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 Sujet du message: Route entre Kendra-Kâr et Oranan
MessagePosté: Mar 28 Oct 2008 14:35 
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Route entre Kendra-Kâr et Oranan


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Description du voyage à pied et/ou sur monture :

Il existe trois itinéraires différents qui relient Kendra-Kâr à Oranan.

La route du sud (via les alentours de Bouhen):

Le premier, plus sûr et bien plus aisé que les autres, se dirige pour commencer à l'ouest (en partant de Kendra-Kâr) en direction de Bouhen et traverse tout d'abord les terres cultivées autour de la capitale Kendrane.Vous longerez ensuite la bordure nord de la forêt proche de Bouhen puis, lorsque vous aurez dépassé cette dernière, vous parviendrez à un croisement. La route continuant à l'ouest rejoint Bouhen, c'est celle obliquant résolument plein nord qui vous conduira vers Oranan. Vous ne tarderez alors guère à devoir franchir un important fleuve, tâche aisée puisqu'un pont de pierre sur lequel deux charrettes peuvent aisément se croiser relie les deux rives. Après bien des jours de voyage vous frôlerez la forêt des Faeras, puis traverserez un grand bois où se trouve une petite bourgade peu connue qui vous permettra de vous réapprovisionner et de vous reposer un peu. Après être sorti de ce bois, il ne vous restera plus qu'à parcourir quelques plaines sauvages, puis à traverser dans sa plus grande longueur la vaste forêt de feuillus entourant Oranan, et vous arriverez enfin à la somptueuse capitale d'Ynorie.

La route du centre (via Akinos):

En partant de Kendra-Kâr, vous commencerez par traverser la campagne cultivée en suivant la route qui mène aussi à Bouhen. Après quelques jours de marche, la route se séparera en deux, l'une allant vers l'ouest en direction de Bouhen, l'autre montant droit au nord en direction d'Akinos. C'est sans doute la partie la moins dangereuse, à part de très rares voleurs de grands chemins, vous ne rencontrerez pas grand chose de méchant.

Bientôt, vous entrerez dans la forêt qui s'étend au pied des montagnes. Celle-ci est relativement dense, mais là encore les risques sont faibles. Peut-être rencontrerez-vous l'une ou l'autre créature des bois, si vous vous écartez de la route. Si vous restez sur la route, vous croiserez peut-être par manque de chance un brigand...

Vous vous apercevrez assez vite que la route monte de plus en plus. Vous entrez dans les montagnes. La route ne passe pas les hauts cols, mais monte quand même sérieusement à certains endroits. C'est à partir d'ici que les mauvaises rencontres deviennent plus fréquentes. Vous croiserez certainement l'un ou l'autre groupe de gobelins. Une fois arrivé à Akinos, il vous faudra obliquer plein ouest, jusqu'à la prochaine bourgade où la route virera vers le nord-ouest. Après avoir traversé un bois fréquenté par bon nombre de brigands, vous parviendrez enfin dans les plaines d'Ynorie et apercevrez sur votre gauche le lac de Nostyla que vous contournerez par le nord. Attention, les rencontres seront plus sérieuses de ce côté-ci des montagnes. En effet, de nombreux groupes de Garzoks et de Sektegs ont été signalés depuis l'arrivée d'Oaxaca à Omyre.

Il ne vous restera alors plus qu'à traverser la forêt de feuillus entourant la capitale d'Ynorie et vous arriverez enfin à Oranan.

La route du nord (via Luminion):

En partant de Kendra-Kâr, vous parcourrez tout d'abord les vastes terres cultivées de la région, plaines qui ne tarderont guère à devenir plus sauvages à mesure que vous montez vers le nord. Vous longerez ensuite le lac Hynim, puis vous enfoncerez dans les immenses forêts des Duchés des montagnes en suivant le fleuve alimentant le lac. Après bien des jours de voyage, le terrain se fera de plus en plus accidenté et ne tardera plus à s'élever tranquillement, vous serez dès lors dans les premiers contreforts du massif central de Nirtim et atteindrez bientôt la petite ville d'Alkinos.

A partir de là les feuillus laisseront peu à peu la place aux épineux et la route grimpe sévèrement dans les montagnes, un chemin ardu qui vous mènera jusqu'à Luminion, verrou de la passe nord entre l'empire d'Omyre et le royaume Kendran. Profitez de cette bourgade pour vous équiper et vous reposer si besoin car, passée la Porte d'Ynorie, vous obliquerez plein ouest et devrez traverser une région souvent soumise à des raids par les forces d'Omyre. La route serpente longuement sur le flanc du massif, conservant durant plusieurs jours une altitude élevée avant de redescendre progressivement vers les plaines d'Ynorie, que vous atteindrez à proximité du lac de Nostyla. Après avoir contourné ce dernier par le nord, il ne vous restera plus qu'à traverser un bout de la forêt pour, enfin, parvenir à Oranan.

Durée du trajet à pied ou sur monture sur le continent de Nirtim

Basez vous sur les cartes et présentations décrites dans les 4 continents de Yuimen

(Postez ici vos RP de voyages entre ces deux villes)

_________________
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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Sam 10 Juil 2010 23:50 
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Écrit 2: Jour 1



Blink prit la route à dos de cheval, se dirigeant vers Oranan.
Il chevaucha durant toute l'après midi, admirant le paysage, bien qu'il n'ai pas un grand attrait pour les jolies décors.
Il traversa la campagne cultivé, et arriva en fin de journée, au croisement entre Oranan ou Bouhen.
C'est là qu'il prépara un camp, non loin du sentier, à la lisière de la forêt. Il attacha son cheval à un arbre, posa ses quelques affaires au sol, et partit dans les bois chercher de quoi se sustenter. Il resta près de deux heures, à chercher furtivement de quoi manger à sa guise.
Alors qu'il commençait à désespérer, il senti une odeur non loin. Il s'en approcha et vu un petit troupeau de chevreuil qui se délectait de quelques glands.
Il s'accroupit, et ne fît plus aucun bruit. L'un de s'approcha doucement de lui, sans le voir. Blink saisit l'occasion, sortit de sa cachette et bondit sur lui! Mais il le rata de peu, et le chevreuil, apeurer, alerta ses compagnons, qui fuirent tous.

(Et mince...Mes jolie bottes toutes neuves vont en prendre un coup je sens!)

Il bondit en avant, tel un prédateur en quête de sa proie, ses jambes devenaient de moins en moins discernable, et il semblait flotté légèrement en l'air. Il courut a une vitesse fulgurante, rattrapant le chevreuil en très peu de temps, qui avait pourtant pris un peu d'avance.
Arriver à sa hauteur, il sortit sa dague de sa ceinture, et l'enfonça dans le flanc de la bête. Celle ci tomba immédiatement au sol, convulsionné. Il laissa le reste du troupeau s'enfuir, se délectant du festin qu'il avait sous les yeux.
Il s'en approcha doucement, et, voyant que le chevreuil respirait encore, glissa sa lame sous sa gorge, et d'un coup sec, lui sectionna la carotide.
Après avoir hisser la dépouille sur ses épaules, il retourna près de son cheval, étendit proprement celle ci sur le sol, et commença à en découper quelques morceaux.

"Tiens canasson!! Mange donc ça! Ça te fera du bien! Demain va être une rude journée!"

Il balança un bout de cuisse au cheval, qui prit peur et tira sur la longe qui le maintenait.
Blink ne se fit pas prier, se leva, et calma le cheval tant bien que mal. Sa voix n'était pas approprié pour apaiser les autres bêtes.
"Ben quoi?! Me dit pas que t'en veut pas! Tu mange de quoi toi?! Bon bha fais comme tu veut alors! Mais te plains pas demain si t'es crevé!
Et recommence pas tes singerie! J'ai que toi sur qui compter pour arriver jusqu'à Oranan! S'agirait pas qu'tu parte et m'laisse là!"

Il finit sa part, puis, se coucha sur le coté, à même le sol, au clair de lune, et s'endormit, son sabre collé contre lui.




Dernière édition par Rayd le Mer 18 Aoû 2010 15:00, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Mar 13 Juil 2010 21:30 
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Écrit 2: Jour 1 (combat)



Blink était tapi dans un bosquet, au clair de lune, fixant du regard sa proie. Il attendit que celle ci arriva assez près de lui pour lui bondir dessus et lui arracher le cou avec ses crocs acérés. Sa victime tomba au sol, inerte. Il s'en approcha, la regarda fixement, et vit un visage d'enfant pendre le long du reste du corps, tenu par un simple lambeau de chaire.
C'était le même visage, toujours le même, celui de l'enfant qu'il avait assassiné.

Il se réveilla en sursaut, alerter par un petit bruit non loin. Il se redressa, parcourut du regard les alentours, et vit, à deux pas devant lui, un homme, vêtu tout de noir, une capuche sur sa tête, et une épée courte luisant sur sa ceinture.
Celui ci, pris de panique à la vue de ce monstre qui se dressait devant lui, s'écarta d'un bond vers l'arrière, sortit sa lame de son fourreau, et la brandit, en se mettant en position de défense.
Il semblait être un très bon bretteur aux vues de sa façon de se tenir, à sa garde sans faille apparente, et à ses très bon appuis.
Blink compris tout de suite qu'il n'allait pas s'en sortir sans combattre. Il se leva, empoigna son sabre, et fixa l'homme, qui ne paraissait pas rassurer.

