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 Sujet du message: Route entre Kendra-Kâr et Shory
MessagePosté: Lun 27 Oct 2008 13:54 
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Route entre Kendra-Kâr et Shory


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Les collines et, plus loin, les montagnes basses


Description du voyage à pied et/ou sur monture :

Une route pavée suit la côte de l'océan, traversant trois gros fleuves. Puis, à l'entrée des collines, les pavés disparaissent et il n'y a plus qu'un chemin de terre qui va vers Shory. Le paysage devient splendide avec ces collines boisées et ces montagnes, mais il n'y a aucune habitation. Plus vous vous approchez de Shory et plus vous verrez quelques fermes et trous de Hobbits.

Attention à la nuit, les collines et petites montagnes sont remplies de Gobelins et de Gnomes, voire même d'esprits à ce qu'on dit, ce sont des collines mystérieuses et peu explorées.

Durée du trajet à pied ou sur monture sur le continent de Nirtim

Basez vous sur les cartes et présentations décrites dans les 4 continents de Yuimen

Postez sur ce topic votre trajet !

_________________
Chibi-Gm, à votre service !


La règle à lire pour bien débuter : c'est ICI !
Pour toutes questions: C'est ici !
Pour vos demandes d'interventions GMiques ponctuelles et jets de dés : Ici !
Pour vos demandes de corrections : C'est là !
Joueurs cherchant joueurs pour RP ensemble : Contactez vous ici !


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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra kâr à Shory
MessagePosté: Mer 21 Jan 2009 23:02 
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Le Torkin semble transformé. Lui d'habitude grincheux, est d'une humeur meilleure. Pestant toujours, il a cette fois un grand regret : la table et la bière des Casti. Les adieux sont longs et fastidieux pour moi, mais chacun y tient particulièrement. Cette famille est formidable, et nous voit partir avec tristesse. Je fini enfin les séparations :

"Aller la route est longue : grand merci de votre hospitalité, et à une prochaine fois Madame et Monsieur Casti. Prenez soin de vous, et vous aussi les enfants, ne vous éloignez pas trop !"

Et nous repartons, rejoignant la route et cheminant à bonne allure. Le Torkin nous honore d'une chanson dans sa langue, que je comprends parfaitement grâce à Aakia. Il est de bonne humeur, pourvu que ça dure. Ah non voyons, qu'il évite les chansons paillardes, il y a des enfants !

"Qu'a-t-il voulu dire là ?"

Malheur, Seyra a aussi une faera qui lui traduit tout !

"Euh, je ne sais pas très bien, sans doute une histoire de baignade..."

"De baignade ? Pour un Torkin ? Dis plutôt que tu sais pas du tout !"

Et bien non je ne savais pas ! Après tout je me moquais bien des ébats amoureux des Torkins et leur amour des poils sous toutes ses formes !

Délaissant le chanteur, je regarde le noble qui ne dit pas un mot, soupirant parfois. L'air narquois je lui dis : "Tiens donc toi, c'est quoi ce sourire en coin de bouche ? Elle te plaisait la petite hein, c'est ça ? Allez vas-y racontes moi tout !"

"Oui racontes-nous tout !"

"Ah non Seyra, tu n'as pas à entendre les choses des adultes !"

"Et bien euh, non vraiment rien du tout ! Oh mais ce combat ! Quel combat, ce que vous pouvez être fort et rapide vous deux ! Vous m'apprendrez ? C'est vraiment étonnant ! Qu'un déploiement de maitrise, de savoir-faire ! La bête était pourtant si forte, mais vous avez su la calmer ! Incroyable !"

"Ouais ça va couns, tu vas te taire oui ? C'est que des humains, tu n'as jamais vu un Torkin au combat toi !"

Préférant ne rien dire, nous poursuivons la route dans un bon rythme. Le temps passe, le soleil arrive à son zénith sans que nous ayons croisé quelqu’un. Nous nous reposons au bord de la route en mangeant quelques provisions (et buvant autant pour le Torkin), en discutant de tout et de rien, de nos parcours à tous. Bien évidement je mens pour pas mal de détails d'avant Yuimen, ils ne doivent pas savoir d'où je viens, Seyra intelligemment raconte une vie paisible à Oranan et des entrainements très dur dès la petite enfance. Elle cherche à masquer sa vraie origine. Nous sommes de bonne humeur, en bonne forme. Nous repartons après avoir donné de quoi boire aux chevaux.

L'après-midi s'étire dans un ennui plus marqué que la matinée. Nous croisons de rares marchands et voyageurs. Peu avant la soirée, nous arrivons à un relais assez fréquenté. Les aubergistes s'occupent de nous, mettant à l'aise nos chevaux, nous donnant à manger et nous offrant de quoi dormir la nuit. Le Torkin est ravi quand l'aubergiste lui dit qu'il peut remplir son tonneau (déjà vide !) de bière.

"Cet aubergiste, quel homme sympathique !"

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Dernière édition par Lelma le Dim 27 Fév 2011 20:15, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra kâr à Shory
MessagePosté: Jeu 22 Jan 2009 02:11 
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Si les rêves habituels m'habitent la nuit, ils ne sont à aucun moment aussi angoissant que celui qui me réveille. Je suis en sueur, l'air angoissé, cherchant à tâtons une présence dans la pénombre. Je trouve à mes côtés Seyra qui dort. Sa respiration paisible me calme, mais n'enlève pas la boule qui noue mon estomac. Sans bruit je descends de ma couche et lentement je m'approche de la fenêtre, masquée par un rideau, d'où quelques rayons de lumière diffuse passent par les endroits mités. Écartant avec précaution le rideau, j'ai alors vue sur une cour devant le relais d'auberge. La lune quasi pleine fournie une lumière suffisante pour guetter alentours. Il n'y a rien ni personne, je vais pour rabattre le rideau quand il me semble apercevoir un éclat métallique. Mon cœur s'emballe, ai-je bien vu ? Fouillant du regard l'alentour je ne peux rien distinguer... J'ai dû rêver... Surement.

Je vais me recoucher avec d'infinies précautions pour ne pas réveiller ma fille. Mais je ne peux trouver le sommeil. Il me semble que quelques fous, brigands, assassins, maraudeurs n'attendent que mon sommeil pour surgir dans la chambre et tous nous tuer ! Ai-je vraiment aperçu cela dehors ? Ou est-ce un rêve ? Je ne peux prendre aucun risque ! Depuis l'aventure sur Verloa nous ne sommes plus traqués, mais ça a pu reprendre ! Et alors nulle part nous ne serons à l'abri ! Des noires pensées m'occupent le reste de la nuit. Je suis incapable de me rendormir, et le soleil vient alors que je pense encore à ce que j'ai bien pu voir cette nuit. Les yeux fatigués, des cernes bien marqués, je vois Seyra se réveiller doucement et venir m'embrasser pour me dire bonjour. Nous nous préparons sommairement, une petite toilette rapide avec un broc d'eau passablement très froide. Et nous descendons.

Le Torkin est déjà attablé, en grande discussion avec l'aubergiste.

"Oui, énorme et noir ! Maudite bête. Ce dragon a dévasté Mertar et je le traque depuis tout ce temps ! Oui exactement sur les collines au nord de Shory ! Oui les rumeurs disent vrai, on l'a vu là et..."

Me voyant arriver le Torkin s'arrête net plongeant sa barbe dans une chope bien trop grande pour un petit-déjeuner. Il a découpé ses tartines de pains beurrés qu'il trempe dans sa bière avant de les engloutir en de grandes bouchées.

"Salut Kagnar, la forme ? Qu'est ce tu racontais avant que j'arrive ?"

"Peuh ! Ouais ça va bien, Lelma t'as une mine de déterre, qu'est ce t'as foutu de ta nuit ?"

Il évite la conversation, je fais semblant de rien, mais j'ai clairement entendu le nom dragon... Ainsi que collines au nord de Shory. Dame Erwen m'a donné comme mission caché que ce nain n'y aille sous aucun prétexte, et je compte bien réussir ma mission.

"J'ai pas trop bien dormi, à cause de tes ronflements, Torkin !"

"Ahahah, ça mon ami, tu devras t'y faire, un nain ça ronfle car c'est viril, les elfes par exemple ça fait pas de bruit en dormant, que des tafioles !"

Il a l'air de bonne humeur, moi je suis crevé. Je m’assois comme une masse sur un tabouret et je me coupe quelques tranches de pains, que je mange avec quelques fruits secs en buvant du lait de chèvre, sous l'œil désapprobateur de Kagnar, qui ronchonne, arguant que seule la bière réveille l'homme !

Haured arrive enfin une fois qu'on a presque fini nos propres petits déjeuners.

"Bon sang je suis en retard ! Et je suis crevé ! Dormir avec lui est un supplice, il ronfle comme une forge à plein feu ! Je n'ai pu fermer l'œil que quand il est descendu !"

"Ahahah, toi aussi mon gaillard, meuhhh, les hommes ce n’est pas possible ! Moi quand je dors : je ronfle, t'as qu'à te mettre du beurre dans les oreilles, ou de la persillade comme les gorets ! Bon sang ça y est tu me donne envie de cochon à la broche !"

"Il n'est pas temps de manger cela au petit-déjeuner je crois bien mon cher Torkin." dit Seyra.

"Ah ça pour sûr, mais c'est tellement bon petite dame !"

Je rajoute : "Trêve de discussions cuisine, il y a du chemin, Haured tu fais vite sinon tu devras courir pour nous rattraper."

Le Kendran s'active et mange prestement. Nous sortons de l'auberge après avoir payé notre dû et remercié le tenancier.

Notre convoi reprend la route avec entrain, mais une impression bizarre me fait me retourner parfois. Je suis très méfiant et plusieurs fois je pense apercevoir des choses autour de moi.

"C'est étrange papa, on dirait que quelques choses nous suit..."

"Tu as l'impression aussi ? On doit faire attention à toutes les éventualités."

