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 Sujet du message: Les marais de Gutenborg
MessagePosté: Jeu 30 Oct 2008 21:05 
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Les marais de Gutenborg


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Les marais de Gunterborg s'étendent au-delà de Omyre, sur des kilomètres. Le terrain vacille entre une terre, une mousse verdâtre ressemblant à un croisement de moisissure et de mousse habituelle, ou encore une eau verte marron qui a une profondeur chaotique, allant de dix centimètres à deux ou trois mètres. Sous cette eau, règne la vase. Celui qui est pris dans les vases de Gunterborg ne s'en sort pas. Des îlots surviennent parfois de ce marécage, où peuvent évoluer quelques arbres sombres et couverts d'une épaisse couche d'un mucus de bêtes vivants dans ce marais, homonymes de celui-ci, les Gunterborg.

Les plus chanceux sortiront de ce marais mouillés, en ne rencontrant que des cadavres. Les autres pourront y voir toutes les créatures amphibies possibles et imaginables.

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Chibi-Gm, à votre service !


La règle à lire pour bien débuter : c'est ICI !
Pour toutes questions: C'est ici !
Pour vos demandes d'interventions GMiques ponctuelles et jets de dés : Ici !
Pour vos demandes de corrections : C'est là !
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 Sujet du message: Re: Les Marais de Gutenborg
MessagePosté: Lun 19 Avr 2010 22:17 
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La douce sensation de l'herbe sous sa peau, la caresse du vent contre sa joue, il existe des plaisirs vraiment délicieux que même un orque peut envier dans certains cas.

Alors que le jour se lève dans le monde qui est devenu le sien, Na'ark prend peu à peu conscience de la réalité. L'herbe verte se flétri sous ses doigts, devenant un tapis de mousse ni vraiment vivante, ni vraiment morte mais gorgé d'une humidité qui provoque un effet de succions des plus désagréable à chacun de ses mouvements. Quand à la légère brise sur sa joue, la peur de la vérité le pousse à garder les yeux fermer encore un instant. Finalement un éclat de rubis fait son apparition, très vite suivis d'un deuxième découvrant tout deux la même chose. Un de ces longs être filiforme avec plus des pattes que Na'ark n'a de doigts et dont la dégustation se révèle très stimulante.

(Il faut avouer que recevoir son petit déjeuner au lit à quelque chose de plaisant )

« -Taber'nier, un autre des ces kekechose kroustillant! »

Sans plus attendre, il décolle littéralement sa main du sol pour venir saisir l'invité par le bout de la queue afin de le faire glisser jusqu'à sa bouche où, après l'avoir entièrement enfourné, il se délecte un instant des picotements sur sa langue avant de finir par savourer l'écho du craquement de la carapace sous ses dents.
Ce n'est qu'une fois ce petit plaisir matinal terminé que Na'ark se relève d'un bond et constate avec plaisir que cela fait maintenant presque deux mains de réveil qu'il ne ressent plus aucune douleur à procéder ainsi.

(Me voilà complètement rétabli, il ne me reste plus qu'à sortir d'ici, devenir plus fort que je ne l'étais déjà et tuer toutes ces raclures de fils de chien de gobelin qui ont osé s'en prendre à moi.)

« -Grrrr, Tuer ! Tuer tous le monde ! »

Sa décision prise, le moral au beau fixe, Na'ark se saisi de sa hache et s'apprête à partir quand tout à coup une évidence s'impose à lui. Où que se porte son regard, il ne voit que le marais, rien que le marais et toujours le marais.

(Par tous les dieux, où suis-je ? Je me suis enfoncé tellement profondément dans ce bauge putride que je me suis perdu. Il serait mal venu que je prenne la mauvaise direction et que je me retrouve dans les griffes de mes ennemies alors que je ne suis pas encore prêt. Réfléchissons, il doit bien y avoir une solution...la position du soleil ? La mousse sur les arbres ?)

« -Mmmmpf ?!....je sais ! »

Avec un enthousiasme pouvant faire pâlir d'envie n'importe quel chiot ayant trouvé une pantoufle, Na'ark s'agenouille sur le sol et, après avoir débarrassé une pierre de la mousse qui la recouvre, pose sa hache sur celle-ci. Là, d'un geste sec et précis du poignet, il la fait tourner.

Ce n'est que quand celle-ci s'arrête qu'il récupère son arme et commence son périple dans la direction donnée par le manche car si la lame sert à tuer alors le manche indique forcément l'endroit où il n'y a pas de danger.

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 Sujet du message: Re: Les Marais de Gutenborg
MessagePosté: Mar 20 Avr 2010 19:44 
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Le temps, il est fixe et pourtant il n'y a rien de plus instable pour la perception. Quand on n'a plus de repère, comment mesurer l'écoulement de celui-ci ? Cela faisait maintenant plusieurs heures que Na'ark s'était mis en route mais il aurait aussi bien pu s'écouler quelques minutes ou plusieurs jours.

Dans le marais tous les arbres se ressemblent, chaque îlot que l'on croise pourrait bien être celui que l'on viens de quitter. Et la vase, ce sol instable et traître, chaque pas est différent du précédent. Parcourir quelques mètres peut se faire en quelques instants ou en une heure. De plus, à tout cela, il faut rajouter la faune locale qui, étant peu habitué à avoir de la visite, s'empresse de venir vous saluer de manière fort peu convenable.

« -Arg, pouah, pouah, pouah. »

Recrachant son cinquième insecte volant, Na'ark s'arrête un instant pour contempler avec une certaine irritation le festin qui est en train de se jouer au niveau d'une de ses plus belle veine. Même pour un orque, il est facile de constater que c'est la sueur qui agit comme un aiment à sale bête.

(Si je continue comme ça je vais finir vider de mon sang...ou alors j'en aurais assez sur moi pour m'envoler loin de ce marais.)

Peu enchanté par l'une ou l'autre de ces perspective, il décide d'agir de façon simple mais radicale. Comme frappé par la foudre, il tombe soudain au sol où il se laisse emporter par un instinct porcin. Ce n'est pas sans une certaine délectation qu'il se roule dans la vase jusqu'à couvrir la moindre parcelle de peau de ce produit local.

(Voilà qui devrait faire l'affaire. )

Alors qu'il se relève, un observateur extérieur qui aurait assister à la scène aurait pu croire à la naissance d'un golem ou d'une étrange créature sortie de l'imaginaire d'un de ces magiciens fou qui hante les endroits lugubre.

La boue s'écoule lentement sur le corps de l'orque, ne laissant que ses yeux de visible. Même son arme, englouti dans la masse, ne semble faire qu'un avec ce monstre fictif. C'est ainsi, protéger du harcèlement permanent dont il était victime, qu'il reprend sa laborieuse progression.

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 Sujet du message: Re: Les Marais de Gutenborg
MessagePosté: Mar 14 Juin 2011 18:55 
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"Je ne comprends pas ce qu'on fiche ici si on est sensé aller vers les Duchés des Montagnes !"

J'étais agacé, ça devait se sentir dans mon ton de voix.

"J'avais quelque chose à vérifier. On peut y aller." murmura l'elfe, il avait de l'eau jusqu'à la taille.

"Quelque chose à vérifier ? Dans ces marais dégoutants ?

"Écoute, gamin, quand t'aurais un avis à donner on te sonnera."

Le ton de Laïra n'était pas méchant, elle ne m'aimait pas, c'était tout. Ou peut être se méfiait-elle ?

"Du calme Laïra. Il a le droit de poser des questions. De toute façon j'ai fini, je voulais juste être sûr de quelque chose. Partons."

Galtob sortit de l'eau boueuse et reprit ses affaires qu'il avait posées sur le rivage.

"En route, les amis !"