Blink savoura l'intensité de cet instant. Ses sens étaient en ébullition. Voilà plusieurs mois, voir plusieurs années qu'il n'avait pas eu l'occasion de combattre en duel par l'épée. La plupart de ses victimes habituelles étaient soit, endormies, soit ne l'avaient tout simplement pas vu avant que soit enfoncer sa lame en eux.

Les deux protagoniste du combat se fixait du regard. C'était à celui qui commencera en premier. Il se regardaient sans ciller, guettant le moindre gestes de la part de l'autre. L'homme se lança alors à l'assaut de la bête, faisant parler le fer et l'acier à leurs places. Déséquilibrer par la violence du choc, et pris un peu à défaut, Blink parvint pourtant à dévier le coup. Il recula d'un bond, propulser par la force de l'attaque, et eu à peine le temps de voir arriver le second coup. Il l'esquiva, et estima qu'il était temps pour lui se s'y mette lui aussi.
Il lança une première estocade qui n'arriva pas à sa cible. Celle ci l'esquiva et renchéri par une autre attaque faisant un bruit aiguë lorsque Blink la para avec sa propre épée. S'en suivit alors une succession d'attaques. Les deux combattants frappèrent et parèrent, exécutant une danse à la fois mortelle et magnifique. On aurait dit deux amants en plein échange. Il semblaient en osmose, tout deux parant les coups porté par l'autre, comme s'ils se parlaient et se comprenaient en faisant jouer leurs lames.
Leurs forces s'équivalait, et aucun ne montrait signe de faiblesse. Nul n'aurait pu prédire l'issu de ce duel, qui semblait leurs faire plus plaisirs que les apeurer.

Blink se sentait revivre! Un tel échange à l'arme était pour lui une fontaine de jouvence.
Certes, il était un voleur et un assassin. Mais il n'avait pas choisi ça par plaisirs, mais par nécessité. Mais plus que voler ou tuer, ce qu'il préférait, c'était se battre. Il n'avait plus, ni le gamin, ni Eonidil et le chancelier en tête. Tout ce qui lui importait était de survivre, et de combattre.

Le combat s'éternisât. Ce n'était pas un duel à la force, ou à la capacité à manier l'épée, mais plutôt un duel où celui qui serait le plus résistant et tenace l'emporterait. Chacun des deux duelliste attendaient une faute de la part de l'autre parti. Une faute qui clôturerait le combat, et mettrait un terme à ce match incroyable.

Au bout de quelques minutes les deux combattant haletaient de fatigue, et de petits nuages de vapeur glacée dansaient devant leurs bouches. Blink continua à le harceler guettant une ouverture.
Moins solide que le liykor, l'homme était exténué et désespéré. Il tenta de le frapper au visage et le manqua de si peu que qu'il sentit le souffle de l'air qu'avait déplacé la lame.
Emporté par son élan, le bretteur leva les bras et découvrit sa poitrine.

(Voilà! S'en est fini de notre duel magnifique, petit homme! J'aurai tant aimer continuer...)

L'acier de Blink plongea dans l'estomac de son adversaire. La lame remonta jusqu'aux côtes et des entrailles sanguinolentes dégoulinèrent de la plaie. Il regarda son ventre ouvert avec une infini stupéfaction, puis s'écroula raide mort.

Blink s'agenouilla près de sa victime, pantelant, et le fixa de ses petits yeux jaune. Il était à la fois content que le duel prenne fin, mais aussi déçu. Son adversaire avait été plus qu'admirable, et il le regrettait presque. Les liens que peuvent unirent un combat à mort entre deux personnes sont très fort. Il fouilla sa dépouille, pris les quelques pièces qui s'y trouvaient, et se releva.

L'aube arrivait. Il décida donc de ne pas se rendormir, et de reprendre la route sur le champ. Il sella son cheval, pris ses quelques affaires, et partit en direction du Nord-Ouest.



Dernière édition par Rayd le Mer 18 Aoû 2010 15:00, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Lun 2 Aoû 2010 00:02 
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Écrit 3: Jour 2




Blink parcourus quelques kilomètres à cheval, appréciant le paysage, une cigarette à la bouche. Il avait récupéré un paquet de tabac sur le bandit qui l'avait attaqué peu avant. C'était tout nouveau pour lui, mais il aimait bien ça.
Au bout de quelques heures, le cheval fatiguait. Le poids du liykor pesait sur son dos, et il peinait à continué. Celui-ci descendit du dos de sa monture et marcha à ses côtés.

(C'est bien une monture, mais qu'est-ce que c'est fragile!)

Il fit quelques kilomètres ainsi, sans aucun souci, jusqu'à se qu'il aperçoive au loin un cheval au galop arrivant dans sa direction. Il s'arrêta net, et attendit que ce dernier arrive jusqu'à lui. Il avait une main sur la garde de son wakizashi, accroché à sa ceinture, l'autre tenant solidement les reines de son cheval.
Il sentait venir une odeur particulière. Une odeur familière. Il reconnut l'odeur au même moment qu'il reconnut le cavalier qui arrivait jusqu'à lui. C'était Eonidil, le second du chancelier qui l'avait engagé.

Celui-ci s'arrêta à deux pas du voleur, et le salua en se penchant en avant.

"Bien le bonjour Blink. Je t'apporte un message du Chancelier."
"Tiens, encore toi. Ça tombe bien, j'avais faim. Je vais pouvoir bouffer de l'elfe ce midi! "
"Évite moi ces sarcasmes veux-tu?! Tu n'est même pas en mesure de me toucher. C'est important alors écoute bien. Les plans du Chancelier ont quelques peu changés. Tu ne vas plus à Oranan. Je vais t'escorter jusqu'à Bouhen. Le chancelier tient à te voir en personne."
"Ha bon Et pourquoi ça?!"
"Crois-tu que je sois au courant des plans de sa majesté? Je ne fais que lui obéir. Je ne sais rien de ses intentions. De toutes façons je ne pense pas que cela t'avancerais à grand chose de le savoir. Contente toi de me suivre."
"Tu me prend pour un pantin sans cervelle? J'ai accepter de travailler pour lui pour la bonne et simple raison que cela m'empêchera la cavale à vie. Mais je n'agis pas bêtement pour autant!"
"Arf... Je sens que l'on va avoir des ennuis avec toi. Le chancelier sait s'entourer de personnes pas très fréquentables. M'enfin. De toutes façons je ne sais rien. Tu n'aura cas le lui demandé en personne. Tu va avoir l'honneur de le rencontrer."

Ils prirent la route en direction de Bouhen, tout deux à cheval. L'atmosphère était particulièrement tendu entre eux deux. L'un était un homme de main particulièrement bon, soucieux de son travail, et très bien éduquer. L'autre était un mi-homme mi-animal complètement sans cœur, qui tuait pour l'argent, rustre, et qui ne s'entichait pas de manières, inutiles selon lui.

Malgré tout, il semblait régner un certain respect entre eux deux.

Au bout de quelques heures de trajet, le soleil était au dessus de leurs têtes, il semblait être dans les environs de midi.
Blink ruminait. Il ne savait pas s'il pourrait faire confiance à cette elfe, qui lui sortait littéralement par les yeux. Au bout de plusieurs minutes il se lança.

"Dit? Ta déjà tué toi?!"
Eonidil sembla un peu troublé par cette question qui perturbait un silence long de plusieurs heures.
"Bha... Oui, bien sûr. Il m'est plusieurs fois arrivé de devoir tué lors de certains périples ou pour le compte de sa majesté. Pourquoi cette question?!"
"Et... " Blink était gêné de devoir lui demander ça. Se dévoiler ainsi n'était pas à son habitude.
"Et tu as déjà revus certaines de tes victimes dans tes rêves ou même lorsque tu est réveillé?
"Haaa... Je comprend mieux maintenant. Oui, ça m'arrive des fois, de les revoir. C'est quelque chose qui arrive souvent lorsque l'on tue des innocents."
"Ta déjà tué des innocents toi?! Le petit fils à son papa qui tue de pauvres innocents?! Je te voyais pas comme ça" Il avait dit ça d'un ton particulièrement sarcastique.
"Te fou pas de moi tu veux?! C'est qui que tu revois toi? Le pauvre petit que tu as tué à Kendra Kâr?"
"Heu...Oui! Comment tu sais ça toi?"
"Allons, tué un enfant est un acte abominable. C'est normal que cela laisse des traces. Ha haa haa ! " Il n'avait pu réprimer un petit rire.
"Quoi? Qu'est-ce qu'y y'a? Pourquoi tu ris?!"
"Bha... Tes pas si méchant finalement. Revoir le visage des gens que tu as tué prouve que tu as du cœur. Je me suis mépris sur ton compte aussi semble t-il. " Il arborait un long sourire aux lèvres.

La tension qui régnait depuis leur rencontre quelques heures plus tôt semblait s'être dissiper.

( Le voyage avec lui est finalement plus agréable que je le pensais. )




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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Mar 12 Oct 2010 23:13 
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Ne vous étonnez pas, chers lecteurs, de me rencontrer ici à cette heure. Loin de moi déjà les délices d’Yscambielle, cité blanche et pure des Aldrydes de Bäl, et loin de moi également les jours bienheureux où je me prélassais dans de fastueux palais de lumière, dotés de tous les charmes dont l’esprit dispendieux des princesses est capable – car aujourd’hui me surprenez-vous ici en un lieu non loin, m’est avis, de la République d’Ynorie dont j’ignore tout mais vers laquelle mon cœur m’enjoint de marcher.

