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 Sujet du message: Chapitre 2 (6) : Descente infernale
MessagePosté: Lun 22 Aoû 2011 21:07 
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GM13 a écrit:
Tandis que vous commencez à descendre tranquillement en faisant attention de ne pas tomber, la neige disparait peu à peu. Vous devez être à mi-hauteur du sommet.

Soudain, une ombre plane au dessus de vous. un Dragon Flamboyant tourne haut dans le ciel autour de vous comme un vautour affamé... Vous accélérez la descente, lorsqu'il se pose plus haut dans la montagne, mais vous le voyez encore au loin. Anxieux, vous vous dépêchez.

D'un coup, le dragon se met à briller très fortement, et des geysers de lave jaillissent autours de lui en pilonnes protecteurs. ( il n'est bien sûr pas affecté ...) La lave ne descend néanmoins pas vers vous, trop pâteuse.

Il lance un hurlement strident, faisant sortir de ses naseaux de la fumée. Les Geysers redoublent de puissance et le sol se met brusquement à trembler très fortement, vous empêchant presque d'avancer pendant quelques secondes.

Le ciel s'obscurcit au dessus du volcan en quelques secondes. Un nuage noir se forme et descend à toute allure la pente. C'est une nuée ardente ...

Bogast vous ordonne de vous arrêter, ce qui en suprendra plus d'un ... ou pas

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2 (6) : Descente infernale
MessagePosté: Lun 22 Aoû 2011 21:08 
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Lillith a écrit:
La vision de Yuia me manque et hante mon esprit pendant la descente. De temps en temps, je ne peux m’empêcher de jeter un regard mauvais à Seldell qui semble avoir perdu son entrain. Au bout d’un moment, la neige à nos pieds se fait plus fine et le sol émerge plus souvent au milieu de la neige. Encore quelques dizaines de mètres plus bas, la neige devient rare. Je profite des dernières neiges de la route pour remplir ma flasque, avant de reprendre la marche qui se fait désormais sur des cailloux noirs aux arrêtes saillantes.

Un sentiment de nostalgie m’envahit, alors que nous quittons pour de bon les pentes glacées de la montagne. Mais je n’ai pas le temps de me laisser aller qu’une ombre nous recouvre un instant. Je lève mes yeux humides, pleins d’espoir.

(Ma déesse ! Tu reviens !)

Mais j’étais loin du compte. Mes yeux s’écarquillent, ma bouche s’ouvre, déformée par mon désappointement et une terreur peu commune. Mon visage prend une teinte de plus en plus blanche alors qu’un reflet rougeoyant dans le ciel tourne autour de nous. De loin, on dirait que c’est aussi un dragon, dont la couleur seule change de celle de Yuia, mais la bête monstrueuse se trouve être différente sur bien des points. La première chose que je remarque, c’est qu’elle ne possède pas de grandes ailes : elle n’en a pas tout simplement !

(Comment peut-elle tenir en l’air ?)

Un semblant de réponse se trouve dans l’ondulation de son corps allongé, où sa queue est le simple prolongement du reste et où les pattes, griffues à souhait, sont semblables aux nageoires des poissons, comme des petits appendices qui n’ont pas la bonne échelle. Son ventre, ou plutôt le dessous de son corps, est comme formé d’anneaux de cuir jaune vif. Le reste est formé d’écailles rouge vif luisantes dans la lumière du soleil, surmonté par une frange dense et touffue, qui semble faite d’or, se prolongeant au niveau de la queue, immense houppe se balançant au gré des vents.

Il tourne au dessus de nos têtes, tel un rapace cherchant le moment propice pour fondre sur sa proie. J’ai un mauvais pressentiment à son égard. Autant l’autre dragon ne pouvait être que Yuia, autant celui-ci a l’air agressif et malveillant. Pour peu, j’irais bien voir Seldell pour l’encourager à attaquer à nouveau à l’arc. Nous continuons la marche, surveillant plus le ciel que nos pas, mais le monstre prend son temps.

