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 Sujet du message: Les anciens rp de Rosie (Wowlie)
MessagePosté: Jeu 19 Jan 2012 04:47 
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Rosie se réveilla coucher sur le sol poussiéreux le long d’un mur de pierre. Elle plissa les yeux le temps que ceux-ci s’habituent à la lumière du jour et s’assit afin de mieux voir ce qui l’entourait. Elle avait du mal à ce souvenir des évènements de la veille qui l’avait emmené là. Depuis qu’elle avait perdu la mémoire, il y a à peine quelques semaines de cela, elle était toujours un peu perdue. Elle ne savait plus ou aller ou que faire de ses journées.

Elle regarda les passants qui semblaient ne pas la voir. Elle était invisible à leurs yeux, mais cela n’affectait en rien la jeune fille qui était habitué à la solitude. C’est alors qu’un petit garçon la dévisagea en la pointa du doigt. Sa mère ne mis pas long à le prendre par la main pour l’entraîner plus loin. Inquiète, Rosie porta précipitamment sa main à son visage. Elle sentit quelque chose de rugueux. Du sang avait sécher sur la partit gauche de son visage, le traversant en un filet rouge. Des images de la veille lui revinrent alors en même temps que la douleur.

Elle avait trébuché et s’était violement assommé la tête contre un mur en essayant de fuir un homme soûl qui l’avait un peu trop remarqué. Heureusement, elle l’avait déjà semé avant de se cogner brutalement. Elle se frotta la tête qui lui fit subitement mal et retenu ses larmes de crainte d’attirer l’attention sur elle. Elle remit précipitamment son capuchon sur la tête et serra les dents le temps que la douleur passe.

Quelques minutes plus tard, le mal devint plus supportable et Rosie entreprit de nettoyer un peu son visage en le grattant délicatement, faute d’eau. Elle réalisa qu’elle justement que sa gorge était sec et que son ventre gémissant comme un chien qui veut son os. Elle était tellement occupé par son passé inconnu, qu’elle oubliait parfois de manger et de boire.

Elle s’assura d’avoir encore son livre en sa possession puis se leva en ajustant son capuchon sur ses yeux. Une gouttelette d’eau lui tomba sur le bout de nez, la faisant légèrement sursauter. Elle leva les yeux nerveusement au ciel. Celui-ci était devenu sombre et menaçant. Tout portait à croire qu’il n’allait pas tarder à pleuvoir. La jeune fille s’engagea rapidement dans une petite ruelle, jetant par occasion des regards craintifs vers le ciel espérant ne pas se faire tremper.

Soudainement un éclair bleuté déchira les nuages noirs. Une Pluit froide commença à tomber du ciel. La pauvre Rosie se retrouva rapidement mouiller de la tête au pied et accéléra le pas pour se rendre à un endroit qu’il n’était peu être pas convenable pour elle. Pourtant la jeune fille se sentait bien là bas. Elle pouvait y passer inaperçus et respirer un peu.

Elle était en route pour la Taverne des 7 sabres…

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 Sujet du message: Re: Les anciens rp de Rosie (Wowlie)
MessagePosté: Jeu 19 Jan 2012 04:47 
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Rosie poussa doucement la porte de la taverne et y jeta un œil. Elle fut heureuse de constater qu’il n’y avait pas grand monde aujourd’hui. Elle entra et referma la porte derrière elle tout en essayant de faire le moins de bruit possible. Elle avança entre les tables le plus discrètement possible. Pourtant tout le monde lui jeta des regards et d’autre ricanèrent en la voyant toute mouillées. La jeune fille continua d’avancer le regard noir, les lèvres tremblantes et les poings serrés.

Elle s’arrêta net devant l’aubergiste accouder de l’autre côté du comptoir. Elle était toujours encapuchonnée de façon à ce qu’on ne voit pas ses yeux, pourtant elle voyant bien le regard méprisant qu’il lui envoyait. Après un moment d’hésitation, Rosie daigna ouvrir la bouche, ce qui n’était apparemment pas son habitude.

-À boire et à manger. Dit-elle tout bas.

L’homme ce redressa et approcha son visage de celui de l’adolescente.

-Je n’ais pas vraiment envie de te donner quoi que ce soit après avoir vu ce que tu as fait a mon plancher.

Un léger frisson parcourut Rosie. Elle se retourna afin de constater ce qu’elle avait fait. Effectivement le sol était couvert de flaque d’eau causé par son passage à son plus grand malheur. Elle reporta alors son attention sur l’aubergiste qui avait les sourcils toujours froncé en attendant sa réponse. Elle aurait aimé qu’il lui donne ce qu’elle voulait et pouvoir partir dans un coin pour ne plus déranger personne. Elle aurait préférer n’avoir rien d’autre à dire. Normalement c’est ce qu’elle aurait fait. Mais les dernier 24 heures avaient été éprouvante, elle avait terriblement faim et elle était d’humeur extrêmement maussade.

-Écoutez-moi bien. Répondit-elle sur un ton lent. Je suis affamé et je me fou carrément de votre plancher qui avait besoin d’être laver de toute façon. Un problème auxquelles j’ai remédié d’ailleurs.

Elle avait dit tout ça d’un ton calme en ne démontrant aucune agressivité, ce qui enragea particulièrement l’aubergiste. Il saisi d’un mouvement vif le collet de la jeune fille qu’il prit par surprise et l’attira a quelques pouces de son visage poisseux. Rosie saisit les mains de l’homme pour essayer de se dégager mais en vain. Son capuchon bascula dévoilant son visage qu’elle n’avait pas exposé depuis longtemps. Il resserra son emprise et tira un peu plus l’adolescente vers lui. Rosie fit tout ce qu’elle put pour ne pas montrer son effroi et resta impassible.

-Qu’est ce qu’une jeune elfe comme toi viens faire ici. Mais qu’est ce que je raconte. S’écria t-il avec dégout en la poussant violemment à terre. Tu n’es qu’a moitié elfe sale vermine!

C’est alors qu’un homme entra dans la pièce par la porte de l’arrière boutique. Il posa les yeux sur la jeune fille qui se relevait en rabattant son capuchon sur son visage. Après un instant, sans dire un mot l’homme détourna le regard vers son employer et lui fit signe de donner au semi-elfe ce qu’elle demandait. Il était habituer à sa présence et il savait qu’elle causait rarement des problèmes. Il ne voulait pas d’autre problème pour l’instant. Pas immédiatement après le passage d’un homme qui causa quelque ennuie.

Rosie lui fit sourire reconnaissant que le gérant ignora avec dédain. Peu être n’aimait-il pas être gentil. L’adolescente alla s’assoir dans le coin le plus éloigner du comptoir espérant qu’une fois le gérant partit, l’aubergiste ne reviendrait pas à la charge. Elle se rappelait maintenant pourquoi elle évitait de parler d’habitude. Ses vêtements lui collait désagréablement à la peau étant toujours mouillé. Elle commença à manger en surveillant du coin de l’œil toute les personnes se trouvant dans l’auberge. Il y a beaucoup de voleur qui se tient à cet endroit et Rosie le savait parfaitement.

Malgré la petite mésaventure d’aujourd’hui elle aimait encore ce lieu. Un jour elle y avait vu un visage qui lui semblait familier et depuis elle y retournait afin de voir s’il y serait. Elle était sur que ce visage faisait parti de son passé oublié.

Peu à peu, ses yeux devinrent extrêmement lourds. La fatigue la gagnait de plus en plus, malgré tout les efforts qu’elle mettait pour rester éveiller. Elle ne pouvait pas tomber endormit dans un lieu pareil. Pourtant c’est ce qui arriva bien accoté contre la table.

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 Sujet du message: Re: Les anciens rp de Rosie (Wowlie)
MessagePosté: Jeu 19 Jan 2012 04:48 
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Rosie se réveilla brusquement, quelqu’un venait de la toucher. Elle eu alors peur que ce sois encore le tavernier mais ce ne fut pas le cas. Elle fut légèrement soulager de constater qu’il s’agissait d’un jeune homme. Il lui annonça subitement qu’il était lui-même un semi-elfe et qu’il s’appelait Vrank. Rosie se sentit alors étrangement intimider par cet inconnu mystérieux. Il parlait tellement qu’elle avait du mal à le suivre. Ou peu être était ce dû au coup qu’elle avait reçu sur la tête la veille.

C’est alors qu’il lui demanda son nom. C’est à ce moment qu’elle réalisa qu’il lui parlait à elle et lui sourit timidement en pencha la tête pour cacher son visage. Puis dans un murmure elle lui répondit :

- Je m’appelle Rosie.

Elle leva doucement les yeux vers lui.

- Vous voulez vraiment que… que je vous accompagne?

Il était rare que les gens lui accordent de l’attention et elle n’en était pas habituer. Elle avait passé tellement de temps seule et désormais les autres l'effrayait. Pourtant celui là lui sembla digne de confiance.

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 Sujet du message: Re: Les anciens rp de Rosie (Wowlie)
MessagePosté: Jeu 19 Jan 2012 04:49 
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Il venait de sortir et Rosie n’avait pas bougé d’un pouce. Elle tremblait d’excitation. Elle voulait y aller avec lui, elle voulait le suivre mais pourtant elle en était incapable. Peu être avait-elle peur. Non. Elle devait y aller.

Elle se leva alors brusquement ce qu’elle regretta à la seconde puisqu’elle avait suscité l’attention. Elle sortit rapidement de la taverne espérant qu’il ne soit pas bien loin. Oui, elle voulait l’accompagner, elle voulait parler avec quelqu’un et surtout changer un peu sa vie. Elle le vis marcher un peu plus loin en avant. Rosie eut alors peur que ce soit une mauvaise plaisanterie car normalement personne ne lui parlait. Mais elle se reprit en main et couru vers lui d’un pas léger. En fait elle se sentait moi n lourde. Comme si déjà elle avait un poids de moins sur le coeur. Elle se sentait moins seule.

Elle marchait maintenant à quelques centimètres derrière lui et d’une main tremblante elle lui tapota légèrement dans le dos. Puis elle baissa la tête timidement.

« Je viens avec toi. J’en ai mare de cette vie alors je… je viens. »

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 Sujet du message: Re: Les anciens rp de Rosie (Wowlie)
MessagePosté: Ven 20 Jan 2012 02:47 
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Partie 1:
Première mission de Milice
1 - 2 - 3 - 4 - 5 - 6 - 7 - 8 - 9



1

Rosie attendit calmement pendant que Vrank entrait dans la pièce. Elle observait le décor partant dans ses pensés. Elle était excitée à l’idée de faire enfin quelque chose et de cesser de tourner en rond. Par contre, elle était un peu angoissé par la mission. C’était sa première fois et elle sentait son estomac se resserrer.

Encore une fois une crainte l’envahit à un telle point, qu’elle était prête à s’enfuir sans même demander son reste. Mais elle ne le fit pas. La semi-elfe avait appris à dompter les crises d’angoisse qui l’assaillait par moment. Elle avait une très faible estime de soi et elle le savait. En entrant dans la milice elle espérant remédier à son manque de confiance une fois pour toute.

C’est alors que Vrank réapparut complètement transformer. Rosie en resta bouchée. Il avait l’aire tellement plus grand et plus confiant avec ses nouvelles affaires. Il dégageait une énergie puissante que la jeune fille n’aurait pu identifier. Il respirait la fierté et la confiance, a un point tel que Rosie ce sentit fort petite près de lui. Cela eu tôt fait de lui redonner, le gout de faire cette mission. Elle voulait être comme lui.
Elle entra dans la pièce croisant son compagnon.

« Tu vas voir, il est très serviable. Prends ce dont tu as besoin, je t’attends dehors pendant ce temps. »

Rosie sourit pour elle-même. Oh oui ! Cette nouvelle aire lui allait bien. Elle referma la porte derrière elle et regarda l’homme à son bureau. Elle avança vers lui essayant d’avoir l’aire le plus assuré possible et lui sourit du mieux qu’elle put. Puis elle ouvrit la bouche mais il la devança.

- Toi aussi tu es nouvelle c’est ça?

Légèrement dérouter Rosie lui répondit d’une voix douce

- Oui effectivement et je viens chercher de quoi aider à ma mission.

L’homme lui sourit à son tour

- Alors! Que veux-tu?

Rosie jeta un œil tout autour. Elle s’y connaissait très peu en la matière et ne savait que demander. Elle joua nerveusement avec ses doigts. Elle ne savait pas se servir de la plupart des choses qui se trouvait là. Voyant son hésitation, l’homme prit la parole.

- Une épée? Une épée ça irait? Une pas trop lourde, ce ne serait pas plus compliquer à utiliser que la hache que tu porte.

Il sortit une épée qui reluit entre ses doigts. Il la regarda et la tendit a la jeune fille.

- Peu être aussi une cotte de maille. Pour te protéger. Ce serait dommage d’être amocher non?

Il était gentil mais Rosie se sentait stupide. Il lui parlait comme l’on parle à un enfant. Elle se sentit à nouveau très petite. Elle n’avait même pas été capable de lui demander ce qu’elle voulait alors comment réussirait telle cette mission si elle n’était même pas en mesure de faire cela d’elle-même.

Encore une fois, elle se réprimanda d’avoir aussi peu confiance en elle et pris l’épée entre ses mains. Déjà elle se sentait plus forte et un sourire évadé se dessina sur son visage. Elle prit la cotte de maille mais ne la mit pas tout de suite. Certainement pas devant l’homme. La jeune fille la camouflera plus tard sous ses vêtements. Elle leva les yeux vers lui.

- Merci beaucoup monsieur.

Il se contenta de répondre :

- Bonne chance

Elle sortit plus confiante que jamais rejoindre son ami qui l’attendait dehors. Quand elle le vit, une fois dehors, elle ne put retenir un sourire en coin. Il était grand, assuré et cette nouvelle robe lui allait comme un gant. Il jeta un coup d’œil vers elle et celle-ci baissa les yeux.
-Tu as raison, dit-elle tout bonnement, il est très serviable.


2

Du pain dans un panier, Rosie marchait en direction de la petite maison grise ou elle avait laissé son ami inconscient depuis 3 jours déjà. Elle pensait à ses derniers évènements qui s’étaient avéré assez éprouvant.

Lorsqu’ils étaient entrés, Vrank et elle, dans la demeure pour la première fois, le semi-elfe avait semblé être attiré vers la petite chandelle qui luisait dans un coin sombre de la pièce. Pendant tout le temps ou il avançait, Rosie l’avait suivit des yeux croyant qu’il savait ce qu’il faisait.

Mais avant qu’elle n’ait réalisé quoi que ce soit, il était déjà en train de suffoquer sous une pression invisible. C’est là que Rosie vit la jeune fille, du nom de Litienne, dans les ténèbres. Son visage arborait un rictus monstrueux à en donner froid dans le dos. La jeune milicienne aurait voulut se jeter sur la fille pour qu’elle lâche sa proie, mais elle avait été encore une fois paralysée par la peur. Par chance Vrank s’était jeter sur Litienne de lui-même dans une ultime tentative et assomma la fille étrange, avant de s’effondrer avec elle sur la table. Rosie n’avait pu retenir un cri.

- Vrank !!!

Cette journée avait été horrible bien que rien d’autre de fâcheux n’était arrivé au cour de celle-ci. Mais Rosie n’en demeurait pas moins inquiète. La soirée même elle avait veillé au chevet de son ami en essayant de le faire revenir a lui, mais sans succès. Elle s’était sentit mal de n’avoir rien pu faire pour l’aider.

Puis le deuxième jour, Rosie avait été alertée par un cri au deuxième étage. Elle avait monté précipitamment les escaliers craignant une autre attaque de Litienne. Cette fois si, elle devait faire quelque chose. Elle était entrée dans une petite pièce sombre et y avait vu la jeune fille allonger qui s’agitait dans son lit en poussant des rugissements inhumains. Pourtant elle était toujours inconsciente. Rosie s’était figer devant la scène qui s’était offert à elle. Personne d’autre ne venait. Était-elle la seule à l’entendre?

La fille s’était mis à s’agiter de plus en plus et à ce rythme la, risquait de graves blessures. Prenant son courage à deux mains Rosie s’était élancée sur la jeune fille afin la retenir le temps que la crise passe. Presque assise sur elle, Rosie lui avait saisit les bras et coinçait ses hanches entre ses genoux afin de la retenir du mieux qu’elle pouvait. Il s’était mit soudainement à faire terriblement froid et la vision de Rosie s’était brouillé. La petite chambre avait donné place à une vaste pièce très sombre. Un petit garçon était assis sur le sol froid et sanglotait. Il avait levé les yeux dans la direction de Rosie et avait tendu les bras vers elle.

- Aidez-moi, disait-il tout bas, sil vous plait ne me laissez pas ici!

Rosie aurait voulut s’approcher et l’aider mais elle en avait été incapable. Elle avait alors reconnu l’enfant. C’était celui qui l’avait dévisagé y avait à peine quelques jours dans une rue de Kendra Kâr. C’est à se moment qu’une ombre menaçante s’était détaché de l’obscurité s’approchant de l’enfant. Rosie n’avait pas eut le temps de réagir et le décor s’était changé de nouveau pour revenir à la chambre. Elle était toujours assise sur l’autre fille qui avait provoquer cette vision. Rosie avait essuyé la sueur qui perlait sur son front, en faisant son possible pour calmer son cœur qui battait à tout rompre. Elle avait eut alors un vertige et était tombé sur le coté, percutant le sol. Elle était restée à terre un moment, le temps que l’étourdissement passe et s’était relevé tant bien que mal. Que s’était-il passer?

Elle était en train de sortir de la chambre lorsqu’elle avait entendu un plainte au raz de chaussé. Elle était descendue en catastrophe de peur qu’il soit arrivé quelque chose à son compagnon et l’avait retrouvé seul, au même endroit ou elle l’avait laissé. Par contre son sommeil à lui aussi était agité. Il appelait quelqu’un dans son sommeil, mais il articulait tellement mal que Rosie ne saisissait rien de se qu’il racontait. Elle avait alors mit sa main dans la sienne et de l’autre, elle caressait la joue de Vrank espérant le calmer un peu. Elle le connaissait depuis peu mais s’était horrible de le voir dans cet état de détresse.

- Vrank ! Es que tu vas bien ?

Il n’avait évidemment pas répondu. Par contre il s’était mit à serrer la main de Rosie avec force. Celle-ci avait tenté de se dégager mais il s’accrochait à elle. Après quelques minutes de douleur incessante, il avait relâché son emprise. La jeune fille s’en était sentie soulager.

Suite à ça, Rosie avait du mal à dormir et le garçon revenait sans cesse dans sa tête.

Elle sortit alors de ses souvenirs, posa la main sur la poigné de la petite maison et ouvrit doucement la porte. N’ayant pas remarqué que Vrank avait repris conscience, elle alla porter se quelle venait d’acheté sans même jeter un œil dans sa direction.

- Rosie?

Celle-ci sursauta violemment passant à un cheveu de tout échapper ce qu’elle avait dans les mains. Elle dirigea son regard vers celui qui venait de l’appeler. Vrank était là, les yeux grands ouvert. Les traits de la jeune fille se détendirent. Enfin il s’était réveillé. Elle s’approcha de lui et s’assit juste à coté.

-Alors? Comment va ta main? Elle est douloureuse?

Il essaya de faire tourner son poignet droit mais il arrêta son geste. Cela ne lui était certainement pas agréable. Rosie lui sourit tristement. Elle ne voulait pas vraiment lui parler du petit garçon qu’elle avait vu. Ce devait n’être qu’un rêve stupide et sans importance après tout. Pourtant son visage la hantait depuis.

- On t’a raconté comment avait disparut Litienne?

Vrank lui répondit que oui. Rosie s’en trouva légèrement déçu. Elle aurait aimé lui apprendre quelque chose. Elle essaya de nouveau.

- Je crois, commença t’elle, que nous devrions aller faire un tour près du temple de Thimoros, puisque c’est là que la fille à disparut.

Au grand désespoir de Rosie il y avait déjà pensé. Ce n’était pas aujourd’hui qu’elle réussirait à le devancé. Voyant qu’il pliait et dépliait lentement sa main droite elle lui demanda hésitante :

- Peu être devrions-nous attendre que ta main aille un peu mieux.



3

Rosie venait de quitter Vrank et montait les marches se soutenant sur le mur. Plus elle avançait, plus sa tête tournait et plus elle avait froid. Tout en haut, elle faillit perdre équilibre mais se ressaisit rapidement et s’appuya de nouveau contre le mur.

(Qu’est ce qui m’arrive ?)

Elle leva les yeux et vit que la porte de la chambre de Litienne était entrouverte. À l’intérieure elle pouvait voir le corps de celle-ci apparemment toujours inconsciente. C’est alors qu’une douleur atroce traversa le crâne de Rosie. Elle appuya ses deux mains contre son front même si cela ne pouvait en rien l’aider. Elle vit alors dans la chambre le petit garçon qui lui demandait de l’aide comme la première fois. Rosie glissa doucement le long du mur une main toujours plaqué sur son front.

Un froid intense gagna subitement l’endroit, puis le décor laissa place encore une fois à une pièce sombre, le garçon toujours assis en son centre. Par contre, il avait quelque chose de différent. Il appelait toujours à l’aide mais cette fois ci, il avait un regard noir, presque maléfique. Rosie essaya de l’atteindre mais elle en était incapable. Elle se sentait mal, elle voulait lui venir en aide, elle le voulait tellement mais il lui semblait inaccessible. Des larmes gelèrent le long de sa joue, formant de petits crystaux glacé et brillant.

La vision s’arrêta la et la pauvre tremblait comme une feuille. Ses larmes dégelèrent et doucement, achevaient leur route sur ses lèvres et son menton. Tout ses membres étaient engourdit par le froid, elle avait peine à bouger.

(Il à besoin de moi, je ne rêve pas. Je dois tout dire à Vrank avant qu’il ne soit trop tard et peu importe s’il me trouve folle. Si c’est le cas, j’irai sauver cet enfant seule.)

Sur ce elle se leva non sans difficulté et entreprit de redescendre les escaliers prenant bien soin de ne pas regarder vers la chambre. Peu à peu, la chaleur revint en elle et elle avait déjà moins de difficulté à bouger ses doigts. Par contre ses lèvres tremblaient toujours. Était ce le froid, ou la peur?

Lorsqu’elle arriva en bas, elle fut déçu de retrouver Vrank endormit. Elle n’osa pas le réveiller. Il semblait si paisible et s’était la première fois que Rosie le voyait aussi détendu. Même si elle brulait de tout lui raconter, elle s’abstint de le déranger. Après plusieurs nuits fort agitées, il méritait un peu de repos. Elle aussi était fatiguer, mais l’idée de remonter la haut la terrifiait et elle ne voulait pas s’endormir. Elle redoutait ce froid atroce et les pleures de l’enfant.

La jeune fille s’assit sur le sol, les jambes allongé, juste à côté de la couche de son ami et ne bougea plus. Elle fixait intensément la porte d’entré comme si elle s’attendait à voir surgir quelqu’un. Sa tête et son regard était vide, seul le petit garçon occupait ses pensés.



4

Vrank venait de se réveiller et était déjà près à partir. Il monta les escaliers pour parler à la mère de Litienne et Rosie le suivit silence. Elle ne lui avait toujours pas parlé de ses visions et elle n’en avait plus beaucoup envie. Après avoir franchis la dernière marche, un frisson la traversa et son sang se glaça. Vrank se dirigeait vers la chambre de Litienne.

Elle ne voulait surtout pas retourner dans cette pièce, mais elle ne voulait pas non plus que Vrank constate son hésitation. Elle passait déjà comme une fille craintive. Elle ne voulait pas passer pour faible en plus.

Elle entra donc avec lui. Quel ne fut pas sa surprise lorsqu’elle y vit Litienne léviter au centre de la pièce en compagnie d’un homme encapuchonner et certainement mal intentionné. Encore une fois et comme toujours, Rosie resta pétrifier devant la scène. Elle eut alors horriblement envie de pleurer. Elle voulait intervenir mais s'en sentait incapable.

(Pourquoi je ne suis jamais capable de faire quoi que ce soit lorsque quelque chose arrive.)

Elle vit alors Vrank fendre vers l’inconnu pour lui asséner un violent coup de pied au visage. Pris par surprise, l’homme bascula en arrière pour finir son chemin contre la vieille armoire. Mais avant que le milicien puisse réagir, l’homme était déjà sur pied près à prendre la fuite. Il bouscula Vrank au passage et traversa la porte sans même que Rosie ne réagisse, encore une fois.

Elle ne bougeait toujours pas et se sentait terriblement mal de l’avoir laisser passer. Elle serra les poings en tremblant.

(Pourquoi?)

Ce fut au tour de Vrank de passer devant elle. Il lui cria de le suivre. Rosie jeta un dernier coup d’œil désolé à Litienne qui venait de s’effondrer et sortit rejoindre son compagnon. Elle courait à ses côtés fixant au loin l’inconnu qui prenait les jambes à son cou. Cette fois, Rosie voulait accomplir quelque chose. Elle voulait sauver l’enfant qu’elle avait vu dans sa vision.

Car elle en était sur, cet homme étrange allait les conduire au gamin et là elle rattraperat ses erreurs.


5

Rosie entra dans le temple à la suite de Vrank. L’endroit était lugubre. Quelques bougies brillait un peu partout, mais ne suffisait pas à éclairer la pièce convenablement. Un seul regard en direction de la statue qui trônait ce lieu de prière suffit à semer une angoisse dans le cœur de Rosie. Mais ce n’était certe pas assez suffisant pour qu’elle recule.

Une personne encapuchonné se détacha du décor froid et sans vie. C’était le prête du temple qui venait à leur rencontre. Rosie jeta un regard nerveux vers Vrank. Que devaient-ils faire? Peut être que l’individu était impliquer dans l’affaire ? Vrank prit tout de même le risque.

« Milice !!! Où est allé l’homme qui vient d’entrée ici ?! »

Le prête ne répondit pas et pendant un instant Rosie crut bien qu’il s’était changer en statue. C’est alors qu’il fit signe de le suivre et c’est ce que Vrank et Rosie entreprirent de faire. Ils l’accompagnèrent jusqu’au mur du fond et l’écoutèrent prononcer une formule.

Une brèche s’ouvrit déchirant le mur et le prête leur pointa l’intérieur. Vrank le remercia et s’avança à son tour pour pénétrer dans l’ouverture. Rosie le suivit. En passant devant le prête elle lui sourit, remi son capuchon rouge sur ses yeux et inclina légèrement la tête, en guise de remerciement.

Elle entra à son tour… dans l’obscurité…



6

Rosie avait suivit Vrank dans la brèche qui s’était refermer après leur passage et descendait maintenant dans une obscurité complète. Leur pied glissait sur les marches humides et à chacun de leur pas, ils risquaient de trébucher. Rosie essayait de suivre Vrank du mieux qu’elle pouvait, mais il faisait tellement noir qu’elle ne le voyait pas. Elle ne voulait ni aller trop vite pour ne pas entrer en collision avec lui, ni trop lentement pour ne pas le perdre de vue. Elle y allait en suivant le son de ses pas qui résonnait se mêlant à sa respiration.

La descente semblait interminable. Plus ils descendaient, plus il faisait froid et plus le temps semblait ralentir comme s’il avait gelé. Rosie se mit alors à compter les marches dans sa tête, ce qui lui faisait oublier la situation dans laquelle ils étaient Vrank et elle.

(1, 2, 3, 4….)

Le temps passait plus vite ainsi. Pourtant quand elle constata qu’elle avait presque atteint les milles marches, elle cessa de compter se rendant bien vite compte qu’elle était maintenant très loin de la sortit. La peur la submergea. Elle avait l’impression de s’enfoncer dans un piège et que chaque pas qu’elle faisait l’éloignait toujours un peu plus des chances de sortir. Elle sentait que les murs se refermaient sur elle et cela ne fit qu’augmenter son angoisse. Si cela continuait ainsi, elle deviendrait folle avait d’avoir atteint le fond.

C’est un peu plus loin que Rosie entendit quelque chose glisser juste devant elle. C’était Vrank qui avait trébuché, mais heureusement il s’était bien rattraper. Il laissa tomber un léger cri de dégout sans que Rosie ne sache vraiment pourquoi. Il prit la main de la jeune fille l’incitant à continuer. Elle s’en trouva un peu gêné mais ne résista pas en continuant de le suivre, toujours dans l’obscurité la plus totale. C’est après un moment qu’il lui dit :

« Rosie, nous devons nous dépêcher, je ne sais pas comment te l’expliqué mais… à travers toi j’ai eu une vision de l’enfant dont tu m’as parlé et… il est en train de souffrir. Il faut se dépêcher d’aller le sauver !!! »

Cela ne fit qu’augmenter leurs cadences. Rosie ne voulait pas arriver trop tard et ne supportait pas l’idée que l’on fasse souffrir un enfant. Ils marchaient toujours un peu plus vite se soutenant sur les murs qui étaient maintenant très rapproché. Il en était à courir lorsqu’une lumière éclatant apparut au bout. Vrank s’arrêta brusquement pour s’habituer à se changement soudain de lumière. Rosie faillit entrer en collision avec lui mais évita l’accident de justesse. Ils continuèrent leur route encourager par la lumière tout au bout, qui s’avérait être celle d’une simple torche.