Son arc est à portée de main, en cas de besoin deux secondes suffisent pour armer, viser et lâcher son trait sur une menace. Mon épée est aussi proche de moi, il faut être paré à une embuscade, car le terrain y est propice...

Malgré nos doutes rien ne se passe. Nous passons un pont sur un fleuve et arrivons en vue des collines qui se dessinent déjà devant nous. Kagnar est ravi de cette vue et scrute avec attention l'horizon.

C'est vers la fin d'après-midi que je revois ce que j'ai vu la nuit. Sur le bas-côté durant quelques secondes, suffisante pour que Seyra elle aussi le repère.

(Aakia, c'était quoi ça, nous sommes suivit ?)

(Vous n'êtes pas seul, hâtez-vous !)

Je porte ma carriole au niveau de celle de Kagnar et du Kendran et je fais pars de mes inquiétudes en chuchotant pour ne pas alerter le Torkin.

"Nous sommes suivi, nous devons accélérer pour nous mettre à l'abri !"

D'un signe de tête il nous montre qu'il a compris et fait accélérer le cheval avec vigueur. Je le suis avec autant de détermination. Nous allons assez vite, presque au point de rupture de nos véhicules. Au loin une forte fumée se dégage, en nous approchant nous constatons le sinistre : un relais est totalement en feu, le toit brulant ainsi que ses écuries.

"Pied à terre, paré au combat ! Nous devons faire face à toutes éventualités. Aakia, cherches s'il y a des survivants. Kagnar reste prêt de moi, Seyra couvre nous. Haured soit fort !"

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Dernière édition par Lelma le Dim 27 Fév 2011 20:42, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Le voyage
MessagePosté: Ven 8 Mai 2009 00:11 
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Aussi loin qu’il se souvenait, Gallian avait toujours vu le monde extérieur comme une succession d’endroits hostiles. Marécages hantés, montagnes infestées de trolls et de gobelins, cités marchandes où rôdaient brigands et conspirateurs. Il en parlait parfois avec Herrine. Les fantasmes que tous deux nourrissaient pour le reste du continent avaient entraîné maintes discussions. Ils conjecturaient sur les dangers qu’on pouvait y trouver et les moyens d’y échapper.
L’idée que chaque pas l’éloignait un peu plus de sa sœur l’emplissait de tristesse. Elle avait été son partenaire de jeu depuis toujours. Elle pansait ses menues blessures lorsque sa passion pour l’ascension des chênes le menait sur une branche morte, le rappelait à l’ordre lorsqu’il s’éloignait un peu du village pour aller cueillir des bolets. Le sentiment de sécurité que cela lui apportait s’effaçait peu à peu. Malgré la présence de son père, il se sentait seul et vulnérable. Il serra le trèfle, cadeau de l’aïeul, au fond de sa poche.

Pourtant, le chemin menant à Kendra Kâr était moins effrayant que ce que son imagination avait dessiné. Le chemin pavé, longeait l’océan en ce bel après-midi ensoleillé. La route était facile et serpentait le long de la côte. Au sud, les rayons du soleil se reflétaient sur les vagues en un spectacle magnifique. Au nord, des collines luxuriantes, piquées de quelques arbres feuillus, se dressaient mollement, à perte de vue. L’herbe était haute et des fleurs de toutes les couleurs mouchetaient ce paysage idyllique.

Il tourna à nouveau la tête vers la route. Devant lui, son père, bâton de pèlerin en main, la tête haute, tirait Cibelle, la mule de la famille. Les sacoches qu’elle portait cahotaient au rythme de ses sabots. Il savait quelle fierté son père tirait de ce premier voyage en sa compagnie. Il pouvait imaginer son air radieux, lorsqu’il montrerait ses plus belles pièces aux riches habitants de Kendra Kâr. Ceux-ci ne pourraient qu’écarquiller les yeux devant le travail minutieux du Hobbit. A cette pensée, il sourit.

Il laissa son esprit vagabonder un moment. Les événements récents lui revinrent en tête. A nouveau, il fut assailli de questions. Il n’était, certes, pas couard, pour un Hobbit. De là, à devenir violent… Cela ne lui ressemblait pas du tout. Il aimait les acrobaties et n’avait pas peur d’aller dans les bois environnants Shory mais ne s’était jamais mis en colère. Alors frapper, même un animal, lui était inconcevable.

Une fine brise, souleva légèrement sa cape. Il réalisa que ses vêtements de lin étaient d’une qualité excellente. Ils étaient faits d’un tissu gris léger mais qui ne laissait pas passer le vent. Pour compléter le tableau, il avait attaché son ciseau à sa ceinture. Un parfait aventurier.

Au bout de quelques heures, un vent plus frais se mit à souffler alors que le soleil déclinait. Ils décidèrent d’établir un camp pour la nuit. Ils s’éloignèrent quelque peu de la route pour trouver un endroit discret et confortable pour passer la nuit. Ils se rassasièrent puis son père lui montra quelques pièces qu’il contait vendre à bon prix. Il lui parla de leur destination, de l’attitude à adopter face aux humains et aux autres races. Ne pas se laisser intimider par leur grande taille, rester dans les endroits les plus peuplés, user de discrétion.

Ryamon Joliboucle, maître artisan émérite. L’image du Hobbit qui a réussi dans le vaste monde. Il ressemblait beaucoup à Gallian, quelques rides et cheveux blancs en plus. La nuit était tombée et la lumière vacillante du petit feu faisait jouer des ombres sur le visage du brave Hobbit. Gallian préférait le fixer. Cela lui éviter de regarder l’obscurité. Bien sûr, son ouïe développée lui permettait de garder une certaine conscience de l’environnement.
Ils avaient trouvé quelques arbres sous lesquels s’installer. Depuis quelques minutes, Gallian entendait un écureuil qui gambadait sur les branches. Il devait les observer en se demandant qui pouvait être ces intrus et s’ils repartiraient bientôt. Le vent était maintenant franchement frais et sifflait à travers les collines. Gallian se blottit dans sa cape et ralluma sa pipe.

C’était son tour de prendre la première garde. Ryamon ne tarda pas à s’endormir au désespoir de Gallian. Il se mit à fumer plus activement en ressassant ses souvenirs de Shory. A la fin de son tour, il avait finit par se convaincre qu’il avait dramatisé ce voyage. Son père et lui étaient prudents et personne ne pourrait les trouver ici. Ils avaient creusé la terre pour rendre le feu plus discret et leur sens de Hobbit leur garantissait d’entendre le danger venir de loin. Quand ce fut son tour de dormir il sombra rapidement.

A l’aube, ils reprirent la route. Le temps avait tourné. Un vent froid soufflait du nord et drainait de hauts stratus. Une étrange mélancolie se dégageait des arbres qui, la veille encore, se tenaient joyeusement sur les doux reliefs de la côte. Ils mangèrent sur le chemin pour gagner du temps. Cela leur prit deux heures mais il est vrai que le temps file lorsque l’on savoure du pain au fromage et quelques fruits.

Ils n’avaient croisé que peu de voyageurs depuis leur départ. La route vers Shory n’attirait guère les marchands. Gallian avait tout de même pu apercevoir un ou deux groupes d’humains qu’il avait observés discrètement mais avec beaucoup de curiosité. Dans l’ensemble, il ne les trouvait pas très beaux. De grands bonshommes dégingandé et malhabiles aux faciès plus tordus les uns que les autres. Les trois spécimens qui s’approchaient maintenant étaient peut-être encore plus laids que les précédents. Trois silhouettes se détachaient dans l’horizon nuageux. Chacun des hommes portait un lourd sac de voyage. Ils marchaient d’un pas vif. Comme à chaque fois qu’ils croisaient des étrangers, Gallian se rapprocha de son père. Alors que les trois hommes se rapprochaient, celui du milieu ôta son capuchon et leur adressa un signe amical en les hélant.

« Hôla, voyageurs ! »

Une montée d’adrénaline envahit le corps du Hobbit. Il ne pu s’empêcher de vérifier les ceintures des hommes qui, à son grand soulagement, n’étaient pas armés.

« Dites-moi, vous ne seriez pas intéressés par des bijoux par hasards ? Je suis sûr que votre dame serait ravie de porter pareil splendeur.».

L’homme exhibait un pendentif argenté serti d’une pierre que Gallian reconnu comme une babiole. Il leur lança un sourire carnassier. Il avait un nez aquilin et des yeux enfoncés dans leurs orbites qui lui donnaient un air de filou. Son père appliqua les conseils de la veille et ne s’arrêta pas.

« Nous ne sommes pas intéressés, merci. »

L’autre insista.

« Mais attendez voyons ! Vous n’avez même pas daigné y jeter un œil. »

Les trois hommes suivaient maintenant les deux Hobbits en sortant toutes sortes de bijoux fantaisie. Gallian et Ryamon hâtèrent le pas. Quelques vives enjambées suffirent au chef de la bande pour se mettre en travers de la route et les contraindre à s’arrêter.

« Ne me dites pas que vous n’avez pas une minutes à consacrer à Froyd le marchand ambulant ? J’ai des trésors dont vous n’avez pas idée. Vous ne payez que ce que vous achetez ! »

Gallian observa plus en détail l’homme à quelques pas de lui. Il remarqua que ses vêtements étaient tachés à plusieurs endroits et que sa main était éraflée. Il réalisa avec horreur que ses deux comparses étaient dans leur dos et serra son trèfle plus fort que jamais. La voix de son père se fit tremblante.

« Laissez nous tranquille. Nous n’avons pas d’argent. »

« Tss, tss, personne ne voyage sans quelques Yus en poche. C’est mal de mentir, savez-vous ? »

Le ton persiflant de l’homme persuada Gallian qu’ils avaient désormais des ennuis. Pourtant, aucun voleur n’avait été signalé sur cette route ses derniers temps. Quelle guigne de tomber sur des canailles dès son premier voyage !