« Peut-être qu’il n’ose pas nous attaquer. Mais pourquoi ? A-t-il compris que nous avons quelques atouts dans le groupe… »

Je parle pour moi-même, réfléchissant tout haut tant je suis troublé par cette épée de Damoclès au dessus de nos têtes. Puis il arrête ses rondes, allant se poser sur le flanc de la montagne, une vingtaine de mètres de amont de notre petit groupe. Je m’arrête un instant pour regarder sa tête, que je peux discerner maintenant qu’il est figé. Sa gueule garnie de crocs effilés est entourée par deux fines et très longues moustaches. Deux cornes dorées leur font échos, tendues vers l’arrière. Ses yeux sont plissés, comme s’il nous fixe et leur coloration ne m’étonne qu’à moitié, dorés, comme une bonne partie de son anatomie. Dérangé par ce regard, je décide de ne pas rester immobile trop longtemps et de presser le pas.

Les autres ne m’ont pas attendu, descendant de plus en plus vite. Personne ne semble vouloir rester sur cette montagne qui abrite des créatures aussi dangereuses. Nous osons prendre la pente encore plus franchement, ce qui nous éloigne plus rapidement mais manque de nous faire chuter à tout moment. Je sens mes genoux souffrir de la retenue que je dois faire pour ne pas dévaler le flanc de la montagne. Chaque pas est un impact de plus et mes articulations commencent à se plaindre. Mais la situation est telle que j’ignore les cris de douleurs qui résonnent dans ma tête.

(Continue ! Tu dois avancer, des mauvaises choses se trouvent derrière… Tu m’inquièteras de ton état pour la marche une autre fois…)

Je jette de temps en temps un coup d’œil inquiet derrière mon épaule. Je remarque à un moment quelque chose qui me glace le sang et m’oblige à m’arrêter. Le dragon s’est mis à briller. Très vite, le soleil parait sombre en comparaison à lui Je ferme les paupières, laissant à peine passer la lumière. Le sol tremble et des geysers surgissent autour du dragon. Mais cette fois, c’est une pâte orange vif qui est éjectée. Cette lave est crachée par le sol avec puissance, mais le dragon y semble indifférent.

(Dommage… mais il a l’air d’être fait lui-même lave…)

Me rappelant des phénomènes d’opposition élémentaire expliqués par Sidfreid et de mon aversion naturelle envers le feu, du moins de trop près, je commence à haïr franchement la bête.

(Si j’étais assez puissant, j’irais bien lui congeler le museau, quitte à désobéir à Bogast et recevoir des sévères réprimandes…)

Je reprends ma marche, commençant même à courir, de plus en plus angoissé. Heureusement que la lave ne coule pas très bien, sinon la course-poursuite entre nous et le liquide fatal aurait mal finit. Puis les secousses redoublent d’intensité, me faisant tomber à terre, alors qu’un rugissement strident retentit, ma glaçant le sang. Je m’étale et entame un roulé boulé terrifiant. Je me réceptionne quelques mètres plus loin, mais dans un état déplorable. La marche de tous ces jours profite du choc pour courbaturer mon dos et les pierres saillantes n’ont pas hésité à m’abîmer les mains. Des écorchures me couvraient en plusieurs endroits, mais mes paumes étaient ouvertes plus que le reste, du sang coulant allégrement, offrant un bain rougeâtre à la poussière grise qui recouvre le sol.

Pestant sans retenu, j’essaye de me relever sans faire trop souffrir mes mains, puis je cherche à localiser les autres. Ils ne sont pas très loin, eux aussi ayant été gênés par les tremblements, mais mon regard dévie, attiré par quelque chose d’assez inquiétant. De l’épaisse fumée sort des naseaux du dragon, entre des jets de lave encore plus énormes. Le ciel se noircit alors, comme envahit par une ombre gigantesque, surgissant du sommet. C’est en partie une épaisse fumée sombre.

« Qu’est-ce que… »

Je suis tellement saisi d’effroi que je ne finis pas ma question qui aurait probablement aucune réponse. Le nuage noir dévale la pente et engloutit vite le dragon, qui ne semble pas plus gêné que ça.

(Après tout, il ignorait aussi la lave.)

Je me retourne et commence à courir, boitant vaguement. Bogast hurle alors de s’arrêter, cherchant à parler plus fort que les bruits que fait le nuage. C’est des sortes de crissements, comme si la fumée écrase la pierre et réduit tout en poussière.

« Mais le nuage a l’air dangereux ! »

« Il l'est ! »

Il me jette un regard sévère et je comprends qu’il appréhende le phénomène mieux que nous. Un nouveau coup d’œil me permet de voir le nuage bien plus proche que je ne pensais.

