intérieurement je n’en menais pas large. Qu’allait-il m’arriver ? Ce pirate n’avait pas l’air commode, et je ne devais pas causer de problèmes à Nad’. Ç’aurait dû être le cadet de mes soucis, mais elle aussi était une sorte d’esclave. Pas comme moi, non, une autre sorte d’esclave, plus vicieuse, plus perverse. Elle était un esclave sexuel, et je ne supportais pas de voir ça. Elle était mieux traitée que moi je l’avais été, mais elle était tout de même une esclave. La seule question que je devais me poser était : Aime-t-elle ce travail ?

Nous montâmes les escaliers de bois, pour déboucher sur une salle faite de bois également. Je la suivais, ma Nad’, comme on suit la lumière dans les ténèbres. Elle entra dans une salle, qui ressemblait à une loge de comédien, avec du maquillage, des vêtements (surtout des sous-vêtements) et des médicaments. Elle sortit son attirail de peinture, et voulut me maquiller.

“Ne force pas sur le maquillage Nad’ !” m’exclamai-je, peu désireuse d’être un pot de peinture.

“Mais non ! Je suis une p-r-o ! Pro !” me rassura-t-elle.

En voyant le résultat final, je fus forcée d’admettre qu’elle n’avait pas insisté comme sur son visage, et que j’étais bien plus jolie. Elle me passa alors son maquillage, et s’installa sur son siège.

“Vas-y !” déclara-t-elle.

“Mais Nad’, j’ai jamais touché du maquillage de ma vie !” m’affolai-je, en panique.

“J’ai confiance, j’ai confiance. Tu vas voir, c’est simple !” me rassure-t-elle.

Peu rassurée, je prends le pinceau, et commence à appliquer la poudre pour les joues. Le pinceau est maniable, et je me familiarise vite avec, ainsi qu’avec les autres instruments.

“Tu avais raison, c’est simple. Même si le résultat est loin d’être parfait.” déclarai-je.

“Ça ira, tu t’es bien débrouillée pour une première fois.” dit Nad’.

Nad’ range ses instruments, et va voir dans la penderie. Elle me tend une robe élimée bleu clair, à bretelles. Je me cache derrière un paravent, et laisse mes loques dans un sac que me donne Nad’. Je remets mes chaînes, qui me manquaient, et la laisse se changer à son tour. Elle réapparaît dans une robe avec un décolleté plongeant, tellement courte qu’on peut voir qu’elle n’a pas de sous-vêtements. Nous sommes enfin prêtes, et le temps qu’on nous a laissé est presque écoulé. Nous marchons rapidement, pour atteindre la chambre de Nad’, qui pousse la porte, laissant voir le pirate étalé sur le lit.

“Et c’est parti !” chuchote Nad’.

[1134 mots]

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 Sujet du message: Re: Le rat lubrique
MessagePosté: Ven 2 Sep 2016 13:38 
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((( [:attention:] Certaines scènes de ce rp sont à forte connotation sexuelle, aussi est-il recommandé aux lecteurs sensibles d'y réfléchir à deux fois avant d'en entamer la lecture.)))

Nad’ entre en premier, d’un pas assuré que j’essaye de copier bien tant que mal. Elle va devant le pirate, se plante devant lui, et se déshabille lentement, essayant de faire durer un quelconque suspense. Une fois complètement nue, elle va le déshabiller lentement, passant la main partout, tout doucement, pour descendre délicatement les vêtements du pirate.

Je reste dans mon coin, discrètement, sans faire de bruit. Ne pas déranger Nad’, telle est la règle d’or. Son jeu se base sur captiver le client, en faire son esclave, le forcer inconsciemment à rester concentré. Elle les drogue, ils veulent la suite. La déranger signifie briser sa toile de manipulation subtile, réduire ses efforts à néant et attirer l’attention du pirate sur moi.

Ses hanches passent sur celles du pirate, subtilement, doucement. Un simple frôlement, mais qui réussit à exciter son client, son anatomie dressée ne laisse pas de doute dessus. Puis, elle y va. Elle danse sur lui, lui faisant croire que c’est lui le maître, alors qu’elle le contrôle. Elle lui fait tout oublier, sa danse l’hypnotise. Nad’ commence alors la musique, feignant de gémir à la perfection. Une vraie p-r-o.

Puis, comme la danseuse enchaîne les mouvements, elle change de position. Cette fois, plus de doute, c’est elle qui le maîtrise. Après une heure d’ébats, il commence à venir doucement, et elle commence a faire semblant d’atteindre le septième ciel. Il m’a oubliée, et c’est tant mieux. Puis, c’est fini, elle l’abandonne, et moi avec.

Nous sortons discrètement, et retournons à la loge, pour nous changer. Je me démaquille, remets mes affaires et enlève mes chaînes. Quand je me suis changée, je vois que son maquillage a coulé, elle pleure.

Que se passe-t-il ? Nad’ ?” demandai-je doucement.