Une rafale de vent souffla à ce moment là. Le coup de pied projeta violemment Gallian au sol. Le choc avait été terrible. Le gigantesque pied de l’homme avait heurté sa colonne vertébrale si fort que tout son corps avait été secoué. La douleur le long de sa moëlle épinière l’empêchait de bouger et il ne pouvait plus souffler. Alors qu’il reprenait ses esprits, il entendit un cri puis senti Ryamon lui tomber dessus.

« Je déteste ces nabots, ils me donnent des frissons. Et grippe-sous avec ça. Voyons ce qu’il y a là-dedans.»

Gallian sentit qu’on le soulevait. Sa vue était troublée et il avait le cœur au bord des lèvres. Un des hommes le tenait maintenant fermement par derrière. Il trouva la force de lever la tête pour apercevoir les deux autres voleurs fouiller les besaces de la mûle.

(« Les pipes ! »)

Il aperçu son père face contre terre, apparemment inconscient.

« On dirait que nos amis font dans le haut de gamme. »

Les brigands examinaient les pipes, le regard plein d’avidité.

« Regarde moi ça ! On va en tirer un petit pactole. »

Gallian fut tiré vers le sol avec force. Il tomba sur le côté. Son ennemi avait lâché prise. Son sang ne fit qu’un tour et il roule sur le ventre. Ryamon avait rué et renversé le brigand.

« Cours, Gallian ! »

Le jeune Hobbit se mit sur ses pattes en un instant et prît ses jambes à son coup en direction des collines. Il priait pour son père pût faire de même mais n’osa pas se retourner. Les hautes herbes et la pente plutôt raide rendirent sa course difficile. Il sentait son pouls frapper dans ses tempes. Tout son corps n’était que panique et fuite éperdue. Il voyait le paysage trouble défiler devant ses yeux sans pouvoir réfléchir à quoi que ce soit. Il parcouru quelques dizaines de mètres avant de sentir une douleur se répandre dans sa cuisse. Son muscle se figea. Il eu le reflexe de se retourner dans sa chute pour voir venir. La pente lui permit d’atterrir sur son séant avec une relative douceur.
Assis dans l’herbe, en nage, il eu juste le temps d’apercevoir un objet métallique s’enfoncer dans la poitrine de Ryamon. Le temps se figea. L’un des voleurs tenait la mule pendant que le Froyd achevait le combat. Celui qui tenait Gallian l’instant d’avant faisait virevolter une bandelette de cuir face à lui, prêt à projeter une nouvelle pierre.

L’émotion qu’il ressenti à cette instant lui était inconnue. Le sentiment de panique dans lequel il se trouvait fut remplacé par un immense vide. Les larmes lui montèrent. Il observa son père s’effondrer doucement pendant que l’homme à la fronde s’approchait, un rictus cruel sur son visage.

Gallian pensa à Herrine. Son sourire, son regard. Il sentit que quelque chose était brisé à jamais. En un instant, il pu imaginer sa détresse si Ryamon ou lui venait à mourir. Son sourire anéanti pour ces trois inconnus et quelques morceaux de bois taillés.

Sa vie à Shory lui parut si fragile alors que son bourreau s’approchait doucement. Le Néant. Cette vie n’existant plus. Ces hommes l’avaient détruite. Le Néant. Il vit le visage brisé d’Herrine, sentit à nouveau le sang affluer par à-coups dans ses tempes, Il serra l’herbe dans ses poings. Cette sensation lui parut tout à coup familière. Sa vue se troubla à nouveau, le monde s’assombrissait autour de lui. Le voleur n’était plus qu’une ombre devant lui. Sa respiration se fit haletante. Il se remit à haïr le monde. Comme dans ses rêves, il brûla de transformer le noir en rouge. Il avait oublié Herrine, son père et les pipes. Il ne vit tout à coup que la gorge de son ennemi, à présent à un pas de lui. Toute l’énergie de Gallian fut propulsée dans ses jambes en une détonation furieuse qui le projeta vers le coup de l’humain. En un instant, le ciseau de Gallian avait percé sa carotide. La force de l’élan fit basculer l’homme en arrière. Le Hobbit atterri a pied joint sur son abdomen et se redressa, le ciseau ensanglanté dans la main.

("Plus de sang.")

Les deux voleurs fixèrent le petit être, stupéfaits. Ils virent leur ami gigoter fébrilement, tentant vainement de retenir le flot sang qui coulait de sa gorge. Une dizaine de mètres les séparait. Gallian fonça sur les hommes en hurlant comme un damné. Les deux comparses hésitèrent une seconde avant de détaler comme des lapins, terrorisés à l’idée de finir comme leur compagnon. Le jeune hobbit, fou de rage, s’élança à leur poursuite tel un loup enragé.

A partir de là, Gallian perdit complètement conscience de lui-même.

_________________
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Gallian, Hobbit, Guerrier


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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra kâr à Shory
MessagePosté: Mer 30 Sep 2009 18:55 
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L'auberge est en feu, de hautes flammes sont en train de ravager l'entrée et tout ce qui se trouve au-dessus. Aakia me signale qu'il reste trois personnes à l'intérieur et qu'il faut faire vite car un danger approche. N'écoutant que mon courage je me dirige vers un groupe d'hommes, hurlant leur désespoir de voir une partie des leurs, prisonniers du grand brasier. Je m'impose parmi eux.

"Où est le puits ? Préparez les seaux, nous allons devoir tracer un chemin pour aller les chercher."

"Ah quoi bon mon bon monsieur ! Voyez le résultat, il est trop tard, trop tard... Ma fille...". Le gaillard, pourtant de très bonne taille s'effondre en pleurs.

"Ma femme n'a pas pu sortir !" S'écrit un autre au bord de la panique.

"C'est mon cousin... " Murmure à mes côtés un troisième visiblement choqué. "Il est dans les écuries" Ajoute-t-il dans un souffle.

La situation est critique, les flammes ravagent l'établissement et aucune solution semble se dessiner pour sauver les prisonniers de l'incendie. C'est à ce moment que des volets de la bâtisse s'ouvrent avec fracas, libérant des volutes de fumées et de braises tourbillonnantes. La population affolée par la vision s'écrit : "Là, chat de métal... feu... flamme... ça... !" C'est un brouhaha inaudible tant la panique s'immisce parmi les gens. De la fumée sort le chat de métal, qui se hisse sans difficulté sur le toit encore épargné par les flammes. Il se place de manière agressive face à nous, prêt à bondir.

(Attention ! Hostile !) Me crie mentalement Aakia.

"Compagnons, en position, cette fois-ci le combat est inévitable ! Protégez la population, et tentons de sauver ceux bloqués par les flammes."

Haured et Seyra viennent à mes côtés, chacun avec ses armes. Une épée gelée pour le Kendran, l'arc prêt à tirer pour Seyra. Seul le torkin ne bouge pas, restant affalé sur sa charrette, à côté de son tonneau de bière, un sourire narquois à peine voilé par sa barbe.

Le chat saute sur nous, au même moment la flèche de Seyra est décochée mais file en ratant la bête qui a semblé l'esquiver d'un simple mouvement dans l'air. Il me tombe dessus. Entre son poids et sa magie, il me colle au sol, je suis couvert de picotement avec un certain malaise. Je me dégage rapidement de son emprise d'un coup de bouclier. Le chat se remet sur ses pattes en un instant, gratte la terre puis recule. Je me relève et vais vers lui pour lui porter une attaque, mais mon pied est happé par le sol et je me tords légèrement la cheville.

"Attention il semble capable de faire des pièges !" dis-je à mes compagnons. "Haured réveilles-toi !" L'homme est pétrifié par le combat mais réagis à mon appel.

Seyra envoie une nouvelle flèche, mais le chat l'évite d'un simple bond de côté. Le torkin semble vraiment se moquer de nous, allant jusqu'à se renverser de la bière sur sa barbe. Et pourtant rien ne semble drôle dans la situation actuelle. Je dégage mon pied endolori de la terre pour faire face à la créature. C'est à ce moment-là qu'arrive une autre de ces créatures, bien plus grosse que la première, et bien plus redoutable ! Il fonce sur la population et dégage des éclairs qui frappent trois d'entre elles qui s'enfuyaient face à l'apparition, les collant au sol couverts d'éclairs, en crise de tétanie avancée.

(Oh non !)

(J'imagine que c'est un ennemi des plus puissants ?)

(Oui, il sont là pour vous, toi et Seyra !)

"Haured, j'ai un autre chat à fouetter. Bats-toi comme un homme, protèges tout ce monde ! Il en va de ta vie, mais aussi de la vie de tous ces gens !" Dis-je d'un ton détaché.

"Compris !" Dit-il d'un ton convainquant.

J'attaque alors la nouvelle apparition et lui colle un puissant coup de rapière sur les flancs. Pas de blessures mais un horrible bruit de métal. Un violent coup de patte me fait décoller du sol et me projette sur plusieurs mètres. Je retombe lourdement au sol, proche de la charrette de Kagnar. Je me relève prestement et fais face. Le torkin lui ne sourit même plus, il semble inquiet, puis décidé il prend son marteau et descend de la charrette pour me rejoindre. Posant son arme au sol il me lance.

"Déjà fatigué mon ami, auriez-vous besoin d'aide ?"

"Mais je dois vous protéger, pas le contraire ! Le danger est bien trop grand !"

"Couns ! Voilà pourquoi je suis là, si vous mourrez, alors qui va me protéger ?" Et d'éclater de rire. La bête elle n'attend pas et nous fonce dessus. Je n'ai pas le temps de réagir que Kagnar lui assène un formidable coup sur le crâne qui l'arrête net, lui cabossant sa tête de métal. Je suis fort surpris.

"A vrai dire je suis loin d'être le rustre que vous croyez, je suis un gradé de la milice de Mertar, ne le dites à personne !"