(Il arrive vite ! On ne pourra pas le semer…)

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2 (6) : Descente infernale
MessagePosté: Lun 22 Aoû 2011 21:08 
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Cromax a écrit:
La descente est moins pénible que l’ascension. Les pentes sont plus douces, et nous sommes heureux de quitter cet endroit dangereux. Nous avançons bon train, la neige disparaissant à mesure que nous avançons vers la forêt. À un moment, il n’y a plus sous nos pieds qu’une fine pellicule neigeuse, qui a tôt fait de laisser la place au sol rocailleux de la montagne. Je fais attention où je marche, n’ayant plus envie de me ramasser une gamelle comme pendant notre escalade. J’assure mes positions de pieds sur les rochers, et n’hésite pas à déplacer mes appuis si je sens la roche friable. Toutes ces précautions ralentissent la marche, certes, mais elles s’avèrent nécessaires.

Alors que nous sommes environs à la moitié de la descente, déjà assez éloignés du somment, le soleil semble se couvrir d’un coup, voilant la lumière qui nous aidait dans notre marche.

(Tiens, étrange, je n’avais pas vu de nuage à l’horizon ce matin…Il faisait splendide…)

Je lève la tête vers le ciel pour voir à quoi ressemble ce nuage nuisible, et je manque encore une fois de tomber à la renverse quand je perçois de quoi il s’agit réellement. Au dessus de nos têtes, à une dizaine de mètres, une ombre menaçante tournoie. Elle est à contre-jour et je dois m’y reprendre à deux fois avant de bien distinguer de quoi il s’agit. Mes yeux forment à ce moment deux ronds grands ouverts aux pupilles rétrécies par la surprise. C’est un dragon qui plane dangereusement au dessus de nos têtes, tel un vautour affamé qui n’attend qu’une chose, nous manger…

Il est extrêmement différent de celui qu’a combattu Bogast dans la montagne. Celui-ci n’est pas blanc, mais couleurs du feu. Ses écailles dorsales sont d’un rouge éclatant, alors que son ventre est jaune vif. Tout le long de son dos, de longs poils jaunes forment comme une crinière sauvage et enflammée. Sa queue, parfaitement dans le prolongement de son corps, se termine par un gigantesque plumeau de ses poils flamboyants.

Mes compagnons l’ayant également vu, nous commençons à accélérer notre descente. Apparemment, aucun de nous n’a envie de se mesurer à un tel monstre, à une telle démonstration de force et de puissance.

(C’est un spectacle splendide est fort rare…C’est merveilleux…Si j’avais su plus tôt que de telles créatures existaient…)

(Ces bêtes là sont aussi vachement dangereuses, alors si tu ne veux pas finir carbonisé, avance avec les autres !)

(Bien chef !)

Je détourne mon attention du saurien fantastique, qui va se poser au loin, sur le sommet, nous regardant dévaler la pente à toute vitesse. Le groupe, mené par Bogast, a pris de la vitesse, s’éloignant le plus rapidement possible de cette apparition magnifique, mais qui pour nous pourrait se révéler maléfique… Nous courrons presque sur la pente aigue de la montagne, priant de rejoindre au plus vite cette forêt protectrice. Au diable maintenant mes appuis. Mes pieds ne touchent le sol qu’un dixième de seconde avant de redécoller prestement pour une autre longue enjambée. Je ne désire pas m’éterniser ici, n’ayant aucune envie de terminer rôti dans le ventre du bestiau.

Soudain, une vie lueur apparaît derrière moi. Je perçois d’un coup mon ombre grandir sur le sol, comme si j’était rattrapé dans ma course par un feu ardent. Des bruits de cataclysme naissent du haut de la montagne et je ne peux cette fois m’empêcher de regarder derrière moi, interrompant ma course. Le cryomancien s’est lui aussi arrêté, avant moi, et regarde un spectacle effarant. Sur son sommet, le dragon s’est mis à s’illuminer fortement, et des colonnes de laves compactes jaillissent tout autours des pattes griffues, profondément ancrées dans le sol. Mon visage se couvre de frayeur. Jamais auparavant, je n’avais assisté à une telle explosion de dangers.

C’est alors que de sa gueule garnie de crocs puissants et acérés, surgit un cri strident et bestial, faisant sortir de la fumée noire et incandescente de ses naseaux. C’est alors que le sol se met à trembler. Les geysers de lave redoublent de volume et d’intensité. Je ne désire pas plus attendre, et me retourne, commençant à courir. Soudain, je m’aperçois que le cryomancien est toujours en train d’observer le déluge.