Ils arrivèrent finalement dans une pièce circulaire où cinq portes les attendaient. Rosie eut alors un haut le cœur en voyant la scène. Des crânes et des ossements étaient incruster dans le mur et le sol était parsemé de tache sombre. Des tâches qui s’avéraient être du sang d’après l’odeur infecte qui s’en dégageait. L’idée que l’on puisse verser autant de sang dégoutta profondément Rosie. Où avait-elle atterrit? Elle n’était pas encore sortit de ses sombres pensés lorsque Vrank l’interpella.

« Rosie, tu vois le sang devant la porte droit devant ? Je pense que c’est celui de l’homme que nous recherchons. Je pense l’avoir blessé tout à l’heure. Allons y, l’enfant est en train de souffrir, il faut le sauver !!! »

Rosie acquiesça et le suivit. Elle était prête à tout maintenant pour sauver cet enfant. Ils suivirent le nouveau chemin qui s’avérait mieux éclairé que le précédent. La jeune fille marchait tout en comptant les torches qui était très espacer les une des autres. Elle oublia encore une fois le temps et même pendant quelques minutes, le gamin. Mais cela ne dura pas longtemps car elle entendit des cris retentir au loin. Elle reconnut la voix de petit garçon qu’elle avait vu en songe et marcha de plus en plus vite.

Ils ralentirent lorsqu’ils atteignirent l’ouverture. Rosie vit immédiatement l’enfant qui hurlait de douleur au centre de la pièce. Elle senti t sa gorge se serrer. Elle ne supportait pas de voir le petit garçon dans cet état misérable. C’est après qu’elle remarqua l’homme encapuchonner qui se dressait face a lui. Rosie ressentit une haine intense à son égard et se battait contre l’envie de se jeté sur lui. C’est alors que son compagnon s’écria avec puissance.

« Eh vous, arrêtez ça tout de suite !!! Je vous arrête au nom de la Milice. »
Pendant un instant, Rosie eu l’irrésistible envie de le gifler puisqu’il venait, à l’instant même, de gâcher toute l’effet de surprise. Mais elle dirigea plutôt sa colère contre le sombre individu qui se retourna face à eux. Le père de Litienne.

« Haha ha !!! Alors vous m’avez suivit jusque dans l’antre de mon maître Miliciens ?! Comment avez-vous osé pénétrer dans ce lieu !!! Je vais vous le faire payer… »

Rosie enleva sa propre capuche afin de mieux voir son adversaire tout en dégainant son épée. Elle était prête à se battre et à réparer ses erreurs passées. Elle sourit à l’égard de l’enfant dont les yeux semblaient soudains remplie d’espoir. Sans crier gare, Rosie fendit sur l’homme qui lui faisait face.

Il esquiva le coup qu’elle lui porta au ventre et recula de quelque pas. Sa magie ne semblait pas prête au combat et Rosie en déduisit que s’était sa chance de l’atteindre avec les moyens dont elle disposait. Elle relança son assaut en visant un peu plus haut, mais le père de Litienne avait prévu le coup et sortit au dernier moment un simple poignard des plis de ses manches. Non pas dépourvu de réflexe Rosie évita de justesse un coup fatal au visage et l’arme de l’ennemi alla plutôt choir dans sa cuisse droite, s’enfonçant profondément. La jeune fille retint un cri de douleur en tentant une nouvelle tentative contre son adversaire qui avait retiré son arme avec facilité. Elle employa une nouvelle approche.

Elle attira l’attention de celui-ci avec son épée lui faisant croire qu’elle allait de nouveau tenter de l’utiliser contre lui mais lui décocha plutôt un violent coup de pied dans les côtes lui faisant perdre le souffle. Il se pencha par en avant se tenait le ventre pour reprendre sa respiration et elle en profita pour lui envoyer un deuxième coup à la figure, ce qui eut pour effet de le faire basculer. Il ne prit pas long à se relever et Rosie sentit alors une horrible colère émaner de lui. Il était près à se battre pour de vrai cette fois. Il leva sa main vers elle de façon menaçante et Rosie ne s’en sentit pas rassurer.

Sentant le danger approcher, elle bondit sur lui. Il réussit à éviter son premier coup qui ne fit qu’entailler son épaule gauche et de son autre main il saisit les cheveux de la semi-elfe et l’attira vers lui pour lui saisir le visage à deux mains.

Rosie sentit ses forces l’abandonner comme s’il aspirait son énergie. Elle ressentit la douleur qui émanait de sa cuisse blessé qu’elle avait oubliée avec tout ce qui se passait. Son teint blêmit de plus en plus et atteignit presque la couleur de la neige. Elle sentit alors en voyant les yeux noir et cruel de son agresseur, que ce n’était pas seulement la force qui la quittait mais aussi la vie. Elle jeta un coup d’œil vers Vrank qui ne semblait pas lui accorder d’attention, puis vers l’enfant qui la regardait terrifier, pour finir, elle fixa l’homme qui la tenait encore, un sourire impitoyablement perché sur ses lèvres.

Elle allait succomber lorsqu’une nouvelle énergie remonta en elle. Une énergie que l’on appelle l’instinct de survie. Donc dans une ultime tentative elle souleva rapidement son épée et la planta avec force dans le bras de l’homme tellement profondément qu’il y resta encré. Il laissa tomber une plainte tout en lâchant Rosie qui s’effondra mollement sur le sol, à bout de force. Elle tourna la tête vers son compagnon et elle dit dans un murmure presque imperceptible :

« Vrank… »

Sur ce, ses yeux se fermèrent doucement. Était-ce la fin pour elle?



7

Rosie se réveilla dans un petit lit. Beaucoup de chose se bousculait dans sa tête et elle ne comprenait pas pourquoi elle était à nouveau dans la maison de Litienne. Est-ce qu’elle avait rêvé tout se qui venait d’arriver?

Elle ne ressentait plus aucune douleur nulle part. Pourtant, elle se rappelait bien le temple de Thimoros et des pénibles moments qu’elle y avait vécus avec Vrank. Elle s’assit et glissa ses doigts sur la blessure que l’homme lui avait faite à la cuisse. Celle-ci avait très bien cicatrisé.

Elle réalisa soudainement qu’elle n’était pas seule et tourna son regard vers Vrank qui n’avait pas manqué son réveille. Sans même que Rosie ne puisse faire un mouvement de plus, Il se jeta sur elle et l’étreignît. Elle pouvait sentir en lui une telle joie qu’elle ne put réprimer un sourire. Il avait eu peur pour elle et s’était la preuve que toute cette aventure avait vraiment eu lieu et qu’il ne s’agissait pas d’un banal rêve.

Puis il relâcha son étreinte et Rosie lui sourit timidement. Déjà, il était prêt à repartir.

« Ah, il était temps que tu te réveilles, nous devons allez à la milice pour signalé la réussite de notre mission. »

Sur ses mots il sortit de la maison. Rosie le regarda partir devant. Sitôt remis sur pied, il était toujours prêt à prendre un nouveau départ. Rosie se dirigea à son tour vers la porte beaucoup moins enthousiaste que son ami. Elle aurait aimé parler au petit garçon.

Elle posa une main sur la poigner en tournant les yeux vers Litienne et lui sourit comme elle le faisait souvent.

« Tu t’en ai remis à se que je vois. »

Litienne acquiesça d’un signe de tête en lui renvoyant son sourire.

« Oui je vais bien maintenant. Merci beaucoup. »

Sur ce, Rosie ouvrit la porte et sortit rejoindre Vrank dans les rues de Kendra kâr, où la lune faisait briller les pierres. Rosie respira profondément, c’était fini.

(En route vers la milice!)


8

Rosie suivit Vrank dans les longues rues de Kendra kâr. Elle leva les yeux vers le ciel ou scintillait des millions d’étoiles. La lumière blanche qui émanait la lune venait éclairer le visage de la jeune fille. Elle avait l’impression qu’il y avait si longtemps qu’elle n’avait pas sortit au grand aire.

Son compagnon sifflotait tout en marchant. Il semblait détendu et Rosie réalisa qu’elle aussi se sentait bien, malgré une légère douleur à la cuisse. Maintenant libérer d’un poids sur les épaules elle se sentait plus légère mais surtout plus fière et confiante.

Elle repensa cette mission qui s’était avérer beaucoup plus périeuse qu’une simple enquête. Elle n’aurait jamais crut que tout cela les aurait conduit dans les entrailles de la terre sous le temple de Thimoros. Croire que toute cette histoire avait vraiment eu lieu lui donnait des frissons.

Ils arrivèrent finalement devant la caserne de la milice. Rosie regarda son ami et se dit que peu être leur chemin se séparerait là et que leur route ensemble était fini. Elle respira un bon coup et entra avec Vrank à la milice.

C’était vraiment fini.

9

Rosie entra à la suite de Vrank et referma la porte derrière elle. Le sergent était assis à son bureau toujours aussi occupé que la dernière fois. Vrank prit les devant et alla à la rencontre de son supérieur. Rosie l’écouta le saluer et le laissa raconter les faits en hochant parfois la tête approuvant les dire de son compagnon.

Tout au long de la narration, Rosie avait l’impression de retomber dans les sombres événements des derniers jours. La descente interminable dans les catacombes, l’obscurité qui avalait toute volonté et les cris de souffrance de l’enfant. Tous ça revenait la hanter tout a chaque mot que prononçait Vrank.

Elle ne comprit pas tout de suite que celui-ci avait terminé lorsque le sergent posa deux bourses sur la table. Elle avait du manquer un bout, mais ne prit pas de temps à comprendre lorsqu’il vit un léger sourire sur le visage de son ami. Rosie leva les yeux vers le sergent qui leur dit :

« Voilà, vous recevez chacun une somme de cinquante Yus pour avoir réussi cette tache. Je vous conseille maintenant d’aller prendre du repos, d’après vos dires, vous venez à peine de vous remettre de vos affrontements et vous devriez attendre un peu avant de prendre une nouvelle mission. De toute façon, je n’en ai pas actuellement. »

Cela eut tôt fait de confirmer les pensés de la jeune fille. Effectivement elle avait besoin d’un peu de repos notamment pour réfléchir et se remettre un peu les idées en place. Cette étrange mission lui avait fait un peu perdre la carte car elle ne s’y connait pas beaucoup en magie aussi obscure. Du moins, selon se qu’elle en sait depuis qu’elle a perdu la mémoire.

Vrank sembla demander quelque chose au sergent mais Rosie n’y porta guère attention. Mais peu de temps après Vrank se tourna vers elle avec un drole d’expression sur le visage.

« Rosie, écoute-moi. Je suis désolé de te dire ça aussi brusquement mais, j’ai certaine chose à faire pendant les jours qui vont suivre et, je préfère être seul pour ça. Sache que j’espère te revoir par la suite car ta compagnie me fut fort agréable et que tu es une très bonne équipière. »

Après ses mots, Rosie sentit son cœur se tordre dans sa poitrine. Elle se doutait bien que sa allait arriver à se moment précis, pourtant elle ne pouvait pas s’empêcher de ressentir une certaine tristesse. Maintenant qu’elle avait gouté a la vie à deux, elle n’avait plus du tout envie de s’en retourner seule, mais le sort en était jeté ainsi.
Sans que Rosie ne puisse dire quoi que ce soit, il la serra contre lui en guise d’au revoir. La jeune fille s’en sentit bouleverser, il partait vraiment.

Elle le regarda quitter la caserne sans qu’elle ne lui ait rien dit. De toute façon elle ignorait comment on disait au revoir à un ami. Elle était triste mais une chose était sur, elle le reverrait un jour.

Elle se retourna vers le sergent et lui décrocha un ravissant sourire cachant toute peine. Elle ramassa se qui lui était dû et quitta l’endroit en adressant un signe de tête des plus respectueux au sergent qui lui répondit d’un sourire en coin, avant de replonger dans ses ouvrages.

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 Sujet du message: Re: Les anciens rp de Rosie (Wowlie)
MessagePosté: Ven 20 Jan 2012 03:01 
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Un pas vers le passé, aussi petit soit-il...
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1


Rosie sortit à nouveau sous la lueur de la lune, mais cette fois il n’y avait pas en elle cette même légèreté d’esprit. Elle se sentait de nouveau seule et retrouva rapidement la timidité qu’elle avait avant de rencontrer Vrank. Elle reposa son capuchon sur sa tête et contempla de nouveau le monde comme si elle n’y était plus. Elle était de nouveau invisible aux yeux des gens.

Elle marcha un moment ignorant complètement ou elle allait. Fatiguer, elle s’assit sur le bord d’une rue déserte à cette heure tardive, reposant sa jambe qui lui faisait un peu mal. Elle regarda les étoiles. Elle adorait ces petits astres inaccessibles qui brillaient au loin. Elle avait déjà tenté de les comptés dans ses longues soirées dépourvues de compagnie. Mais ce soir la, elle entreprit plutôt d’ouvrir le livre qu’elle trimbalait partout avec elle. La jeune fille ignorait pourquoi elle l’avait et comment elle l’avait eut, mais elle était sur que cela avait un rapport avec son passée oublier.

Elle l’ouvrit et entreprit de relire les quelques premières pages. Chacune d’elle avait une illustration et racontait l’histoire d’une petite humaine au chaperon rouge menacé par la présence d’un Liykor noir. C’était évidemment un conte pour enfant. Rosie n’avait jamais pu connaitre la fin puisque les pages étaient effacés.

Encore une fois elle fut déçue de constater que la fin n’y était pas et referma le livre brusquement. Elle laissa tomber un long soupir et caressa du bout des doigts la couverture usée. Une petite fille blonde y figurait portant un chaperon rouge. Derrière elle se tenait un Liykor au regard cruel. Rosie fixa les yeux vils et sauvages de la créature. Elle plaignait la jeune humaine qui devait y faire face et tenta de se mettre à sa place.

Elle eu un léger frisson à cette idée et se promis de trouver la fin de cette histoire. Elle se releva debout et se remit à errer dans les rues presque déserte. Elle était fatiguer mais elle n’avait pas envie de dormir. Tout semblait paisible et le vent venait frôler délicatement le visage de Rosie. La solitude pesait plus fort que jamais.

Soudain elle s’arrêta ayant remarqué le changement de décor. Les maisons et bâtisses qui l’entouraient semblait plus luxueuses. Rosie tourna les yeux vers un grand bâtiment situé entre le palais royal et un temple. Il s’agissait de la grande bibliothèque.

Une lueur traversa les yeux de la jeune fille qui sortit son livre en fixant toujours la construction. Elle posa son regard sur la couverture de son conte et un sourire en coin vînt éclairer son visage.

( La fin de cette histoire y figure peut-être? )

Elle avança vers la bibliothèque. Pour la première fois elle avait l’impression qu’elle faisait quelque chose de concret pour retrouvé son passé.



2

Rosie entra dans la bibliothèque et fut immédiatement éblouis par la magnificence de ce lieu. Jamais elle n’avait vu autant de bouquin et de parchemin réunis au même endroit. La bouche légèrement entrouverte, elle avança entre les livres qui s’étalaient à perte de vue.

Des murs tout entiers en étaient tapissés et de toute part surgissait des piles de manuscrit poussiéreux atteignant des hauteurs défiant toute loi gravitationnelle. Elle leva les yeux au ciel et son regard resta figer là. Le plafond atteignait une hauteur surprenante et était percé par une grande fenêtre qui laissait passer une douce lumière orangée où des bouts de poussière voletaient paisiblement.

« Bonjour…»

Rosie qui s’était perdu dans sa contemplation rebaissa les yeux pour les poser sur le vieil homme qui venait de lui adresser la parole. Son visage était creusé par des rides profondes où l’on pouvait lire toute la sagesse qu’il avait acquis avec l’âge. De ses grands yeux bleu et vif, il regardait Rosie tout en tenant un énorme ouvrage entre ses longs doigts. La jeune fille serra son propre livre contre sa poitrine.

« Bon…bonjour»

L’homme la regardait toujours attendant la suite mais voyant qu’elle n’en dirait pas plus, posa le bouquin qu’il tenait sur une table et s’approcha d’avantage d’elle.

« Alors? Que me vaut la visite d’une si jeune fille à une heure aussi matinal ? »

Rosie descendit son capuchon et sourit à l’homme au nez légèrement crochu. Elle avait l’impression qu’elle pouvait donner toute sa confiance à cet homme qui avait vécu bien des choses. Elle tendit sa main droite vers celui-ci qui la serra avec plaisir et vigueur.

« Je m’appelle Rosie et effectivement, je cherche quelque chose.»

Celle-ci lui montra le livre qu’elle tenait et lui tendit. Le vieil homme le prit délicatement entre ses mains tremblantes, le manipulant avec précaution. De sa voix usée il demanda :

« C’est à vous? »

Rosie lui fit signe que oui en jouant nerveusement dans ses cheveux. Le vieil homme quand à lui continua d’observer le livre sans même l’ouvrir le caressant du bout des doigts. C’est alors qu’un sourire étira graduellement ses lèvres. Il leva son regard rempli de vivacité vers la jeune fille.

« Voilà un très joli conte pour enfant. Quel problème avez-vous avec ce livre exactement ?

-En fait, il me manque la fin et j’aimerais la connaître. »

L’homme afficha un aire grave et ouvrit le livre à la dernière page constatant par lui-même que prêt de la moitié de l’histoire avait été effacé ne laissant que des feuilles jaunies vierge d’encre. Il laissa tomber un long soupir.

« C’est dommage de gâché une si belle œuvre en ne finissant pas l’histoire. L’auteur de se livre semble n’avoir jamais eut le temps de compléter son ouvrage. »

Le vieil homme secoua la lentement la tête en signe d’abattement. Il feuilleta les premières pages ou de magnifique illustration avait été dessinée à la main pour agrémenter le récit. Les lettres elle-même semblait avoir été dessinées minutieusement. Elles arboraient des courbes bien définit qui donnait presque l’impression de lire une œuvre d’art plutôt qu’un livre. Le vieil homme ferma le livre complètement découragé. Il ne voulait pas en voir d’avantage. Il redonna le bouquin à la jeune fille.

« Son auteur à du talent, aucun doute la dessus. Si cet ouvrage avait été complété j’aurais pu affirmer que c’est la plus belle version de ce conte que j’ai pu voir de mon vivant et sache que j’en ai vu beaucoup. »

À ses mots, Rosie sentit de l’espoir remonter en elle. Venait-il de dire qu’il y avait d’autre livre qui racontait l’aventure d’une petite fille au chaperon rouge?

« Monsieur… euh…»
« Oh! Pardonnez-moi! Je me nomme Kardan. Kardan Tunéric »

Il fit une étrange révérence et afficha un rictus joueur. Il semblait avoir gardé une certaine jeunesse et Rosie s’en amusa. Elle commençait vraiment à aimer ce vieil homme.

« Monsieur Tunéric, vous dite avoir d’autre version de cet histoire. Donc je présume que je peux trouver la fin de ce conte quelque part ici.»

Kardan afficha une mine désoler et se frotta les mains tout en laissant vagabonder son regard d’une pile de livre à l’autre.

« Beaucoup de livre raconte l’aventure d’une petite fille au chaperon rouge et d'un liykor, mais comme tout autre classique pour enfant, la fin diffère pour chacun. Je n’ai jamais vu cette histoire finir deux fois de la même façon. Voyez-vous ma demoiselle, nous avons tous une manière unique de raconter. »

La réponse de Kardan déçu quelque peu Rosie. Ce livre était l’une des rares choses qui lui restait de son passé et elle devait connaître la fin. Elle ne s’en découragea pas pour autant et demanda au vieil homme où elle pourrait trouver les autres versions question de se donner une idée de la fin.

Kardan lui pointa une petite ouverture entre les étagères.

« C’est par là qu’on trouve toute les histoires de ce genre. Je vous préviens, l’endroit est très rarement visiter. Les gens préfèrent lire des livres d’information que des aventures imaginaire.»

Sur ce, il s’en retourna finir ses besognes tout en reprenant l’imposant livre qu’il avait lâché. Rosie tant qu’a elle se dirigea plutôt vers la petite ouverture entre les étagères que lui avait montrées Kardan. Elle entra dans une pièce très mal éclairé où les livres étaient rangés n'importe comment. Beaucoup d’entre eux traînait sur la table tandis que d’autre était éparpiller sur le sol.

(Ils ont du tomber de leur tablette.)

Rosie entreprit de les remettre à leur place tout en lisant la couverture de chacun. Elle aimait bien les livres et certain lui semblait familier. Peu être en avait-elle lu beaucoup avant de perdre la mémoire. Elle continua ainsi à tout remettre en place surveillant les titres qui défilaient sous ses yeux. Soudain elle aperçut un livre tout rouge sur une étagère qu’elle ne parvenait pas à atteindre même sur la pointe des pieds. Normalement, elle aurait renoncé à aller le chercher mais elle avait l'impression que celui-là correspondait à ce qu'elle cherchait. Elle jeta un coup d’œil à l’extérieur de la pièce pour s’assurer qu’il n’y avait personne qui traînait dans le coin et entreprit d’escalader les tablettes. Elle faisait extrêmement attention où elle mettait les pieds mais le vieux bois craquait sous son poids à chaque fois qu’elle montait un peu plus haut.

Elle parvînt finalement après mille précautions à atteindre ce qu’elle voulait et se laissa retomber au sol avec dextérité. Elle fit glisser ses doigts sur le titre écrit en lettre d’or qui ornait le livre rouge vif.

« Le petit chaperon rouge »

Elle avait dit ces mots dans un murmure mais il régnait un tel silence quel put entendre le faible écho de sa voix résonner grâce au haut plafond. Elle s’assit à une table et feuilleta les premières pages lisant celle-ci en diagonal. Elle connaissait déjà cette partit de l’histoire. Ce qu’elle voulait s’était la suite.

Dans cette version, la petite fille et la grand-mère finissaient toute deux dans le ventre de la bête. Rosie n’aima pas particulièrement cette fin. Elle entreprit donc à nouveau ses recherches. Ainsi elle trouva une autre version où un homme avec sa hache venait au secours de la petite fille et de la grand-mère. Quoi que plus joyeuse, cette fin ne plu pas beaucoup plus à Rosie.

(Moi, si je pouvais réécrire ce conte, le chaperon rouge serait en mesure de s’en sortir seule contre le danger. Le personnage ne semble pas avoir de force de caractère, c’est trop banal.)

Rosie réalisa soudain que ce qu’elle venait de dire lui correspondait à elle aussi. Elle devait elle aussi montrer plus de force, de charisme et de caractère. Ce quoi elle avait bien du mal à faire. En lachant un soupir, elle prit un parchemin et nota les deux fins possibles.

Le silence pesait lourd et la fatigue gagna la jeune fille qui n’avait pas dormi de la nuit. Elle jeta un coup d’œil vers l’ouverture et constata aucune présence. Elle posa donc sa tête sur la table juste pour ce reposer les yeux un instant. Mais la fatigue eu le dessus sur elle et elle s’endormit pour la deuxième fois sur une table la joue bien appuyé sur son livre.


3

Rosie gambadait le long d’un sentier sinueux un panier d’osier dans les mains. Malgré les formes menaçantes que prenait le bois en pleine nuit, la jeune fille continuait son chemin joyeuse et insouciante. Elle avait un sourire enfantin perché aux lèvres et s’amusait de voir sa longue cape rouge flotter derrière elle.

Puis après un moment, elle aperçut au loin une petite chaumière en bordure de la forêt. Un grand chêne munit d’une balançoire avait poussé tout près de la maisonnette et Rosie prit le temps de contempler les lucioles qui voletaient entre les branches de l’arbre imposant.

Elle entra d’un pas léger dans la cour admirant les fleurs qui y poussait un peu partout. Par contre lorsqu’elle arriva près de la porte d’entré, un frisson lui traversa le corps tout entier. La maison ne lui semblait plus aussi chaleureuse quelle ne l’était à son arriver. Malgré l’allure sinistre qu’avait pris l’endroit elle leva tout de même la main afin de cogner à la porte. Mais avant qu’elle en ait le temps une voix étrange retentit.

« Tu dors petite. »

(Quoi ? Mais qu’est ce qu’il raconte je suis très bien éveiller. Ce Kardan à force de rester parmi les bouquins il ne sait plus se qu’il dit. )

Rosie fronça les sourcils.

(Kardan ?)

Soudain les images se brouillèrent pour laisser place à un infini noir. Elle ouvrit lourdement les yeux et constata qu’effectivement elle s’était endormit. Le vieil homme était près d’elle avec un sourire taquin perché aux lèvres. Voyant la mine fatigué que Rosie affichait, il laissa tomber un petit ricanement.

«Tu parle d’une endroit pour dormir. Si c’est un toit que tu voulais tu n’avait qu’à le dire.»

Il lui ébouriffa les cheveux avant de ramasser le parchemin qui traînait sur la table. Rosie s’étonna de la familiarité qu’il avait mais ne s’en préoccupa pas. Elle garda la tête bien accotée sur son livre repensant à son rêve.

(J’ai pris la place du petit chaperon rouge. Comment ce fait-il que je connais la suite de cette histoire? Mon rêve n’était pourtant pas du tout semblable à ce que j’ai lu aujourd’hui. L’aurais-je inventé ? Oui c’est sûrement ça.)

Sur ce elle reporta son attention sur Kardan qui n’avait plus du tout son aire espiègle. Ses sourcils broussailleux étaient froncés et son visage semblait encore plus vieux qu’il ne l’était. Entre ses mains, il tenait le parchemin que Rosie avait utilisé pour transcrire les fins possibles. Elle leva la tête observant les traits graves du vieil homme. Légèrement inquiète, elle lui demanda :

« Y a-t-il un problème? »

Kardan sans même détacher ses yeux du parchemin, il lui fit signe que non. Il tendit plutôt sa main noueuse vers elle.

« Au contraire. Je peux voir votre livre encore une fois? »

Rosie n’ayant aucune objection, lui prêta sans même lui poser de question. La curiosité la submergeait. Le vieil homme prit le livre et l’ouvrit à la première page. Après avoir observé à tour de rôle le parchemin et le livre, il dit tout bas :

« Pourquoi ne m’avez-vous pas dit que c’est vous l’auteur de ce livre ? »

Il posa les yeux sur elle attendant sa réponse. Rosie, elle, était tout simplement sidérer.

« Mais ce n’est pas moi qui… »

Elle s’arrêta. Kardan lui montra le parchemin et le bouquin côte à côte. Effectivement l’écriture se ressemblait beaucoup bien qu’elle avait été écrite plus minutieusement dans le livre que sur le bout de papier. Rosie se ravisa.

« En fin de compte peut être que c’est moi. Mais… mais je vous assure que je l’ignorais! »

Cette dernière phrase surpris le vieil homme au plus haut point. Il ne rajouta rien et sortit de la pièce en reposant se qu’il avait entre les mains. Rosie étonné de la réaction de Kardan, décida qu’il était peut-être de temps de partir.

(J’ai déjà passé assez de temps ici.)

Elle ce leva et se dirigea vers la sortit de la bibliothèque. Avant de pousser la lourde porte elle jeta un dernier coup d’œil vers le haut plafond. Kardan réapparut soudainement de derrière une étagère. Il passa près d’elle sans prendre la peine d’arrêter.

« Retrouvez vite la mémoire jeune demoiselle et vite. Je voudrais bien voir se livre compléter de mon vivant. »

Il disparut derrière son bureau surchargé. Rosie resta la un moment avant de pousser la porte et sortir sous le soleil.

(C'est moi qui ait fait ce livre... Je connais donc la fin.)


4

Rosie sortit de la bibliothèque sous le soleil du matin. Il y avait longtemps qu’elle n’avait pas vu la lueur du jour. Toutes ses aventures l’avaient mené jusqu'à la dans des endroits sinistre et à chaque fois qu’elle sortait au grand air, la lune brillait dans le ciel. Elle se laissa caresser un moment par les rayons du soleil. Elle se sentait bien et reposer.

Elle entreprit de descendre lentement les marches de marbres blancs, tout en sortant de nouveau son livre. Elle l’examina pour un centième fois sans porter attention à ce qui l’entourait.

(Comme ça c’est moi l’auteur de mon livre. En conséquent, la fin de cette histoire doit être caché quelque pars dans ma tête. Il ne reste qu’à la trouver. Elle, et ma vie passée.)