Je suis vraiment étonné de cette révélation et par la force du torkin, mais nous n'avons pas le temps d'en débattre qu'une puissante boule de feu est projeté vers nous. Le gros chat en est l'origine. Nous esquivons tant bien que mal ce puissant sort en sautant de côté, échappant certainement à la mort. Les cheveux de mon allié et ses poils de barbes sont sensiblement brûlés.

"Ah ça, tu vas me le payer, couns !" Lui crie-t-il.

Il charge la bête avec son marteau, je le suis, il court aussi vite que moi malgré sa taille. Le choc est terrible nous frappons de concert la créature, mais juste après elle nous paralyse d'un violent sort. Je me sens brûler de l'intérieur, puis d'un seul coup de patte elle nous projette tous deux près des écuries. On est secoué de soubresauts involontaires avec un fort malaise, à la merci de la créature qui en deux sauts est sur nous. Elle pose sa patte avant sur mon torse pour me maintenir au sol, ses griffes pénétrant mon armure, me causant des blessures au thorax. Je sens mon sang se répandre en tachant mes vêtements. Son autre patte se lève, prête à porter un coup fatal. C'est déjà fini, j'ai échoué.

(Tout commence à peine...)

Un violent coup dégage la bête de sur moi. Est-ce le torkin qui a pu m'aider ? Je me retourne prêt à me relever, voyant la bête encastrée dans une partie des écuries qui s'effondre sous le choc dégageant une grande poussière. Ce n'est pas le torkin... C'est Seyra qui m'a dégagé d'un simple coup de pied. Elle se met en position de combat, avec juste le glaive qu'elle prend de ses deux petites mains. Une drôle d'aura dorée se dégage d'elle. Inflexible, elle fait face au danger, frêle enfant, mais aux pouvoirs insoupçonnés. Un des mystères de ce monde, font de ma fille l'être le plus étrange qui soit, un mélange d'enfant normal et d'une implacable destinée. Qui peut penser à cela, une enfant plus forte que cent adultes ? Et pourtant en ce jour son pouvoir coulait de tous les pores de sa peau, déclenchant une crainte révérencielle de tous les témoins présents. La tension était palpable, l'être de métal faisait fasse, visiblement atteint par le coup porté par ma fille. Le torkin était muet d'admiration et Aakia sous sa forme d'oiseau de feu tournoyait joyeusement autour de moi.

(Le jour est là, le jour est là... Réveillée est enfin l'enfant !)

"Trop de temps perdu papa, à toi de sauver ces gens, lui est à moi..."

Sans discuter j'obéis à ma fille comme si elle était ma supérieure, en lui faisant totalement confiance, moi son protecteur, qui, une fois de plus a dû être protégé par elle !

(On reste en contact mentalement ! Suis Aakia et sauve tous ces gens ! Vite !)

(Viens Lelma, je vais te guider, prépares-toi à passer du feu, beaucoup de feu, mouilles-toi un maximum et protège ta tête, tu n'auras que très peu de temps...)

La première personne à sauver était la plus simple, le gros chat ayant partiellement détruit le mur de l'écurie avec son impact, Kagrar avec son marteau abat le reste du mur, libérant les chevaux paniqués et l'homme visiblement très atteint, au bord de l'asphyxie. Kagnar va alors à la rencontre de Haured qui s'en sort honorablement, mais sans prendre l'avantage.

"Un peu d'aide mon ami ?"

"Maître torkin ? Oh volontiers, il n'est pas vraiment terrible par ses attaques, mais qu'est-ce qu'il peut bouger !"

Je vais vers eux, le chat en effet n'était rien face à son grand frère.

"Haured j'ai besoin de toi, trouve un maximum de volontaires et fait tout pour les sauver les deux restant dans l'auberge ! Si tu as déjà vu un incendie en ville, tu dois savoir quoi faire !"

"Je vais essayer !" Dit-il mal à l'aise et bien essoufflé par son combat.

"Tu vas réussir, pas essayer !" Dis-je fort convainquant.

Et le jeune nobliau s'exécute et avec une ardeur que je ne lui connaissais pas, parvenant à motiver les badauds à l'aider. Pour ma part, et même si c'est une folie je dois pouvoir rejoindre ces deux survivants parmi le brasier pour les en sortir. Je cours vers le puits, qui par chance est attenant aux écuries qui ne flambent pas, je passe au travers de l'agitation et du semblant d'organisation qui se met en place. J'imbibe un vêtement d'eau que je place en turban sur la tête et me renverse le reste du contenu du seau sur le corps, me trempant entièrement. Je reviens vers l'auberge en courant, dégoulinant de l'eau froide et mordante du puits. Je fonce, inspirant tout l'air que je peux et passe la porte de l'auberge en brisant les braises ardentes de mon bouclier. Une chaleur extrême règne, et je sais qu'il ne me faut être le plus rapide possible et ne surtout pas inspirer l'air ambiant sous peine de brûler de l'intérieur. Toute la grande salle du rez-de-chaussée est un immense éclat de chaleur, tables et chaises rouges vives, à moitié consumées... Aakia m'ordonne mentalement de monter à l'étage et de passer le couloir tout droit pour déboucher dans la partie encore épargnée. En moins de temps qu'il faut pour le dire je suis sur les marches en flammes en route pour le premier étage. Les marches craquent et explosent sur mon passage, mais je suis suffisamment rapide pour ne pas être précipité dans le vide et les tourbillons de cendres incandescentes. Le premier étage n'est pas mieux. Le feu lèche toute une partie du couloir et les chambres attenantes. Je cours vers la partie encore indemne passant de poutres en poutres, le parquet n'étant pas très sûr. Pour ne pas consumer mes chausses de cuir je ne dois jamais m'arrêter et être le plus rapide possible. Enfin me voilà sorti du brasier mais je ne sais pas ce que je préfère : la chaleur des flammes ou l'opacité des fumées ? Je crois voir une flamme danser devant moi, mais ce n'est qu'Aakia dans sa forme d'oiseau de feu, elle me guide vers la chambre où sont réfugiés les survivants. Je fonce, toujours sans avoir inspiré une seule fois, les poumons en feu, le reste du corps bouillant, mes blessures me font mal mais je continue...

J'explose la porte sans m'arrêter et butte sur deux corps au sol... Trop tard ? D'un bon coup de pied je dégage la fenêtre et les volets qui étaient hermétiquement clos. Le fracas couvre à peine le bruit de l'incendie, il me faut faire vite, la fumée me tuera avant le feu qui n'est déjà plus bien loin... Un appel d'air terrible a lieu, balayant provisoirement la fumée, me permettant de reprendre de l'air… et à mon turban de flamber. Je le quitte précipitamment avant que le feu ne me brûle les cheveux. D'un coup de talon rageur j'éteins le tissu, puis, à la fenêtre, je crie à Haured de me venir en aide. Il se place dessous, je peux alors lui passer le corps de la jeune fille, guère plus vieille que Seyra. Il l'a réceptionne tel un coussin de plumes. Il n'en sera pas de même pour la femme, je dois pourtant trouver une solution acceptable. C'est Haured qui la trouve, revenant avec une échelle de bois et me rejoignant à l'étage, sans mot il se charge de la femme, la plaçant sur son dos pour redescendre. Elles sont mal en point, mais vivantes. Leur famille les prend alors en charge, comblant Haured de remerciements tandis que je reste dans la chambre un peu hébété par les évènements.

Un sifflement dans l'air, une flèche se plante non loin de moi.

"Couns ! Le chat il est sur le toit !"

C'est une des personnes qui a tiré sa flèche, pensant nous aider. De ma fenêtre je vois Seyra qui se bat dans un combat épique contre une créature bien plus grosse qu'elle. La sentant en danger immédiat et voulant l'aider, je n'ai d'autres choix que de régler son compte à l'autre créature le plus vite possible. Je leur crie : "Minou est à moi, aller aider ma fille, mais faites extrêmement attention !"

Je sors alors de la fenêtre constatant que le feu progresse extrêmement vite, puis monte avec difficulté sur le toit de l'établissement. Le chat est là à m'attendre, avec son air innocent... Enfin du moins c'est ce que j'imagine en le voyant.

"Alors minou, on vient encore nous embêter ? Mais cette fois-ci c'est la dernière fois, crois-moi, tu ne sortiras pas vivant de cette confrontation !"

Je porte ma rapière devant mon regard et d'un brusque geste de côté montre le début du combat. Avec une célérité que je ne me connaissais pas, je suis sur le chat qui évite mon coup d'un bond à gauche pour s'enfuir vers l'endroit qui brûle. Il n'a pas le temps de bondir là que je le frappe d'un coup qui le colle sur le toit. Visiblement surpris il me fait face et tente de me sauter dessus. Il se réceptionne sur le bouclier et d'un geste rageur je le plaque au sol de tout mon poids. Il se libère avec agilité et me lance un autre sort qui me fait reculer. La sensation de picotement est un peu plus forte que la première fois, mais rien en comparaison de son grand frère. Je me relève et l'attaque à nouveau immédiatement, cette fois-ci prévoyant son coup je me décale et lui porte un violent coup de bas en haut qui le projette dans la fournaise.

(Ce n'est pas fini, continu !)

Écoutant Aakia et mon courage, je replonge dans la fournaise et tombe dans le couloir alors que le toi s'effondre sous mon poids. Le chat fuit à travers le couloir encore épargné, je le poursuis, mieux à l'aise que dans le feu... ce qui n'est pas peu dire. Je le coince enfin à la fin du bâtiment, ne sachant plus où fuir le chat me refait face et arrondi son dos en produisant un son extrêmement étrange.

