L'auberge est en feu, de hautes flammes sont en train de ravager l'entrée et tout ce qui se trouve au-dessus. Aakia me signale qu'il reste trois personnes à l'intérieur et qu'il faut faire vite car un danger approche. N'écoutant que mon courage je me dirige vers un groupe d'hommes, hurlant leur désespoir de voir une partie des leurs, prisonniers du grand brasier. Je m'impose parmi eux.
"Où est le puits ? Préparez les seaux, nous allons devoir tracer un chemin pour aller les chercher."
"Ah quoi bon mon bon monsieur ! Voyez le résultat, il est trop tard, trop tard... Ma fille...". Le gaillard, pourtant de très bonne taille s'effondre en pleurs.
"Ma femme n'a pas pu sortir !" S'écrit un autre au bord de la panique.
"C'est mon cousin... " Murmure à mes côtés un troisième visiblement choqué. "Il est dans les écuries" Ajoute-t-il dans un souffle.
La situation est critique, les flammes ravagent l'établissement et aucune solution semble se dessiner pour sauver les prisonniers de l'incendie. C'est à ce moment que des volets de la bâtisse s'ouvrent avec fracas, libérant des volutes de fumées et de braises tourbillonnantes. La population affolée par la vision s'écrit : "Là, chat de métal... feu... flamme... ça... !" C'est un brouhaha inaudible tant la panique s'immisce parmi les gens. De la fumée sort le chat de métal, qui se hisse sans difficulté sur le toit encore épargné par les flammes. Il se place de manière agressive face à nous, prêt à bondir.
(Attention ! Hostile !) Me crie mentalement Aakia.
"Compagnons, en position, cette fois-ci le combat est inévitable ! Protégez la population, et tentons de sauver ceux bloqués par les flammes."
Haured et Seyra viennent à mes côtés, chacun avec ses armes. Une épée gelée pour le Kendran, l'arc prêt à tirer pour Seyra. Seul le torkin ne bouge pas, restant affalé sur sa charrette, à côté de son tonneau de bière, un sourire narquois à peine voilé par sa barbe.
Le chat saute sur nous, au même moment la flèche de Seyra est décochée mais file en ratant la bête qui a semblé l'esquiver d'un simple mouvement dans l'air. Il me tombe dessus. Entre son poids et sa magie, il me colle au sol, je suis couvert de picotement avec un certain malaise. Je me dégage rapidement de son emprise d'un coup de bouclier. Le chat se remet sur ses pattes en un instant, gratte la terre puis recule. Je me relève et vais vers lui pour lui porter une attaque, mais mon pied est happé par le sol et je me tords légèrement la cheville.
"Attention il semble capable de faire des pièges !" dis-je à mes compagnons. "Haured réveilles-toi !" L'homme est pétrifié par le combat mais réagis à mon appel.
Seyra envoie une nouvelle flèche, mais le chat l'évite d'un simple bond de côté. Le torkin semble vraiment se moquer de nous, allant jusqu'à se renverser de la bière sur sa barbe. Et pourtant rien ne semble drôle dans la situation actuelle. Je dégage mon pied endolori de la terre pour faire face à la créature. C'est à ce moment-là qu'arrive une autre de ces créatures, bien plus grosse que la première, et bien plus redoutable ! Il fonce sur la population et dégage des éclairs qui frappent trois d'entre elles qui s'enfuyaient face à l'apparition, les collant au sol couverts d'éclairs, en crise de tétanie avancée.
(Oh non !)
(J'imagine que c'est un ennemi des plus puissants ?)
(Oui, il sont là pour vous, toi et Seyra !)
"Haured, j'ai un autre chat à fouetter. Bats-toi comme un homme, protèges tout ce monde ! Il en va de ta vie, mais aussi de la vie de tous ces gens !" Dis-je d'un ton détaché.
"Compris !" Dit-il d'un ton convainquant.
J'attaque alors la nouvelle apparition et lui colle un puissant coup de rapière sur les flancs. Pas de blessures mais un horrible bruit de métal. Un violent coup de patte me fait décoller du sol et me projette sur plusieurs mètres. Je retombe lourdement au sol, proche de la charrette de Kagnar. Je me relève prestement et fais face. Le torkin lui ne sourit même plus, il semble inquiet, puis décidé il prend son marteau et descend de la charrette pour me rejoindre. Posant son arme au sol il me lance.
"Déjà fatigué mon ami, auriez-vous besoin d'aide ?"
"Mais je dois vous protéger, pas le contraire ! Le danger est bien trop grand !"
