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 Sujet du message: Chapitre 6 (7) : La porte
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 15:47 
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GM13 a écrit:
Lorsque vous arrivez au campement, les dragons refusent de vous mener à votre bateau. Tandis que le soleil est à présent hors de vue, vous dormez sur place, promettant de partir, dans votre intérêt, vers le navire à la première heure le lendemain. Le dragon de flamme allume un feu et ils s'éloignent un peu, restant visible pour vous rappeler qu'ils vous surveillent. Le dragon d'eau demeure dans le lac.

Ello reste un instant près des dragons et semble discuter avec eux. Lorsque vous avez fini de dîner, vous vous préparez à dormir lorsqu'il vous rejoint, il offre un magnifique sourire à Lothindil et vient se blottir comme la veille contre elle, près du feu. Bogast rejoint les dragons et reste quelques minutes avec eux. Il finit par revenir, contrarié.

La nuit passe lentement. Bogast retourne vers les dragons et reste quelques minutes de plus que la veille. Mais cette fois, il revient, l'air satisfait. Il vous annonce que les dragons vont faire un tour de reconnaissance pour vous permettre de retrouver rapidement Cheylas. L'un après l'autre, le dragon de feu et de glace s'envolent et commencent des rondes. De leur oeil perçant, il y a peu de chance qu'ils la ratent.

Sous la garde discrète du dragon d'eau, vous attendez avec Ello qui joue avec Keynthara à cache cache. Il finit par disparaitre après quelque temps de jeu. Lorsque l'Aniathy revient affolée après une dizaine de minutes de recherche, tout le monde commence à l'appeler.

Le dragon d'eau sort précipitamment du lac et commence une ronde aérienne. Vous commencez à rechercher également l'enfant, le trouvant plus vite que les dragons grâce à vos faeras. Il est en danger. Celles-ci vous guident dans une direction précise.

Vous arrivez devant une falaise. De loin, elle est immense, composée de pierre lourde. Une végétation dense pousse sur les paroies et le sol où une épaisse herbe recouvre la terre. Mais plus vous vous rapprochez, une forme se dessine. Une porte apparaît lentement, magnifique et robuste. Flanquée de deux énormes colonnes autours desquelles des corps de dragons sont enroulées, leurs têtes apparaissent au centre de chaque battant de la porte puissante. Deux boucliers viennent renfoncer l'idée de solidité. Leur oeil est un rubis rouge. Au milieu de la porte, une petite fente est visible pour les elfes. Les autres sont trop loin pour la voir.



Lorsque vous approchez, un gémissement retentit. Ello ! Vous vous tournez et voyez Daulandi le tenant contre lui, une main lui tenant la tête levée, le cou offert à une lame tenue de l'autre. Bogast commence alors à briller d'une lueur verte et pousse d'un bras protecteur Thalian derrière lui. Son oncle lance, l'air dingue :

" Il m'a foncé dedans quand je... je vous cherchais. Ha ! C'est pas prudent ça ! Ha ha ! On fait un échange ! Oui ! Donnez moi Thalian et je vous rends ce... ça ! "

Les possibilités sont limitées. Bogast ne fera jamais d'échange, et Daulandi ne cèdera pas malheuresement pour Ello. Impossible de prendre à revers le fou qui vous a tous repéré.

Alors que la tension monte (à rp bien ) Ello mord la main de Daulandi et tente de s'enfuir. Il est retenu par le collier qui casse sous le choc mais l'enfant parvient à disparaître dans la forêt. Daulandi se retrouve face à vous et sort son long katana. Mais rapidement, bien que résistant, vous parvenez largement à vous tous à le submerger, finissant plus ou moins volontairement par le tuer.

Autour de vous, le silence. Au loin les dragons arrivent vers la porte, quelque chose dans les pattes, et le pendentif d'Ello en forme de clés croisées est au sol. Lorsque vous le manipulez, vous vous rendez compte que les deux parties de la clé croisée se retire pour ne laisser qu'une seule clé.

La porte est face à vous. Les dragons se rapprochent. Faites votre choix...

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 Sujet du message: Re: Chapitre 6 (7) : La porte
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 15:48 
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Inscription: Dim 26 Oct 2008 16:27
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Cromax a écrit:
Tous finissent par se retrouver devant les splendides créatures qui pourraient nous causer tant de tort si le coeur leur en disait, mais qui sont si belles et fortes, si majestueuses, qu'aucun de nous ne pourrait leur manquer de respect, sauf s'il le fait par erreur, comme Seldell le rouquin a percé malencontreusement l'oeil du monstre de glace une nuit qui semble déjà si loin... On finit par leur expliquer notre situation qu'ils semblent curieusement déjà connaître, et les dragons refusent de nous mener jusqu'à notre bateau, ce qui serait tout de même la meilleure solution pour qu'on puisse partir au plus vite de l'île qu'ils semblent si farouchement garder, comme s'ils avaient peur que quelque chose soit découvert... Hélas, le soleil est déjà bas dans le ciel, et invisible à nos yeux. Le soir tombe vite et nous nous voyons obligés de passer la nuit sur place, promettant aux dragons que nous partirions aux premières lueurs de l'aube, le lendemain matin. Je ne me sens pas très à l'aise de passer la nuit aux pieds de ces gigantesques lézards géants aux pouvoirs inconnus, auprès desquels j'ai sans doute déjà passé trop de temps... Enfin... Sous lesquels devrais-je dire puisque je sens encore la marque de la grosse patte du dragon de glace enserrant mon corps et l'écrasant contre le sol, bloquant ma respiration et écrasant tout mon corps meurtri...

Aussi, dès que le dragon de feu, qui semble soudainement plus aimable comparé à l'accueil qu'il nous avait réservé sur l'autre île, sur le volcan, nous a allumé un feu de camp, ancienne tâche du feu Fizold, je m'en approche le plus prêt possible pour ne pas être brûlé, mais pour ressentir la chaleur des flammes rougeoyantes contre mon corps afin que chacun me voie et évite de me marcher dessus pendant la nuit... Nous partageons ensemble un bref repas, sans qu'aucune parole remarquable ne soit prononcée. Nous mangeons ce que nous pouvons, afin de retrouver un peu de force, puis restons un moment en silence au coin du feu sous le regard des dragons gardiens.

Je m'installe pour dormir, rapidement rejoint par Lillith, mon bien aimé, contre lequel je suis si bien... J'observe Bogast se diriger vers les dragons pour leur parler un instant, puis revenir la mine déconfite, avant de me dire qu'il n'est pas parvenu à ses fins, et qu'il est donc inutile de lui demander ce qu'il comptait faire. Mon regard se pose à nouveau sur mon amant de glace. Ainsi allongés, main dans la main, coeur contre coeur, nez contre nez et respirations entremêlées, je tombe dans une léthargie nocturne qui me plonge dans le sommeil sans que je fasse attention aux dragons qui semblent encore nous surveiller, de loin... Je dors d'un sommeil paisible, réparateur qu'aucun rêve ni cauchemar ne vient troubler. Mais je ne peux garder longtemps cet était de sommeil, et trois longues heures après m'être endormi, je me réveille dans la nuit, et sans bouger, observe le repos de l'humain que j'aime, avec qui je suis bien, contre qui je pourrais faire tant de choses... Il ne bouge pas, hormis les longs mouvements fluides de sa respiration paisible et calme. Une bonne heure se passe où je ne fais que le regarder dormir, éclairé par les flammes de l'âtre qui brûle toujours à nos côtés.

Mais je finis par me redresser, doucement, sans un bruit, pour ne pas réveiller mes compagnons endormis, et m'assieds au coin du feu, me saisissant d'un bout de bois traînant là pour remuer les cendres incandescentes. J'ai une ultime pensée pour Fizold, dont le corps doit avoir depuis longtemps fini de se consumer, et de penser à lui me fait penser à la traîtrise à laquelle il a participé, et dont il s'est retrouvé victime...

(Tu peux en être certain, il est bel et bien cramé, cet enfoiré!)

(Respecte ce mort qui de son vivant n'avait pas d'honneur autre que celui de se venger de son père...)

(As-tu déjà pensé à la vengeance toi?)

(La vengeance? Contre qui?)

(Contre tes parents qui t'ont abandonné, contre ceux qui ne t'ont jamais respecté tel que tu devrais l'être... Contre ta famille, Cromax, mon amour...)

(Je n'ai pas de raison de me venger s'ils avaient une bonne raison de m'écarter! Je ne les connais pas, je ne saurais leur en vouloir... Je suis juste reconnaissant au vieil elfe sylvain qui m'a tout appris...)

(Ne sois pas stupide, ne sens-tu pas cette haine au fond de toi, celle qui s'échappe si souvent lorsque tu es en colère? D'où crois-tu qu'elle vient? À cause de quoi crois-tu être comme ça?)

Je ne m'étais jamais posé la question, et je ne réponds pas à Lysis, n'ayant pas de réponse à lui donner. Je ne sais pas ce qu'est cette force qui me met hors de moi lors d'un combat, qui fait de moi un animal sauvage qui ne trouve la paix que dans le sang de son adversaire... Jamais je n'ai pu comprendre ce phénomène, et jamais je n'avais imaginé qu'il pouvait être dû à mon abandon... J'essaie de ne plus y penser, chassant ses obscures images de mon esprit, celles des êtres qui ont péri sous ma lame, aussi affreux et mauvais soient-ils, j'ai tué, j'ai enlevé la vie de beaucoup de monde, moi qui prétends être un défenseur de celle-ci, je ne défends finalement que la mienne...

(Peut-être n'y a-t-il vraiment que la tienne qui compte...)

(Je ne sais pas, je veux juste profiter du temps qui m'est donné...)

(Sage remarque, mon amour... Je suis entièrement d'accord avec toi...)

Pour une fois, et à mon grand étonnement, c'est Lysis qui marque son accord à ce que je lui dis en pensée. D'habitude, c'est elle qui me contraint à accepter ce qu'elle dit... Deviendrais-je comme elle? Penserais-je à sa manière désormais?

Encore une fois, je chasse ces pensées, et une autre image se pare dans mon esprit. Cheylas... La traîtresse au corps si confortable, contre lequel maintes fois je me suis lové... Comment à ce moment aurais-je pu imaginer ce qu'elle nous réservait?