« Lillith !! Amène toi !!! »

Le son de ma voix est couvert par le bruit de la terre qui gronde. Abandonnant tout espoir de revoir un jour l‘humain des glaces, je fonce vers le groupe, qui continue de s’enfuir, plus bas. Je suis comme fou. Je cours à en perdre l’équilibre. Je ne regarde même plus où mes pieds se posent et c’est avec une chance inouïe que je rejoins le reste du groupe sans me tordre une cheville.

Le ciel s’obscurcit à nouveau, mais cette fois, ce n’est pas le dragon. Je n’ai aucune envie de me retourner et je vois à la mine effrayée de mes camarades que je fais bien. Nous continuons notre course pendant quelques mètres encore, quand soudain, Bogast s’écrie de nous stopper. Par réflexe, je freine ma course, et le regarde avec effarement. Je me retourne vers le nuage qui dévale à toute vitesse la pente. Il roule vers nous bien plus rapidement que nous ne courrons. Nous sommes perdus, c’est la fin. Je m’élance alors vers Cheylas, la plaquant contre le sol de la montagne, sous moi, comme si mon corps pouvait protéger d’une telle avalanche de feu et de terre. Je serre la Sindel contre moi, fort. Je presse ma tête contre la sienne, fermant les yeux et retenant ma respiration.

(Si tout est fini, ce n’est pas une fin si terrible…)

Le bruit nous entoure. Plus rien désormais n’existe autours de nous. J’entends au loin trop loin les cris de nos camarades. Ils ne sont pas si éloignés, mais le vacarme de la nuée ardente m’empêche de les entendre… Je presse mes lèvres contre celles de Cheylas, dans un baiser mortel, le dernier sans doute avant notre trépas.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2 (6) : Descente infernale
MessagePosté: Lun 22 Aoû 2011 21:09 
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Lothindil a écrit:
Nous entamons donc la descente sur ce terrain neigeux et glissant. Nous faisons tous attention, conscient qu'une chute à cette altitude serait sans aucun doute mortelle. Doucement, la descente se passe, de pentes plus ou moins douces à des pentes plus raides.

Puis soudain, le soleil semble s'être couché et une brutale obscurité, comme quand un orage se lève nous prend et nous englobe. A la différence d'un orage, nul coup de tonnerre, juste une étrange lueur orangée. C'est cela qui m'étonne le plus et me pousse à lever les yeux au ciel. Une bête tout aussi étrange que la blanche vole au-dessus comme un rapace ayant vu une proie, ou un vautour ayant vu un cadavre.
(C'est quoi ça?)
(Un dragon flamboyant... C'est joli non?)

Contrairement à l'autre, joli serait un terme adéquat. Les puissants anneaux de son ventre sont d'un jaune doré, reflétant sa propre lumière, tandis que son dos est couvert d'écaille rouge comme le feu le plus chaud. Sa crinière semble être faite de flamme tout comme ses moustaches et le plumeau de sa queue.

(Enfin joli ou pas... j'ai l'impression qu'il est dangereux.)
(C'est un dragon quoi...)

La puissance qui irradie de l'animal me convainc de m'élancer au coté de Bogast que je finis par dépasser. La marche prudente du groupe s'est transformé en cavalcade folle de peur, de crainte ou de toute autre chose négative. Une seule chose est certaine, c'est que personne du groupe n'a envie d'admirer cette bête plus longtemps. Un rapide regard en arrière au moment où la lumière du soleil nous réchauffe à nouveau m'indique que le monstre serpentiforme s'est installé au sommet de la montagne.
N'oubliant pas les geysers et la puissance qui dorment sous nos pieds, j'accélère un peu, certaine que ce monstre pourrait très bien la réveiller si l'envie lui en prenait.

Comme s'il lisait dans mes pensées, une brusque chaleur vient souffler dans mon dos. Anxieuse comme rarement, je regarde derrière moi et vois plusieurs geysers de lave pure jaillir du sol. Le dragon de feu n'en est pas affecté, ce qui ne m'étonne guère.
Heureusement pour nous, la lave semble trop épaisse pour couler et reste en haut. Nous continuons notre course folle, dévalant le plus possible, cherchant à rejoindre la forêt au plus vite.
Soudain un cri strident me déchire presque les tympans. La chaleur s'intensifie encore alors, je me retourne brièvement et vois les geysers plus fort et puissant que jamais. Le sol tremble aussi, me faisant perdre l'équilibre, et tomber au sol, m'écorchant main, visage et pied. Je me retourne vers mes compagnons, tous au sol.