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 Sujet du message: Re: Les Marais de Gutenborg
MessagePosté: Dim 22 Juin 2014 11:19 
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Devant moi, un sentier d’obscurité me mène droit vers les marais, route unique vers mon avenir. Je ne peux m’empêcher, avant d’y pénétrer vaillamment, de me retourner une dernière fois vers le lieu que je viens de quitter. Sur la côte, les débris des cabanes de pierres jonchent des rochers noirs bousculés par des vagues écumant de blanc, ressortant particulièrement dans les ténèbres nocturnes. À l’est, néanmoins, les premières lueurs d’un jour nouveau commencent à poindre, sans rien éclairer encore… Les nuages au loin se colorent juste de feu, augurant la venue de l’aube, bientôt. En voyant les tentes du camp de Crean, je ne peux qu’avoir une pensée pour les personnes qui sont restées là-bas. Celles qui ont rejoint Oaxaca, et ainsi scellé leur avenir auprès d’elle, et ceux qui, plus braves et idéologistes, ont décidé de fuir, malgré la menace létale du dragon, qui aura pour ordre de les poursuivre. Fous sont ceux qui croiront pouvoir terrasser ce monstre que même les Dieux, ces éternels absents, n’ont pu qu’assommer. La rapidité, la discrétion, seront leur clé de sauvegarde. Et en cela, Sinaëthin la chasseresse saura se montrer un guide efficace pour ceux qui sauront l’écouter. Et d’autres, sans doute… Nous étions quelques puissants, sur cette île. Et ce ne sont pas les plus faibles qui en sont sortis, preuve en est… leur vie, tout simplement.

Mais il est l’heure, désormais, de marcher. Inutile de s’éterniser plus longtemps dans un lieu si sombre, si repoussant. Si le port n’est plus que débris, la route qui va m’accueillir n’a rien à lui envier… Un sentier tortueux le traverse, contournant des zones profondes et plus aqueuses que terreuses. L’eau est aussi sombre que la terre, et la route est presque invisible, pour celui qui ne s’y trouve pas déjà. Heureusement, c’est mon cas. Je vais devoir me montrer attentif…

(Les Marais de Gutenborg. Ne t’éloigne pas des chemins, car nul ne sort vivant de sa vase profonde…)

Charmant préambule à ma promenade forcée. Je regrette un instant la présence de Lune, mon fier étalon… avant de me rendre compte qu’il aurait été encore plus difficile de traverser cet endroit répugnant à cheval. Même si c’est plus éprouvant, c’est à pieds qu’il me faut traverser cet endroit. De toute façon, je n’ai guère le choix.

Alors, j’avance, et à mesure que le temps avance, les détails macabres du lieu que je traverse se dévoilent à mes sens. L’eau, fumant d’une brume matinale épaisse, est d’une couleur peu engageante… Entre le vert sombre et le brun merde. Des ilots de terre recouverts de mousses et de moisissures blanchâtres sortent, de-ci, de-là, comme autant de grumeaux dans cette soupe immangeable. Certains sont parés d’arbres sombres, tortueux, sans la moindre feuille… Au bois noir comme le charbon. Comme si l’essence même de cette terre les consume plus qu’elle ne les nourrit.

Mes pieds ne peuvent, bien souvent, pas éviter les flaques du chemin, flic-floquant dans l’eau trouble malgré moi. J’en viens presque à regretter la présence d’un de mes compagnons d’aventure, tant ce décors se prête à me sentir isolé, et mal à l’aise.

(Bah et moi alors ?)

(Toi, c’est différent… Tu… Tu es ma faera, tu fais partie de moi. Tu ne peux m’apparaitre comme un être à part entière.)

Un moment de silence spirituel. Je sens que je l’ai vexée. Après quelques secondes, elle se permet néanmoins un commentaire…

(C’est ce qu’on verra.)

Je ne comprends pas le sens de ses mots, ni comment je dois les prendre. Et à vrai dire, je préfère ne pas lui demander. Elle risquerait de plus mal le prendre encore. Et je ne veux pas attirer l’ire de celle, la seule, qui m’accompagne ici.

À mesure que la matinée avance, la chaleur se fait plus présente. Étouffante, parfois. Car ici, il n’y a pas le moindre petit pet de vent. La brume ne parvient pas à décoller, comme engluée elle-même dans les marécages. Pourtant, le ciel n’est pas ensoleillé pour autant. Un couvert nuageux uniforme, entre le gris et le blanc sale, me sert de toit. Au-delà, la lumière du soleil a commencé à éveiller la faune du lieu que je me satisfais de n’avoir pas aperçu la moindre tentacule la nuit. Ainsi, à certains endroits, des grosses bulles éclatent mollement à la surface aqueuse, attestant de la présence d’un gros… poisson ? vivant en dessous. Gros, c’est indéniable, vu la taille de certaines de ces poches d’air molles. Des croassements profonds, graves, raisonnent à gauche, à droite. Certains plus proches que je ne l’espère, car les crapauds pustuleux auxquels ils appartiennent, je n’ai aucune envie de les croiser. Pas plus que les sifflements de serpents des marais qui filent en silence au ras de l’eau. Heureusement, ma présence ici ne semble guère leur convenir, et ils préfèrent fuir mon passage par des flocs mous dans les flaques. Une pensée, un peu macabre, s’imprègne dans mon esprit, avec la certitude que si je me fais piéger de la vase, ils seront les premiers à venir dévorer ma chair détrempée, avant même que j’ai eu le temps de mourir. UN frisson me parcourt l’échine, alors que je redouble de précautions sur le chemin à prendre.

La matinée arrive presque à terme lorsque je décide de faire une petite pause, m’appuyant sur un arbre tortueux, plus large que haut, en bordure de route. Ayant sécurisé la zone du regard, je soupire en assouplissant mes membres malmenés par cette marche difficile, et par les jours passés sur cette maudite île. Je me laisse aller, dix minutes durant, à une somnolence mi-consciente, où je me détends sans bouger, yeux mi-clos, membres relâchés. Et puis, alors que le sommeil est presque à me gagner, je me sens subitement observé. Je rouvre les yeux, et mets plusieurs secondes avant de trouver ce qui me fait cette impression. Immobile sur un ilot non loin de ma position, un œil immense m’observe. Un œil, entouré de plusieurs autres, plus petits.

« Ah ! »

Un cri de surprise, heureusement étouffé par la pesanteur des lieux. L’œil en question, gros comme une tête, est incrusté dans ce qui semble être une immense coquille d’escargot. Il est fixé droit sur moi, immobile, sans ciller… puisqu’il n’a pas de cil. La coquille, haute de près de deux mètres, est parcourue de veinules répugnantes. Je doute, un instant, de la vie réelle de cette chose, ou de son statut en tant qu’œuvre infinie d’une nature aux goûts douteux… Mais la réponse se fait vite à moi, lorsqu’un corps sort de a coquille. Brunâtre, d’une peau recouverte de milliers de pustules baveuses, et des mêmes veinules écoeurantes, un escargot gigantesque fait son apparition, pointant ses deux cornes visuelle – comme s’il n’avait déjà pas assez d’yeux – dans ma direction.

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Me voyant, il ouvre une bouche énorme munie de dents petites, mais acérées, et dont je ne doute pas de la capacité à broyer toute chair exposée. D’ailleurs, entre deux fils de bave gluante, il finit par recracher un cadavre, apparemment humain, ou orque, dont des lambeaux de chair pourrie et filandreuse pendent mollement à des os blanchis par la salive acide de cet animal ignominieux.

« Beuuuaarhg… Dégueu… »

L’animal, par chance, semble rassasié par son repas horrible, et reste immobile sur son ilot. Sa présence, me donnant littéralement la gerbe, me remotive subitement à partir de cet endroit. Reprenant toutes mes affaires, sans faire cas de ce pauvre type bouffé par un truc mou et gluant, je me remets en route, non sans jeter un dernier coup d’œil à ce gastropode géant aux nombreux globes oculaires.

(Bon sang, c’était quoi ce truc ?)

(Un argus rampant. Une création Cwedim, un des Treize d’Oaxaca, spécialisé dans les rampants gluants.)


(Spécialisé ? Mais il faut être complètement chiffonné pour créer un machin pareil !)


(Personne n’a dit que les Treize étaient sains d’esprit.)

D’un coup, je me dis que je ne suis pas mal tombé, avec une sœur passionnée par les reptiles. Au moins, les dérives sont sans doute moins repoussantes. Pas comme si c’avait été une spécialiste des trucs graisseux, pleins de chairs pendouillantes et fripées, ou encore des êtres faits de pourriture crasse et puante.