Sans que je m'en rende compte, les heures passent, et le bout de mon bâton est totalement carbonisé. Je jette bientôt ce morceau de bois devenu inutile alors que la nuit passe lentement. Mes compagnons ne tardent pas à se réveiller, comme prévu, et Bogast retourne à nouveau près des dragons, où il semble rester bien plus longtemps que la veille... Cette fois, lorsqu'il revient, alors que nous déjeunons rapidement, il a l'air ravi et nous annonce fièrement que les dragons vont nous aider à retrouver Cheylas. Aussitôt, le dragon de feu et celui de glace s'élancent dans les airs pour décrire de grands cercles aériens. Elle ne peut pas échapper à leur vigilance ni à leur regard perçant, même si l'un d'entre eux est borgne...

Nous attendons paisiblement qu'ils reviennent, alors que le dragon d'eau nous surveille sans bouger pendant qu'Ello et la petite aniathy discrète ces derniers temps jouent à cache-cache au bord du lac. Avec un brin de nostalgie, j'arrache une petite touffe d'herbe et la grignote un peu, tel que me l'a montré Ello. Je reste avec Lillith pendant notre attente, et nous ne parlons pas, ou très peu. J'observe le ciel, j'observe son reflet sur le lac, j'observe les discrets mouvements de l'eau et je sens le vent gratifier ma peau de sa douce caresse. Le silence qui s'est doucement installé est soudainement troublé par les cris de Keynthara, qui hurle à tout va que Ello a disparu, et qu'il ne reparaît plus. Au début, je crois que ça fait partie de leur jeu, mais elle nous affirme qu'elle l'a cherché pendant dix bonnes minutes. Aussitôt, on commence à appeler le petit dans tous les sens, inquiets qu'il lui soit arrivé quelque chose. Visiblement, nos appels ne donnent rien et le dragon d'eau, notre gardien, celui qui nous surveillait, sort précipitamment du lac pour s'envoler à la recherche de l'enfant. Entre nous, nous nous organisons rapidement pour partir à sa recherche.

« Ne nous séparons pas, il est mieux de rester minimum par groupes de deux, sait-on jamais ce qui peut arriver en ces lieux... »

Pour ma part, j'entraîne Lillith avec moi dans une direction aléatoire, en espérant que les autres en prendraient d'autres. Ratissant ainsi la zone, nous aurions plus de chance à le retrouver... En tout cas, voilà une partie de cache-cache qui est en train de bien mal se terminer. Nos recherches s'avouent rapidement vaines, malgré une bonne volonté de ma part à visiter le moindre buisson. Certes cette solitude dans la nature avec mon amant me donne d'autres envies, comme celle de le plaquer fougueusement contre l'écorce rêche d'un arbre, de le dévêtir en l'embrassant avec passion et de nous laisser ensuite glisser l'un contre l'autre sur le sol forestier...

(Bonne idée n'est-ce pas?)

(Excellente, ça serait exquis à regarder...)

Mais je n'ose pas lui en faire part, préférant me concentrer sur la tâche que nous nous sommes nous même donnée, gardant mes fantasmes pour plus tard...

Seulement, c'est sans compter les idées de mon partenaire, qui semblant lire en mon esprit le désir que j'ai pour lui. Alors que, innocent, je fouille un buisson touffu à la recherche du pauvre être perdu lors d'un jeu d'enfant, Lillith me bondit furieusement dessus et m'emporte dans sa chute. Nous tombons en roulant sur le pauvre buisson écrasé sous notre poids et mon doux amant m'embrasse avec passion et langueur. L'envie que j'avais réfrénée l'instant d'avant remonte directement en moi, plus vive, plus forte encore qu'elle ne l'était. L'isolement dont nous sommes les heureuses victimes nous permet enfin de nous retrouver, pour partager ce que tout deux attendions avec impatience, partager le corps de l'autre et ne faire qu'un durant un instant de délices charnels emplis de fougue amoureuse et de désir passionnel.

Les mains du cryomancien filtrent sous ma cuirasse, et la sensation de sa peau contre la mienne m'arrache un râle de plaisir alors que mes lèvres pressées contre les siennes sassent et ressassent nos langues amoureuses qui s'entrecroisent follement sans qu'on puisse les arrêter, pour peu qu'on ait eu envie qu'elles s'arrêtent... Mes mains saisissent son visage, caressent son corps par dessus son armure qui me heurte douloureusement les chairs, non sans me procurer un plaisir durement dissimulé, et difficilement dissimulable... Mes mains glissent sur ses joues, dans sa nuque, dans sa chevelure alors qu'il me caresse le corps de ses paumes humaines.

On se retrouve bien vite fortement gênés par nos armures, qui forment une barrière infranchissable entre nos deux corps avides l'un de l'autre. C'est mon doux homme du froid qui prend l'initiative et ôte prestement, quelque peu maladroitement mon pantalon qui n'en peut plus de recouvrir vainement la zone de mon corps qui procure le plaisir à moi comme aux autres... Alors qu'il m'embrasse le cou dans une morsure douce et douloureuse, jouissive, sa main habile s'attaque fougueusement à mon corps empli de désir, battant sous les coups du sang, au rythme des battements accélérés de mon coeur palpitant sous tant d'émotion.

À mon tour, je glisse mes mains sous son pantalon, qui cède vite à mes assauts...

C'est alors que soudain, Lysis retentit comme une alarme dans ma tête, pour notre plus grand malheur, si j'ose m'exprimer ainsi!

(Vite! Aakia a retrouvé la trace d'Ello! C'est par là)

Elle m'indique une direction mentale, et aussitôt, je crie à mon amant, coupant dans l'élan nos fougues respectives, reculant prestement en me rhabillant:

« Suis-moi, Lelma semble avoir trouvé Ello! »

Je sais qu'il comprendra certainement que c'est par nos faeras que nous avions pu communiquer, aussi, je ne me fais pas le devoir de lui communiquer ce détail, détallant dans la direction proposée par Lysis, une direction précise qui ne semble souffrir d'aucun doute possible... Dispersés au départ, notre groupe se reconstitue petit à petit lorsque nous nous dirigeons tous vers le même endroit, et ceux qui n'ont pas de faera se sont fait entraîner par les autres. Bientôt, au loin, une impressionnante falaise de pierre solide se dresse devant nous. Ses flancs sont recouverts d'une végétation luxuriante, et peu de temps après avoir aperçu la falaise, nous courons sur de l'herbe épaisse, à la suite de Lelma et de sa fille. En s'approchant, et à mon plus grand étonnement, je semble peu à peu distinguer les contours d'une porte magistrale qui se dresse contre la paroi de roche. Cernée par deux colonnes finement sculptées de détails draconiques. La porte est elle-même ornée de telles sculptures de dragons se faisant face, protégés par deux boucliers, attestant de la solidité sans faille de cette entrée.

Nous nous en approchons encore, et je peux maintenant remarquer que les yeux des dragons sont formés par des rubis étincelants. Une fine fente appairait à ma vue au centre de la porte, sans doute la serrure discrète de celle-ci. Mais alors que nous nous en approchons davantage, nous éloignant de notre quête du petit Ello, un gémissement plaintif se fait entendre sur notre droite. Tour après tour, nous nous retournons vers le bruit. Je suis frappé de stupeur quand je vois à mon plus grand étonnement le petit dans les bras d'une personne maudite que je ne pensais pas revoir de sitôt.

Daulandi tient Ello contre son corps, mettant en valeur la gorge du petit où brille l'éclat d'une lame prête à lui trancher le cou au moindre geste de notre part. Par réflexe, mes mains se serrent autour des armes à mes côtés, le sabre du pyromancien et ma rapière, lâchant la hache qui me fait défaut lors de combats... Je pousse un grognement intérieur en voyant cet autre traître, sans doute l'instigateur et le manipulateur de tous ceux qui nous ont trahi. Les jointures de mes doigts pâlissent tant je serre la garde de mes lames en regardant cet homme mauvais qui déjà une fois nous avait échappé. Là, il tient prisonnier un petit qui à tous nous est cher, le menaçant de mort, et nul d'entre nous ne pourra lui pardonner ce geste. Cet homme est notre ennemi, et tous le savons, même lui. Il nous le confirme une fois encore en proposant un sordide échange entre Ello et Thalian. Ce qui s'avère bien entendu inutile, puisque jamais Bogast ne confierait son enfant à un tel monstre, et même si il désirait le faire, je m'interposerais. Comme pour appuyer mes pensées, l'aéromancien commence à briller d'une lueur verte et protège son fils en le mettant derrière lui, s'offrant en bouclier.

Le spectacle est assez surprenant, et la scène semble se figer quelques instants. Plus personne ne bouge, tous attendent. D'un côté, Daulandi, l'oeil fou, le regard malsain et le sourire animé de mauvaises intentions qui tient toujours aussi fermement notre petit Ello, toujours en danger de mort. Face à ce duo, nous tous, sur nos gardes, chacun prêt à intervenir au moindre geste, à la moindre consigne de Bogast. Tous sont là à ses côtés, lui qui brille toujours de son halo verdâtre. Lillith à mes côtés, avec Lothindil, Lelma, De, Seldell, arevorès et Keynthara. Tous se tiennent prêts, et tous semblent vouer une haine sans pitié pour celui qui menace notre protégé. Et tel est mon cas.

Personne n'a encore bougé, et mes doigts sont toujours aussi serrés sur mes armes encore rangées dans leur fourreau. La tension monte doucement, mais sûrement. Nul ne sait ce qui peut se passer, nul n'ose intervenir de peur de se condamner, ou d'être responsable de la mort d'Ello. Daulandi sait que si il tue Ello, il mourra ensuite. Et nous tous savons que si nous faisons un pas vers eux, il tuera le petit être à la peau recouverte de poils. Mon regard passe d'un frère à l'autre, de la folie de Daulandi à la colère muette de Bogast. Mon souffle est rapide, mais ce n'est pas la course que nous venons de parcourir qui le rend ainsi, c'est bien la haine et le stress qui s'installe. La situation est intenable et je ne me sens pas loin de péter un câble à nouveau, paré pour me jeter sans réfléchir sur cet ignoble personnage. Mais l'image d'Ello me sauvant des dragons me vient à l'esprit et soulage cette envie meurtrière de mettre un terme à cette embarrassante situation, même si mon envie de découper en tranche Daulandi est toujours bien présente.

Soudain, à la surprise de tous, comme si nous comptions rester ainsi des heures durant sans que rien ne se passe, Ello, dans un réflexe de survie, mord sauvagement la main qui le retient prisonnier, et tente de s'enfuir. Un sursaut de soupirs étonnés envahit tout notre groupe quand Ello reste accroché à son bourreau par le collier qui tient toujours les deux clés. Mais la chaîne cède et il peut bientôt s'enfuir dans les fourrés. Plus rien ne nous empêche désormais de nous ruer vers notre ennemi qui nous fait désormais face en présentant son long katana.