Le tremblement s'arrête et je vais pour me lever quand un nouveau phénomène se produit: une immense fumée sort du cratère nous cachant complètement la vue. Cette fumée dévale la pente telle une avalanche mortelle. Je suis toujours au sol et je regarde ça, mortifiée.
(Une nuée ardente!)
(C'est quoi?)
(Un mélange de roche, de cendre et de feu.)
(On a la moindre chance en courant?)
(Non... et à moins d'un miracle, vous n'avez pas la moindre chance tout court.)
(Adieu alors...)

Prenant mon courage à deux mains, je me redresse. Bogast nous hurle de nous arrêter... Après tout, on ne peut quand même pas fuir, autant s'arrêter...
Le temps semble d'un coup plus lent que jamais, comme si nos dernières secondes s'éternisaient pour rester à jamais figer dans la cendre. Debout, j'attends, face à la mort, face à Phaïtos.

J'hurle alors dans ma langue vers Yuimen moitié riant, moitié pleurant, folle d'une certaine manière:
"Et moi qui croyais mourir par l'eau, je vais mourir par le feu et la terre... Pardonne-moi Sarya, Pardonne-moi, Ô Yuimen, j'ai échoué. Je n'ai pas été digne de ta confiance et voilà comment je vais finir... Attends-moi Sarya, j'arrive..."

Toujours droite, les larmes aux yeux et fixant mon destin, j'attends, prête à mourir. La mort ne m'effraye pas, je l'ai frôlé trop souvent, il semblerait qu'elle ait fini par me rattraper. Dommage, j'aurais voulu la retarder encore un peu. Plus par réflexe que par autre chose, un bouclier fin de pierre se dresse devant, rempart inutile devant la marrée morbide, rempart dérisoire face à la puissance qui va nous engloutir. Je souris en le regardant, au moins, la terre me reconnaît toujours.

Je me retourne vers les autres avec un sourire de fou:
"Adieu mes compagnons..."

Puis, je fixe à nouveau le nuage qui s'approche rapidement, attendant la fin...

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2 (6) : Descente infernale
MessagePosté: Lun 22 Aoû 2011 21:09 
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Lelma a écrit:
La descente se révèle moins pénible que l'ascension mais oh combien plus périlleuse ! Seyra, légère, n'a aucun mal à descendre et semble même s'en amuser. Mais moi avec plus de poids et chargé de nos affaires, je manque plus d'une fois de glisser et de me faire très mal, voire de me tuer ! Chaque pas de la descente est mesuré, assuré. La moindre erreur me coûterait la vie sur une telle pente ! Petit à petit la neige devient plus molle, moins épaisse et se met à fondre. L'air aussi devient moins froid et nous permet de mieux respirer. Nous avons retiré les bandeaux depuis le début de la descente, trop dangereux dans ce terrain là, mieux valait avoir tous ses sens en éveil et non pas masqués !

Nous sommes vers le milieu de la descente quand certains d'entre nous se retournent vers le sommet. Je fait de même et lâche un cri d'effroi. Un dragon énorme, rouge, vole en cercle autour de nous. Il est effrayant, sans ailes il vole tel un serpent se déplaçant. Il a quatre pattes puissantes mais rapprochées à son corps et une gueule à faire peur. Ses écailles rouges brillent, son ventre est fait d'anneau d'or. Il a une immense crinière couleur flamme se prolongeant de sa tête à sa queue qui se termine en un grand plumeau.

Par réflexe le groupe a accéléré la descente, nous devons arriver au plus vite au couvert des arbres... Si tant est que les arbres sont une protection suffisante devant tel ennemi ! Le dragon tournait autour de nous dans le ciel, tel un vautour autour d'un cadavre. Sommes-nous déjà mort ? Je me refuse à le croire, nous allons nous en sortir, il le faut ! Je sens son ombre terrible nous passer dessus, cacher la lumière du soleil, nous menaçant de sa présence. D'où venait-il lui aussi ?

(Je ne sais pas du tout, ces dragons n'ont rien à faire ici et pourtant ils sont là ! J'ai un mauvais pressentiment !)

(Tout pour me rassurer !)

(Eloignez-vous au maximum de cette créature !)

