Les grottes sombres

Jour 2, nuit.

Phase d'exploration (Sirat, Araksis, Lilo)

Dans la cage, Sirat recula, et fonça dans de nouveaux barreaux, sans passer à travers ni sortir de cette cage inconnue. Sa lueur verdâtre permit néanmoins d’éclairer faiblement les deux corps inanimés de Lilo et Araksis, qui stagnaient là dans une inconscience nette. Visiblement, vous étiez tous les trois sortis de la Maison des contraires, de la forêt. Ou en tout cas, c’est ce qu’on pouvait conclure de la non-réussite de l’action du batardé.

Autour de la cage, rien ne bougeait, tout était noir. Un noir profond. Sirat avait déjà vu, en vain, deux des parois de la cage : l’avant et l’arrière. Les barreaux semblaient solides… un grincement lointain put se faire entendre, sur la droite… Et puis plus rien.

Sirat recula et la dure réalité se frotta à l'arrière de son crâne, il n'était plus dans la maison et cette règle des contraires ne semblait plus faire la loi. Il passa la main sur sa bosse, tout en soupirant.

"Il y a bien une différence entre vouloir et pouvoir, merci de la leçon"

Sa lueur verdâtre éclairait les alentours dans un léger halo fugace, mais suffisant pour entrevoir les détails quand il s'en approchait.

"Comme quoi y a pas que du mauvais. "

Il esquissa un sourire de satisfaction, porté par ses nouvelles résolutions et une détermination qui germait en lui.

Il avança son bras s'en servant de torche, il avança à tâtons, dans cette geôle dont il connaissait déjà l'avant et l'arrière. C'est la qu'il vue le corps de Lilo et d'Araksis, inanimée, couché sur le sol. Il se baissa à leur niveau, vérifia qu'il respirait.

"Lilo, Arak... "

Il tentait de les secouer, espérant une réaction, mais devant le mutisme de ses compagnons, il préféra passer à l'auscultation de leur cellule. Il prit comme point de départ un barreau près de leur corps, puis il longea la cache afin dans déterminer le périmètre exact. Dans son tour de garde il ne manquait pas de jauger chaque faille de cette prison, à la recherche d'une serrure, ou d'un indice sur l'environnement autour d'eux. Il éclairait contentieusement les parois de sa lueur blafarde qui émanait de son être.

"Zewen, guide-moi. "

C’est alors qu’un grincement se fit entendre, Sirat se bloqua prêtant l’oreille, puis se détendit. Il était inutile de se dissimuler dans ce noir et avec cette couleur de peau.

"Il y a quelqu’un ?"

Les grottes sombres (Sirat)

Cette fois, la prière à Zewen parut prendre tout son sens : à peine as-tu entendu le bruit et t’es-tu inquiété de sa provenance que ta main se pose sur la serrure de la porte de ta prison. Celle-ci est fracturée, mystérieusement, et la porte est donc déverrouillée, bien qu’elle soit physiquement fermée. Pour toute réponse à ta question, cependant, un murmure, un pas traîné au sol, suivi d’un second, et d’un troisième, légers, silencieux, discrets…

Et le son est suivi de la lumière : trois chandelles semblent s’allumer simultanément, à au moins dix mètres de toi, dans l’obscurité la plus profonde. Pâles lueurs dans toute cette noirceur, elles n’ont même pas la force d’éclairer leurs porteurs…



Mais les trois lumières avancent vers toi, en empruntant un chemin non des plus directs : elles zigzaguent dans la salle noire, comme pour suivre un itinéraire précis…

Quand Sirat sentit la serrure glissée sous ses doigts, un sentiment de satisfaction germa en lui. Sensation éphémère vite rattrapé par la circonspection du guerrier à la vue des chandelles s'allumant. Il avait raison, il n'était pas seul et quelqu'un se dirigeait maintenant vers lui, employant un chemin surement dicté par des contraintes topographiques. L'humoran dégaina son épée et son bouclier, l'inconnue ne l'avait pas attaqué alors qu'il le pouvait, mais Sirat avait appris à se méfier de cette île de fou.