Presque simultanément, en un bruit d'acier frotté, toutes les lames, tous les arcs et les bâtons et baguettes sortent de leur étuis dans notre groupe, et le temps semble s'arrêter une seconde. Mes camarades et moi, l'oeil rageur, nous tenons droit face à notre ennemi solitaire, qui est assez fou pour ne pas fuir. Étrangement, nous semblons encore hésiter à nous lancer vers lui en groupe, puisque personne ne prend l'initiative. C'est alors que Seldell, se sentant proche sans doute de Ello, décoche une flèche à Daulandi, qui lui rafle de près les côtes, l'écorchant faiblement. C'est comme un signal, et la haine qui habitait notre groupe se déchaîne tout d'un coup. Dans la hargne du moment, je hurle:

« Sus à Daulandi, mort à lui! »

Et dans une furie sauvage, nous nous lançons tous vers lui l'arme au clair. Nous arrivons presque simultanément au contact, sauf Seldell, Thalian toujours protégé par son père, Keynthara et Arevoès. Nous sommes ainsi six, Lillith, Lothindil, Lelma, Seyra, De et moi-même à arriver en même temps avec la même hargne de combattre ce traître maudit. Bien sûr, les coups pleuvent, et si l'humain parvient à en parer deux trois sur le début, il ploie bientôt sous la sauvagerie dont nous faisons part. J'entame mes attaque par un moulinet de chaque lame dont il parvient à parer la rapière, se prenant le sabre sur l'épaule en accusant du même coup trois autres chocs. Son corps est déjà percé de toute part quand je le frappe une seconde fois, puis une troisième fois au niveau de la gorge. Bientôt, nous ne savons même plus s'il est mort ou vivant. Il s'effondre sur le sol, comme s'il tombait au ralentis, mais nos coups pleuvent toujours sur son corps meurtris. Il n'est plus capable de rien, il a laissé tomber son arme à son côté, mais ça ne fait rien. De vrai bouchers que nous sommes, en transformant son être en un amas de chairs coupées, tranchées, hachées. Il est transpercé de toute part, et mes lames sont salies de son sang vermeil, et mon visage parcouru de quelques gouttelettes rouges, et mon armure poisseuse de ce même sang impur. La haine et la colère finissent par s'apaiser, et lentement, comme des charognards repus de leur victime décédée, rompons le combat inégal et sanglant mais ô combien libérateur, laissant sur le sol la carcasse ignoble de ce qui fut un homme avant notre passage, et qui n'est désormais plus qu'un tas de chairs tranchée et d'os brisée flottant dans une mare de sang. Daulandi n'est plus, et tous les six reculons pour mieux admirer notre spectacle macabre et dégoûtant, satisfaits de notre boucherie infâme.

C'est alors que mon regard tombe par hasard sur le pendentif d'Ello, chût au sol pendant le combat. Une envie pressante et incontrôlable s'empare alors de mon être. Et comme d'habitude, Lysis n'arrange rien à la faire, et dans mes pensées, elle se fait autoritaire et sévère.

(Prends-le!)

Je suis perdu, ma volonté propre m'abandonne, et le regard vague et ailleurs, je suis immobile. Je ne vois plus que le collier à côté de ce qui fut la main d'un traître. Mes compagnons n'existent plus, cette île n'est plus autour de moi. Même moi je ne sais pas si je suis encore moi. La sueur perle sur mes tempes, alors que je range mes armes dans leur fourreau, sans même prendre la peine d'en nettoyer le sang les salissant et ramasse ma hache abandonnée. Je me perds dans un monde où je ne suis plus maître de moi-même, où mon cerveau ne dirige plus mon corps, où je perds toute notion de la réalité, du bien, du mal, de la vie ou de la mort. Les formes autour de moi s'effacent, deviennent illusoires, comme si j'étais et j'avais toujours été victime d'un mirage. Les images deviennent floues, seule le clé est nette, brillante et belle dans mon esprit, seul cet objet est collé avec insistance sur ma rétine. Encore une fois, Lysis intervient...

(Ramasse cette clé!)

Et je m'abandonne à son ordre. Marchant comme un zombie vers l'objet, je me penche pour le ramasser doucement, sans attirer plus l'attention que ça, même si celui qui me regarde à ce moment se demande sûrement ce qui me prend. Une fois l'objet en main, ma tête est comme attirée irrésistiblement par la porte par un magnétisme inconnu. Les muscles de mon cou se tendent vers la serrure, et forcent tout mon corps à suivre le mouvement. D'un pas net, quoique faible vu de l'extérieur, mais on ne peut plus décidé de l'intérieur, je me dirige vers la petite fente, l'objet dans les mains. Manipulant le pendentif, par le hasard d'un mécanisme caché, les deux clés se regroupent pour n'en former qu'une seule. J'ai la clé en main, prête à rentrer dans la fente. Une dernière fois, je me retourne vers mes camarades, sans réellement les voir. Au loin, j'aperçois l'ombre des dragons qui approchent, tenant quelque chose en leur griffes...

(Cheylas... Traîtresse...)

Mais bien vite ces dernières pensées conscientes m'abandonnent, et j'insère l'objet dans la fente, comme je sais si bien le faire. Je tourne ensuite doucement la clé dans la serrure, attendant sans le savoir ni le vouloir que la porte s'ouvre...

Une fois ce geste terminé, je tombe à genoux au sol en reprennant soudainement conscience de la réalité... Qu'ai-je fait?

(Ce que tu devais...)

(C'est toi qui...)

(Non, uniquement ton esprit caché, un partie de toi-même que tu ne connais pas encore bien...)

Restant à genoux sur le sol face à la porte, je me tourne vers mes compagnons avec un air navré. Les dragons approchent de plus en plus, et s'ils nous voient ainsi devant la portent qu'ils défendent, nous mourrons tous. Il n'y a plus d'autre échappatoire que de rentrer... En espérant trouver une autre issue. Mes mains tremblent et je regarde mes doigts encore tâchés du sang du traître, sans parvenir à les maîtriser... D'une voix faible, je dis simplement:

« Lillith... »

Sans même être certain qu'il m'entende...

(J'ai besoin de toi...)

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 Sujet du message: Re: Chapitre 6 (7) : La porte
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 15:48 
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Daio a écrit:
Nous arrivons enfin au campement, j’ai le plaisir de pouvoir enfin faire profiter à mon visage la lumière lunaire. J’ai la tête complète en arrière, les yeux fermés pour profiter de cet instant. Heureusement pour moi le chemin est sans encombre sinon je pourrais me faire mal en cognant un arbre ou en trébuchant sur quelque chose.

Je sens un certain extase m’envahir tellement la lumière lunaire me purifie le visage. Je sens mon corps être envahi de frisson partant de ma tête et descendant le long de mon dos pour ensuite se repartir dans tous mes membres.

(Il y avait longtemps que je n’avais profité d’un tel bien être aussi simple.)

Je fais tourner lentement ma tête en l’inclinant légèrement, des bruits de brindilles se faisant briser, s’en émette. Je peux sentir maintenant une légère douleur qui fait un bien fou se répandre elle aussi dans nuque.

J’entends le bruit de pas de mes compagnons s’arrêter, j’en juge donc que nous sommes vraiment arrivés devant les dragons. Je rabaisse ma tête et rouvre lentement les yeux comme pour essayer de garder un peu de bien-être en moi. Mais un fois ouvert, cette sensation s’évanouit. J’observe les trois dragons, ils sont toujours impressionnant, majestueux mais macabre à la fois tellement leurs forces est incroyable.

(Et dire que s’ils le veulent, un seul battement d’ailes suffiraient à nous tuer ? C’est effrayant.)

Mes mains se mettent à trembler dans la peur d’une mort inévitable. Quelques uns d’entre nous leurs expliquent la situation. Le fait que nous devons retourner au plus vite au navire pour éviter que les cartes ne tombent entre de mauvaises mains. Mais les dragons ne semblent pas vouloir nous conduire au vaisseau.

(Ils n’ont certainement pas envie de prendre des créatures tels que nous sûr leur dos et nous faire le cocher. Cela montre bien qu’ils sont orgueilleux mais est ce qu’à leur place j’en ferais de même ? Je pense que oui, je ne me rabaisserais pas à aider des misérables cloportes.)

Intérieur je ris un peu mais extérieurement j’ai la tremblote. La nuit étant tombé, nous demandons de dormir sur place et que nous jurons de repartir avec l’aurore. Les dragons ne répondent pas.

(Franchement un peu de politesse ne les tueraient pas quand même)

Soudain le dragon de feu fait gonfler ses joues, je le regarde avec une certaine curiosité quand soudain je me rappelle la première rencontre que nous avons eux avec lui. Mes yeux s’écarquillent, mon corps refusent de bouger tellement il est pétrifié à l’idée que le dragon veuille nous tuer comme ça sans raison particulière.

Il crache une boule de feu, celle-ci vient s’écraser sur un tas de bois qui s’enflamme instantanément. Mon corps relâche la tension brutalement mais tellement fort que je tombe sur mon postérieur. Je respire comme un chien haletant.

(Je pense avoir eu ma dose d’émotion aujourd’hui, la mort d’un traite ou un compagnon je ne sais plus trop et maintenant ça. Heureusement que j’ai le cœur solidement attaché.)

Le dragon pyromancien s’envole rejoindre ses frères. Quand au dragon d’eau, il reste dans le lac sûrement pour nous surveiller voir si ne faisons rien qui pourrait nuire à leur domaine. Je jette un œil sur le feu, je vois Cromax, mon vieux frère d’arme s’en approcher. Il est assez prêt pour ressentir la chaleur que les flammes dégagent mais certainement pas qu’elles puissent lui lécher les chairs. Tout le monde se rassemble pour partager son repas, je me rapproche moi aussi et pose mes armes à mes côtés pour ensuite manger en compagnie de mes camarades de voyage. Le repas ne s’éternise pas, un fois fini, je me lève et m’éloigne un peu du groupe pour chercher un peu de solitude.

Je me mets face aux dragons et les observe longuement sans tirer quelques choses de vraiment intéressant à part que leur force est vraiment terrifiante. Je dégaine une de mes lames et commence à la laver avec patience et une certaine sérénité sachant que maintenant nous ne risquons rien des dragons. Mais une part de moi reste toujours en alerte prête à courir si le besoin s’en fait ressentir.