Le dragon venait de se poser plus haut sur le volcan. Nous descendons encore plus vite, craignant un mauvais coup de la créature. Soudain une lumière puissante brille derrière nous, c'est le dragon qui produit sa lumière ! Je m'arrête et regarde le terrible spectacle. Soudain des geysers de lave jaillissent autour de lui, tel des gardes le protégeant. Le dragon ne s'affecte pas de la chaleur, bien au contraire ! De peur je crie à Seyra et aux autres :

"Cours, courez ! Il attaque !"

La course pour sauver sa vie donne des ailes, Seyra rattrape le capitaine et le reste du groupe, je suis juste derrière, courant malgré la pente, trouvant une agilité qui m’était inconnue. Je dois vivre et parfois pour vivre il vaut mieux savoir courir ! Un hurlement terrifiant derrière nous, c'est le dragon, attaque t'il encore ? Soudain la terre tremble avec puissance, nous sommes coupé dans notre course, tombant, chutant, roulant, glissant. Le sac amortit ma chute mais mes mains par réflexe ont voulu arrêter ma glissade, se coupant en maints endroits. Rien de bien grave mais le sang coule.

Je regarde vers le dragon, une épaisse fumée sort par ses naseaux. Les geysers de laves ont redoublés d'intensité. Quel spectacle magnifique et terrible ! Soudain le ciel s'obscurcit. Du sommet du volcan monte un énorme nuage qui descend aussi les pentes à grande vitesse. Un bruit terrible, un aspect terrible. Un effroi sans nom me gagne, nous sommes perdus ! Je me relève avec peine et va pour courir encore. Mais je ne peux pas. Je suis comme changé en statue par la peur. J'ai juste la force d'aller vers Seyra, toujours au sol, mais heureusement pas blessée. Bogast est juste un peu plus bas, il crie à tous de s'arrêter, qu'a t'il en tête ? Je vais le rejoindre avec Seyra, courant presque, retrouvant la vigueur que je venais de perdre. Le terrible nuage s'approchant à une vitesse folle.

Je reste à ses cotés, chacun se lamente, pensant mourir à cette heure. Je ne veux pas mourir ! C'est pas le moment, j'ai encore plein de choses à faire ! L'horreur est pourtant devant mes yeux, je comprend instantanément ce que c'est : le volcan a été réveillé par le dragon. Nous allons tous mourir.

(Une nuée ardente ! C'est impossible, tu ne dois pas mourir, je ne peux pas me tromper !)

(Une quoi ?)

(Nuée ardente, un mélange de roche, de lave, à une température folle et une vitesse folle. Rien n'y résiste !)

Nous étions bien fini, rien ne pouvait rivaliser avec cette force ! Quelques secondes se sont passées depuis l'apparition du nuage, et juste quelques secondes nous restait à vivre. Le temps se ralentit, les secondes deviennent minutes puis des heures... jusqu'à s'arrêter totalement. Je vois défiler devant moi toute ma vie.

Mon enfance à Surana, l'école où je n’arrivais à rien contrairement à mon grand frère. Mes 12 ans où une fois de plus je n’arrivais pas à passer pour devenir militaire contrairement à mon grand frère qui y fait carrière. Les trois ans en mer avec mon père, comme matelot, à travailler dans des conditions très difficile. A aller de Surana à Espers puis Tasinar... A charger les marchandises, à faire la cuisine, laver les équipements, les affaires. A toutes les basses tâches mais je n'avais pas le choix, je n’étais pas un soldat ! Puis lassé et usé par la mer je me met au service de ma mère, à courir dans tout Surana livrer ses herbes et médecines. Je me vois encore courant dans cette grande ville, connaissant tout le monde et tout le monde me connaissant. Enfin je revois mon frère dans sa brillante armure passer une fois à la maison et me demandant de l'accompagner comme soldat ! Enfin comme soldat !

La guerre était partout, les batailles s'enchaînaient, de plus en plus sauvages, de plus en plus meurtrières. Nombre des nôtres sont tombés mais un nombre bien plus important des barbares Thyus sont tombés sur nos coups. Une bonne époque, paradoxalement car j'étais avec mon frère sur toute les batailles, j'étais enfin reconnu pour ma valeur. Et pourtant... Tout allait changer ce jour funeste où nous rentrions à Surana. En pleine campagne une embuscade des Thyus, nous avons résisté longtemps mais ils étaient trop nombreux. Je vois encore cette lumière blanche, laissant à terre tous nos adversaires, m'épargnant sans savoir la raison, mais prenant mon frère. Ce jour-là tu as disparu et je ne t'ai jamais revu.