Elle sourit tristement en serrant son livre de conte contre elle. Elle ignorait presque tout d’elle-même et chaque jour qui passait semblait la décourager un peu plus. Rien ne lui revenait. Enfin presque rien. Parfois elle rêvait à des visages qui lui semblaient familier, mais qui peut ce fier à des songes.

Elle fini par atteindre le bas des escaliers. Là, deux hommes aux traits menaçant l’attendaient. Tout deux portaient l’uniforme de la milice. Le premier était très grand et terriblement musclé, ce qui rendait le deuxième beaucoup plus petit et maigrelet. Tout deux avait la main sur le pommeau de leur épée près à se battre. Rosie tant qu’a elle s’immobilisa les regardant à tour de rôle. La peur submergea tout son être et elle leur demanda d’une voix tremblante.

« Qu’y a-t-il messires? Un… un problème? »

Les deux hommes ne bougèrent pas d’un pouce. Le silence épaissit l’atmosphère. Rosie attendait toujours immobile au pied des marches. Après ce qui sembla avoir durée une éternité, Le plus costaud des deux finit par ouvrir la bouche.

« Tu devrais le savoir pourtant.»

Rosie le regarda stupéfaite.

« Savoir? Savoir quoi? »

Le plus petit laissa tomber un soupir et jeta un coup d’œil en la direction de son compagnon.

« Alors on l’embarque? »

Sur ces mots, les deux s’avancèrent nonchalamment vers la jeune fille, comme si pour eux, elle ne représentait aucune réelle menace. Même si elle n’était effectivement pas de taille, elle bondit tout de même en arrière afin de s’éloigner un peu des deux miliciens qui s’avérait être de plus en plus menaçant.

« Hé ho ! Comment ça on l’embarque? Qu’est ce que j’ai fait? »

Les deux hommes ignorèrent ces propos et sortir leur épée de leur fourreau. Rosie, elle, ne comptait pas se faire ramasser aussi facilement sans savoir qu’est ce qui ce passait. Elle recula encore de quelque pas, prête a contre attaquer à tout moment. Elle s’écria à leurs intentions.

« Écoutez! Je suis de la milice moi aussi!

- Ah oui? S’exclama le premier dans un ricanement, alors tu devrais savoir que tu ne doit pas voler. Particulièrement des livres.

La jeune fille hausa les sourcils.

(Des livres?)

Les deux hommes étaient maintenant tout près et elle gravit les premières marches à reculons tout en mettant subtilement la main sur sa hache.

« Ce livre, il est à moi!

- Tu m’en diras t’en…

- Mais c’est vrai !

Sans prévenir le plus petit bondit sur elle lui agrippant fermement le bras. Rosie ne lui opposa aucune résistance, même lorsqu’on lui arracha son livre des mains. Elle savait que c’était inutile. Elle se contenta de leur jeter un regard noir qui en disait long. Mais elle avait quelque chose derrière la tête.

(Le sergent va me reconnaître. Je suis passé cette nuit. Il ne devrait pas m’avoir déjà oublié.)

Elle les suivit dans les rues de Kendra kâr étroitement surveillé par le gros qui fermait la marche. Les gens lui lançaient des regards haineux. Mais Rosie ne s’en soucia pas. Bien quelle n’aimait pas ce faire remarquer, elle ce foutait de ce que les gens pouvait penser d’elle.

Ils arrivèrent enfin à la milice. Le bâtiment lui semblait soudainement beaucoup plus imposant qu’il ne lui apparaissait à l’ordinaire. Ils croisèrent une femme qui en sortait. Le plus petit de l’escorte s’adressa à elle.

« Le sergent est-il là ?
- Non, il a quelque chose à régler.

L’homme posa alors les yeux sur son ami en arrière.

« Qu’est ce qu’on fait ? Au cachot ? »

Le grand hocha frénétiquement la tête comme s’il était heureux d’envoyer quelqu’un en bas. Rosie, tant qu’a elle ne trouva pas cette idée charmante.

(Qu’est ce que je fais! Le sergent n’est pas là, donc il ne pourra pas leur dire que je suis de la milice et je pourrai encore moins prouver que ce livre m’appartient. Dans un autre sens, je n’ai pas le choix de les suivre. Il serait mal vu que j’essaye de leur échapper. Par contre, je suis innocente. Ils n’ont aucune raison de m’emmener là.)

Elle ne savait plus quoi faire. Les suivre et passé des moments pénible dans un lieu sinistre maintenant qu’elle avait pu retrouver le soleil, ou s’enfuir et risquer de se faire horriblement réprimander. Elle jeta un coup d’œil au livre que le gros portait toujours, réfléchissant au meilleur moyen pour le récupérer. Elle se préparait à courir. Elle attacha sa cape plus solidement et noua ses cheveux en espérant que les hommes ne trouveraient pas ça suspect. Elle ralentit le pas pour être plus proche de celui qui tenait son livre en arrière.

(C’est partit!)

Elle fit rapidement volte face et donna un violent coup de pied sur la main gauche du plus costaud. Plus pris par la surprise que par la douleur, il laissa tomber le bouquin sur le sol. Rosie se pencha pour le saisir évitant de justesse un coup dans le dos. Elle se releva avec aisance et se mit à courir le plus vite qu’elle le pouvait. Le plus petit laissa tomber plusieurs juron tous en dégainant son épée pour partir à ces trousse. Le deuxième fit de même, suivant de près son ami.

Rosie sentait son cœur battre à cent mille à l’heure contre sa poitrine. Elle ce demandait si elle avait fait le bon choix, mais de toute façon il était trop tard pour regretter où même reculer. Elle se sentit envahir par une forte énergie qui la poussa à aller toujours plus vite. Elle jeta un bref coup d’œil derrière elle pour voir si elle avait toujours des poursuivants. En apercevant les deux hommes à ses trousses, elle se surprit à rire. Elle avait l’impression qu’elle aimait ça, comme si enfreindre la loi lui apportait une certaine liberté. Il y avait longtemps qu’elle n’avait pas éprouvé un tel plaisir et elle s’en délecta.

Ce moment de bonheur fut bref, car elle déboucha dans une rues très achalander. Ce faufiler dans cette foule s’avérait être tout un défi, mais Rosie ne s’en découragea pas pour autant. Elle mit son capuchon et se pencha pour passer entre les personnes qui faisaient leurs courses. Les miliciens tant qu’a eux criait à tut tête.

«Milice! Laisser passer! Milice!»

(Ce n’est pas comme ça qu’ils vont parvenir à m’attraper!)

Rosie courait toujours évitant de bousculer les gens du mieux qu’elle pouvait. Elle se concentrait tellement pour échapper au deux hommes, qu’elle ne remarqua qu’un marchand bondit sur elle. Il lui assainit un violent coup de poing à la figure, ce qui eut pour effet d’envoyer la jeune fille au plancher. Il se pencha au dessus d’elle.

« Je n’aime pas les petits voyou. »

Sur ces mots il se redressa en agitant les bras à l’égard de la milice.

« Hé! Ici!»

Rosie toujours allonger au sol regardait les gens la contourner. La tête lui tournait tellement que tout lui paraissait flou. Elle crut alors que s’en était fini d’elle et qu’elle avait fait le mauvais choix. Elle essaya tout de même de se relever mais le marchand à la grosse moustache la repoussa au sol.

« Toi tu reste là! »

Elle essaya de nouveau mais ses mouvements étaient devenus trop lent et le marchand avait le temps de la ramener au sol d’un coup de pied. C’est alors qu’un petit garçon passa en courant devant celui-ci en lui faisant une grimace. Il prit une pomme sur l’étalage et adressa un vilain sourire au marchand avant de jeter un coup d’œil à Rosie. Le marchand qui virait au rouge essaya d’attraper le gamin par le collet. Rosie profita de cette diversion pour ce faufilé sous une charrette arrêté près d’un mur.

Elle alla le plus au fond possible pour se cacher dans l’ombre et entreprit de détacher sa cape rouge. Cette couleur était beaucoup trop voyante et les miliciens risquait de se fier la dessus pour la repérer. Elle l’enroula autour de son bras et attendit un moment pour s’assurer que personne ne la verrait sortir. Bien qu’elle portait des vêtements, elle se sentait terriblement nu sans sa cape. Elle ne se souvenait pas de la dernière fois où elle l’avait enlevé en public.

Elle reporta son attention sur la place. Les deux hommes qui étaient à ces trousses venaient d’arriver à la hauteur du marchand qui n’avait pas pu retenir le gamin qui l’avait nargué. La jeune fille observa la scène en silence. Les miliciens semblaient furieux. Rosie profita de leur moment d’égarement pour sortir discrètement de sa cachette. Elle marcha le plus normalement possible tournant le dos aux trois hommes. Elle retourna la tête en leur direction pour voir s’ils l’avaient remarqué. Elle fit là une énorme erreur. Le plus petit la pointa à l’ intention des deux autres. Elle venait de se faire repérer. Ce doutant qu’il ne servait à rien d’essayer de passer inaperçu, elle se mit à courir de nouveau.

Elle tourna un coin de rue et se faufila par une fenêtre sans se soucier de ce qu’il pouvait y avoir à l’intérieure. Elle regarda les miliciens passer devant sans la voir. Soulager elle se retourna pour voir où elle avait atterrit.
Quel ne fut pas sa surprise lorsqu’elle constata qu’un horrible chien la dévisageait. Il se mit à gronder et montra ses dents.

« Doux, doux le chien.»

Elle recula doucement vers la porte prête à prendre les jambes à son cou. Le chien ne semblait pas heureux de la voir. Elle ouvrit lentement la porte la faisant grincer mais dès qu’elle allait sortir le chien bondit vers elle. Rosie courut à toute vitesse dans les ruelles le chien toujours après elle. Ne connaissant pas très bien le coin, elle arriva dans une impasse. Bien sur elle était peut-être en mesure de donner un racler au chien mais elle n’aimait pas s’attaquer aux animaux.

Elle se contenta d’escalader le muret évitant les crocs de l’animal. Elle s’assit tout en haut attendant que le chien s’en aille.

« La journée s’annonce très mal»

_________________
Rosie Skufita
Une Coureuse des plaines semi-elfique accompagnée par l'ours Mérové
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 Sujet du message: Re: Les anciens rp de Rosie (Wowlie)
MessagePosté: Ven 20 Jan 2012 03:13 
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Partie 3:
Jakadi sauve Rosie...
1 - 2 - 3 - 4



1

Rosie regardait le chien tout en bas, espérant qu’il se fatiguerait avant elle. Il l’avait suivit jusque là et semblait tenir à sa proie. Elle laissa tomber un long soupir tout en serrant son livre un peu plus fort évitant de regarder le sol. Le vertige commençait à la gagner.

(Tous ça pour un conte incomplet.)

Elle regarda un instant les nuages aux formes vertigineuses et se dit qu’elle aurait bien aimé savoir voler pour aller les rejoindre. Les nuages eux n’avait pas à se soucier de ce qu’ils faisaient. Ils n’avaient qu’à ce laissé pousser par le vent et suivre leur destin sans se poser de question.

(Pourquoi les gens s’obstine t-il tous è combattre leur destiné. La vie serait tellement plus simple si l’ont ce contentait de se laisser porter plutôt que de toujours vouloir nager à contre courant.)

C’est alors qu’elle se rendit compte que le chien avait arrêté de japper.Elle reporta son attention au sol et y vit un jeune gobelin. Il tendait une cuisse de poulet à l’animal affamé qui semblait hypnotiser par la nourriture qu’on lui proposait. La jeune fille observa la ruse de son sauveur. Elle n’avait jamais vu de gobelin avant ce jour, ce qui éveilla sa curiosité. Celui-ci ce débarrassa du chien en un rien de temps et Rosie se sentit alors un peu stupide.

(Je ne suis même pas en mesure de me défendre seule contre un chien.)

«Et voilà! S’exclama-t-il en posant les yeux sur la jeune fille. Si ma dame veut bien se donner la... heu...»

Rosie remarqua l’embarras du gobelin qui détourna la tête. Elle ne comprit pas vraiment pourquoi mais elle n’y porta pas plus attention. Il fini tout de même sa phrase les yeux rivés ailleurs.

«Hum... si ma dame veut bien se donner la peine...»

Elle hésita un instant puisqu’elle ne le connaissait pas vraiment et aussi parce que c’était un gobelin et qu’elle ignorait tout d’eux. Mais elle se ravisa et descendit de son perchoir heureuse de reposer les pieds au sol. Elle avait quand même suivit Vrank sans le connaître et sans qu’il n’ait rien fait pour elle, alors pourquoi ne pas accorder sa confiance à celui qui l’avait sauvé d’un… chien.

Il l’invita gentiment à s’assoir sur une caisse et elle fut surprise de la galanterie de ce petit être. Elle voulait lui dire merci mais elle n’osait pas parler ne sachant pas comment s’adresser à lui. Elle pianota son livre en évitant de regarder le gobelin de peur de le dévisager. Finalement c’est lui qui amorça la conversation, ce qui soulagea la jeune fille.

«Hé ben, ils voulaient pas vous lâcher ceux-là... qu'est-ce qu'ils vous voulaient? ….et qu'est-ce que c'est que ce livre?»

Rosie leva les yeux pour le regarder plus ouvertement. Il avait une belle aire même avec son teint légèrement vert. Ses yeux marron semblaient raconter à eux seuls toute la bonté que portait ce gobelin. Elle lui fit un sourire timide ne sachant quoi lui répondre. Elle serra son livre un peu plus contre elle cherchait quoi lui dire à ce sujet. Elle n’osait pas en dire trop de peur qu’il la prenne pour une folle amnésique. C’est alors qu’il lui présenta une miche de pain.

« Un petit creux?»

Elle regarda la nourriture, puis le gobelin en réalisant soudain qu’elle n’avait pas manger depuis plusieurs jours. Trop engouffrer profondément dans ses recherches elle avait oublié la règle primordial de la vie. Malgré tout, elle se refusa d’accepter. Elle ne pouvait pas.

« Je… je ne peux pas, je…vous… vous en avez déjà bien assez fait pour moi. C’est moi qui devrais vous inviter. »

Elle détacha ses yeux de la nourriture qui s’offrait à elle pour éviter de succomber. Voulant changer de sujet ne pas lui permettre d’insister, elle revint sur les premières questions du gobelin. Elle le caressa du bout des doigts et un sourire lui monta aux lèvres. Elle aimait beaucoup ce conte même si elle en ignorait la fin. En fait elle adorait les histoires de tout genre. Elle aimait écouter les autres raconter et n’avoir rien à dire, juste écouter. Elle lui montra la couverture.

« Ce livre est presque tous ce qui me reste de ma vie d’avant mais il me manque la fin. Je voulais en savoir plus alors je suis allé à la bibliothèque espérant trouver quelque chose, toutefois en sortant, ces deux gardes ont cru que je l’avais volé et comme les livres sont des denrées rare, ils ne voulurent pas me laisser filer. »

Son visage s’assombrit soudain et ses doigts se crispèrent sur les reliures du livre. Elle détourna les yeux.

« Je n’aurais pas dû m’échapper. Si le sergent vient à apprendre que j’ai résisté, j’ignore s’il voudra toujours de moi dans la milice. Même si je n’ai rien fait de mal.»

Elle tourna encore une fois les yeux vers son nouvel ami. Elle réalisa soudain que ce qu’elle lui racontait devait être pénible à entendre. Personne n’aimait écouter les autres se plaindre et encore moins ceux que l’on ne connait pas. Elle cacha sa peine du mieux qu’elle put et lui demanda avec un ravissant sourire:

« Et vous? Qu'est ce qui vous a amené jusqu’ici ?»

Il sembla stupéfait qu’elle le lui demande. Voyant une certaine hésitation, Rosie lui tendit la main.

«Au juste, je me nomme Rosie et euh… j’ai oublié de vous dire merci.»

2

Le gobelin semblait surpris qu'elle lui dise merci et Rosie voulut pendant un instant ramener sa main vers elle de peur de l’avoir un peu brusqué. Mais celui-ci fini par réagir et tendit sa propre main dans laquelle il tenait toujours le pain. La jeune fille se mordit la lèvre inférieure à la vu de cette nourriture.

(Tu vas résister, tu n’es plus une enfant. Endure en silence, il n’a pas à t’offrir quoi que ce soit.)

Il changea la miche de main et serra celle de Rosie en se présentant.

«Je m'appelle Jakadi.»

Rosie essaya de retenir un sourire. Elle ne voulait pas qu’il croit qu’elle se moquait de lui.

(Drôle de nom tout de même.)

«Oui bon... ça va, je sais que c'est comique...
Et ce n'est pas la peine de me remercier uniquement, il faut aussi remercier les enfants qui ont fait diversion... les graines de voyou!»

(Des enfants ?)

Oui elle se souvenait en avoir aperçut un lorsqu’elle était coincé avec le marchand malcommode. Il l’avait beaucoup aidé, lui et tous les autres gamins.

(Donc Jakadi a fait beaucoup plus que de me sauvé d’un vilain chien. Avec l’aide des enfants il m’a aidé à fuir les gardes. Moi qui croyais être parvenu à faire quelque chose toute seule.)

Soudain, un horrible grondement jaillit du ventre de la jeune fille qui s’en trouva extrêmement gêné. Elle cacha son ventre sous ses mains n’osant plus regarder son nouvel ami. Elle se dit qu’avec beaucoup de chance il ne l’aurait pas entendu. Elle leva les yeux vers lui et vit son petit sourire.

(Décidément, la chance n’a jamais été de mon côté.)

« Mange... »

Il avait dit cela en lui mettant le bout de pain dans les mains. Elle voulut protester mais elle se dit qu’il ne fallait pas le vexer.

«Mange je te dis, pizewka! La faim n'est pas une tare! Et au fait, pas la peine de me vouvoyer: si on se met à vouvoyer un gobelin, on vouvoie tout le monde!»

Rosie sourit en entendant sa dernière phrase et elle se demanda comment les gens pouvaient-ils détester ces créatures aussi charmantes. Évidemment elle ignorait que Jakadi faisait partit des rares exceptions. Elle commença à manger en contenant son appétit pour éviter de passer pour un ogre.

« En ce qui concerne mon arrivée ici, il faudrait prendre la question à l'envers! Ce n'est pas Kendra Kâr qui m'a attiré, mais plutôt ma... maison, qui m'a dégoûté...
Je ne vais pas t'assommer avec ça...»

Rosie l’écoutait avec attention. Il semblait ne pas avoir eut la vie facile et elle s’en trouva désoler pour lui. Elle lui tendit un bout de pain. Elle ne voulait pas abuser de lui, déjà qu’il avait la vie assez dure comme ça. Il refusa ce qu’elle lui proposait. Elle se ravisa et repris son repas à contre cœur.

«J'en étais où?... ah oui! Donc, je ne vais pas t'assommer avec ça, car mon histoire est assez inintéressante pour endormir les mouches! Sache simplement que j'ai été traité comme un déchet pendant ma vie, jusqu'à il y a peu où j'ai décidé de fuir... ce résumé-là suffira. Maintenant, il suffit de savoir que je veux prendre un nouveau départ!»

La jeune fille, qui avait fini le pain, le regarda avec un regard navrer.

(Comment peut-on maltraité un gobelin aussi aimable et généreux. Il ne mérite pas une telle vie.)

Il avait dû constater que Rosie avait fini puisqu’il sortait maintenant un bout de hareng. Elle protesta encore un fois mais fini par accepter le poisson. Il la rejoignit sur la caisse, quelque chose attirait son attention. Elle suivit son regard qui finissait sa course sur le livre.

«Hem... est-ce que je pourrais y jeter un œil?... Je ferai très attention, c'est promis!»

Non sans hésiter un moment elle lui prêta son livre. C’était la moindre des choses et en plus il lui promettait d’y faire attention. Comment pouvait-elle refuser. Elle vit bien qu’il le manipulait avec précaution, alors elle le laissa faire sans se préoccuper plus longtemps de lui. Il était perdu dans ses pensés. Après un moment Rosie compris qu’il s’agissait de souvenirs douloureux. Des larmes roulaient sur son visage. La jeune fille n’aimait pas voir les autres pleurer. Elle prit le bout de sa cape qu’elle tenait toujours et lui essaya tendrement le visage.

« Ça va? »

Il la regardait fixement sans bouger, puis un sourire apparut enfin sur son visage.

« Oui, oui... ça va... t'inquiète pas! C'est juste que ce livre m'a rappelé des souvenirs. C'est une jolie histoire... dommage que la fin manque en effet... »

Rosie hocha doucement la tête en signe d’approbation. Puis une cloche sonna dans sa tête. Elle se tourna vers lui avec une teinte d’espoir dans les yeux.

« Tu la connais?
-Heu... oui... ça fait un moment que je l'ai lu, mais je crois que je pourrai la raconter sans trop d'oublis...»

Le cœur de Rosie battait si fort contre ses côtes qu’elle crut qu’elles allaient éclater. Elle prit les mains du gobelin dans les siennes.

« Tu peux me la raconter s'il-te-plaît? »

Elle attendait sa réponse les yeux brillants. Peu être que lui connaissait la fin qu’elle cherchait.

«D'accord... alors… Après sa rencontre avec le liykors, le petit chaperon rouge...»

Rosie buvait ces paroles revoyant dans sa tête la petite fille aux cheveux blonds. À chaque mot que prononçait le gobelin, elle avait l’impression que l’histoire lui revenait en mémoire. Elle voyait défiler les pages manquantes du livre sous ses yeux comme si elle ne les avait jamais oublier. Elle se souvenait. Le liykor qui s’était rendu chez la grand-mère le premier pour prendre sa place après l’avoir avaler tout rond, la petite fille innocente qui crut au déguisement de l’horrible créature. Tout lui revenait. La témérité du petit chaperon rouge face au liykor affamé, et comment elle s’en est débarrassée à la toute fin. Elle admirait la petite fille astucieuse.

Jakadi fini l’histoire mais Rosie ne détachait pas les yeux de sur lui.

(Oui, ça c’est la fin. Ça c’est la vraie histoire.)

Elle ne put contenir plus longtemps ses émotions et elle éclata en sanglot. Elle remarqua l’inquiétude du gobelin et lui sourit pour le rassurer en continuant de pleurer. Elle était heureuse. C’était la première fois qu’elle se rappelait de quelque chose de son passé. Elle avait essayé tellement de fois mais jamais elle n’avait réussi jusque là. Elle prit Jakadi dans ses bras et le serra contre elle pour ensuite l’embrasser délicatement sur le front.

« Merci! Merci beaucoup. Tu es un ange venu du ciel! »

Elle constata soudain que Jakadi n’avait plus sa teinte verte mais qu’il avait viré au rouge. Elle remarqua son embarras et le lâcha rapidement se sentait gêner d’avoir réagit de la sorte.

« Oh non… Je... pardonne-moi, je… je ne voulais pas, j’ai… »

Elle prit son visage dans ses mains pour se cacher. Elle se trouvait stupide d’avoir réagit de la sorte. D’une toute petite voix elle fini par dire.

« Je suis désolé. Tu dois me prendre pour une folle maintenant.»

Jakadi ne répondait pas, il semblait sous le choc. Ce qui ne rassura pas Rosie qui se sentait toujours un peu plus mal de seconde en seconde. Qu’est ce qui lui avait prit de faire ça?

(Immanquablement, je gâche toujours tout. C’est bien moi ça! Tu parles d'une façon de remercier les gens.)


3

Jakadi avait pris Rosie dans ses bras et elle s’en sentait soulagée. Elle avait eu peur un instant qu’il ne la prenne pour une folle.

Mais maintenant, elle savait que ce n’était pas le cas. Elle se sentait bien contre lui malgré le fait qu’il soit un gobelin. Certes, il n’était pas très beau, mais Rosie s’en fichait. Elle voyait en lui quelqu’un de grand et de fort.
Elle l’aimait beaucoup et ne pouvait rêver de meilleur ami.

Le charme qui rendait ce moment magique fut rompu par des cris et des pas venant dans leur direction. Jakadi et elle se détachèrent l’un de l’autre avec empressement.
Le gobelin fit signe à Rosie de descendre de la caisse pour se cacher derrière. Elle était agenouillée juste derrière son compagnon, qui lui n’avait pas besoin de s’accroupir étant donnée sa taille.

Rosie ne pouvait pas voir la scène mais d’après ce qu’elle entendait, cela n’allait pas bien du tout. Une pauvre fillette hurlait contre un homme qui devait sûrement la tenir.
La semi-elfe put sentir un frisson traverser le corps de Jakadi.

« Gwen!»

Il avait dit ça dans un murmure presque imperceptible, mais Rosie en capta toute la terreur. Il connaissait cet enfant et elle devait sûrement faire partie de ceux qui avaient aidé Rosie à s’en sortir.

(On ne peut pas les laisser la traiter de la sorte. Surtout que ce doit être en partie ma faute si elle est dans cette situation. )

Gwen lançait des insultes à la tête de ses agresseurs sans que cela ne lui apporte quoi que ce soit. Au contraire, les hommes s’en amusaient.
Rosie ne savait que faire. Elle ne se sentait pas en mesure d’affronter ces deux soldats même avec l’aide de Jakadi. Pourtant elle ne pouvait pas se permettre de la laisser tomber. Elle ne la connaissait pas, mais la petite lui avait tout de même sauvé la mise.
L’enfant se mit à crier de nouveau.

«Raclures! Jak va venir me libérer! Il va vous tuer!»

Rosie sentit bien que cela affecta le gobelin. Maintenant c’était sûr qu’il ne reculerait plus devant l’ennemi. La petite fille lui faisait confiance, elle avait foi en lui.
Il se redressa de toute sa stature et se tourna vers Rosie, toujours derrière. Il posa à son tour un baiser sur le front de la jeune fille tout en lui disant :

«Dépêches-toi de fuir pendant que je... que je m'occupe d'eux!»

Sur ce, il fondit sur l’ennemi sans s’attarder plus longtemps derrière la caisse.
Rosie le regarda filer, fendant l'air avec ses armes. Elle se redressa elle aussi.

(Je ne peux pas partir, pas sans t’aider Jakadi.)

Elle avait beau se répéter qu’elle devait aller à sa suite, ses jambes ne voulaient pas l’écouter.
Elle resta donc plantée là à observer le combat comme un vulgaire poteau.

(Ces deux-là me disent quelque chose. Ce ne seraient pas les deux miliciens qui… non.
Non ce n’est pas vrai.)

Effectivement, c’étaient les deux hommes qui l’avaient poursuivie trois quarts d’heure plus tôt pour un malentendu.

(Je ne peux pas m’attaquer à des miliciens, je… je fais moi-même partie de la milice!)

Elle ne savait que faire. Son ami avait à l’évidence besoin d’elle, mais elle ne pouvait pas s’attaquer à ses agresseurs. Déjà que les conséquences allaient s’avérer graves pour avoir résisté à la milice, elle n’osait pas s’imaginer ce qui adviendrait de son avenir si elle se risquait à les assaillir.

Elle reporta son regard vers le combat et fut surprise de constater que la lutte avait évolué. La petit Gwen été parvenue à s’échapper, mais Jakadi était écrasé au sol par l’un des soldats.
L’homme avait les mains sur la gorge du gobelin et l’étranglait. Horrifiée devant la situation, Rosie ne bougea plus, retenant son souffle.

« Jakadi… »

Il suffoquait sous les bras puissant de son adversaire et il perdait beaucoup de sang.
Elle ne pouvait pas le laisser mourir par sa faute.
Des larmes lui montaient aux yeux.

(Tout ça à cause de ce livre à la noix! Cette histoire ne m’a apporté que des ennuis!)

Elle jeta son livre au sol, tremblant de tous ses membres. Son ami se débattait toujours pour survivre. Elle attacha sa cape autour de sa taille pour ne pas qu’elle lui nuise.

(Je dois y aller. Je dois y aller. Je dois y aller…)

«Rosie! A moi!»

Il avait dit ça dans un dernier espoir. Rosie fronça les sourcils, et pour la première fois de son existence, son propre visage arbora une haine digne des sorcières les plus cruelles de tous les temps.
Elle dégaina sa hache qui reluit au soleil, ce qui eut pour effet d’attirer l’attention de l’autre milicien. Il avait réussi à dégager ses mains bien qu’elles fussent maintenant en très mauvaise état. Il reconnut Rosie et combattit la douleur pour reprendre son arme.

La jeune fille ne perdit pas un instant et grimpa sur la caisse. Elle lança sa hache de toutes ses forces vers son assaillant. L’arme vint se planter brutalement dans l’épaule gauche de l’ennemi. Profitant de ce moment de confusion, Rosie grimpa sur le toit de la bâtisse.

L’homme qu’elle venait d’agresser hurlait de douleur en essayant de dégager la hache qui était resté incrustée dans son épaule. Mais Rosie n’y porta pas attention dirigeant plutôt son intérêt sur l’autre qui tenait fermement Jakadi.
Evaluant sa hauteur, elle sauta sur le soldat, lui coupant instantanément le souffle. Assise sur l’homme à terre, elle distingua un éclat au sol et se saisit de l’objet. C’était l’épée que le milicien avait abandonné au combat pour s’emparer du gobelin.