Je ne sais comment vous narrer cela, je ne sais par quels procédés vous faire connaître, tels qu’ils furent en réalité, les quatorze jours qui me séparent de Bäl et auxquels j’adjoins cette journée funeste qui irrémédiablement me sépara des miennes ainsi que du confort d’Yscambielle. Vous narrer pourquoi, et comment ! répondre aux mille questions qui sûrement s’emmêlent et s’entrecoupent de votre esprit diminué : pourquoi avoir quitté Bäl sans même vous prévenir ? Quel événement occasionna ce départ qui n’admet aucun retour ? Que s’est-il passé durant cette demi-lune de solitude qui me mena à traverser le continent d’Orient en Occident, de l’un des confins du monde à l’autre, de l’une des mers à l’autre ?

Ah, tout cela je vais vous le raconter, mais préparez-vous à l’une de ces diatribes sans fin qui me plaisent tant et font de moi l’oratrice de talent que je suis ; préparez-vous, car mon discours sera long, aussi long que l’hiver et sans plus d’action que cette saison rigoureuse qui cloître les travailleuses dans l’Arbre-Monde. Il vous faudra être patients, et attentifs. C’est donc maintenant que prélude mon récit, que je fais remonter seulement quelques heures après que vous m’abandonnâtes à la poursuite des lucioles mutines…


***


Cette journée fut décidément très fraîche et, s’il n’avait tenu qu’à moi, j’aurais été parfaitement ravie. Le soleil déclinait insensiblement, et déjà une ébauche de la lune se pouvait distinguer entre les nuages clairsemés, tout doucement rosis par le début d’un crépuscule langoureux. Quel délice de s’imprégner de l’air du soir, embaumé du parfum suave des fleurs sauvages qui calfeutraient déjà douillettement leurs corolles pour la nuit, et de la résine, chauffée durant la journée entière, qui se répandait dans une coulure épaisse sur l’écorce des hêtres. Les rumeurs énormes de la forêt commençaient à s’éteindre, car ses habitants s’apprêtaient pour la nuit.

Cela faisait quelques heures déjà que je traquais les maudites lucioles qui avaient emporté mon coutelas si précieux et ma flasque, don de magie pour le moins inestimable de Cérahe, et je m’interrogeais encore sur la manière dont elles avaient pu procéder. Et en effet, je l’avoue avec peine, je n’ai pas le moindre savoir quant à l’anatomie des coléoptères, mais il me paraissait alors tout à fait surprenant que ces bêtes fussent prédisposées à la saisie de quelconques objets – tout le monde sait bien que le pouce opposable est une caractéristique propre aux êtres aldrydoïdes !

Bref ! Pour être tout à fait franche avec vous, je bouillonnais de rage ! Ces petites moisissures, si jamais je parvenais à leur mettre la main dessus, se feraient étriper avec la maestria qui sied aux guérisseuses – qui sont aussi, dois-je vous le rappeler ? des reines dans l’art de l’incision, tant pour la chirurgie que pour l’autopsie. Il me semblait m’être entraînée sur une mouche lors des leçons de Cérahe, mais qu’importait si cela différait quelque peu, car le plaisir aurait résidé dans le châtiment !

Elles me menaient donc par tous les chemins imaginables et praticables pour la mince Aldryde que je suis, et autant vous dire que nous fîmes, elles devant et moi à leur suite, autant de détours qu’il n’y a d’étoiles dans le ciel de moire noire. Et le pire, savez-vous ? c’est qu’elles paraissaient avancer suffisamment vite pour que je ne les rattrapasse pas, mais aussi suffisamment lentement pour que je pusse aisément les suivre. Je vous épargne – bien contre mon gré parce que cela fut d’une beauté immense à mes yeux de princesse jamais sortie de chez elle – les peintures interminables du paysage : sachez seulement que la forêt était toujours plus dense et toujours plus sombre à mesure que le soir tombait. Je m’épuisais, et pourtant je n’avais cœur à cesser de les suivre, tant l’amour (bien que futile, j’en conviens) que je porte à ces objets est grand – et d’autant plus depuis que je suis loin de mon peuple. Bientôt la nuit se fit totalement, et je fus plongée dans un noir plus profond que celui qui sied aux demeures de Thimoros, mais la douce lueur que propageait les lucioles – toute moindre d’ampleur qu’elle fût – me permettait de ne pas m’éloigner trop d’elles, sans quoi je les eusse rapidement perdues, et avec elles mes effets si chers.

Puis soudain apparut une belle clarté, qui n’était comparable ni à celle du soleil, ni à celle de la lune, ou encore du feu qui flamboie dans le foyer – mais une clarté tout de même, pure et chaude. Nous arrivâmes dans une clairière qui ne se peut décemment décrire sans multiples peines : je ne saurais vous figurer avec exactitude ce que je vis alors, car ce serait alors ouvrir mon cœur au couteau pour en déverser des impressions, des sentiments, des émotions plutôt que des êtres ou des objets. La clairière en elle-même n’était pas d’une taille remarquable, et pourtant se pressaient là de nombreuses vies, des vies animales, sauvages et inconnues, et pourtant qui ne m’attaquèrent pas, chats sauvages, renards et biches avec leurs faons, hérissons et lièvres gras ; tout cela, mais aussi des vies végétales comme l’on en raconte dans les légendes aldrydiques, de ceux que l’on appelle les sages Gardiens, les Oudios immenses et auxquels je n’aurais su croire sans en avoir vu. Et au milieu de cette cour sublime et pleine de déférence, l’objet même de cette déférence, une femme Oudio semblait-il, mais dont les pieds étaient enracinés dans la terre. Elle était d’une beauté fantastique, plus belle que n’importe quelle créature que j’eusse jamais cru rencontrer : telle qu’elle eût été si le sort l’avait faite saule, sa longue chevelure d’argent et d’or effleurait le sol et dansait dans un murmure lorsque le vent s’y faufilait. Elle était nue jusqu’à la taille, endroit auquel la peau soyeuse et blanche de son buste prenait progressivement la texture de l’écorce rude, et pourtant scintillante et pâle – elle avait un port de tête d’un charme infini, et son corps se mouvait avec lenteur et force grâce. Alors que j'abordais l’orée de la clairière, elle s’appliquait à redresser la couronne de baies rouges qui ceignait son front, front haut d’un visage de reine, plus belle encore que ne sont les reines des Elfes.

Elle étendit sa main ouverte vers moi, comprenant ma frayeur face aux bêtes sauvages qui investissaient les lieux, et face à l’incongruité de la situation : n’étaient plus présentes à mon esprit les lucioles ni leur rapt criminel, mais seulement le bien fondé de fuir sur-le-champ. Néanmoins, face à ses yeux d’un agrément et d’une bonté sans nom, face à son affabilité, je ne pus m’obliger à quitter la Femme-Arbre, et contre moi-même, contre le bon sens, je m’avançai vers elle. Son empire sur mon esprit était incommensurable et inexpugnable, tel que je n’en conçus nulle crainte et que toute la peur qui me tenait auparavant s’éteignit. Elle ne m’adressa pas un mot – en était-elle seulement capable ? – mais elle me prit dans sa main avec la délicatesse et la précaution qui m’étaient dues, et me déposa dans le creux de son cou. Là était un monde d’une tiédeur délectable, le parfum suave qui émanait de sa peau enveloppait mon esprit et, bientôt, le mena à un sommeil contre lequel je ne pus lutter. Je m’abandonnais, contre toute la décence et la prudence qui sont habituellement miennes, aux douces vapeurs des songes merveilleux – dont un en particulier se doit d’être retenu, car il fut saisissant, et qu’il détermina absolument les événements futurs.

N’était présente qu’une grande lande déserte et blanche, noyée dans le silence et l’infini, et qu’aucune ombre ne venait obscurcir. Une lande paisible et douce, croirait-on d’un lieu si glabre, et pourtant grande peur me tenaillait le ventre sans que j’eusse su pourquoi – peur qui vous aurait saisi les entrailles vous aussi si vous aviez pu me suivre dans cet univers. Trop de silence, trop d’unité pour que cela fût dénué d’aucune présence maligne. Un rêve, pourtant. Un rêve, mais, dès le début, des accents de cauchemar. Soudain, mon inquiétude se trouva confortée : dans un grand fracas de tambours de guerre, dans un rythme de marche armée, et dans des éclats sonores de toutes sortes et tous plus effrayants les uns que les autres, des lames aiguës naquirent de nulle part, certaines déchirant la terre en de larges failles englouties dans les ténèbres, et d’autres lacérant le ciel avec force éclairs métalliques – celles-ci étaient des flèches meurtrières, et les autres pas moins assassines car éventrant le sol. En quelques instants plus d’un millier de flèches étaient tombées du ciel ouvert et sombre, et les lances sorties de terre avaient crû, et pris une taille incommensurable, et s’étaient alors chargées de feuilles verdoyantes et de fleurs capiteuses. Sous mes yeux j’avais vu croître des arbres plusieurs fois centenaires, à l’ombrage exquis, aux essences délicieuses, et à la vue bouleversante. Le calme était revenu sans plus de temps qu’il n’en avait fallu pour que le chaos se fît, et tout cela était arrivé sans que j’en saisisse rien, il me faudrait le recul du matin pour y entendre sens. Dans le rêve, l’émotion m’avait absolument quittée, et n’était demeuré que le souvenir impérissable de la tension et de la frayeur initiales. S’installait désormais la plus grande sérénité dans la forêt nouvellement créée, où pépiaient les oiseaux de l’aube, et où voletaient avec joie les papillons et les libellules. Dans mon esprit s’inscrit dès lors, sans que je l’eusse jamais ouï, le nom d’Ynorie et de sa forêt pour le moins magnifique. Ce fut à cet instant précis que j’entrepris de m’y rendre, comme si c’eût été un présage divin. Pourtant, le rêve n’avait pas encore pris fin : au milieu d’une clairière dégagée apparut une souche noire et moulue sur laquelle se tenait assise une silhouette enveloppée de brumes qui, semblait-il, lui étaient propres et lui servaient de vêture. Son visage ne se pouvait distinguer, car dans mes rêves jamais n’apparaissent les traits ; mais quand bien même j’aurais su les discerner, je n’aurais pu, car un pan de brume volatile la couvrait à partir du nez, et sur ses yeux était un casque crânien étrangement difforme. Un souffle de vent, et la brume se dissipa quelque peu, laissant apparaître un bref instant un plastron en feuille de lierre, juste avant que le personnage ne se transformât singulièrement : un trèfle né de nulle part chut sur le sommet de sa tête, de vert il devint noir, et fondit en coulures disgracieuses sur tout son visage. Dès lors, la brume s’évapora, sa peau prit la couleur brune, et les coulures sur son crâne se firent colombins de cheveux emmêlés. Elle avait dans les main un instrument de musique, à cordes, et mon rêve s’acheva sur une douce mélopée qu’elle créait de ses doigts agiles. Un soupir, et tout s’évanouit…