"Couns ! Voilà pourquoi je suis là, si vous mourrez, alors qui va me protéger ?" Et d'éclater de rire. La bête elle n'attend pas et nous fonce dessus. Je n'ai pas le temps de réagir que Kagnar lui assène un formidable coup sur le crâne qui l'arrête net, lui cabossant sa tête de métal. Je suis fort surpris.
"A vrai dire je suis loin d'être le rustre que vous croyez, je suis un gradé de la milice de Mertar, ne le dites à personne !"
Je suis vraiment étonné de cette révélation et par la force du torkin, mais nous n'avons pas le temps d'en débattre qu'une puissante boule de feu est projeté vers nous. Le gros chat en est l'origine. Nous esquivons tant bien que mal ce puissant sort en sautant de côté, échappant certainement à la mort. Les cheveux de mon allié et ses poils de barbes sont sensiblement brûlés.
"Ah ça, tu vas me le payer, couns !" Lui crie-t-il.
Il charge la bête avec son marteau, je le suis, il court aussi vite que moi malgré sa taille. Le choc est terrible nous frappons de concert la créature, mais juste après elle nous paralyse d'un violent sort. Je me sens brûler de l'intérieur, puis d'un seul coup de patte elle nous projette tous deux près des écuries. On est secoué de soubresauts involontaires avec un fort malaise, à la merci de la créature qui en deux sauts est sur nous. Elle pose sa patte avant sur mon torse pour me maintenir au sol, ses griffes pénétrant mon armure, me causant des blessures au thorax. Je sens mon sang se répandre en tachant mes vêtements. Son autre patte se lève, prête à porter un coup fatal. C'est déjà fini, j'ai échoué.
(Tout commence à peine...)
Un violent coup dégage la bête de sur moi. Est-ce le torkin qui a pu m'aider ? Je me retourne prêt à me relever, voyant la bête encastrée dans une partie des écuries qui s'effondre sous le choc dégageant une grande poussière. Ce n'est pas le torkin... C'est Seyra qui m'a dégagé d'un simple coup de pied. Elle se met en position de combat, avec juste le glaive qu'elle prend de ses deux petites mains. Une drôle d'aura dorée se dégage d'elle. Inflexible, elle fait face au danger, frêle enfant, mais aux pouvoirs insoupçonnés. Un des mystères de ce monde, font de ma fille l'être le plus étrange qui soit, un mélange d'enfant normal et d'une implacable destinée. Qui peut penser à cela, une enfant plus forte que cent adultes ? Et pourtant en ce jour son pouvoir coulait de tous les pores de sa peau, déclenchant une crainte révérencielle de tous les témoins présents. La tension était palpable, l'être de métal faisait fasse, visiblement atteint par le coup porté par ma fille. Le torkin était muet d'admiration et Aakia sous sa forme d'oiseau de feu tournoyait joyeusement autour de moi.
(Le jour est là, le jour est là... Réveillée est enfin l'enfant !)
"Trop de temps perdu papa, à toi de sauver ces gens, lui est à moi..."
Sans discuter j'obéis à ma fille comme si elle était ma supérieure, en lui faisant totalement confiance, moi son protecteur, qui, une fois de plus a dû être protégé par elle !
(On reste en contact mentalement ! Suis Aakia et sauve tous ces gens ! Vite !)
(Viens Lelma, je vais te guider, prépares-toi à passer du feu, beaucoup de feu, mouilles-toi un maximum et protège ta tête, tu n'auras que très peu de temps...)
La première personne à sauver était la plus simple, le gros chat ayant partiellement détruit le mur de l'écurie avec son impact, Kagrar avec son marteau abat le reste du mur, libérant les chevaux paniqués et l'homme visiblement très atteint, au bord de l'asphyxie. Kagnar va alors à la rencontre de Haured qui s'en sort honorablement, mais sans prendre l'avantage.
"Un peu d'aide mon ami ?"
"Maître torkin ? Oh volontiers, il n'est pas vraiment terrible par ses attaques, mais qu'est-ce qu'il peut bouger !"
Je vais vers eux, le chat en effet n'était rien face à son grand frère.
"Haured j'ai besoin de toi, trouve un maximum de volontaires et fait tout pour les sauver les deux restant dans l'auberge ! Si tu as déjà vu un incendie en ville, tu dois savoir quoi faire !"
"Je vais essayer !" Dit-il mal à l'aise et bien essoufflé par son combat.
"Tu vas réussir, pas essayer !" Dis-je fort convainquant.