Sur ses gardes, Sirat jaugea le flambeau se rapprocher peu à peu dans cet épais voile opaque. Malgré sa vue, il ne discernait rien, à ce moment il aurait aimé avoir les yeux de ses congénères Woran. Il fallait agir, il se remémora les paroles du Woran à la taverne.

(il s'appelait comment lui... Hawk, il m'avait dit un truc sur des cavernes et un type qui se plaisait à y vivre.)

"Hey !! si tes intentions sont amicales, ce dont je ne doute pas, je te conseille de te présenter tout de même."

Il prit un instant, les mots de Hawk lui revenant plus clairement.

"Ne serais tu pas Thermih le mineur ?"

Sirat attendait la réponse, l'appréhension au coeur, les mains moites serrant la poignée de son arme, prêt à en découdre au cas où. L’air glacial des lieux aurait dû le saisir, mais une bouffé de chaleur porté par l’angoisse du dénouement de cette situation l’étreignait.

Les grottes sombres (Sirat)

Les trois lumières se séparèrent dans leur progression silencieuse, d’où tu ne tiras aucune réponse à ta question. Visiblement, ils étaient donc trois. Mais trois quoi ? La lueur des flammes vacillantes ne te le révéla pas. C’était comme si des êtres invisibles, immatériels, portaient ces chandelles.

Lorsqu’après un moment, elles arrivèrent à proximité, tu remarquas à peine la faible lueur opalescente qui semblaient délimiter leur trois silhouettes, telles des fantômes anciens, dont on ne sait s’ils sont réellement présents ou non.



Ce qui fut désormais certain, ce fut leur intention : celle-ci n’était pas amicale. Clairement pas, même. À leur approche, tu sentis ta vie t’abandonner progressivement, comme si ces trois formes te l’absorbaient littéralement… Pour sauver ta vie, tu allais devoir combattre.

[Petit combat dirigé pour toi. On commence en dirigé en tout cas, je verrai par la suite si tu peux le poursuivre en libre. ^^]

Quand les trois flammes se séparèrent, Sirat comprit qu'il n'avait pas à faire au mineur. Mais à trois entités distincte et qu'il ne pouvait définir. Les flammèches ne laissaient pas entrevoir leur porteur, elles dansaient s'approchant de plus en plus de lui. Il serra son épée, sentant la sueur lui glisser dans la paume. Il rapprocha son bouclier, tendu et attentif à une probable réponse.

Quand elle fut proche, Sirat comprit qu'il n'avait pas à faire à quelque chose de matériel. Les lueurs s'évaporaient pour se reformer dans une chorégraphie angoissante dont l'humoran était le centre. Il resta comme hypnotisé devant ces fantômes, mais une sensation glaciale s'empara de lui, un des spectres le touchait presque et Sirat se sentit aspirer par l'opale lueur. Contrairement à ce qu'il ressentait dans la forêt, son être s'extirpait de son enveloppe comme une fuite indicible, mais pourtant présente. Sa pensée lui échappait, ses souvenirs s'évaporait, il vit son âme être absorber comme l'eau dans la terre, s'infiltrant dans ce brouillard maléfique.

Dans un réflexe, porté par l'instinct de survie il frappa de son glaive la flamme et porté par son soubresaut il se renfonça dans la cage.

Les grottes sombres (Sirat)
Jet d’attaque AA : réussite.

Le glaive de Sirat frappa rudement le spectre, mais l’arme sembla passer à travers celui-ci sans lui faire le moindre dégât. Au contraire, l’humoran sentit toujours cette vie l’abandonner petit à petit, ronger son âme par ce contact létal avec l’esprit. Le fait de se renfoncer dans la cage n’y changea rien : les trois spectres passèrent littéralement à travers les barreaux pour poursuivre leur aspiration de vie…

Le choc physique n’avait pas fonctionné, il allait falloir tenter autre chose…

La lame avait traversé les spectres et ils s'étaient aussitôt reformés sur leur proie. Immatériel rapace s'agrippant à son butin, le glaçant d'effroi. Sirat était acculé dans la cellule, son pied arrière toucha le corps de ses compagnons toujours inanimés et l'urgence de la situation l'attrapa à la gorge, l'étouffant. Ses ennemis fuligineux, le frôlaient, de plus en plus proche, il happait la vie de l'humoran, suçant son être à travers les pores de sa peau.