"Tu ne m'échapperas pas !" J'attaque, il tente d'esquiver, mais prend le même coup que sur le toit, le projetant violemment sur le mur. Une de ses pattes se détache dans un amas métallique et de fils semblable à du lin coloré et grossier, provoquant un grésillement désagréable. A trois pattes c'est moins simple pour lui. Il ne semble plus aussi vaillant. Je lui mets un coup de pied qui le fait tomber sur le flanc. Je lui bloque alors la nuque avec mon pied et force pour bien l'écraser. Je me sers alors de ma seconde épée pour frapper et frapper encore, jusqu'à détacher le crâne de métal du reste du corps. Alors d'un coup, après un énième grésillement, il s'arrête définitivement... mort ou du moins arrêté pour peu qu'il ait été vivant un jour.

(Seyra !) C'est la première pensée qu'il me vient après mon combat éprouvant. Ma fille fait face à un combat bien plus dangereux ! Je dois immédiatement l'aider et la protéger tant que je peux ! Mais je suis seul, dans ce bâtiment en flamme, dans une chaleur insupportable, où l'incendie gagne en intensité et est proche de me dévorer. Je dois sortir à tout prix. Je défonce la dernière porte accessible de mon pied, brisant net le verrou sous le choc. J'entre dans une chambre ou la fumée basse s'infiltre de partout. Je fonce à travers la pièce et de tout mon poids et grâce au bouclier je défonce fenêtre et volet pour retomber lourdement au sol un étage plus bas. Je n'ai miraculeusement aucune trace de la chute. Plus haut, la dernière chambre s'embrase. Je m'écarte de l'auberge et vois le combat qui a lieu. Personne n'a l'avantage, Haured est épuisé et s'est retiré du combat. Kagnar et Seyra font face, mais l'adversaire est coriace, lançant des trombes de flammes. Je cours vers eux, Haured n'en peut vraiment plus du tout.

""Merci, tu peux aller à l'écart te reposer, je prends ta relève."

Mais je suis tout aussi épuisé, ma peau me fait mal, je dois être brulé à plusieurs endroit, blessé sur le torse par les griffes de la bête, fortement secoué par sa magie. Malgré tout je vais au contact et attaque la créature de toutes mes forces de ma seconde épée, la rapière ne servant à rien face au métal. Le choc est violent mais ne marque même pas le métal de la créature. Seyra porte alors un coup bien plus puissant qui fait reculer la bête de quelques mètres, le torkin passe à l'attaque et essaye d'aplatir la tête sans succès.

"Lelma ! J'ai un truc pour toi !"

Haured était resté à l'arrière, très éprouvé il se tenait l'épaule avec un bras visiblement atteint.

"Je l'avais pris pour me donner du courage, mais vois-tu à moi ça ne servirai à rien, je manque d'entrainement ! Prend dans mon sac une des deux potions."

Je m'exécute et trouve deux potions de couleur rouge brique.

"Vois-tu, parmi les herboristes, cette potion est l'une des plus réputé, elle te donnera de la force... Prends-en une seule, car tu ne saurais supporter son effet plus que de raison."

"Merci..."

J'ouvre la potion et avale d'un trait le drôle de liquide. Je suis alors pris de crampe intense qui me colle au sol, tous mes muscles tétanisés.

"Que m'as-tu donné ?" J'ai du mal à prononcer cette accusation.

"Quelques secondes encore, j'ai oublié de vous avertir que c'est assez corsé..."

Effectivement la tétanie passe instantanément, je me redresse prêt à rejoindre mes compagnons au combat. Mes muscles sont développés plus que la normale, je me sens terriblement bien. C'est alors que je charge la bête que je me rends compte des effets, je suis bien plus rapide ! Le choc de mon épée sur la bête est bien plus violent qu'il y a une minute, elle projette l'animal à quelques mètres, le flanc tranché sur quelques centimètres. Le drôle de grésillement reprend comme avec son petit frère. Il est blessé, voilà ce que ça signifie, mais pas affaibli pour autant, il bouscule le torkin et me colle un coup magistral que je pare avec panique de mon bouclier. Je mords la poussière, me rendant compte que malgré la potion je n'arrive pas à inquiéter mon adversaire. Seul Seyra parvient à donner des coups et à tenir en respect la créature, mais ma fille faiblit...

(Papa, tout vas bien ? Essaye encore, je ne tiendrai plus très longtemps !)

(Je viens t'aider, ne t'en fais pas !)

Je repars alors au courage, endolorie et meurtrie par l'intense combat. J'évite autant que possible l'agile félin de métal. Je porte des coups puissants qui parfois percent la paroi de métal. Sa magie est usée, il ne parvient plus ni à nous paralyser, ni à nous brûler par ses hautes flammes.

(Lelma... j'ai trouvé son point faible !)

(Dit toujours Aakia ?)

(Et bien c'est une créature bien particulière, je ne vais pas rentrer dans le détail, mais elle n'a pas une vie que l'on peut considérer normale... Elle vit par la foudre... En simplifiant. Hors tu dois savoir que l'élément opposé de la foudre est l'eau... Alors tu comprends ?)

(Je suis en plein combat, complètement fourbu alors viens-en clairement au but !) Lui lançais-je en forme de reproche alors que j'esquivais un coup de patte.

(Alors une fois sa carapace percée, comme elle l'est maintenant, le contact avec l'eau va perturber son fonctionnement, elle va le tuer si tu préfères !)

(Mais alors c'est simple !)

Oui c'était simple... En théorie... Amener la créature à tomber dans le puits... Quel plan ingénieux... Sur le papier...

En pratique c'est bien autre chose, je savais bien où était le puits, mais y amener la créature est des plus complexe. Mentalement je fais part de mon plan à Seyra, et intuitivement Kagnar semble comprendre le changement de stratégie, si tant est que nous avions eu un plan avant... Petit à petit en esquives et en coups donnés nous amenons la bête proche du puits. Elle ne semble plus où donner de ses griffes acérées, perdue sous les coups de trois acharnés qui pourtant ne voient pas le bout de la créature, tant celle-ci est résistante. Finalement un coup coordonné de Seyra et moi fauche la patte avant et arrière gauche, la créature tombe alors sur son flanc, tout à côté du puits. D'un coup très étrange Kagnar envoie la créature dans le puits. Un énorme plouf retentit dans un râle métallique et de grésillement intense !

"On s'éloigne du puits et vite !" Nous crie Aakia.

Nous courons et sommes soufflé par une violente explosion qui nous souffle détruisant le puits et projetant des gerbes d'eau alentours. Nous étions vainqueurs, mais dans un triste état, seul Kagnar avait la force de faire dans l'esprit !

"Couns ! Quand je vais dire ça au chef ! Comme je lui ai putté la gueule à l'autre géant de chat ! Paf dans le traouc ! A coup de fer, sacré swing ! J'ai toujours été bon au gouf."

"Le quoi ?" Dit-on Seyra et moi en concert.

"Le gouf couns ! Le gouf comme grand office universel... euh je sais plus..."

"Mais ça veut rien dire..." Seyra se prend à rire...

"Couns que si ! Tu prends une tête d'orc... Tu vois hein ? Ben tu laisses ça aux intempéries au moins un an et paf qu'est-ce que tu as ? Une boule et la boule tu la mets dans le trou... Et avec..."

Désespéré par le nain qui reprend ses inepties, on part en le laissant sur place, pour voir Haured. Il semble en relative forme finalement, légèrement blessé à l'épaule mais à part ça tout va bien. Seyra est griffée le long de ses deux avant-bras, sa tenue n'est plus que haillons mais à part ça rien de bien grave, elle ne semble même pas remarquer son état. Quant à moi je suis brulé sur le visage et les mains, une partie de mes vêtements sont en lambeaux ou brulés, j'ai des marques sur le dos et le torse dû au choc sans compter les blessures dû aux griffes de la grosse bête. Rien de bien rassurant, mais rien de dramatique non plus à côté des autres blessés, trois dans un état critique, d'autres plus ou moins touchés... L'auberge et l'écurie finissent de se consumer, le soir est en train de tomber, rien n'est fait pour nous rassurer, si seulement de l'aide pouvait arriver

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr à Shory
MessagePosté: Jeu 4 Mar 2010 01:33 
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L'aube venait à peine de pointer le bout de son petit nez près de Shory, et déjà, dans la ferme familiale des Myrmidon, c'était un peu l'effervescence. En effet maman et papa, et aussi les frères et soeursessayaient de raisonner le jeune Aubépin. Têtu comme une mule, il s'était mis en tête, après de mûres réflexions, qu'il se devait de faire un tour du monde. C'était physique, c'était inévitable, rien ne l'empêcherai, pas même une mère en furie...

"Il est stupide ce petit! Il est stupide! Ca y est ça l'a pris, il veut partir, laisser tomber l'entreprise, la ferme, le comté... sous prétexte qu'il veut voir le monde! Ahahah! Mais le monde est laid Aubépin! Il est laid! Ici, tu as tout. Un travail, de l'argent, la sécurité, des gens qui t'aiment... Et toi tu veux faire le touriste et te peler les fesses à Mertar-les-olivettes! J'vois pas ce qui tourne pas rond chez toi, il te manque une case..."

C'était l'argument principal : une mère envahissante. Aubépin n'écoutait pas. Au lieu de ça il avait déjà fini son sac et disait au revoir à sa famille. Ce n'était donc pas un adieu, il reviendrait après qu'il ait fait un tour du monde et visité les plus grandes villes. Curieux depuis sa tendre enfance il en avait envie. Et maintenant qu'il estime en avoir les capacités physiques, il s'est finalement jeté à l'eau.

"... Quand tu vas revenir, 'fin si tu reviens hein! Même pas sûr que t'atteignes la frontière du Comté, oui bon bref, si tu reviens. Tu vas revenir avec quoi? de l'argent? Non! Je suis sûre que tu vas revenir avec une sale maladie, ou une fille... Ou les deux tiens! et des gosses aussi!..."

Décidément sa mère brassait de l'air pour ne rien dire et se fatiguait toute seule. Les coqs commençaient un a un à chanter dans le coin, Aubépin partit devant une mère en larmes et le reste de la famille certain qu'il allait revenir au bout de 48 heures. Il suivit ainsi le petit sentier qui reliait la ferme à Shory. Avec son petit sac, son petit arc et ses petits pieds, il se dirigea vers la ville, ave pour intention d'acheter un peu à manger et suivre le chemin vers Kendra Kâr.