… je revenais dans le vif éclat du jour déjà par trop avancé, avec au cœur le seul désir de me rendre dans la forêt d’Ynorie. A l’auriculaire gauche, je ne fus pas même surprise de voir une bague nouvelle, un trèfle au vert éclatant et étincelant d’un dangereux lustre noir. L’empire de la Femme-Arbre était encore considérable, et c’est cela – je le comprends aujourd’hui – qui m’amena à tant vous délaisser.

(Saurez-vous un jour me pardonner ?)

Bref, il me faut au plus vite achever mon histoire, car de bien grandes choses semblent être en préparation, bien que j’en n’en ai d’idée précise. Il vous faudra faire preuve, ainsi que je vous le demandai naguère, de patiente et d’attention.

Aussi je me trouvais toujours dans le creux de son cou – le cou de la Femme-Arbre répondant au doux nom de Cétayales – étendue sur la soie laiteuse de sa peau végétale au parfum si suave, blottie, lovée même, comme un chonkra de compagnie sur les genoux d’une fillette. Cette présence, ce cocon dont je me délectais, me protégeait du monde et de ses méfaits : je ne songeais plus aux délices perdus d’Yscambielle ou à mon enfant disparu de mon sein, ni même aux effets envolés par les lucioles. Mon esprit tout entier était aux mains de Cétayales, qui en rendait les circonvolutions et réflexions heureuses et sans soucis. Pourtant aujourd’hui je ne sais qu’en penser : devrais-je m’inquiéter d’avoir été le faible pantin de ses désirs obscurs ? Je n’incline pas à la juger de la sorte, car son action fut si tendre et maternelle que je ne peux avoir de mauvaises pensées envers elle, et toujours elle demeurera dans mon esprit comme une présence pure.

Percevant certainement mon réveil, elle déposa près de moi tout ce qui avait été perdu, et ainsi coutelas, flasque et éclat de verre se retrouvèrent contre ma cuisse. J’engageai de nouveau l’outil à ma ceinture sans me poser aucune question, et, prise d’une impulsion qui n’était pas mienne, je décidai d’étancher pleinement ma soif inextinguible de magie et vidai la flaque en quelques lampées. Immédiatement, je fus secouée de puissants spasmes, ainsi qu’il avait été en ce funeste jour où je brisai l’Etoile, et pourtant ce jour-là je ne perdis pas conscience, aidée peut-être par la présence enivrante de Cétayales. J’ai aujourd’hui ce souvenir lointain et nébuleux de m’être sentie vivre plus que jamais auparavant, et je trouve encore une demi-lune plus tard mon corps plus alerte, plus vif, plus habité.

Bien que vide, je me résolus à ne pas laisser la flasque à Bäl – inspirée que j’étais par un esprit supérieur – et songeai à toute la magie qui l’avait intimement marquée. Ce même élan conservateur me fit saisir l’éclat de verre qui pourtant me semblait si anodin précédemment, et le glisser dans l’écoscarcelle avec mon or et ma flasque désormais souple et flexible. Sans considération pour le monde qui m’entourait, j’entrepris de me rhabiller décemment, et je mis autant de grâce à nouer ma vêture que si j’eusse été dans mon cabinet d’Yscambielle.

Je crois avoir omis de vous dire qu’à partir de cette nuit-là, je conçus en mon cœur un grand amour pour les lucioles que je m’étais efforcée d’abattre, et que depuis ce jour elles me suivent en amies, en sœurs, en confidentes. Il vous faudra donc les considérer avec l’honneur qui leur est dû, et convenir de les voir m’entourer toujours de leurs acrobaties joyeuses qui égaient mes journées. Si elles ne sont pas tout près de moi, habituez-vous également à les voir surgir avec célérité, ex nihilo, débordantes d'énergie. Mon courroux avait été bien prompt, et les pauvres créatures n'avaient été en réalité, et je le comprendrais plus tard, que les instruments de la saine volonté de Cétayales qui gouverne Bäl et ses habitants, et qui, pour de sibyllines raisons, souhaitait me voir parvenir en la forêt d’Ynorie.

Ce fut donc avec elles que je pris le départ sans plus attendre. Après que Cétayales m’eut déposée au sol, je m’en allai sans plus me retourner, avec seulement en tête le souvenir merveilleux de cette rencontre à nulle autre pareille.

En un jour de marche harassante, j’étais sortie des Bois de Bäl (moi qui croyais ces étendues sylvaines immenses ! Si seulement les savantes Aldrydes avaient connaissance de cette exiguïté…) et je vous épargne les détails de ces pérégrinations fastidieuses – à retenir simplement que l’ennui m’aurait fortement tenu l’esprit si n’avaient été avec moi mes compagnes au cul luisant. Portée par un instinct qui résultait certainement des desseins impénétrables de la Femme-Arbre, je m’engageai sur le chemin conduisant au village de Shory (stupides Hobbits !), et là j’empruntai la route pour Kendra-Kâr, ville dont jamais je n’avais entendu le nom mais qui existait manifestement – avec pour preuve son inscription sur une pancarte hobbite. La beauté du paysage me laissa plus d’une fois bouche bée, mais je crois n’avoir pas assez de temps pour vous la dépeindre. Sachez pour vous faire une idée que jamais auparavant je n’avais connu tant de verdure lumineuse, et que ma vue était absolument dégagée jusqu’à l’horizon perdu dans l’infini : là n’étaient que plaines ondoyantes sous la brise et collines basses parfois habitées. Après quatre jours de marche apparurent bois touffus mais d’une largeur restreinte - ainsi que moults courbatures. Je trouvais sans peine de quoi me sustenter, ainsi que de quoi soigner les quelques blessures que je me faisais régulièrement, écorchures, éraflures et autres brûlures ; faire du feu n’était pas non plus un problème, et les bêtes ne m’importunais pas outre mesure. En résumé, ma vie après mon départ d’Yscambielle m’emplissait de joie : ce n’était pas simple, mais mon cœur me dictais une nouvelle ligne de conduite et un projet qui m’enthousiasmait, bien que je n’en connusse pas les aboutissants ; ce n’était plus une chute sociale et matérielle que cet exil, mais bel et bien l’ouverture tant désirée de la cage dorée.

(Mais dormir par terre, quand même, ce n’est pas de tout repos !)





(((Rencontre avec Cétayales | Premier rêve | Absorption de fluides)))

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CAHIDRICE ARO. PRINCESSE ALDRYDE, ACTUELLEMENT DANS LA MERDE.


Dernière édition par Cahidrice Aro le Dim 24 Oct 2010 18:09, édité 16 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Dim 17 Oct 2010 18:09 
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Après avoir accepté cet homme aux allures de marins comme compagnon de voyage, Virina avait repris la route d’un bon pas. C’est ainsi que les deux jours précédents s’écoulèrent sans incidents et se résumèrent à de longues heures de marche accompagnées de très brèves périodes de discussion, puisque notre orque femelle n’était que très peu volubile, et ponctuées par de courtes pauses pour les repas qui s’était résumés pour Virina à manger du pain et de la viande séchée.


*****



Rien de tel qu’une pièce bien chauffée pour se sentir à l’aise, c’est ce que semblait penser Virina qui appréciait cette douce chaleur. N’eusse été de ce kimono trop petit, tout aurait été parfait. En effet, Virina, qui n’avait jamais joué aux cartes de sa vie, était assise à une table de jeu où se disputait une rude partie. Alors qu’elle aurait due être désemparée et démunie, elle était réjouie et savait que le jeu qu’elle tenait entre les mains avait de bonnes chances de lui faire remporter la partie et lui faire gagner beaucoup de yus. Cependant, en face de la guerrière se trouvait une adversaire qui semblait très sure d’elle, trop même. D’une manière très condescendante et fière, cette elfe noire aux yeux violacés remua légèrement sa longue écharpe de plumes puis esquissa un petit sourire mystérieux avant de déposer ses cartes sur la table. Elle venait de dévoiler un jeu gagnant. Il était clair pour Virina que cette shaakt n’était qu’une vilaine tricheuse. L’affront était trop important, d’un geste vif et sans retenue, la guerrière empoigna par le bras la jolie demoiselle aux cheveux teintés de roux et la sortit brutalement de la salle de jeux.