Et le jeune nobliau s'exécute et avec une ardeur que je ne lui connaissais pas, parvenant à motiver les badauds à l'aider. Pour ma part, et même si c'est une folie je dois pouvoir rejoindre ces deux survivants parmi le brasier pour les en sortir. Je cours vers le puits, qui par chance est attenant aux écuries qui ne flambent pas, je passe au travers de l'agitation et du semblant d'organisation qui se met en place. J'imbibe un vêtement d'eau que je place en turban sur la tête et me renverse le reste du contenu du seau sur le corps, me trempant entièrement. Je reviens vers l'auberge en courant, dégoulinant de l'eau froide et mordante du puits. Je fonce, inspirant tout l'air que je peux et passe la porte de l'auberge en brisant les braises ardentes de mon bouclier. Une chaleur extrême règne, et je sais qu'il ne me faut être le plus rapide possible et ne surtout pas inspirer l'air ambiant sous peine de brûler de l'intérieur. Toute la grande salle du rez-de-chaussée est un immense éclat de chaleur, tables et chaises rouges vives, à moitié consumées... Aakia m'ordonne mentalement de monter à l'étage et de passer le couloir tout droit pour déboucher dans la partie encore épargnée. En moins de temps qu'il faut pour le dire je suis sur les marches en flammes en route pour le premier étage. Les marches craquent et explosent sur mon passage, mais je suis suffisamment rapide pour ne pas être précipité dans le vide et les tourbillons de cendres incandescentes. Le premier étage n'est pas mieux. Le feu lèche toute une partie du couloir et les chambres attenantes. Je cours vers la partie encore indemne passant de poutres en poutres, le parquet n'étant pas très sûr. Pour ne pas consumer mes chausses de cuir je ne dois jamais m'arrêter et être le plus rapide possible. Enfin me voilà sorti du brasier mais je ne sais pas ce que je préfère : la chaleur des flammes ou l'opacité des fumées ? Je crois voir une flamme danser devant moi, mais ce n'est qu'Aakia dans sa forme d'oiseau de feu, elle me guide vers la chambre où sont réfugiés les survivants. Je fonce, toujours sans avoir inspiré une seule fois, les poumons en feu, le reste du corps bouillant, mes blessures me font mal mais je continue...
J'explose la porte sans m'arrêter et butte sur deux corps au sol... Trop tard ? D'un bon coup de pied je dégage la fenêtre et les volets qui étaient hermétiquement clos. Le fracas couvre à peine le bruit de l'incendie, il me faut faire vite, la fumée me tuera avant le feu qui n'est déjà plus bien loin... Un appel d'air terrible a lieu, balayant provisoirement la fumée, me permettant de reprendre de l'air… et à mon turban de flamber. Je le quitte précipitamment avant que le feu ne me brûle les cheveux. D'un coup de talon rageur j'éteins le tissu, puis, à la fenêtre, je crie à Haured de me venir en aide. Il se place dessous, je peux alors lui passer le corps de la jeune fille, guère plus vieille que Seyra. Il l'a réceptionne tel un coussin de plumes. Il n'en sera pas de même pour la femme, je dois pourtant trouver une solution acceptable. C'est Haured qui la trouve, revenant avec une échelle de bois et me rejoignant à l'étage, sans mot il se charge de la femme, la plaçant sur son dos pour redescendre. Elles sont mal en point, mais vivantes. Leur famille les prend alors en charge, comblant Haured de remerciements tandis que je reste dans la chambre un peu hébété par les évènements.
Un sifflement dans l'air, une flèche se plante non loin de moi.
"Couns ! Le chat il est sur le toit !"
C'est une des personnes qui a tiré sa flèche, pensant nous aider. De ma fenêtre je vois Seyra qui se bat dans un combat épique contre une créature bien plus grosse qu'elle. La sentant en danger immédiat et voulant l'aider, je n'ai d'autres choix que de régler son compte à l'autre créature le plus vite possible. Je leur crie : "Minou est à moi, aller aider ma fille, mais faites extrêmement attention !"
Je sors alors de la fenêtre constatant que le feu progresse extrêmement vite, puis monte avec difficulté sur le toit de l'établissement. Le chat est là à m'attendre, avec son air innocent... Enfin du moins c'est ce que j'imagine en le voyant.
"Alors minou, on vient encore nous embêter ? Mais cette fois-ci c'est la dernière fois, crois-moi, tu ne sortiras pas vivant de cette confrontation !"