Je commence à tremper ma lame dans tout en observant le dragon d’eau comme pour voir s’il n’allait pas me tuer car j’utilise son eau pour nettoyer une lame, qui en soit, est déjà propre. Il ne ressemble pas vraiment à ses frères. La gueule est vraiment la même mais son corps quand à lui ressemble plus à celui d’un serpent d’eau. Cela me fait étrange de voir un dragon sans ailes, c’est comme un mâle sans se qui lui donne sa virilité.

(Quoique le cryomancien, sa ne semble pas le déranger de se faire prendre par Cromax. Cela ne m’étonne pas trop du gris étant donné qu’il est aussi ardent qu’une braise. Franchement je ne sais pas comment ils font et je ne pense pas vouloir le savoir.)

Ma réflexion me fait doucement rire, je lève les yeux de sur ma lame inquiété que le dragon pense que je me moque de lui et je lui dis comme pour me rassurer :

« Je pensais à mes amis, le cryomancien et l’elfe gris. »

Je lui souris un peu et lui reste de marbre. Mon sourire se transforme en un rictus nerveux. Je me reprends et recommence mon nettoyage. Je frotte la lame avec la paume de ma main de façon énergique. Ma lame commence à faire apparaître le reflet de la lune quand une ombre passe et empêche la douce lumière de m’envahir de nouveau.

Je relève la tête et vois Bogast qui se dirige vers les dragons. Il semble discuter avec eux pendant quelques instant et revient avec sur le visage de la contrariété.

(Que voulais-tu d’eux capitaine ? Que voulais-tu savoir ou leur faire faire ? Je ne pense pas qu’il soit le moment de t’ennuyer avec de telles questions. Profite de cette nuit nous pourrons vraiment nous reposer.)
Je continu de m’occuper de mon épée et de nouveau la lueur lunaire vient se refléter à l’intérieur quand soudain la couleur de la lune attire mon œil. Elle n’est pas grisâtre comme d’habitude, elle est rousse comme si du sang s’était déversé dessus.

Je me sens envahi dans les moindres recoins de mon corps d’une sensation de bonheur mélangé à une haine intarissable. Je sens la présence de mon démon grandir, je le sens se répandre tel un venin dans mon sang pour venir me parler une nouvelle fois. Je déteste le moment où j’entends sa voix résonner dans ma tête car je ne tremble pas de peur mais de surprise car elle est toujours de plus en plus forte et obscure.

Je le sens par moment vouloir prendre le contrôle, je sens mon esprit se faire tirer dans les sens. Mon corps ne devient que douleur et souffrance. J’entoure mon buste de mes bras comme pour l’empêcher d’exploser mais une explosion qui n’arrivera jamais. Mon visage se crispe par moment dans la douleur car elle est intense.

Soudain j’entends une voix résonner dans ma tête, j’ai l’impression que la personne, où du moins Jack car je sais que s’est lui, me parle depuis une grotte.

( Alors De, on a vu la lune n’est ce pas ?

-Oui, elle est magnifique. Elle resplendit dans le ciel noir comme ton cœur Jack.

- Peut être, peut être personnellement, je n’ai jamais vérifié qu’il était noir.

-Abruti, tu sais très bien de quoi je parle.

- C’est vrai je le sais mais comment en être sûr et que le tien n’y soit pas aussi.)

Soudain un silence dans ma tête, ceci me paraît trop étrange, il ne serait pas apparu seulement pour me parler de la nuit. Je sens mes lèvres et ma langue bouger et produire un son qui dit :

« C’est une belle nuit, ce genre de nuit me donne soif de sang »

Jack a réussi à parler pour dire ceci mais pourquoi ? Quand sa voix réapparait dans ma tête.

( N’es-tu point d’accord De ? Cette lune me donne une envie de sang. Il y a longtemps que je n’en ai pas eu. Je veux du sang chaud, du noble, un qui provient de quelque chose de fort. Je n’aime pas celui des orcs, je le trouve répugnant. Regarde les dragons, ils sont tous ce que nous désirons, ils sont fort, nobles et majestueux.)

Le silence se fait ressentir en moins, je pousse un soupir tellement la stupidité de Jack m’horripile. Je ne crois pas avoir entendu pire ânerie depuis bien longtemps. Je regarde les dragons et sens toujours les puissants qui me fais encore frémir.

( Jack, Jack, Jack. As-tu pensé un instant que cela est impossible, tu sens aussi bien que moi leur puissance de destruction alors imagine sur un corps comme le mien. Je deviendrais de la poussière si avec de la chance, il reste quelque chose. Tu es de plus en plus dingue.)

Un rire à faire frémir retentit au point que je me demande si mes compagnons l’entendent. Tous les poils de mon corps s’hérissent.

( De, pour une fois que tu dis une chose sensé, pas sur le fait que je sois dingue mais sur le fait que les dragons sont trop puissant. Mais j’ai une soif de sang à assouvir.

-Tu attendras notre prochain combat et tu te nourriras de ton sang.

- Tu crois vraiment que je vais patienter gentiment jusque là. Tu te trompe cher ami.

-Je ne suis pas ton ami et tu attendras le moment venu.

- Je trouve que l’elfe gris dans les bras de ce glaçon sur patte ferait amplement l’affaire, il est fort et en plus c’est ton ami que demander de plus.

-Non, pas Cromax, ni pense même pas chien.

- lève toi et marche, c’est un ordre.

-NOOOO……….)

Je sens mon corps se lever, j’essai de bloquer mes jambes et mais en vain. Je n’y arrive pas. Je remets involontairement mon épée au fourreau. Jack contrôle mon corps mais me laisse profiter du fratricide qu’il veut commettre.

« Crève chien, jamais je ne le tuerais. »

Je fais un pas puis un autre. J’avance normalement. Je sens de douleur dans mes jambes tellement je résiste à l’avancer de mon corps. Je suis maintenant proche de tous mes compagnons endormit. Je domine le corps de mon frère d’arme, un rictus apparait sur mes lèvres. Je sens ma langue passer sur mes lèvres comme si elles se délectaient d’une substance agréable.

Ma main se pose sur le pommeau d’une des armes, c’est alors que rassemble toutes mes forces pour reprendre le contrôle. Je sens mon énergie se canaliser dans mon esprit. Je peux sentir ma force augmenter, je regarde jack avec un sourire.

(Tu ne l’auras pas)

J’utilise mon autre main où j’ai repris le contrôle pour bloquer l’autre sur la garde, pour l’empêcher de dégainer.

( Tu résisterais donc De, comme c’est beau de voir l’amitié que tu porte à cet esclave. Mais te crois-tu vraiment capable de m’empêcher de le tuer.)

A ce moment précis, je frappe l’esprit de Jack avec mon énergie, celui-ci vacille quelque peu avant de reprendre son équilibre. Il semble apprécier ça. Je suis rempli de dégout rien quand voyant sa réaction.

Je recommence mon attaque mais celle-ci n’obtient rien de mieux que la première. C’est alors que je décide de relâcher mon emprise sur la main tenant l’arme. L’autre dégaine avec une violence telle que le manche vient se fracasser sur ma mâchoire. Ce qui me fait tomber à la renverse, j’ai affreusement mal à mon dentier mais je ris doucement quand même car je sais que Jack a perdu le contrôle de mon pantin de corps.

(Jack que dis-tu de ça, dis-je en ricanant)

Mais rien pas une réponse, j’ai sûrement du le vexer d’avoir user d’un stratagème aussi bas. Je me relève en me tenant le visage.

« Sa fait mal non d’un chien. »

Je me rapproche à nouveau de l’eau et en verse sur mon visage. Elle est glaciale, cela fait du bien à mon coup mais mon corps frémit.

( Je ne sais pas comment tu fais Cromax pour coucher avec un glaçon)

Je réussis à m’endormis en humidifiant un morceau de tissu d’eau glacial et le posant sur mon bleu. La nuit se passe tranquillement aucune alerte enfin un véritable repos réparateur. Je me réveille lentement et je peux voir Cromax proche du feu comme pensif.

(Je ne pense qu’il faut que je le dérange nous devons tous combattre nos démons seul.)

Bogast se lève à son tour et se dirige de nouveau vers les dragons qui sont toujours éveillés. Je me demande un instant s’ils ont dormi. Probablement mais je ne sais pas s’ils en ont vraiment besoin. Le capitaine discute avec eux plus longtemps que la veille mais il revient d’un façon un peu plus satisfaisante que la dernière fois.

Il nous explique que les dragons vont faire un tour d’observation pour localiser et par la suite nous permettre de retrouver Cheylas le plus rapidement possible.

( Voilà ce qu’il leur demandait. Un service simple mais qui apparemment était un refus la veille.)

Le dragon de feu puis celui de glace s’envolent avec puissance. Je sens le sol trembler sous mes pieds au décollage de chacun, je reste encore stupéfié devant une telle force et une telle aisance à se déplacer dans les airs malgré leur masse importante. Cheylas aura certainement pas une chance face à l’œil aiguisé d’un dragon.

Seul le dragon d’eau reste prêt de nous, il nous surveille d’un œil attentif. Cet œil me fait froid dans le dos, il ressemble à celui d’un lézard, il brille tel un incendie et à l’intérieur on ressent toujours cette puissance. Tout est puissance chez eux, par une parcelle d’eux n’est autre chose.

Tout le monde s’occupe comme il le peut, pour ma part je continu de nettoyer mes armes. Ceci est devenu une obsention chez moi. Je vois que le jeune Woran, je suppose que s’en est un car je ne vois pas ce qu’il pourrait être d’autre, joue avec la petite Aniathy à cache cache.

Cela me fais sourire et me rappelle un peu ma courte enfance. Soudain il ne réapparait pas, je ne le vois pas resurgir.

( Il y a du bien se planquer le petit rusé.)

Keynthara revient affolée, elle ne trouve plus Ello. Je me lève et remets mes épées au fourreau quand Cromax prend la parole pour nous dire :

« Ne nous séparons pas, il est mieux de rester minimum par groupes de deux, sait-on jamais ce qui peut arriver en ces lieux... »

Il a raison, les lieux n’ont pas été vraiment hospitalier depuis le début de cette aventure. Tout le monde est déjà en groupe, je rejoins Lothindil et lui fais un signe de la tête pour approuver les paroles de Cromax.

Le dragon d'eau sort du lac en emportant une gigantesque quantité d’eau. Il nous fait tomber une petite pluie dessus.

( Sa alors il sait voler en fait.)