Rien n'y faisait, son bouclier ne le protégeait pas, son arme était inefficace, l'issue de cette histoire lui apparaissait, fatale et funeste. Il ne pouvait s'y résoudre. Il plongea au fond de son âme à la recherche d'une lumière, d'une aide, puisant dans cette éspérance utopique. Et il ressentit cette clarté, cet appui iréel, cette boule au fond de lui, qui lui avait sauté dessus dans la forêt. Il se raccrocha à elle, l'humanisant, la suppliant, la priant de lui venir en aide.

"Zewen donne moi la force de combattre et de mourir en guerrier et non tel un vulgaire pantin. "

Il sentit sa chaleur emplir ses entrailles, l'emplissant de son aura. Sirat instinctivement se concentra sur l'épée de Mulek, il pensa à son ancien possesseur et aux responsabilités qui lui incombaient, il se remémora ses compagnons et leurs attentes, Guasina et son sourir taquin et cette quête impossible à l'artefact. Il perçut la vie de cette flamme, le brûlé, irradiant son bras, allant jusqu'à sa main qui serrait de plus en plus le pommeau de son glaive. Il y a quelques jours tout cela lui aurait apparu comme pure folie, mais aujourd'hui il espérait vraiment que Zewen prêtait attention à sa complainte.

"Donne-moi ta lumière et foudroie mes adversaires !! "

[hrp :j'enchante donc l'arme de sirat]

Les grottes sombres (Sirat)

Sitôt tes paroles prononcées, ton arme se mit à vibrer d’une énergie puissante et magique, au creux de ta main. Elle semblait plus puissante, plus dangereuse, plus tranchante… Et les trois spectres eurent un instant un mouvement de recul, te laissant un court moment de pause dans leur succion de vie… Mais ils comptaient bien reprendre le dessus, comme l’indiqua aussitôt leur assaut nouveau vers toi, aspirant de par leurs bouches invisible ton âme, ta vie…

Sirat sentit l'arme répondre à ses prières, elle se para d'une lumière, vibrant sous l'énergie magique qui naissait de l'humoran. Les spectres reculèrent sentant la puissance de l'envoutement. Le détail anodin était devenu perceptible et dangereux, ils s'écartèrent, cessant leur aspiration vitale. Mais loin d'être refroidit par ce contretemps, ils se reformèrent contre attaquant de plus belle. Sirat perçut les corps inanimé de ses deux compères à ses pieds.

(Ont-ils subit l'attaque des spectres, sont-ils déjà mort ? )

Les questions de l'humoran restèrent sans réponses, seul, l'urgence de la situation bourdonnait dans son esprit, clairon sonnant l'imminence de la charge.

(Quoi qu'il en soit je ne peux rester ici avec eux, je dois emmener les spectres loin de là, mort je ne leur saurais d'aucune utilité. )

Il frappa fort devant lui, afin d'ouvrir une brèche dans ce mur fuligineux. Il huma l'air glacé des fantômes, passé prêt de lui. Il se jeta alors dans la trouée, sautant de toutes ses forces afin de sortir de ce cercueil.

Les grottes sombres (Sirat)
Jet d’attaque AA : Réussite.

Cette fois, la lame enchantée de Sirat passa à travers le spectre, mais non sans lui occasionner des dégâts qui lui arrachèrent une plainte terrible qui vrilla les oreilles de l’humoran. Reculant sous le choc, le fantôme laissa la place à Sirat pour bondir hors de danger de ses trois ennemis… Il retomba avec chance sur un chemin de pierre, qu’il perçut grâce à son aura verdâtre comme étant très étroit, et bordé de part et d’autre de falaises vertigineuses dont la noirceur de l’endroit ne permettait pas de voir le fond. Le passage zigzaguait, un peu comme il avait vu les spectres voyager, vers une porte, dont sa luminescence lui permettait de voir la poignée de fer, reflétant sa luminosité verte.