(Si tu savais ce dont ils sont capables…)

Là, pour le coup, je n’ai aucune envie de le savoir, et je me dépêche de reprendre la route dans ce marais qui, finalement, se fait de plus en plus sec, et commence à se transformer en une forêt humide, à la végétation plus dense et plus fournie, plutôt qu’à une plaine brumeuse aux trop nombreuses flaques. La mousse verte remplace petit à petit la moisissure, les arbres hauts et feuillus les troncs raides et secs, et le chemin se fait plus large, et surtout moins humide.

Et petit à petit, les marais se changent en plaines, et la sente que je suis depuis le début de la journée rejoint une route plus importante, reliant sans doute deux grandes villes de la région… Certainement Dahràm et Omyre. Je prends la voie menant vers le Sud, Omyre se trouvant plus au centre du continent que la cité des pirates. Le soleil, lentement, décline dans le ciel. Mes bottes mouillées écument dans un bruit spongieux dans la poussière de la route, sèche, elle.

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 Sujet du message: Re: Les Marais de Gutenborg
MessagePosté: Ven 27 Juin 2014 14:21 
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À peine sortie du cercle de lueur du camp, je compris que je n'avais pas intérêt à trop avancer seule. Épuisée, je peinais à marcher sans vaciller tant tout mon corps me faisait souffrir. Autour du camp s'étendait une vaste étendue de buissons, d'arbres aux silhouettes torturées et de roches éparpillées. Je soupirai en constatant que nous éloigner d'Oaxaca, de Sisstar et du dragon allait s'avérer plus difficile que prévu. La nuit rendait la scène qui s'étendait devant moi bien sinistre. Je mis un temps avant d'identifier la désagréable odeur qui m’écœurait depuis que j'avais approché : la mort. Le doux parfum de la putréfaction. Un haut-le-cœur me fit frémir mais je n'avais rien dans le ventre et l'expérience s'en trouva d'autant plus déplaisante. J'avais faim. J'avais soif. Je m'étais finalement arrêtée. Autour de moi les insectes bourdonnaient : mouches, moucherons, moustiques, et autres nuisibles. Une piqûre au bras me fit vivement réagir mais j'avais déjà abandonné l'idée de tenter de me débarrasser de toutes ces bestioles. Il aurait fallut de la fumée. Le grincement des branches dans la brise se mêlait à d'étrange bruits de succions qui me firent penser que par endroit le terrain devait être particulièrement détrempé. Rien d'étonnant avec la pluie que vous avions eu un peu plus tôt. Mes haillons m’irritaient. Les bruissements de la nuit m'irritaient. Toute cette foutue aventure et cette foutue situation m'irritaient. Fourbue et craignant de me perdre moi-même dans le bourbier qui s'étendait là je décidai de m'arrêter. Je n'étais pas allée bien loin, une centaine de pas hors du camp environ.

Le ciel s'éclaircissait inexorablement et Serpent et Depheline n'allait sans doute pas tarder à me rejoindre, ils devaient être non loin derrière moi. En attendant, je décidai de rassembler quelques brindilles pas trop humides et fis un maigre bûcher. J'avais posé le sac et mon arc à côté de moi et m'agenouillai dans l'herbe humide. Renonçant à limiter mes douleurs je sortis rapidement du sac briquet et amadou que j'avais aperçu plus tôt. Maladroitement, je finis par en tirer des étincelles qui enflammèrent le fagot. Mon feu de camp n'avait rien de bien convaincant mais il apportait de la lumière pour guider les autres, un peu de chaleur pour me réconforter et assez de fumer pour dissuader les insectes de trop s'approcher au risque de se faire enfumer ou carboniser. Je m'assis alors devant ce feu, m'adossant à une vieille souche à l'écorce irrégulière. Des cheveux s'étaient collé à mon visage par la transpiration et celle-ci me donnait à présent froid. Je pris un pan de ce qui me servait vaguement de toge et m'essuya le visage avec. Agacée par mes cheveux, je relevai les bras pour commencer à les tresser lorsqu'une douleur me perça le flanc. Je baissai aussitôt les bras en grimaçant. J'en avais oublié la délicate attention de Cromax. Il ne me semblait pas avoir quoi que ce soit de cassé mais j'avais effectivement une plaie ouverte qu'il me fallait panser. Je remis donc le nez dans la besace pour en explorer le contenu. J'en sortis rapidement ma robe de mithril, mon heaume à tête de félin en acier blanc, mes cuissardes, mon bouclier de poignet, ma bague de la milice kendranne et compris pourquoi il me pesait tant. Outre la gourde d'alcool garzok, le briquet et l'amadou, le sac contenait également une bourse fort replète de pièces, des paquets sentant la viande séchée, une gourde d'eau, un rouleau de tissu propre, un couteau, une écuelle, deux autres gourdes au contenu inconnu et deux petites orbes ambrées dont j'ignorais l'utilité. Je rangeai l'essentiel, ne gardant que les cuissardes, la bague, l'alcool, la nourriture et l'eau. Je constatai avec surprise qu'il restait le heaume en forme de tête de harfang, que j'avais sorti sans y penser qui était posé à côté du feu. Les flammes couraient sur sa surface lisse et brillante, mettant en valeur ses gravures et la précision de son moulage. Se pouvait-il que pareille chose fut travaillée au marteau ? Ce me semblait impossible. Parmi les entrelacs, il me sembla reconnaître des éléments familiers. Je n'avais pas le temps d'y songer. Je me rembrunis et ramassai le heaume dans le sac.

- Un aiguille... pensai-je tout haut.

À la lueur du feu je pu admirer le beau souvenir que m'avait laissé le sindel et songeai qu'il m'aurait fallu recoudre ça. J'avais relevé ma tunique suffisamment pour dégager mes côtes sur le côté gauche. La blessure filait de l'os à l'avant de mon bassin jusqu'à la mi-hauteur des côtes. Elle faisait bien quinze pouces. Elle ne saignait plus vraiment, le sang s'était solidifié, mais les lèvres étaient assez écartées et risquaient de me laisser une cicatrice assez laide.

- Comme si je n'en avais pas assez...

Continuant à marmonner, je débouchai la gourde d'alcool garzok et en fis couler un filet sur mon flanc. Le breuvage était presque plus facile à supporter sur une plaie récente que dans l'estomac. Puisque je ne pouvais la recoudre, et qu'elle était fort mal située, je dû dérouler tout le bandage en faisant de multiple tour de mon abdomen pour pouvoir entièrement la couvrir. Ceci fait, je rabattis vite ma tunique pour ne pas être surprise par mes compagnons. Puisque nous allions avoir à marcher, j'échangeai aussi les chausses en tissus du camp contre mes cuissarde. Quoique légèrement gênante, elles me permettaient d'avoir les pieds au sec et de ne pas craindre les morsures de serpent notamment. Je remis aussi la bague, sans trop y penser. Je m'étais habituée à elle depuis le temps, bien qu'elle n'eût plus grande signification. Je bu aussi de longues goulées d'eau pour étancher ma soif, puis une brève goulée d'alcool, pour m'oublier un peu et me réchauffer tandis que la nuit pâlissait. Lorsque les autres me rejoignirent, ils me trouvèrent assise en tailleur devant le feu, occupée à faire un sort à quelques tranches de viande séchée. Ça n'avait rien de fameux, mais ça nourrissait.

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Sinaëthin Al'Enëthan, alias Silma, Héraut de Yuia, hiniön lvl 21


Dernière édition par Siiwih le Sam 13 Sep 2014 12:43, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Marais de Gutenborg
MessagePosté: Lun 30 Juin 2014 11:50 
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Localisation: En quête 27
Depheline et Serpent se mirent en route sans tarder, après le départ de la tireuse. Cette dernière n’avait pu aller trop loin devant en solitaire, car elle semblait en bien mauvaise condition physique, et c’est donc sans mal que les deux acolytes parvinrent à la rattraper. Ils quittèrent prestement le campement d’Oaxaca et de son dragon, avec beaucoup d’appréhension quant à l’avenir qu’allait leur réserver ce monstre, plus gigantesque encore que tout ce que la magicienne avait pu voir jusqu’à présent.