Il entame une ronde aérienne pendant que nous nous lançons dans la forêt. Je suis Lothindil tout en hurla quasiment à chaque pas :

« Ello, Ello »

Ou encore :

« Ello sort de ta cachette, le dragon s’inquiète »

Je fouille chaque recoin de la forêt et je ne trouve rien. Je commence à m’inquiéter pour le Woran. Je jette des coups d’œil furtif à Lothi, mes yeux tremblent de peur pour l’enfant.

(Je ne veux qu’il lui arrive quelque chose à ce petit. Nous devons le retrouver le plus vite possible.)

Je commence à courir un peu pour chercher partout mais pas trop vite car je pourrais louper un détail. Je ne dois pas perdre espoir, il est toujours en vie. Je le sais, il vit, il est quelque part dans cette forêt. Je dégaine mes deux lames et commence à vouloir trancher un buisson quand soudain je repense à Lothi qui est pour la protection de la nature. Je les remets au fourreau aussitôt.

Soudain Lothi me fait signe et me signale qu’il faut que l’on aille dans une direction qu’elle m’indique.

« Mais comment… »

Je n’ai pas le temps de finir ma phrase qu’elle est déjà partie. Je me lance à sa suite et la suis à travers les broussailles et les arbres.

(Comment a-t-elle pu savoir qu’il fallait aller dans cette direction ? Peut être ses talents de communion avec la nature.)

Je la suis jusqu’à se trouver face à une falaise. Certains de nos compagnons sont déjà là.

(Comment est-il possible que tout le monde arrive ici ? Si le sort d’Ello n’était pas si important à mes yeux, je pense que j’aurais essayé de tirer ça au clair mais là ce n’est pas le moment.)

La falaise est impressionnante même de la distance où nous sommes. La roche semble résistante, dur et incroyablement lourde. Des herbes et arbustes poussent dans ses parois forment une sorte de mosaïque vivante.

Nous avançons plus lentement vers la muraille qui se dresse devant nous. On peut voir quelque chose se dessiner dessus, une porte d’une taille ahurissante sûrement faite dans la même roche que la falaise. On peut voir deux immenses colonnes ornés de corps de dragons qui se sont enroulés autour comme des gardiens éternels. Leurs têtes finissant sur les battants de la porte. On peut y voir aussi deux boucliers montrant et insistant sur la résistance de la porte.

Les yeux des dragons sont formés d’un rubis rouge étincelant. Au milieu de la porte, une petite fente, probablement une serrure dont nous n’avons pas la clef.

( je suis en train d’oublier Ello, je ne dois pas le perdre.)

Soudain un gémissement vient me fendre le cœur, je reconnais parfaitement la voix d’Ello. Avant de me tourner en direction du bruit, je dégaine mes deux lames. J’ai pivoté mon corps et soudain…

Le visage de Daulandi m’apparait, je laisse tomber mes bras. Ils sont complètement ballants le long de mon corps, les armes si durement nettoyées trainant dans la poussière. Daulandi tient Ello contre lui et d’une main, il maintient la tête d’Ello levé avec sur le cou une lame.

Je peux sentir la colère monter en chacun de nous. Elle m’envahit aussi, elle se propage tel un torrent en cru. Mais le pire de nous est Bogast, il en est à un tel point qu’il commence à briller d’une lueur verte puis il pousse Thalian derrière lui pour que son propre corps serve de bouclier à l’enfant.

Daulandi a dans ses yeux une lueur de folie, il nous dit :

" Il m'a foncé dedans quand je... je vous cherchais. Ha ! C'est pas prudent ça ! Ha ha ! On fait un échange ! Oui ! Donnez moi Thalian et je vous rends ce... ça ! "

Nous nous retrouvons dans une très fâcheuse posture car Bogast ne voudra jamais donner son fils et je ne pense pas que l’autre cède aussi facilement. Ello est dans une situation pire que la notre car il a une lame sur la gorge. Une lame ne demandant qu’à trancher.

La scène semble se stopper sous nos yeux. Je peux entendre la respiration violente de chacun de mes amis. Nous sommes tous sur le pied de guerre mais aucun mouvement n’est possible. Je serre de plus en plus fort mes épées et commence à relever les bras.

Je sens une lueur ardente dans les yeux de chacun et moi de même. Je n’aime pas être acculé ainsi contre un mur où aucune issue est possible. Je me sens impuissant, ma colère continu de me traverser de toute part comme si des millers de lances venaient me transpercer. Je repense à Jack qui avait soif de sang, sa soif pourrait être calmée pendant un moment si on pouvait faire quelque chose. Mais nous sommes pieds et poing liés. Mes mains se mettent à trembler mais pas de peur cette fois mais de rage, de fureur, en une fraction de seconde je serais sur lui entrain de le pourfendre. Je pense que dans mes yeux ont peu retrouvé la même lueur de folie que dans ceux de Daulandi.

Tout à coup à la surprise de tout le monde et surtout de l’agresseur, Ello plonge ses crocs dans la main qui maintien l’arme. L’ennemi relâche un instant son emprise et le Woran tente de fuir. Mais Daulandi le rattrape par son collier qui sous la pression ne résiste pas et se brise. Notre ami s’engouffre dans la forêt protectrice.

L’agresseur se retrouve maintenant sans rien pour le protéger de nous. Il dégaine son long katana, il espère surement blesser quelques uns d’entre nous. Cromax se met à hurler :

« Sus à Daulandi, mort à lui! »

Tout le monde se lance quasiment en même temps sur Daulandi. Il arrive à bloquer une de mes attaques pendant que mes compagnons lui en donne beaucoup plus qu’il ne peut esquiver. Le sang de ce chien pleut sur mon visage, je passe ma langue sur les lèvres pour rassasier la faim de Jack. Mes lames fusent dans tous les sens. Je sais que je touche mon ennemi car elles sont maintenant d’une jolie couleur rouge carmin. Nous entendons un dernier cri de douleur puis le corps maintenant sans vie de l’assaillant tombe sur le sol. Je n’arrive pas à imaginer que ce corps était celui d’un humain avant tellement il a été tranché, broyé,… Je recule d’un pas pour mieux admirer le massacre que nous avons fait. Je relèche le sang se trouvant sur mes lames, il a un gout très prononcé en fer.

( Nous sommes des monstres, voilà ce que nous sommes et moi je suis pire qu’eux car je me délecte du sang de mon adversaire.)

Je me rapproche du corps et commence à regarder tout ce qui pourrait m’intéresser. Je saisi son katana et l’observe voir s’il serait intéressant de le prendre si son état le permet. Pendant que je fouille le corps, je vois Cromax ramasser quelque chose sur le sol. Quand il se relève je peux voir qu’il s’agit d’une clef.

Je me relève et observe Cromax, il ne semble pas dans son état naturel. Je peux voir qu’il regarde loin derrière nous. Je me retourne et peux observer au loin les ombres funestes des dragons. L’un d’eux semble tenir quelque chose dans ses griffes.

( Certainement Cheylas, j’espère qu’ils l’ont tués en la capturant. Elle ne mérite que ça.)

Je vois Cromax se diriger vers la porte et y insérer la clef. Il la tourne avec une certaine lenteur comme pour se donner un peu de suspense mais s’il l’ouvre nous n’aurons plus le choix que d’entrer à l’intérieur car les dragons nous tuerons.

Il l’ouvre et tombe ensuite à genou comme moi quand je reprends possession de mon corps.

( Que t’arrive-t-il mon ami ?)

Je me mets à dire aux autres :

« Nous n’avons plus le choix, nous devons entrer. Personnellement sa me tente, cette porte attise trop ma curiosité. »

Je souhaite pénètrer en premier dans les noirceurs de l'inconnu.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 6 (7) : La porte
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 15:49 
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Lelma a écrit:
Que dire, que faire face à tant de puissance ? Je reste là à les regarder sans rien dire, ne comprenant pas leur existence, ignorant la chance fabuleuse qui m'a emmené à leur coté. Dans cet océan d'inconnu je suis une frêle embarcation poussé par tous les vents et les courants. Je m'accroche désespérément dans cette tempête sans fin, ne voulant pas sombrer dans une folie qui me noierai corps et biens. Seyra semble bien plus à l'aise, très curieuse envers ces créatures. Aucune crainte n'est lisible dans ses yeux et je la voit aller dans le camp, s'approchant des dragons. Elle passe un long moment proche du dragon de glace, sans un mot, sans un mouvement, l'un contemplant l'autre. Ce dragon blessé n'a pas perdu sa superbe malgré la flèche qui a percé son œil. Les dragons refusent de nous ramener au bateau, nous devons donc passer la nuit sur place. Le dragon de feu nous allume un feu de camp et ils s'éloignent, sans toutefois nous quitter des yeux. Nous les devinons autour de nous, rien de rassurant...

Un repas silencieux est partagé avec notre groupe. Chacun mange sa part comme résigné. Seyra mange de bon appétit, elle semble contente de vivre tout cela, décidément j'ai de plus en plus de mal à la comprendre, qui est-elle réellement ? Est-ce que tout cela a vraiment un sens ? Elle n'est qu'une enfant au final, comment peut-elle vivre tout cela, ne devient-elle pas folle ? Ello me tire de mes réflexions, il revient d'un coup alors qu'on ne savait pas où il était, probablement avec les dragons. Nous nous préparons à dormir, fatigués par ces journées loin de toutes civilisations. Ello n'est pas farouche, comme la veille il choisit la druide comme oreiller en l'attendrissant d'un large sourire. Celui là aussi est un mystère, de quelle race est-il issu ? De quels parents ? Pourquoi est-il ici ? Et qu'est ce que ces deux clés autour de son cou ?

(Tu poses trop de questions, dors un peu mon Lelma !)

(Tiens, te voila Aakia, tu n'es pas très bavarde ces derniers temps, tu n'es pas malade ?)

(Une faera ne peut être malade, je te laisse juste te débrouiller sans moi, une occasion rêvée de te tester.)

(Encore des tests ? C'est pas drôle, j'ai besoin de toi, c'est trop dangereux ici !)

(A toi de faire au mieux, et arrêtes tes questions sans cesse, Seyra est une enfant et ce petit aussi, après le reste n'a pas d'importance actuellement.)

Bogast est allé parler avec les dragons, négociant quelque chose, mais il essuie un refus. Il revient visiblement contrarié, c'est pas le moment de lui parler. Personne n'insiste, chacun étant fatigué. Seyra vient se blottir contre moi et prêt du feu nous nous endormons vite, devenant habitué de ces conditions très dures.