La vie ne fut plus jamais la même, Naren état un héros pour Surana. La ville me rendit responsable, tous se retournèrent de moi, même mes parents me le font sentir. Je me vois encore, chaque soir, buvant pour oublier dans une taverne remplie de personne comme moi, perdue, isolée. J'y ai passé du temps jusque quand ma mère vient me chercher et me remet au travail quelques années plus tard seulement ! Elle m'a sauvée la vie ce jour-là !

Et puis lors d'une course tout bascule, j'heurte une prêtresse du Feu, elle est magnifique. Des lors je n'ai qu'une idée : la revoir. Je me vois encore l'aider à fuir la mort qui lui était promise. Nayla ! Ah Nayla ! La passion qui suivit fut brûlante, magnifique. Et que d'aventures ! Le temple du Feu, Anhéios, le gardien du fluide du feu, ce Dieu vivant, nous sauvant des Thyus. Notre fuite en dehors de Surana. Et l'attaque des Thyus, maintenant je sais pourquoi. Ils voulaient la clé, ce fameux collier phoenix que j'ai et que tu m'as donné Nayla, est la clé qui mène à la salle souterraine du temple du Feu, là où il y le Fluide Vital du Feu.

Ce même feu qui va nous tuer ? Non je le refuse !

Et puis comme avec mon frère, j'ai senti une force terrible me happer, une lumière a déchiré notre combat. J’espère que tu as pu fuir Nayla, je te promets de revenir et de te redonner ton collier. Et de t'aimer.

Yuimen, tout ce que j'ai vécu ici depuis que je suis arrivé ! Aakia puis Seyra, je me dois de vous protéger.

(Et bien tu penses vite toi ! Me protéger ? T'es sûr que ce n’est pas le contraire ?)

(Ah ! Ce n’est pas le moment de plaisanter, on va tous y passer !)

(Sauf les faeras !)

(Merci du soutient !)

(Allons, je sais que tu ne vas pas mourir ! Tu ne peux pas, tu as trop de choses à faire encore ! Et puis je me vois mal raconter à Ca... Hum dire que : paf le dragon fait exploser le volcan t'es mort ! C'est bête hein ?)

(Qui ça ?)

(Oublis !)

(Alors on va vivre !)

(Je le crois !)

Je me relève, tire ma rapière et la pointe vers la nuée ardente qui s'approche à toute vitesse de nous et lui crie comme un défit, couvrant le vacarme :

"Je ne mourrai pas !"

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2 (6) : Descente infernale
MessagePosté: Lun 22 Aoû 2011 21:09 
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Filgo a écrit:
La descente du mont se passait le plus tranquillement du monde, la plupart des membres du groupe étant concentrés à ne pas chuter dans la neige. A mesure que nous avancions, cette dernière commençait à disparaître, laissant place à la rocaille et aux éboulis.
Soudain, alors que cela faisait un petit bout de temps que nous marchions, une grande ombre se projeta sur le sol, signe qu’une créature gigantesque cachait le soleil, et en levant les yeux, nous pûmes apercevoir de quoi il s’agissait : C’était un dragon, avec un corps plus serpentin, de teinte or et rouge, et dépourvu d’ailes, et il était autant, voire même plus beau que le premier de ce matin.

J’affichais donc un petit sourire empli d’allégresse. Voir deux de ces bêtes en une seule journée, j’étais vraiment comblé, ce qui n’était sans doute pas la même chose pour les autres qui accélérèrent la cadence, me contraignant à les suivre pour ne pas les perdre. Le grand ver, quand à lui, alla se poser plus haut sur la montagne, nous suivant sûrement du regard.
Une grande lumière envahît alors le ciel, émanant directement du reptile et un bruit retentissant se fit entendre, d’énormes geysers de lave s’élevant tout autour de lui en un spectacle digne des plus grands pyrotechniciens. Pour compléter la scène, le dragon poussa un cri strident mais majestueux, empli de puissance, tandis que de la fumée sortait de ses naseaux, et la terre sembla prendre ce rugissement pour un signal, pour déchaîner toute sa force…

Le sol se mit à trembler, les geysers montèrent bien plus haut, déversant des flots de lave en fusion.
Plus personne ne pouvait avancer, presque cloué au sol par les secousses et lorsque celles-ci cessèrent, un nuage de cendres se formait déjà au dessus du volcan pour finalement dévaler la pente à une vitesse hallucinante. Toute retraite était peine perdue et nous étions condamnés, surtout que Bogast nous demanda de nous arrêter.

