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 Sujet du message: Chapitre 3 (8) : Attente pesante
MessagePosté: Mer 24 Aoû 2011 13:03 
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GM13 a écrit:
Le lendemain, vous vous déplacez légèrement au Sud de la plage, tout en restant à une distance raisonnable du marais. Il ne se passe rien de particulier ... Bref, une bonne attente où on se fait bien chi** ^^
Vous pouvez papoter entre vous, et ceux qui ont du retard en RP peuvent rattraper
Si vous parler aux PNJ, je reprends les cours, donc je répondrai le soir uniquement.
Vous pouvez vous baigner, pêcher, faire des pâtés, chassez le bigorneau et le Thierry Lermite ... Heu ... Le bernard je veux dire

C'est entièrement libre !

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3 (8) : Attente pesante
MessagePosté: Mer 24 Aoû 2011 13:04 
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Lelma a écrit:
La nuit se passe, seul au bout du monde, perdu sur un rocher en plein milieu du marais. Un rocher dans un marais ? Encore une curiosité ! Que fait cet unique rocher, haut de quelques mètres, large de plusieurs dizaines, plat en surface, au beau milieu de ce marais de boue, de vase et d'eau ? Enfin je ne dois pas m'attarder, je me lève un peu endolori par la pierre et m'étire. Je mange puis bois à ma gourde. Je manque de m'étouffer par l'eau avalée de travers quand je vois ce que je n'ai pas vu en arrivant hier soir. A moins d'une centaine de mètres s'étend un grand lac. L'eau est grise, le soleil perce les nuages à l'horizon et reflète ses rayons sur cette eau, comme sur un miroir, rendant au paysage une note glacée.

Je descend de mon rocher et m'approche de ce lac, tout au bord une très grande plante, toute noire, avec comme de grandes fleurs non ouvertes, le sommet croulant sous le poids, laissant ces fleurs pendre misérablement. Visiblement la plante est morte, comme brûlée.

(Une chose étrange...)

(Tu sais quelque chose ?)

(Cette plante est immense, bien trop grande pour avoir poussée sur cette terre pauvre. Un maléfice l'a emmenée ici, ou bien la créée... En tout cas tu dois être extrêmement prudent, des dangers plus terribles que l'acide ou le marais sont ici.)

(Et bien voila qui est rassurant !)

Je continu, laissant derrière moi cette étrange plante. Je m'éloigne à distance raisonnable du lac et prend un cap plein sud selon Aakia. La progression est lente est difficile, le terrain encore plus humide que la veille. Cependant, toujours selon Aakia, le danger de l'acide est écarté.

Lorsque le soleil est au zénith, je n'ai pas beaucoup progressé et je suis épuisé. J'ai atteint une petite zone presque au sec. Je me repose là, le soleil est caché par des nuages à nouveau, comme hier. Je prend une collation rapide et bois quelques gorgées d'eau. Lorsque je repars, une chose étrange se produit. A quelques mètres devant moi un monticule de boue et d'eau s'élève puis libère une plante immense, semblable à celle au bord du lac.

(Sauf que celle-ci est bien vivante ! On dirait des créations de Léona !)

(Qui ça ?)

(J'ai pas le temps de t'expliquer, reste hors de portée de ces choses, tu n'as pas la moindre chance !)

(Mais c'est quoi ??)

(Des plantes carnivores... Modifiées... Géantes et rapides. Des prédatrices à l'appétit vorace !)

Je recule et me mets hors de portée avant de faire demi-tour. Mais deux autres plantes sortent du marais, me coupant totalement de toute fuite. Je sors ma rapière, prêt à défendre chèrement ma vie !

(Attention !)

Je saute de coté, évitant une des gueules de la plante qui vient de tomber là où j'étais. Je frappe avec la rapière, cherchant à trancher la tige. Je ne parviens même pas à l'entamer, me faisant mal au bras sous le choc. La situation est désespérée. Je reste sur mes gardes, mes faibles protections et mon épée ne pourront rien faire pour défendre et combattre pareil adversaire !

(Reste la fuite, mais comment passer sans recevoir une attaque ?)

(Comme ça !)

J'essaye de courir, mais la vase me retient, je manque à nouveau de me faire gober par cette atrocité.

(Pardon mais j'ai échoué !)

Cette fois-ci, c'est la fin, je ne vais pas voir m'en sortir. Je suis incapable de me défendre, d'attaquer ou même de fuir !

(Rien à faire non plus, je peux pas les aveugler, elles n'ont pas de vision !)

Je reste droit, toujours en garde, pour vendre chèrement mes derniers instant quand une ombre plane au dessus moi. Un éclair violent de lumière blanche m'aveugle puis une détonation énorme me souffle et me projette à terre. Je recouvre la vue et suis très surpris... Un dragon jaune s'est posé à coté de moi, deux des plantes grésillent encore et sont devenues noires.

Le dragon me regarde intensément. Ais-je échappé à un danger pour succomber à un autre plus grand ?

(Tu cherches aussi l'enfant ?)

Une voix nouvelle résonne dans ma tête, qui est-ce ? Ca n'est pas la voix d'Aakia !

(Tu cherches aussi l'enfant, jeune humain ?)

(Qui es-tu ?)

Le dragon ? Il me parle ?

(C'est toi... Le dragon ?)

(Répond à ma question et je répondrai à la tienne...)

Tout semblait dire que c'était lui qui me parlais mentalement, il semblait ce méfier de moi. Il me regarde de ses yeux jaunes. Il semble plus petit que celui du volcan, il a une corne sur la tête.

(Je ne vois pas de quoi tu parles ? Quel enfant ?)

Une boule de lumière se concentre sur sa corne.

"ATTENDS !"

J'ai crié lorsque de sa corne à été lancé un éclair sur moi. Mais la cible était la troisième des plantes qui grille, touchée mortellement par le dragon.

(Tu ne devrais pas être là humain ! Même avec ta faera !)

(Mais qui es-tu dragon ? Pourquoi tu m'as aidé ? Comment tu sais que j'ai une faera ?)

(Tu poses beaucoup trop de questions. Et tu ne dois pas rester là. Je peux te conduire hors du marais, où veux tu aller ?)

(Dans le sud... Tu peux m'emmener ?)

(Evidemment, grimpe sur moi et accroches-toi bien !)

Je m'approche du dragon en me méfiant, Aakia sort du collier où elle était depuis le début de la matinée et vole autour du dragon.