*****


D’ordinaire, la guerrière parvenait sans difficulté à faire le vide dans sa tête, gardant celle-ci libre de toute pensée oppressante. Mais ce matin, cela lui était beaucoup plus difficile. Le rêve étrange de cette nuit la troublait quelque peu. Si le premier l’avait inspirée et donner un but de voyage, le second au contraire l’avait complètement désorientée.

Ainsi concentrée par ce rêve déstabilisant, Virina n’aperçût pas immédiatement la petite créature qui se prélassait au soleil à quelques pas seulement devant eux.
Dérangée par les bruits de pas s’approchant d’elle, la jeune bête, ressemblant étrangement à un coq muni d’ailes de dragon, ouvrit grand les yeux et lâcha un cri strident d’avertissement.

Virina sursauta légèrement avant de s’exclamer:

« Enfin un bon repas. »

Sans hésitation, mais surtout sans consulter son compagnon de route, ni lui donner le temps de réagir pour l’arrêter dans sa course, Virina dégaina son kikoup et fonça sur la proie, bien décidée à lui trancher le cou.

Si la guerrière n’avait pas été si pressée, elle aurait pu constater que cette petite créature, par sa taille et sa façon hésitante de se déplacer, n’avait pas atteint sa maturité. Si elle avait noté ce détail, elle aurait été plus prudente se doutant que les parents agressifs de ce petit coquatrix, se trouvaient probablement à proximité.
Mais il n’en fut rien, la guerrière avait agi trop rapidement et impulsivement et n’avait rien remarqué. Sa lame bien haute dans les airs était sur le point de s’abattre sur le cou de la frêle bestiole lorsque des pattes munies de redoutables serres empoignèrent son dos et qu’un bec pointu lui picossa rageusement le cou.

Alertés par le cri de leurs petits, les deux coquatrix s’étaient approchés sans bruit de Virina et Franky, pour les attaquer par derrière.

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Dernière édition par Virina le Dim 24 Oct 2010 17:01, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Mer 20 Oct 2010 00:32 
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Deux bonnes journées étaient passées pendant lesquelles Virina n'avait presque pas parlée. Elle ne semblait pas très loquace, et je ne cherchais pas à la débloquer. Nous avions marché pendant de longues heures et manger. Cela n'était pas vraiment palpitant.

J'étais assis, les yeux plissés, mes cartes en main. Qu'est-ce qu'il faisait chaud ici ! Était-ce la température de la pièce, ou seulement la fortune qui s'annonce imminente ? Tout ce que je savais, c'est qu'avec un brelan d'as, la victoire m'était presque assurée. Ma mise allait grossir, les yus rentrer et à moi la belle vie dans les beaux quartiers et les petites bourgeoises aux fesses rondes. Mon kimono était un peu trop serré et j'aurais été ravis qu'il me soit ôté par l'une (ou plusieurs même !) de ces filles de riches. Mon adversaire, une shaakt hautaine me regardait avec un sourire en coin. Elle ne se doutait certainement pas de ce que moi je possédais. Je la toisais un moment, prêt à étendre mon jeux et à effacer ce regard suffisant de son visage méprisant, quoi que relativement charmant. Ce fut alors celle-ci qui, d'un geste agile et gracieux posa sur la table un, deux, trois et quatre as ! Quatre ! J'en avais trois dans ma mains, quatre autres sous mes yeux. Combien d'as contenait ce jeu ? Surement plus qu'il ne le fallait... Il ne faut jamais faire confiance à un elfe noir. Je bondis par dessus la table et l'attrapa par le col. Personne ne réagi lorsque je la trainais sur le sol et la jetais en dehors de la salle. Visiblement ils y étaient habitués...

Mon réveil fut brutal, trop même. Un brouhaha effroyable régnait non loin, j'ouvris les yeux et pus voir l'orque aux prises avec deux gros poulets fermiers. Sans doute avait-elle eu faim et voulait les deux morceaux pour elle. Néanmoins je n'allais pas la laisser périr ici, contre deux oiseaux idiots. Et puis, je réclamais ma part. Je préparais alors mon énergie brulante au creux de ma main, reculais celle-ci et balançais ma plus grosse boule de flammes. Le premier coquatrix la reçu en plein sur le bec, un peu sonné. Il se retourna vers moi et me chargea. Voilà, maintenant nous étions à armes égales. Un contre un. Je ne me préoccupa pas de Virina, elle semblait bien assez forte pour se débrouiller seule. Je devais par contre, me montrer à sa hauteur. L'animal me fonçait dessus, bec en avant, plume au vent. Ma magie n'était pas suffisamment puissante pour en venir à bout si facilement. Je réfléchi alors à un moyen de l'abattre, efficace et rapide. Je n'eus pas le temps de trouver un moyen qu'il m'arrivait déjà dessus. Par réflexe purement préservateur, je rééditais mon sort, cette fois-ci bien plus proche de la bête. Cela eu l'effet de la déstabiliser une seconde, me laissant le temps de m'en écarter. Je pus voir sa tête et remarquer qu'il lui manquait maintenant un œil, et que son bec était maintenant calciné.

(Bien fait sale bête !)

C'est lorsque je vis les dégâts causés par la chaleur à bout portant que mon cerveau, certes pas bien grand, s'illumina. Instinctivement, ma main se porta à ma ceinture, caressant la grande gourde qui y pendait. De l'huile ! Je n'avais plus qu'une main valide, j'aurai du mal à la lancer correctement. J'essayais alors un premier jet, gaspillant une bonne moitié du liquide sur le sol. Mon deuxième essaie fut cependant une réussite. Le dindon, qui me fonçait dessus s'était prit la totalité du reste de la gourde sur sa tête et son flanc. Ma maitrise des flammes entra alors en action. Jusqu'à maintenant, j'avais pus lancer trois sorts dans une même journée, et celui que je préparais était justement le troisième, ce qui signifiait qu'il ne fallait absolument pas le rater. J'attendis le dernier moment, celui où la créature serait le plus proche de moi, et je lançais alors mon brasier. La bête, salement touchée continua sa course et me percuta violemment, m'emportant dans la chute avec elle. Les flammes ravageaient son corps, elle hurlait, brayait, se tortillait sur le sol, juste sous mes yeux ébahi et mon sourire sadique.

(Je te l'avais dis, sale dindon ! )

Lorsque je voulus me relever, mon torse me fit affreusement mal, je ne sentais que très peu mes jambes et mes bras étaient engourdis. Bref, j'étais dans un sale état...

((Retrait de ma gourde d'huile inflammable))

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Dernière édition par Franky le Lun 25 Oct 2010 13:11, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Mer 20 Oct 2010 04:50 
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Virina hurla de douleur et échappa sa lame qui tomba à plat sur le sol ratant ainsi complètement sa cible. Le petit coquatrix n’eut donc aucun mal à éviter cette arme lancée avec maladresse.

Avec ses grosses paluches d’orque, la guerrière essaya, par derrière et à l’aveuglette, d’attraper le bec de l’affreuse bestiole. Ce qui n’était pas une tâche facile puisque l’oiseau pinçait de son bec les doigts qui cherchaient à le neutraliser. Persévérante, notre vieille femelle à la peau verte, tenta sa manœuvre sans relâche jusqu’à ce qu’enfin elle parvienne à attraper le cou de son adversaire qui avait toujours ses serres plantées dans le dos de celle-ci.

Lorsqu’enfin ses mains encerclèrent le long cou de la poule sans plume, Virina esquissa un sourire malin, elle savait trop bien que la situation venait de tourner à son avantage. De toutes ses forces, elle serra le cou de l’animal afin de lui couper le souffle, puis, se pencha en avant afin de tenter de faire passer cette espèce de poule ailée par-dessus son corps pour ensuite la propulser au loin. Cette fois-ci ses efforts ne furent pas vains, la bête à moitié étouffée desserra sa prise et suivit la trajectoire au-dessus de la grande créature verte pour finalement choir sur l’herbe.

L’orque eut à peine le temps de récupérer son énorme hache que le coquatrix chargea, le bec ouvert et les ailes dépliées.

Virina sourit de plus belles. Elle aimait les batailles, et cette petite attaque matinale était la bienvenue, représentant une excellente petite distraction pour la mettre en appétit.

« On joue et après on mange. » Ce fut ses premières paroles de la journée.

Les lèvres retroussées, ses crocs bien en évidence et les yeux pétillants, Virina attendait patiemment. Arrivé à proximité de la géante, le volatile donna un coup d’aile et tenta de lui sauter au visage. Cette dernière ayant encore de bons réflexes malgré son âge avancé, eut le temps de faire un pas de côté et d’éviter ainsi de se faire défigurer.

Sans perdre un instant, la guerrière aux cheveux gris fit volte-face, et de sa hache trancha net le cou du coquatrix avant que celui-ci n’eut le temps de se retourner. La tête à crête tomba sur le sol, dégoulinante de sang tandis que le corps poursuit sa course pendant quelques mètres avant de choir à son tour.