« Si un jour je maîtrise le feu, que je deviens le feu moi-même, alors je pourrais contrôler moi aussi les dragons… », déclara-t-elle d’une voix détachée et revendicatrice. Elle ignorait le nombre de dragons qui pouvaient exister sur cette planète, mais elle se jura en cet instant qu’Oaxaca ne serait plus la seule à en contrôler. Et ce dragon là, il œuvrerait pour le bien.

Ils entreprirent une marche difficile dans les marais sentant la mort, ce qui ne manqua pas de rappeler à Depheline quelles mauvaises aventures ils avaient vécus dans un tel milieu, sur l’île des treizes. Les sangsues devaient être omniprésente, c’est pourquoi la magicienne prenait bien garde aux endroits où elle mettait les pieds. Elle tendait bien évidemment aussi l’oreille, prête à réagir à la moindre rencontre de fortune, mais dans cet environnement hostile, tout semblait propice à les mettre en danger, ce qui compliquait encore la tâche et mettait les nerfs de la magicienne à rude épreuve.

Elle avait appris beaucoup de toutes ces aventures et n’étaient plus la Depheline que Serpent avait rencontré et sauvé. Elle ne se blottissait plus contre lui à la moindre inquiétude, ne s’effondrait plus à la moindre source d’angoisse. Elle faisait fièrement face, jusqu’à n’en plus pouvoir, comme ça avait été le cas au moment de ce tremblement de terre qui avait déchiré la surface de l’île d’Oaxaca, au Nord des terres d’Omhyre et de Dahràm, et qui l’avait empêché d’avancer. Avançant ainsi sans relâche, pas après pas, prudemment, doucement mais sûrement, la magicienne restait focalisée sur son unique objectif du moment : quitter cette région morbide au plus vite.

Au loin, à quelques dizaines de mètres devant eux, une lueur était visible, et il était possible de discerner entre les végétaux en putréfaction dégoulinant de vase, qu’une silhouette était assise devant ce qui ne pouvait être qu’autre chose qu’un feu. Certes, le dragon n’était pas encore là car l’aube arrivait à peine, mais la magicienne songeait à tous ces monstres qui se terraient dans le noir, en attendant leur heure de gloire, maintenant qu’ils avaient pu repérer leurs victimes grâce à la lumière du feu. Les petits crissements et glapissements qu’elle entendait se rapprocher de plus en plus n’en étaient que la partie visible et émergée de la réalité de cette intuition qui tendait à se confirmer, à mesure qu’elle voyait filer des petites silhouettes entre son champ de vision et les flammes de la tireuse…

« Serpent, reste sur tes gardes ! », conseilla-t-elle à son compagnon à quelques mètres à peine derrière elle. Elle stoppa net sa course et pointa du doigt la lumière.

« Qu’est-ce que c’est, à ton avis, ces choses volantes et qui semblent ricaner ? Là, partout... », questionna-t-elle, sur le qui-vive, observant les alentours et même derrière eux, dans l'espoir de voir surgir les autres aventuriers qui avaient choisis la liberté. Elle continua :« On...on dirait des insectes, avec des ailes mais un corps... d'homme ! C’est bien trop gros pour des insectes ! Et il y en a par dizaines, ça m’inquiète… Rejoignons l'elfe au plus vite, elle est aussi en danger. »

Reprennent le pas de plus belle, la sorcière se hâta de rejoindre la tireuse au coin du feu, pataugeant dans la mélasse qui s'infiltrait dans ses chausses. Les petits monstres, aussi grand qu'un bras, semblaient être couverts de boue constituant une carapace protectrice écailleuse. Depheline interpella l'elfe, à peine arrivée sur les lieux :

« Nous ne sommes pas seuls. Des bêtes volantes nous espionnent, elles sont nombreuses… », fit-elle en virevoltant pour se placer face à l’obscurité contrastant avec le feu derrière elle, ce qui l’empêchait à présent de voir ces silhouettes qu’elle avait identifié comme étant menaçante, ses baguettes brandies en avant, prêtes à se décharger. Elle ne voulait néanmoins pas déclencher un nouvel incendie et comptait bien être plus prudence, cette-fois.

« Il faut se préparer, ils ne vont sans doute pas en rester là. Ce ne sont pas des moustiques, croyez-moi, nous les avons-vu, pas vrai Serpent ? Tendez l’oreilles et vous entendrez… »

En faisant fit des crissements du bois enflammé, il était possible de percevoir ces glapissements presque intelligibles, telle une sourde menace annonciatrice d'un carnage. Peut-être que l’elfe tireuse pourrait même voir ces monstres ailés avant les deux humains au milieu de ce cercle de lumière qui contrastait avec le marais sombre, elle qui possédait probablement une vision améliorée dans l’obscurité. Il restait aussi à espérer que les autres qui avaient souhaités se joindre à eux arriveraient vite...

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(((HRP :Voici ce qui s'invite dans nos aventures : la-faune-tuables-par-un-pj-lvl-1-a-5-t734-15.html#p90814)))

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Dernière édition par Depheline le Ven 18 Juil 2014 10:38, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Marais de Gutenborg
MessagePosté: Lun 30 Juin 2014 18:02 
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Localisation: quête 30
Nous marchions depuis un bout de temps au travers des terres traitres du marécage. Depuis notre fuite du camp, le sol ferme avait rapidement cédé place à la boue et à la vase des trous d'eau marécageux. Je pestais tout les 50 pas, maudissant les terres d'Omyre.

Le chemin fut donc plus compliqué à parcourir que prévu et la nuit n'était pas éternelle. Je jetai un œil derrière mon épaule pour vérifier que les jumeaux, le pirate et éventuellement ses acolytes suivaient la cadence.

Arrivée à ma hauteur, Depheline me parla de son désir de posséder un jour, elle aussi, un dragon. Je réprimai un sourire en m'essuyant le front. ("Les femmes et leurs lubies") pensai-je. Mais Depheline paraissait bien déterminée à réaliser son rêve, tout comme à avancer, elle prenait doucement mais surement la tête de la procession.

Enfin, après une lente progression dans les tourbières, nous vîmes apparaitre à quelques dizaines de mètres devant nous, un feu de camps crevant les ténèbres oppressantes des alentour. Les flammes épousaient la silhouette assise d'une elfe en patience; ce devait être L'Hinione qui nous avait finalement attendue.

La perspective d'un lieux chaud et sec me fit accélérer le pas, peut être trop hâtivement car Depheline me prévint d'un danger présent dans l'obscurité. « Serpent, reste sur tes gardes ! ». Elle stoppa net sa course et pointa du doigt la lumière.

« Qu’est-ce que c’est, à ton avis, ces choses volantes et qui semblent ricaner ? Là, partout ... on dirait des insectes, mais avec des ailes, et c’est bien trop gros. Il y en a par dizaines, ça m’inquiète… Rejoignons l'elfe au plus vite, elle est aussi en danger. » murmura-t-elle.

Je restais un moment immobile, l'oreille tendue et les yeux plissés, avant de tapoter mon masque brièvement.
("Mask... œil de chouette")
("C'toi la chouette") eu-je pour toute réponse.

Un voile blanc progressif recouvrit mes yeux et je pus voir dans l'obscurité comme en plein jour. Je les vis alors, des créatures étranges et rachitiques aux allures humanoïdes qui voletait discrètement près d'arbres morts.

J'eu tôt fais de rejoindre avec inquiétude les deux femmes près du feu, légèrement perturbé par cette vision. Depheline prévenait l'archère du problème en me prenant à témoin, à laquelle je répondis d'un vague "oui, une dizaine" avant de sortir les griffes de mon gantelet. Je pris une position défensive. J'attendais avec une impatience doublé de crainte le reste de notre équipée qui allaient nous rejoindre.

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Serpent Ménestrel (origine Voleur) Niveau 15
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     Sujet du message: Re: Les Marais de Gutenborg
    MessagePosté: Mer 9 Juil 2014 21:07 
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    Après quelques minutes à patauger vélocement dans les marécages qui s'offraient à lui à son grand déplaisir, Heartless remercia les cieux pour lui avoir donné des bottes étanches, avant de ralentir pour se laisser rattraper par ses compagnons.