Une nuit longue mais reposante passe. Au petit matin Bogast est satisfait, cette fois-ci les dragons ont acceptés de nous aider à retrouver Cheylas. Il nous dit qu'ils vont faire une reconnaissance dans les airs pour mieux la retrouver. Il est évident que, même si elle est une elfe, elle n'échappera pas à deux dragons. Ceux-ci s'envolent avec une puissance inégalable, ils gagnent de l'altitude et commencent leurs rondes. Majestés, vous êtes des rois. Que faites-vous dans ce monde oh dragons ? Que gardez-vous ici pour vous êtes rassemblés ? Où sont les autres dragons ?

(Que t'ai-je dis ?)

(D'accord, très bien, je me pose plus de questions !)

(C'est pas trop le moment, profites du temps que tu as pour te laver par exemple...)

Seyra ne m'a pas attendu et lave sa frimousse et ses cheveux. Une horreur à coiffer tant il y avait de nœuds, on allait s'amuser une fois qu'on aurait un peigne entre nos mains... Mes cheveux sont dans un sale état aussi. L'eau est froide mais vivifiante, je me lave le visage et autant que possible la tête. Mon visage devenait de plus en plus celui d'un homme sauvage, la barbe poussait drû. Grand malheur que de ne pas avoir de lame pour tailler toute cette masse de poils. Ah... Mais si j'ai ma rapière, elle a une partie tranchante. Non je vais me faire très mal... Oh et puis tentons, je ne peux plus supporter cet aspect. Avec mille précautions je taille ma barbe avec la rapière. De loin on aurait pu me prendre pour un fou qui veut en finir avec la vie. Finalement j'arrive à un résultat à peu près correct sans trop me couper. Voyant mon reflet dans l'eau je suis satisfait, me voici à peu près civilisé. Les elfes n'ont pas se problèmes de pilosités.

Ello a trouvé une copine en la personne de la discrète aniathy. Les deux jouent à cache-cache, un jeu universel au principe facilement compréhensible à chacun. Nous observons la joie de chacun et sourions, ça fait tant de bien. Puis je ne n'y fait plus attention et le temps passe. L'aniathy revient totalement affolée, le petit a disparu. On part immédiatement à sa recherche, le dragon d'eau sort de son lac et s'envole pour avoir une vue des airs. Une légère pluie nous retombe dessus vu la masse d'eau que la dragon a transporté. Voyant que les recherches classique ne donnaient rien et vu la situation de mort assurée si on retrouvait pas le petit je demande à Aakia de m'aider.

(S'il te plait j'ai besoin de toi, alors test ou pas test, il faut trouver ce petit ! Tu le peux !)

(Bien, d'accord ! Concentres-toi, observes et vois !)

Je m'arrête au milieu de ma recherche et ferme les yeux. Doucement le lien s'active et je vois par les yeux d'Aakia.

(Vas-y, tu peux y aller, files tel l'éclair.)

Je ne sens pas Aakia sortir de mon collier, mais je l'imagine filer tel un météore, un éclair de feu à peine visible au regard. Il ne faut pas beaucoup de temps pour qu'Aakia retrouve le petit. Je le vois par les pensées d'Aakia, il est avec un homme que je ne reconnais pas immédiatement... Mais d'un coup je réalise ! Daulandil ! Ils sont devant une grande falaise, au bord d'une immense porte... Une porte ?

J'ouvre les yeux observe, vois la falaise au loin et crie aux autres : "A la falaise, on l'a retrouvé."

(Aakia transmet aux autres faera!)

(Elles sont déjà au courant, cours !)

Notre groupe se reforme peu à peu et se dirige vers l'immense falaise, peu à peu nous nous apercevons d'un détail frappant, une porte monumentale est enchâssée dans cette falaise. Les détails nous parviennent, montrant l'absolue beauté et solidité de cette chose. La porte des dragons, sans doute cela qu'ils protègent !

Nous entendons tous un gémissement, nous nous retournons et voyons Ello menacé par une lame de... Daulandil. Cet ignoble personnage est là et veux échanger le petit contre Thalian. Bien entendu Bogast refuse tout net, se préparant au pire. Les lames sortent de leur fourreaux, Seyra saisit son arc et le braque vers Daulandil. Je lui fait signe de l'abaisser, à cette distance une flèche pourrait blesser Ello. Le face à face commence, aucun ne pouvant faire le premier pas. Nous ne pouvons pas risquer la vie de ce fils des dragons, cet étrange gamin rempli de mystère. Nous avons le nombre, mais Daulandil a le gosse. Il est aussi face à un mur infranchissable, il ne peut plus fuir, acculé à l'implacable falaise et cette porte immense. Un filet de sueur coule dans mon dos, une appréhension dans ce moment clé. Quelque chose d'immense se cache, un secret profond, aux racines enfouies. La sourde colère résonne dans nos âmes, les deux frères sont face à face. Un seul d'entre eux restera en vie à l'issu de la confrontation. Aucune parole, aucune menace, le bruit du vent sur la pierre, le bruissement des arbres. Ce climat de tension s'accentue au fil des secondes, celles-ci durant une éternité, il n'y avait aucun échappatoire. Je prend mon épée et la brandit de défi, prêt à combattre s'il le fallait. Un regard aux autres, ils sont prêt eux aussi. Seyra a laissé son arc et prend son glaive. Tous sont prêt au combat, tous attendent un signal qui ne vient pas.

Soudain l'inespéré arrive. Ello mord Daulandil et tente de s'échapper, l'homme le rattrape par son collier qui casse sur le coup. L'enfant parvient à s'échapper. C'est le signal, Seldell décoche une flèche qui érafle notre ennemi et Cromax dans une rage folle crie notre attaque. Nous sommes prêt, chacun part en courant à la rencontre de notre adversaire qui a prit un katana d'une grande taille. D'un signe mental à Seyra je lui expose notre plan d'attaque, et nous nous séparons du reste du groupe pour prendre l'adversaire en tenaille. Le choc. Les premiers sont arrivés, à mon tour je porte une attaque avec toute ma puissance, mais ma rapière rencontre sa lame qui pare mon coup et me repousse à terre. Seyra de l'autre coté a bien plus de chance, sautant et portant un coup de haut en bas avec son glaive. Le fer rencontre la protection de corps de Daulandil et l'abime franchement. L'adversaire chancelle sous le choc permettant aux autres de porter leurs coups. Je reste au sol, voyant un spectacle peu honorable. Daulandil n'a pas la moindre chance face aux autres, et je n'ai pas la place pour combattre. Seyra après son premier coup c'est apperçu du même problème et c'est retirée du combat. Elle vient vers moi.

"Ca va papa ?"

"Oui je n'ai rien, arrêtons ce combat !"

Le Sindel, le Shaakt, la magie de l'Ynorien et celle de Bogast combinée ont tôt fait de vaincre Daulandil, le réduisant en un corps sanglant.

"Sommes-nous sans honneur ?"

"Je ne sais pas, mais Daulandil en avait-il ? On ne saura jamais le fin mot de cette histoire, la colère détruit la raison. Nous sommes tous fous, cette île nous rend malade !"

A la vision du corps de Daulandil charcuté par notre colère un sentiment de gâchis énorme me prend, gâchis que ce destin a donné à ces deux frères. La haine est-elle possible entre une fratrie ? Mon frère que j'aime et que j'espère de tout coeur retrouver me reviens à l'espri. je ne doit pas sombrer, je dois m'accrocher et vivre ! A mon retour à Kendra Kâr, je le retrouverai !

"Ne soit pas triste Papa, on a fait ce qu'il fallait. Ce n'est pas nous qui l'avons tué."

"Mais on y a participé."

Nous voyons les dragons revenir, quelque chose que je devine comme étant Cheylas dans leur pattes. Ils ne vont certainement pas apprécier que nous soyons là devant cette porte qui semble être de la plus grande importance, mais nous leur expliquerons que nous avons tué celui qui voulait faire du mal à Ello et que donc nous sommes donc de leur coté. J'ai hâte de retrouver le bateau et de me savoir sur le chemin du retour.

(Empêches-le Lelma !)

Le crie d'Aakia déchire mon cerveau. Empêcher quoi, empêcher qui ?

Je tourne le regard vers la porte, une profond malaise me prend quand je vois le sindel avec un objet dans sa main : le collier du petit !

(Oh non la clé !)

(Il ne faut pas !)

"Cromaxxxxxxx! Lache ça !!!! Cromaxxxxx !"

Trop tard il tourne la clé dans la serrure, un instant d'éternité s'achève, la fin est là.

(Accroches-toi !)

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 Sujet du message: Re: Chapitre 6 (7) : La porte
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 15:50 
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Lothindil a écrit:
Nous nous retrouvons en effet auprès des dragons, ceux-ci semble nous attendre, majestueux. Bogast leur parle bientôt, mais sans réponse positive de leur part, nous ne retournerons pas grâce à eux au bâteau. Cempendant, le dragon de feu conscent à nous allumer un peu, pour réchauffer un peu nos esprits et nos coeurs. Après un repas frugal, agrémenté d'herbe, nous allons nous coucher.

Je m'étale dans l'herbe moëlleuse, regardant les étoiles, rarement une journée m'avait paru aussi longue et je ne peux m'empêcher de ressasser tout ce qui s'est passé entre la veille au soir et maintenant, cherchant un sens à notre aventure.

(J'aurais aimé savoir pour qui il travaillait.)
(S'il travaillait pour quelqu'un d'ailleurs.)
(En effet, puis c'est quoi cette porte que les dragons gardent?)
(Peut-être une porte temporelle ou une porte spatiale?)
(Ou alors une porte d'une salle au trésor?)
(J'en doute...)
(C'est bien toi qui me parlait de dragon gardien de trésor dans les légendes non?)
(Oui, mais ce n'est pas une légende, c'est la vie, même si les deux peuvent se rejoindre.)

Je reste silencieuse, faisant défilé dans ma tête des images de donjons et de trésors immenses dont mon père me parlait quand j'étais enfant. Le petit être vient se lover près de moi, près du feu. Je lui fais une place et le laisse dormir là, il semble aimer le feu et sa chaleur. Mes yeux se perdent dans les étoiles et je laisse la Lune, protectrice de mon peuple garder le sommeil de mes compagnons.

Au loin une lueur rouge dorée brille avec éclat, sans doute la surveillance du dragon de feu, Bogast revient après quelques minutes. Pour ma part, je ne bouge pas, laissant Lirelan faire le garde, me confiant juste à mon ouïe. Une légère berceuse, véritable hymne à la lune sort de mes lèvres:
"Les yeux de Sithi te protège,
Nuit sans voile, nuit de neige,
lumière dans la nuit,
Sous elle, rien ne nuit.

