L'Univers de Yuimen déménage !


Nouvelle adresse : https://univers.yuimen.net/




Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 13 messages ] 
Auteur Message
 Sujet du message: Le palais d'Omyre
MessagePosté: Mer 29 Juil 2009 10:41 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 26 Oct 2008 16:27
Messages: 39606
Le palais d'Omyre


Véritable forteresse imprenable construite au cœur d’Omyre tout autour de l’antique Tour Noire d’ Oaxaca, le Palais d’ Omyre est un bastion impressionnant. C’est l’une des rares constructions solide plus ou moins récentes de la cité, même si son apparence ténébreuse et chaotique repousserait et effraierait le plus courageux des orques. Il est bâti tout autour de la tour d’Oaxaca en treize corps de logis disposés en étoile autour de la tour centrale. Chacun renferme les appartements privés d’un des treize sbires d’Oaxaca la Sombre, seigneurs de son vaste royaume chaotique du mal. Si les treize d’Oaxaca ne sont pas toujours présents à Omyre, leur aile du palais reste farouchement gardée par leurs créations plus abominables les unes que les autres et leurs troupes d’élite personnelles.

Ce lieu n’est donc pas gardé par de simples Orques poisseux, comme ceux qui peuplent l’antique cité Elfe, mais par des abominations, des créatures dévouées entièrement à la grandeur de leurs maîtres ténébreux.

Chaque aile du château est donc construite selon la personnalité de son occupant, dans un ensemble chaotique de gargouilles, de pointes de pierre noire, de statues gigantesques et effrayantes.

Nul ne pourrait se promener en ces lieux le cœur tranquille...

_________________
Image
Image
Image



Haut
 

 Sujet du message: La lueur d'un jour nouveau - 912 mots
MessagePosté: Mar 8 Juil 2014 23:55 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 20 Avr 2010 21:13
Messages: 12983
Localisation: Derrière Cromax
Des souvenirs et de mauvais rêves. Voilà tout ce qu'il lui restait. Peu après son affrontement éprouvant, Hrist s'était évanouie. Brisée et blessée, elle avait perdu du sang en quantité et se montrait totalement incapable de se déplacer seule. C'est un groupe de Garzoks qui est venu récupérer son corps meurtri dans l'arène pour la conduire à travers les ruelles sombres de la ville jusqu'au grand palais d'Omyre.

C'est dans une couche entourée de quelques ombres qu'elle recouvrait ses forces. La tueuse quitta ses cauchemars et sa douleur par intermittence. Trempée de sueur et de sang, quelques mains inconnues soignait ses coupures et pansait son corps affligé de ces terribles maux. La magie et la science opéra en secret dans l'ombre. Un être observait du pas de la porte ce manège qu'il orchestrait. Lorsque ce fut enfin terminé au bout de quelques heures de travail, il disparu pour ne plus revenir, laissant la femme à son réveil.

Hrist ouvrit les yeux, elle se redressa brusquement et souffrit immédiatement de courbatures et de nausées. Prenant sa tête à deux mains comme pour mieux contenir son malaise, elle observa rapidement autour d'elle et retomba sur le dos. Puis ria. Ragnok était présent, il prit la main de la tueuse toute recroquevillée dans ses bandages et cru à une crise de délire.

« Vivante... J'espère que tu n'as pas parié sur ces deux montagnes. »
« Je n'ai pas douté de vous. » Dit-il simplement, tout en tapotant affectueusement de dos de sa main. Hrist était encore faible mais l'effet des plantes et de la magie lui donnait déjà bonne figure.

« Reposez-vous tout de même. Vous êtes hors de l'arène. » Conseilla le garznain d'un ton paternel.

Hrist extirpa sa main des siennes et dit d'un air assuré :

« Je le vois bien, idiot. Ces hurlements, ce noir et cette pierre, ça n'a rien de ce que j'ai pu voir, l'arène est une passoire sordide qui fuit de partout, elle pue la pisse et le cadavre sec. Ici... C'est différent. »

Hrist s'enfonça davantage dans sa couche. A ses oreilles parvenaient des cris d'animaux monstrueux et des beuglements incessants. Parfois elle entendait même des mouvements derrière le mur au dessus de sa tête. Mais rien ne trahissait où elle pouvait se trouver. La pièce était construite de la sorte, un alcôve où se trouvait sa couche, quelques marches qui sou-plombait celui-ci, une construction de pierre noire bien détaillée sur laquelle était soigneusement entreposé une rangée de livres au cuir plus clair. De hautes bougies blanches et rouges, neuves. La cire n'avait pas encore coulé sur les candélabres de métal ni même sous les lanternes. Un rideau occultait ce qui semblait être la seconde partie de la pièce, une lueur mate s'entrevoyait derrière l'étoffe de celui-ci.

Et Ragnok. Ce fidèle métissé nain garzok à l'haleine fétide et à la patience angélique, il avait bien fini par comprendre que Hrist ne le méprisait pas, après tout, elle se faisait bien à tout.

« Alors, tu attends quoi pour me le dire. Que je te demande poliment ? »

« Le mieux serait que vous vous leviez et que vous le découvriez de vous-même. Vous aurez assez de force pour m'accompagner au balcon. Vous avez été soignée par des guérisseurs et de la snaria, une plante méconnue aux bonnes capacités cicatrisantes, mais vous aurez encore des engourdissements et il faudra un jour ou deux pour vous en remettre correctement. Tenez, je vais vous aider. »

Hrist ne comprit pas immédiatement, elle était même à deux doigts de poser la question qui lui brûlait les lèvres au sujet des guérisseurs, mais il était évident qu'il s'agissait d'esclaves. Elle se leva lentement, posant un pied après l'autre sur le sol frais et rajustant sa tunique de toile un rien trop grande pour elle. Ragnok lui offrit son épaule sur laquelle elle pu s'appuyer et ils se rendirent jusqu'au balcon. Le rideau qui lui occultait la vue fut tiré et enfin, elle vit.

Omyre vu du ciel ou presque. La ville et ses lumières, sa pénombre et ses monuments antiques, le ciel se découpait au loin entre la nuit et l'aube nouvelle qui tachait ce noir de quelques éclats roses et tantôt, les pierres noires seraient réchauffée par les rayons d'un soleil malvenu. Les terres s'étendaient au loin, vierge de toute habitation, les murs noirs se dressaient comme un rempart inexpugnable. L'air frais des hauteurs avait perdu de son odeur âcre et rance qu'on prêtait aux quartiers des tanneurs et des forgerons. En contrebas, l'arène où elle manquait de perdre la vie quelques instants plus tôt. Ragnok lui tira d'une main une chaise, de là, elle pourrait observer le panorama en toute quiétude.