    Seulement, des trois attendus, seuls deux revinrent. Ils étaient partis tard mais ils étaient aussi pressés que lui, surtout Mercurio, qui n'était pas le genre de matou qui tergiversait inutilement avant de faire quelque chose. En vérité, Heartless pouvait passer pour un peureux à côté de ce guérisseur étrange, en plus d'un imbécile. Mercurio le rejoignit alors qu'il reprenait son souffle, ils avaient déjà couru sur une poignée de kilomètres sans autre obstacle que le sol pâteux.

    - Hé, t'as vu c'truc ? Ca claque non ?

    Il lui montra un étrange anneau bleu surmonté d'une tête de dragon à son doigt. Le dragon n'était cependant pas aussi terrifiant que celui d'Oaxaca, et il semblait dégager plus de noblesse, probablement un ancien dragon des eaux, ou un symbole lié à Moura. Cela aurait aussi pu être un drakarn mal sculpté. Le borgne était content de s'être un peu éloigné de leur point de départ et des fléaux qui y étaient restés, mais il était aussi frustré de ne pas apercevoir au moins ceux qui étaient partis avant lui. Avait-il pris la mauvaise route ? L'avaient-ils tant devancé ? Et le voilà encore à réfléchir plus que de raison. Si il avait été plus brillant, réfléchir l'aurait peut-être mené à quelque chose. A vrai dire, tous ses plans étaient foireux. Il se souvint de celui de Mercurio dans la cité perdue, et il fut un peu jaloux. Il s'était pensé un peu plus futé que lui.

    Alors que ses pensées se remettaient en place et que ses poumons se reposaient, il lança juste une réponse ironique et quelconque.

    - Arrête, j'suis jaloux. Tu vas faire fureur dans les bordels avec un machin pareil.

    Kurag s'approcha d'eux, inquiet. Farion ne les avait pas suivi. Heartless commença à craindre qu'il ait choisi le mauvais côté.

    - Il a choisi la soumission.

    Ils se retournèrent tous pour voir la hafiz qui les avait épié depuis les branches d'un arbre. Depuis combien de temps ? Ils n'en avaient aucune idée, elle avait la discrétion pour motif et le pragmatisme comme crédo. Cette annonce assombrit davantage l'atmosphère. Le pirate n'aimait pas vraiment son attitude qu'il voyait condescendante.

    - Et comment tu sais ça, toi ?

    A'sharia' le fixa dans l’œil, il pensa lire du dédain dans son regard.

    - Je l'ai vu. C'est tout. Et les autres aussi, le barde, les elfes... Ils ne sont pas loin devant. Vous êtes les derniers.

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     Sujet du message: Re: Les Marais de Gutenborg
    MessagePosté: Sam 12 Juil 2014 20:44 
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    Je ne tenais plus en place, mes membres tremblaient entre épuisement et surplus d'adrénaline. Le combat allait avoir lieu de toute les manières et j'étais si las de ces batailles incessantes et de ses contretemps, que mon corps se mit à réagir avant même que je ne décide de quoi que ce soit.

    Je m'élançais d'un bond félin vers la première créature volante avec l'envie furieuse d'en faire des confettis, je voulais en finir vite. Mais alors que j'élançais mon bras griffu d'un bel élan, une volée de ces créatures surgirent pour me rentrer dedans violement. Le choc fut si violent qu'il me coupa le souffle et me repoussa vers le centre où se trouvaient mes compagnons. En homme agile, je roulai sur moi même pour attendrir ma chute et me récupérer sur mes quatre fers.

    Le coup avait bien porté, en grimaçant, je frottai mon poitrail douloureux alors que la poignée de bêtes monstrueuses reprenaient leurs envols autour de nous, ricanant et nous provocant par de petit geste parfaitement compréhensible dans toutes les langues .

    Je me tournais à présent vers les jumeaux, qui venaient de rejoindre la bataille, pour leur demander un soutien:
    "Il va falloir me filer un coup de main ! Glorael ! Nerion !"

    Alors que je hélais mes compagnons, je vis arriver Le pirate et son pote humoran plus loin, la Hafiz et l'autre mercenaire venaient aussi, d'une démarche plus lente et désabusée toutefois.

    Je leurs fis signe, signalant par la même la présence des Elyd au cas où cela leur avait échappé. Pendant ce temps les deux jumeaux s'allièrent pour affronter la petite nuée avec une étonnante aissance. Les deux Hinions avait une revanche à prendre sur la vie, une rancœur et une haine farouche à déverser sur un ennemie commun.

    Le Bretteur faisait danser ses lames avec adresse, bondissant comme un tigre en esquivant les attaques des Elyds enragés. Le frère jumeau, Glorael n'était pas non plus en reste et se concentrait pour invoquer, ce qui ressemblait au premier abord à un champ électrique. Les deux compagnons se révélaient être de solides et farouches alliés à présent.

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       Sujet du message: Re: Les Marais de Gutenborg
      MessagePosté: Mar 15 Juil 2014 16:52 
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      Force était de constater que l’elfe tireuse assise près du feu n’était pas en mesure de réagir à la menace, car elle venait de s'étaler de tout son long, au moment où la magicienne avait fait volteface. Elle s'était également retournée juste à temps pour voir Serpent se jeter vers la première créature qui attaquait, alors que les jumeaux arrivaient sur leurs pas, prêts à rentrer eux aussi dans la mêlée. Ils étaient pourtant bien abimés par les évènements violents qu’ils venaient de vivre sur l’île et par le choc psychologique engendré par la rencontre avec Oaxaca elle-même et son dragon.

      D’autres aventuriers arrivaient à leur suite sur la petite place marécageuse éclairée, au compte-goutte, tandis que la magicienne priait pour que les Elyds ne soient effectivement qu’une dizaine, comme l’annonçait Serpent. Elle avait eu la désagréable sensation qu'ils étaient beaucoup plus nombreux que ça.

      Au beau milieu de cet endroit, Depheline eut tôt fait d’évaluer la situation, car il fallait être efficace : tout était beaucoup trop humide pour risquer de s’enflammer et la sorcière pouvait donc faire usage à sa guise de ses pouvoirs. Elle pouvait mobiliser sans aucune retenue les fluides de feu contenus dans son bâton nouvellement acquis sur les terres d’Oaxaca, en dehors du fait qu'il lui faille veiller à ne pas blesser ses compagnons d’aventure.

      Le temps de cette brève réflexion, la magicienne manqua une occasion d'intervenir et ne put qu'être témoin de l'offensive qui avait repoussé son ami. « Serpent ! », s’était-elle exclamée avec horreur, après avoir vu les Elyds s’en prendre au Ménéstrel pour le repousser dans le cercle de lumière, de leurs griffes et leurs dents mortellement acérées.

      (Que cherchent-ils donc ?), s'inquiéta la magicienne, qui essayait de comprendre leur logique et surtout, qui prenait conscience que ces monstres étaient doués d'une intelligence développée qui s'accordait avec leur forme humanoïde. Ils voulaient peut-être tout simplement les encercler. Ce plan ne pouvait néanmoins pas se passer selon leur plan, puisque les jumeaux, à l’extérieur, chargeaient à leur tour. L’un faisait appel à ses fluides de foudre, tandis que l’autre déployait ses armes dans les airs pour déchirer en deux ces créatures véloces qui ne les avaient pas vu venir.

      La magicienne devait elle aussi entrer dans la danse, et choisir sa cible au plus vite. Il ne servait à rien de rester spectatrice, même pour analyser la situation. Les jeux étaient faits, il fallait maintenant combattre, sans la peur au ventre qui l’avait désertée depuis longtemps, alors qu’elle avait vu des amis mourir, sa vie s'éloigner puis revenir de justesse, et finalement survivre. Elle en était venue à croire en sa capacité de survie, et en le destin qui avait encore besoin d’elle pour accomplir des choses que Zewen et Meno avaient conjointement décidées pour elle. Une chose était sûre, elle chevaucherait ce fil du destin pour ne pas laisser la passivité gouverner son existence. Telle était la volonté des dieux.