Elle fit glisser la lame sous la gorge du soldat et exerça une légère pression. Elle se pencha vers son oreille et lui dit avec une voix à faire frémir :

« Tu le lâches où tu meurs. Sache que d’une manière ou d’une autre, tu vas le lâcher. Alors ne joue pas les héros. »

Heureusement pour Rosie, le milicien était une véritable poule mouillé. Il relâcha son étreinte et Jakadi put enfin reprendre son souffle. Le pauvre gobelin laissa tomber mollement sa tête sur le sol froid, à moitié inconscient.
Terrifiée de voir son compagnon dans cet état, Rosie s’écria :

« Jakadi! Reste avec moi. S'il te plaît, reste avec moi!»

Le soldat profita de son inattention pour la rejeter et saisir son bras afin de se libérer de l’arme. Il la plaqua à son tour au sol. Rosie se retrouva sur le dos, les yeux plongés dans ceux de l’ennemi, une lame froide au cou.

« On joue moins la maline maintenant, fillette. »

En disant cela, il fit glisser doucement la lame sur la gorge de la jeune fille où du sang perla.
Rosie resta de glace.
Elle avait déjà supporté pire et ce n’était pas un peu de sang qui lui ferait perdre tout ses moyens. C’est alors qu’une femme aux cheveux de la couleur du blé lui apparut soudainement en tête. Rosie sourit dans son for intérieur.

(Maman m’a toujours dit que le point faible d’un homme se trouve toujours en bas de la ceinture.)

Elle constata qu’elle était très bien placée pour donner un coup de pied juste là où ça faisait mal. Elle n’attendit pas plus longtemps et projeta son genou entre les jambes de son agresseur. Le souffle court, celui-ci n’eut heureusement pas le réflexe d’enfoncer sa lame dans la chair de Rosie. Au contraire, il libéra son emprise en tombant sur le côté, complètement paralysé.
Rosie se remit sur pied et jeta un coup d’œil en direction de Jakadi. Elle devait faire vite, il perdait beaucoup de sang.

C’est alors qu’elle sentit une désagréable pression dans le bas de son dos. Quelque chose venait de la persécuter brutalement avant de s’écraser sur le sol avec un bruit de métal. Elle laissa échapper une légère plainte et constata que c’était sa propre hache qui gisait à terre, couverte de sang.
Elle se retourna pour regarder en face celui qui venait de lui balancer l’arme. Il avait enfin réussi à retirer la hache de son épaule et s’était empressé de la rendre à son propriétaire, bien qu’il n'eût plus assez de force pour la lancer correctement.

Avantageusement pour Rosie, l’arme ne lui avait fait qu’une petite entaille quoi que profonde. Si l’homme avait eut tout ses moyens, il ne l’aurait certainement pas manquée. La jeune fille reprit possession de son arme avec une légère grimace.

« Alors! S’écria l’homme enragé, qu’est ce que ça fait de goûter à sa propre médecine?! »

Rosie, n'en pouvant plus de ce combat, se rua sur lui avec un cri de guerre. Mais même aussi mal au point, le soldat réussi à esquiver toutes ses tentatives. La malheureuse sentait ses bras se fatiguer de plus en plus sous le poids de sa propre arme. Elle fini par remettre sa hache à sa ceinture et lui bondit dessus le ruant de coups.

Elle ne lui laissait pas le temps de reprendre son souffle et enchainait coup de poing et coup de pied. La jeune fille décocha finalement un crochet du droit en plein dans le visage de son ennemi. Il tomba sur le sol complètement étourdi.
Rosie courut vers Jakadi toujours sur là, étendu sur le ventre.

« Ne t’inquiète pas je ne te laisserai pas tomber. Je suis là, je suis avec toi. »

Elle sentit alors une vive douleur dans la blessure qu’elle avait reçue dans le bas du dos.
Elle constata avec effroi qu’elle avait complètement oublié l’homme sur lequel elle avait sauté au tout début.Il enfonçait impitoyablement la lame du petit couteau qui appartenait à Jakadi dans la plaie ouverte de la jeune fille.

Il l’enlaça par la taille, forçant la lame à aller un peu plus profond lui susurrant quelques mots à l’oreille un sourire sadique aux lèvres. Folle de rage, Rosie le repoussa contre toute attente et agrippa sa hache afin de l’assommer avec le manche. L’homme tomba sur le sol inconscient.

Cette fois, Rosie prit le temps de vérifier l’état des miliciens avant de se jeter sur Jakadi. Il était toujours conscient bien qu’il ne fût plus tout à fait présent. Son teint était blême et le sol était couvert de son sang. Rosie passa les bras sous les épaules du gobelin et le traîna tant bien que mal dans un lieu plus sûr. Elle arrêta dans une petite ruelle et s’installa derrière d’innombrables caisses empilées les unes sur les autres.

« Ça va bien aller Jakadi… je vais panser tes blessures et après tu iras mieux, tu vas voir. »

Elle avait dit ça en retenant ses larmes. Elle n’avait rien sur elle pour lui venir en aide. Aucun pansement ni herbe médicinale, et elle ignorait où elle pourrait bien en trouver.

(Je vais trouver quelque chose. Il faut que je trouve quelque chose.)

Elle constata que sa robe blanche était tachée par le sang qui s’échappait de son propre dos. Soudain une idée lui vint à l’esprit. Elle entreprit de déchirer le bas de sa robe pour en faire des languettes de tissu.

(Tant qu’il m’en reste un peu pour me couvrir...)

Ainsi, elle pansa les vilaines blessures de son ami du mieux qu’elle put avec ses pansements improvisés.

(Au moins ça va suffire à stopper l’hémorragie.)

Quand elle en eut terminé, sa robe lui arrivait aux genoux. Une longueur tout de même acceptable.
Elle détacha la cape qui ceinturait ses hanches et couvrit Jakadi. C’est là qu’elle réalisa qu’elle avait oublié son livre sur les lieux du combat. Mais pour l’instant ça lui était complètement égal. La vie de son ami était bien plus importante que ce bouquin.

Elle se recroquevilla serrant ses jambes contre elle.
Lors du combat, sa mère lui était apparue en souvenir. Rosie ne se souvenait plus d’elle mais elle était sûre que c’était elle sa mère. C’était une magnifique humaine aux yeux turquoise et aux cheveux blonds.

La jeune fille posa les yeux sur Jakadi et lui caressa les cheveux. Elle sourit naïvement.

« Tu sais quoi? Je crois que j’ai vu ma mère. »

Elle repensa au combat qui avait eu lieu. Elle savait qu’elle ne s’en tirerait pas facilement face au sergent s’il venait à apprendre ce qu’elle avait fait. Mais au moins son ami était vivant et elle n’avait tué personne.



4

« Ici ! A ta droite ! »

(Quoi ? Mais qu’est ce que… qui a dit ça?)

Rosie était plongée dans l’obscurité depuis plusieurs heures déjà, lorsque cette voix retentit. Elle ignorait d’où cela pouvait bien provenir et avait du mal à identifier son propriétaire. Elle continua donc à marcher dans les ténèbres en cherchant la source. Mais la voix ne se répéta pas.

(Qu’est ce qui ce passe? Je ne comprends plus rien.)

C’est alors qu’elle sentit quelque chose se glisser dans sa main puis une nouvelle voix résonna.

« Rosie ? Tu m’entends Rosie ? »

Elle ouvrit les yeux et resta fixer un moment sur le plafond. Elle était complètement perdue, comme si il lui manquait quelque chose. Elle resta ainsi sans qu’aucune pensé ne lui traverse l’esprit. Soudain, elle entendit de nouveau la deuxième voix.

« Rosie ? Est-ce que ça va ? »

Elle tourna doucement la tête sur le côté pour voir qui lui parlait. À la vu de Jakadi et des enfants, son rythme cardiaque accéléra. Elle se redressa et dévisagea chacun d’entre eux, la bouche légèrement entrouverte. Les enfants stupéfaits se tournèrent vers le gobelin espérant qu’il leur dit quelque chose, mais celui-ci semblait tout aussi abasourdi qu’eux.

« Jak, qu’est ce qui lui arrive ?

Il n’eut pas le temps de répondre que Rosie les pointa la main tremblante.

« Qui êtes vous ?»

La jeune fille remarqua que les yeux de chacun s’étaient écarquillés. Elle commença à paniquer en voyant leur réaction et sa respiration gagna de la rapidité.

(Pourquoi il me regarde comme ça ?)

L’étonnement du gobelin se changea brusquement pour de l’inquiétude.

« Tu ne te souvient pas ?
- Quoi je… je devrais ? »

Les enfants répondirent positivement en hochant lentement la tête. Rosie se mit instantanément à trembler violemment et prit sa tête entre ses mains.

« Non, non, non, non…»

Elle se pencha, les mains toujours sur les tempes.

« Pas encore, pas… encore. Je ne veux pas! »

Elle avait complètement oublié tous se qui lui était arrivé depuis la fois où elle s’était endormit dans la bibliothèque. Elle leva les yeux sur les gens qui étaient avec elle. Ils parlaient mais elle ne les écoutait pas. Elle était trop concentré à vouloir se rappeler d’eux.

(Allez! Force toi! Tu les connais, tu ne peux pas les avoir oubliés. Tiens, le gobelin là. Tu sais c’est qui. Tu l’as déjà vu tu sais c’est qui. C’est… c’est… aaahh.)

Elle frappa le lit avec rage tout en poussant un cri de haine, le visage baigné de larme.

(Tu le connais! Souvient toi s’en.)

Elle se gifla la joue droite.

(C’est Ja… c’est Ja…)

Des voix retentirent mais elle ne s’en occupa pas. Voyant qu’elle ne parvenait pas à aller plus loin, elle se gifla de nouveau.

(C’est Ja… C’est Jak…)

Elle voulut s’envoyer encore une fois la main au visage mais quelqu’un l’en empêcha. Le gobelin s’était levé malgré la douleur qui le traversait. En serrant les dents, il prit le visage de Rosie entre ses mains la retenant du mieux qu’il pouvait pour ne pas qu’elle se dégage. Il lui parlait mais Rosie ne voyait que ces grands yeux marron qui la fixaient à quelque centimètre de son visage. Elle se calma et ouvrit lentement la bouche. Puis, dans un soupir, elle murmura :

« Jakadi… »

Elle avait eut terriblement peur mais au moins elle avait réussit à retrouver ses esprits. Elle aperçut les enfants effrayés à l’autre bout de la pièce qui ne la lâchait plus des yeux. Il avait eut encore plus peur de Rosie elle-même. Elle prit les mains de son ami qui la tenait toujours et se dégagea. Lui aussi semblait sous le choc.

« Je suis désoler. Je devais avoir l’aire posséder. »

(Ces pertes de mémoires commencent vraiment à devenir un problème. Ils ne devraient pas avoir à supporter ça.)

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 Sujet du message: Re: Les anciens rp de Rosie (Wowlie)
MessagePosté: Ven 20 Jan 2012 03:15 
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Partie 3:
Jakadi sauve Rosie...
5 - 6 - 7




5

osie avait réussi à se rappeler des derniers évènements qui avait eut lieu ainsi que de Jakadi et les enfants. Les gamins en question chantaient.

«Jak et Rosie toute la journée...
-Se donnent des tas de baisers!
-Ils sont amoureux...
-Ça crève les yeux!»

Rosie les regardait avec un sourire amuser tandis que Jakadi riant toujours allonger sur le lit.

«Silence sales gamins!»

Elle était rassuré des les voir ainsi. Elle avait eut peur de les avoir traumatisés avec sa crise d’amnésie. Se qu’elle voyait la soulageait profondément. Soudain la porte s’ouvrit et Peter entra, un plateau dans les mains.

«Et voilà! s’exclame t-il. Diner surprise pour ces messieurs-dames!»

Il continua sa route dans la chambre avec une aire joviale. Il posa le plateau couvert de nourriture sur la table et se tourna vers ses hôtes avec un joli sourire.

«Vous l'avez échappé belle tous les deux! Vous pouvez me dire merci! Ah! Au fait, quelqu'un veut vous voir!»

Rosie pencha la tête sur le côté.

(Quelqu’un veut nous voir?)

Craignant le pire, elle jeta des coups d’œil nerveux en direction de Jakadi. Celui-ci fixait la porte attendant de voir de qui il s’agissait. Peter revins vers l’entrée de la chambre et s’écria à l’intention de l’inconnue :

«Vous pouvez entrer! Ils sont réveillés!»

Rosie avait craint le pire et avec raison. Un homme à la haute stature entra dans la pièce, la mine autoritaire. La jeune fille reconnut immédiatement le sergent de la milice. Elle essaya de rester le plus naturel possible malgré la panique qui menaçait de faire exploser son cœur d’un moment à l’autre.

(Comment nous a t-il retrouvé si vite?)

Il sortit un feuillet qu’il consulta avant de prendre la parole.

«Vous êtes bien Jakadi et Rosie?»

Elle ouvrit la bouche pour répondre mais rien ne sortit. Ses pensés se bousculait dans sa tête et elle avait peine à les garder en place. Heureusement le gobelin répondit à sa place par l’affirmatif. Le sergent continua.

«C'est bien vous qui avez tué deux membres de la milice dans l'exercice de leur fonction, il y a environ huit heures de cela?»

Rosie sentit son sang se figer dans ses veines. Elle avait redouté se moment, mais elle était prête à répondre de ses actes.

(Je dois assumer les conséquences de ma décision.)

Mais avant qu’elle puisse dire quoi que ce soit, Jakadi prit la parole.

«Oui, mais je suis le seul coupable: c'est moi qui les ai attaqués, et comme cette femme passait par là, ils l'ont crue complice, et l'ont attaqué elle-aussi. Ce n'était pour elle qu'un cas de légitime défense.»

(Non Jak! Ne fait pas ça!)

Elle voulut protester et dire que c’était de sa faute à elle, mais elle vit le regard insistant que le gobelin lui lança. Elle n’osa pas s’opposer à lui. La jeune fille regarda en direction du sergent qui n’avait pas lever les yeux. Qu’allait-il faire maintenant?

«Cela n'a pas d'importance» Commença-t-il. «Car les dénommés Jean et Matthieu n'étaient pas miliciens.»

«Que voulez-vous dire?» demanda Rosie après un bref moment d’incompréhension.

Le Sergent leur expliqua que les deux hommes qu’ils avaient tués étaient en fait des escrocs qui étaient parvenue à mettre la main sur des uniformes de la milice. Ils avaient profité des avantages qu’apportait l’enrôlement.

«Par conséquent, pour services rendus à la sécurité de la ville, la milice de Kendra Kâr déclare par la présente le non lieu sur la personne des dénommés Jakadi et Rosie, et les exempte en conséquence de toute charge qui pourrait peser sur eux concernant cette affaire.»

(Quoi ?)

Rosie n’en revenait tout simplement pas. Finalement peut-être que la chance était de son côté. Elle regarda le sergent sortir les yeux encore bien ronds. Le silence pesait sur la pièce, tout le monde semblait être dans le même état qu’elle. C’est Peter qui brisa le mutisme général.

«Alors, c'est génial non?!»

Tous acquiescèrent sans prononcer un mot, puis un sourire monta sur le visage de chacun. Ils l’avaient tous échapper belle. Rosie dénoua ses cheveux tout en y retirait la poussière qui s’y était accumuler.

« Je n’en reviens tout simplement pas…
- Moi non plus!»

Le gobelin avait répondu en grimaçant. Il avait essayé de ne rien faire paraître mais tout le monde avait remarqué qu’il avait mal. La petite Gwendoline s’approcha de Jakadi aussitôt imité par les autres enfants.

« Jak? Tu as mal? »

Il n’avait pas besoin de répondre car ils s’en doutaient tous. Le gobelin tenta de rassurer les petits en leur signalant que tout allait bien et qu’un peu de repos le remettrait vite sur pied. Rosie s’attendrit devant la scène.

(Ces enfants l’aime et l’admire beaucoup. Avec raison d’ailleurs.)

Rosie s’assit sur le bord du lit et remarqua sa robe à moitié déchirer. Puis, elle posa les yeux sur les pansements imbibés de sang de son ami. Un ridicule bout de robe ne pouvait pas être assez efficace.

« Peter ? Sil-vous-plait, avez-vous des pansements et de l’eau? C’est pour Jak. »

Celui-ci lui sourit et alla chercher se qu’elle demandait. Jakadi la regarda.

« Mais c’est très bien comme ça!
- Ce n’est pas un morceau de robe couvert de poussière qui t’empêchera efficacement de perdre du sang. Il faut changer ça, surtout que tout risque de s’infecter.»

Il ne répondit pas. Avec l’aide des quatre enfants elle nettoya les plaies du gobelin et les couvrit avec de nouveau pansement. Pendant qu’ils effectuaient leurs besognes, Rosie s’arrêta un instant pour regarder Jakadi directement dans les yeux. Une question venait sans arrêt la chatouiller depuis qu’elle avait fait la connaissance du gobelin. Elle hésita un moment puis se décida à aller jusqu’au bout.

« Dit jak, lorsque nous nous sommes rencontrer tu m’as dit que chez toi on te traitait comme un déchet. Comment est ce possible ? Comment pouvait-on ne pas t’aimer ? »

Elle savait que cela ne plaisait peut être pas au gobelin qu’elle lui pose des questions aussi personnel, mais elle ne pouvait plus se retenir. Elle voulait comprendre, elle voulait savoir.



6


Les enfants étaient partit ainsi que Peter, laissant Rosie et Jakadi seul. La dernière fois qu’elle avait demandée au gobelin d’où il venait, il s’était contenté de quelques phrases pour en finir le plus vite possible. Mais cette fois ci, Rosie voulait vraiment savoir. Le fait d’avoir oublier son propre passé lui donnait encore plus envie de connaître celui des autres.

Elle écoutait son ami avec attention car s’était la première fois qu’il s’ouvrait ainsi à elle. Mais plus il en disait, plus Rosie sentait son cœur se serrer dans sa poitrine. Elle réalisait que Jakadi n’avait pas eu la vie facile et que malgré tout il gardait son sourire et son bon coeur. La jeune fille lui envia son courage.

Il avait été persécuté toute son enfance et n’avait jamais vraiment bénéficier de l’affection des autres.

À l’écouter parler, Rosie commença à se sentir mal de se plaindre de son propre sort qui n’était rien du tout à côté de celui de Jakadi. Évidemment, c’était pénible de ne plus se souvenir de son passé mais rien ne lui faisait dire qu’il avait été douloureux.
Le gobelin se racla la gorge et conclut.

« Hem… voilà quoi… je t’avais dit que ce n’était pas très intéressant…
Si tu me parlais plutôt de toi ? »

Rosie détourna les yeux de Jakadi et contempla un instant ses mains.

« Tu sais Jak, tu devrais arrêter de dire que ta vie n’est pas intéressante. Moi, je ne crois pas que c’est le cas. Toute histoire mérite d’être raconter peu importe à qui elle appartient. »

Elle lissa nerveusement sa robe sans oser regarder le gobelin.

« Pour ce qui est de moi, je ne vois pas qu’est ce que je peux bien rajouter. »

Elle laissa tomber un petit rire nerveux tout en observant le bout de ses pieds jouant maintenant avec une mèche de cheveux.

« J’aurais bien aimé te raconter moi aussi. »

Sur ce, elle ne dit plus rien et ferma les yeux essayant de se remémorer se qu’elle savait. Elle ne voulait pas décevoir Jakadi, elle voulait lui dire quelque chose, elle voulait pouvoir lui raconter sa vie elle aussi.

« Ma mère est blonde, dit-elle avec hésitation, et… elle est humaine. Je l’ai vu dans ma tête une fois. »

Elle réfléchit pour trouver quelque chose d’autre à dire. Elle ne pouvait pas s’arrêter là. En se grattant la tête elle continua incertaine.

« Automatiquement, mon père est un elfe puisque je suis une semi-elfe et que ma mère est humaine. »

Rosie ne regardait pas son ami. Elle ne voulait pas voir son expression.

(Bravo Rosie! Tu dois avoir l’air stupide à dire ça. Ma mère est une humaine et mon
père est un elfe. Wow! Quelle déduction! )

Elle serra les poings, les yeux toujours fermé. Il devait bien y avoir autre chose à dire. Elle fouillait profondément dans sa tête à la recherche de quelque chose de plus potable. Elle ne voyait pas les yeux affligé de Jakadi.

« C’est correct Rosie. Tu…
-Non! Je vais trouver tu vas voir. »

Tout en disant cela, elle s’était retournée vers le gobelin les sourcils froncer. Elle n’était pas fâcher contre lui mais contre elle-même. Elle savait qu’elle pouvait trouver autre chose. Elle tourna les yeux vers son livre et sa cape rouge. Tout en les pointant du doigt elle s’exclama :

« Voilà regarde! Ma cape elle appartenait à ma mère et… et cette histoire, c’est elle qui me la racontait. »

(Comme si ça c’était mieux que le reste! Arrête Rosie, ne t’enfonce pas plus loin. Tu as déjà l’aire assez idiote comme ça.)

Malgré sa réflexion elle ne laissa rien paraître et sourit à Jakadi.

« Tu vois? J’ai trouvé quelque chose. »

Elle perdit son sourire lorsqu’elle vit la mine déconfite du gobelin qui la fixait toujours.

(Tiens, il doit croire que je n’ai plus toute ma tête. Peut-être est ce le cas après tout.)

Elle replia ses jambes en indien et porta distraitement la main à sa blessure dans le bas du dos. Elle ramena la vers elle et observa le sang qui tachait le bout de ses doigts. Elle leva les yeux vers Jakadi.

« Je suis consciente Jak que ça ne tourne pas rond chez moi. Mais ne te sens pas obliger de rester avec moi. Si tu me trouve bizarre ce n’est pas grave. Par contre sache que je tiens beaucoup à toi. Beaucoup... »

Malgré le fait qu'elle lui avait proposé de partir pour ne pas être un fardeau pour lui, elle voulait tout de même qu'il reste mais elle se sentait mal de le retenir.



7

Rosie venait de dire à Jakadi qu’il n’était pas obliger de rester avec elle. Elle savait très bien qu’elle devait être un fardeau pour lui. Peu être avait-il mieux à faire que d’être avec une petite fille amnésique. Elle ne voulait pas qu’il la prenne en pitié et qu’il s’efforce de rester. Pourtant elle ne voulait pas qu’il parte. La compagnie de quelqu’un la rendait plus heureuse et particulièrement celle de Jakadi.
Pourtant il ne montra aucun intérêt à la quitter.

« Pour commencer, ne bouge pas, je vais changer tes pansements. »

Il commença à défaire ses propres pansements pour en donné à Rosie. Celle-ci voulut l’en empêcher mais il refusa et continua se qu’il avait entreprit. La jeune fille se résigna et le laissa faire. Il retira le pansement souillé qu’elle avait dans le bas du dos. Une horrible douleur montait en elle à chaque fois qu’il touchait à sa blessure mais elle se retint de montrer.

(Ne fait pas l’enfant.)

Tout en lui parlant Jakadi nettoya la plaie. Il lui faisait comprendre que dans le fond sa mémoire était toujours en elle et qu’il était possible de l’aider à refaire surface. Elle l’écoutait tout en retenant quelques grimaces.

(Il a raison. Il doit bien y avoir un bout de mon passé quelque pars dans ma tête.)

Puis il continua en lui disant qu’il était prêt à l’aider et qu’il fera tout se qu’il pourra pour cela. Rosie s’en trouva toucher. Elle n’osait plus rien dire. Lui aussi tenait à elle et cela était bien visible dans ses yeux. Il était prêt à tout pour elle.

« Je n’aime pas la plupart des traditions gobelines, mais s’il y en a une que je trouve respectable, même si je ne l’ai jamais vue appliquée, c’est celle du serment. »

Il usa de son propre sang et prit délicatement la main de Rosie. Tandis que leur doigt était serré l’un contre l’autre et que leur sang se mélangeait, Jakadi prononça ces paroles :

« Je ne sais pas ton nom de famille, alors je prêterai serment pour Rosie, qui que tu aies pu être, et qui que tu puisses devenir. Je prête serment, au nom de Yumni, que tu trouveras toujours ma main offerte lorsque tu en auras besoin, et que je ne te tournerai jamais le dos de ma vie. Je prête également serment de tout faire pour t’aider à retrouver ton passé, quoi qu’il m’en coûte. Ce serment ne peut être brisé qu’avec ma mort, ou lorsque tu le jugeras bon, car c’est à toi que je le prête. Tu n’es pas obligée de l’accepter, mais sache que quelles que soient les circonstances, je ne t’abandonnerai jamais. »

À chacun des mots qu’il prononçait, Rosie sentait son cœur se serrer au fond de sa poitrine. Elle ne savait plus quoi dire mais elle savait qu’elle ne s’était jamais sentit aussi bien et aussi aimer de toute sa vie. Du moins, de ce qu’elle s’en souvenait.
Soudain, Jakadi posa la tête sur les genoux de Rosie. Elle vit bien qu’il souffrait alors elle se contenta de jouer tendrement dans ses cheveux sans rien lui dire. Peu à peu il ferma les yeux et juste avant de s’endormir et murmura :

« Je serai toujours là pour toi... toujours...»

Rosie aurait bien voulu lui répondre mais il sombra dans un sommeil profond. Elle le fit tout de même en sachant qu’il ne l’entendait pas.

« Moi aussi Jak je serai la pour toi. Tu peux compter sur moi. »

En le voyant si paisible elle s’abandonna elle aussi à la fatigue se laissant tomber sur le dos, le gobelin toujours sur ses genoux.

Rosie fut réveillée par le chant d’un oiseau perché à la fenêtre. Elle le regarda un instant chantonner son air puis comtempla le ciel oranger. La journée touchait à sa fin. Elle avait dormi tout l’après-midi dans un sommeil profond et dépourvu de rêve. Ses jambes étaient toujours suspendues dans le vide mais Jakadi n’y était plus. Rosie se releva et regarda autour d’elle.

« Jak ? »

Elle se dit qu’il devait être sorti et qu’il ne tarderait pas. En émettant cette hypothèse, elle aperçut un bout de papier sur la table où il avait quelques mots de griffonnés.

Rosie, j’ai l’impression qu’un grand danger nous guette… Ce n’est peut-être qu’une impression mais je dois en avoir le cœur net. Ne t’inquiète surtout pas, pour rien au monde je ne t’abandonnerais. Je reviendrais le plus vite possible
Jakadi

Rosie relut le message de nouveau. Elle sentait sa gorge se serrer.

(Il… il est parti ?)

Elle ne comprenait pas ce qui avait bien pu être aussi urgent pour qu’il parte aussi vite sans prendre la peine de la réveiller. Elle ramassa ses affaires, ne voulant pas traîner plus longtemps dans cette taverne. Elle était soudainement plus d’humeur à rester entre quatre murs. Elle avait besoin d’air. Elle se sentait bizarre.

Le cœur serré, elle attacha sa cape avant de jeter un dernier coup d’œil à la chambre. Juste au cas où. Elle sortit en remettant son capuchon sur sa tête comme elle en avait l’habitude avant. Lorsqu’elle était seule.

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 Sujet du message: Re: Les anciens rp de Rosie (Wowlie)
MessagePosté: Ven 20 Jan 2012 03:27 
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Partie 4:Une corneille, un chat et une vieille dame
1 - 2 - 3 - 4 - 5



1

Rosie sortit de la taverne le capuchon bien callé sur sa tête. Une légère brise vint la frôler la faisant frissonner de la tête aux pieds. La soirée s’annonçait froide et longue.

Elle marchait d’un pas rapide ignorant où elle allait, mais de toute façon elle s’en balançait. Elle avait juste le gout de marcher, de se défouler… de pleurer. Jakadi était partit comme ça sans rien dire ne laissant derrière lui qu’un vulgaire bout de papier. Bien que Rosie ne voulait pas se l’avouer, elle était anéantit par ce soudain départ. Grâce à lui elle avait énormément avancé dans sa quête vers son passé. Le fait qu’il ne soit plus là la déstabilisait.

Pourtant elle avait passé tellement de temps toute seule dans les rues à trainer sans but et sans avenir. Pourquoi n’était-elle pas capable de se mettre à l’idée qu’elle était à nouveau seule. Lorsque Vrank était parti, elle s’en était trouvé attristé mais pas à ce point. La relation qu’elle avait avec Jakadi était différente de celle qu’elle entreprenait avec Vrank. C’était bien plus profond, plus puissant.

Rosie continua à marcher se faufilant entre les derniers marchands qui fermaient boutique ramassant leurs étalages. Au bout d’un moment, elle s’arrêta et s’assit sur un tonneau qui traînait par là. Elle posa ses coudes sur ses cuisses et appuya son visage contre ses poings fermés. Elle laissa tomber quelques larmes en silence.