« Il y a également quelque chose que je suis chargé de vous remettre. C'est sur le guéridon, ici. Juste là. »

Ragnok désigna une tablette sur laquelle se trouvait une bougie, un parchemin cacheté et une bande de cuir enroulée autour de quelque chose qu'il lui était impossible de distinguer correctement tant qu'elle était recouverte.

« Je dois vous laisser. S'il vous faut quelque chose, il y aura toujours quelqu'un à proximité pour venir vous voir. »

Sans un mot de plus et faisant fi des cérémonies, il s'éloigna. Hrist observa un temps le ciel étoilé s'estomper dans la lueur d'un jour nouveau. Et piquée par la curiosité et le doute, elle prit entre ses doigts la lettre et entama la lecture...

_________________
La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


Haut
 

 Sujet du message: Re: Le Palais d'Omyre
MessagePosté: Mer 16 Juil 2014 07:09 
Hors ligne
Admin
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 2 Nov 2008 00:39
Messages: 675
Intervention pour Silmeria


A première vue, ce n'est pas de l'encre mais du sang qui sillonne le parchemin: le rouge séché trace une caligraphie impeccable, une main de maître à écrit ces mots. Le message est court et aucune signature visible ne le termine:


"La mort n'est qu'un Dieu parmis les autres, une joueuse de l'échiquier géant. Lorsqu'elle déplace ses avatars, c'est uniquement pour prendre ceux de l'adversaire."

_________________
-Les gens ont tendance à tenir pour vrai ce qu'ils
souhaitent être la vérité ou ce qu'ils redoutent être la vérité.


SOS GM? C'est là
Une question? C'est ici
Une intervention? Par là


Gm nocturne


Haut
 

 Sujet du message: Re: Le Palais d'Omyre
MessagePosté: Mer 16 Juil 2014 19:50 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 18:11
Messages: 2963
Localisation: Elysian
L’inconnu, c’est bien ça. Car l’endroit où je me situe, je ne m’y suis jamais rendu, et j’en devine la nature profondément noire et maléfique. Je suis, sans nul doute, au cœur du Palais d’Omyre, lieu de haut commandement, et demeure de la plus sombre Reine que Yuimen ait porté : Oaxaca. Je suis plus précisément dans son sous-sol, à en croire le manque cruel de fenêtres. Une salle cubique, aux murs lisses, sans aspérité, mais décoré d’un liserai sculpté en bas-relief, dans les hauteurs près du plafond, où des gargouilles aux traits monstrueux, et voilés par l’obscurité ambiante, surveillent de leurs yeux de pierres mon arrivée. La seule source de lumière est un trou cylindrique creusé dans le plafond, et amenant un rai de lumière pâle et froide. Rayon tubulaire éclairant une seule partie de la salle : son centre. Et ce centre est orné du seul mobilier de l’endroit, un trône. Un trône sombre, simple siège de pierre froide et noire sculptée pour une assise confortable. Son faîte est taillé en deux colonnes sur lesquelles reposent de petits dragons de pierre aux yeux d’opale. Ses accoudoirs sont ornés, chacun, de trois crânes tombant en cascade et reliés entre eux par une chaîne teintée de graphite. Des crânes humains ou elfiques… Sans doute des trophées d’une des nombreuses guerres de la Sombre.

Et juchée sur le siège, assise en conquérante, au centre du rai de lumière, elle est là. Tout aussi imposante que la première fois que je l’ai vue, elle plonge vers moi son regard entièrement noir, sans pupille ni iris. Un regard de corbeau. Sa peau, qui m’apparaissait mate à la lumière des flamboiements de son dragon noir, me semble plus pâle désormais, sous cette lumière lunaire. Sa longue chevelure pend autour de son visage sans aucun ornement. Aucune couronne pour cette reine de puissance. Elle n’en a pas besoin pour se faire reconnaître des siens. Un corbeau est perché sur son épaule, symbole de mort… Mort qu’elle maîtrise de par la puissance de sa magie. Oaxaca est peu vêtue : un corset court aux bords de cuivre ouvragé, des bracelets d’or sombre tout autour de ses bras nus, une cape bleutée qui la fait luire d’une lueur inquiétante, et une jupe en brocard noir tissée d’or. Impériale, elle m’attend sans un mot.

J’avance de quelques pas, doucement, ne connaissant rien aux règles en usage pour saluer une Reine du Chaos. Elle peut me tuer d’un simple claquement de doigts, et j’en suis conscient. Je n’ai toutefois aucune envie de ployer le genou devant elle, toute divinité qu’elle se prétend. Je reste donc droit, mais à bonne distance, et m’emploie à parler clairement pour débuter l’entretien… Celui qui me faisait tant craindre de venir ici.


« Vous m’avez dit de venir, et je suis venu. »


Directement, je me sens de préciser, au cas où elle aurait oublié…

« Je suis Cromax, et j’ai réchappé il y a quelques jours au crash de votre île d’entraînement sur le nord du continent… »

J’omets de préciser que ce crash, j’en suis la cause directe… Elle ne le sait que trop bien. Je sursaute alors qu’elle me répond, d’une voix à la fois puissante et lascive, terrifiante et familière…


« Je sais qui tu es. Et je sais pourquoi tu es ici. »


(Voilà une bonne chose… Je n’ai pas à lui rappeler tout le marché qu’elle a passé avec ma faera. Ça m’arrange.)

Je ne sais, par contre, que répondre à cette introduction. Et je m’en sens bête, à rester là figé, impressionné par la personne qui me fait face. À ma décharge, elle en impose… Et pas qu’un peu.

« Et… donc… je suis ici pour que nous discutions les termes de notre accord ? »

Un accord… Voilà comment on peut appeler le plus exactement le lien qui va me relier à elle. Pas de soumission, une relative liberté d’action, mais une fidélité implicite aussi solide que secrète.


« Tu es ici pour recevoir les termes de notre accord, et les accepter. Tu es ici pour entrer dans tes nouvelles fonctions. »


J’aurais dû m’en douter : aucune discussion possible avec elle. Elle dicte, et on obéit. Je décide de ne pas mal le prendre… Après tout, qui suis-je au final pour la contredire…

(Mais tu es toi, Cromax. Et tu pourrais la contredire…)

(Je pourrais aussi en mourir.)

(Voilà pourquoi tu ne le fais pas, mon amour. Ton instinct de survie est puissant.)

J’obéis donc à mes instincts, et la laisse continuer sur sa lancée. Mes yeux sombres sont fixés sur ses lèvres bleutées, qui remuent lentement à mesure que son discours fluide et assuré sort de sa bouche.