      Dans son dos, par surprise, un de ces monstres aux dents dévoreuses s’était élancée sur elle et avait enfoncé ses crocs tranchants tel des lames, entre ses omoplates. Elle n’avait finalement pas eu à choisir sa cible, elle était venue à elle spontanément, lui arrachant un cri de douleur et une souffrance dont elle se serait bien passée, mais qui la força à user de sa magie pour la première fois dans ce combat.

      « Meurt ! », avait-elle ordonné en plaquant sa main dans son dos dans un jaillissement de flammes, pour initier le bal magique qu’elle avait ouvert grâce au sortilège qu’elle maîtrisait le mieux, celui qui lui avait fait découvrir ses pouvoirs magiques, la boule de feu.

      C’est alors qu’elle comprit que Serpent pourrait s’en sortir tout seul, de face, avec les jumeaux elfes, et qu’il lui faudrait donc plutôt protéger leurs arrières, car une vague arrivait dans leur dos, affamée, et elle chercherait probablement à s’en prendre à l’Hinionne qui venait de perdre connaissance et qui avait besoin d’être protégée de cette nouvelle nuée surgie des ténèbres marécageuses, d’entre les ombres ondulant au gré des flammes centrales.

      « Serpent, les jumeaux, je gère les arrières ! Il en arrive d'autres ! », cria-t-elle dans la mêlée au milieu des vrombissements d'ailes et des glapissements, alors qu’elle se rapprochait en hâte de l’elfe étendue devant le feu, serrant sa mâchoire pour contenir la douleur dans son dos causée par la morsure. Elle ne le savait pas encore, mais un morceau de chair lui avait été arraché sur quelques centimètres. Dans un réflexe, faisant fi de sa souffrance, elle dessina une cage d'isolement de feu autour de sa protégée inconsciente, réduisant en poussière dans la foulée deux Elyds qui n’avaient pas vu le piège se dresser, dans leur course effrénée pour dévorer sans aucun doute la tireuse. Aussi bien vers l'intérieur que vers l'extérieur, cette cage était redoutable si elle venait à être traversée.

      Depheline pouvait maintenant poursuivre l’esprit tranquille. Il n’arriverait rien à l’Hïnionne. « A qui le prochain ? », rugit-elle en se redressant, alors que des flammes s’échappaient en volute de ses deux focalisateurs magiques tenus dans ses mains, se reflétant dans ses yeux, à moins que ses fluides intérieurs n'eurent donné eux-mêmes l’aspect du feu à ses pupilles férocement dilatées. Le combat continua à faire rage, en attendant le reste des aventuriers, des boules de feu et des brûlures magiques distribuées sans modération autour d'elle, carbonisant les Elyds qui étaient réduits instantanément en cendre, dans un nuage de fumée acre.

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      Dernière édition par Depheline le Lun 21 Juil 2014 14:48, édité 2 fois.

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       Sujet du message: Re: Les Marais de Gutenborg
      MessagePosté: Jeu 17 Juil 2014 17:03 
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      Alors qu'Heartless se préparait à questionner une nouvelle fois à la Hafiz, des bruits de combat se distinguèrent dans l'ambiance marécageuse. Ils virent le ménestrel à la chevelure rousse, le torse rougi par l'attaque d'un certain type de créatures. Sa silhouette était éclairée par de faibles flammes au milieu de la forêt.

      - Des Elyd ! On est attaqués ! cria-t-il.
      - Des quoi ?

      Puis Heartless entendit un cri strident venir de derrière lui. Son instinct, affuté par de nombreux combats au péril de sa vie, l'avertit d'une attaque sournoise dans son dos. D'un geste vif et précis, il évita l'assaut et attrapa l'ennemi volant par la jambe, le faisant chuter sur le sol. Il n'avait jamais rencontré telle créature. Elle avait un corps rappelant celui d'une femme, mais déformé sous les traits d'une monstruosité à la peau grise et aux dents proéminentes. La bête était aussi munie d'ailes et de serres, mais elle ne faisait qu'une moitié d'homme en poids et en taille. Son cri strident retentit, c'était donc ça, une Elyd.

      Le moment que prit le pirate pour l'observer fut assez long pour permettre à une autre de ces créatures de lui fondre dessus. Dans sa surprise, il eut à peine le temps de l'esquiver et les serres de l'Elyd lui taillèrent une petite écorchure au niveau de l'épaule, tandis que sa partenaire de chasse se libérait de l'emprise du borgne pour continur sa danse de vautour.

      - Elles chassent en meute, alors... On est encerclés, j'imagine.

      Plus loin dans la jungle, le groupe de Serpent se débattait avec vigueur. Alors que celui-ci battait rageusement l'air avec les griffes de fer attachées au dos de chaque main, les jumeaux elfiques usaient de magie et dressaient des barrières de foudre pour piéger les assaillants. Plus près du feu de camp gisait l'archère épuisée par ses blessures, protégée par Depheline, qui se révéla être une manieuse experte des fluides ardents, dressant des murs brûlants et lançant ses flammes meurtrières à son gré, étant donné l'humidité qui l'entourait.

      - On dirait qu'on les a rattrapés.
      - Ce sont... Gloraël ! Nérion !


      Kurag reconnut les deux elfes et, dégainant ses épées, se rua à leur secours, démontrant encore une fois sa virtuosité dans le maniement des lames en coupant les ailes des créatures assez idiotes pour s'approcher de lui. Heartless le suivait mais, quant à lui, il ne tranchait point. Il assommait, il brisait, il écrasait. Les deux Elyd qui l'avaient pris pour cible revinrent à l'assaut. Avec son agilité presque reptilienne, il interrompit l'une d'entre elles en pleine course en abattant le trident contre son crâne, puis, coinçant son cou entre les pointes du trident, il se servit d'elle pour frapper l'autre Elyd qui approchait par derrière, et les deux paires de mâchoires se rencontrèrent dans une effusion de sang.

      Cependant, l'assaut envers les deux groupes n'étaient pas terminés, et d'autres Elyd surgissaient des bois, fondant l'une après l'autre sur leurs proies qui repoussaient vigoureusement leurs assauts. Mais combien étaient-elles ? Une douzaine ? Une vingtaine ? C'était leur nombre qui leur conférait leur force et Heartless ne le savait que trop bien, d'autant que ces volatiles semblaient bien plus vifs et organisés que les morts-vivants qui les avaient assaillis sur l'île.

      Les monstres venaient de tous les côtés, Heartless fit tournoyer son harpon pour les intimider, tout en se rapprochant de Serpent, tout aussi impliqué dans le combat.

      - Ha~haa ! Rien d'tel qu'un peu d'exercice après le réveil ! Non ?

      Contrairement aux autres, le borgne, lui, était aux anges. Ce n'était plus le collier qui le manipulait. Il se battait avec sa vraie force, et il voyait les progrès qu'il avait fait depuis les six derniers mois.

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       Sujet du message: Re: Les Marais de Gutenborg
      MessagePosté: Jeu 17 Juil 2014 23:32 
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      - Ha~haa ! Rien d'tel qu'un peu d'exercice après le réveil ! Non ? entendis-je dans mon dos alors que j'envoyais valser une Elyd, un peu trop pot de colle à mon goût, dans le bourbier du marais d'un monumental coup de griffe.

      Le pirate était là, gaillard, armée d'un trident qui ma foi me sembla d'une rare beauté. Il semblait aux anges dans cette bagarre et son aide dans la lutte contre les créatures anthropophages était la bienvenue. Sa bonne humeur me força presque un sourire, mais les cris stridents des Elyds m'arrachèrent plutôt un grincement de dents.

      je lui répondis sur un ton un peu moins enjoué tout de même: " Oui ! Enfin il n'est jamais bien plaisant de se réveiller auprès d'une femme qui veut votre mort et poursuivre ensuite avec un combat contre des hystériques en pleins mois des soldes " Ma phrase fut ponctuée par l'arrivée de deux Elyds furieuses, qui me vrombirent dans les oreilles en hurlant, l'une me tirant les cheveux, l'autre cherchant à me mordre.

      Un éclair magique grilla l'élyd qui cherchait à se tailler un bout de viande avec mon nez, le corp noirci et sans vie du monstre s'écrasa au sol, dans la vase. Gloraël se faisait visiblement plaisir avec ses fluides. Ce fut presque un peu trop pour moi, car l'attaque fut si surprenant et si proche, que je fis un bond en arrière. Ce qui eu pour effet de me cogner dos à dos Heartless et par la même occasion d'aplatir la furie qui me tirait les cheveux.