Mais les trois fantômes étaient déjà à sa poursuite…

L'attaque était un succès, au contact de la lame brulante et lumineuse le spectre hurla. Sa toile fine et fumeuse se déchira, tout en se contorsionnant il tempêta contre l'humoran. Il s'écarta laissant apparaitre un passage ou Sirat s'engouffra. Il ressentit la bise du corps fantomatique lui caresser le visage, quémandant sa vie. Porté par les bottes de l'Hermite, il s'envola, plus léger qu'une plume traversant une partie de la grotte.

Pendant ce court instant en apesanteur, la question de son atterrissage lui empoigna l'esprit. La réponse vint aussi vite que l'angoissante interrogation. Les pieds de Sirat touchèrent un sol rocailleux, un chemin extrêmement étroit et il dut jouer des bras pour ne pas tomber dans le gouffre qui entourait la petite piste. Il retrouva son équilibre, louant Zewen de l'avoir sauvé tandis qu'il observait des pierres se détacher pour périr dans cette abyme.

Sa lueur verte lui permis de discerner cette allée suspendue dans l'abysse, elle serpentait jusqu'à une porte. Sa poignée se reflétait, à la lueur du corps de Sirat. Mais le chemin à parcourir était encore long et les âmes damnées étaient déjà sur les traces de leurs proies. La main toujours serré Sirat sur la poignée de son épée, il avança vers la porte, prenant bien soin de ne pas tomber. Il attendait l'arrivée de ses ennemis déjà saoul de le voir s'offrir à eux.

(Venez bandes de crevures, approchez. )

Quand il ressentit leur funeste souffle l'enlacer, il se retourna donnant un coup circulaire avec son glaive.

Les grottes sombres (Sirat)

Le coup circulaire du glaive enchanté fit à nouveau vaciller l’âme de ces esprits, qui reculèrent aussitôt, te laissant un court moment de répit pour passer la porte, si tu le souhaites, ou poursuivre le combat contre eux…

De plus en plus, tu sens la faiblesse de leur aspiration d’âme te prendre ton énergie…

[Il te reste la moitié de tes PV]

La lame s'infiltra dans les corps immatérielles de spectre, le déchirants. Sirat était de plus en plus faible, son énergie vitale se dispersait aspirer par ces épouvantails de gaz. Il le sentait au fond de lui, il n'avait subi aucune blessure physique, mais il était maintenant clair pour lui qui si le combat s'éternisait il risquait de le perdre et de mourir. La poignée n'était plus très loin, elle luisait légèrement, lueur d'espoir vacillante. Il profita du doute de ses ennemis pour courir vers elle, il l'empoigna avec force, tira la porte et la referma derrière lui.

Epuiser, essouffler il appuya son dos contre la porte un instant, priant pour que ces fantômes ne puissent pas la traverser. A cette pensée, il trouva la force de se relever, pointant son épée en direction de l'entrée, s'ils traversaient, il était prêt à les accueillir.

Les grottes sombres (Sirat)

Lorsque tu passas la porte, tu fus irrémédiablement ébloui par la lumière qui régnait. Une lumière blanche et terne, mais tellement contrastée face à l’obscurité dont tu sors. Et étonnamment, tu n’arrivas dans aucune pièce, mais bien à l’extérieur. Le matin semblait s’être levé, si tu prenais en considération la brume épaisse qui t’entourait de toute part. La porte que tu venais de franchir était encastrée dans un bloc rocheux, et t’emmenait sur une pente ascendante assez fortement inclinée. Au dessus de toi, non loin, tu entendais des voix… Des voix que tu connaissais, et une autre que tu n’avais jamais entendue.

Et puis, il y eut aussi deux grognements profonds et inquiétants…

[La suite dans ce sujet !]