(Pourquoi je m’en fais pour ça. Il m’a écrit qu’il me reviendrait. Après tout il avait le droit de partir, il a une vie lui aussi.)

Elle resta ainsi en essayant de se consoler. Un homme de petite taille passa devant elle la dévisageant. Rosie leva la tête vers lui.

« Quoi ? Qu’est ce que vous regardez comme ça vous ? Vous pourriez au moins dévisager les gens un peu plus subtilement que ça. Non mais! Ça se peut tu être aussi stupide que ça ?»

L’homme se contenta de continuer son chemin ne réagissant pas à ses propos. Rosie le regarda partir tout en posa sa main sur sa bouche.

(Mais qu’est ce qui me prend?)

Les gens la dévisageaient souvent mais jamais elle n’avait dit quoi que ce soit. Elle se contentait d’ignorer leurs regards un peu comme l’homme s’était contenter d’ignorer ses paroles.

(Une chance qu’il n’était pas plus gros et surtout pas plus susceptible celui là. J’en aurais mangé toute une.)

À cette pensé un sourire en coin apparut sur son visage. Elle se trouvait terriblement drôle de s’être emporter de la sorte.

(Et bien ce Jakadi t’a mis dans tous tes états ma vieille.)

Elle regarda le soleil au loin qui était presque complètement cacher derrière les habitations. Elle se sentit soudainement coincé dans Kendra Kâr et éprouva brusquement le gout de sortir un peu. De grimper à un arbre et regarder le soleil se coucher.

(C’est décider, ce soir je sors faire une escapade à l’extérieure. Je ne me rappelle même plus à quoi ressemble une fleur. Je reviendrai demain matin.)

Elle se leva en un bond prête à se changer les idées.


2

Rosie marchait rapidement en espérant avoir le temps de sortir de Kendra Kâr avant qu’ils ne ferment les portes. Évidemment, il n’était pas bien tard, mais elle ignorait à quelle heure ils les fermaient. Elle se sentait étouffer dans cette ville, ce qui lui donnait le goût de sortir et de voir autre chose que des pierres entassées les unes sur les autres. Elle en avait marre de regarder passer des gens qui n’avaient rien d’autre à faire que de penser à eux mêmes.

(Pourquoi recherchent-ils toujours la puissance et la perfection?)

Elle ne comprenait pas cette envie de dominer qui les prenait tous en leur pourrissant le cœur avec ces histoires de gloire et d’honneur.

La jeune fille déboucha finalement près des grandes portes de la cité. Elle jeta un coup d’œil vers la grande rue qui s’étirait au loin. Malgré l’heure tardive, il y avait encore beaucoup de monde qui y déambulait sans vraiment se soucier de leurs entourages.

Rosie se trouva peinée de les voir ainsi vaquer à leurs occupations sans qu’ils puissent savoir vraiment à quel point leurs vies étaient pathétiques. Sans qu’ils puissent comprendre qu’ils étaient tous des zombies obéissant au doigt et à l’œil de son souverain sans même se poser la moindre question sur leurs propres existences.

(C’est eux qui font pitié à voir.)

Soudain, elle vit un petit bonhomme se faufiler entre les citadins, laissant tomber derrière lui des bouts de son précieux butin qu’il avait dévalisé. Une femme aux cheveux noirs suivait le petit tant bien que mal au travers de la foule encombrante.

(Mais je le connais celui-là!)

Rosie fit quelques pas en arrière pour se cacher dans une ruelle sombre. Elle attendit sur le bord du mur le bon moment pour étirer le bras afin d’intercepter son jeune ami. Lorsqu’elle vit une tignasse châtaine passer, elle l’agrippa par le collet, et l’attira contre elle. Le gamin se débattit, criant à l’aide, mais la jeune fille posa la main contre la bouche de celui-ci et s’accroupit derrière un vieux tonneau, le tenant fermement contre elle. La poursuivante de l’enfant passa tout droit sans même jeter un œil dans leur direction.

(Il y a tellement de gens dans cette rue qu’elle ne l'a même pas vu disparaitre par ici. Plus ça va et plus je trouve le monde de la ville exaspérant.)

Elle baissa les yeux sur le garçon qu’elle venait [#01FC00d’attraper qui, lui, la regardait les yeux brillants. Rosie lui sourit tendrement. Elle connaissant ce petit garnement. Il l’avait aidée, lui et ses amis, à fuir d’horribles escrocs, il y avait à peine vingt-quatre heures de cela.

« Alors Enrique on joue encore aux voleurs? »

Sur ces mots elle relâcha son étreinte tout en retirant sa main de sur la bouche de l’enfant. Celui-ci tenait toujours dans ses bras divers aliments qu’il avait pris ici et là parmi les marchands. Il recula doucement en arrière.

« Il faut bien que l’on mange.
- Évidemment… »

L’enfant la dévisagea un moment avant de regarder tout autour. Il semblait perplexe.

« Jak n’est pas avec vous ? »

À ce nom, les yeux de Rosie devinrent livides et elle perdit à demi son sourire.

« Euh… non il n’est pas avec moi.
- Il lui est arrivé quelque chose? »

Apparemment, la mine qu’avait affichée la semi-elfe avait tôt fait d’inquiéter Enrique qui était énormément attaché au gobelin. Rosie resta interdite un moment.

(Tu ne dois pas apeurer cet enfant.)

En essayant d’être la plus convaincante possible, elle lui sourit en lui ébouriffant gentiment les cheveux.

« Il est juste parti pour quelques temps. Il ne faut pas s’en faire. Et toi? Tu n’es pas avec les autres de ta bande?»

Le jeune garçon reprit son air enjoué, soulagé d’apprendre que son ami gobelin se portait bien. Il répondit à la question tout en ramassant une pomme qui lui avait échappé.

« Oh! Ils ne sont pas bien loin. Ils doivent m’attendre à l’heure qu’il est. »

Rosie hocha lentement la tête en continuant de regarder son joli minois. Elle fronça légèrement les sourcils.

(Je me demande si Jak va bien.)

Elle repensait à un bout du message qu’il lui avait laissé.

Rosie, j’ai l’impression qu’un grand danger nous guette…

« Un grand danger…? »

Elle ne réalisa immédiatement pas que ces trois mots avaient franchi ses lèvres, mais Enrique lui, n’en manqua pas un bout. Il arrêta de bouger.

« Un grand danger vous dites? »

En l’entendant, Rosie sursauta. Elle venait de réaliser son erreur. Elle s’accroupit près de l’enfant pour être un peu plus basse que lui.

« Non n’écoute pas ce que je dis. Il n’y a aucun danger. »

Le gamin hocha doucement la tête en affichant un joli sourire. Rosie prit alors une de ses petites mains agiles et plongea son regard dans le sien.

« Écoute j’aurais besoin que tu me rendes un petit service. Rien de bien important. Je euh… »

Elle hésita un moment mais finit tout de même sa phrase, voyant dans les yeux d’Enrique qu’il était prêt à l’aider.

« Si tu vois Jakadi, pourrais-tu lui dire que je ne suis pas loin de la ville ? De toute façon je devrais être de retour demain matin. Mais si tu le vois pourras tu lui dire ça pour moi? Juste au cas où je ne serais pas en mesure de revenir.
- Oui bien sûr. »

Sur ce, il détala en lui envoyant au loin un signe de la main. Rosie le regarda tourner le coin, puis laissa tomber un long soupir avant de se lever à son tour.

(Un grand danger... c'est bien ce qu'il a écrit. J'ai un très mauvais pressentiment là-dessus. Oh! Jakadi! Je t’en supplie. Reviens-moi vivant!)


3

Rosie sortit de la ruelle et continua son chemin vers les portes de Kendra kâr. Les gardes se tenait entre les portes arrêtant les passants pour leurs poser des questions. Elle n’avait pas envie de leur parler à ceux là. Malheureusement, il n’y avait pas assez de gens pour passer sans se faire remarquer.

Elle entama donc sa route vers la sortit en marchant le plus naturellement possible.

(Peut être que je vais pouvoir échapper à l’interrogatoire qui sait. Et puis, pourquoi devraient-ils poser des questions à ceux qui sortent hein ?)

Personne ne semblait la voir traverser et Rosie s’en réjouit. Chacun de ses pas l’approchait de la sortit et surtout des fleurs.

«Hep! Vous là en rouge ! »

Malgré elle, Rosie laissa tomber sa tête en arrière tout en se retenant de laisser tomber un râlement. Apparemment elle n’allait pas bien et n’était surtout pas d’humeur à perdre son temps. C’était bien la première fois qu’elle manquait de patience.

(C’était trop beau pour être vrai.)

Elle se retourna vers celui qui l’avait interpellé et marcha dans sa direction les pieds traînant, les yeux rivés au sol. Celui-ci la dévisagea un moment avant de lui demander :

« Où alliez vous comme ça, hein ?
- Ben à l’extérieur. Où voulez vous que j’aille ? »

(Oups, tu ne devrais pas prendre ce ton là Rosie. Tu es de mauvaise humeur certes, mais ne lui parle pas comme ça, tu vas t’attirer des ennuis.)

Effectivement il ne sembla pas apprécier la manière avec laquelle Rosie lui avait répondu mais il avait autre chose à faire que de réprimander une adolescente insolente. Il se contenta de lui poser quelques questions avant de la laisser passer au grand soulagement de la jeune fille.

(Et bien, les gens ne sont pas bien susceptibles aujourd’hui. Mais bon, n’abusons pas de la chance, on reste polie maintenant.)

Elle sortit non sans jeter un dernier regard derrière elle avec un dernier espoir.

Finalement, elle continua son chemin et jeta un coup d’œil vers l’ouest pour constater qu’il ne lui restait plus beaucoup de temps pour trouver un perchoir d’où elle pourra contempler le coucher du soleil.


4

Le blé qui poussait sur les plaines de la grande cité de Kendra Kâr valsait au gré du vent. Rosie courait parmi les herbes hautes à la recherche de l’endroit parfait pour admirer les derniers éclats du soleil. Déjà, le ciel avait pris les teintes orangées du crépuscule et attendait le bon moment pour afficher ses étoiles.

De nouveau seule avec elle-même, Rosie avait pris l’initiative de sortir de la ville pour regarder l’astre diurne disparaitre au loin. Elle courait donc aussi vite que ses jambes le lui permettaient, ne se souciant de rien d’autre que de se trouver un bon perchoir.

Normalement, elle aurait été heureuse de se trouver au grand air après tant de temps, mais c’était tout le contraire. Tout au long de sa course effrénée, des larmes roulaient sur ses joues. Elle éprouvait l’étrange impression que tout le monde l’abandonnait, même si ce n’était pas du tout le cas. Elle n’avait jamais eu de nouvelles de ses parents, Vrank, lui, était parti avec empressement, et c’était de même pour Jakadi.

(Je les fais tous fuir! Tu n’es qu’une sale petite gamine de sang mêlé. Personne ne veut de toi.)

Sans ralentir son rythme, elle secoua la tête, honteuse de ce qu’elle venait de se dire. Elle devait arrêter de se rabaisser et de croire qu’elle ne valait rien.

(Et puis de toute façon, pour l’instant, j’ai une préoccupation bien plus importante.)

La jeune fille jeta un coup d’œil vers l’ouest. Le soleil allait bientôt toucher le sommet des montagnes qui s’élevaient au loin. Le temps pressait.

(Je ne dois pas manquer ça !)

C’est alors qu’elle aperçut ce qu’elle cherchait, juste à l’orée du bois. Un arbre imposant était profondément enraciné à quelques mètres à peine d’une rivière. Il était juste assez haut pour avoir une bonne vue sur l’horizon.

(Allez, un petit effort. Tu y es presque.)

Rosie essaya malgré elle de gagner encore plus de vitesse. Mais cela eut plutôt l’effet de la ralentir puisque une douleur atroce déchira sa cuisse droite, là où elle s’était blessée dans les catacombes du temple de Thimoros. Elle souffrait mais tentait de l’ignorer.

(Le soleil, l’arbre, le soleil, l’arbre… ne pense à rien d’autre...)

Malgré son mal, elle atteignit rapidement l’arbre et prit le temps de l’observer un instant. Il était tellement grand que ses branches les plus basses étaient hors de portée.

(D’accord, il est haut, mais c’est ce qu’il faut après tout. Non?)

Sans perdre une seconde de plus, Rosie attrapa la hache qui pendait à sa ceinture. Elle la planta profondément dans le tronc, juste à la hauteur de ses hanches, puis recula de quelques pas afin de prendre son élan.

(Allez! Voyons voir de quoi tu es capable.)

Elle prit une grande inspiration et fonça vers l’arme qu’elle avait solidement enfoncée. Elle bondit sur le manche, et y posant le pied droit, se propulsa un peu plus haut, pour ensuite, avec le pied gauche, se donner une poussée sur le tronc afin de gagner encore plus de hauteur. Elle agrippa de justesse la branche la plus proche, évitant de s’écraser au sol. Après avoir respiré un bon coup, elle ramena avec souplesse ses jambes vers le haut afin de se hisser sur la branche. Sa robe ayant été raccourcie par les derniers évènements, la tâche s’avéra plus aisée.

Du haut de l’arbre, elle perdit tout vertige lorsqu’elle vit le paysage qui s’étendait à perte de vue. Le vent faisait danser les champs, donnant l’étrange impression de se trouver devant une mer déchainée. Au loin, la cité de Kendra Kâr brillait d’un éclat orangé sous les chauds rayons du soleil, comme si chacune de ses pierres avait été taillée dans de l’ambre pure. La vision qui s’offrait à elle était de toute beauté.

« Cette ville est beaucoup plus jolie de l’extérieur.»

Elle laissa ses yeux parcourir le ciel qui, au loin, comblait la terre d’un baiser embrasé par le soleil qui se joignait à eux. L’astre éternel allait continuer son long voyage à l’autre bout du globe pour revenir le jour suivant, donnant sa place à la Lune. Rosie le regarda ainsi disparaitre sans une pensée, se contentant tout simplement de l’admirer. C’est alors qu’une voix douce retentit.

« N’est-ce pas magnifique ? »

Rosie sursauta et tourna la tête vers sa gauche, là où elle avait cru entendre la voix. Une femme y était assise tout près d’elle, avec sur le dos, une longue cape rouge. Ses cheveux d’or lui touchaient à peine les épaules, ce qui lui donnait un air espiègle. Rosie ouvrit la bouche, complètement paralysée.

« Ma…man?»

La femme lui sourit doucement avant que son image ne se dissipe avec les derniers éclats du soleil. La jeune fille resta là à observer le vide, ne bougeant plus d’un seul pouce.

(Ça y est ! Je vois des fantômes maintenant !)

Elle ne comprenait pas ce qu’il venait de se produire, mais ce dont elle était sûre, c’était qu’il s’agissait bien de sa mère. Une femme blonde au regard malicieux et au sourire naïf. L’adolescente se souvenait de ce visage qui lui était apparu une fois, et elle savait qu’elle ne se trompait pas. Finalement, elle finit par détacher ses yeux de l’endroit où elle avait vu l’humaine apparaître.

(Parfois, l’imagination me joue des tours.)

Elle reporta plutôt son attention sur l’horizon. L’obscurité avait rapidement pris du terrain et avalait complètement la plaine. Rosie s’en rendit réellement compte lorsque le dernier rayon solaire fut englouti par les ténèbres. Oubliant l’étrange apparition, elle risqua nerveusement un coup d’œil vers le sol et réalisa avec effroi qu’elle n’était même plus en mesure de voir le bout de ses orteils. Sa respiration commença à s’accélérer.

(Qu’est ce qui m’a pris de venir ici ?)

D’un geste vif, elle s’accrocha à l’arbre, retrouvant soudainement son vertige. Dépourvu de l’astre lunaire, la nuit était plus noire que le néant lui-même et Rosie s’en rendit bien compte.

D’ailleurs, cette obscurité ne pouvait que lui rappeler les mauvais moments passés dans les catacombes du temple. Elle avait le sentiment d’y avoir replongé tête première, comme si cette mission n’avait toujours pas été achevée. Sentant bien que la panique ne faisait qu’aggraver les choses, la jeune fille ferma les yeux, essayant tant bien que mal de se rassurer.

(Calme-toi! Tu es en dehors de Kendra Kâr, perchée sur un arbre bien haut. Rien à voir avec des catacombes.)

Elle entama une sorte de méditation qu’un elfe lui avait montrée une fois. Elle ignorait qui il était, mais elle l’avait déjà connu et elle se souvenait de ces longs moments de silence passés auprès de lui. Son image venait tout juste de lui revenir. Un elfe blanc aux longs cheveux de charbon et aux yeux d’émeraude.

(Finalement, je n’ai peut être pas tout oublié. Jakadi avait raison. Tout est encore là, dans ma tête.)

Déjà, elle sentait l’angoisse la quitter. Encore quelques minutes comme ça et tout irait mieux.

(Quand tu reviendras Jak, tu seras fier de moi. Je te raconterai ma vie moi aussi. Du moins, une partie.)

5

Rosie eut la soudaine impression de basculer dans le vide et ouvrit les yeux. Elle agrippa le tronc de l’arbre sur lequel elle était toujours perchée.

(J’ai bien failli tomber dans le vide!)

Apaiser par sa méditation, elle s’était assoupie. Ce qui n’est pas vraiment une mauvaise chose lorsque l’on est fatigué comme Rosie l’était, au contraire. Mais le simple fait qu’elle se soit endormie sur une branche bien haute, rendait la situation plus catastrophique quand on pense à la distance qui la séparait du sol. D’ailleurs, la jeune fille en était bien consciente. Il n’était pas prudent de rêvasser dans de telles conditions.

Elle jeta un coup d’œil dans les environs. La lune avait enfin daigné faire son apparition dans le ciel de Yuimen et éclairait la nuit de sa douce lumière. Déjà, tout semblait moins menaçant. Tout semblait plus calme, moins sinistre. Étrangement, la forêt avait l’air plus vivante la nuit qu’elle ne l’était le jour. L’endroit grouillait de petites créatures qui se faufilaient, entre les herbes et les arbres, profitant de l’obscurité pour tenter de passer inaperçu.

C’est alors, qu’une petite lumière scintilla à peine l’espace d’une seconde, ce qui n’empêcha pas d’attirer l’attention de Rosie. Pourtant, elle avait beau plisser les yeux pour mieux y voir, tout ce qu’il y avait, c’était une petite corneille jouant du bec au sol.

(Ce devait être une luciole. La pauvre doit s’être fait dévorer par l’oiseau.)

Ne voyant pas l’intérêt de s’en faire pour un insecte, la jeune fille se concentra plutôt pour trouver une autre façon de descendre de l’arbre. L’idée de se laisser tomber à cette hauteur ne lui plaisait pas du tout. C’était trop facile de se tordre quelque chose comme ça. Elle se mordit la lèvre inférieure en constatant que même la hache, qu’elle avait plantée plus bas, était hors d’atteinte et qu’essayer d’y accéder s’avérerait plus périlleux encore que de sauter tout simplement.

(Quelle idée aussi que de grimper à un arbre !)

Elle balança doucement les jambes, les yeux toujours rivés au sol, perdue dans ses pensés. De toute façon, elle n’était pas pressée. Personne ne l’attendait et elle n’avait rien à faire de sa vie. Pourquoi descendre devrait être une urgence alors ? La jeune fille appuya la tête contre l’écorce du tronc. Elle allait encore une fois faire l’erreur de s’endormir, quand une petite plainte stridente retentit. Elle tourna la tête vers la source du bruit, là où la corneille se trouvait toujours. Cette fois, Rosie vit clairement trois lucioles voleter autour de la bête en essayant d’éviter les coups de bec rageur de l’animal.

(Pourquoi ces étranges bestioles luminescentes s ne s’éloignent pas tout simplement.)

Rosie éprouva une certaine pitié pour les petites mouches à feu. Elle avait l’impression qu’elles n’étaient pas tout à fait ordinaires. D’ailleurs, ces insectes brillaient trop pour n’être que des lucioles comme les autres. Le gros bec noir passa à deux cheveux de happer l’une des bestioles. Celle-ci poussa un petit cri aigu avant de s’attaquer furieusement aux yeux de l’oiseau.

« Ce ne sont pas des lucioles ces trucs là! »

Sans même réfléchir, Rosie bondit en bas de sa branche pour voler au secours des petites créatures. Grave erreur puisque son atterrissage fut désastreux. Lorsque ses pieds entrèrent en contact avec le sol, son pied droit versa en laissant entendre un léger craquement qui s’annonça très désagréable aux oreilles du semi-elfe.

« Aïe… Mais qu’est ce qui t’as pris de sauter comme ça? Tu t’es peut être cassé quelque chose. »

Elle eut soudainement l’impression qu’un choc électrique traversa son pied et fila le long de son mollet. Des larmes lui montèrent aux yeux tandis qu’elle tenait sa jambe à deux mains.

« Non… non…non… un nerf… J’ai dû me coincer un nerf! »

La douleur n’était certes pas horrible, mais la sensation, elle, était monstrueuse. L’oiseau, lui, n’avait rien manqué de la chute catastrophique de Rosie et sembla trouvé qu’elle était bien trop près. Il se mit à croasser à l’intention de l’adolescente, une lueur menaçante brillant dans ses yeux qui semblaient avoir été remplacés par deux billes jaunes. Oubliant à moitié sa jambe, Rosie dévisageant l’oiseau qui n’avait plus du tout l’air d’une simple corneille. Ses plumes noires étaient beaucoup plus hérissées et celles sur son crâne avaient de drôles de reflets rougeoyant. L’oiseau, curieux, fit pivoter sa tête à la manière d’un hibou pour observé le semi-elfe sous un autre angle. Un frisson traversa la nuque de celle-ci.

(Qu’est ce que c’est que ce truc ?)

La bête eut tôt fait ce se désintéresser du nouvel arrivage et repris sa chasse aux lucioles. Elle sautilla plus loin afin de suivre les créatures scintillantes. Se rappelant ce pourquoi elle était descendue, Rosie se décida à agir contre le drôle d’oiseau. Elle lui jeta une pierre, en espérant lui faire peur comme on le fait pour n’importe quel petit animal; mais la créature ce contenta de jeter un grondement sinistre et désagréable à l’intention de la jeune fille.

(Décidément ce machin à plume n’est pas normal.)

Voyant qu’une roche ne suffisait pas à l’effrayer, Rosie s’approcha à quatre pattes de l’oiseau pour tenter de le repousser. Cela eut plutôt l’effet contraire. La créature noire ouvrit violemment ses ailes imposantes pour impressionner la jeune fille et servir d’avertissement.

« Mais… Il y a quelque chose qui cloche.»

Effectivement, la corneille avait quelque chose de bien plus étrange que des yeux jaunes. Elle avait deux paires d’ailes plutôt qu’une. Le semi elfe dévisagea la bête ne sachant plus du tout de quoi il s’agissait, hésitant entre prendre les jambes à son cou ou poursuivre sa mission. L’étrange corneille, elle, ne se posa pas de question et se jeta furieuse sur Rosie s’attaquant à sa chevelure.

« Aïe! Mais lâche-moi! »

Elle avait beau se débattre, l’oiseau semblait déterminer à ne pas la laisser s’en tirer aussi facilement. Fatigué de se faire ainsi tirer les cheveux, Rosie saisi la bête par le cou non sans avoir gouté à de vilaines morsures. Pris au piège, l’oiseau continua de battre des ailes furieusement, frappant avec violence les bras de la jeune fille. Elle tenta de tenir l’animal d’une main pour pouvoir maitriser, tant bien que mal, ses quatre ailes de l’autre. Cela permis plutôt à l’étrange corneille de se libérer et de s’attaquer au visage du semi-elfe.

Heureusement, Rosie eut le réflexe de se couvrir de ses bras et de s’aplatir au sol. La créature aurait bien pu lui arracher les yeux.


(Définitivement, tu as besoin de t’entrainer Rosie. Tu n’es pas en mesure de tenir tête à un chien ni à un oiseau.)

Pendant que Rosie commençait à se trouver pathétique, l’oiseau s’en prenait à ses oreilles.

« Hé mais… arrête! Tu vas finir par me l’arracher.»

Fatiguée, Rosie le frappa avec force l’envoyant valser un peu plus loin. Le pauvre corvidé s’écrasa contre un arbre. La jeune fille en profita pour jeter un œil en direction des créatures luminescentes qui n’avaient toujours pas déguerpies. Sois elles étaient stupides de ne pas être partit, sois elles tenaient à quelque chose. La deuxième hypothèse s’avéra être la bonne, puisque les bestioles tournaient autour d’un objet presque complètement ensevelit dans le sol. Rosie s’approcha d’elles toujours à quatre pattes. La chose enfouie semblait faite de cuivre mais ainsi enterré, il était pratiquement impossible de déterminer de quoi il s’agissait.

Piquée par la curiosité, Rosie le toucha du bout des doigts. L’une des lucioles se jeta contre son index et le mordit. Surprise, la jeune fille retira sa main en ne lâchant plus la bestiole des yeux. Elle était loin de ressembler à une mouche à feu. Elle brillait beaucoup plus, ses ailes étaient bien plus imposantes et ses traits étaient beaucoup plus humains qu’insecte. La seule chose qui pouvait vraiment donner l’illusion d’une luciole, était sa taille. Elle atteignait à peine deux centimètres de hauteur. Rosie contempla un instant la créature fragile qui scintillait tellement qu’il était impossible de discerner les traits de son visage.

(On dirait une toute petite fée.)

Elle sourit doucement à cette idée. Quelle petite fille ne rêvait pas de rencontrer un jour une de ces créatures magiques? Rosie tendit donc encore une fois la main vers le trésor des fées, mais cette fois, elle entreprit plutôt de creuser autour de l’objet pour le dégager. Les fées s’en prirent immédiatement à ses mains. Sûrement avaient-elles peur de se faire voler leur bien. Les petites créatures n’étaient pas très dangereuses donc Rosie ne s’en fit pas pour ça.

(Je vais sortir ce truc de là et après je vais les laisser tranquille. Elles vont bien voir que je ne leur veux aucun mal.)

À force de creuser, Rosie put enfin comprendre de quel objet il s’agissait. Bientôt, le cuivre laissait place à du verre. On aurait pu croire à une petite cage. La jeune fille réalisa bien assez vite, lorsque les petites fées se précipitèrent à l’intérieur, qu’il s’agissait plutôt d’une jolie lanterne. Une lanterne qui servait apparemment de maison aux trois petites créatures ailées.

L’une d’elles sortit pour se poser délicatement sur le bout des doigts du semi-elfe. Cette fois elle semblait plus reconnaissante.

(Elle est magnifique…)

C’est alors qu’une ombre noire jailli devant elle et passa à deux doigt de gober la fée. La corneille aux yeux jaunes et aux quatre ailes semblait de nouveau en forme et prête pour un nouvel assaut.

« Non mais! Tu vas les lâcher! Sont-elles appétissantes à ce point là?»

Pour toute réponse, la corneille émit un grondement sonore digne des chiens les plus féroces. Les fées allèrent se réfugier dans leur lanterne, tandis que l’oiseau furieux picorait rageusement la vitre qui le séparait de son repas. Rosie se remit sur pieds et prit l’oiseau en prenait le soin cette fois de couvrir les ailes des ses mains comme on le ferait avec un pigeon. Quoi que la bête était un peu plus grosse que cet oiseau voyageur.

Cette fois, l’étrange corneille ne se débattit pas, elle se contenta de faire pivoter sa tête à presque 90 degrés vers Rosie. Toutes deux se regardèrent fixement droit dans les yeux. La jeune fille se fascina pour les deux billes jaunes qu’elle ne pouvait plus lâcher du regard. Un faible son biscornu résonna dans sa tête.

« Quoi ? La… la rivière ? »

Elle ne comprenait pas ce qui se passait et elle essaya de tourner les yeux en direction de la rivière en question mais elle en était incapable. Les yeux anormaux du corvidé retenaient toute son attention.

« La rivière ? »

L a pauvre ressemblait désormais plus à une marionnette qu’à une jeune fille. Le sombre oiseau était beaucoup plus dangereux que ce qu’il laissait voir. Rosie marcha vers la rivière tenant toujours l’oiseau, les yeux toujours plongés dans les siens. Elle s’arrêta au bord de l’eau.

« Vraiment ? »

Elle posa un pied dans l’eau et puis l’autre sans même réaliser ce qu’elle faisait. Elle avança dans les remous de la rivière, s’enfonçant toujours plus dans l’eau toujours plus profonde. Au fur et à mesure que l’eau montait, elle soulevait les bras pour éviter à l’oiseau noir de se faire mouiller. L’eau lui atteignait maintenant le cou, alors la bête sombre lâcha un long râlement et Rosie ouvrit les mains pour le laisser s’envoler. À peine eut-il rompu le contact visuel que la jeune fille perdit pied et s’enfonça complètement dans les profondeurs de la rivière.