"Ah ben ça alors, voila qui est exceptionnel, un dragon, d'éclair apparemment ! Que fais-tu là petit dragon ? Qui es-tu, d'où viens tu ? Et pourquoi nous aider ?"

(Dis à ta faera de se taire, trop de questions auquel je ne peux répondre...)

"Aakia... Il veut que tu te taises..."

"Ah tu es pas bavard je vois, et pourtant on pourrait parler des jours entiers ! Mais si c'est comme ça je dis plus rien."

Je monte enfin sur le dragon, proche de son cou, et m'accroche. Il bat des ailes et décolle. C'est la première fois que je m'envole. C'est merveilleux et terrifiant à la fois.

(N'ai pas peur jeune humain.)

Il commence à progresser puis accélère franchement, le vent cherche à me décoller de lui, de ses écailles jaunes. Mais qu'il est beau, mais qu'il est grand et fort. Mais qui est-il ?

(Un dragon ne donne jamais son nom, surtout que tu ne m'as pas donné le tien.)

(Je suis Lelma, Lelma Noteema et ma faera est Aakia.)

(Et je suis... Un dragon !)

(C'est malin... Tu m'as demandé pour un enfant, mais de quoi tu parlais ?)

(C'est peut-être ceux du groupe, comme il semblerait pour Seyra ?)

Aakia avait-elle vue juste, je demande au dragon.

(Réponds-moi, est-ce ceux du groupe que tu cherches ? Des enfants exceptionnels ? J'ai avec moi une enfant qui pourrait être de ceux là, en tout cas ma faera en est quasi certaine.)

(Avec toi je ne vois personne, je ne peux répondre à tes incessantes questions !)

(J'ai laissé mes compagnons au nord de l'île, je dois retrouver le bateau qui nous a mené ici, pour l'emmener les prendre.)

(Pour partir d'ici j'espère...)

(Non pour continuer, une autre île est à coté, ils l'ont vue !)

(Vous devez partir, c'est trop dangereux !)

(Mais pourtant nous devons continuer !)

(Humains têtus !)

(Il n'y a pas que des humains, y a des Sindels, des...)

(Shaakts, Taurions, Hinïons et une aniathy... T'y arriveras ?)

(…des Shaakts, Taurions, Hinïons et une aniathy !)

(Un échantillon des peuples de ce monde, toujours aussi imprudents !)

(Mais cet enfant, que voulais-tu savoir ?)

(...)

(Réponds !)

(Tu veux que je te dépose là ? Arrêtes tes questions !)

Ca c'est sûr, je n'allais pas énerver ce dragon, le privilège qu'il me laissait était déjà trop grand ! Très rapidement on arrive en fin du marais.

(Je vais te laisser là, je ne dois pas me montrer à d'autres...)

Il descend en plusieurs ronds et se pose, me laissant descendre.

(Tout ce que je peux dire c'est merci ! Tu m'as sauvé la vie et m'as fait gagner un temps précieux en me prenant sur ton dos ! Mais j'ai toujours mille questions à te poser. On a rencontré deux autres dragons, dont un a essayé de nous tuer en déclenchant la fureur du volcan. Est-ce que vous vous connaissez ? Qu'elles sont vos intentions ? Et l'enfant qui est-il ? Vous le cherchez ?)

(Va et part de cette île, tu es prévenu, les dangers sont trop important pour toi et les autres ! Je ne répondrai pas à tes questions !)

(Mais pourquoi ?)

Ma question restera à jamais sans réponse, le dragon bats des ailes et décolle sans me répondre.

"Aurevoir et merci !"

"Pas très bavard, il savait des choses mais n'a rien voulu dire ! Quel dommage !"

"Aakia, on en est où tu sais où est le bateau ?"

"Plus très loin, il faut courir vers le sud, quelques kilomètres encore ! Tiens mais la revoila !"

Une pie vient se poser sur mon épaule.

"Bonjour Lelma, tu as l'air d'aller bien ! Mais tu es vraiment très loin par rapport à hier, ça n'est pas possible que tu es marché autant en quelques heures !"

"Bonjour Lirelan ! Et bien il m'est arrivé quelque chose d'extraordinaire... J'ai voyagé à dos de dragon... Il m'a déposé ici il y a quelques minutes !"

"Je vois ! Pratique et étonnant ! Enfin là n'est pas la question, je suis là pour confirmer que tu vas bien et que tu es en vie ! Car là-bas ils veulent bouger !"

"Ah non surtout pas, demain j'arrive ! Le bateau part tout à l'heure, il ne reste plus que quelques kilomètres pour moi !"

"Très bien, je vais le dire à Lothindil, elle convaincra tout le monde !"

"Merci, patientez, j'ai presque réussi, et j'ai plein de choses à vous raconter !"

(Tout n'est pas à raconter non plus, la question de l'enfant il vaut mieux ne pas en parler à tout le monde...)

La pie me fait un salut de son aile et repart comme une flèche vers le nord ouest. Je repart et me mets à courir pour parcourir les derniers kilomètres. Qu'un plaisir de voir cette prairie et ces bosquets d'arbres, une nature riche et vivante. Finalement je débouche sur une plage. Cette fameuse plage du débarquement. Le bateau est là, à mouiller à l'abri des gros rouleaux de la mer, protégé par ce cap.

Je descend sur la plage, et rentre dans l'eau pour me laver de la boue qui me couvre, puis voyant que les barques ne sont plus là, je plonge pour rejoindre à la nage le bateau. Je grimpe grâce à la chaîne de l'ancre et me retrouve ruisselant sur le pont. Un des serviteurs à un mouvement de recul en me voyant dans cet état, croyant voir un fantôme.

"Nous devons partir immédiatement ! Mes compagnons ont besoin du bateau au nord-ouest d'ici ! Longeons les cotés, nous les trouverons sur une plage !"

Il se dépêche de trouver l'équipage. Et enfin je sens une secousse, l'ancre a été retirée et le bateau glisse sur l'eau. Mort de fatigue je m'allonge sur le pont. J'ai réussi ! Mais je n'ai plus de forces. Les serviteurs me relèvent et me conduisent dans une chambre, apparemment la mienne. Ils m'apportent de quoi me laver, me raser et me changer. Je n'ai pas la force pour ça, pas encore, je leur demande de quoi me restaurer. Changer de nourriture me fait du bien et me revigore vite.