      "ho ! Merci c'est fort aimable !" fis-je à l'attention du borgne, en constatant la tronche de l'elyd assommé par le choc.

      Le combat continuait dans le chaos le plus total et quelques Elyds passèrent par le fil de mes griffes sans trop de difficulté. Ces créatures, bien que redoutable en bande, ne faisaient clairement pas le poids face à notre groupe.

      Je manquai par contre de me bruler sur l'aura de feu que Depheline avait érigé autour de Siiwih. Elle était tombée dans l'inconscience durant le combat."Mais... par Rana ! Mademoiselle ! La sieste n'est pas de mise ! Réveillez-vous !" Je la houspillais un peu dans l'espoir de la ramener dans la réalité, dure réalité qui n'était pas vraiment propice au repos.

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        Dernière édition par Serpent le Sam 9 Aoû 2014 10:12, édité 2 fois.

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         Sujet du message: Re: Les Marais de Gutenborg
        MessagePosté: Ven 18 Juil 2014 00:15 
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        Hrist passa les portes. La lourde chaîne grinçante leva les panneaux de métal dans un tremblement assourdissant. Calpurnia sa monture recula doucement avant de pouvoir sortir. Avec Rôk a ses côtés et les étendards de l'armée derrière elle, aucune question ne lui fut posée et ils s'en allèrent commettre quelques massacres dans la République voisine. Derrière elle, on entendit le son des portes se refermer lourdement, le pas régulier des guerriers et le bruit sourd du loup massif que chevauchait Rôk. Hrist n'avait jamais eu l'occasion de voir les animaux dressés des Garzok, leurs loups ne ressemblait à aucun autre de ces fiers animaux de la nature. Non, ces derniers avaient des airs mesquins, furieux comme si la colère n'était que le seul sentiment qui leur fut autorisé. La bête agile, descendait vite la pente naturelle qui menait la colonne armée vers les marais de Gutenborg.

        « Z'êtes déjà venue ici, Hrist ? »
        « Il y a fort longtemps... Un guide ne serait pas de trop. Quelles sont ces lumières au loin ? »
        « Ho... Vous y fiez pas trop, on les perdra de vue dès qu'on aura fait quelques mètres dans le marais, v'nez. Les soldats connaissent des passages sûrs et rapides. »

        --- --- ---


        La première chose chose qui frappait c'était son odeur. Un mélange de terre humide et de vase épaisse, quelques cadavres de poissons flottaient ou s'enfonçaient dans le sable humide et servaient de repas aux rapaces ou aux rats. Hrist descendit de Calpurnia, elle préférait savoir où elle mettait les pieds et voulait éviter que son cheval ne la renverse en prenant peur. Tomber dans la vase lorsqu'elle est trop humide peut être très dangereux. Jusqu'à présent, les orques avançaient là où la terre était solide. Certains arbres poussaient et servaient de repère pour savoir où il fallait mettre les pieds.

        « Attention à vous, Hrist. Ici, les marais sont plus dangereux. Vous êtes au milieu des terres humides et moites. Un solide rempart à l'envahisseur si vous voulez mon avis. Ce marais vous boufferait une armée en un rien de temps. »

        Pour tout paysage, il ne restait qu'une nature déchirée. Une brume d'origine inconnue obscurcissait le décor, composé d'arbres déformés qui étendaient des branches dépourvues de feuilles vers le ciel noir, les racines noueuses et épaisses labouraient la terre et piégeaient les jambes maladroites. Elle vit parfois même un vestige de barque ou d'une embarcation destinée à traverser les eaux traîtres de ce marais, souvent accompagné de sac abandonnés à la hâte et d'un cadavre non loin qui s'enfonçait de jour en jour dans la terre et le sable.

        Devant elle, quelques éclaireurs vérifiaient le chemin, derrière elle les orques collés les uns aux autres avançaient au grès des bottes qui se perdaient dans l'eau dans un petit " plouf " sonore. L'air ambiant était moite et Hrist sentait que quelques mèches de ses cheveux lui collaient à la nuque. Elle rajusta sa coiffure comme pour se sentir plus propre malgré la boue et les plantes mortes qui ornaient maintenant ses bottes noires. Calpurnia ne se rebellait que rarement, elle avançait assez vite même si elle n'égalait pas l'agilité du loup dans cet environnement.

        « Du bruit. Droit devant. »

        Rôk indiqua du doigt la provenance de ce qui brisait le silence de la nuit. Des chocs, des cris et des voix le tout noyé dans un cri strident et désagréable, si fort que Hrist était effarée de ne pas l'avoir entendu plus tôt.

        Les éclaireurs firent quelques signes. Hrist s'avança, elle voulait voir ça de plus près, avec elle, un petit détachement d'Orques suivait adroitement sur les points de terre les plus secs.

        Le théâtre de ces hurlements était quelques créatures volantes, comme de grosses chauves-souris qui encerclait les étrangers. Des flammes, des coups d'épée et le noyau de résistants au milieu de ce ballet aérien sonore semblait se débrouiller malgré la menace.

        « Boarf, ce sont des Elyd. Rien de bien grave, ça pourrait être un nid plus nombreux, il doit y en avoir quoi ? Une dizaine ? Avec une bonne armure et un bon boucli... »

        Hrist leva la main en silence. Sa concentration n'allait pas sur les Elyd ni même si les paroles de Rôk, un homme dans cette assemblée lui rappelait étrangement quelqu'un. Un jeune barbu qui s'approcha d'un autre homme armé de griffes dont le visage était dissimulé par une masque de fer.

        « Heu... Attendez-voir. Une mage de feu et un homme au masque de fer. Sont recherchés par Oaxaca ces deux ! Enfin, je crois. J'ai pas eu d'ordres directs mais leur capture doit bien valoir quelque chose. »

        « Mon cheval !»

        --- --- ---


        Au travers des eaux troubles, Hrist accompagnée de Rôk et d'un petit groupe fort d'une vingtaine d'Orques, lança à vive allure son cheval qui interrompit le vif du combat. Un éclair magique illumina la brume, Hrist venait de compter les dangers principaux, les deux mages et cet homme qu'elle avait vu au travers du brouillard, ce pirate !

        Hrist apparut aux yeux des survivants, derrière elle, en rangs serrés les orques encerclèrent le petit groupe. Mais la tueuse n'avait d'yeux que pour l'homme au harpon, à la petite barbe et aux yeux malicieux, cet homme qu'elle avait déjà rencontré par le passé, ce triste pirate Sirius.

        Elle braqua son cheval à deux mètres de celui qui venait de faire naître en son cœur une haine nouvelle. L'observant, plongeant son regard dans le sien. Les orques tiraient les épées au clair et attaquèrent les Elyd qui continuaient à tourmenter les oreilles de tous, l'un deux, désemparés tenta de s'enfuir mais heurta Calpurnia et termina son vol empêtré dans la robe et la cape de Hrist. La femme s'empara de l'intrus.

        « Alors... Voici à quoi tu te mesures, Sirius. »

        Le corps était assez fin, Hrist pouvait en faire le tour avec les doigts, la créature agitait ses doigts crochus dans tous les sens essayant de griffer le visage de la femme. Les ailes membraneuses flottaient dans le vide et son cri devenait assourdissant. Hrist attrapa la tête de la créature d'une main et commença à serrer jusqu'à ce que l'Elyd cesse de bouger frénétiquement. Elle écrasa le crâne entre ses doigts et le corps tomba lamentablement dans la boue et se vida petit à petit de son sang. La cruelle Sindel descendit de son cheval et s'approcha d'Heartless en secouant son gant noir couvert d'os et de cervelle.

        Hrist ne voyait que lui, elle ne fit pas attention au jeune homme au masque de fer ni même au mage de foudre, à la mage de feu elle aussi recherchée par Oaxaca. Rôk donnait quelques instructions et les orques s'approchaient, prêts à arrêter les survivants et les embarquer pour Omyre.