Dors petit, dors petit elfe,
Cette nuit, dors petit elfe.

Dors mon petit, dors,
Car voici les nuit d'Or.
Sithi te garde mon petit,
Sithi veille cette nuit.

Dors petit, dors petit elfe,
Cette nuit, dors petit elfe.

Gardienne de notre race,
Veilleuse à la grise face,
Sithi est là pour nous,
Sithi veille sur nous.

Dors petit, dors petit elfe,
Cette nuit, dors petit elfe.

N'aie pas peur de la nuit,
Elle n'emmène nul ennemi.
Dors maintenant petit Sindel,
Dors dans cette nuit si belle.

Dors petit, dors petit elfe,
Cette nuit, dors petit elfe.

Nuit de voile, nuit de neige,
Toujours elle nous protège.
Nuit sans voile, nuit étoilée,
Par elle, nous sommes veillée.

Dors petit, dors petit elfe,
Cette nuit, dors petit elfe."

Toujours allongée au sol, Lirelan attire mon attention sur le comportement étrange d'un de nos compagnons, le shaak, s'est levé et se dirige vers les deux compagnons, toujours l'un près de l'autre. Mon épée est toujours près de moi et quand je pose la main dessus, je la sens vibrer, elle semble grogner doucement.
(Fais la taire!)

Je lui intime l'ordre de se taire, il faut être discret. Elle se tait calmement tandis que j'observe ce qui semble être un combat des plus étranges.
(Que se passe-t-il?)
(Je n'en suis pas certaine, mais je pense que ça a un rapport avec l'esprit dont il avait parlé.)

Je l'observe de l'autre coté du feu, ne voyant que des ombres, mais ressentant la tension de cet être torturé par une chose que je ne comprends pas. Il finit par s'écarter de nos compagnons et par se rafraîchir, ma main se détache de la garde de mon arme.
(Chacun ses batailles, chacun ses victoires...)

Je finis par m'assoupir, entrant dans un sommeil elfique, bref, mais suffisant. Le temps s'écoule lent et calme, rien ne semble se passer. Les dragons nous veillent et c'est paisiblement que je me lève deux heures plus tard, une lumière au-dessus de moi, l'infatigable dragon de feu continue à tourner dans le ciel, tel une flamme géante brillant dans le ciel d'opale de la nuit sans voile. Un vent léger souffle sur le campement, mais la flamme du dragon nous réchauffe suffisament. Cromax tel une ombre garde le feu, perdu dans ses pensées, je reste couchée, l'être poilu endormie sur ma poitrine.
Sous ma main, je sens le médaillon dans ma cape, ce médaillon signe de la faiblesse d'un être dont je ne connaissais rien à qui j'ai promis de porter un message à ses parents.
(Que pourrais-je leur dire? Qu'il nous a trahi? Qu'il a trahi son pays pour la vanité ? Qu'il a été trahi par ceux qu'il croyait être des alliés?)
(Tu leur dois la vérité et la mémoire de leur fils, rien d'autre.)
(La mémoire d'un fils traître pour avoir tenté de plaire à sa famille... La mémoire d'un fils pendu qui serait resté dans la honte?)
(La mémoire d'un fils qui est mort debout soutenu par toi!)
(Pourquoi ne l'ai-je pas tué ou laissé crevé comme le traître qu'il est?)
(La traîtrise n'est qu'un mot. Il aurait trahi de toute façon, que ça soit nous ou une autre personne.)
(Pourquoi l'ai-je sauvé, ou tenté?)
(Tu es gardienne de la vie, même s'il te faut l'ôter par moment.)
(Combien de vie ai-je pris pour sauver la mienne? En vaut-elle réellement la peine?)
(Ta vie permettra d'en sauver d'autres, plus nombreuses encore que celles que tu as prises.)

L'aube se lève doucement, éclairant la montagne d'une lumière roseâtre. En cette heure entre chien et loup, nous nous ressemblons dans le groupe, la couleur de la peau s'estompe. Il me semble si étrange au final que l'heure où les différences soient si faibles est aussi l'heure des elfes les plus racistes.

Nous finissons par nous lever tous à notre tour, personne ne semble presser de vouloir partir. Bogast retourne parler aux dragons mais revient avec le sourire aux lèvres.
"Ils trouveront Cheylas pour nous."

Le groupe semble décidé alors à rester sur place, en attendant que les dragons trouvent la Sindel traîtresse. La journée s'écoule lentement, très lentement, avec seuls les dragons de feu et de glace pour repère. Patiemment, je lave mes armes, retordant la corde mon arc, la graissant un peu. J'en profite pour entretenir mon armure et pour me laver ainsi que mes vêtements dans l'eau du lac, sous l'oeil obsédant du dragon d'eau.

De retour au feu, je fais sêcher mes affaires avant de les ranger dans mon sac. Soudain l'aniathy revient à nous paniquer. Il semblerait que Ello ait disparu tandis qu'ils jouaient à se cacher. Quelque chose dans l'attitude de Keynthara m'inquiète et tout le monde semble d'accord. Le Sindel propose de se diviser en groupe. J'attrape mon sac et mes armes, après tout, on ne sait jamais, avant de filer, le shaak à ma suite.

(Lirelan, cherche à partir des airs, ça aidera!)

En haut, le dragon d'eau tourne lui aussi, cherchant comme une mère cherche son enfant ou un frère sa soeur. Malgré le peu de temps, nous nous sommes attachés au petit et courrons ici et là. Cherchant derrière chaque buisson, dans chaque trou, ma voix ne cesse de crier après le petit. même si je suis en apparence calme, mon coeur est torturé, j'ai l'impression d'être une mère louve cherchant ses louveteaux tués par un chasseur.

Mon âme est torturée à l'idée de perdre cette petite boule de poils. Le voir disparaître, c'est perdre une troisième fois Nazca, cela je ne peux le concevoir. Je m'époumone à apeller le gamin de poils. Soudain, une alerte lancée par Lirelan me prévient qu'Aakia à trouver Ello. De s'impatiente aussi et va pour trancher un arbre au même moment. Il a juste le temps de rengaîner que je le tire vers moi:

"Suis-moi, je sais où est le gosse!"

Se faufillant comme seuls peuvent le faire deux elfes, nous filons dans la forêt, suivant ma faera qui me guide sans mot.
Nous arrivons au pied d'une grande falaise, tous sont rassemblés là, tous, même Daulandi et Ello. Cet être abject, tiens prisonnier Ello, un couteau sur sa gorge.

Les dernières pièces du tableau arrivent et se mettent en place. Comme pour un mise en scène pour un peintre, nul mouvement, tous sont figés. Personne ne bouge, chacun attendant. Daulandi nous sommes de donner Thalian pour sauver Ello. Son regard est fou et j'hésite à lever mon arc, ses mouvements seraient plus rapides que les miens et le petit risquerait sa vie. Bogast semble aussi nerveux que nous et active un bouclier qui protège son fils. Je frisonne des pieds à la tête sentant l'afflux de magie de vent aussi proche de moi.

En reflexe à sa magie, la mienne se réveille, mon bracelet, ma cape et mon diadème se mettent à briller d'une rage au moins égale à celle de l'humain qui nous fait face. Ses yeux brillent tel des joyaux de feu tandis que la tension monte de plus en plus, nous dévorant autant que lui. Chacun montre à sa manière la haine qu'il porte à l'être abject qui propose d'échanger une vie contre une autre. Les mains se serrent sur les armes, les regards le foudroyent,...

Tous semblent attendre un signe, une autorisation de mise-à-mort, mais personne ne bouge, personne n'ose bouger de peur de voir Daulandi saigner le petit. La tension devient palpable, c'est au premier qui fera une erreur. Soudain tout s'enchaîne: le petit mort viollemment la main de celui qui le tenait prisonnier, lui permettant de se dégager. Daulandi le retient par la chaîne en argent, mais celle-ci casse, au même moment, une flèche part de l'arc de Seldell, c'est notre signal.

Un nombre impressionnant de lames sortent en un même mouvement de leurs fourreau. Notre ennemi se retrouve seul, avec pour seul défense son sabre à la main. Sans attendre, nous fonçons comme un seul elfe. La rage décuple tant notre puissance que notre hargne. Le combat est inégal, nous gagnerons quoiqu'il arrive, même si l'humain se défend comme un beau diable. Tous le frappe, le couvrant de multiple plaie.
Soudain, une douleur intense me vrille le cerveau et je tombe au sol dans un cri d'horreur. Nul coup grave ne m'a été porté, mais la douleur vient de l'intérieur même de moi, me faisant hurler silencieusement.

(Lirelan, est-ce toi?)
(Non, Gardienne...)
(C'est la première et la dernière fois que tu combats comme une lâche!"

"Yuimen, pardonne-moi!!!"

Je n'ai frappé réellement aucun coup, cependant Daulandi s'effondre dans un combat aussi inégale que finalement injuste et irraisonné. La douleur ne cesse pas et un vrombissement atteint mes oreilles.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 6 (7) : La porte
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 15:50 
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Lillith a écrit:
Les dragons semblent plus accueillant que la dernière fois. Ils nous accueillent pour la nuit, refusant de nous mener au bateau et ainsi quitter leur position de surveillance. Je ne suis toujours pas rassuré quant à la poursuite de Cheylas car s’arrêter toute la nuit va nous donner beaucoup de retard. Néanmoins, nous sommes tous fatigués et l’obscurité aurait joué contre nous. Mieux vaut rester là en espérant une aide des dragons.

Bogast, en bon chef, va négocier justement après le repas, mais en vain. Je me couche tranquillement avec Cromax à mes cotés. Nous nous endormons rapidement, exténués par les derniers événements.

Après de longues heures de repos, je me réveille sans mon elfe à mes cotés. Son besoin de sommeil bien moindre que le mien est quelque peu désagréable, mais ça fait parti du charme de sa race. Je vais le rejoindre près du feu alors que le ciel se teinte du rose pâle de l’aurore.

Deux dragons manquent à l’appel et on m’explique rapidement que Bogast a eu gain de cause et qu’ils vont faire un repérage aérien pour trouver Cheylas. Je soupire d’aise en voyant nos problèmes entre les griffes de ces demi-dieux. Il ne reste plus qu’à attendre, sous la surveillance du dragon d’eau pour pouvoir rentrer bientôt.

Nos provisions sont presque épuisés et le repas se fait maigre, constitué des quelques herbes comestibles désignées par Ello et la druide. La bonne viande et les plats consistants des premiers jours de bateau me manquent. Encore une chose qui me donne envie d’en finir au plus vite avec cette île.