« Lysis te l’a sans doute rapporté, tes nouvelles fonctions ne sont pas liées à l’accord que les Amants de la Rose Sombre et moi avons passé, malgré ton statut de maître et d’espion. »

Un accord n’accordant aucune exclusivité. Un accord octroyant l’information et les secrets d’un camp à l’autre sans distinction de statut ou d’alignement. Il faut juste y mettre le prix. Et dans une guerre, chaque connaissance sur l’autre camp se monnaie plus que l’or lui-même. Dans son discours, je cale tout de même lorsqu’elle parle de ma faera comme s’il s’agissait d’une connaissance commune. Du nom que je lui ai moi-même donné, et connu de moi seul… Comme s’il s’agissait d’une personne.

(Je me suis présentée, en lui parlant. Et… je suis une personne.)

Je perçois une pointe d’amertume dans la dernière partie de la réflexion de Lysis. Depuis quelques temps, elle accorde beaucoup d’importance à son statut indépendant, alors que de mon côté je l’ai toujours considérée comme une partie de moi, de mon esprit. Mais il n’est guère temps de se perdre dans ces évasions métaphysiques… La Reine poursuit son discours.

« Tu garderas ce statut auprès des tiens. Tu seras toujours maître et espion pour ta guilde. Notre accord ne la concerne pas. En revanche, c’est à titre personnel que tu t’engages auprès de moi. Et tu seras, pour moi en plus que pour ta guilde, un maître et un espion. Un Seigneur de l’Ombre. »

Seigneur de l’Ombre ? Rien que ça… Quelle pompe pour un simple changement d’affectation…

« En… en quoi cela consiste-t-il ? »

J’ai peur de me montrer ignorant, mais elle ne semble pas en prendre ombrage, et me répond comme si c’était la suite logique de son discours.

« Sur l’île, tu as prouvé ta valeur, ta puissance. Tu as montré que tu valais en force et en ingéniosité quelques-uns de mes plus puissants éléments. Quelques-uns parmi les Treize maudits. Tu as défié et vaincu indirectement Crean. Tué les créatures de Sisstar et Vallel. Déjoué les plans du Premier des Treize et du Modifié. Tu les vaux, et puisque tu souhaites me rejoindre, tu en auras les avantages. Le statut. »

Un quatorzième Sergent d’Oaxaca ? Elle répondit avant même que je puisse poser la question.

« Les Treize resteront Treize. Car ils sont maudits, et connus et liés à moi par cette malédiction. Ton statut sera semblable au leur, si ce n’est que nul ne te connaîtra sous ta véritable identité. Tu seras le Seigneur de l’Ombre, pour mes troupes. Un dirigeant au visage dissimulé, se faisant obéir de l’ombre, et inconnu du camp adverse. Tu auras richesses, troupes et quartiers. Mais… »

Je déglutis. Ce dernier mot me donne soudainement une crampe à l’estomac.

« Mais il ne s’agira pas de ta résidence. Car ton rôle sera de préserver l’image que tu as déjà, pour nos ennemis. Tu es connu et reconnu par les mondes pour être un aventurier valeureux, menant à bien ses missions, quelles qu’elles soient. Tu continueras à leur montrer ce visage, et endormiras leur attention. Tu te faufileras à leurs côtés pour acquérir leur confiance. Tu mèneras des batailles pour leur camp pour leur affirmer ta fidélité… Mais tout sera faux. Et lorsque je t’en donnerai l’ordre, tu me serviras. Tu mèneras mes batailles, et me confieras leurs secrets. Tu les tromperas, les mèneras dans des pièges. Mes yeux, mes oreilles, ma lame et mon bouclier en leur sein. »

Une sorte d’agent infiltré, vachement puissant et vachement classe. Un rôle majeur dans sa stratégie, s’il en est… Je ne pensais pas m’en tirer à si bon compte. Ni qu’elle m’accorde tant de confiance. Je me permets une question. Une question qui me tient à cœur.

« Puis-je agir librement ? »

« Tu es libre d’agir comme bon te semble, pourvu que tu me reste fidèle et loyal. Si tu me tourne le dos, je le saurai. Et alors là, tout ce que tu as connu et aimé sera détruit devant tes yeux, alors que, privé de toute liberté, tu assisteras au spectacle de ta décadence, avant de mourir à petit feu dans d’atroces souffrances. »

Sa voix est forte et oppressante. J’ai l’impression que ses mots s’inscrivent directement dans ma chair, tant ils sont fort en sens et en poids. Je ne risquerai pas de la trahir…

« Vous avez ma parole. »

Elle cligne les yeux, et conclut :

« Alors nous avons notre accord. Qu’il reste secret, même pour ceux qui te sont intimes. De ce secret dépend ta survie, ton utilité et ta crédibilité. Cet entretien est désormais terminé. »

Ce secret, je le garderai, quoiqu’il advienne. Elle n’a pas tort en disant qu’il assure ma pérennité. S’il transparait, toute ma vie basculera, et d’allié des deux camps, je serai leur souffre-douleur et leur victime… Aux deux à la fois. Et bien entendu, ce n’est pas dans mon intérêt. Malgré ses mots, je tente une question qui me brûle les lèvres depuis trop longtemps.

« Pouvez-vous m’aider à en apprendre davantage sur mes origines, ma famille ? »

Mais elle ne répond pas. Ses derniers mots sont immuables, et la salle commence à trembler dans son fondement. Je manque de trébucher lorsque son trône se soulève, porté par une colonne de pierre sortant du sol. Et son regard noir reste fixé sur moi. Et ses lèvres bleues sont désormais fermées, et restent closes, alors qu’elle se fait emporter à l’étage du dessus par un puissant mécanisme.

Et je reste seul, alors que la colonne de pierre remplace celle de lumière. Plongé dans l’obscurité, sans plus de réponse, je reste immobile, interdit, torche à la main. L’accord est passé, et pourtant, tout reste si… abstrait. Si vague. Et précis à la fois. Lysis n’avait pas tort : je suis libre. Tellement libre que je ne sais que faire de cette liberté, et un vertige nait en moi…

Mais mon attention est vite reportée sur autre chose… Dans un bruit d’étoffes que l’on frotte, un mouvement furtif dans les ombres attire mon regard. Une gargouille vient de disparaître tout bonnement… Comme si tout à coup, elle avait pris vie. Anxieux, je scrute les ombres alentours et je tends l’oreille, mais… rien. Je n’entends rien. Jusqu’à ce qu’une voix, à la fois grinçante et imposante, me fasse sursauter.

« J’imagine qu’il faille te souhaiter la bienvenuuuuue. Héhéhé. »

Un ricanement inquiétant. Un individu me parle dans mon dos. Je me retourne vivement, torche à la main, pour découvrir celui qui vient de m’adresser la parole. Un visage pâle, peint, m’apparait alors. Bien trop proche… Et je n’ai rien entendu venir.