Plus tard dans la soirée, avant que le soleil ne se couche, et alors qu'on est en pleine mer, suivant les côtes vers l'ouest, je rentre dans ma chambre pour plus en sortir. Et alors grâce aux brocs d'eau, un petit miroir et une lame, je me lave et me rase, me retrouvant propre et délassé. Je mets de coté mes vêtements fatigués et vais me coucher dans un bon lit. Le tangage du bateau et la fatigue m'endorment rapidement.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3 (8) : Attente pesante
MessagePosté: Mer 24 Aoû 2011 13:04 
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Cromax a écrit:
La nuit tombe rapidement et nous mangeons un repas copieux fait des restes des canidés agressifs qui m’avaient gentiment laissé un souvenir dans la jambe, que le médecin a eu un mal de chien à ôter, d’ailleurs…

Une fois le repas fini, et mes comparses couchés, je me rends compte que je n’ai aucune envie de dormir. Je me installé dans la tente aux côtés de Cheylas, qui s’est rapidement endormie, mais bientôt, je me relève et ressors de la tente pour marcher un peu sur la plage au clair de lune. Une fois un peu éloigné du campement, assez pour ne plus entendre le feu crépiter sur les bûchers constitués par Fizold. Je me couche alors sur le dos, sur le sable refroidis par les premières heures de la nuit. Mon regard se pose sur les étoiles qui ont envahi le plafond bleu sombre qui me domine. Autant de taches de lumières, autant de mondes dans l’univers…

Mes yeux se perdent dans cet infini que j’admire autant que je redoute, et c’est comme si, bercé par le bruit du ressac des vagues, j’avais l’impression de tomber vers le ciel, comme une chute ascensionnelle, attiré par l’infinie clarté des étoiles, si nettes sur le voile obscur de la nuit…Je finis par m’endormir doucement, voguant vers un monde inconnu, perdu dans les songes d’une nuit d’été, sur la plage, sur le sable garni de coquillages aux couleurs pastels et tendres. Je sombre maintenant totalement dans le sommeil, le vent caressant la peau de mon visage dans la nuit noire…

Le soleil est déjà levé quand je me réveille, par le bruit des mouettes, et l’eau des vagues qui vient me caresser les pieds. La marée est haute et l’eau monte jusqu’à moi. Ça me donne une terrible et irrésistible envie de me baigner ! Je retourne en courant sur le campement, où les aventuriers sont déjà réveillés pour la plupart. Je vois Seyra s’étendre après avoir sommairement déjeuné.

(C’est sans doute le pire moment de la journée…Se réveiller en s’apercevant que son père n’est toujours pas rentré…)

Je m’approche d’elle en ôtant mon armure et ma chemise, me retrouvant torse nu, désarmé. Je m’empare de la jeune fille et cours avec elle dans mes bras vers la mer. Elle crie, mêlant peur et rires.

« Qu’est-ce que tu faiiiis ! »

Je la regarde tout en courant, et lui souris sardoniquement…

« Je me venge d’hier !!! »

« Noooon »

Arrivé à hauteur de la mer, je m’y enfonce pour que l’eau m’arrive au dessus des cuisses, puis, d’un geste ample, jette la jeune fille à l’eau, en riant. Ne sachant pas si elle sait nager ou non, je la récupère vite en lui attrapant la main, mais de son autre main, elle m’envoie de l’eau dans la figure, m’éclaboussant en riant.

La retenant un peu, je me tourne vers la plage.

« Hey là-bas, venez ! Elle est bonne !!! »

Je plonge alors dans l’eau pour nager un peu. Le faible courant de la baie est parfait pour s’exercer à nager un peu, et rien de tel que la natation pour se mettre en forme le matin ! Je ressors de la mer une bonne demi-heure après, voyant le reste du groupe près à un peu avancer sur la plage, vers le sud.

J’enfile rapidement mon armure et mes armes pour les rejoindre. Nous nous arrêtons non loin de là, et sous l’ordre de Bogast, attendons…

(Ça valait la peine de partir…)

Nous réinstallons rapidement le campement, et puis, je me couche sur le sable, à nouveau, profitant de la chaleur bienfaitrice du soleil. Je sors également Galipette de mon sac, et la pose sur mon buste. Le lapin fait quelques tours sur lui-même avant de s’endormir aussi sur mon armure. Je le regarde tendrement, et regarde la mer, au loin, l’océan. Au milieu des vagues bleues, j’aperçois quelques dauphins qui jouent à sauter le plus haut possible dans les flots.

Cheylas vient se coucher près de moi, et faisant tomber mon lapin entre nous deux, l’embrasse langoureusement, laissant ma langue caresser doucement ses lèvres chaudes…

Je suis bien…très bien…Je m’abandonne à ce bonheur, et le temps passe vite…trop vite.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3 (8) : Attente pesante
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Lillith a écrit:
Je n’arrive pas à dormir de la nuit. Ma frustration empêche mon esprit de se calmer. Après quelques heures à remuer sur ma couche, je capitalise devant cette insomnie et décide de sortie de ma tente pour prendre l’air.

Dehors, l’air est déjà plus frais : la nuit a repris ses droits. Malgré cette fraîcheur toute relative, je trouve encore l’atmosphère chaude et elle me rappelle les longues nuits d’été durant la canicule de mes 11 ans. Les feux de camps crépitent, dégageant des odeurs piquantes de bois brûlé. Je fais quelques pas vers la plage et ne m’arrête que quand je sens le sable mou se dérober sous mes pieds. J’aperçois une silhouette allongée. Inquiet et poussé par ma paranoïa nouvelle, je m’approche pour en savoir plus. C’est le sindel, le fameux guerrier. A mon plus grand soulagement, sa poitrine se soulève dans une lente respiration.

(Pas de meurtre ou de disparition pour ce soir… J’ai peut-être un peu exagéré dans mon scénario tout à l’heure…)

Je m’éloigne de lui discrètement pour ne pas le réveiller, puis concentre mon attention sur la mer. Je contemple les vagues dans leur ballet incessant, mystérieux et entêtant. Le drap d’eau ondule en reflétant les faibles lumières du ciel. L’une d’elles se dégage particulière, parmi les étoiles dispersées, c’est la lune… La lune, ronde, dans toute sa splendeur. Son éclat nacré sur la surface de l’eau devient blanc laiteux quand j’ose la regarder directement.