Je porte ma rapière devant mon regard et d'un brusque geste de côté montre le début du combat. Avec une célérité que je ne me connaissais pas, je suis sur le chat qui évite mon coup d'un bond à gauche pour s'enfuir vers l'endroit qui brûle. Il n'a pas le temps de bondir là que je le frappe d'un coup qui le colle sur le toit. Visiblement surpris il me fait face et tente de me sauter dessus. Il se réceptionne sur le bouclier et d'un geste rageur je le plaque au sol de tout mon poids. Il se libère avec agilité et me lance un autre sort qui me fait reculer. La sensation de picotement est un peu plus forte que la première fois, mais rien en comparaison de son grand frère. Je me relève et l'attaque à nouveau immédiatement, cette fois-ci prévoyant son coup je me décale et lui porte un violent coup de bas en haut qui le projette dans la fournaise.
(Ce n'est pas fini, continu !)
Écoutant Aakia et mon courage, je replonge dans la fournaise et tombe dans le couloir alors que le toi s'effondre sous mon poids. Le chat fuit à travers le couloir encore épargné, je le poursuis, mieux à l'aise que dans le feu... ce qui n'est pas peu dire. Je le coince enfin à la fin du bâtiment, ne sachant plus où fuir le chat me refait face et arrondi son dos en produisant un son extrêmement étrange.
"Tu ne m'échapperas pas !" J'attaque, il tente d'esquiver, mais prend le même coup que sur le toit, le projetant violemment sur le mur. Une de ses pattes se détache dans un amas métallique et de fils semblable à du lin coloré et grossier, provoquant un grésillement désagréable. A trois pattes c'est moins simple pour lui. Il ne semble plus aussi vaillant. Je lui mets un coup de pied qui le fait tomber sur le flanc. Je lui bloque alors la nuque avec mon pied et force pour bien l'écraser. Je me sers alors de ma seconde épée pour frapper et frapper encore, jusqu'à détacher le crâne de métal du reste du corps. Alors d'un coup, après un énième grésillement, il s'arrête définitivement... mort ou du moins arrêté pour peu qu'il ait été vivant un jour.
(Seyra !) C'est la première pensée qu'il me vient après mon combat éprouvant. Ma fille fait face à un combat bien plus dangereux ! Je dois immédiatement l'aider et la protéger tant que je peux ! Mais je suis seul, dans ce bâtiment en flamme, dans une chaleur insupportable, où l'incendie gagne en intensité et est proche de me dévorer. Je dois sortir à tout prix. Je défonce la dernière porte accessible de mon pied, brisant net le verrou sous le choc. J'entre dans une chambre ou la fumée basse s'infiltre de partout. Je fonce à travers la pièce et de tout mon poids et grâce au bouclier je défonce fenêtre et volet pour retomber lourdement au sol un étage plus bas. Je n'ai miraculeusement aucune trace de la chute. Plus haut, la dernière chambre s'embrase. Je m'écarte de l'auberge et vois le combat qui a lieu. Personne n'a l'avantage, Haured est épuisé et s'est retiré du combat. Kagnar et Seyra font face, mais l'adversaire est coriace, lançant des trombes de flammes. Je cours vers eux, Haured n'en peut vraiment plus du tout.
""Merci, tu peux aller à l'écart te reposer, je prends ta relève."
Mais je suis tout aussi épuisé, ma peau me fait mal, je dois être brulé à plusieurs endroit, blessé sur le torse par les griffes de la bête, fortement secoué par sa magie. Malgré tout je vais au contact et attaque la créature de toutes mes forces de ma seconde épée, la rapière ne servant à rien face au métal. Le choc est violent mais ne marque même pas le métal de la créature. Seyra porte alors un coup bien plus puissant qui fait reculer la bête de quelques mètres, le torkin passe à l'attaque et essaye d'aplatir la tête sans succès.
"Lelma ! J'ai un truc pour toi !"
Haured était resté à l'arrière, très éprouvé il se tenait l'épaule avec un bras visiblement atteint.
"Je l'avais pris pour me donner du courage, mais vois-tu à moi ça ne servirai à rien, je manque d'entrainement ! Prend dans mon sac une des deux potions."
Je m'exécute et trouve deux potions de couleur rouge brique.
"Vois-tu, parmi les herboristes, cette potion est l'une des plus réputé, elle te donnera de la force... Prends-en une seule, car tu ne saurais supporter son effet plus que de raison."
"Merci..."
J'ouvre la potion et avale d'un trait le drôle de liquide. Je suis alors pris de crampe intense qui me colle au sol, tous mes muscles tétanisés.
"Que m'as-tu donné ?" J'ai du mal à prononcer cette accusation.
"Quelques secondes encore, j'ai oublié de vous avertir que c'est assez corsé..."