C’est seulement à ce moment que Virina jeta un coup d’œil sur l’homme qui l’accompagnait. Il était assez amoché, mais il avait tué l'autre coquatrix. Ce qui troubla le plus la gourmande femme, ce n'était pas l'état du jeune homme, mais celui de sa proie. En effet, la proie de Franky étant trop calcinée pour être mangée, Virina craignait de devoir partager. En vérité, il n'était même pas question qu'elle partage, elle se disait en elle-même qu'il aurait tout simplement dû faire attention pour ne pas brûler son repas. Ce petit problème ne la concernait point.

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Dernière édition par Virina le Dim 24 Oct 2010 16:54, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Ven 22 Oct 2010 22:31 
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Cette chasse au petit déjeuner fut la seule petite péritpétie de la journée. Le ventre bien rempli, notre grande orque verte poursuivit sa marche en compagnie de Franky sans ressentir le besoin de lui adresser la parole.
À la fin de la journée, ils arrivèrent à l’orée de la forêt, montèrent leur camp et se couchèrent.

suite-->

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Dernière édition par Virina le Dim 24 Oct 2010 16:49, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Sam 23 Oct 2010 21:55 
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La pluie tombait drue sur les ailes du petit saurien survolant la cité blanche et gigantesque. Il zigzaguait entre les éclairs terribles qui menaçaient les toits d’ardoise, et sursautait dans son vol à chaque coup de tonnerre qui résonnait au dessus de lui. C’était comme si le ciel venait de déclarer la guerre à la ville. Comme si le déluge allait noyer tous ces hommes, ces elfes et autres créatures, sans qu’il ne puisse rien faire. Il ne connaitrait jamais la paix, c’était certain. Le dernier souvenir de calme dont il se rappelait n’était autre que cette forêt mystérieuse et changeante de ses rêves. Celle où la jeune fille chantait et jouait d’un instrument étrange aux sons mélodieux. Ce n’était pas sa forêt, remplie de colères et de souffrances, et protégée par sa pierre gardienne, le grand dragon minéral.

Instinctivement, intuitivement, il savait où cette forêt se situait. Non. En fait il ne savait pas la situer, mais il comprenait par où il devrait passer pour y parvenir. Quelle était la direction à prendre pour s’y rendre, comme si la petite boussole qu’il avait reçue de Moboutou s’était fondue en lui lors de sa transformation inconsciente. Et dans cette direction, il fila droit, quittant la zone de la Cité Blanche pour en survoler une fois de plus les terres cultivées, ravagées par la tempête. Il eut une pensée émue pour Nethin et sa famille, qui tremblaient sûrement dans leur petite fermette pour la survie de leurs récoltes précieuses, mais il savait pertinemment qu’il ne pouvait pas les rejoindre. Il avait été rejeté.

Et sous cette pluie dense et violente, il vola plusieurs heures, jusqu’à être éreinté par l’effort, jusqu’à ne plus savoir lutter contre les fortes bourrasques changeantes et les bruits foudroyants qui parvenaient de partout. Alors, il descendit vers la forêt qu’il survolait, mais qui n’était pas celle dont il avait rêvé. Elle n’était pas calme et paisible, même s’il savait pertinemment que ce n’était dû qu’à la météo déplorable. Tout comme dans son rêve. Naïvement, il prit peur que les gouttes se changent en flèches, et que son cœur batte le tambour de la guerre sourde qui ravageait des contrées inexplorées. Il descendit sous le couvert des branches, et y voleta encore un peu, à la recherche d’un endroit où dormir. Il avait peur, était paniqué. Voilà vers quoi tout ce changement l’avait mené : la tempête, la déroute, la fuite, la perte de sa propre personnalité pour devenir un être tout autre, un dragonnet. Il ne comprenait rien de tout ça. Ça le dépassait littéralement.

Et comble de la malchance qui semblait s’acharner sur lui, un éclair frappa une branche d’un arbre au dessus de lui, et celle-ci lui tomba droit dessus sans qu’il puisse rien faire pour l’en empêcher, dans des craquements sinistres d’autres branchages plus petits.

Il fut précipité dans la chute de la grosse branche, et se retrouva coincé sous elle lorsqu’elle toucha le sol. Le choc fut rude, et la douleur cinglante. Son souffle fut coupé, et le saurien paniqué ne savait plus où donner de la tête. Il était prisonnier de cette branche maudite. Le souffle court, il savait qu’il devait s’en échapper au plus vite, sous peine de mourir étouffé rapidement. Il tenta de s’y soustraire, mais il n’était pas assez fort. Il n’arrivait même pas à la faire bouger. Ses pattes griffues avaient beau travailler le bois, tenter de le retourner, de le contusionner, rien ne marchait. Ses ailes et sa queue avaient beau pousser et tirer, ça ne fonctionnait pas non plus. Il était presque sur le point de se laisser aller, résigné, comme si son sort était de périr en cette faste journée…

Mais quelque chose d’inattendu intervint alors. Une puissance s’illumina en lui, et s’éveilla. Il sentit pour la première fois la manifestation de la magie en lui. Cette magie qu’il ne contrôlait visiblement que peu, et qui venait de prendre une conscience à part entière. Ou en tout cas, venait de s’emparer d’une partie de son subconscient. Celui qui était branché à sa survie, sans aucun doute. Ces fluides internes, donc, activèrent quelque chose. Il sentit sa puissance accroitre, et la magie animale, sauvage qui l’habitait se concentrait dans ses membres avec tout son pouvoir.

Tout d’un coup, il se sentit la force de faire des exploits. Reprenant courage, il poussa sur ses pattes pour tenter d’écarter le tronc de son petit corps écrasé. Et au-delà de toute attente, il y parvint. Difficilement, au début, mais bien vite, il réussit à soulever le tronc du sol. Ses membres tremblaient, et c’était rude, mais petit à petit, il y parvint. La lutte acharnée contre ce branchage tronqué venait d’être remportée, et c’était la Force de la Bête qui l’y avait aidé.

Mais sitôt le tronc derrière lui, il se sentit de nouveau très faible, très fatigué. Exténué, même. Le voyage et les péripéties qu’il venait de vivre l’avaient vidé de toute son énergie. Aussi s’envola-t-il pour se percher sur la branche la plus proche, en hauteur, à l’abri des indésirables… Et il s’y endormit sans même s’apercevoir que la pluie avait fini par s’arrêter de tomber…

***


C’était bon. Drôlement bon. Ça avait le goût délicieux des crêpes préparées par Midori, et son légendaire chocolat fondu avec amour sur un feu doux. D’ailleurs, le gobelin ne ressentait que le goût, il n’y avait pas d’image. Il laissait juste cette sensation onirique gustative satisfaire son esprit. C’était moelleux, légèrement chaud, et dûment parfumé. Même la bouchée avalée, elle laissait en bouche une succulente saveur, un arrière goût sucré qui appelait une nouvelle cuillerée.

Et l’image apparut. Il fallait bien, sinon il allait tout mettre à côté de sa bouche, ce maladroit de gobelin. Et quelle surprise en ouvrant les paupières que de constater que le… truc difforme et flou dans son assiette ne ressemblait en rien à des crêpes ? Il s’agissait d’une masse à la couleur douteuse et à la forme indistincte, carrément floue, même. Mais une fois de plus, ça n’avait en rien l’air anormal. C’était logique, pour Tips, qui planta une nouvelle fois sa cuillère dedans tout en regardant avec admiration le paysage.

C’était un palais, finement décoré, avec un luxe ostensible et un faste extensible. Trop, sans doute, pour le pauvre gobelin issu de la misère et de la nature. Une troupe de Midori voltigeait partout autours, gazouillant comme des oiseaux et sifflotant gaiement. Enfin, elles n’avaient pas toutes la même tête, mais c’était la personne à laquelle elles lui faisaient penser, irrémédiablement. Et comme leurs traits étaient plutôt flous, et indistincts, c’était le meilleur raccourci qu’il avait trouvé pour les apprécier.

Il ferma à nouveau les yeux pour savourer, et l’éclat goûteux reprit tous ses droits sur son esprit.

Jusqu’à ce que soudain, le goût dans sa bouche change irrévocablement, alors qu’un bruit de portes qui claquent retentit, amenant un vent glacial dans le château. Ce n’était plus des crêpes, qu’il avait en bouche, mais du sang. Son sang.

Il ouvrit les yeux, et ne vit que la mort. Fini, le dîner difforme, finies, les Midori joyeuses. Dans ce courant d’air gelé, il n’y avait que des cadavres sanguinolents, dévorés par des corbeaux de malheur. Tips était parmi eux, mort.

Mort…


***


Dans un cri, le gobelin se réveilla, perché en haut de son arbre, manquant de tomber à la renverse.

« Weulah !! »

Il fut tout aussi surpris de sa presque-chute que de sa voix recouvrée. Tout perdu et saisi, il regarda ses mimines verdâtres qui avaient repris leur forme originelle, à cinq doigts petits et boudinés comme ceux d’un bébé. Tout son équipement était aussi réapparu, sur lui, comme par… magie. Mais oui, c’était évident : c’était la magie pure qu’il avait ingérée qui était responsable de tout ça, de ce voyage improbable au cœur de la tempête, de ces rêves étranges, et de ce réveil surprise en haut d’une branche.

Autour de lui, la pluie s’était calmée, même si la forêt possédait encore les stigmates de la nuit passée. Branches cassées, sol boueux, des gouttes qui tombaient encore des hautes feuilles… et la mousse de la branche sur laquelle il était juché qui était particulièrement glissante. Il n’avait pas intérêt à se planter !