C’est à ce moment là que Rosie sentit l’eau glacial contre sa peau. Elle avait l’impression que son cerveau était complètement engourdi et eut donc beaucoup de mal à comprendre ce qui venait de ce produire. Par contre, elle sut tout de suite qu’elle devait se sortir de là. Elle essaya de nager du mieux qu’elle pouvait, malgré le courant sous marin qui l’attirait vers le fond. Non sans fournir beaucoup d’effort, elle parvint à remonter à la surface et s’accrocha à un rocher.

Par chance le courant ne l’avait pas emmené trop loin. Elle vit bien rapidement les petites fées briller un peu plus loin, la corneille toujours après elles. Furieuse, Rosie réussi à atteindre le bord et à se hisser hors de l’eau.

(Sale bête!)

Malgré les tremblements qui assaillaient son corps et son pied qui la suppliait de le ménager, elle marcha vers l’horrible oiseau qui venait de renverser la lanterne pour s’y percher. Malheureusement pour lui, il ne vit pas arriver le pied de Rosie, par contre, vous pouvez être sûr qu’il l’a bien senti.

(C’est tout ce qu’il mérite!)

Sans perdre un instant, après avoir faire tomber la bête de son perchoir, la jeune fille saisit la lanterne et ses habitants. Ensuite, elle arracha avec empressement sa hache de l’arbre. Pas question qu’elle ne la laisse là. Sans même vérifier où était maintenant l’oiseau malfaisant, elle courut vers la grande cité de Kendra Kâr. Finalement l’idée de passer la nuit en forêt ne lui plaisait plus du tout.

(Je préfère encore les faux miliciens aux corneilles maléfiques.)

_________________
Rosie Skufita
Une Coureuse des plaines semi-elfique accompagnée par l'ours Mérové
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 Sujet du message: Re: Les anciens rp de Rosie (Wowlie)
MessagePosté: Ven 20 Jan 2012 03:42 
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Partie 4:
Une corneille, un chat et une vieille dame
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6

Rosie marchait lentement sur le chemin qui menait aux grandes portes. Tremblante et complètement mouillée, elle avançait d’un pas boiteux, la lanterne aux fées dans les mains. Sa petite escapade en forêt ne l’avait pas reposée beaucoup, au contraire. Elle s’était fait attaquer par une corneille douteuse, passa à deux doigts de se noyer et surtout, elle n’avait pas vu une seule fleur. Seuls le couché de soleil et la lampe à fée fit en sorte qu’elle ne regretta pas complètement sa mésaventure.

(Tout n’est pas toujours noir après tout.)

Elle porta les yeux sur les petites créatures luminescentes qui s’agitaient joyeusement dans leurs abris de verre et de cuivre. Elles n’étaient plus seules à produire une douce lumière. Au loin, le ciel accueillait déjà les premiers rayons du soleil. Une nouvelle journée commençait.

Voyant qu’elle s’approchait de plus en plus des portes, Rosie rangea soigneusement sa petite lanterne dans son sac. Elle n’avait pas nécessairement envie que les gardes s’intéressent aux petites fées. Surtout qu’elle ignorait de quoi il s’agissait vraiment.

La jeune fille s’arrêta aux portes d’où les gardes attendaient l’arrivée des voyageurs. L’un d’eux s’approcha d’elle avec un air sévère. C’était le même que la veille. Rosie ravala sa salive en pensant à la façon dont elle s’était adressée à lui la première fois. Elle n’avait pas dû partir en laissant une bonne impression. Il la toisa du regard et eut un léger sourire.

« Tiens? Une revenante ! Comme ça on à pris un bain de minuit.»

Contrairement au garde, Rosie ne trouva pas la remarque très drôle. D’accord, elle était mouillée de la tête au pied mais cela ne lui donnait pas le droit de se moquer d’elle. Non, en fait, il en avait parfaitement le droit. La dernière fois, Rosie avait frôlé les limites de l’impolitesse. Elle méritait bien qu’on la taquine un peu. Elle se contenta de répondre avec un sourire qu’elle voulut le plus amer possible, ce qui eut pour effet de faire ricaner le garde.

«D’accord sérieusement. Qu’est ce que tu es allée faire à l’extérieur le temps d’une nuit hein ?»

«Je croyais vous l’avoir dit hier. Non ? Je voulais juste faire un tour, prendre de l’air. »

Il n’eut pas l’air convaincu de la réponse de Rosie et la dévisagea un instant. Effectivement, il avait toute les raisons de croire qu’elle mentait puisque la pauvre était revenue plutôt amochée.

Finalement, il se contenta de soupirer avant de lui faire signe d’entrer.
« Allez vas-y. Je ne vois pas comment une gamine de ta taille peut causer des problèmes.»

Rosie passa donc les portes la tête basse, les pieds traînants. Lorsqu'elle fut sûre qu’il ne l’entendrait pas, elle marmonna pour elle-même :

« Une gamine….Pff! Je vais t’en faire moi, une gamine! J’ai sûrement plus d’années de vécues que toi!»


7

La poussière se soulevait au passage des chariots des marchands qui faisaient leur entrée dans la ville en ce matin ensoleillé. Rosie s’était assise sur une caisse tout près et observait le spectacle. Évidemment, il n’y avait rien de vraiment intéressant mais la jeune fille aimait bien regarder les gens normaux suivre leurs habitudes.

Contempler ces êtres qui ne cherchent ni le pouvoir, ni la gloire, qui n’éprouvent pas le besoin de se battre ou de se venger, qui n’ont pas de quête ou de mission à accomplir, était une façon pour Rosie de s’évader. Ces gens veulent seulement survenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles. Rien de plus, rien de moins.

Rosie soupira et appuya ses coudes contre ses cuisses pour pouvoir poser son visage entre ses mains.

(Tout semble si facile pour eux.)

Elle pensa à quoi aurait pu ressembler sa vie si elle avait vécu paisiblement comme tous ces gens. Si tout n’était pas si compliqué. Peut être n’était-il pas trop tard pour songer à avoir ce genre de vie. En fait, seul son problème de mémoire venait compliquer les choses, car au fond, elle n’était pas bien différente d’eux.

C’est alors qu’une vieille femme aux cheveux grisâtres attira son attention. Elle marchait lentement parmi les étalages, le dos voûté, un sourire narquois perché aux lèvres. Il semblait pour Rosie l’avoir déjà rencontrée auparavant.

( Bof, j’ai dû la croiser une fois. Je passe souvent par ici.)

Malgré cela, il lui semblait la connaître ou du moins, lui avoir déjà parlé. Cette étrange robe rose, ces yeux exorbités, ces rides profondes et ce chapeau étrange qui se contorsionnait dans tous les sens, tous ça lui paraissaient si familier. Elle éprouva une soudaine envie d’aller lui parler. Juste pour voir, juste pour vérifier.

(Qui sait ? Peut-être me connaît-elle?)

Elle hésita un instant. Et si elle se trompait ? De quoi aurait-elle l’air à s’adresser comme ça à une inconnue ? Elle prit tout de même la peine de se lever, en prenant bien soin de ne pas quitter la vieille femme des yeux. Il ne fallait pas la perdre de vue. Elle agrippa un pan de sa cape et joua nerveusement avec, tout en réfléchissant.

(Ah et puis! Qu’est ce que je risque… Hein ? Je ne peux pas laisser passer une chance de récupérer un peu de mes souvenirs juste par peur de me tromper.)

Elle se décida donc à avancer en direction de la dame au dos voûté qui examinait une pomme entre ses longs doigts osseux. Elle sembla remarquer l’arrivée de Rosie, puisque son visage s’éclaira d’un affreux sourire qui se voulait sûrement enchanté. La semi elfe s’arrêta en cours de route. À voir le drôle de regard que lui lançait la vieille, elle devait la connaître. Pourtant, ce vieux visage marqué par le temps lui faisait un peu peur.

La femme aux airs de sorcière s’approcha de Rosie en écartant grand les bras, juste après avoir dissimulé la pomme rouge dans sa manche. La jeune fille ne sut comment réagir et se contenta de rester clouée sur place comme une vulgaire statue.

« Ma belle enfant! Comme tu as l’air d’aller mieux!»

La dame prit l’adolescente dans ses bras et la serra à l’étouffer. La robe rose dégageait une horrible odeur de poissons pourris et Rosie ne put s’empêcher de grimacer. Par chance, la vieille femme ne vit rien. Elle s’écarta et prit la jeune fille par les épaules en gardant toujours son horrible sourire.

«Ça fait longtemps dis donc!»

Rosie demeura interdite devant la remarque. Elle n’avait pas eu tort, elle avait déjà connu cette personne, mais elle éprouvait quand même la drôle d’envie de fuir. Elle était un peu étrange.

Voyant l’expression que Rosie affichait, la femme âgée perdit tout son éclat. Elle posa les mains contre les joues de la jeune fille et plongea son regard dans le sien.

« Pauvre petite fille. Pardonne moi, J’avais oublié que…»

Elle secoua la tête de gauche à droite tout en pinçant légèrement les lèvres. Rosie se réveilla enfin un peu.

«Que… quoi? Alors vous savez ?»

Une drôle de lueur scintilla soudainement dans les yeux sombres de la vieille qui répondit avec une voix lente.

«Savoir quoi?»

Rosie n’osa presque pas répondre. La pauvre femme ne ressemblait plus du tout à celle de tout à l’heure. Celle là avait quasiment un côté maléfique mais cela n’arrêta pas la jeune fille. Il était trop tard pour reculer, elle s’était lancée.

«Comment savez vous que j’ai perdu la mémoire ?»

La femme relâcha brusquement le visage de la jeune fille et recula de quelques pas.

« Je n’ai jamais dit que je savais quoi que ce soit.»

Elle recula un peu plus afin de pouvoir continuer sa route, réalisant son erreur. Mais Rosie n’était pas prête de lâcher prise. Elle s’était donné la peine d’approcher une inconnue, alors pourquoi arrêter maintenant ? Elle s’avança davantage tandis que la vieille s’éloignait.

«Par contre, vous l’avez laissé entendre.»

La femme âgée s’arrêta et lui jeta un regard amer. La jeune fille prit sa chance.

«Comment le savez-vous ?»

Se sentant obligée de répondre la pauvre vieille sorcière ferma les yeux et soupira tristement.

« Je le sais…je le sais, car c’est moi qui t’as effacé tes souvenirs voilà tout.»

Normalement, Rosie aurait dû être en colère contre celle qui l’avait détroussée de ces souvenirs, mais la surprise fut telle qu’elle se contenta de bredouiller dans un murmure :

«Mais… mais pourquoi vous avez fait ça ?»

« Parce que c’est toi qui me l’as demandé. C’est toi qui le voulais.»

Cette dernière réplique déstabilisa complètement Rosie. Elle entrouvrit légèrement la bouche, ne sachant plus quoi dire et des larmes lui montèrent aux yeux malgré elle. La vieille femme s’approcha de la jeune fille et posa une main sur son épaule un sourire désolé aux lèvres. La semi elfe se dégagea et essuya ses yeux humides.

«…et vous m’avez laissé faire ? Comment avez-vous pu…?»

La vieille sembla alors s’offusquer et agrippa brusquement les poignets de Rosie.

«Sache petite, qu’une jeune inconnue m’est un jour arrivée le visage en larme et en sang. Elle s’est agenouillée devant moi et m’a suppliée de lui effacer la mémoire à tout prix. Elle m’a dit ne plus vouloir voir les horribles images qui la hantaient. Elle ne voulait plus entendre les cris qui résonnaient sans arrêt dans sa tête. Qu’aurais-tu fait à ma place hein ? Tu l’aurais laissée souffrir toi?»

Rosie ne sentait même plus le bout de ses doigts tellement la femme serrait fort. Pourtant, elle n’essaya pas de se libérer et se contenta de fixer les yeux intenses de la vieille. Elle se demandait à quel point une vie pouvait être atroce pour vouloir autant l’oublier.

«Pardonnez-moi… je n’aurais pas dû vous accuser comme ça.»

«Il y a des choses qu’on ne devrait jamais se rappeler.»

Sur ce, la dame relâcha son emprise et recula pour disparaître dans la foule grandissante. Cette fois, Rosie ne la suivit pas. De toute façon, il n’y avait plus rien à tirer d’elle. Elle se sentait bizarre. La dernière parole de la femme ne la rassurait pas du tout. Finalement, avait-elle vraiment envie de connaître son passé ?

Étrangement, elle se sentait plus légère, pourtant son cœur lui semblait alourdi. Elle jeta un œil dans son sac. Quelle ne fut pas sa surprise lorsqu’elle constata que son précieux livre n’y était plus ! Elle se retint du mieux qu’elle put pour ne pas fondre en larme devant tous ces gens. Elle posa sa capuche sur sa tête afin de se cacher et commença à marcher sans même regarder où elle allait.

(D’une façon ou d’une autre, je récupérerai mon livre même si je dois affronter une sorcière.)


8

Les gens ont trop tendance à sous estimer les personnes de petites tailles, les boiteux, les maigrichons, les enfants, les vieillards, les fous qui marmonnent tout seul dans leurs coins et tous ceux qui selon eux, ne valent pas mieux qu’une moitié de poussière bien enfoncée entre les dalles d’un pavé quelconque au beau milieu de nulle part. Pourtant, il existe toutes sortes de raisons qui expliquent pourquoi il faut justement se méfier d’eux au même titre qu’un grand gaillard armé jusqu’aux dents. En prenant un exemple comme ça au hasard, il peut s’avérer qu’une vieille femme soit en mesure de vous effacer la mémoire de manière à ce que vous ne soyez même plus en état de vous rappeler qui est votre ami et qui est votre ennemi.

Tout ça pour dire que si un jour vous venez à croiser dans les rues de Kendra kâr une femme abîmée par le temps au chapeau difforme et au sourire exécrable, aussi inoffensive peut-elle paraître, ne l’approchez pas. Ne la regardez même pas. Vous risqueriez de croiser son regard ardent qui témoigne de toute la vivacité qui frétille encore dans sa vieille carcasse. Une fois qu’elle vous aura remarqué il sera trop tard pour vous, votre famille, vos amis et votre chien. À moins bien sûr, que vous ayez sur vous assez de Yus pour remplir convenablement ses poches.

Rosie, qui n’avait pas vraiment été avertie du danger potentiel que représentait une vieille dame de ce genre, déambulait dans les petites rues de la ville avec l’espoir de retrouver celle qui prétendait lui avoir effacé la mémoire. Elle demandait aux gens qu’elle croisait s’ils avaient vu passer la dame au chapeau difforme, mais en vain. Personne ne semblait l’avoir aperçue ni aujourd’hui, ni même par le passé.

(Elle ne peut quand même pas s’être volatilisée comme ça!)

Voyant bien qu’elle faisait tout ça pour rien, la jeune fille ralentit le pas pour ainsi mieux réfléchir. Et puis, à bien y penser, il était inutile d’aller plus loin, cette femme n’était apparemment pas partie de ce côté. Rosie s’adossa au mur et se laissa glisser jusqu’au sol en poussant un long soupir agacé. Elle sortit sa lampe aux fées et observa les petites créatures scintillantes qui voletaient joyeusement dans leur maison aux murs de verre. Rosie sourit malgré le profond vide qui la tenaillait.

« Au moins j’ai ça de gagné. Vous êtes magnifiques.»

Les petites fées semblèrent apprécier le compliment et émirent de petits sons cristallins. Même si Rosie ne pouvait pas vraiment communiquer convenablement avec elles, elle se sentait un peu moins seule en leur compagnie.

C’est alors que d’un seul coup, les petites créatures s’écrasèrent dans le fond de la lanterne et cessèrent de bouger, retenant leurs souffles.

« Mais qu’est- ce que… »

Rosie leva les yeux et vit un chat noir marcher élégamment le long du mur opposé, les fixant de ses yeux violets. La jeune fille rangea sa lanterne. Les petites lumières qu’émettaient les fées attiraient peut être un peu trop l’attention du félin. Pas question d’avoir de nouveau à faire à un animal affamé et étrangement attiré par les créatures luminescentes.

Le chat s’approcha tout de même de la jeune fille et vint se frotter doucement contre sa jambe, fermant ses petits yeux malicieux pour profiter de la caresse, puis repartit un peu plus loin afin de disparaître au tournant. Rosie haussa les épaules.

« Et bien… »

À peine parti, le voilà qui revint vers elle avec cet air toujours aussi étrange et surtout, terriblement insistant. Il vint encore une fois se coller contre la jeune fille avant de retourner vers le coin et disparaître à nouveau. Il continua ainsi son manège plusieurs fois sous le regard ahuri de Rosie qui ne savait plus comment réagir devant la bête.

« Tu veux que je te suive c’est ça ?»

L’animal approuva d’un joli ronronnement avant de repartir pour une énième fois à la différence que là, Rosie se leva pour le suivre mais non sans hésiter un moment. Ça sentait le piège à plein nez.

( Et bien les animaux ont tous l’air brillant ici. Une corneille puis un chat… Espérons juste que le félin a de meilleures intentions que l’oiseau. )

La curiosité l’emporta et elle tourna le coin où le chat sombre l’attendait patiemment, assis sur le sol poussiéreux.

« Tu as gagné, je te suis. »

Le chat se releva nonchalamment et entama sa marche silencieuse. Rosie le suivit entre les murs de la cité blanche, surveillant la moindre chose qui pourrait être suspecte. Pas question de tomber dans un piège aussi facilement.

(J’espère Rosie, que ta curiosité ne te coûtera pas trop cher.)

Le chat l’entraîna dans des ruelles sombres et sûrement, très peu recommandables pour une jeune fille. Le soleil lui-même semblait éviter ces allées sinistres qui s’annonçaient encore plus étroites à chaque tournant. Rosie commença à douter des bonnes intentions du félin mystérieux qui la conduisait en des lieux désolés et invivables.

« Où est-ce que tu m’emmènes?»

Elle avait dit cela dans un murmure qu’elle seule aurait pu entendre. À cet instant même, le chat vint se poster devant une porte en bois bien enfoncée dans le mur de pierres d’une maison dont la plupart des ouvertures avaient été condamnées. L’adolescente ne savait plus si elle devait ou pas entrer ou même cogner. Elle ne pouvait pas se cacher le fait qu’il y avait là un énorme risque à prendre et qu’il n’y avait aucun moyen de savoir ce qui se cachait à l’intérieur.

(Dans ce monde c’est tout ou rien on dirait.)

La jeune fille dévisagea le chat qui contemplait avec intérêt quelque chose qui brillait entre ses pattes, malgré la noirceur des lieux. Elle s’en approcha, faisant fuir l’animal devenu étrangement méfiant et prit le petit objet doré. Il s’agissait apparemment d’une jolie broche en forme de lion. Le félin doré arborait cet air majestueux propre à son espèce et à sa vue, Rosie se sentit gonflée de courage.

(Je n’aurai pas suivi ce chat jusqu’ici pour reculer au premier danger.)

« J’assumerai les conséquences…»

Sans même jeter un coup d’œil en direction du chat noir qui s’infiltrait par une fenêtre, elle approcha son poing tremblant de la porte et ferma les yeux en pinçant légèrement les lèvres.

Toc toc toc

Le son de ses coups sembla résonner longtemps comme si elle avait frappé une énorme cruche vide. Après avoir attendu ce qui parut être une éternité, des pas retentirent et Rosie ouvrit grand les yeux.

(Mais… qu’est ce que je viens de faire? Je…je ne sais même pas qui habite ici. Je vais leur dire quoi moi? Désolé, c’est un chat qui m’a conduit ici?)

La porte s’ouvrit doucement en émettant un grincement strident et surtout, interminable. Dans l’ombre des lieux, la jeune fille put y voir, un tout petit homme au visage creusé de rides, les cheveux blancs redressés sur la tête comme s’il venait à l’instant même de recevoir un choc électrique. L’homme demeura complètement immobile et Rosie eut alors la désagréable impression que le vieil homme l’étudiait de la tête aux pieds de ces petits yeux perçants qui brillaient d’une intelligence insoupçonnée. Figée, elle essaya tout de même d’expliquer sa venue.

« Je… euh… le chat…c’est… il… en fait… c’est lui qui… »

Elle sentit soudainement l’embarras lui brûler les joues. Elle baragouinait n’importe quoi, incapable de placer les mots aux bons endroits. L’homme lui, se contenta de lui faire signe d’entrer tout en grommelant tout bas.

«Grumph… stupide…»

La jeune fille ne comprenait pas grand chose de ce qu’il marmonnait mais c’était certainement mieux ainsi. Elle jeta un dernier coup d’œil dehors et le suivit avec l’espoir qu’elle ne venait pas de signer son arrêt de mort.

Le bout de bois moisi qui servait de porte, se referma d’elle-même sur la jeune fille. La rue était à nouveau déserte.


9

56 Posté le 9 Juillet 2008 à 06:13:48 Profil de Wowlie Editer le message Supprimer le message Répondre avec Citation Envoyer un Message Privé à Wowlie
Rosie se retrouva dans l’obscurité la plus totale. Il n’y avait aucun bruit. Seule sa propre respiration venait briser ce silence sinistre. L’homme aux cheveux blancs claqua alors des mains et des chandelles s’allumèrent une à une le long d’un couloir aux murs bourgognes couverts de portraits de toute les tailles, représentant des personnages des plus étranges. Le petit homme commença à avancer dans l’allée d’un pas lourd et terriblement lent comme si on lui avait attaché des poids aux chevilles. Rosie le suivit en faisant bien attention pour ne pas aller trop vite et maintenir une distance respectable. Ils arrivèrent enfin au bout. Une porte imposante attendait là patiemment que quelqu’un l’ouvre. Le vieil homme leva le bras et cogna quelques coups à la porte. Chacun de ses mouvements semblaient avoir été ralentis. Tellement que Rosie cru un instant qu’il était sous l’emprise d’un maléfice quelconque. C’est alors qu’une voix retentie de l’autre côté leur indiquant d’entrer. Le petit homme sortit alors un énorme trousseau remplis de toutes les formes de clés qu’il puisse exister. Il se mit à les regarder une à une avec attention. Il jetait un œil à la serrure, puis sur ces clés, à la serrure, aux clés. Rosie avait presque le goût de lui arracher des mains se disant que ce serait bien plus rapide si elle le faisait.

«Si vous voulez je peux….»

Le vieillard se figea et leva subitement ces petits yeux vers elle, sans qu’aucun de ces membres n’aient bougé d’un seul millimètre. La jeune fille ravala le reste de sa phrase en même temps que sa salive devant le regard noir que lui lançait l’individu.

«Je… pardon.»

L’homme rapporta son attention sur son trousseau et continua de le secouer dans tous les sens pour trouver la bonne clé et ce, avec cette même lenteur incroyable. Rosie dû se contenter d’être patiente. Enfin, après quelques minutes, l’homme aux cheveux redressés, fit glisser une clé dans la serrure et il y eut un déclic. Il poussa la porte et les chandelles qui se trouvaient le long du couloir, s’éteignirent d’elles-mêmes. Rosie passa devant le vieil homme qui lui faisait signe d’entrer et referma la porte derrière elle, le laissant dans le noir. La pièce dans laquelle elle se trouvait était ronde et immense. Partout, des bougies de toutes les formes et de toutes les grandeurs recouvraient le sol. Malgré tout, les lieux demeuraient sombres et humides. La jeune fille leva les yeux vers le haut et constata qu’elle ne voyait même pas le plafond qui allait se perdre dans les ténèbres. Elle avança jusqu’au centre de la pièce et remarqua les peintures et objets funestes qui ornaient les murs. Des crânes, des outils de torture et des tableaux représentant des scènes de carnage ensanglanté. Rien de bien rassurant.

« Qu’est ce qui te prend d’attirer l’attention sur moi comme ça? Hein?»

Rosie sursauta et regarda droit devant elle. C’était la vieille femme. Ces traits étaient défigurés par la colère, ce qui ne faisait qu’empirer son visage déjà horrible au départ. Elle se tenait derrière une grande table presque entièrement couverte de chandelle rouge, à l’exception de quelques piles de livres qui occupaient les dernières places restantes.

Rosie essaya de ne pas laisser son regard s’égarer sur les peintures et les objets macabres qui ornaient les murs, empiré par la lumière chancelante que projetaient les chandelles. Mais le pire, était de ne pas trembler devant la vieille femme qui la menaçait de son doigt osseux et terriblement long.

« C’est ta petite vengeance parce que je ne t’ai presque rien dit c’est ça ? »

La semi elfe resta interdite devant l’hypothèse de la femme aux airs de sorcière.

«Je ne comprend pas…Je…»

Les yeux écarquillés, la femme s’exclama d’une toute petite voix :

«Tu… Tu ne comprends pas?»

D’un seul geste, elle envoya tous ses livres choir au sol ainsi que plusieurs bougies dans un vacarme infernal. Elle frappa violemment la table maintenant dégagée, faisant craquer le bois sous ses jointures.

« Personne ne doit savoir que je suis là, où même que j’existe! Ce n’est pas compliqué, même un idiot l’aurait compris ! Mais voilà que toi, tu cours dans les rues et hurle à qui veut l’entendre qu’il y a une vieille femme étrange au chapeau difforme qui déambule dans les rues de Kendra Kâr! Si cela venait à tomber dans l’oreille des mauvaises personnes, il pourrait y avoir beaucoup de grabuge dans cette ville.»

Elle pointa un tableau représentant un village mis à feu et à sang. Rosie regarda avec tristesse et dégout les visages torturés des cadavres qui figuraient sur la toile où des maisons se faisaient dévorer par des flammes, faisant d’autres victimes. Elle espérait dans son fort intérieur qu’une scène de ce genre n’avait jamais eu lieu. C’était pour elle trop immonde de s’imaginer qu’un être pourvu de conscience puisse faire ce genre de chose. Mais c’était essayer de fuir la réalité.

« Tu veux que ça arrive ? Tu imagine Kendra Kâr dans cet état? »

La jeune fille secoua lentement la tête en signe de négation sans pour autant être en mesure de détacher les yeux du tableau funèbre. Les traits de la femme s’adoucirent.

«Le carnage sera monstrueux si l’on apprend ma présence en ces lieux. Je ne suis pas méchante, mais j’ai beaucoup d’ennemis puissants. Ils n’hésiteront pas à massacrer cette ville pour me retrouver. Tu comprends?»

Rosie n’eut pas le temps de répondre qu’un chat noir fit son irruption dans la salle contournant les livres étalés avant de sauter avec grâce là où il pouvait trouver de la place sur la table. La vieille femme ricana comme une petite fille et caressa l’encolure du félin aux yeux violets.

«Voilà Aristore, mon beau matou noir. Quand j’ai su que tu parlais de moi comme ça au passants, je l’ai envoyé te chercher pour ainsi éviter une fatalité.»

Elle continua de faire glisser ses longs doigts dans la fourrure lustrée de l’animal. Rosie ne bougeait plus n’osant pas placer un mot. Pourtant dans sa tête, toutes sortes de questions se bousculaient et elle devait se battre contre elle-même pour se retenir de les poser là, maintenant. Prenant son chat dans ses bras, la femme au dos vouté s’approcha de la jeune fille, les yeux brillants de malice.

«Mais… je t’ai surtout fait venir pour conclure un marché avec toi. Tu as quelque chose qui m’intéresse beaucoup. Puisque tu veux récupérer tes souvenirs, on peut faire un échange à l’amiable.»

Rosie craignait presque ce que cette sorcière allait lui demander. Elle ne lui faisait pas vraiment confiance et elle avait toutes les raisons de ne pas lui accorder. Mais elle se dit qu’il n’y avait rien à perdre à écouter de quoi il s’agissait.

« Ton livre. C’est tout ce que je veux. »

La jeune fille la dévisagea un moment. Elle avait cru que c’était cette femme qui le lui avait pris et apparemment elle s’était trompée puisque celle qu’elle avait soupçonnée réclamait ce livre. Le problème était qu’elle ne l’avait plus et qu’elle ignorait complètement où et comment elle l’avait perdue, si bien sûr, elle l’avait perdue.

«Je suis désolé mais je ne l’ai plus.»

La vieille femme cessa immédiatement de bouger. Le chat se mit à se débattre, maintenant privé de caresse et se jeta au sol, se libérant le l’emprise de la dame qui dit d’une voix éteinte.

«Tu ne l’as plus?»

Rosie lui fit signe que non, redoutant sa réaction. Pourtant, contrairement à ce qu’elle croyait, la femme aux cheveux gris le pris plutôt bien et repris même ses moyens. Elle se mit à ramasser rapidement ses bouquins. Elle dit d’un ton empressé tout en se relevant les bras chargés de livres :

« Pas de livre, pas de mémoire. Désolé.»

(Quoi?)