((Alala... cette maison va vraiment me manquer, et pis tout le monde qui y vit, maman y compris. Mais j'ai fait les bon choix! J'en suis persuadé.))

Au bout d'une petite demi-heure il arriva à l'entrée du village. On l'attendait. Et ça, pour Aubé', ça s'annonçait plutôt mal. Car Shory est un village où tout les ragôts sont véhiculés à une vitesse folle. Et quand un hobbit se met en tête que c'est un grand voyageur, et bien ça fait rire dans les terriers! Surtout si c'est le digne héritier des bonbons Myrmidon, fabuleuses sucreries que tout petit hobbit de Shory se doit d'avoir déjà goûté. On l'attendait donc, avec un large sourire, un peu moqueur. Aubépin, très gêné de la situation fit profil bas. Il alla s'acheter quelques provisions pour pouvir les manger en route, mais pas assez pour 8-10 jours de marche...

"Tu fais ton p'tit caprice de la semaine Aubé' ? Tu veux faire ça pour énerver ta mère?" Lui avait demandé l'épicier de la ville avc un large sourire

"Non... J'ai envie de voyager, j'ai ça... dans le sang!"
Et nouvel éclat de rire.

Finalement quitter Shory fut une tâche plutôt aisée. Les habitants avaient tous été désagréables et moqueurs, aucun n'avait pensé qu'il pourrait réussir son petit périple. On avait même parié son retour dans les 3 jours qui vont suivre.


((Ils vont voir ce qu'ils vont voir!))

Et c'est ainsi qu'Aubépin le petit rôdeur quitta Shory par le sentier menant à Kendra Kâr. Avec ses pieds nus foulant les pavés de l route, on pouvait voir dans ses yeux sa détermination. Mais de la détermination, même à foison, ça ne suffit pas toujours pour faire un périple de plus d'une semaine, surtout si on y est pas vraiment préparé.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr à Shory
MessagePosté: Dim 5 Sep 2010 23:33 
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Cela faisait maintenant quelques heures que je marchais plein sud, et voilà que la mer se dessinait devant moi. Je n’avais jamais vu une aussi grande étendue d’eau. Je n’avais jamais été amené à prendre le grand large, premièrement de par ma condition de Hobbit et deuxièmement, parce que cela ne m’avait jamais vraiment attiré. En presque cinquante années … Je n’avais pas entendu le moindre frémissement d’une vague ou aperçu un quelconque bateau. Pas même de Kendra Kâr dont les portes colossales se dessinaient à ma droite.

" -Pssccchhht !!! "

Fouillant du regard le noir qui m’entourait, je tentai de savoir d’où venait cet appel, mais ma vue incommodée par tant de ténèbres ne sut discerner quelque mouvement que ce soit ni déceler aucune ombre. Heureusement pour moi, on réitéra ce sifflement et je compris que cela provenait de la muraille fortifiée qui entourait Kendra Kâr. Une silhouette se découpait au loin … Dans le noir profond, on me faisait signe d’avancer. N’ayant aucune méfiance solide ni un instinct de survie convaincant et véritable, j’avançai sans me soucier du danger que je pourrais encourir. Et j’aurais du ne pas y aller ou du moins rebrousser chemin quand il en était encore temps. Ce n’est qu’une fois tout près que je vis ce qui m’avait appelé : un vieillard à l’allure nécessiteuse me souriait.
Mon corps se contracta tant sa vue était effroyable. Ses haillons tentaient de cacher ses misérables os saillants, qui en plus de son visage ridé et de sa bouche trouée, le faisaient ressembler à un squelette tout droit revenu de Phaitos. Il ouvrait sa bouche, comme amusé par la suite des évènements que lui seul connaissait.

« - On me fait te remettre ce présent. » Dit-il en me tendant une étoffe.

Je tentai d’identifier ce qu’il voulait me céder, mais il faisait trop sombre pour que je sache ce que c’était réellement. Face à ma perplexité et à mon refus imminent il insista en le tendant maintes fois vers moi. Indigné par mon silence, il dut ajouter alors que je tournais déjà les talons :

« - Ahah ! Les triplettes auraient aimé t’offrir ces présents ! »

Me stoppant net, je le regardai par-dessus mon épaule, attendant qu’il continue.

« - Ce n’est pas une embuscade ! dit-il, mais un cadeau !
- Par trois grenouilles peut-être ? Et tu vas me dire qu’elles l’ont tissé avec leur bave ?
- Non … Non, Non. C’est la belle Ellana qui te l’envoie. »

Cet homme en savait tellement que je commençais à hésiter. L’odieuse mine du vieillard restait riante et je ne savais que faire. Ses promesses n’étaient pas claires, mais qu’en penserait Ellana si elle tenait vraiment à m’offrir ce cadeau ? J’étais égaré entre méfiance et fidélité. Le vieux feinta la désolation et repartant dans Kendra Kâr il marmonna :

« -Pauvre fille, elle sera bien déçue. Et ce Hobbit bien perdu. Pourvu qu’il n’entre pas dans Kendra Kâr.
- Excusez-moi… Pourquoi perdu ? »

Le barbon cracha et d’une allure agressive revint vers moi en sifflant :

« - Mort ! Tu entends ? Mort ! On parle encore de toi dans tout Kendra Kâr ! Si un marchand te voit, il te vend aux gardes ! Ou t'en fait son affaire tout seul ! Si j’étais toi, je ne m’y aventurerais pas sans cela ! Ellana veut que tu l'aies, et moi je veux m’en débarrasser. Si on me voit avec toi, je suis bon pour les cachots !»

Il me tendit à nouveaux l’étoffe qu’il avait entre les mains et je sus sur ces paroles que je devais accepter ce présent. Non seulement pour lui et pour Ellana, mais aussi pour moi. Je ne savais pas que le marché avait fait tant de bruit et que j’étais tant en danger une fois les portes de Kendra Kâr franchies. J’avais tant considéré les patrouilles de soldats comme bénéfiques à ma survie ! Elles étaient maintenant pour moi une promesse d’enfermement … Le vieillard me fixait de ses yeux gris alors qu’il déposait dans mes bras son « paquet ». J’avais pourtant le regard ailleurs, réalisant enfin l’ampleur des évènements. Il jura que j’étais fou et inconscient et s’en retourna dans l’ombre des rues de Kendra Kâr. Je ne serais donc plus en sécurité dans cette ville avant qu’un autre fait divers fasse parler de lui. Il me fallait attendre que cela se tasse, et la seule route qui s’offrait à moi était dans mon dos. Elle suivait les courbes de la mer et se prolongeait vers l’est à perte de vue… Elle serait mon chemin.
Les cadeaux d’ Ellana étaient un nouveau chapeau –probablement pour substituer celui qu’elle m’avait pris- et une cape. Ellana savait que j’en avais déjà une, et offerte de sa part, celle-ci devait renfermer un secret que j’ignorais encore.

C’est ainsi, le cœur serré mais l’esprit libre que je m’en allai, foulant les pavés qui étaient ma route, sans jamais regarder derrière …

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr à Shory
MessagePosté: Dim 12 Sep 2010 16:29 
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J’avais marché toute la nuit, sans vraiment jamais penser aux regrets que je pourrais avoir en quittant Kendra Kâr et ses alentours. Je m’en allais l’esprit vide, et pourtant triste de m’imaginer loin d’Ellana et des gens que j’avais pu rencontrer à Kendra Kâr, à savoir la petite et malicieuse Loys, toujours suivie de son grand et désagréable compagnon Alex.
Je les connaissais à peine, mais je les considérais comme des amis, oui des gens sur qui je pouvais compter. Ils avaient été là, quelques heures à peine mais si généreux de leur personne qu’ils comptaient déjà pour moi.

Il avait fait froid cette nuit, et j’avais du enfiler la cape qui m’avaient été offerte pour réchauffer mon petit corps fatigué. Toute la nuit elle avait luit et fait montre de sa sombre et mystérieuse couleur. Ce que je ne savais pas, c’est qu’elle l’était beaucoup plus que je ne le pensais. En effet, alors que j’avançais toujours tout est, et que le soleil se levait lentement, réchauffant la croûte de la terre, je découvris quel était le pouvoir de ce tissu si cabalistique et énigmatique : la cape avait la faculté d’absorber ma matière et de l’en cacher du monde. Elle devenait paysage et tandis que la lune avait régné sur la nuit profonde, elle en avait reflété les ténèbres… J’étais devenu invisible sans même le savoir. Heureux de cette découverte et de la valeur de ce présent, je me vis revigoré d’un souffle nouveau pour continuer la quête qui était la mienne : marcher tout droit…

Et c’est ce que j’avais fait depuis ma rencontre avec le barbon. J’avais suivi la route pavée qui se dessinait au loin devant moi, épousant toujours aussi bien que cette nuit les courbes malignes de la côte. Je n’avais jamais vu une étendue d’eau aussi magnifique, de nuit comme de jour, mais le bruissement des vagues m’était beaucoup plus cher que le doux écoulement d’un fleuve. Pendant ma matinée, j’en avais déjà traversé un et exténué par tant de marche je m’étais arrêté quelques instants sous le pont pour me reposer un peu, réussissant même à dormir… Cependant je fus vite réveillé par mon estomac qui criait famine. Voilà une grosse journée que je n’avais rien mangé et comme tout Hobbit qui se respecte, le jeun m’était resté inconnu toutes ses années, ma panse s’étant habituée à recevoir une bonne ration plusieurs fois la journée. J’étais parti sur un coup de tête pour ne pas avoir à faire à Kendra Kâr et maintenant je déplorais ma stupidité. Mon sac était vide, de tout vivre ou de tout matériel de soin. Faire demi-tour me serait inutile mais tout aussi pénible parce que je risquerais de rester là-bas, d’attendre après ce qui m’était cher, après Ellana.
Alors je continuais ma route, espérant qu’un village se dessinerait bientôt à l’horizon pour que je puisse dormir ou tout au moins, manger. Le frémissement du pain sous ma main me manquait, papa aussi. J’espérai juste qu’il ne m’en voulait pas trop et qu’il n’était pas trop inquiet.