« Euh, juste une petite question par simple curiosité, c’est chaud ce truc ? Ah… d’accord… qui veut des grillades ? »

Peut-être était-ce nos derniers instants à vivre, mais si l’aéromancien nous avait demander de nous arrêter, c’est qu’il avait une idée derrière la tête, et tandis que d’autres commençaient à partir dans toutes sortes de divagations, je m’asseyais, m’arrangeant pour être au milieu du groupe.
Après tout, il valait mieux que ce soit eux les premiers à être carbonisés.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 2 (6) : Descente infernale
MessagePosté: Lun 22 Aoû 2011 21:10 
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Inscription: Dim 26 Oct 2008 16:27
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Keynth a écrit:
La Petite était très prudente durant la descente, mais petit à petit, la neige disparaissait et le sol se faisait moins glissant. La montagne, elle, était toujours aussi dangereuse et escarpée, si bien qu’elle dut, à plusieurs reprises, descendre à reculons, face au volcan qui semblait doucement reprendre son activité...
À mesure qu’ils descendaient, le froid se faisait discret et Keynthara se sépara de ses couvertures qui avaient reposé sur ses épaules tout le temps de leur séjour au sommet de la montagne. Le soleil était de plus en plus rayonnant à mesure que la journée prenait de l’avance, et pas un seul nuage n’était visible. Pourtant, il lui sembla que le ciel s’assombrit brusquement, du moins, cette déduction lui parut la plus logique ; mais la logique ne semblait pas être de mise sur cette île...

« Hey ! C’est quoi ça... Oh, on dirait encore un autre... dragon ! »

Elle n’avait pu discerner que les contours de la bête, aussi flamboyante que le soleil, mais cette fois-ci, en plein jour, elle ne pouvait plus le nier, cette créature était bel et bien un dragon, probablement comme celle qu’ils avaient chassé au petit matin.
Tout le monde était stupéfait, certains avaient peur, d’autre se contentait d’observer ce spectacle effrayant, car le dragon descendait petit à petit pour venir se poser en amont, tel un félin qui guettait sa proie.

« Il faut absolument rejoindre la forêt au plus vite, il faut se cacher ! » dit-elle d’une petite voix qui traduisait son inquiétude, tout comme ses membres qui se mettaient à trembler par moments...

Keynthara pressait le pas tout en gardant un œil sur le dragon. Si il se lançait à leur poursuite, ils étaient morts, autant dire que leur vie ne tenait qu’à un fil...

(Quelque chose ne tourne vraiment pas rond ici, mais je n’arrive pas à comprendre... Tout est si étrange ! )

Elle n’eut pas vraiment le temps de chercher réponse à son interrogation car la terre se mit à trembler comme jamais encore, et éblouie par une lumière qui ternissait même l’éclat du soleil, elle perdit l’équilibre et parvint de justesse à éviter une chute qui se serait arrêtée au pied de la montagne...Ce qui aurait été une bonne chose pour elle d’ailleurs, étant donné ce qui se produisit juste après...

Des flammes, presque liquides, jaillirent de tous côtés des geysers, autour du grand dragon qui était à l’origine de cette intense luminosité et dévalées la montagne à grande vitesse...

« Ca va arriver sur nous ça ! Faut qu’on s’en aille, sur le champ... »

Keynthara hurlait pour recouvrir les bruits de la lave en fusion, ainsi que celui, beaucoup plus impressionnant encore, provoqué par le cri strident de la bête qui déchaînait ses forces. Le dragon semblait maîtriser le volcan, ou peut être ne formaient-ils qu’un seul esprit. La fumée noire qui s’échappait du sommet du volcan annonçait l’éruption toute proche qui avait débuté prématurément...
Soudain, le capitaine ordonna l’arrêt, et la Petite, terrorisée, obéit, comme tous les autres. Elle ne comprenait pas pourquoi et sa tête commençait à tourner, paniquée. Elle eut juste le temps d’adresser une dernière parole à ses amis de route avant de sombrer dans le noir complet, celui de ses rêves qui avaient resurgi... De toute façon, elle savait que c'était la fin...

« Je vous aime ! »

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