Les yeux de Rosie devinrent ronds comme des soucoupes réalisant qu’elle ne pourrait pas récupérer ses souvenirs. Elle accourut vers la vieille femme l’aidant à amasser les ouvrages qui jonchaient le sol.

« Il n’y a pas moyen de s’entendre autrement ? Je ne peux pas vous offrir autre chose?»

Elle lui jeta les regards les plus insistants. La femme s’arrêta dans sa tâche pour observer un instant la jeune fille. Elle jeta un long soupir.

« Et bien… pour chaque page de ce livre que je n’aurai pas, il faudra compenser avec une bonne somme de Yus. Voilà! C’est à prendre où à laisser.»

Rosie allait répondre mais la vieille la devança.

« Je sais ! Je sais qu’il manque la fin. C’est moi qui là. Je veux que tu m’amènes le reste c’est tout. Juste ton livre. Maintenant va! »

La porte s’ouvrit à la volée et toutes les chandelles du couloir s’allumèrent. Rosie allait se diriger vers la sortie mais elle s’arrêta.

« Mais dites-moi. Comment puis-je être sûr que vous pouvez vraiment me rendre ma mémoire?»

La sorcière plaqua violemment sa main gauche contre le front de la jeune fille. Cette dernière eue brusquement l’impression que quelque chose venait d’exploser dans son crâne. Puis soudain, elle se retrouva dans une forêt de conifère devant une maison enflammée. Une main imposante, lourde et velue est posée sur son épaule, la tenant fermement. À côté d’elle un elfe blanc ligoté est agenouillé et observe la scène, impuissant, les poings serrés.

Puis, PAF!

Rosie revint dans la réalité. Elle était étendue sur le pavé de la ruelle, juste devant la porte de la demeure de la sorcière. Elle se releva péniblement et se frictionna le front qui lui brûlait encore.

«Aïe ma tête… ça fait mal les souvenirs.»

(Maintenant, le livre.)

10

Maintenant que le chat aux yeux violets n’était plus là, il était moins aisé pour Rosie de trouver son chemin dans les long couloirs sombres et étroits que sont les ruelles de Kendra kâr. Bien qu’elle essayait de sortir de ce labyrinthe de pierre, la jeune fille avait plutôt l’impression qu’elle s’enfonçait de plus en plus dans les lieux les plus reculés et sûrement les moins fréquentables de la cité. Il était évident qu’elle n’avait pas suivi la bonne voie.

(Il ne faut pas s’inquiéter. Je n’ai qu’à continuer de marcher, puis je vais à un moment donné trouver le bon chemin dans ces dédales. Ça devrait aller… je crois.)

Elle accéléra le rythme, pressée de sortir des ruelles sinistres dans lesquelles elle errait depuis trop longtemps déjà. Par moment elle devait enjamber des hommes et des femmes délabrés couchés ça et là, en plein milieu du chemin. Rosie s’attendait à les voir bondir sur elle d’un moment à l’autre. Heureusement la plupart de ces gens n’étaient même pas en état de remarquer sa présence.

(Bon. Tu vois ? Ça va bien…)

Après un moment l’adolescente regarda nerveusement derrière elle. Il n’y avait pas l’ombre d’un chat. L’endroit où elle se trouvait était complètement désert.

(Ça va bien.)

Elle s’arrêta un instant pour respirer un bon coup. Son pauvre cœur n’en pouvait plus. Il pompait tellement vite qu’elle craignait presque qu’il explose. Elle posa une main contre sa poitrine pour tenter de le calmer. Déjà qu’elle avait marché à une vitesse effarante, la nervosité ne l’aidait pas à ralentir ses pulsations cardiaques. Les images de l’incendie lui revint alors soudainement en tête, elle qui avait complètement oublié jusqu’à maintenant, le peu de souvenirs que la vieille femme lui avait redonné en guise de preuve. L’homme qui était à ses côtés, c’était le même qui lui était revenu en tête tout en haut de l’arbre la nuit précédente. Elle ignorait qui il était, mais il était évident qu’il occupait une place importante dans sa vie. Un ami, un frère, un oncle… un père ? Maintenant que la curiosité de la jeune fille était piquée à vif, il fallait qu’elle récupère sa mémoire par tout les moyens.

(Je devrais trouver un moyen pour savoir où se cache ce livre… où… au pire, essayer d’amasser assez d’argent pour payer la vieille femme.)

Elle jeta un coup d’œil sur ce qu’elle avait dans sa bourse. Elle y compta 149 Yus, ce qui était tristement insuffisant.

« Retrouver un livre perdu à jamais, où amasser une somme importante de Yus. »

Rosie soupira, pesant le pour et le contre des deux possibilités qui s’offrait à elle.

( Il est vrai que trouver suffisamment d’argent pourrait prendre beaucoup de temps, mais je réussir. Retrouver ce fichu bouquin pourrait prendre autant de temps, par contre, il n’y a rien qui m’assure qu’au bout de la ligne je l’aurai trouvé. C’est décidé alors… )

« Je vais me rendre à la milice. Voilà le seul endroit qui, pour l’instant, me permettra de me remplir un peu les poches. »

Elle tendit l’oreille. D’où elle était, elle pouvait entendre au loin le son des sabots des chevaux traînant les lourdes charrettes des marchands sur la grande rue. Elle n’était plus bien loin. Ce fiant à son ouïs, elle continua sa pénible marche entre les murs resserrer. Faits encourageants, le soleil s’avérait déjà moins timide dans les allées et les mendiants eux, se faisaient beaucoup plus rare.

_________________
Rosie Skufita
Une Coureuse des plaines semi-elfique accompagnée par l'ours Mérové
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 Sujet du message: Re: Les anciens rp de Rosie (Wowlie)
MessagePosté: Ven 20 Jan 2012 03:52 
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Partie 5:
Se jeter dans la gueule du loup...
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1

Après avoir passé autant de temps à errer dans les ruelles sinistres de la cité, Rosie fut ravie de sentir enfin la douce caresse du soleil contre son visage, signe qu’elle allait dans la bonne direction. Déjà moins nerveuse, elle fit glisser le bout de ses doigts le long des murs, comptant inconsciemment chacune des pierres qu’elle frôlait. Complètement absorbé par ses pensés, elle ne vit pas, en tournant un coin, qu’une ombre imposante courait vers elle à une vitesse fulgurante. Elle se fit percutée de plein fouet et vit le sol se rapprocher dangereusement, mais jamais elle ne sentit son dur contact, ayant perdu connaissance bien avant.

Une série d’image traversa son esprit.

Un semi-elfe téméraire, une jeune fille possédée, des escaliers interminables, une bibliothèque poussiéreuse, des enfants ingénieux, un gobelin altruiste, des bouts de robes déchiré, un soleil couchant, une corneille malveillante, une rivière… de l’eau glacé.

Rosie ouvrit péniblement les yeux, elle ne voyait rien, sa vision était complètement floue et la tête lui tournait terriblement, d’ailleurs autant que tout ce qui l’entourait. Elle laissa retomber ses paupières avec l’espoir de cesser de voir des formes étranges tournoyer dans tout les sens et porta la main à son visage pour frotter ses yeux qui lui faisait défaut. À son étonnement, sa peau était étrangement humide. Elle ne comprit pas ce qui c’était passé. Elle se souvenait bien qu’elle marchait dans les ruelles tentant vainement de retrouver son chemin dans le labyrinthe de pierre et puis soudainement, plus rien. Tout s’arrêtait là.

«Je…je ne comprends pas, Qu’est ce qui… »

Son cœur s’arrêta l’espace d’une seconde. Malgré le fait que ses yeux étaient clos, elle perçu un mouvement tout près, trop près même. Elle réalisa soudain qu’elle était adossée contre quelque chose de vivant, fait compris lorsqu’elle entendit le son d’une respiration juste au dessus d’elle. Elle ouvrit les yeux mais tout doucement de peur de voir à nouveau une parade de couleur et de forme virevolter au dessus de son nez. Mais voilà que cette fois, les images se firent plus clair, au grand soulagement de la semi-elfe qui n’aurait pas apprécier passer le reste de ces jours dans un monde difforme. Apaisement qui fut de courte durée lorsqu’elle réussi à distinguer les traits de l’être vivant sur lequel elle était adossée. Son visage devint alors livide à un point tel, qu’on aurait pu croire en un fantôme.

Un homme-loup tout droit sortit de son livre, ce tenait là, ces iris orangé plonger dans ceux de la jeune semi-elfe dont la lèvre inférieur commença légèrement à trembler.

« Vous allez bien ?...»

Effrayer, elle n’écouta rien de ce qu’il avait dit et se leva d’un bond sans le lâcher un seul instant des yeux, surveillant le moindre de ses mouvements. C’étant levé peut être un peu trop vite, elle sentit de nouveau la tête lui tourné affreusement. Privé d’équilibre, elle tomba lourdement sur les fesses sans avoir pu faire quoi que ce soit pour freiner sa chute. Malgré son état elle voulait à tout prix s’éloigner du Liykor et recula donc jusqu'à ce que son dos percute le mur.

«N’approchez pas ! Ne me touchez pas! Je… euh… »

Elle sortit sa hache et la brandit devant elle pour s’assurer qu’il reste à distance.

« Je n’hésiterai pas à me défen… »

Rosie avala sa salive de travers. L’homme-loup avait de puissantes pattes aux griffes acérés, une gueule immense qui cachait sûrement des dents affilés, sans oublier une arme redoutable à la ceinture. Comment l’adolescente pouvait prétende qu’elle était en mesure de lui tenir tête? Ses bras se mirent alors soudainement à trembler malgré elle. Le liykor n’avait pas beaucoup bougé mais Rosie s’obstinait à ne pas baisser sa garde, ne pas lui laisser trop de chance.

Alors qu’elle le détaillait des yeux, elle remarqua une tâche sombre sur l’une des épaules de son présumé agresseur. Ne lâchant plus le sang des yeux, elle murmura :

« Vous êtes blessé ? »

Cela avait sortit de sa bouche sans qu’elle ne le veuille vraiment. Montrer de la compassion comme ça, n’était peut être pas la meilleure chose à faire. Pourtant ça avait été plus fort qu’elle. Pour être sincère, elle avait toujours été fascinée par les liykor. Des êtres mi-homme mi-loup, possédant les avantages de chaque espèce, les rendant plus fort, plus résistant et surtout, plus redoutable.

Honteuse d’avoir réagit de la sorte sans même connaître le fond de l’histoire, Rosie baissa son arme ainsi que la tête. S’il lui avait voulu du mal, sûrement aurait-il déjà passé à l’action.

« Je… pardonnez moi… je n’ai pas bien réagit. Je ne comprenais pas… je ne comprends rien… désolé... Je crois que j’ai reçu un sacré coup…»



2

Après avoir passé autant de temps à errer dans les ruelles sinistres de la cité, Rosie fut ravie de sentir enfin la douce caresse du soleil contre son visage, signe qu’elle allait dans la bonne direction. Déjà moins nerveuse, elle fit glisser le bout de ses doigts le long des murs, comptant inconsciemment chacune des pierres qu’elle frôlait. Complètement absorbé par ses pensés, elle ne vit pas, en tournant un coin, qu’une ombre imposante courait vers elle à une vitesse fulgurante. Elle se fit percutée de plein fouet et vit le sol se rapprocher dangereusement, mais jamais elle ne sentit son dur contact, ayant perdu connaissance bien avant.

Une série d’image traversa son esprit.

Un semi-elfe téméraire, une jeune fille possédée, des escaliers interminables, une bibliothèque poussiéreuse, des enfants ingénieux, un gobelin altruiste, des bouts de robes déchiré, un soleil couchant, une corneille malveillante, une rivière… de l’eau glacé.

Rosie ouvrit péniblement les yeux, elle ne voyait rien, sa vision était complètement floue et la tête lui tournait terriblement, d’ailleurs autant que tout ce qui l’entourait. Elle laissa retomber ses paupières avec l’espoir de cesser de voir des formes étranges tournoyer dans tout les sens et porta la main à son visage pour frotter ses yeux qui lui faisait défaut. À son étonnement, sa peau était étrangement humide. Elle ne comprit pas ce qui c’était passé. Elle se souvenait bien qu’elle marchait dans les ruelles tentant vainement de retrouver son chemin dans le labyrinthe de pierre et puis soudainement, plus rien. Tout s’arrêtait là.

«Je…je ne comprends pas, Qu’est ce qui… »

Son cœur s’arrêta l’espace d’une seconde. Malgré le fait que ses yeux étaient clos, elle perçu un mouvement tout près, trop près même. Elle réalisa soudain qu’elle était adossée contre quelque chose de vivant, fait compris lorsqu’elle entendit le son d’une respiration juste au dessus d’elle. Elle ouvrit les yeux mais tout doucement de peur de voir à nouveau une parade de couleur et de forme virevolter au dessus de son nez. Mais voilà que cette fois, les images se firent plus clair, au grand soulagement de la semi-elfe qui n’aurait pas apprécier passer le reste de ces jours dans un monde difforme. Apaisement qui fut de courte durée lorsqu’elle réussi à distinguer les traits de l’être vivant sur lequel elle était adossée. Son visage devint alors livide à un point tel, qu’on aurait pu croire en un fantôme.

Un homme-loup tout droit sortit de son livre, ce tenait là, ces iris orangé plonger dans ceux de la jeune semi-elfe dont la lèvre inférieur commença légèrement à trembler.

« Vous allez bien ?...»

Effrayer, elle n’écouta rien de ce qu’il avait dit et se leva d’un bond sans le lâcher un seul instant des yeux, surveillant le moindre de ses mouvements. C’étant levé peut être un peu trop vite, elle sentit de nouveau la tête lui tourné affreusement. Privé d’équilibre, elle tomba lourdement sur les fesses sans avoir pu faire quoi que ce soit pour freiner sa chute. Malgré son état elle voulait à tout prix s’éloigner du Liykor et recula donc jusqu'à ce que son dos percute le mur.

«N’approchez pas ! Ne me touchez pas! Je… euh… »

Elle sortit sa hache et la brandit devant elle pour s’assurer qu’il reste à distance.

« Je n’hésiterai pas à me défen… »

Rosie avala sa salive de travers. L’homme-loup avait de puissantes pattes aux griffes acérés, une gueule immense qui cachait sûrement des dents affilés, sans oublier une arme redoutable à la ceinture. Comment l’adolescente pouvait prétende qu’elle était en mesure de lui tenir tête? Ses bras se mirent alors soudainement à trembler malgré elle. Le liykor n’avait pas beaucoup bougé mais Rosie s’obstinait à ne pas baisser sa garde, ne pas lui laisser trop de chance.

Alors qu’elle le détaillait des yeux, elle remarqua une tâche sombre sur l’une des épaules de son présumé agresseur. Ne lâchant plus le sang des yeux, elle murmura :

« Vous êtes blessé ? »

Cela avait sortit de sa bouche sans qu’elle ne le veuille vraiment. Montrer de la compassion comme ça, n’était peut être pas la meilleure chose à faire. Pourtant ça avait été plus fort qu’elle. Pour être sincère, elle avait toujours été fascinée par les liykor. Des êtres mi-homme mi-loup, possédant les avantages de chaque espèce, les rendant plus fort, plus résistant et surtout, plus redoutable.

Honteuse d’avoir réagit de la sorte sans même connaître le fond de l’histoire, Rosie baissa son arme ainsi que la tête. S’il lui avait voulu du mal, sûrement aurait-il déjà passé à l’action.

« Je… pardonnez moi… je n’ai pas bien réagit. Je ne comprenais pas… je ne comprends rien… désolé... Je crois que j’ai reçu un sacré coup…»


3

Rosie n’aurait jamais cru de son vivant, pouvoir admirer de si près une espèce aussi fascinante que peut être celle des liykors. En fait, elle ne l’avait jamais vraiment souhaité, ignorant complètement le genre de tempérament que peut avoir ces hommes à demi-loup. Sa seule référence était son livre, maintenant perdu, où le liykor noir n’était qu’une bête assoiffé de sang. Elle fut donc étonnée de le voir s’approcher pour l’aider à se relever. Une fois sur ses pieds, elle continua à le fixer avec curiosité, maintenant que la peur était presque entièrement dissoute. Comme pour en ajouter à sa stupéfaction, il se mit dos à elle et s’accroupit de façon à se que le dos de l’épaule blessé sois à la hauteur de la jeune fille, lui demandant de l’aider. Tout en écoutant les instructions, Rosie saisi la bande de tissu qu’il lui tendait. Elle regarda intensément le carreau bien enfoncer dans la chair de l’épaule du pauvre Liykor. Elle savait que le retirer allait lui faire mal et faillit, pendant un instant, refuser de le faire. N’osant plus rien dire, elle resta là hésitante, les plongeant dans un silence lourd. C’est alors que le Liykor lui dit son nom, tout simplement. Cela suffit pour qu’elle se décide enfin à l’aider.

(Après tout, ce pourrait être quasiment le signe qu’il me fait un tant sois peu… confiance. Non? )

Rosie sourit sachant bien qu’il ne la voyait pas et se décida à agripper le bout du projectile qui sortait de la peau de l’homme-loup. Elle répondit un peu plus pour elle-même que pour être entendu :

« Larc… C’est un très joli nom. »

Sans même prévenir, elle retira d’un seul coup le carreau et le jeta plus loin. Elle serra les dents redoutant la réaction du liykor. Cela avait dû être monstrueusement douloureux pour lui, pourtant il ne fit rien, où du moins, Rosie n’en vit rien. Elle posa délicatement sa main contre l’ouverture laissée par le projectile afin de stopper temporairement l’hémorragie, le temps qu’elle examine l’entaille. Elle commença alors à placer la bande de tissu contre la plaie ouverte en s’assurant qu’elle le faisait convenablement.

« Mon nom à moi c’est Rosie. »

Elle finit soigneusement de disposer la bande de tissu en évitant par tous les moyens de lui faire du mal. Elle se doutait bien que cet être à l’air stoïque était capable de toléré amplement la douleur, mais cela s’avérait toujours un peu désagréable. Il y avait aussi qu’elle se considérait comme une inconnue et se faire ainsi toucher par quelqu’un qu’on connait à peine pouvait s’avéré parfois déplaisant.

« Voilà, j’ai fini. Ça devrait faire l’affaire. »

Elle passa sa main dans ses cheveux luttant contre l’envie de lui demander comment il s’était fait ça, mais elle trouvait assez indiscret de poser ce genre de question, surtout à un individu aussi renfermé. Elle se contenta de lui demander plutôt :

« Euh… je me demandais juste si vous saviez ce qui a bien pu m’arrivé pour que je retrouve dans cet état. Parce que je ne me souviens plus vraiment. »

Elle évita d’ajouter que ce n’était pas rare qu’elle oubliait certains évènements. Elle voulait juste être sûre de ne pas en avoir manqué trop long. Larc se releva doucement et se retourna face à elle alors que ses yeux devenaient ronds comme des billes. Bien qu’elle savait désormais qu’il ne lui voulait aucun mal, il restait tout de même que comme ça, bien droit, il était terriblement grand et imposant, rendant la jeune fille bien chétive à ses côtés. Elle tenta, malgré son propre mutisme, un sourire timide mais sincère.

4

Ce que Larc formula étonna Rosie qui ne s’attendait pas à cette réponse, sois dit en passant, remplie de sincérité. Bien que le fait de se faire dire que ce liykor était lui-même le fautif n’était pas agréable à savoir, la semi-elfe se trouva soulagé d’apprendre qu’en fin de compte, elle n’avais pas vraiment oublié grand-chose. Elle se souvenait vaguement de cette ombre qui se dirigeait vers elle à toute vitesse, juste avant sa perte de conscience. Si seulement Larc pouvait savoir a quelle point son honnêteté pouvait la réconforter, puisque cela prouvait belle et bien qu’elle n’avait pas encore une fois été victime d’une de ces horribles pertes de mémoire, ma foi, très déstabilisantes. La dernière chose qu’elle voulait c’était que Larc s’en veuille de l’avoir percuté. Il n’était certes pas innocent mais le geste n’avait pas été souhaité ni même pensé. C’était un accident, rien de plus et Rosie s’en était d’ailleurs très bien sortit, donc il n’y avait pas de quoi se faire autant de soucis. Mais le voilà qui ajouta qu’il se rachèterait de cette erreur, ce qui eut tôt fait de convaincre Rosie que l’être qui se trouvait devant elle, avait des principes et qu’il les respectait.

(Malgré ces airs farouche et peut être même aux limites de l’antipathie, il a un bon fond.)

C’est à ce moment que le bratien fit la dernière chose à laquelle Rosie se serait attendu. Il mit un genou à terre et s’inclina devant la jeune fille tétanisée. Elle aurait voulu le supplier de se relever, en lui disant qu’il n’avait pas à faire cela, mais elle sentait que ce geste avait sûrement beaucoup d’importance pour lui et que de demander une telle chose pourrait le vexer au plus haut point.

Un rayon de soleil vînt soudainement envahir la ruelle, éclairant la silhouette musclée du Liykor et surtout, faisant briller de subtils reflets argentés sur son pelage gris sombre. Rosie sourit devant la scène qui s’offrait à elle. Elle s’approcha de lui, entrant à son tour dans l’espace illuminé par l’astre diurne et se retint à la dernière seconde de poser une main sur l’épaule de Larc, de peur de se montrer trop familière. Il ne semblait pas être le genre d’individu qui aimait cette sorte de contact physique. Elle se décida plutôt à parler, ne voulant pas qu’il reste trop longtemps dans cette position d’infériorité, surtout qu’elle pouvait sentir en lui un fort orgueil.

« Le simple fait d’avoir été honnête en m’avouant votre faute rachète déjà une bonne partie de cette erreur. Relevez-vous Larc. »

Rosie contempla les iris enflammés du bratien pendant qu’il se relevait de toute sa stature. Voilà un regard empreint de vaillance qu’elle ne pourrait oublier de sitôt. Réalisant bien vite que dévisager quelqu’un de la sorte pouvait être assez discourtois, elle détourna les yeux vers les couloirs sombres que formaient les murs de la cité, se passant la main dans les cheveux.

« En fait, vous pourriez peut-être m’aider en quelque chose. »

Elle n’osa plus poser son regard sur Larc, déjà embarrassée par ce qu’elle allait dire.

« Euh… je me suis, comment dirais-je, un peu…euh… perdu entre ces murs pour le moins, sinistres…et… »

Elle laissa tomber un rire nerveux. Elle ne savait pas vraiment si c’était à cause du Liykor qu’elle pensait ainsi, mais elle se sentant étrangement stupide de s’être égarée de la sorte. Elle plongea de nouveau ses yeux dans ceux du bratien.

« Vous pourriez peut être juste m’aider à sortir de ce labyrinthe étouffant. Ça doit faire maintenant des heures que j’essaye de trouver mon chemin. Je voulais juste me rendre à la milice. »

Rosie se surpris à penser que peut-être qu’il était plus aisé pour les Liykors de retrouver leurs chemin, avec leurs instincts un peu animal. Les chiens ne sont-ils pas réputés pour toujours revenir sans aide chez eux même après s’être égaré. Bien évidemment, l’adolescente ne lança pas la remarque se doutant bien que la comparaison pourrait se montrer insultante, autant que si quelqu’un avait osé la comparé à un singe.

« C’est la seule et unique chose que je vous demande… et vous avez parfaitement le droit de refuser. »

( N’empêche… se serait bien qu’il accepte. Je n’en peu plus de trainer ici. )

5

Rosie ne s’étonna pas de la réponse du Bratien. Il était bien évident qu’il ne venait pas de Kendra kâr, comme tout Liykor qui se serrait baladé dans de cette cité. Cela avait quand même valu la peine de demander, il y aurait pu avoir des chances, aussi minime pouvait-elle être, qu’il connaisse le chemin. Elle allait tout simplement lui dire de laisser faire, qu’elle s’arrangerait bien toute seule. Ce qui devenait une habitude de toute façon. D’accord, il y avait eut Vrank, puis Jakadi, mais combien de temps était-elle resté avec eux comparé au nombre de jour qu’elle avait passé en solitaire juste avant de les rencontrer. Mais lorsque Larc annonça qu’il pourrait trouver facilement la milice si elle lui décrivait le bâtiment, une étincelle d’espoir se ralluma en Rosie. Ne doutant pas des capacités du Liykor, elle lui décrit l’endroit du mieux qu’elle put, mais resta un peu étonner de la requête, ignorant complètement comment une description pouvait servir à retrouver le chemin. Par contre, quand le bratien bondit sur la façade de pierre la plus proche, tout s’éclaira d’un seul coup dans la tête de la jeune fille. Elle le regarda monter avec agilité à l’aide de ses griffes et posa alors inconsciemment, les yeux sur ses propres mains.

( C’est très utile en fin de compte des griffes... )

Elle releva la tête juste à temps pour voir le signe de tête que lui adressais Larc ayant maintenant atteint le toit. Puis il disparut. Rosie ne s’en inquiéta pas et même s’il en aurait profité pour partir, elle ne lui en aurait certainement pas voulu. Du moins, pas trop. Il y avait par contre une chose qui l’attristait chez lui, c’est qu’elle avait l’impression de paraître terriblement insignifiante à ces yeux. Oh, ce n’était pas tout à fait faux puisque la jeune fille n’était pas toujours sûre d’elle et qu’elle ne connaissait pas vraiment grand-chose sur l’art du combat, mais elle avait bien quelques qualités. Non ? Évidemment le Liykor n’avait jamais mentionné quelque chose qui puisse insinuer quoi que ce soit, mais il y a des regards et des expressions qui ne trompent pas. Elle contempla de nouveau ces mains dépourvus de griffe.

( Ah et puis, il n’y a pas que lui, tout le monde pense comme ça. )

Elle s’approcha lentement du mur d’où Larc avait disparut et caressa les pierres froides du bout des doigts. Elle se surprit à penser que la vu devait être sacrément belle tout la haut, bien au dessus de ce monde malsain, là où le vent règne, fuyant un instant à peine la réalité. Elle était resté comme ça un moment, à contempler une pierre qui avait subit les coups du temps, tout en réfléchissant, lorsqu’elle se décida à s’éloigner du mur au cas où le bratien réapparaissait, ainsi peut être éviter qu’il ne la percute à nouveau.

C’est alors que sans avertissement, Larc bondit dans le champ de vision de Rosie, la faisant sursauter. Elle se retint de laisser s’échappé un cri de stupéfaction à l’aide de sa main. Il se retourna vers elle et lui dit tout simplement de le suivre. Après s’être chaussé, il se mit en route, la semi-elfe sur les talons. Rosie devait marcher rapidement si elle voulait le suivre. Ces jambes à elle, étaient drôlement courtes en comparaison à celles de l’homme-loup. Elle ne s’en plaint tout de même pas et se contenta d’avancer le plus vite possible. Elle ne dit plus rien et d’ailleurs, elle ne savait pas du tout de quoi elle aurait pu parler. Il était bien différent de Jakadi qui lui, était un vrai moulin à parole. Avec lui, elle n’avait jamais besoin de trouver un sujet de conversation, il s’en chargeait.

Elle chercha donc quelque chose à dire prenant exemple sur lui, mais voilà que ce fut le Liykor renfermé qui vînt briser le silence.

« Dites-moi, c’est quoi cette milice ? Un genre d’organisation militaire ? »

Rosie se mordit violemment la lèvre inférieure, elle savait à peu près ce que Larc pensait d’elle et se doutait que si elle approuvait, il trouverait bien comique qu’elle s’y rende. Mais à quoi bon mentir si ça ne faisait que démontrer clairement l’opinion pas très resplendissante qu’elle avait d’elle même. Dans son état, la dernière chose à faire s’était de se détériorer encore plus qu’elle ne le faisait elle-même. Elle prit un peu de vitesse pour être se trouver à la même hauteur que le Bratien.

« Oui c’est un peu ça… »

Elle leva les yeux vers lui et lu bien clairement l’étonnement sur ce personnage qui avait été jusqu'à sans expression. Un étonnement qui s’était montré tout de même très discret. Très, très discret. Mais Rosie ne l’avait pas manqué.

« Non arrêtez! Je sais très ce que vous pensez! Vous vous dite, que je suis bien petite, faible et bon, tout ce qui peu aller avec ça, pour être dans ce genre d’organisation. »

Rosie leva la tête vers lui, et descendit son capuchon rouge pour le regarder droit dans les yeux, mais surtout, afin de lui faire un joli sourire, pour qu’il ne pense surtout pas qu’elle pourrait être vexée d’apprendre que c’était bel et bien ce à quoi il pensait. Elle détourna les yeux vers le chemin qui s’allongeait devant elle et donna un coup de poing droit dans le vide, sentant en même temps, sa timidité s’évaporer, du moins, en partie.

« C’est bien d’avoir des gros bras, être très grand et… » elle ne put retenir un autre sourire « savoir courir aussi vite. »

Elle posa le bout de son index sur sa tempe et continua d’une voix douce.