Le ciel est si clair que je peux voir sur la lune des taches grisâtres. Une idée folle me vient alors, mêlée d’une pulsion créatrice et d’un soupçon de sensiblerie. Je m’assois dans le sable, dans une position confortable. Fixant un long moment la une, je me décide enfin et ouvre ma main, paume au ciel, devant moi. Je me concentre, rappelant mes fluides pour les utiliser. Je prends mon temps, profitant du calme qui est loin d’être inhérent aux situations de combats. Je me délecte de ressentir la moindre apparition de flocon, la moindre formation de cristal de froid pur.

Lentement mais sûrement, un orbe de glace se forme au dessus de ma main. Transparent, il laisse passer les rayons lumineux de l’astre nocturne. Concentrant quelques flocons denses, j’arrive à former des zones d’ombres, où la lumière se fait moins insistante. Patiemment, je continu les détails, jusqu’à pour voir admirer une réplique de la lune dans ma main… Par l’inflexion d’une pensée, je fais pivoter doucement mon œuvre sur elle-même, savourant toutes ses faces.

L’ouvrage est encore grossier par rapport aux sculptures que j’ai pu admirer à Kendra Kar, notamment dans le temple de Yuia où sa statue relevait du miracle artistique, mais j’en suis fier. Cette petite boule me met du baume au cœur.

(Seyra aimerait sûrement la voir… Elle a l’air si curieuse de tout…)

Je me décide à renouveler l’expérience dans la journée pour lui en faire profiter. Pour l’instant, je me sépare de celle-ci. Levant un peu le bras, je la laisse s’éclater, séparant chaque cristal en même temps. La lune semble imploser, partant dans un nuage brumeux particulier. Sous l’éclairage de la vraie lune, les fragments de glace brillent d’une lumière trouble. Sûrement associé avec une fonte rapide des cristaux séparés dans l’air ambiant encore chaud, la brume vaporeuse a un éclat particulier qui m’hypnotise le temps qu’elle s’évanouit, souffler par le vent. Je reste pensif un moment, dégustant la scène que j’ai pu voir. Quand soudain, l’idée apparaît, évidente et limpide.

(Eurêka !)

Je me lève d’un bond, comme si je venais de sauter hors de ma baignoire pour courir dans la ville annoncer ma trouvaille… Mais mon idée ne pour aboutir qu’après un long entraînement, ce qui me supprime l’allégresse stupide de courir nu dans le campement en criant que « j’ai trouvé » !

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3 (8) : Attente pesante
MessagePosté: Mer 24 Aoû 2011 13:05 
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Keynth a écrit:
( La nuit est déjà là...)

Keynthara leva doucement sa tête vers la voûte étoilée en soupirant de bien-être. Le vent s’était levé au crépuscule et portait avec lui les flots qui inondé le sable fin et les coquillages, achevant leur course folle sur les corps étendus des deux petites. Derrière elles, Seldell était toujours assis, à les regarder s’amuser sur le rivage...

(C’est tellement beau, la mer, la plage, et l’écume des vagues, je veux rester encore un peu... Mais elle, elle tombe de sommeil...)

Elle se redressa alors sur ses genoux pour contempler leur œuvre commune : un gigantesque assemblage de coquillages sur la plage ; puis elle s’adressa d’une voix posée et chaleureuse à la fille de Lelma qui s’était un peu rapprochée d’elle...

« Il est tard, mam’selle Seyra... Tu dois être fatiguée, n’est ce pas ? »

La fillette sourit simplement, sans la regarder, le regard plongé dans l’horizon qui reflétait faiblement la lueur de l’astre nocturne.
Keynthara prit une petite poignée de sable qu’elle laissa doucement filer entre ses doigts sous les yeux de la petite fille...

« Tu vois... Le marchand de sable est passé.... Allez, va.... On pourra continuer demain si tu veux...»

Seyra se leva alors, lentement, puis s’avança vers la mer pour nettoyer son corps couvert de sable...

« Tu crois que mon Papa il va bien ? », lui demanda-t-elle, inquiète, avant de s’en retourner plus haut dans les terres. Keynthara n’était pas en mesure de lui mentir et préféra rester mystérieuse...

« Seul le temps nous le dira... Bonne nuit Seyra. Fait de beaux rêves... »

Et puis elle se leva à son tour après quelques minutes passées à contempler le ciel scintillant, fatiguée, pour se blottir contre le dos dénudé de Seldell qui s'était assoupi...

« Tu vois comme on est bien ici... J'espère que tu vas guérir... », dit elle faiblement avant de déposer un baiser sur la nuque et de fermer les yeux en se laissant aller...

---------

Au petit matin, la Petite était toujours allongée sur le rouquin et elle ne tarda pas à se lever, de bonne humeur, pour s’essayer à une petite baignade matinale. L’eau était fraîche et Keynthara frissonnait en haussant ses épaules crispées. En marchand sur une rangée de coquillages, l’eau à mi-hauteur de son ventre, elle comprit que les vagues avaient beaucoup avancé sur la plage, et qu’il lui serait impossible maintenant de poursuivre leur fresque aquatique. Elle fut un peu déçue par cette constatation et réfléchit à une autre occupation pour la matinée...

( Je sais pas nager... Faut pas que je m’éloigne de la plage... Quelqu’un pourrait m’apprendre ! )

Keynthara aurait vraiment voulu apprendre à nager avec Seldell, mais celui-ci avait encore besoin de beaucoup de repos et il lui était encore déconseillé de s’activer. Elle se rendit alors, toute dégoulinante, vers le campement -qu’elle n’avait pas rejoint depuis qu’il avait été mis sur pied-, et qui était disposé un peu plus haut.

« On dirait que tout le monde est levé... »s’essaya-t-elle, d’une petite voix mal assurée en se joignant au petit groupe qui prenait une collation avec le reste des charognes. Elle poursuivit alors :

« J’aimerais bien apprendre à nager... Quelqu’un a un peu de temps à perdre pour se baigner avec moi et me montrer ? »

Certains étaient dans le même cas qu’elle et ne savaient pas vraiment comment s’y prendre. Beaucoup déclinèrent donc son invitation, pour des raisons plus ou moins vraisemblable, mais finalement, le barbare se dévoua et s’apprêta à rejoindre la Petite avant d’être interrompu par le capitaine...

« On va bientôt avancer un peu... Pas la peine de commencer maintenant donc. Vous aurez tout le temps après... »

Keynthara ronchonna un peu en s’éloignant pour chercher sa petite robe encore étendue sur la plage au bord de l’eau puis chercha son sac. Elle apporta un peu d’aide aux autres qui démontaient déjà les tentes, pour les remonter quelques kilomètres plus loin...