Tips regarda en bas de son arbre. Aucune branche ne lui permettrait de descendre, et le bois humide n’était pas vraiment propice à une descente agrippée au tronc. Si seulement il avait ne fut-ce que gardé les griffes draconiennes dont il était pourvu la nuit dernière, ou ces merveilleuses ailes… Mais non, il n’était plus que le chétif gobelin qu’il avait toujours été, prêt à se rompre les os en chutant rudement sur le sol, même boueux, de cette forêt inconnue et bien plus inhospitalière que celle dont il avait rêvé, à Kendra Kâr. Comment allait-il se tirer de cette mauvaise passe ? Il était bien bloqué, là. Et il n’avait aucun moyen de descendre.

Comme la veille sous la branche, il se sentit paniquer. Il perdait le contrôle, et projetait sa mort prochaine. Finalement, sauter pour abréger ses souffrances ne relevait plus de la plus douce des folies : c’était une solution comme une autre. Radicale certes, mais efficace pour se sortir définitivement de la situation. La respiration du gobelin était forte, tout comme ses battements de cœur. Son corps mort, la bouche baignant de sang, comme dans son rêve, voilà ce qu’il projetait d’être. Et le courage lui manquait pour affronter cette image. Il ferma les yeux, et laissa une force supérieure prendre possession de son être.

La magie. La magie s’activa dans ses veines, et bouillonna jusqu’à ses mains. Mains qui s’abaissèrent vers le sol en y projetant des sortes d’ondes sismiques étrangement calibrées et équilibrées. Bien vite le sol sous l’arbre commença à se mouvoir de lui-même, à se séparer en plusieurs couches, en plusieurs plateformes toutes au niveau du sol. Et puis, alors que ses yeux béats assistaient au phénomène avec abasourdissement, ses bras se levèrent en même temps que la terre, qui forma dès lors un Escalier lui permettant de descendre de sa branche. Le phénomène magique s’arrêta, et la terre stagna ainsi, tassée en un grand escalier qui descendait jusqu’au sol. Tips n’en revenait pas.

Bouche bée, il se laissa glisser jusqu’à la première marche, et bondit ainsi de marche en marche jusqu’à… déraper bêtement sur l’avant dernière. La terre était salvatrice, certes, mais elle n’en restait pas moins boueuse, et il chut de son escalier la tête la première, s’assommant sur son propre petit casque de fer, qui eut dès lors une nouvelle bosse, tout comme son crâne… Et il tomba dans les vapes.
Encore.

***


Solitude.

Abandonnée de tous, elle errait dans les bois, l’instrument à la main, le visage déconfit. Aucun renfort promis, aucun compagnon pour épancher sa peine, la demoiselle aux cheveux étranges était peinée. Tout n’était que brume et isolement, autour de ses pas indistincts. Et Tips assistait à ce spectacle, impuissant. Il aurait voulu lui tendre la main, mais seule une branche bougea, sous un léger coup de vent. Une branche qui faisait partie de lui, comme quelques autres. Et un tronc. Et des feuilles. Il était un arbre. Même pas, en fait, juste un petit arbrisseau qui ne comptait pas vraiment pour la jeune femme. Des arbres, il y en avait partout autour d’elle. Des bien plus grands et costauds que lui. Et pourtant, ce fut près de lui qu’elle s’assit, jambes croisées, le regard déterminé.

Elle accorda un instant son instrument, en joua quelques notes rythmées, puis se lança dans une mélodie endiablée qui semblait tout animer sur son passage. Le son se propageait et les ondes créaient des silhouettes. Certaines menaçantes, d’autres rassurantes partout autour. Et cette musique, ce morceau, cette mélodie parvint même à faire bouger l’arbre qu’il était. À le faire vivre, à le rendre moins végétal. Et une lueur d’espoir apparut dans le regard de la musicienne lorsqu’elle vit qu’au milieu de toutes ses silhouettes, il en était une qui était distincte : celle d’un petit gobelin chétif au regard hagard, et au sourire béat. Tips, qui avança vers elle, et la prit dans ses bras…

Mélodie.


***


Une fois encore, il se réveilla en sursaut, tout en éternuant. Il fut surpris par la flammèche qui sortit de sa gueule… Il était à nouveau devenu dragon. Et il savait que c’était pour une raison particulière. Les images de son rêve s’effaçaient, mais il était conscient que s’il avait repris cette forme, c’était pour une raison précise. Et il se laissa guider par son instinct, une fois de plus. Il prit son envol dans la forêt, et sa direction était précise : le Nord-Ouest, la forêt d’Ynorie. Même s’il n’en savait rien.

[HRP: il y a deux apprentissages dans ce post: le sort RP "Escalier" et le sort évolutif "Force de la Bête"]

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Lun 25 Oct 2010 15:49 
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Après un voyage long d'un jour sur la Perle Rouge du louable Aldora qui a su résister à l'envie de le jeter à l'eau, Gepsy était arrivé à Kendra Kâr. Il n'y est pas resté longtemps ; juste le temps de descendre du navire et de traverser les rues, sans encombres, passer devant le château et longer la grande rue pour quitter la ville.

Il a traversé les cultures, s'émerveillant devant chaque plant de courge, de carotte, de houblon - surtout celui-là. Il n'a rien rencontré de méchant, si ce n'est un petit bouloum qu'il n'a pas pu s'empêcher d'embrocher afin de se faire un repas pour le soir. Quand est venu une bifurcation, aux environs de sept heures de marche depuis la vile, il n'a pas hésité à suivre son ouïe qui lui indiquait que son Tiroli Géant était vers la droite ; aussi a-t-il pris à droite.

Plus tard dans la journée, il est arrivé à la lisière de la forêt. Moins de lumière, plus de fraicheur. Il a suivi la route, sans encombre. Puis est venue la nuit. Rien d'anormal à signaler, c'était une nuit comme les autres. Le jour suivant, il a continué son chemin. Il ne sait d'ailleurs toujours pas pourquoi il suit cette route, mais il la suit. Son but est à la fin du sentier.

Sentier qui commence à monter. Il arrive sur les montagnes. Le chemin se fait plus rude, plus grimpant. Il peine de plus en plus. Mais il continue. Son dû est là-bas ! Il faut qu'il avance. Alors il avance. Il monte. Un jour, deux jours dans le montagnes, tout se passe bien, pas de mauvaise rencontre.

C'est au troisième jour qu'il croise, juste après s'être alourdi avec l'eau du fleuve, un petit groupe de gobelins qui l'attendait, là, tapi derrière de grandes pierres. Ils se jettent sur lui, qui se met à courir. Stress étant, il ne regarde pas où il va, ni d'où il vient ; il court. Une voix intérieure le prévient juste à temps qu'il fonce dans une grosse pierre contre laquelle il va s'écraser. C'est alors qu'il concentre toute son énergie dans ses jambes - on verrait presque la terre trembler - et la relâche en une poussée puissante qui l'expédie par dessus la pierre. Surpris lui-même par son exploit, il ne s'attend pas à atteindre une telle hauteur, et à la réception ... enfin, justement, il n'y a pas de réception digne de ce nom. Le chemin avait commencé à descendre, et lui avait sauté bien trop haut que ce qu'il avait pensé. Résultat, une bonne chute bien lourde et un roulé boulé sur plusieurs dizaines de mètres de dénivelé.

C'est étonnant qu'il soit encore en vie après cette descente infernale. Certes, inconscient, mais bien vivant.

***


EH !

Personne.

Il y a quelqu'un ?

Mais où sont-ils tous passés ? Deux jours que je n'ai plus nouvelles d'eux ! Que leur est-il arrivé ? Ils se sont fait avoir ? Ils se sont fait manger ? Ils se sont fait étriper ? ...

Non... Non ! Arrête de penser à ça. Ils vont bien ... ils vont bien ... ils vont ... et ils ne viennent pas ! Je suis seul.

Il faut que je le fasse. Je n'ai pas d'autre choix. Il faut que je l'écrase, seul. Je dois me débrouiller ! Je n'ai pas besoin d'aide ! Cette elfe va comprendre sa douleur !

Ce soir. Oui, ce soir. C'est mon soir. Je dois les sauver. Je dois le faire, pour eux. Et je vais le faire ! Elle va souffrir. Elle va goûter de mon son ! Elle va enfin comprendre la musique ! Mon oud ...


***


Le soleil le réveille sur la branche d'un arbre. Il met quelques secondes à se remettre, puis se rend compte de sa situation en tombant lamentablement au pied de l'arbre. Douleurs nombreuses, il a maintenant beaucoup de bleus. C'est avec peine qu'il se relève et regarde autour de lui. Il est au pied d'un arbre, en bordure de forêt, devant un grand plateau ; derrière lui se trouve la montagne qu'il vient de dévaler. Il a eu de la chance que les gobelins n'aient pas pensé à descendre le récupérer. Pour le moment, il est sauf - sain, c'est à voir.

Il continue donc douloureusement son chemin à travers les plaines. Il marche avec peine le long du lac, puis trace sa route vers le nord en direction des bois qu'il avait vu en rêve. Là encore, aucune infortune de voyage.