Effectivement la tétanie passe instantanément, je me redresse prêt à rejoindre mes compagnons au combat. Mes muscles sont développés plus que la normale, je me sens terriblement bien. C'est alors que je charge la bête que je me rends compte des effets, je suis bien plus rapide ! Le choc de mon épée sur la bête est bien plus violent qu'il y a une minute, elle projette l'animal à quelques mètres, le flanc tranché sur quelques centimètres. Le drôle de grésillement reprend comme avec son petit frère. Il est blessé, voilà ce que ça signifie, mais pas affaibli pour autant, il bouscule le torkin et me colle un coup magistral que je pare avec panique de mon bouclier. Je mords la poussière, me rendant compte que malgré la potion je n'arrive pas à inquiéter mon adversaire. Seul Seyra parvient à donner des coups et à tenir en respect la créature, mais ma fille faiblit...
(Papa, tout vas bien ? Essaye encore, je ne tiendrai plus très longtemps !)
(Je viens t'aider, ne t'en fais pas !)
Je repars alors au courage, endolorie et meurtrie par l'intense combat. J'évite autant que possible l'agile félin de métal. Je porte des coups puissants qui parfois percent la paroi de métal. Sa magie est usée, il ne parvient plus ni à nous paralyser, ni à nous brûler par ses hautes flammes.
(Lelma... j'ai trouvé son point faible !)
(Dit toujours Aakia ?)
(Et bien c'est une créature bien particulière, je ne vais pas rentrer dans le détail, mais elle n'a pas une vie que l'on peut considérer normale... Elle vit par la foudre... En simplifiant. Hors tu dois savoir que l'élément opposé de la foudre est l'eau... Alors tu comprends ?)
(Je suis en plein combat, complètement fourbu alors viens-en clairement au but !) Lui lançais-je en forme de reproche alors que j'esquivais un coup de patte.
(Alors une fois sa carapace percée, comme elle l'est maintenant, le contact avec l'eau va perturber son fonctionnement, elle va le tuer si tu préfères !)
(Mais alors c'est simple !)
Oui c'était simple... En théorie... Amener la créature à tomber dans le puits... Quel plan ingénieux... Sur le papier...
En pratique c'est bien autre chose, je savais bien où était le puits, mais y amener la créature est des plus complexe. Mentalement je fais part de mon plan à Seyra, et intuitivement Kagnar semble comprendre le changement de stratégie, si tant est que nous avions eu un plan avant... Petit à petit en esquives et en coups donnés nous amenons la bête proche du puits. Elle ne semble plus où donner de ses griffes acérées, perdue sous les coups de trois acharnés qui pourtant ne voient pas le bout de la créature, tant celle-ci est résistante. Finalement un coup coordonné de Seyra et moi fauche la patte avant et arrière gauche, la créature tombe alors sur son flanc, tout à côté du puits. D'un coup très étrange Kagnar envoie la créature dans le puits. Un énorme plouf retentit dans un râle métallique et de grésillement intense !
"On s'éloigne du puits et vite !" Nous crie Aakia.
Nous courons et sommes soufflé par une violente explosion qui nous souffle détruisant le puits et projetant des gerbes d'eau alentours. Nous étions vainqueurs, mais dans un triste état, seul Kagnar avait la force de faire dans l'esprit !
"Couns ! Quand je vais dire ça au chef ! Comme je lui ai putté la gueule à l'autre géant de chat ! Paf dans le traouc ! A coup de fer, sacré swing ! J'ai toujours été bon au gouf."
"Le quoi ?" Dit-on Seyra et moi en concert.
"Le gouf couns ! Le gouf comme grand office universel... euh je sais plus..."
"Mais ça veut rien dire..." Seyra se prend à rire...
"Couns que si ! Tu prends une tête d'orc... Tu vois hein ? Ben tu laisses ça aux intempéries au moins un an et paf qu'est-ce que tu as ? Une boule et la boule tu la mets dans le trou... Et avec..."
Désespéré par le nain qui reprend ses inepties, on part en le laissant sur place, pour voir Haured. Il semble en relative forme finalement, légèrement blessé à l'épaule mais à part ça tout va bien. Seyra est griffée le long de ses deux avant-bras, sa tenue n'est plus que haillons mais à part ça rien de bien grave, elle ne semble même pas remarquer son état. Quant à moi je suis brulé sur le visage et les mains, une partie de mes vêtements sont en lambeaux ou brulés, j'ai des marques sur le dos et le torse dû au choc sans compter les blessures dû aux griffes de la grosse bête. Rien de bien rassurant, mais rien de dramatique non plus à côté des autres blessés, trois dans un état critique, d'autres plus ou moins touchés... L'auberge et l'écurie finissent de se consumer, le soir est en train de tomber, rien n'est fait pour nous rassurer, si seulement de l'aide pouvait arriver