Je me relevai, laissant mes sombres remords au bord de ce pont et de ce fleuve. Comme l’eau, ils s’écouleraient avec le temps et deviendraient moins obsédants, sans pourtant me quitter véritablement. Ils seraient juste moins douloureux …

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr à Shory
MessagePosté: Jeu 16 Sep 2010 21:00 
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Quatre jours.
Quatre jours que je marchais. J’avais vagabondé ainsi, d’un pas parfois lymphatique mais plus souvent avec entrain. J’avais eu beaucoup de difficultés pendant ces jours à accepter la nourriture que m’offrait la nature, bien trop habitué à l’hydromel et aux bonnes soupes. Les racines étaient amères, probablement salées par la mer que je longeai toujours. Mais cela me permit de ne point succomber à la faim ni à la fatigue…
J’avais traversé un troisième gros fleuve la nuit dernière, et la sensation de liberté et de confort que je ressentais avait partiellement comblé le creux qui s’était installé en moi, parasite de mon épanouissement depuis le jour de mon départ. La joie m’avait quitté et quand vint le moment où je m’en rendis compte, j’en fus fort peiné. Comment un Hobbit pouvait-être aussi triste et avoir autant de remords ? J’étais là, face à la mer, loin des galères et je n’arrivais pourtant pas à me détacher de ces regrets.

Je ne regrettais pas seulement d’avoir perdu de vue Loys, Alex et la douce Ellana … Je pleurais mon départ hâtif, la solitude de mon père … Je déplorais l’enfance que je n’avais pas connue. Et tout cela se révélait à moi grâce à Ellana. Je ne l’aimais pas, c’est elle qui m’aimait. C’est elle qui m’avait offert mes premières caresses maternelles, qui m’avait fait cadeau du gout de la paisible enfance qui m’était restée étrangère.

Je soufflai d’affliction. Depuis mon départ, mes humeurs avaient copié la houle et s’engouffraient en moi par vague, comme en temps de tempête. J’étais tantôt complètement vide de sentiments, tantôt débordé. Mais mon bonheur était ce désert …

---> Voyage de KK à Shory 4

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr à Shory
MessagePosté: Dim 31 Oct 2010 20:20 
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--> Voyage de KK à Shory 3

Les jours avaient continué leur infinie substitution à eux-mêmes. Au plus j’avançais, au moins je trouvais de racines, n’avant pas été formé à cela pendant ma jeunesse. J’avais craint de m’intoxiquer et le seul moyen de me nourrir qui m’était resté était de pêcher ou chasser. Je ne me voyais guère comme un pêcheur qui, avec sa longue canne, jetterait d’un promontoire aux petits poissons son appât, et l’en sortirait de la mer houleuse tout palpitant. Je n’avais jamais pêché ni vu quiconque le faire et combien même si cela avait été le cas, je n’aurais jamais été capable de trouver de quoi me fabriquer une canne. Seule la chasse s’était offerte à moi. J’avais aperçu de nombreux oiseaux ou rongeurs qui auraient pu faire l’affaire …

Voilà pourquoi j’étais accroupi près d’une fourmilière, écrasant de mes gros pouces plusieurs fourmis géantes et les portai à ma bouche en guise de repas. En guise de viande. Je ne sais combien j’en tuai mais le fait que ce ne fut que des insectes apaisa ma conscience. Que valaient une vingtaine de ces bêtes sur des milliards ? Rien, presque rien.
Je m’étais éloigné du chemin que je suivais depuis six jours pour trouver cette abondance vivrière aux grandes mandibules. Les quelques arbustes qui cachaient la nudité de la plaine m’offrait un bon endroit où manger tranquillement sans craindre les loups. Alors que j’écrasais une énième fourmi, il y eut des remous dans les feuillages derrière moi. Je m’immobilisai net, tous les sens à l’affût. Plusieurs insectes s’approchèrent de moi dans ce calme palpable puis, comme par vengeance, l’un deux s’aventura dans les poils dru qui chaussaient mes pieds et me piqua. Bien que cela me chatouillait et me grattait tout à la fois, je tentai de ne pas y prêter attention et restai dans ma position statique. Une seconde, une troisième puis une demi-douzaine de fourmis géantes vinrent rejoindre leur camarade dans ce qu’elles considéraient comme un combat à battre. Les picotements étaient tels que je baissai la tête et râlai :

« Foutues bestioles ! »

Une ombre se glissa soudain dans mon dos, et d’une main me boucha la bouche tandis qu’elle m’attirait avec poigne par la taille dans le buisson. Je ne pouvais ni hurler ni bouger hormis mes jambes qui fouettaient l’air inutilement, trop petites pour me servir à quelque chose. Je me débattis de toute ma rage, me secouant comme un dément en donnant ça et là des coups de pieds et de coudes quelques minutes jusqu’à ce que mes narines n’arrivent plus à absorber assez d’air. Réalisant que tant d’émulation était inutile, j’abandonnai toute forme de défense, ne cherchant même plus à me défaire de l’étau qui me broyait presque les côtes. La force dont faisait part l’être qui me trainait était impressionnante. Je revoyais le Lyikor auquel j’avais du faire face à Kendra Kâr et cette pensée me rendit pleutre tout à coup, et la peur qu’il ne m’ait retrouvé pour me faire la peau dans un endroit aussi propice aux meurtres me lesta l’estomac. C’était soit une énorme bête qui me traînait là, soit un homme terriblement musclé. On comprimait si fort mon visage contre ce corps inconnu que je n’arrivais même pas à voir qui ou ce que c’était.
Puis ce qui me traînait comme un malpropre depuis plusieurs minutes ou secondes -je n’aurais su le dire- m’agrippa encore plus fermement et d’un saut intense nous dissimula sous les premiers arbres de la forêt. On m’enlevait …

La laideur et la difformité créent-t-elles des liens?

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr à Shory
MessagePosté: Sam 6 Nov 2010 02:26 
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Une pression constante s'exerçait sur ta frêle ossature de semi-homme. L'adrénaline et d'étranges frissons jusqu'à présent encore étrangers te traversent le corps. La peur émoussait tes sens. Désormais incapable de savoir où tu te trouves et combien de temps ton ravisseur a mis pour te traîner à ce petit sous bois où il te jette lamentablement.

Si tu te retournes, tu pourras observer à loisir l'homme qui venait de t'enlever. Il a un visage brûlé, aucun cheveux et les yeux d'une étrange couleur. La carrure est impressionnante, de lourds bras soutenus par des épaules larges et solides comme le roc. Son torse velu est en partie visible à cause de sa tunique déchirée. Habillé de vieux haillons tranchés et sales, il te toise de toute sa masse avec l'air visiblement très menaçant.

En face de toi, se trouve un feu, une vieille femme au bras droit atrophié alimente le brasier à l'aide d'une longue tige de bois. Sa mâchoire est frappée d'une grosse cicatrice aux couleurs pâles. Elle se tournait vers toi en ricanait cruellement. Visiblement joyeuse. Elle dressait sa carcasse lamentablement de son assise, le visage penché elle s'approchait de toi en boitant. Le duo était très particulier. Il se pouvait qu'ils soient des exilés suite à leurs malformations. La boiteuse tendait ses doigts crochus jusqu'à ta tunique pour te agripper et tenter de te palper le ventre. Qu'est ce qui pouvait alimenter cette curiosité ?

Si à tout hasard tu abandonnes ton regard près du feu, tu y trouveras des sacs de mauvais cuir brun et rapiécés. Un demi bouloum et un tas de branches d'orties.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr à Shory
MessagePosté: Dim 7 Nov 2010 00:45 
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---> Une attaque imprévue
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J’étais porté comme un vulgaire tronc d’arbre fort lourd, comme le bois porté par mon père lorsqu’il décidait d’ajouter une chaise à notre maigre mobilier. On comprimait férocement mon petit corps, et la grosse main huileuse qui m’empêchait de crier m’étouffait tant que je faillis tourner de l’œil, trop en apnée. Des frissons m’assaillirent, je ne saurais décrire à quel point les sensations qui me perçaient étaient fortes et étranges, mais j’avais peur, très peur. Assez pour me faire convulser de frissons. Je me sentis traversé par des émotions nouvelles, une torpeur jusque là encore jamais atteinte, pas même lors de mon altercation avec le Liykor me faisait ouvrir grand les yeux. La difficulté douloureuse que j’avais à respirer dilatait mes narines pour que plus d’air s’y engouffre… Mais pas assez pour continuer à me battre.

Je me sentais frêle et plus petit que jamais. J’étais tellement sonné que mes membres ballotaient au rythme de course de cette chose étrange et énorme qui m’emmenait. J’étais totalement à sa merci, incapable de comprendre réellement ce qui se passait. Je n’arrivais qu’à apercevoir des bribes d’arbres et de fougères, ne les assimilant même pas comme tels.

Je dus perdre connaissance pendant ce houleux voyage car j’étais incapable de dire depuis combien de temps on me traînait ainsi et de savoir où j’étais. Depuis combien de temps étions nous rentrés dans ce sous-bois ? Je ne le savais pas… Je ne savais rien ! Et comment pouvais-je parler de cette chose qui me faisait pleurer de trouille et de moi comme d’un nous uni ? Je me souviens que je me dégoutai atrocement à cet instant.