((( Gepsy a appris Super Saut, en même temps que sa première utilisation. )))

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Mar 13 Sep 2011 22:41 
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LIVRE DEUXIÈME : DE LA MAGIE


Chapitre I : Voyage gobelinesque


Cent mètres et tête dans l'eau


< Grand-rue

Fenarc entamait son dernier quart d'heure de travail. Depuis qu'il était entré dans la milice, il travaillait bien plus de douze heures par jour. Affecté aux portes de la citée blanche, son rôle consistait à réguler le trafic qui entrait et sortait de la ville, à vérifier quelques identités et à être attentif à celles recherchées. Autant dire que c'était le travail le plus miséreux pour un milicien. Il ne se passait strictement rien et le peu d'action qu'il pouvait apprécier dans la journée était le moment où il devait refuser l'entrée aux mendiants, chose qui se passait le plus souvent de manière musclée. Bref, c'était une corvée mortelle d'ennui, mais pas ce soir-là. Ce soir-là, Fenarc vit quelque chose qu'il garda dans sa mémoire jusqu'à la fin de sa vie et qu'il raconta nombre de fois.

Je sprintai à travers la Grande Rue lorsque je vis les portes de la ville s'élever devant moi, ce qui me fit accélérer de plus belle, baissant la tête et rentrant les épaules pour me rendre le plus aérodynamique possible. Alors que j'allai passer le pont-levis qui surplombait les douves, j'aperçus un couple de gardes qui en gardaient l'entrée et qui arrêtait les passants. Pas question de m'arrêter, je ne devais pas perdre de temps si je voulais avoir une chance de retrouver l'Ynorienne.

Je fonçai alors directement sur l'un des miliciens qui se trouvait là, hurlant, comme un cri de guerre :

"Milyaaaaaaaaaaaaaaaaah !!!"

Le milicien, surpris, n'essaya même pas de m'arrêter tandis que je passai juste entre ses jambes. Alors que je me félicitai d'être passé ainsi, par un tour de force, j'entendis le bruit de quelque chose de lourd tombant dans l'eau. Je pris le temps de tourner la tête, toujours lancé dans ma course folle. Le milicien entre les jambes duquel je venais de passer semblait avoir perdu l'équilibre et faisait à présent trempette dans les douves de la cité.

"Par Gaïa ! Fenarc, viens m'aider, bon sang !"

Le collègue qu'il venait d'appeler à l'aide était plié en deux, pris d'un fou rire incontrôlable. Momentanément amusé par la scène plus que cocasse, je le rejoignis moi aussi par un petit ricanement avant de reprendre ma route, à un rythme toujours aussi soutenu, soufflant et crachant sous l'effort.

(Psylo !) (Non, je ne veux pas savoir, je vais la chercher !)(Mais Psylo ...)(N'essaie pas de me convaincre, je n'en ai rien à faire, ils n'ont qu'à pas me laisser tomber comme ça !)(Psylo ...)(Quoi !?)(Elle a pris le bateau ...)

Je m'arrêtai instantanément, comme si je venais de me rendre compte de ma bêtise. Je n'avais même aucune idée de la direction qu'elle avait prise, ni même si elle était à cheval et voilà que je venais d'apprendre qu'elle avait pris le bateau. C'était à présent impossible pour moi de la rattraper.

"Bordel !" lançai-je alors en tapant du pied dans une pierre qui traînait sur le chemin.

Ne sachant plus quoi faire ni où aller, je m'éloignai du chemin pour m'asseoir sur une petite roche enfoncée dans le sol, en contre-bas de la route. La tête dans les mains, je restai là de longues minutes à réfléchir à la situation.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Mar 13 Sep 2011 22:43 
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Alors que tu méditais sur ta roche, une voix se fit de plus en plus présente dans ta tête. Très faible au début, si tu te mets en route et si tu ne t’arrêtes pas, tu finiras par l’entendre plus forte et à même comprendre ce qu’elle dit. En fait, cette voix était légèrement rauque et son propriétaire chantonnait une petite mélodie enfantine. Elle ne t’écorchait pas les oreilles, loin de là, mais elle n’était pas toujours juste.

( Et un petit gâteau, que c’est bon, que c’est bon.♪ un petit gâteau, que c’est bon pour mon bedon...♪…. Et puis deux gâteaux, que c’est bon, que c’est bon.♪ Et puis deux gâteaux, que c’est bon pour mon bedon...♪ ...♪…. Et puis trois gâteaux, que c’est bon, que c’est bon.♪ Et puis trois gâteaux, que c’est bon pour mon bedon...♪ ...♪…. Mais alors quatre gâteaux, que c’est trop, que c’est trop. ♪Et puis quatre gâteaux, que c’est trop, ça fait bobo...)

Et puis s’ensuivit un silence de quelques secondes. Puis la voix reprit sans chanter.

(Nan, je n’aime pas cette fin.)

Et après un autre silence de quelques secondes, la voix recommença à chanter :

(Mais alors quatre gâteaux, ♪ c’est pas trop, c’est pas trop. ♪ Et puis quatre gâteaux, c’est toujours aussi bon pour mon bedon . ♪)

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Mar 13 Sep 2011 22:44 
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Jeanne d'Arc s'en retourne dans sa tombe (Partie I)


Tandis que j'étais avachi sur ma pierre, faisant fi des quelques passants qui se dirigeaient vers la citée et pensant à ce que j'allais faire à présent, une petite mélodie sembla résonner à l'intérieur de mon crâne. C'était une petite musique guillerette, simple et plutôt répétitive. Bien qu'agréable, elle contenait quelques fausses notes et semblait être chantée. Cependant, je n'arrivai pas à en distinguer les paroles, comme si je l'entendais de très loin.

Tout d'abord convaincu que c'était un tour de mon esprit, que c'était l'une de ces mélodies qui nous reviennent parfois sans que l'on sache pourquoi et qui nous suivent toute la journée sans que nous puissions nous en débarrasser, je me rendis bien vite compte que je ne connaissais en rien cette musique.

"Toal ? C'est toi qui chantes ?" demandai-je à voix haute à mon faera qui avait une nette tendance à envahir ma tête de sa voix d'habitude.

(Euh ... Non. Tu te sens bien ?)

"J'entends une musique dans ma tête."

(Humpf ! Tu peux faire tout ce que tu veux, je te dirais jamais où est allée Milyah, même si tu fais semblant de devenir fou ! J'ai juré sur les fluides !)

"Non ! Mais, arrête d'être égocentrique, ça n'a rien à voir. J'entends vraiment une musique dans ma tête ... Et je suis pas fou ! Na !"

Intrigué et un tant soit peu craintif quant à l'étrange situation, je me relevai et fis quelques pas pour rejoindre la route. La musique se fit plus insistante.

"Y'a quelqu'un ?" lançai-je d'une voix tintée d'un léger tremblement. La route était à présent vide de tout voyageur. Je lançai un regard circulaire en tournant sur moi-même pour essayer d'apercevoir un quelconque farceur caché dans un buisson, mais la zone était bel et bien vide. "J'ai l'impression que ça vient de par là" ajoutai-je à l'intention de Toal dans un murmure.

J'avançai alors sur la route, la citée blanche dans le dos et la mélodie amplifia de nouveau de volume. Je pus alors entendre de plus en plus distinctement les paroles de la chanson.

(♪…. Et puis deux gâteaux, que c’est bon, que c’est bon.♪)

C'était l'une de ces chansons aux paroles enfantines, mais cela ne ressemblait pas vraiment à celles que l'on me chantait quand j'étais lutillon. Celle-ci parlait de gâteaux que l'on mangeait, peut-être une comptine pour petits ogres. Soudain, la chanson s'arrêta et la voix continua sans mélodie, assurant qu'elle n'aimait pas la fin et reprit la litanie en en changeant la fin.

À présent que je pouvais entendre les paroles de cette étrange musique, ma peur s'était volatilisée. J'étais à présent amusé par la situation et me sentais même d'humeur farceuse. La personne qui chantait ne semblait pas savoir que je pouvais l'entendre. Et si je retournais la farce contre son propriétaire ? Apparemment, le chanteur pouvait, par je ne sais quel stratagème, me parler de façon télépathique, comme je le pouvais avec Toal. C'est pourquoi je me mis à chanter très fort, à l'intérieur même de mon esprit, sur la même mélodie :

( Et un petit crapaud, que c’est beau, que c’est beau.♪ un petit crapaud, mais ça donne plein de boutons...♪…. Et puis deux crapauds, que c’est beau, que c’est beau.♪ Et puis deux crapauds, ils sont tout pleins d'affection...♪ ...♪…. Et puis trois crapauds, que c’est beau, que c’est beau.♪ Et puis trois crapauds, que c’est bon pour mon bedon...♪ ...♪…. MIAM !)

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr et Oranan
MessagePosté: Mar 13 Sep 2011 22:46 
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Alors que tu chantais, la petite voix dans ta tête se tut. Était-elle le fruit de ton imagination ? Sûrement pas puisque lorsque tu terminas ta dernière phrase, tu pus l’entendre de nouveau :

(Hein ? Tu manges les crapauds toi ? Moi je préfère les gâteaux ! )


Et puis la petite voix se remit à chanter

(C’était un biscuit trempé dans le miel, un beau gros biscuit tout à fait cuit, c’était…. )

C’est alors que tu entendis une voix lointaine gémir :

« Ouille, ouille, ouille »

Mais tu as beau t’écarquiller les yeux, tu ne verras rien devant toi, mais pourtant tu as bien entendu cette même voix rauque, sauf que cette fois elle n’était plus dans ta tête.

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