« Bouh ! »

L’être se tient campé et courbé, ce qui m’interdit de jauger sa taille exacte. Peut-être est-il bossu… Ses membres agiles et fins sont pliés comme le seraient ceux d’une sauterelle. L’inconnu est vêtu comme un bouffon, habits bariolés de vert et de rouge, à la collerette en étoile ornée de grelots, aux longues chaussures à pointe courbe, et à la tête ornée d’un chapeau à tiges où brillent des clochettes sans battoir. Pour éviter de se faire entendre, j’imagine. Sa face grimaçante me regarde d’un air malsain, et un large sourire tout sauf sympathique orne sa face de lune.

« Qui es-tu ? Que me veux-tu ? »

A-t-il entendu la discussion ? Est-il un danger pour moi ? Instinctivement, je porte la main à la poignée de ma lame. Le fou lève les mains et bondit en arrière en ricanant de plus belle.

« Ahah ! Ne t’enflamme pas, mon grand. Je suis dans ton camp, et Oaxaca savait que j’étais là. Je suis Aerq, pour ne pas te serviiiiir. Hihihiiii. »

Il mime un simulacre de révérence tellement exagérée qu’elle en devient ridicule, et poursuit.

« Je suis l’un des Treize. Huhu. L’un de ceux sur lesquels tu peux compter. Ou pas ! Ahah. »

Sa voix de crécelle m’irrite les oreilles. Il se moque de moi. Je répète ma question, plus vivement :

« Que veux-tu ? »

Et lui de me répondre, d’un air faussement innocent.

« Ce que je veux moi ? Mais rieeeeen ! C’est toi qui souhaites que je te renseigne sur tes fonctions nouvelles, très cher. Ahah ! Et c’est pour ça que je suis làààà ! »

Le ton qu’il emploie est à la fois dérisoire et inquiétant. Ce personnage ne me plait pas du tout. Il s’approche en un bond, et pose une main leste sur mon épaule, tellement vif que je ne peux réagir à son approche.

« Vois-tu mon cheeer, ton arrivée dans notre… camp soulève quelques… grincements de la part de certains. Tu devras prendre gaaaarde, si tu ne veux pas finir tranché en deux. D’autres que moi voient d’un œil mauvais cette soudaine montée de puissance, et cet irrespect des règles de hiérarchie. Hihi. Crean le revanchard te tient rigueur de ta victoire sur son plan. Prends garde à ne pas attiser sa colèèère. Héhé. Khynt ne t’aime pas plus, mais ne te causera pas trop de souci. La pire que tu as à craindre, tu t’en doutes, c’est Sisstar. La belle n’aime pas la concurrence, et les tours que tu lui as déjà joués ne jouent pas en ta faveuuuur. L’esprit veut te détruire, là où le corps l’en empêche. L’âme te hait, là où la chair t’aime tendrement… J’adooooore cette situation. Huhu. »

Complètement allumé. Cet être est fou. Et plus que lucide, pourtant.

« Et toi ? »


« Moiiiii ? Moi je crois que tu peux nous être utiiiile, très cher. Je ne te dirai pas de me faire confiance… Même moi je ne m’y fierais pas. Ahahah ! Mais je n’ai rien contre toiiiii, et si tues toujours vivant, c’est que je ne dois pas te vouloir de mal. Huhu ! N’est-ce pas ? Ahah ! »


Prenant soudainement un air sérieux, il me lâche l’épaule et se met devant moi.

« Tu… vas mener ton existence comme bon te semble. Et moi. Moi. Moiiiii ! Moi je te ferai passer les ordres de la Grrrraaaaande Oaxaca. Tu sauras tout en temps utile, crois-moiiiiii… EN attendant, fais donc demi-tour et quitte la cité. Rejoins ceux qui te connaissent et mens-leur de tout ton cœur. Ahahah ! Car finalement, tu n’es pas moins maudit que nous ! Ahahahahah…. »

Et il fait une volte en arrière, tournoyant dans les ombres et disparaissant dans l’obscurité sans plus laisser de trace. Je remue ma torche de gauche à droite, mais il semble parti. Cette rencontre me laisse une étrange impression, et je me gratte l’arrière du crâne avant de faire demi-tour pour pénétrer dans le tunnel dont je suis venu quelques minutes avant. Et là… Je sursaute à nouveau. Le Fou est là, droit comme un I, aussi grand que moi, me toisant avec son sourire malsain.

« J’allais oublier… Prends ceci. Les troupes du Chaos te reconnaîtront comme un des leurs. Et leur supérieur hiérarchique, pour la plupart. Ahahah ! Cache-le aux autres. »

Cette succession de rires et de mots sérieux me perturbe, mais c’est sans hésiter que je me saisis de ce qu’il me tend. Un pendentif au bout d’une chaine. Un crâne d’argent entouré d’ailes, orné en leur chef de roses en pierres précieuses. Un symbole de pouvoir. Une marque pour que les orques et guerriers d’Oaxaca me reconnaissent dans mon nouveau rôle. Je l’enfile autour de mon cou, le laissant voyant sur ma poitrine.

Image


Et lorsque je redresse les yeux, Aerq me regarde avec des yeux fous, tenant au creux de ses doigts une sorte d’orbe enflammée aux couleurs chatoyantes.

« Oh, bien sûr, ton rôle s’accompagne de pouvoiiirs incommensuraaaaables. Ahahahahahah…. »

Et il lance l’orbe vers moi… Elle explose dans une gerbe de feu magique ne me brulant pas… Je n’en perds pas moins connaissance tout aussitôt, n’entendant plus dans les limbes de mon esprit que l’écho de son rire mauvais. Tout n’est qu’ombre. Et dans mon esprit inconscient, une flamme nait, grandit, et prend une forme humanoïde, dansant lascivement devant mes yeux comme un feu dans une cheminée.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Le Palais d'Omyre
MessagePosté: Jeu 17 Juil 2014 21:33 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 20 Avr 2010 21:13
Messages: 12983
Localisation: Derrière Cromax
Tandis qu'elle lisait les lignes écrites par le sang sur ce parchemin, un Orque de bonne stature s'était placé sur le pas de la porte. Il toussa deux fois pour attirer l'attention de la femme.

« Tueuse. Championne de l'arène. Je suis Rôk. Sergent de l'armée de la Grande Oaxaca, fléau des bas quartiers et pourfendeur de Kendrans, Maître des forges et gran... »

Hrist toussa à son tour. Elle avait lascivement posé son regard sur ce guerrier, visage vert pâle, une armure plutôt propre, la tueuse s'imaginait que les guerriers d'Oaxaca, la piétaille n'était vêtue que des équipements qu'ils trouvaient sur les cadavres ou qu'ils s'en faisaient à partir de divers pièces de métal et de cuir, voire même de bois, ça ne l'aurait pas surprise.