Son visage se tourne vers moi, mais des larmes coulent toujours sur sa joue.

Je n’en peux plus. Je suis une putain, je ne peux rien faire d’autre. Je ne sais rien faire d’autre !” m’explique-t-elle.

Je ne peux pas lui mentir. C’est vrai. Que puis-je faire pour l’aider ?

Quand j’étais petite, j’étais une esclave.” commençai-je.

Elle arrête soudainement de pleurer, et commence à m’écouter.

Ma mère a été tuée, et je me suis enfuie. Il y a beaucoup de choses que je regrette.” dis-je.

Je pris une grande inspiration, et continuai.

En revanche, je n’ai jamais regretté d’avoir fait le choix de ne plus être traitée comme du bétail. A toi de faire ce choix.” concluai-je.

Elle s’essuya les yeux, et m’indiqua le divan abîmé, pour que je puisse m'asseoir.

Sais tu garder un secret ?” me demanda-t-elle.

[425 mots]

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 Sujet du message: Re: Le rat lubrique
MessagePosté: Ven 2 Sep 2016 15:05 
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Je fis oui de la tête, ne souhaitant pas parler dans un moment qui semblait important pour elle. Elle soupira, et commença son histoire.

Il y a seize ans, je suis née ici, à Dahràm, ville de pirates et voleurs, ville sombre et chaotique, d’un viol d’un pirate sur une prostituée. Ma mère, pour m’apprendre les rudiments de la lecture et de l’écriture, avait dû payer en nature des leçons auprès d’un instituteur de passage, et pour me donner de quoi manger, c’était pareil. A mes huit ans, ma maison a brûlé, et ma mère avec. Il ne restait que moi et mon petit frère, Ayden, alors âgé de trois ans. J’ai volé pour assurer ma survie, jusqu’à mes 15 ans, où je faisais plus que mon âge. Meredith m’a surprise en train de voler pour Ayden, et m’a proposé de venir travailler ici, en cachant mon âge bien sûr. Quand j’ai refusé, elle m’a parlé de la somme que je gagnerais. Ayden est malade, il est très faible. Il risque de mourir à tout moment. Je ne voulais pas le perdre, et être totalement seule, alors j’ai accepté. Maintenant, il se soigne, il est en train de guérir. Mais je ne peux plus faire ceci.” dit-elle.

Elle prit sa respiration, et continua.

Mais tant qu’Ayden ne sera pas guéri, je ne pourrai arrêter mon "job" ici.” expliqua-t-elle.

Tu n’as plus la même voix et les mêmes manières, Nad’.” fis-je remarquer.

Me croyais-tu réellement stupide à ce point ? Si je montre que j’en sais plus qu’ils ne croient, ils ne me donneront pas d’informations en pensant que je suis inoffensive. Et il y a plus d’idiots chez les hommes que d’aveugles, ils veulent juste une fille agréable à regarder. Le cerveau ils s’en foutent. Et au fait, mon nom c’est Nadya. Nad’ est un surnom.” déclara-t-elle.

Donc tu revends des infos ?” demandai-je.

Aux chefs de gang, contre monnaie pour sauver mon frère. Il y a ainsi des petites guerres, et des hommes blessés, parfois même morts. A cause de moi. C’est injuste, mais Ayden est la seule personne qu’il me reste. Je ne veux pas me retrouver seule." chuchota-t-elle.

Tu sais, c’est humain d’avoir peur. Je ne suis peut-être qu’une rêveuse, mais j’ai toujours pensé qu’au fond, la seule chose qui nous rend humains, c’est nos faiblesses, et que le but d’une vie est de s’en défaire. Moi je rêve de me débarasser de mes peurs, et je pense que j’y arriverai. Mais...pour atteindre mon but, je dois retrouver certaines personnes. Et pour ça, j’aurais besoin d’aller au temple de Phaïtos. Peux-tu m’y accompagner ?” la questionnai-je.

Elle se leva en vitesse, rangea quelques affaires et me prit la main pour me sortir de la pièce en courant.

Mais...que fais-tu ?” demandai-je.

T’es une fille bien. Je vais t’emmener au temple de ton dieu, tu n’as plus rien à faire ici. Mais avant, récupérons ta paye le plus vite possible !” dit-elle.

Pas besoin ! Je te la donne, tu as plus besoin que moi, et c’est toi qui as tout fait. La seule manière de me payer serait de m’emmener là-bas le plus vite possible.” expliquai-je.

Elle s’arrêta, et ses yeux remplis de larmes se tournèrent vers moi.

Merci.” balbutia-t-elle.

Ce n’était pas vrai. J’en avais besoin autant qu’elle, mais je pourrais en gagner plus tard, et je n’avais pas envie de perdre du temps.

On peut y aller ?” demandai-je.

Elle acquiesça, et nous nous préparâmes à courir en direction de l’endroit où j’aurais enfin, enfin la réponse à mes questions...

[590 mots]

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