Tout à coup, Keynthara arrive chamboulée au campement. Elle jouait à cachecache avec Ello mais il semble avoir disparu complètement. Je n’avais jamais vu la petite aniathy dans cet état. Certes Ello connait l’endroit, mais c’est un milieu rempli de dangers. Une simple pierre glissante aurait pu le faire chuter dans la pente ou tomber dans une crevasse. Je suis bien placé pour connaitre les risques de la montagne, bien que je la connaisse mieux sous un épais manteau neigeux.

Nous nous séparons en groupe de deux pour les recherches sous les instructions de Cromax et je crois percevoir dedans une petite idée cachée. Mais l’inquiétude pour Ello prime pour l’instant.

Nous commençons notre exploration, un peu à l’aveuglette. Cherchant à trouver les pièges qu’abrite le plateau, je redécouvre ce paysage qui me semble maintenant plus joli que dans le stress d’une attaque de dragon. Je retrouve le charme des pentes et des recoins qui me font aimer la montagne, ses surprises au moindre mouvement.

Je ne sais pas si c’est cette sensation d’être à nouveau au pays ou l’air frais de la fin de quête, ou encore l’isolement propice auquel nous n’avons pas encore eu droit depuis le début de notre histoire, mais j’ai une irrépressible envie d’en profiter avec mon loup, laissant aux autres les recherches pour l’enfant sauvage.

Alors que Cromax se retourne après avoir inspecté un énième buisson, je me lance, plus capable de résister. Je me jette littéralement sur lui, nous faisant rouler dans le buisson et commence à l’embrasser passionnément. Je passe mes mains sous le cuir de son armure pour me nourrir de la chaleur de sa poitrine, caressant ses muscles saillants et sa peau imberbe.

Je multiplie les contacts corporels mais me retrouve vite gêné par nos armures respectives. Ayant trop de mal à dénuder son torse, je me reporte sur son pantalon, bien plus aisé à baisser. Alors j’embrasse mon amant dans le cou, comme si je devais me nourrir de la moindre parcelle de sa tendre chair, mes mains baladeuses explorent à nouveau cette zone sensible qui m’est maintenant réservée. Mais à ma grande surprise, Cromax recule soudainement et remonte son pantalon en me soufflant que Lelma a trouvé Ello.

Interloqué, je reste un instant figé, ne comprenant pas ce refus soudain et cette excuse bidon. Mais il a l’air sérieux et se dépêche pour filer dans une direction précise. Je comprends alors que sa faera a joué les messagères, au bien mauvais moment je dois le dire. Mais vu l’empressement de Cromax, je me dis qu’il n’est pas juste tombé dans un trou où s’est foulé la cheville. Je me rhabille maladroitement et cours derrière mon bel elfe.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 6 (7) : La porte
MessagePosté: Sam 17 Sep 2011 15:50 
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Lillith a écrit:
Nous arrivons devant une immense falaise et plus nous nous approchons, plus nous commençons à distinguer une partie de la paroi sculptée et lisse même par endroit. Nous devinons bientôt les contours d’une porte démesurée aux multiples moulures.

(Le portail ! Ca doit être le portail dont parlaient les dragons… Il est immense…Je me demande bien où cela mène… C’est peut-être l’entrée d’une ville naine, comme la légendaire Mertar. Il n’y a que les nains pour façonner la montagne à ce point.)

Au petit trot, nous rejoignons les autres qui sont à coté et un simple regard vers la porte suffit pour comprendre pourquoi ils sont arrêtés. Daulandi, la vipère qui a essayé, et visiblement réussit vu les dernières 24 heures, à créer un schisme dans notre groupe, se trouve là, devant nous et se trouve être la cause de la disparition d’Ello. Le petit homme-loutre se trouve entre les bras de Daulandi, maintenu fermement et suspendu en l’air, une lame argenté caressant sa gorge pour nous dissuader de toute attaque.

Il propose un échange avec Thalian, mais Bogast est bien décidé à le garder avec lui. D’un geste protecteur, il fait reculer l’enfant tandis qu’une aura verte commence à l’entourer. Je reconnais aisément, après toutes les fois où nous avons combattu côte à côte, son mana aérien qu’il concentre pour lancer une attaque redoutable. Mais il est coincé par l’otage.

(Pourquoi Daulandi tient-il autant à Thalian ? Bogast est son père. Et il l’a abandonné à son sort lorsqu’ils se sont faits attaqués par les araignées géantes.)

Tout le monde semble prêt à dégainer les armes, mais la situation ne le permet pas. Au moindre geste contre lui, Daulandi risque de prendre la fuite avec le petit, ou pire, le tuer dans une tentative de défense désespérée. Je me fige, commençant à rassembler au fond de moi-même mes fluides pour agir au moment opportun. J’essaye d’établir une trajectoire, imaginant un pieu de glace foncer droit sur sa gorge. Plissant légèrement les yeux, je visualise mon sort, ayant cette fois tout mon temps. Mon esprit court le long des courbes de mon pic encore imaginaire, affinant à chaque fois sa forme, balayant chaque imperfection.

Je lâche un peu ma concentration pour contempler la situation qui ne bouge toujours pas. Daulandi garde un air assuré, mais sa main semble crispée sur sa prise sur le gamin. Dans nos rangs, j’ai l’impression de voir de la fumée sortir des oreilles de chacun tant la haine et la colère échauffe nos esprit. Si j’avais Cristal et ma vue thermique, j’aurais sûrement vu des volutes de fumée noire, un brouillard insidieux qui circule entre nous et qui semble jaillir de nous tous. Je sens presque cette chaleur étouffante et mon visage s’empourpre, me donnant la très désagréable impression que mon visage entier est sous le joug d’une flamme maudite de Meno.

Tout à coup, Daulandi pousse hurlement et lâche Ello qui s’empresse de courir pour se mettre à l’abri. Le malicieux petit homme-loutre avait réussit à mordre le bandit, mais celui-ci avait réussit à le retenir un instant par son collier avant que celui-ci ne se brise. Daulandi est maintenant face à nous, sans bouclier humain. Le flot de haine va pouvoir briser sa carapace pour se jeter sur le sombre guerrier d’une vague à la puissance incommensurable.

Seldell est le premier à réagir, bandant son arc au moment du cri et visant en quelques instants pour décocher une flèche ripant Daulandi au niveau de la poitrine. Cromax lance alors un cri de guerre provoquant le début du combat. Tel le démarrage d’un marathon, nous nous sommes tous lancés vers l’ennemi. En m’approchant du félon, je fais resurgir dans mon esprit l’épine de glace s parfaite que j’avais préparé, mais dans la précipitation de la course, je la trouve un peu moins parfaite qu’elle ne l’était. Mais ce n’est pas le seul problème pour que je puisse lancer mon attaque.

Les autres sont déjà tous sur lui, grouillant et l’entourant. C’est un danse mortelle qui s’engage, une sorte de tourbillon de chair et de fer qui tournoie autour d’un Daulandi déchainé, manipulant son sabre à une telle vitesse que je vois à peine le fil étincelant dessiner les mouvements de défense.

Je remarque ne pas être le seul un peu éloigné du combat, Bogast aussi se retrouve gêné par les alliés trop proches. Mais son aura verte semble quand même dirigée vers le combat et ses mains sculptent des symboles ésotériques dans l’air, lui confiant un pouvoir particulier. Il doit lancer des sorts de protection pour nos preux guerriers au contact mais se trouve vite limité dans le choix de ses actions. Nos regards se croisent et je retrouve la complicité qu’on avait eue sous la nuée ardente. J’acquiesce lentement par un hochement de tête puis tend mes bras vers le ciel.

« Yuia, déferle tes grêlons marteleurs sur ce traître au sang chaud. »

Je lance d’affilé trois pics grossiers, les jetant avec suffisamment de rapidité et de manque de soucis de l’aérodynamisme pour qu’ils ne deviennent qu’un agglomérat indistinct de glace. Avant que la gravité ne le rappelle à elle, Bogast use de ses vents pour le faire tenir en lévitation en m’adressant un sourire pincé. Je reprends alors ma visualisation du pieu à la pointe perforante et aux flancs lisses et froids. Je vise ma boule de glace en suspension et décoche mon pieu, sautant presque pour donner de l’élan à mon attaque.

L’éperon file droit et le choc entre les deux glaces ne se fait pas attendre. Un bruit de cristal brisé résonne et il en résulte un nuage de cristaux de glace. Certains sont tranchants, véritables shurikens aiguisés, mais la plupart sont des cailloux plus ou moins informes. Mais même ainsi ils pourront faire mal. Le vent devient tornade, un vortex blanc au contact mortel.

La puissance du vent de Bogast peut atteindre une puissance inouïe et mes cristaux sont prêts à en manifester les dégâts. Tel un virtuose, l’aéromancien entame des mouvements fluides et complexes, une danse élégante et terrifiante qui guide la tornade de grêlons. Celle-ci part dans tous les sens, passant au dessus des têtes des guerriers qui se donnent de plus en plus de coups saignants pour ensuite passer par rafales sur le visage si peu protégé de Daulandi. Les coups sont peu douloureux mais nombreux et ils le déstabilisent. Bogast se surpasse en ingéniosité pour frapper son frère pour toutes les ouvertures possibles dans sa garde.

Blessé de toutes parts et un peu sonné, il commence à ralentir dans ses mouvements, prenant alors plus de coups fatals. Je vois les lames le transpercer dans une sorte de frénésie, faisant jaillir les flots de sang bouillant. Cette vue à la fois m’hypnotise et me dégoûte.

Je vois alors mon cher amour s’éloigner du cadavre et de ses compagnons. Je songe un instant que ce combat l’a bouleversé et que ce carnage l’a choqué. Mais c’est stupide, il a eu l’habitude de bien pires champs de bataille. Il s’arrête devant la gigantesque porte et reste quelques secondes devant, comme figé. Les coups d’œil en arrière des autres m’indiquent qu’il se passe autre chose et j’aperçois au loin une tâche sombre dans le ciel, les dragons revenant vers nous.

Un terrible grondement survient alors, me faisant sursauter. Cromax est à terre, à genoux, devant les portes qui semblent s’ouvrir.

(Qu’est-ce que tu as fait ???)

« Cromax !! »

Je ne suis même pas sûr que ma voix fût entendue car le grondement persiste et s’amplifie. Les mains sur les oreilles, je cours vers mon elfe adoré en espérant qu’il ne sera pas trop tard.

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