Celui-ci était mieux lotis que ceux auxquels elle devait penser, un plastron de fer avec l'insigne de la ville, des épaulettes plus légères laissant ses bras apparents, d'ailleurs fendus ça et là de vilaines cicatrices qui descendaient jusqu'aux avants-bras. Avec les Orques, il était difficile de savoir si elles étaient rituelles ou bien récoltés sur un champ de bataille. Sa tenue descendait jusqu'aux genoux grâce à une cote de mailles et des bandelettes de cuir sous lesquels se tenaient deux grosses solides bottes de cuir et de fer.

Il se redressa et comprit qu'il n'était pas nécessaire de déballer tout son curriculum.

« Appelle-moi seulement Hrist. Que veux-tu ?»

« Hum. » Il se racla la gorge avant de continuer. « Quelqu'un de très influent ici voudrait vous voir à l'œuvre. Je n'ai pas le droit de vous dire qui c'est, mais j'ai des instructions à vous faire parvenir. Suivez moi, je vais vous montrer le chemin. »

Hrist déposa la lettre sur le guéridon et y laissa l'emballage de cuir sans même prendre le temps de vérifier ce qu'il contenait. Elle ferma la porte et essaya de s'habiller à la hâte, retirant quelques bandelettes et observant soigneusement ses blessures, rien de bien terrible en définitive, chose qui rassura la femme, les soins prodigués avaient été salvateurs et elle s'en tirait qu'avec un faible picotement.

« Le Palais d'Omyre c'est la bâtisse gigantesque au milieu de la ville, gardé par des contingents, nous sommes passés devant il y a quelques jours, pour te situer ! Ravie de te revoir ma vieille. Prête à de nouveaux carnages ? »

« Tu parles, j'attends de voir ce que me veut cet orque. On verra bien mais c'est vrai qu'il a su capter mon attention. »

Hrist enfila ses gants noirs et accrocha chacune de ses dagues sous sa robe de façon à ce qu'elles soient toujours dissimulées par la cape noire. Rajustant ses longs cheveux noirs, elle glissa l'aiguille de façon à les maintenir en arrière et passa la porte.

Rôk était resté dans le couloir, il semblait civilisé pour un Garzok, il se tenait droit, gardait une allure presque chevalresque s'il n'avait pas été orque, la main sur le pommeau de l'épée comme le faisait les galants avec leurs demoiselles pour indiquer qu'ils étaient toujours prêts à leur venir en aide et le casque sous l'autre bras. Ils descendirent à la suite d'un couloir un escalier en colimaçon qui semblait sans fin, la pénombre était omniprésente et Rôk demanda à plusieurs reprises si Hrist ne souhaitait pas une torche pour se guider.

Le Palais était divinement glauque, on entendait parfois des hurlements venus de nul part, des cris de bête ou de créatures dont il était impossible de mettre un nom ou une forme. Les hautes étagères qui longeait les murs couverts de toiles d'araignée était pleines de livres et de parchemins anciens parfois réduits à néant, tournés en cendres par le temps et les âges. Les vitraux aux couleurs rougeoyantes étaient dans ce lieu abandonné des Dieux, la seule source de lumière, et la nuit venait de tomber. Ne restait que quelques vivants dissimulés par le noir qui s'avançaient armés de torches ou de chandelles, d'autres choses glissaient sournoisement près de la tueuse sans pour autant l'approcher.

« Nous arrivons ?»
« Nous arrivons. »

_________________
La petite ombre de la Mort à Elysian.

Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
Au milieu des cercueils,
Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


Némésis d'Heartless


Haut
 

 Sujet du message: Re: Le Palais d'Omyre
MessagePosté: Ven 25 Juil 2014 14:00 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 23 Nov 2008 18:11
Messages: 2963
Localisation: Elysian
Mes yeux s’ouvrent, petit à petit, sur un environnement sombre et flou. Ils se referment… et se rouvrent aussitôt, alors que je me relève. Une douleur à l’arrière de la tête témoigne que je suis tombé de tout mon long sur le sol de pierre. D’une main, je me frotte les paupières, pour rendre ma vision plus nette. Campé sur mon autre main pour me redresser, je me situe dans l’espace : je n’ai pas bougé. Je suis toujours dans cette cave du Palais d’Oaxaca, relié par un tunnel à la boutique de magie du Vieil Occulus. Au centre de la pièce, l’épaisse colonne témoigne du départ de la Reine Sombre sur son trône amovible. Et plus aucune trace d’Aerq, le bouffon, tout proche.

Je revois les images juste avant ma perte de connaissance. Son visage souriant, cette boule enflammée qu’il a explosé sur moi… le pendentif de crâne, qui brille désormais de sa froide lueur sur mon poitrail. Que m’a-t-il donc fait ? Il affirmait me donner le pouvoir qui me revenait, mais… quel est-il ? En moi, je cherche la présence de Lysis, mais je ne l’y trouve pas. A-t-elle déserté mon esprit ? Me l’a-t-il enlevée ? Je n’ai, à vrai dire, pas vraiment le temps de me poser la question dans mon angle de vue, soudain, une forme apparait, vive en couleur. La peau orangée, comme le feu, un être me fait face. La taille fine et les formes voluptueuses, c’est une demoiselle bien étrange qui me fait face. Gracieuse, légère, au visage taquin et au regard embrasé. Des lèvres fines, un petit nez en trompette, et des pommettes hautes, mais à la courbe douce, comme l’arrondi de son visage. Sa peau comme ses cheveux sont de la couleur du feu. De curieuses lignes courbes parcourent son visage et l’intégralité de son corps, creusant des sillons élégants dans sa peau. À peine plus petite que moi, comparé à l’aspect que je lui ai toujours connu, elle me regarde en souriant, fière et taquine. Je n’ai aucun doute sur son identité…


« Lysis… »


« Et oui, mon Cromax. Ainsi tu ne douteras plus que je sois une personne également. Ainsi, tu ne seras plus jamais seul. »

Elle s’approche de moi, avançant d’une démarche lascive. Et elle se glisse contre moi, m’entourant de ses bras. Une douce chaleur se dégage de son corps, plus forte que celle de n’importe quel autre être vivant que je connaisse, sans être brûlante ou dérangeante pour autant. Elle cale son visage contre ma clavicule, et ferme les yeux. Le contact m’est agréable… Plus qu’agréable, en fait… J’ai l’impression, alors qu’elle m’étreint, d’être entier. Pourtant, des questions persistent. Je ne comprends pas.

« Mais… Comment se fait-il ? Tu es une faera, tu ne peux pas prendre une telle apparence… »


« Pas plus qu’un elfe ne peut se changer en orque. Et pourtant tu en es capable. Nous sommes puissants, Cromax. Et ce don, cette apparence n’est que le reflet de notre puissance commune. Et ce n’est pas tout… »

Elle s’écarte de moi, et caresse ma cotte de mythril. Elle semble changée… Plus puissante, plus légère, plus… parfaite.