Le reste de la journée se passa donc dans l’eau, sous la tutelle du grand Andelys qui se révéla très bon professeur, un tantinet moins sérieux tout de même...

« Tu me lâche pas hein ! J’ai plus pied ! »,s’exclamait elle au début, en se cramponnant à ses gros bras musclés tout en battant des pieds comme il le lui avait indiqué juste avant. Le barbare riait alors de bon cœur en imitant la jeune fille, prenant une voix sur aigu qui lui donnait un air tout bonnement ridicule. Parfait pour la caricature...

« Andelyyyysssss... J’ai peuuuuur.... Je suis une grosse poule mouilléeeee , POUT POUT POUT POUUUUT!!! »

Et soudain il descendit sous l’eau en faisant semblant de se noyer, et de couler avec la Petite accrochée à son bras. La plaisanterie et les sarcasmes du barbare n’étaient pas vraiment au goût de Keynthara qui ne manqua pas de le réprimander à plusieurs reprises.

« Mais c’est qu’elle a vraiment la trouille la petite madame... Mais tu vois donc bien que je rigole ! Et pis... Tu sais quoi, t’es pas en position de force, t’es mal placée pour me faire la morale ! » lui répondait-il alors en pouffant encore de rire.

Il reprenait ensuite son air sérieux et sa voix virile après avoir éclaboussé un peu le visage de la Petite pour poursuivre ses démonstrations, et ses explications théoriques aussi.. Pour un barbare, c’était le comble...

À la fin de la journée, la Petite ressortie des eaux, fières d’elle, maîtrisant presque la brasse, mais également exténuée de s’être démenée contre les vagues, et contre son professeur aussi, avec laquelle, au final, elle s’était drôlement bien amusée. Elle passa ensuite le reste de la soirée à somnoler auprès de Seldell, lui adressant quelques paroles douces et tendre parfois, se frottant doucement à lui comme un petit chaton en attente de caresse...

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3 (8) : Attente pesante
MessagePosté: Mer 24 Aoû 2011 13:05 
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Lothindil a écrit:
Après la discussion avec le capitaine, je reviens au camp, nous nous couchons rapidement, je retrouve avec un sourire les plantes que j'ai cueillies, mais le temps n'est pas à la cuisson, je ferais ça demain. J'informe Seyra que son père va bien, elle me regarde avec un sourire.
"Je le savais bien!"

La nuit, fraîche, arrive alors que je m'endors. Je me réveille deux heures plus tard, Lillith est dehors s'entraînant avec ses fluides, Cromax dort sur le sable.

Assise sur le sable, je me mets à dessiner des formes diverses. Des symboles Sindel pour la plupart, bien que je n'aie pas appris à les lire, je les ai vus tant de fois, qu'ils sont incrustés dans ma mémoire. J'efface, je recommence, j'efface, je recommence.

(Et si je t'apprenais la signification de ces signes?)
Depuis mon passage au temple, l'idée d'apprendre à lire ne m'était pas revenue à l'esprit, mais pourquoi pas.
Je dessine donc un premier signe, une simple boucle en apparence.
(C'est le 'ô' ça...)
Dans mon esprit, je lie le symbole à la lettre et surtout au son. Je dessine une autre lettre, puis une autre, puis encore une autre et ainsi de suite. A chaque fois, Lirelan me donne le son.
(Maintenant tente de transformer ces lettres en mot. T'en as assez je pense.)

Je regarde alors les symboles au sol, cherchant dans ma tête à remettre un son dessus. J'en redessine trois alors, dans un ordre particulier. Si j'ai bien associé, je devrais avoir un mot.
(Dôr? La terre.)
(En effet... ça fait dôr.)
(C'est simple alors!)

Cherchant encore un peu, je fais un autre mot: Kel, la lumière; puis Naur, le feu et Nané, l'eau. Je cherche encore dans les éléments et parviens à trouver : Helce la glace. Lirelan projette alors mentalement une lettre qu'elle m'identifie comme étant un 'i'. Je la redessine maladroitement dans le sable et parviens alors à faire Fuini, l'obscurité. Grâce au 'S', je parviens à faire Sandin, la foudre. Le 'W' et le 'Y' me permet de faire Wylia le vent.

Je regrette de pas pouvoir inscrire ces lettres sur quelques choses de transportable pour pouvoir retenter un autre soir, pour voir ce que j'ai retenu. Lirelan me propose alors de les graver dans le bois avec mon petit couteau du temple, qui traîne toujours dans ma cape.
Je passe ainsi ma nuit à graver lettre après lettre l'alphabet Sindel.
(Dommage qu'il soit pas de 26 lettres...)
En effet, il ne comporte pas moins de 45 caractères, tous différents, tous ayant leur signification.
Le soleil est déjà levé quand j'arrête, les 45 bouts de bois tout autour de moi. Je retourne alors à la plage, mâchant pensivement une lanière de coyote fumée.

Je continue à jouer avec mes lettres, cherchant à faire des nouveaux mots, voire des phrases.
(Násar, la mer. Seira?)
(Non, "Seyra")
(Etrange ça...)
(Sarya?)
J'écris rapidement le nom de ma sœur. Mais il manque quelque chose derrière. firin, la mort...

J'arrête alors d'écrire, lassée et m'étends sur le sable qui commence à chauffer, mes idées partent dans tous les sens, mais ne s'éloigne guère de Sarya et de sa mort... Je lutte contre les souvenirs de son sacrifice, mais ne parvient pas à m'ôter du regard son visage pâle, ses yeux fermés, son expression calme. Préférant me jeter sur cette expression plutôt que dans les souvenirs angoissants de sa mort elle-même.

C'est le soir la pleine lune, je suis à genou au temple de Yuimen. Depuis combien de temps, combien d'heure, de jour? Je n'en sais plus rien. Mon père s'approche, je garde le regard baissé sur la terre, mes yeux pleurant de toutes les larmes de mon corps. Sentant la présence de mon père, je me redresse soudain sur toute ma hauteur:
"Puisque Moura m'a pris ma sœur, je me lierais à Yuimen. Je lutterais ainsi contre celle qui m'a fait tant de mal. Puisse Yuimen, le Grand, m'accepter, moi qui suis encore jeune et insouciante. Puisse-t-il me guider sur ma voie..."
C'est ainsi, bravant à la fois Phaïtos et Thimoros que je fais face à mon père. Il est seul, rien d'étonnant en soi, je ne me rappelle pas avoir vu ma mère entrer dans un temple autre que celui d'Ithil.
"Viens avec moi, ma fille."
"Où allons-nous, père?"
"Rendre le corps de Sarya à la terre et son âme à Ithil."
"On l'a retrouvée?"
"Oui, à quelques lieues d'ici..."