        « Ouaip ! C'est sans doute eux, une mage de feu et un homme au masque de fer ! On devrait toucher une bonne prime avec ça ! Allez soldats, du nerf ! Vous, déposez tous les armes, z'avez pas la moindre chance, derrière nous il y a encore une cinquantaine de guerriers ! Sortirez jamais d'ces eaux. »

        Rôk approcha des survivants et observa chacun d'eux, visiblement, il n'avait pas eu connaissance d'autres recherchés mis à part les deux dont il avait fait mention.

        « Qu'est ce qu'on fait des autres ? On les vends ? On peut pas se séparer de plus d'une dizaine de guerriers pour ce qu'on a à faire, et faudrait pas non plus laisser passer une occasion pareille de ramener des ennemis recherchés. Toi, soldat, dis aux autres derrière de nous rejoindre, qu'on se regroupe. »

        Hrist gardait ses armes au fourreau et ses oreilles closes, elle se plaça juste devant Heartless, juste assez pour sentir le souffle de l'homme lui frapper le visage. La femme se mordit presque les lèvres tant la colère était forte. Elle déposa deux mains sur les épaules de l'homme et lui envoya son genou au travers de l'entrejambe.

        « C'était pour avoir volé mon navire. Alors, content de me revoir ? Je ne m'y attendais pas mais... Je suis folle de joie ! Quelle bonne surprise, vraiment. »

        _________________
        La petite ombre de la Mort à Elysian.

        Alors, j'ai établi ma couche dans les charniers,
        Au milieu des cercueils,
        Où la Mort Noire tient le registre des trophées qu'elle a conquis.


        Némésis d'Heartless


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         Sujet du message: Re: Les Marais de Gutenborg
        MessagePosté: Ven 18 Juil 2014 11:57 
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        « Ils sont là, enfin ! », s’exclama Depheline aussi festivement que la situation le lui permettait, en voyant arriver, entre deux échanges de coup de bâtons et de boules de feu perdues, le pirate et ses compagnons sur la place du combat. Un sourire carnassier maquillé sur le visage de la sorcière avertit les Elyds qu’à présent ils n’avaient plus aucune chance.

        Les créatures tombaient les uns après les autres sur la terre humide du campement improvisé et bien qu’ils fussent finalement plus nombreux qu’escomptés au départ, l’équipe armée et parée en était quasiment venu à bout, alors que la barrière magique qui avait été dressée par la magicienne autour de la tireuse s’estompait peu à peu, laissant à nouveau l’Hïnionne vulnérable.

        Hertless avait commencé à faire rugir son trident dans les airs et avait empalé bon nombre de petit monstres dessus, après avoir lancé une boutade au Ménéstrel doué dans le maniement de ses griffes, telle une extension de lui-même qui lui conférait puissance, vitesse et précision :

        « Ha~haa ! Rien d'tel qu'un peu d'exercice après le réveil ! Non ? »

        « Oui ! Enfin il n'est jamais bien plaisant de se réveiller auprès d'une femme qui veut votre mort et poursuivre ensuite avec un combat contre des hystériques en pleins mois des soldes », avait répondu le rouquin toujours enclin à l’humour, en toute situation. Jamais il ne semblait pouvoir perdre espoir et son entrain résistant à toutes épreuves mettait du baume au cœur de la sorcière.

        En fait, elle était fière de voyager à ses côtés, même s’ils n’avaient plus forcément cette relation de mentor à élève telle qu’elle s’était initialement établie entre eux, mais plutôt d’égal à égal. Ils excellaient chacun dans leur domaine, et cela convenait très bien à Depheline. Tout le reste n’était que du bonus qui allait leur permettre de s’enrichir mutuellement au fil du temps.

        (Puisse ce temps durer encore une éternité…), se dit-elle à elle-même, en reportant son attention sur le combat, constatant avec joie que le pirate et Serpent s’apportaient de l’aide réciproquement, sans chercher à se concurrencer ou pire, à se nuire, comme leurs premiers échanges auraient pu le laisser présager.

        Cependant, grâce à la venue des jumeaux, ainsi que d’un Heartless confiant et de sa troupe, la tension commençait à retomber peu à peu, alors qu’il ne restait plus que quelques individus volants qui n’auraient même pas réussi à mettre en déroute un chevreuil des forêts de Nirtim. Il devenait beaucoup plus aisé de les repousser et la magicienne respirait enfin, reprenant son souffle et économisant ses énergies, maintenant qu’il n’était plus nécessaire de combattre à pleine puissance. Bientôt, tout rentrerait dans l’ordre, à moins que les bruissements qu’elle entendait au loin ne soit annonciateur d’un nouveau malheur.

        « Silence ! Ecoutez ! », tenta maladroitement d’ordonner la magicienne, qui n’avait pas pour habitude de réussir à fédérer les groupes malgré sa propension à la chose. Ses oreilles étaient de précieux atouts qui lui avait permis d’identifier les Elyds, et qui se rappelaient à nouveau à la conscience de la magicienne qui avait pu redéployer ses sens à la suite de la retombée du combat.

        Dans les fourrés, elle discernait vaguement des silhouettes de taille humaine, quoi que de corpulence plutôt imposante, qui s’approchaient d’eux d’un pas massif. Au milieu, une ombre plus fine se mouvait avec plus d’élégance aussi, et de discrétion. Sur le moment, la magicienne s’inquiéta de voir apparaître Oaxaca sur le dos d'un cheval de la mort, mais réalisa qu’il s’agissait d’un tout autre personnage inconnu, mais probablement tout aussi cruelle et instable psychologiquement que la déesse noire incarnée sur les terres de Yuimen. Cette femme faisait froid dans le dos, avec ses cheveux noirs et son rictus de haine figé sur son visage pâle qui se diffusait à tout son corps, à mesure qu’elle s’approchait du pirate, comme obnubilée par ce dernier. La fascination retomba lorsqu’elle prit la parole, vomissant des propos suivi par un geste de domination féminine qui fit ressentir à la sorcière, par empathie, la douleur qu’Heartless avait du encaisser.

        « On est mal… », laissa échapper la magicienne entre ses dents grinçantes, en reconnaissant les Orques qui s’étaient avancés aux côtés de la femme aux allures sadiques, en repoussant violemment le petit groupuscule d’Elyds qui restaient en ces lieux et qui avaient changés de cible brusquement pour s’en prendre à ces nouveaux venus. Les Orques étaient tous les mêmes, à Omyre comme à Dahràm. C’était de cette dernière ville qu’elle venait et de là aussi, où elle avait appris à connaître leur brutalité et leur absence de sentiment. Elle avait aussi appris à les éviter et à les fuir...

        « Heartless ? Serpent ? Les jumeaux ? Les autres ?... », avait-elle interrogé en piaillant sans faire un mouvement, figée, guettant l’évolution de la situation et retenant son souffle et rassemblant ses fluides magiques, alors que le commandant Orque s'approchait d'elle.

        « On se tire ! Hert, recule sur le champ ! »

        Pour préparer leur fuite, la magicienne brandit ses bâton et érigea un mur de flammes dévorantes qui monta instantanément entre la femme déviante et Heartless, brûlant ces deux derniers au passage s'ils n'avaient pas été assez rapides pour esquiver. Le mur opaque, qui ne laissaient presque plus rien voir de l'autre côté, se poursuivait en travers du champ de bataille entre les orques et le reste du groupe, sur environs sept à huit mètres. Seul Rôk, celui qui semblait être le commandant, n’avait pas été séparé du groupe d'aventurier, et il serait donc probablement leur seul, mais non moins redoutable, poursuivant direct.

        Elle espérait que ses alliés la suivrait. Se mettant à courir du mieux qu’elle le pouvait, se sachant probablement la moins endurante du groupe, Depheline prit de l’avance, oubliant derrière elle la tireuse évanouie. De toute façon, elle n’aurait pas été en mesure de la soulever, elle qui avait déjà du mal à avancer dans les marais sans charge lourde, d'autant plus qu'elle se sentait maintenant vidée de son énergie magique, après la consommation massive qu'elle en avait faite contre les Elyds juste avant.

        _________________
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        Dernière édition par Depheline le Lun 21 Juil 2014 14:50, édité 1 fois.

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