« La plupart de ton équipement est devenu légendaire, tout comme toi. Et à cet effet, il est doté de pouvoirs spécifiques, en plus d’être invulnérable. »

Mon diadème, ma rapière, mes jambières… Je sens cette puissance nouvelle sur ces pièces sans pouvoir l’expliquer. Est-ce donc ça, de servir Oaxaca ? C’est, ma fois, plutôt confortable. Et étonnamment, malgré un serment prononcé, je me sens étonnamment libre. Plus que jamais.

« Et tu le resteras pour toujours. Plus ta puissance augmentera, plus tu pourras être libre, Cromax. Ou devrais-je dire : Seigneur de l’Ombre. »

Seigneur de l’Ombre… un titre pompeux qui ne me convient que peu, et qui pourtant gonfle mon estime. Je suis quelqu’un. Un personnage public, connu à travers les mondes. Je suis bien loin, désormais du petit elfe gris à moitié sauvage sortant des bois pour entrer dans la vie… Je suis bien loin de Tulorim, désormais.

« Tu seras amené à y retourner pourtant. Et prochainement. Viens, sortons. Rejoignons ta nouvelle vie. »

Elle me donne la main, et… se métamorphose en sa forme faerique, qu’elle loge, comme à son habitude, dans l’un de mes bijoux. Ma chevalière Liberté fait son choix. Symbolique s’il en est.

« Bien… Allons-y. »

Et je m’engouffre dans ce tunnel que j’ai parcouru à l’allez. Cette fois, je paraitrai sous ma vraie forme devant les habitants d’Omyre. Ils verront qui je suis. Et ils sauront, grâce au pendentif, que je leur suis supérieur. D’un pas franc, je m’avance dans les ténèbres, prêt à resurgir des profondeurs d’Omyre pour faire éclater mon vrai visage au plein jour.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Le Palais d'Omyre
MessagePosté: Lun 18 Aoû 2014 21:08 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Ven 25 Sep 2009 02:12
Messages: 4871
Localisation: Aliaénon
Sirat restait songeur, sa monture suivait la route. Elle semblait la connaitre et sachant où il l’avait acheté cela ne l’étonnait pas. Il se laissa donc porté par l’instinct de l’animal retournant chez lui. Son esprit bien trop occupé à le torturer. Des milliers de questions venaient le harceler, qui était cette aveugle, avait elle vraiment un lien avec Zewen et lui-même avait il un projet pour l’humoran. Alors que les tours sombres d’Omyre, apparaissaient déchirant les nuages, la seul question qui le tourmentait réellement reflua, N’kpa était elle vraiment morte. Sa peine écrasa littéralement son cœur. La pluie qui commença à tomber semblait être en harmonie avec sa tristesse, comme si le climat se mettait au diapason de ses sentiments. La haute muraille noire infranchissable cernait totalement la ville brisant l’horizon de sa masse.

Il entra dans la cité sans réelle difficulté, les garzoks jaugeant rapidement son collier. Il laissa derrière lui l’immense porte pour s’engouffrer dans les ruelles grouillantes et sales. L’agitation de la foule eut l’effet de le sortir de son introspection. Par chance, il surplombait l’assemblé et se dirigea rapidement vers le palais dans l’anonymat le plus complet. Il n’avait jamais mit les pieds dans la citadelle ténébreuse, mais son intuition l’avait conduit au bâtiment le plus hideux de tous. Tout autour d’un beffroi aux pierres ébène, une forteresse s’érigeait.

Bastion, solide, anarchique et terrifiant, il provoqua un frisson qui parcouru l’échine de l’enchanteur. Sans savoir ce qu’il faisait, il laissa sa monture à un sekteg qui la conduisit à ce qui paraissait ressembler à une écurie adjacente au palais. Il considéra un humain sombre qui l’épiait et qui était posté à l’entrée du donjon. Il s’approcha de lui et demanda à voir Khynt. C’était le premier nom qui lui venait à l’esprit et c’était celui à qui il avait prêté allégeance.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Le Palais d'Omyre
MessagePosté: Lun 25 Aoû 2014 16:36 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 26 Oct 2008 16:27
Messages: 39606
Introduction à la quête 30 pour Sirat.

Palais d’Omyre – entrée du pavillon de Khynt.

    L’homme à l’entrée de l’aile de Khynt du Palais d’Omyre observa un instant l’être qui s’approchait de son poste de garde. À mesure qu’il avançait vers lui, l’enchanteur put s’apercevoir que les yeux de l’humanoïde luisaient d’une lueur rougeâtre, sous un capuchon de lin. Ces yeux virèrent vers Sirat lorsqu’il demanda à voir Khynt… Et sans qu’une parole ne fût prononcée de la part de l’inconnu, la porte s’ouvrit, et laissa l’humoran pénétrer l’antre des maudits.

    Derrière la porte, qui se referma sitôt Sirat entré, un couloir, long et sombre, sans la moindre porte apparente, à part une ouverture, tout au fond, donnant sur une pièce éclairée artificiellement de tubes phosphorescents verdâtres.

    Là, sur un trône mobile de rouages et de ressors, métalliques comme la grande partie de son être, Khynt attendait son sbire en personne. Rigide, inexpressif, il regarda Sirat et s’adressa à lui d’une voix robotique, sans même laisser le temps à l’arrivant de prendre la parole en premier.

    « Ainsi, le sergent vient prendre ses ordres. J’en ai pour toi. Des ordres d’une importance capitale. J’ai besoin que tu me représentes sur un monde extérieur, pour une conquête sauvage de celui-ci. Cette mission me prouvera ta valeur et ta fidélité. Qu’en dis-tu ? »

    Et le silence, un silence de mort, retomba dans la pièce.

_________________
Image
Image
Image



Haut
 

 Sujet du message: Re: Le Palais d'Omyre
MessagePosté: Jeu 28 Aoû 2014 11:27 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Ven 25 Sep 2009 02:12
Messages: 4871
Localisation: Aliaénon
Les yeux de l’homme luisait tel des braises ardente. Son visage caché sous une capuche en lin, il ne distinguait que ces deux sphères carmin l’épiant. Il resta muet, la porte s’ouvrit dans un bruit sourd. Il se décala laissant l’enchanteur devant un long couloir sombre. Il pénétra dans cette artère formé d’arcade noirâtre. A peine fut il entré que la porte se referma derrière lui. Il resta immobile et interdit dans l’obscurité. Des tubes phosphorescents aux reflets émeraude et lugubre s’éclairèrent le long du corridor. Sirat s’avança et pénétra dans une pièce en cercle, éclairé de sphère en verre de couleur glauque. Un liquide semblait s’agiter à l’intérieur, elles étaient reliés entre elles par des tubulures aux lueurs étranges. Au centre sur un trône fait de rouage, de poulie et de mécanique enchevêtré l’es uns aux autres, se tenait Khynt. Le siège bougeait sur place, laissant dans son sillage un bruissement d’écrou et d’engrenage. L’apôtre, dans son armure de métal, fixait son lieutenant d’un regard d’acier. Sirat enleva son casque, laissant ses cheveux tombé en cascade sur ses épaules. Il posa un genou à terre et baissa la tête. A qui avait ’il prêté allégeance, au suppôt d’Oaxaca ou appartenait il corps et âme à Zewen, cette devineresse l’avait profondément troublé et son esprit bouillonnait encore de multiples questions. C’est la voix de Khynt qui le coupa dans son introspection. Il avait une mission, une tache sur un monde extérieur. Le colosse toujours genoux à terre se releva.