Je me tais et regarde au loin avant de suivre mon père hors de l'esplanade du temple. Il me ramène à la maison où je retrouve ma mère et ma jeune sœur en larme. Mais ma propre détresse dépasse amplement la leur.
"Tu es là toi."
"Ne l'accable pas, Dorinan... Elle vient à peine d'apprendre ce qui c'était passé."

Je regarde mon père, interrogatrice. Il m'accompagne à ma chambre, pour me montrer mes habits pour la cérémonie.
"Ta mère ne sait pas ce qui s'est passé. Et il vaudrait mieux qu'elle ne le sache jamais en fait."
Je hoche la tête, incapable de dire un mot.
Mon père sort et je vêts la robe de cérémonie. C'est une robe longue et simple, à capuche grise. Elle semble tissé de rayon de lune, rendant mon teint terne. Suivant la coutume, j'attache mes cheveux par un ruban argenté sur le front, rabattant la capuche sur mon visage. Mes mains sont gantées du même tissus. Selon la coutume, un jeûn d'une journée est un minimum. Je sais que la nuit va être longue, cela fait plus de trois jours que je n'ai rien mangé, juste bu.
A pied, nous nous rendons au temple d'Ithil, à plus de trois heures de route de là. Peu importe, le trajet aurait mis quatre jours, nous l'aurions fait de la même manière. A pied, visage baissé, cherchant l'hospitalité en route, tel des pèlerins, car tels sont les coutumes de deuil.
Il fait nuit quand nous finissons par arriver au temple. La cérémonie sera intime, elle est la seule à être enterrée ce jour.
"Heramë Lirelan, pourquoi es-tu venu cette nuit."
Mon père s'avance et salue le grand prêtre en face de nous. Imposant... Pour l'adolescente que je suis, il est juste effrayant. Vêtu de gris de lune comme nous, ses cheveux, coupés anarchiquement, sont maintenus par un diadème d'argent aux pierres blanches.
"Je suis venu rendre à Ithil, notre créatrice, cet elfe qui est ma fille."
"Soit..."

Quatre apprentis du temple prennent la plaque où repose ma sœur. Des pierres blanches qu'on ne trouve qu'autour de ce temple sur son corps, ses cheveux ont été séchés et peignés avant d'être réparti des deux cotés de son visage. Ses yeux ont été fermés, son expression est calme.

La cérémonie est rapide. Arrivés au lieu d'enterrement, un trou vertical dans la colline. Elle est plongée dedans, les pieds en premier. Comme le veut la coutume, chacun de nous s'approche du trou et forme un cercle tout autour. Le prêtre se coupe une mèche de cheveux et la jette dans le trou. Il nous tend alors le couteau pour que chacun fasse de même. Dorinan aide Gilmyri, toujours en larmes.
Une fois cela fait, nous mettons un genou à terre, le temps pour le prêtre de réciter la longue et complexe prière aux morts. Nous finissons par nous relever, le prêtre nous tend alors une coupe remplie d'eau. Nous en buvons chacun une gorgée sans oublier la part de Sarya que nous versons dans le trou.
Parmi les apprentis se muse alors un air ancien et connu des seuls apprentis d'Ithil. Les paroles qui suivent sur cet air sont dans une langue ignorée de tout étranger au temple. L'instant est solennel, l'air devient pesant.

(J'ai des nouvelles!)
(Lirelan tu m'as surprise!)
Depuis combien de temps suis-je ainsi occupée entre le rêve et la réalité, inconsciente de tout sauf de ce soleil qui chauffe.
(Bah je me suis dit que t'avais assez rêvassée pour aujourd'hui, alors j'ai été aux nouvelles.)
(Comment va Lelma?)
(Ca a l'air d'aller... Il est toujours en vie, et il arrive en plus.)
(Il arrive?) pensé-je surprise.
(Pas dans les cinq minutes, rassure-toi... Mais il sera là plus vite que prévu.)
(En gros?)
(Si l'équipage l'a cru, il devrait être là demain...)
(Demain?)
(Oui.)
(Mais... c'est impossible.)
(Non et va prévenir les autres.)
(Au repas, quand on sera tous là, ça sera plus simple.)
Je préviens rapidement Bogast, pour pas le surprendre durant le repas, et rejoins le groupe avec un grand sourire de soulagement.


"Dis Lothindil, tu voudrais venir t'entraîner à l'arc avec moi?"
Je me relève et vais chercher mon arc... tant qu'à attendre, autant s'occuper. Je constitue rapidement une cible en plante que je pose sur une dune. Je trace alors trois lignes au sol, à différente distance.
"Tu connais le défi de Narchea?"
"Non..."
"Très simple. Trois distances, une même cible. Tu tires une flèche par distance, il faut que tes trois tirs finissent dans la cible."

Cet exercice a l'air simple, mais le changement de distance entre chaque flèche est en réalité une horreur, pourtant bien utile en combat. Seyra s'avère finalement légèrement meilleure que moi, ce qui m'agace autant que ça me surprend.
(Elle a des talents cachés la petite.)
(Ah?)
(Oui, elle est vraiment très douée, tu trouves pas?)
(Si,)pensé-je pris au dépourvu par la question (mais tu parlais de quel talent exactement?)
La petite nous avait déjà réservés quelques surprises et son amour du combat à l'arc ne m'étonne pas.
(Mais de ses talents à l'arc bien sûr...)

Arrivée au camp, je squatte le feu, le temps de préparer mes plantes récoltées la veille. Mélangeant un peu d'eau de mer à l'eau douce, je parviens à saler juste assez l'eau pour rendre mes plantes encore plus goûteuses.
En plein milieu du repas, je m'adresse aux autres avec un sourire:
"Ah oui... au fait... j'ai des nouvelles. Lelma arrive demain soir normalement. Donc pas besoin d'aller plus loin aujourd'hui..."

Je ne sais pas si les autres m'ont crue... et peu m'importe, j'ai transmis le message, c'est déjà bien.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3 (8) : Attente pesante
MessagePosté: Mer 24 Aoû 2011 13:06 
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Filgo a écrit:
Encore une fois, la nuit se passa sans que j’aie à monter la garde, me permettant ainsi de profiter un maximum de ma nuit. L’idée que j’avais eue dans la journée s’était vite effacée et je ne pus donc pas espionner Crominou. En tout cas, il ne perdait rien pour attendre le petit sacripant.
Le lendemain, le campement fut déplacé un peu plus au sud de la plage et nous eûmes de nouveau quartier libre. Certains en profitèrent pour aller se baigner, comme se très cher Crominou, d’autre pour faire une sorte de dessin avec des coquillages.