Frottement de tissus, crépitement, bruit sourd d’une chute, douleur intense. On venait de me jeter à terre comme on jette la carcasse d’un animal que l’on vient de chasser. Allais-je servir de repas ? Mes genoux pulsaient sous la douleur qui m’accablait, je sentais le sang chaud couler en moi. J’avais chaud et froid à la fois. Pleurant comme une fillette, je me mis à quatre pattes, mais les sanglots me faisaient trembler à tel point que mes épaules s’affaissaient et qu’elles étaient prêtes à se dérober sous mon poids.

Un ricanement de satisfaction me fit relever la tête ; face à moi, une vieille femme handicapée par un bras droit atrophié me regardait avec son visage atrocement balafré et son sourire cruel. Il lui manquait manifestement une bonne partie de ses chairs soit rongées par la lèpre, soit perdue lors d’une ancienne situation délicate. Un grondement sourd et me voilà me retournant, au risque d’y perdre la vie. Un homme à l’allure de bourreau dégarni me sondait de ses yeux noirs étranges. Leur couleur, semblable au fer luisant, avait quelque chose d’inquiétant. Pourquoi étaient-ils tous deux aussi laids ? Aussi difformes ? Mieux valait ne pas poser la question ! Foi de hobbit en péril ! Le mastoc tourna les yeux vers la sorcière. Alors que son rire était aigu et crissant, je crus un instant que ses yeux allaient exploser de ses orbites tant ils étaient ronds et globuleux. Elle arrêta d’alimenter le brasier pour s’approcher un peu plus de moi…

Mes larmes avaient cessé de couler tant j’étais effrayé et bouche-bée. Traînant sa maigre carcasse boiteuse à mes pieds, elle tendit ses doigts osseux et se mit à palper ma tunique. Heureusement, ma cape elfique dormait dans mon sac. Mais cela n’empêcha pas la vieille laide de me tripoter … Mon ventre l’attirait tout particulièrement. C’était maintenant sûr … Ils allaient me manger. J’en étais certain, surtout que près du feu était entreposés orties, sacs et un bouloum.

La folle tâtait mes chairs à présent. Tout cela allait trop loin :

« - Non ! Arrêtez ! »


Elle retira ses mains de mon corps comme troublée par ma réaction. Je me tournais vers l’abominable masse. Il me toisait alors qu’il n’était vêtu que d’haillons, ce qui mettait en relief sa forte pilosité abdominale. Pour qui se prenait-il ? Quel était ce duo insolite ? Fermant les yeux je criais :

« - Que me voulez-vous ?!?! »

Et les sanglots me trahirent, inondant mon visage, mettant à jour ma faiblesse une fois de plus.

---> Petit animal avez vous dit?

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Dernière édition par Willow le Dim 7 Nov 2010 02:46, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr à Shory
MessagePosté: Dim 7 Nov 2010 01:19 
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Si tu observes attentivement le duo, tu peux constater que l'homme est dépourvu d'arme. Or vu sa carrure, tu pourrais facilement croire qu'il savait s'en passer. La vieille folle boiteuse et au demi-bras elle, porte à la ceinture une petite dague noire de rouille dont la pointe est cassée.

Alors que tu te relevais, la vieille fit preuve de vitesse étonnante car comme la foudre, sa main crochue et puant la cendre venait accrocher ta mâchoire en te faisant grimacer. Elle frottait hâtivement ta chevelure et dit à l'homme quelque chose qui confirmait tes horribles doutes.

" Regarde moi celui là ! Il a l'œil vif et clair. Il est gras comme de juste, on en aura au moins pour deux jours. "

L'homme quant à lui tira un sourire excessivement bête dévoilant des chicots bruns. Comme un enfant qui découvrait une merveille, il sautillait de toute sa masse en faisant trembler les sous-bois et tapait dans ses mains. Il répétait d'une voix rauque et lisse qu'on accordait aux attardés :

" Mang... Manger petit animal. "

Et le duo déformé éclata de rire, un rire gras et abrutis de l'homme qui rivalisait avec le rire strident de la vieille, à croire que pour produire un son aussi dérangeant elle avalait des sifflets. L'homme ramassa un tronc d'arbre sur le sol et se tourna vers ta petite personne. La vieille cessa de rire et dans un petit hoquet de satisfaction, elle arrêta de te coller et fit quelques pas en arrière.
Le monstre qui fut humain il y a fort longtemps tenta de t'écraser à l'aide du rondin de bois.

Jet d'attaque du déformé : 36 échec.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr à Shory
MessagePosté: Dim 7 Nov 2010 02:38 
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La laideur et la difformité créent-elles des liens?

Intervention Gmique de GmX

Je me relevai pourtant et d’un revers de bras essuyai mon visage trempé. Même si mes yeux me piquaient tant j’avais pleuré, j’examinais rapidement la situation. Le presqu’ogre était … énorme. Cependant il n’avait aucune arme, ses bras faisant probablement office d’étau. La vieille femme quant à elle portait à sa ceinture une petite dague noire oxydée et assez rouillée pour avoir sa pointe cassée.

A peine eussè-je le temps d’imprégner ces observations que la sorcière était déjà sur moi ! Presque plus rapide que la foudre, elle accrochait férocement ma mâchoire, me la tordant au passage. Je grimaçai de douleur tant la pression qu’elle exerçait sur mes nerfs et mes muscles était puissante. J’étais en position de soumission totale et je n’aimais pas la tournure que prenaient les évènements…
Relâchant la pression, elle frotta mes cheveux ; souillés par la terre, le sel et la sueur ; de son unique main et me lâchant tout à fait dit à l’homme :

« Regarde moi celui là ! Il a l’œil vif et clair. Il est gras comme de juste, on en aura au moins pour deux jours. »

Mes yeux se révulsèrent et mes jambes devinrent molles et flageolantes. Quel hobbit aurait pensé finir un jour comme plat de consistance à des hommes ? A des êtres juste plus grands que nous ? Le mastoc afficha un sourire des plus pervertis et des plus vils que je n’avais jamais vu. Dévoilant une bouche atroce, garnie de vieux chicots brunâtres il se mit à sautiller sur place comme un jeune enfant transpercé par l’excitation d’un jouet nouveau. Je n’aimais pas ça non plus. D’une voix rauque et pourtant lisse, il répéta plusieurs fois sur un ton de gros attardé mental :

« Mang… Manger petit animal ! »

D’où étais-je un animal ? De surcroit petit ? Je rougis de colère alors qu’ils se mirent à rire. Même si gras et abruti n’avaient aucun point commun avec les mots sifflant et strident, leurs rires s’associaient bien, trop bien ! Ils se complétaient, ce qui me fit supposer qu’un lien de parenté les liait probablement. Cette symétrique cacophonie me lesta l’estomac, l’atmosphère se tendit encore un peu plus comme si ma fin était proche. Le grand bourreau ramassa un tronc d’arbre mort à terre et d’un sourire machiavélique s’approcha de moi. Le signal était donné. J’allais devoir me battre contre un être insensible, bête et exempt de toute compassion. J’allais combattre une carapace épaisse dotée d’une arme redoutable : du bois mort mais solide.
La vieille femme hoqueta de plaisir et satisfaction, ce qui mit fin à son rire satanique. Elle souhaita reculer de quelques pas en arrière pour laisser place au monstre déformé, ce qu’elle fit sans se rendre compte que je lui avais dérobé sa dague.

Mon bourreau s’approcha de moi alors que j’empoignais fermement les deux dagues en mes poings. J’étais plus doué de ma ruse que de mes mains, surtout quand des dagues y attendaient patiemment de faire mal. D’un saut gigantesque, il m’attaqua des airs, tentant d’écraser la maigre fourmi que j’étais comme on l’eut fait du pouce. Roulant de côté, le rondin de bois siffla sourdement au dessus de ma tête. Fouettant l’air de son arme nouvelle, je ne cessais de bondir partout, cherchant plus que tout à éviter ses coups, espérant que ses forces le quittent au bout d’un certain temps. Mais c’était sans compter sa résistance. Je commençais à m’essouffler quand le tronc d’arbre me frôla, déchirant ma chemise à l’épaule et écorchant profondément ma peau fine. J’étais véritablement dans une position malhabile et il fallait m’en sortir. Pour moi, pour mes parents et pour Ellana… Mais aussi pour eux ! Pour que ces êtres infâmes recouvrent de leur humanité !

Comme il fallait que passe à l’offensif pour avoir une maigre chance de survivre, c’est ce que je fis. Je me faufilai entre les jambes du monstre et planta vivement la lame rouillée dans l’une de ses cuisses. Rouler entre les jambes de mes ennemis semblait être devenu mon lot commun pour m’en sortir. Je remerciai Yuimen pour cet « avantage » que j’avais à être petit … Pourtant c’était justement à cause de cela que j’étais dans un tel pétrin…

Un esprit bête dans un corps gigantesque

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Dernière édition par Willow le Dim 7 Nov 2010 18:48, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Route entre Kendra Kâr à Shory
MessagePosté: Dim 7 Nov 2010 13:14 
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Jet d'attaque de Willow : 54 réussite.
Jet d'attaque du déformé : 14 échec

Alors que tu te faufiles entre les jambes du colosse, celui ci lève les jambes par peur, comme une ménagère qui verrait un rat dans sa maison. Ton attaque arrive à bon port, or, le géant d'un mouvement de réflexe tente de t'écraser de sa large botte de cuir pleine de boue. Il rate d'une trentaine de centimètre et semble rentrer dans une démence très étrange.

La vieille elle, ne sort pas son arme, en revanche, elle se met juste en face du géant qui hurle des mots incompréhensible et tente de l'apaiser.

" Shhhht! Shhhht! Vas-tu te taire sombre idiot, tu vas rameuter la région avec un boucan pareil foutre de foutre! "

Le géant ne cesse de piétiner le sol en cachant son visage de ses grosses mains et en gémissant. Tu peux être sûr qu'il n'a pas toute sa tête à présent. La vieille de voit observer la scène - peut être avec un air légèrement surpris - et crache en ta direction un glaviot puant en signe de mécontentement.

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