J’accepte, je serais votre bras armé.

Il resta un instant silencieux avant de reprendre.

… de quel monde extérieur parlez vous donc ?


Il avait éluder la question ne voulant pas passer pour un ignare aux yeux de Khynt

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Le Palais d'Omyre
MessagePosté: Mar 2 Sep 2014 11:02 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 26 Oct 2008 16:27
Messages: 39606
Palais d’Omyre – Salle du trône de Khynt.

L’homme de métal jaugea son champion silencieusement, et consentit à lui répondre :

« Aliaénon. Un monde où la magie est bien plus intense et présente qu’ici. Mais également fort différente. Quand tu arriveras là-bas, tu prendras tes ordres auprès de Vallel en personne. Ou auprès de ses lieutenants : Naral Shaam ou Lucian Elath. Ils t’expliqueront ton rôle dans la conquête. »

L’entretien était, apparemment, terminé. Sans te laisser le temps de répondre, il fit pivoter les rouages de son trônes pour reprendre son travail, et le garde de l’entrée vint te raccompagner jusqu’à la sortie, et même plus loin, puisqu’il t’amena face au fluide spatial, au cœur du sous-sol de la milice d’Omyre. Une boule brunâtre et brumeuse flottant à un mètre au-dessus du sol.

L’homme aux yeux rougeoyant qui t’accompagnait te donna quelques précisions :

« Le fluide pour rejoindre Aliaénon à partir de Yuimen se trouve actuellement à Oranan. Pour vous y rendre, il faudra passer par celui-ci, qui vous mènera sur Cisley, colonie d’Omyre, avant d’embarquer dans un fluide vers Aliaénon. Cela peut paraître complexe, mais… ça se fera assez vite. Les fluides sont tous rassemblés aux mêmes endroits. Avant d’en emprunter un, n’oubliez jamais de poser la main sur la petite boule de lumière à côté… »

Effectivement, une petite boule lumineuse flottait à côté de la grande. C’était à Sirat de jouer…

[HJ : j’ai été au plus vite, passant outre les passages inutiles ^^.
XP : 0,5 (post). Et tu rentres à présent également dans le jeu des mots (cf. règles dans la partie « tableau d’affichage » de la quête) : géopolitique.]

_________________
Image
Image
Image



Haut
 

 Sujet du message: Re: Le Palais d'Omyre
MessagePosté: Ven 5 Sep 2014 23:14 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Ven 25 Sep 2009 02:12
Messages: 4871
Localisation: Aliaénon
Khynt posa un regard acerbe sur Sirat avant de lui répondre. L’ Aliaénon était un monde où la magie était plus puissante. Il allait prendre ses ordres là-bas auprès de Vallel ou un de ses lieutenants : Naral Shaam ou Lucian Elath.

L’enchanteur ne connaissait pas les noms que l’apôtre d’acier citait, mais il ne chercha pas à l’importuner d’avantage. D’ailleurs la conversation était terminé car son trône tourna sur lui-même et repartit vers le fond de la salle. Le cerbère de l’entrée était déjà là pour accompagner l’humoran. Il se releva et remit son casque, ainsi la messe était dite. Il suivit le reître, restant dans son sillage.

Ils sortirent du bâtiment, Sirat redécouvrit les ruelles malsaines et sordides de la cité garzok. Il s’éloignait du palais mais son ombre planait toujours autour d’eux et sur l’enchevêtrement de bâtiment en pierre brunâtre. L’aliaenon pensa-t-il, que pouvait être l’intérêt d’une telle conquête. Toute sa vie il ne s’était intéressé qu’à sa personne. Laissant la géopolitique et autres études aux maigres intellectuels hautains. Il se justifiait en pensant que le sens de la vie n’était pas dans une frontière où dans un livre mais dans l’entrecuisse d’une femme couverte de cervoise. Peu à peu il découvrait qu’un monde entier vivait autour de lui et aujourd’hui un autre basculait dans une guerre similaire.Lui se retrouvait aux centres de ce mouvement. L’histoire s’écrivait et il y participait. Il avait peut-être eu tord de méprisé les livres et de courir la gueuse. Au départ de son aventure il voulait juste gagner un peu d’argent pour vivre et aujourd’hui il allait servir Khynt dans un conflit dont le but et son rôle lui échappait encore. Le colosse restait perplexe et silencieux tandis qu’il suivait l’homme de main dans le dédale de ruelle insalubre. Tantôt il se coupait dans ses pensées pour éviter un ogre, un sekteg ou un autre habitant de la garnison d’Oaxaca. Il ne répondit pas aux murmures intrigués des gourgandines, poitrines aux vents et habits chamarré ostensiblement aguicheur. Depuis combien de temps n’avait ’il pas sentit la chaleur d’un corps se lover contre le sien. Un sentiment masculin et lubrique le traversa.

Le mercenaire lui adressa enfin la parole, une fois arrivée devant une caserne. Ils n’eurent aucun mal à entrer, malgré la garde. En effet deux orques massif et peu enclin à la discussion barrait l’entrée de la milice. Mais devant l’homme aux yeux rougeoyant ils s’écartèrent, ne cachant pas leur mépris et leur désapprobation. Une odeur écœurante attaqua les sens de l’humoran. Il distingua le sang, la sueur, la peur, il y avait bien eu un effort dérisoire pour laver les restes qui se seraient hasardés dans les corridors, mais leur spectre informe avait laissé plus que le halo funèbre sur les murs. Il ne put s’empêcher de renâcler, tandis qu’ils s’engouffraient aux plus profonds de l’antre maléfique. Toujours sous l’attention ronchonne des miliciens, l’homme lui apporta quelques informations. Pour utiliser un fluide il fallait toucher la boule de lumière à côté de celui-ci. Il allait devoir faire une escale dans la colonie de Cisley avant de prendre le passage vers Aliaenon. A force de s’enfoncer dans le fortin et de passer des portes, la population avait considérablement diminué. Arrivé dans les sous-sols du bastion. Ils se trouvèrent devant une arcade sale qui donnait dans une pièce illuminé par un flambeau terreux et fuligineux flottant à un mètre du sol. Sirat s’avança doucement et prudemment. Il contempla la sphère lumineuse à côté du fluide, prit une grande inspiration et murmura.