Comme ils semblaient tous en profiter, je me mis moi-même en pagne et je pris la direction de la mer en courant, éclaboussant de tous les cotés, jusqu'à ce que j’ai de l’eau au niveau des genoux. C’est alors qu’une lente et douloureuse épreuve se présenta devant moi, il fallait que je me mouille le reste du corps et tout le monde sait bien que pour le bas-ventre, c’est le pire…
Doucement, tout doucement, je pliais donc les articulations pour pénétrer un peu plus dans l’eau. Les cuisses passèrent sans problème puis vint la partie la plus sensible, que je sentis se recroqueviller dans sa carapace au contact de l’onde. Il me fallu pas moins d’une trentaine de minute pour plonger mon corps jusqu’au nombril dans la mer. Le reste fût une partie de rigolade, et en un instant je fus complètement mouillé.

Je fis quelques brasses, luttant contre les vagues et buvant la tasse assez souvent. Il faut dire que c’était la première fois que je nageais en mer. Tout se passait le mieux du monde lorsque tout d’un coup, ma main toucha quelque chose de mou.
En me redressant, je vis que la chose avait une forme ronde et était plus ou moins blanche avec un liseré bleu, le dessus étant un peu plus rigide que le dessous. C’était la première fois que je rencontrais un tel animal, si c’en était un, et il était plutôt marrant.
Je ne pus m’empêcher de le prendre dans mes bras pour aller le montrer aux autres et leur demander ce que c’était.

« Hey, hey, les amis, vous savez ce que c’est ? C’est rigolo, c’est tout mou ! Quoi ? C’est une méduse ? J’aime bien ça, moi… Tiens, attrape ! »

La méduse vola sur quelques mètres pour atterrir non loin de Cromax et Cheylas, qui poussèrent un cri de désapprobation. La scène me fit rire à pleine gorge mais cela cessa rapidement avec l’arrivée de douleurs sur les mains, les bras et le torse.
Je ne compris pas tout de suite ce qui m’arrivait et le mal était assez supportable, mais il devint rapidement plus fort et des taches rouges apparurent sur les zones qui me brûlaient.

« A l’aide ! A l’aide ! J’ai mal !! »

J’étais en train de me rouler par terre me frottant énergiquement avec le sable, allant même jusqu'à m’écorcher la peau.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3 (8) : Attente pesante
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Seldell a écrit:
Durant la fin de journée, je m'étais assis sur la plage dont le sable devait sans doute être chaud... La tête appuyé sur mes bras, je regarde les deux petites s'amuser près de l'eau avec des coquillages. Lentement, le soleil va se fondre dans l'immensité bleue. Je prends du sable que je pose contre ma joue, en en faisant tomber involontairement sur moi, et sens sa température. Il est presque brûlant, ayant été exposé au soleil toute la journée. Pour mieux sentir le contacte, je m'allonge sur la plage, la tête posée sur un bras. Je n'ai pas faim, ni soif... Néanmoins je me sens éreinté de n'avoir rien fait, ce qui est paradoxal. Mes yeux se ferment lentement, et je m'endors face à la mer.

Au petit matin on me réveille. Andelys semble m'avoir secouer un peu, mais je n'ai rien senti... Je me lève, encore mal habitué à ma sensation de flottement, et vacille jusqu'au campement qui est démonté. Tout le monde commence à partir au Sud. Je suis le groupe sans réellement savoir où l'on se rend. Une dizaine de kilomètres plus loin, nous refaisons le campement et attendons de nouveau.

Keynthara part avec Andelys dans l'eau. Un premier sentiment de peur m'envahit lorsque je la vois rentrer dans le liquide. Ma dernière expérience m'ayant pour le moins marqué. Un peu jaloux, je préfère pourtant regarder ailleurs... Je me dirige vers une autre zone de la plage, et m'approche de l'eau. Mon cœur frappe ma poitrine. J'ai en ai peur. Pourtant, j'essaie d’avancer. Je ne veux pas être prisonnier de mes peurs. Je rentre dans l'eau jusqu'aux chevilles. Je ne sens pas les vagues qui viennent frapper mon pied, ni la chair de poule qui devrait m'avoir saisi. Je prends un peu d'eau dans la main, et m'en passe sur les joues. Elle semble agréable. Pourtant je sais que je suis trop fatigué pour pouvoir aller nager, et ce serait de toute façon dangereux, étant inconscient de mes mouvements.

Résigné, je retourne vers le campement. Une nouvelle crainte naît en moi. Je ne sens plus ma faim ou ma soif, ni même tout autre envie naturelle du corps. Encore à l'écart, je m'approche d'un arbre et me cache derrière pour essayer d'uriner. Le liquide coule abondamment, mais je n’ai pas du tout la sensation habituelle. Je devais avoir la vessie pleine depuis un certain temps étant donné le temps que je suis resté derrière l'arbre. Je fais quelques pas vers la plage et tombe lourdement sur le sol, anéanti.

Plus le temps passe, et plus je découvre les méfaits de cet acide. Je ne sens plus rien, excepté au visage et au crâne. Je ne sentirai plus jamais la sensation de tenir quelque chose, celle de la température, de la douleur, le plaisir de manger ou de boire, la fatigue des pieds après une longue marche, la joie de se jeter à l'eau pour se rafraîchir, la sensation d'une caresse, d'un baiser, ou la tendresse d'une étreinte ... Je ne me sentirai plus vivre. A ces pensées, un flot de larmes chaudes me glissent alors sur les joues, seules preuves que je vis encore.

Je relève les yeux, le visage crispé par la peine, et me perd dans l'horizon pour tenter de me détendre. Soudain, une haine m'envahit. J'arrête de pleurer et regarde fixement mon avant-bras gauche. J'y plante soudainement mes ongles et les enfonce en remontant vers mon poignet... La peau se déchire, laissant couler quelques gouttes de sang. Mais rien. Aucune sensation, aucune douleur, si ce n'est celle morale. La peau en lambeau, je me relève et m'approche de la mer pour y tremper dans mon bras.