Que Zewen me guide

Il déposa sa main sur le globe.

_________________


Haut
 

 Sujet du message: Re: Le Palais d'Omyre
MessagePosté: Jeu 11 Sep 2014 10:42 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Dim 26 Oct 2008 16:27
Messages: 39606
[La suite ici ! ]

_________________
Image
Image
Image



Haut
 

 Sujet du message: Re: Le Palais d'Omyre
MessagePosté: Jeu 14 Juil 2016 22:11 
Hors ligne
Avatar de l’utilisateur
 Profil

Inscription: Mar 12 Juil 2016 17:15
Messages: 19
Localisation: Omyre la Magnifique
Druss est maintenant tout proche du palays d’Omyre… Il en connait la disposition, un corps de bâtiments par lieutenant de la divine Oaxaca, ils sont disposés en étoile et gardé par l’élite des forces de l’armée démoniaque. Pourtant, cela n’effraie pas le moins du monde le voleur qui se sent pousser des ailes. Peut-être est-ce dû à l’alcool mais il s’en fout bien. Il n’a plus qu’cette idée en tête, pénétrer l’un des bastions des treize d’Oaxaca. Il est persuadé d’y trouver d’quoi se remplir les poches, tout en lui permettant d’mettre ses talents à l’épreuve.

(J’le sens bien c’coup ! J’vais t’le faire tout en subtilité et discrétion, ils vont y voir qu’du feu !)

Le voleur jubile de joie à l’idée de réussir, son palpitant vrombit, son sang devient brûlant. Faisant craquer ses jointures, il s’engage dans l’allée qui va le mener devant l’un des bastions. Il ne sait pas si le lieutenant y résident est présent, il ne sait même pas qui c’est. Et il faut dire qu’il s’en contrefiche comme d’sa première chaussette. Tout ce qui va compter, c’est d’pas s’faire attraper, quel que soit les ennemis, Druss se sent capable de les passer, de pénétrer au cœur du bâtiment… peut-être même d’accéder à la terrible Tour Noire.

Il croise une première patrouille qui vadrouille aux alentours des imposants murs ébènes. Ceux-là ne sont que des grouillots de base, la plupart n’ont même pas d’armure complète mais le voleur préfère la jouer fine. Il se dissimule en s’accroupissant derrière des tonneaux et attend que les Garzoks partent.

(Pour l’instant ça roule parfaitement.)

Après s’être assuré de l’absence d’autres gardes, Druss sort de son abri de fortune et avance le dos courbé en direction du mur d’enceinte. Celui-ci est bien trop grand pour espérer le grimper, enfin… Par acquis d’conscience, le voleur s’approche du mur jusqu’à pouvoir le tatter. Sa surface est lisse et les prises semblent rares… Il est bien obligé d’admettre que ce n’est pas la bonne solution et décide de longer le mur jusqu’à trouver une autre voie envisageable.

Il arrive quelques minutes plus tard dans une imposante porte close. Elle est si grande qu’elle atteint presque le haut du mur… Et la porte est bardée de pic et d’autres fioritures pouvant être utilisé comme prise… L’espoir de Druss se voit alimenté par cette constatation. Il sort, assuré d’avoir trouvé la solution parfaite avant de s’apercevoir que des gardes en faction surveillent la porte… Ils sont six, toujours des grouillots de base mais… nombreux quand même.

Le voleur s’immobilise aussitôt et bat en retraite, se mêlant aux ombres des murs, se contentant pour l’instant d’observer les obstacles qui se dressent entre lui et la fortune. Les Garzoks semblent plongés dans une discussion animée, mais pas concentrés au point d’ignorer un voleur qui grimpe la porte principale… Druss cherche activement une solution, essaie vainement de contourner le problème mais il en revient toujours au même point. Ces gardes sont sur son chemin, il est seul et eux sont six.

(Hum hum…)

Druss est un peu désemparé mais finit par trouver comment remédier à ce léger problème. Il s’avance, le visage fier, le dos droit. Il marche comme si le sol lui appartenait, comme s’il était en droit d’avancer ici sans crainte. Il arrive à quelques pas de la patrouille, les Garzokes le dévisagent sans réagir.

Le voleur se sent en confiance et affiche un petit sourire en coin quand celui qui passe pour le chef de l’unité braille :

« Eh mais tu t’crois où ? Clouer le moi au sol abrutis ! » rugit-il à l’intention de ses camarades.

Sous une impulsion commune, les Garzoks plaquent au sol le voleur qui peine à respirer, accablé par tant de masse. Ils finissent par le relever mais deux le force à se redresser totalement et l’empoigne méchamment par les épaules et les bras. Le chef s’approche, sa gueule n’est qu’à quelques centimètres du nez de Druss qui peine à le supporter. Cette haleine pestilentielle le fait suffoquer, ça et les relents de sang et de foutre qu’exhale le gros Garzok.

« Toi mon vieux t’est bon pour la prison, tu oses v’nir, comme d’rien, tu crois pouvoir t’foutre d’nous, passer comme ça… Tu vas voir c’que c’est, la dure loi qui s’applique aux déchets comme toi ! »

il termine sa diatribe par un violent coup dans le plexus solaire. Druss s’affaisse, uniquement retenu par les brutes épaisses. Il est sonné pour le compte, sa vision se brouille… il a envie de vomir, sa tête dodeline quand il sent un nouveau coup, dans son abdomen cette fois. Il crache des gerbes de sang qui coulent sur son menton, gouttent dans ses vêtements. Druss éprouve de plus en plus de mal à rester conscient, un troisième coup de poing le percute à la mâchoire. Ses dents mordent sa langue avec violence, le sang inonde sa bouche tandis qu’il s’évanouit soudainement, ne pouvant en supporter davantage.

_________________


“De la bourse ou la vie, le voleur vous laisse le choix. La femme exige les deux.”
― Samuel Butler




Haut
 

Afficher les messages postés depuis:  Trier par  
Poster un nouveau sujet Répondre au sujet  [ 13 messages ] 


Qui est en ligne

Utilisateurs parcourant ce forum: Aucun utilisateur enregistré et 0 invités


Vous ne pouvez pas poster de nouveaux sujets
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets
Vous ne pouvez pas éditer vos messages
Vous ne pouvez pas supprimer vos messages

Aller à:  
Powered by phpBB © 2000, 2002, 2005, 2007 phpBB Group  

Traduction par: phpBB-fr.com
phpBB SEO

L'Univers de Yuimen © 2004 - 2016