Le contact aurait du être terrible entre la plaie et le sel. Pourtant, j'étais totalement insensible. Je me calmais subitement et ressortais de la mer. J'essuyais d'un revers de main les quelques larmes qui étaient restées aux coins de mes yeux, puis retournais au campement. Le ciel commençait alors déjà à s'assombrir. Je me rassis de la même façon que la veille sur la plage, puis commençai à somnoler en tentant de cacher tant bien que mal le bras abîmé...

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 Sujet du message: Re: Chapitre 3 (8) : Attente pesante
MessagePosté: Mer 24 Aoû 2011 13:06 
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Lillith a écrit:
Je décide alors de commencer mon entraînement avant que la nuit s’achève, pour ne pas avoir à essuyer un échec en public si ça n’aboutit pas. J’invoque les glaces, pour reformer le même genre de nuage de brume autour de moi.

L’acte est difficile en lui-même et l’étendre à toute une zone autour de moi est impossible… Je me concentre alors sur l’air autour de ma main. Le but est de créer des particules de glaces et de les dissoudre de manière fine aussitôt, reproduisant tout les étapes de création et destruction de ma lune de glace ((au miel )), excepté les finitions de sculpture, en instantanée. Je lutte intérieurement, pour ne pas lâcher prise et abandonner tant c’est difficile. Peu à peu, et avec toute mon attention et une paire d’heures pénibles, j’arrive à former des quelques cristaux, mais encore trop peu pour brouiller la vue.

Pourtant, ma vue est brouillée ! La fatigue se fait maître de moi et mes yeux piquent. Mes paupières se faire un instant et je peine à les rouvrir.

(Bien, assez travaillé cette nuit, je vais attendre le soleil dans ma couche…)

Vidé de presque toute mon énergie magique et de mon énergie physique, je me traîne jusqu’à ma tente pour m’allonger et plonger dans un sommeil si profond que les rêves ne m’atteignent pas. Je suis réveillé par quelqu’un le matin pour partir. Je l’aurais bien frappé sur le moment, si seulement j’avais eu la force de me lever pour l’atteindre. Je n’ai même pas vu qui c’était, ou alors, j’ai déjà oublié. Je me lève un peu plus tard, encore à moitié endormi. Je baille ostensiblement puis sort de ma tente.

(Au moins je n’ai eu aucun cauchemar. Je devrais recommencer ce rythme les prochaines nuits je pense, même si je dois être crevé après.)

Nous reprenons la route, ce qui signifie que Bogast suit mes conseils. Je ne sais pas comment le prendre alors j’évite consciencieusement de me trouver à coté de lui. Nous longeons le bord de mer et nous arrêtons avant la mi-journée pour rester éloignés du marais. La marche sur la plage ressemble plus à une ballade familiale qu’à l’exploration d’un continent inconnu et dangereux. Mais cette pause plait à tout le monde, permettant de sortir un peu de l’état de stress ambiant qui nous suit depuis le début, malgré les inquiétudes pour Lelma.

Filgowen fait le pitre pour ennuyer Cheylas et Cromax, mais se retrouve vite à payer de son idiotie. Il semble avoir une réaction urticante bien désagréable.

(Il ne s’arrêtera jamais ?!)

Je le rejoins, un sourire au coin de la bouche.

« Décidemment, vous avez peu de chance avec les bêtes gluantes… Déjà votre sangsue, et maintenant cette boule gélatineuse… Je ne serais pas là tout le temps. »

Je me veux moqueur et use d’un ton supérieur pour le faire réagir et qu’il devienne un peu plus sérieux. Je plaque mes mais contre son torse rouge et fait venir un doux froid. Lentement, le froid se propage sur ses bras aussi.

« Voilà, ça devrait soulager les démangeaisons et diminuer la propagation du venin urticant. Mais aller voir le médecin quand même. »

Pendant l’après-midi, je vais voir Seyra à un moment pour lui montrer ma lune.

« Dis moi Seyra, tu voudrais voir la lune en plein jour ? »

Elle me regarde un instant, puis me clou sur place avec sa réponse.

« Pourquoi tout le monde s’efforce à être gentil avec moi pendant l’absence de mon père ? »

« Mais … euh… C’est pas pour ça… J’ai… »

« Mais oui… Tout le monde pense qu’il faut s’occuper de moi, je peux très bien m’en sortir, même si c’est marrant de me battre avec Cromax ou de faire des trucs avec Lothindil. Et puis Papa va revenir bientôt. »

Je suis désarçonné par son discours que je trouve bien mûre pour celui d’une enfant si jeune. Son visage est sérieux et elle semble vraiment certaine du retour de son père. J’essaye de mettre mes propres doutes de coté pour pas qu’elle ressente mon anxiété. Je me tais, ne sachant vraiment que répondre, ou du moins, quelque chose qu’elle ne s’attendrait pas déjà comme réponse échappatoire… Mais piquée par la curiosité, elle finit par hausser les épaules.

« Enfin bon… Alors, c’est quoi ton truc avec la lune ? »

Ravi de changer de sujet, je prends un ton enjoué et mystérieux.

« Tu vas voir… »

Je me met dos au soleil, pour garde à l’ombre ma création et qu’elle ne fonde pas trop vite. Puis je recommence mon oeuvre. Sans modèle, je n’arrive pas à faire autant de détails, mais je suis plus fin dans les tracés. Fier de moi, je fais tourner ma lune de glace sur elle-même pour que Seyra puisse bien en profiter.

« Waouh ! C’est pas mal ! Et tu pourrais faire autre chose ? Tu pourrais me sculpter une fleur ? »

« Euh… Je ne suis pas encore assez doué. Je commence tout juste. »

Elle regarde la lune avec des yeux brillants et ça me suffit. Son sourire est la meilleure chose que j’ai vue sur cette île, après le dragon blanc.

« Et ça reste ? »

« Non, ça fond vite… Mais si on était encore dans la montagne, ça resterait plus longtemps. »

Comme pour confirmer mes dires, ma lune commence à goutter sur ma main.

Au repas du soir, Lothindil nous annonce qu’elle a des nouvelles de Lelma est qu’il arrivera le lendemain. Je ne comprends pas comment elle a pu avoir des nouvelles. Puis je vois sa pie bizarre et je suppose qu’elle ne doit pas y être pour rien.

(Ainsi il a réussit. Et rapidement en plus ! Je n’y crois pas, il est vraiment fort…)

Je croise le regard de Seyra. Elle me fixe, d’un air satisfait. Une manière de dire « Tu vois, j’avais raison. ».

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