« Mais le travail de l’esprit est aussi très important. Disons que dans mon cas, durant mon enfance, j’ai développé mon conscient intellectuel plutôt que mes muscles. »

( Enfin, je crois que c’est ce que j’ai fait dans mon enfance. )

« J’ai bel et bien l’intention de m’entrainer après avoir réglé une ou deux petites choses et surtout, apprendre à me servir correctement de mon arme. »

Elle posa une main contre sa hache, puis de l’autre, remit son capuchon sur sa tête en murmurant :

« Et ce jour là, vous me regarderez d’un autre œil, croyez moi. »

Elle vit alors que les lieux ce faisait de moins en moins obscure et releva les yeux. La milice n’était plus bien loin, elle pouvait déjà en partie la voir.

6

Rosie ne s’étonna pas de la réponse du Bratien. Il était bien évident qu’il ne venait pas de Kendra kâr, comme tout Liykor qui se serrait baladé dans de cette cité. Cela avait quand même valu la peine de demander, il y aurait pu avoir des chances, aussi minime pouvait-elle être, qu’il connaisse le chemin. Elle allait tout simplement lui dire de laisser faire, qu’elle s’arrangerait bien toute seule. Ce qui devenait une habitude de toute façon. D’accord, il y avait eut Vrank, puis Jakadi, mais combien de temps était-elle resté avec eux comparé au nombre de jour qu’elle avait passé en solitaire juste avant de les rencontrer. Mais lorsque Larc annonça qu’il pourrait trouver facilement la milice si elle lui décrivait le bâtiment, une étincelle d’espoir se ralluma en Rosie. Ne doutant pas des capacités du Liykor, elle lui décrit l’endroit du mieux qu’elle put, mais resta un peu étonner de la requête, ignorant complètement comment une description pouvait servir à retrouver le chemin. Par contre, quand le bratien bondit sur la façade de pierre la plus proche, tout s’éclaira d’un seul coup dans la tête de la jeune fille. Elle le regarda monter avec agilité à l’aide de ses griffes et posa alors inconsciemment, les yeux sur ses propres mains.

( C’est très utile en fin de compte des griffes... )

Elle releva la tête juste à temps pour voir le signe de tête que lui adressais Larc ayant maintenant atteint le toit. Puis il disparut. Rosie ne s’en inquiéta pas et même s’il en aurait profité pour partir, elle ne lui en aurait certainement pas voulu. Du moins, pas trop. Il y avait par contre une chose qui l’attristait chez lui, c’est qu’elle avait l’impression de paraître terriblement insignifiante à ces yeux. Oh, ce n’était pas tout à fait faux puisque la jeune fille n’était pas toujours sûre d’elle et qu’elle ne connaissait pas vraiment grand-chose sur l’art du combat, mais elle avait bien quelques qualités. Non ? Évidemment le Liykor n’avait jamais mentionné quelque chose qui puisse insinuer quoi que ce soit, mais il y a des regards et des expressions qui ne trompent pas. Elle contempla de nouveau ces mains dépourvus de griffe.

( Ah et puis, il n’y a pas que lui, tout le monde pense comme ça. )

Elle s’approcha lentement du mur d’où Larc avait disparut et caressa les pierres froides du bout des doigts. Elle se surprit à penser que la vu devait être sacrément belle tout la haut, bien au dessus de ce monde malsain, là où le vent règne, fuyant un instant à peine la réalité. Elle était resté comme ça un moment, à contempler une pierre qui avait subit les coups du temps, tout en réfléchissant, lorsqu’elle se décida à s’éloigner du mur au cas où le bratien réapparaissait, ainsi peut être éviter qu’il ne la percute à nouveau.

C’est alors que sans avertissement, Larc bondit dans le champ de vision de Rosie, la faisant sursauter. Elle se retint de laisser s’échappé un cri de stupéfaction à l’aide de sa main. Il se retourna vers elle et lui dit tout simplement de le suivre. Après s’être chaussé, il se mit en route, la semi-elfe sur les talons. Rosie devait marcher rapidement si elle voulait le suivre. Ces jambes à elle, étaient drôlement courtes en comparaison à celles de l’homme-loup. Elle ne s’en plaint tout de même pas et se contenta d’avancer le plus vite possible. Elle ne dit plus rien et d’ailleurs, elle ne savait pas du tout de quoi elle aurait pu parler. Il était bien différent de Jakadi qui lui, était un vrai moulin à parole. Avec lui, elle n’avait jamais besoin de trouver un sujet de conversation, il s’en chargeait.

Elle chercha donc quelque chose à dire prenant exemple sur lui, mais voilà que ce fut le Liykor renfermé qui vînt briser le silence.

« Dites-moi, c’est quoi cette milice ? Un genre d’organisation militaire ? »

Rosie se mordit violemment la lèvre inférieure, elle savait à peu près ce que Larc pensait d’elle et se doutait que si elle approuvait, il trouverait bien comique qu’elle s’y rende. Mais à quoi bon mentir si ça ne faisait que démontrer clairement l’opinion pas très resplendissante qu’elle avait d’elle même. Dans son état, la dernière chose à faire s’était de se détériorer encore plus qu’elle ne le faisait elle-même. Elle prit un peu de vitesse pour être se trouver à la même hauteur que le Bratien.

« Oui c’est un peu ça… »

Elle leva les yeux vers lui et lu bien clairement l’étonnement sur ce personnage qui avait été jusqu'à sans expression. Un étonnement qui s’était montré tout de même très discret. Très, très discret. Mais Rosie ne l’avait pas manqué.

« Non arrêtez! Je sais très ce que vous pensez! Vous vous dite, que je suis bien petite, faible et bon, tout ce qui peu aller avec ça, pour être dans ce genre d’organisation. »

Rosie leva la tête vers lui, et descendit son capuchon rouge pour le regarder droit dans les yeux, mais surtout, afin de lui faire un joli sourire, pour qu’il ne pense surtout pas qu’elle pourrait être vexée d’apprendre que c’était bel et bien ce à quoi il pensait. Elle détourna les yeux vers le chemin qui s’allongeait devant elle et donna un coup de poing droit dans le vide, sentant en même temps, sa timidité s’évaporer, du moins, en partie.

« C’est bien d’avoir des gros bras, être très grand et… » elle ne put retenir un autre sourire « savoir courir aussi vite. »

Elle posa le bout de son index sur sa tempe et continua d’une voix douce.

« Mais le travail de l’esprit est aussi très important. Disons que dans mon cas, durant mon enfance, j’ai développé mon conscient intellectuel plutôt que mes muscles. »

( Enfin, je crois que c’est ce que j’ai fait dans mon enfance. )

« J’ai bel et bien l’intention de m’entrainer après avoir réglé une ou deux petites choses et surtout, apprendre à me servir correctement de mon arme. »

Elle posa une main contre sa hache, puis de l’autre, remit son capuchon sur sa tête en murmurant :

« Et ce jour là, vous me regarderez d’un autre œil, croyez moi. »

Elle vit alors que les lieux ce faisait de moins en moins obscure et releva les yeux. La milice n’était plus bien loin, elle pouvait déjà en partie la voir.

_________________
Rosie Skufita
Une Coureuse des plaines semi-elfique accompagnée par l'ours Mérové
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 Sujet du message: Re: Les anciens rp de Rosie (Wowlie)
MessagePosté: Ven 20 Jan 2012 04:05 
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2e mission de Milice (avec Larc)



1


Larc entra en premier dans le bâtiment après avoir intimidé un garde qui se trouvait à l’entré, ce qui faillit faire rire Rosie mais elle s’en retint. Ce moquer d’un homme aussi bien armé était sûrement la dernière chose qu’il fallait faire, à moins bien sûr d’avoir des pensés suicidaires, ce qui n’était pas le cas de la semi-elfe. Elle suivit donc son nouvel allié, refermant la porte derrière elle.

Cela faisait à peine quelques jours qu’elle était passée à la milice et pourtant elle avait l’impression que beaucoup plus de temps s’était écoulé depuis la dernière fois. Elle avisa le bureau toujours ensevelit sous des montagnes de papier couvert d’encre. Larc s’en approcha, Rosie le suivant de près. Ils pouvaient prendre les devant si ça lui chantait, mais la jeune fille redoutait la réaction de l’homme qui se trouvait derrière une jungle de document, lui qui n’avait jusqu’alors pas remarqué leurs présence. Heureusement, l’homme ne réagit pas trop mal. Un peu surpris au début mais rien de plus. Il fit comme il aurait fait avec n’importe qui d’autre qui se serait présenté là.

« Bonjour. Que désirez-vous? »

Larc ne perdit pas son temps et dit tout simplement tout ce qui devait être dit, d’un seul coup. Rosie écouta d’une oreille distraite ce qu’il racontait, concentré plutôt à le détaillé des yeux, profitant de son inattention à son égard. Elle était en train d’admirer l’anneau qui traversait de pars et d’autre l’oreille du bratien, lorsque celui-ci posa l’une de ces imposante patte sur son épaule. La jeune fille sentit un frisson lui traverser la nuque. L’image de la maison incendiée ressurgie dans sa tête, voyant de nouveau l’elfe impuissant au sol et… une main velu tenant fermement son épaule. Une énorme patte de Liykor. Voilà de quoi il s’agissait.

Elle leva les yeux, incrédule, vers Larc qui parlait toujours.

«…sachez que je ne me soumettrai…»

( Il y aurait des Liykors dans mon passé ? )

«…œuvrer de manière ponctuelle. »

Il avait fini. Rosie posa les yeux sur la main griffue de celui-ci, se demandant combien de temps qu’elle allait rester là. C’est que ça devenais lourd. Il la retira enfin et se croisa les bras, en attente de la réponse du milicien. Celui-ci ne les fit pas trop patienter et les intima de se rendre à l’armurerie avant de pouvoir connaître la "michion".

( Il a un drôle d’accent tout de même. )

Rosie suivit donc Larc jusqu’à la porte de l’armurerie qu’il poussa, la faisait légèrement grincer. La jeune fille ne put cacher sa stupéfaction lorsque le Liykor s’effaça pour la laisser passé en premier. Bien qu’elle trouvait la situation gênante, elle ne se fit pas prier et entra, suivi de près par le Bratien.

Malgré le fait que c’était bien la deuxième fois qu’elle pénétrait dans cette pièce, elle fut quand même impressionnée du nombre incroyable d’arme de toute sorte qui brillaient entre ces quatre murs. Il y avait là à peu près tout ce dont un soldat pourrait rêver. Au fond, un homme astiquait une épée, à peine préoccupé par la présence assez inhabituelle d’un Liykor. Après avoir échangé quelques mots avec l’homme-loup, l’homme rondelet lui envoya une épée sans même prévenir son destinataire. Rosie regarda l’arme traverser le peu de distance qui la séparait du guerrier, sans même vraiment s’en inquiété, ne doutant pas un instant des réflexes de Larc. Écoutant d’une oreille attentive ce que ces deux là racontaient, elle examina les armes miroitant qui attendaient patiemment qu’on requiert leurs services. Rosie se surpris à penser que chacune de ces lames avaient certainement déjà tué plus d’un homme. Aux yeux de la jeune fille, juste cette idée suffisait à souillé de sang ce matériel militaire pourtant scintillant.

Elle ne perdit tout de même pas un seul bout de la conversation qui avait lieu juste à coté et se retourna afin d’écouter la réponse du gérant lorsque le bratien lui demanda ce que pouvait bien être ces petites fioles de verre. Elle se souvenait très bien que Vrank en avait pris, mais à ce moment, elle ignorait complètement de quoi il s’agissait.

( Ah! De la magie. Cela explique bien des choses sur le comportement parfois étrange de ce cher Vrank. )

Les deux autres continuèrent à parler, parler, toujours parler, pendant que Rosie continuait à laisser glisser son regard sur les armes et armures qui emplissaient les lieux. Gêné par des mèches de cheveux trop rebelles, elle décida qu’il lui serait plus utile de les avoir attachés, du moins, pour la mission. Elle sortit donc un vieux ruban et remonta pensivement ses cheveux bien hauts afin de se faire une queue de cheval. Elle tourna alors la tête vers le gérant qui venait de claquer des mains, ne réalisant pas immédiatement qu’il s’adressait à elle.

« A vous mademoiselle maintenant ! Qu’est-ce qu’il vous faut ? »

« Hmm ? »

Elle le regarda de ses grands yeux pendant qu’elle essayait avec peine de finir d’attacher sa crinière brune.

« Ah oui! Désolé. »

Elle sourit bêtement.

« Et si on commençait par une épée ? »
- Oui, évidemment! Une épée!»

Il s’éloigna tout sourire. Il était flagrant que cet homme était passionné par son travail. Rosie s’en trouva ravie. Voilà Enfin quelqu’un qui avait trouvé sa voie dans la vie. Il revint assez rapidement avec une épée assez semblable à celle qu’il avait envoyée à Larc, à quelques détails près. Dans son cas, la jeune fille reçut l’arme des mains de l’expert, ce qui fut un soulagement.

( S’il avait fallut qu’il me la lance…)

Rosie admira la lame de l’épée qu’elle venait de recevoir, la faisant doucement miroiter à la lueur de la lumière. Bien que l’arme qu’elle portait sur elle était une hache, elle avait toujours eut plus de facilité à manier l’épée, ayant dû l’avoir appris par le passé. Pourtant elle se refusait encore et toujours de troquer sa hache, y étant attaché pour une raison qui lui échappait puisqu’elle ne savait même pas s’en servir convenablement. Fascinée, elle fit glisser ces doigts le long de la lame de l’arme nouvellement acquis, jusqu’à ce qu’elle y vit le reflet de Larc, la fixant de ses yeux braise, les bras croisés. Elle se retourna pour lui jeter un œil.

« Alors ?»

Rosie rapporta son attention sur l’homme rondelet qui attendait patiemment.

« Elle vous va ?
- Oui! Oui… bien sûr. »

Le gérant se frotta les mains en ajoutant :

« On poursuit avec quoi ?
- Quelque chose pour me protéger un peu ne serait pas de refus.
-Parfaitement d’accords, c’est toujours pratique.»

Il s’éloigna de nouveau en marmonnant tout bas. Pendant ce temps, Rosie rangea l’épée et secoua la tête pour s’assurer que ses cheveux tiendraient bien. Elle allait resserrer un peu son ruban, mais s’arrêta dans son geste, sentant le regard de Larc lui bruler le dos. Elle aurait bien voulu se retourner vers lui, et lui adresser quelques mots, où du moins un sourire, mais voilà que le gérant revint avec une robe de milice et un bouclier.

« Quand j’ai vu se bouclier, il m’a fait pensé a vous…»

Rosie fronça les sourcils.

« Petit et frêle ? »

L’ombre d’une exclamation traversa le visage de l’homme qui lui répondit d’une voix étonnamment douce tout en se penchant un peu vers elle.

« C’est justement, seulement en apparence… »

Il se redressa et cogna son poing contre le bouclier, en reprenant d’une voix forte.

« Léger et pourtant terriblement résistant. Une merveille! »

Rosie hésita tout de même.

« Ce n’est pas un peu… encombrant ?
-Effectivement, mais je me suis dit qu’attaché dans votre dos, il gênerait moins et que sous cette cape…»

Une lueur de perspicacité brilla alors dans ces yeux vitreux.

«…Les gens ne soupçonneront pas cette atout dissimulé.»

Encore hésitante malgré les arguments, elle accepta quand même de prendre le bouclier.

( On peut toujours essayer après tout. )

Ainsi équipé, la semi-elfe se sentait déjà plus forte, plus sûre d’elle, moins vulnérable. Elle s’approcha de l’homme-loup qui n’avait pas vraiment bougé, les bras toujours croisé, plongeant ces yeux dans les siens.

« Larc, je tiens à dire que vous avez fier allure ainsi. »

Ce qu’elle avait dit était parfaitement honnête et dépourvue de tout sarcasme et Rosie tenait à se que ça paraisse dans sa voix. Cette fois, elle prit l’initiative de tirer la porte elle même et l’ouvrit bien grand. Elle fit signe au bratien de passer devant.

« C’est à mon tour de la tenir. »

Sur ce, elle se tourna vers le gérant qui venait de finir de tout transcrire sur un parchemin, retournant à son astiquassions.

« Merci beaucoup monsieur. »



2

Rosie regardait avec curiosité le Liykor qui avait saisi sa main droite pour ainsi mieux l’examiner. Elle le laissa faire, se demandant juste qu’est ce qu’il pouvait bien avoir en tête. Il n’était pas évident de déchiffrer les pensés d’un être aussi stoïque. Il ne se formait que très peu d’expression sur ses traits. La semi-elfe se demandait si c’était parce qu’elle ne savait seulement pas les reconnaître sur se visage un peu différent de ce qu’elle en avait l’habitude. Une chose était sûre, c’est que Larc réfléchissait. Rosie baissa à son tour les yeux sur sa main, minuscule à côté de la patte énorme du Bratien. Il la lâcha alors pour concentrer son regard sur la tête de la jeune fille. Elle aurait voulu lui demander qu’est ce qu’il pouvait bien fabriquer mais s’en abstint se disant qu’il ne devait pas préparer quelque chose de bien mauvais.

Puis il s’éloigna, demandant la permission de fouiller un peu. Un peu distraite, Rosie observa les bouts de ses bottes qu’elle affectionnait malgré leurs usures. Elle se rendit compte que cette pièce la rendant étrangement pensive, car cela faisait déjà plusieurs fois qu’elle se perdait dans des contemplations. Elle secoua légèrement la tête, qu’elle releva juste à tant pour voir revenir Larc qui lui présenta ses trouvailles.

« Il ne faut pas négliger la moindre protection. »

Il n’avait peut-être pas tord, mais Rosie n’aimait pas s’encombrer de trop de chose. Il est vrai que la bague ne serait pas vraiment trop dur à porter, mais ce pour ce qui était du genre de casque, Rosie n’en était pas vraiment certaine. Elle leva les yeux vers le Liykor où elle ne lut pas beaucoup d’expression qu’a l’habitude. Elle se décida à prendre ce qu’on lui offrait.

«Si c’est toi qui le dit…»

Elle glissa l’anneau dans son doigt et jeta un coup d’œil rapide sur celui qui traversait l’oreille de Larc.

(Il est peut être magique celui là aussi. )

Elle n’osa tout de même pas le demander, ayant peur de s’avancer sur un sujet qui pourrait s’avérer plus personnel qu’elle aurait pu le croire.

«Je suis bien maintenant ? » dit-elle, un sourire incertain sur les lèvres. «On peut aller demander notre mission ? »

Elle était curieuse de savoir de quoi il s’agissait, se demandant où tout ça la mènerait cette fois. À sa dernière mission, elle avait aboutit dans les catacombes d’un temple où l’on vénérait Thimoros. Déjà que des couloirs souterrains pouvait s’avéré fort déplaisants, le fait de savoir qu’ils appartenaient à un lieu qui vouait un culte à un Dieu aussi sombre, rendant l’endroit encore plus désagréable. Mais c’était de l’histoire ancienne maintenant. Elle croisait quand même les doigts pour que cette fois, la mission les mènent dans des lieux juste un petit peu moins froid, humide et macabre.



3

Larc entra en premier dans le bâtiment après avoir intimidé un garde qui se trouvait à l’entré, ce qui faillit faire rire Rosie mais elle s’en retint. Ce moquer d’un homme aussi bien armé était sûrement la dernière chose qu’il fallait faire, à moins bien sûr d’avoir des pensés suicidaires, ce qui n’était pas le cas de la semi-elfe. Elle suivit donc son nouvel allié, refermant la porte derrière elle.

Cela faisait à peine quelques jours qu’elle était passée à la milice et pourtant elle avait l’impression que beaucoup plus de temps s’était écoulé depuis la dernière fois. Elle avisa le bureau toujours ensevelit sous des montagnes de papier couvert d’encre. Larc s’en approcha, Rosie le suivant de près. Ils pouvaient prendre les devant si ça lui chantait, mais la jeune fille redoutait la réaction de l’homme qui se trouvait derrière une jungle de document, lui qui n’avait jusqu’alors pas remarqué leurs présence. Heureusement, l’homme ne réagit pas trop mal. Un peu surpris au début mais rien de plus. Il fit comme il aurait fait avec n’importe qui d’autre qui se serait présenté là.

« Bonjour. Que désirez-vous? »

Larc ne perdit pas son temps et dit tout simplement tout ce qui devait être dit, d’un seul coup. Rosie écouta d’une oreille distraite ce qu’il racontait, concentré plutôt à le détaillé des yeux, profitant de son inattention à son égard. Elle était en train d’admirer l’anneau qui traversait de pars et d’autre l’oreille du bratien, lorsque celui-ci posa l’une de ces imposante patte sur son épaule. La jeune fille sentit un frisson lui traverser la nuque. L’image de la maison incendiée ressurgie dans sa tête, voyant de nouveau l’elfe impuissant au sol et… une main velu tenant fermement son épaule. Une énorme patte de Liykor. Voilà de quoi il s’agissait.

Elle leva les yeux, incrédule, vers Larc qui parlait toujours.

«…sachez que je ne me soumettrai…»

( Il y aurait des Liykors dans mon passé ? )

«…œuvrer de manière ponctuelle. »

Il avait fini. Rosie posa les yeux sur la main griffue de celui-ci, se demandant combien de temps qu’elle allait rester là. C’est que ça devenais lourd. Il la retira enfin et se croisa les bras, en attente de la réponse du milicien. Celui-ci ne les fit pas trop patienter et les intima de se rendre à l’armurerie avant de pouvoir connaître la "michion".

( Il a un drôle d’accent tout de même. )

Rosie suivit donc Larc jusqu’à la porte de l’armurerie qu’il poussa, la faisait légèrement grincer. La jeune fille ne put cacher sa stupéfaction lorsque le Liykor s’effaça pour la laisser passé en premier. Bien qu’elle trouvait la situation gênante, elle ne se fit pas prier et entra, suivi de près par le Bratien.

Malgré le fait que c’était bien la deuxième fois qu’elle pénétrait dans cette pièce, elle fut quand même impressionnée du nombre incroyable d’arme de toute sorte qui brillaient entre ces quatre murs. Il y avait là à peu près tout ce dont un soldat pourrait rêver. Au fond, un homme astiquait une épée, à peine préoccupé par la présence assez inhabituelle d’un Liykor. Après avoir échangé quelques mots avec l’homme-loup, l’homme rondelet lui envoya une épée sans même prévenir son destinataire. Rosie regarda l’arme traverser le peu de distance qui la séparait du guerrier, sans même vraiment s’en inquiété, ne doutant pas un instant des réflexes de Larc. Écoutant d’une oreille attentive ce que ces deux là racontaient, elle examina les armes miroitant qui attendaient patiemment qu’on requiert leurs services. Rosie se surpris à penser que chacune de ces lames avaient certainement déjà tué plus d’un homme. Aux yeux de la jeune fille, juste cette idée suffisait à souillé de sang ce matériel militaire pourtant scintillant.

Elle ne perdit tout de même pas un seul bout de la conversation qui avait lieu juste à coté et se retourna afin d’écouter la réponse du gérant lorsque le bratien lui demanda ce que pouvait bien être ces petites fioles de verre. Elle se souvenait très bien que Vrank en avait pris, mais à ce moment, elle ignorait complètement de quoi il s’agissait.

( Ah! De la magie. Cela explique bien des choses sur le comportement parfois étrange de ce cher Vrank. )

Les deux autres continuèrent à parler, parler, toujours parler, pendant que Rosie continuait à laisser glisser son regard sur les armes et armures qui emplissaient les lieux. Gêné par des mèches de cheveux trop rebelles, elle décida qu’il lui serait plus utile de les avoir attachés, du moins, pour la mission. Elle sortit donc un vieux ruban et remonta pensivement ses cheveux bien hauts afin de se faire une queue de cheval. Elle tourna alors la tête vers le gérant qui venait de claquer des mains, ne réalisant pas immédiatement qu’il s’adressait à elle.

« A vous mademoiselle maintenant ! Qu’est-ce qu’il vous faut ? »

« Hmm ? »

Elle le regarda de ses grands yeux pendant qu’elle essayait avec peine de finir d’attacher sa crinière brune.

« Ah oui! Désolé. »

Elle sourit bêtement.

« Et si on commençait par une épée ? »
- Oui, évidemment! Une épée!»

Il s’éloigna tout sourire. Il était flagrant que cet homme était passionné par son travail. Rosie s’en trouva ravie. Voilà Enfin quelqu’un qui avait trouvé sa voie dans la vie. Il revint assez rapidement avec une épée assez semblable à celle qu’il avait envoyée à Larc, à quelques détails près. Dans son cas, la jeune fille reçut l’arme des mains de l’expert, ce qui fut un soulagement.

( S’il avait fallut qu’il me la lance…)

Rosie admira la lame de l’épée qu’elle venait de recevoir, la faisant doucement miroiter à la lueur de la lumière. Bien que l’arme qu’elle portait sur elle était une hache, elle avait toujours eut plus de facilité à manier l’épée, ayant dû l’avoir appris par le passé. Pourtant elle se refusait encore et toujours de troquer sa hache, y étant attaché pour une raison qui lui échappait puisqu’elle ne savait même pas s’en servir convenablement. Fascinée, elle fit glisser ces doigts le long de la lame de l’arme nouvellement acquis, jusqu’à ce qu’elle y vit le reflet de Larc, la fixant de ses yeux braise, les bras croisés. Elle se retourna pour lui jeter un œil.

« Alors ?»

Rosie rapporta son attention sur l’homme rondelet qui attendait patiemment.

« Elle vous va ?
- Oui! Oui… bien sûr. »

Le gérant se frotta les mains en ajoutant :

« On poursuit avec quoi ?
- Quelque chose pour me protéger un peu ne serait pas de refus.
-Parfaitement d’accords, c’est toujours pratique.»

Il s’éloigna de nouveau en marmonnant tout bas. Pendant ce temps, Rosie rangea l’épée et secoua la tête pour s’assurer que ses cheveux tiendraient bien. Elle allait resserrer un peu son ruban, mais s’arrêta dans son geste, sentant le regard de Larc lui bruler le dos. Elle aurait bien voulu se retourner vers lui, et lui adresser quelques mots, où du moins un sourire, mais voilà que le gérant revint avec une robe de milice et un bouclier.

« Quand j’ai vu se bouclier, il m’a fait pensé a vous…»

Rosie fronça les sourcils.

« Petit et frêle ? »

L’ombre d’une exclamation traversa le visage de l’homme qui lui répondit d’une voix étonnamment douce tout en se penchant un peu vers elle.

« C’est justement, seulement en apparence… »

Il se redressa et cogna son poing contre le bouclier, en reprenant d’une voix forte.

« Léger et pourtant terriblement résistant. Une merveille! »

Rosie hésita tout de même.

« Ce n’est pas un peu… encombrant ?
-Effectivement, mais je me suis dit qu’attaché dans votre dos, il gênerait moins et que sous cette cape…»

Une lueur de perspicacité brilla alors dans ces yeux vitreux.

«…Les gens ne soupçonneront pas cette atout dissimulé.»

Encore hésitante malgré les arguments, elle accepta quand même de prendre le bouclier.

( On peut toujours essayer après tout. )

Ainsi équipé, la semi-elfe se sentait déjà plus forte, plus sûre d’elle, moins vulnérable. Elle s’approcha de l’homme-loup qui n’avait pas vraiment bougé, les bras toujours croisé, plongeant ces yeux dans les siens.

« Larc, je tiens à dire que vous avez fier allure ainsi. »

Ce qu’elle avait dit était parfaitement honnête et dépourvue de tout sarcasme et Rosie tenait à se que ça paraisse dans sa voix. Cette fois, elle prit l’initiative de tirer la porte elle même et l’ouvrit bien grand. Elle fit signe au bratien de passer devant.

« C’est à mon tour de la tenir. »

Sur ce, elle se tourna vers le gérant qui venait de finir de tout transcrire sur un parchemin, retournant à son astiquassions.

« Merci beaucoup monsieur. »



4

Rosie regardait avec curiosité le Liykor qui avait saisi sa main droite pour ainsi mieux l’examiner. Elle le laissa faire, se demandant juste qu’est ce qu’il pouvait bien avoir en tête. Il n’était pas évident de déchiffrer les pensés d’un être aussi stoïque. Il ne se formait que très peu d’expression sur ses traits. La semi-elfe se demandait si c’était parce qu’elle ne savait seulement pas les reconnaître sur se visage un peu différent de ce qu’elle en avait l’habitude. Une chose était sûre, c’est que Larc réfléchissait. Rosie baissa à son tour les yeux sur sa main, minuscule à côté de la patte énorme du Bratien. Il la lâcha alors pour concentrer son regard sur la tête de la jeune fille. Elle aurait voulu lui demander qu’est ce qu’il pouvait bien fabriquer mais s’en abstint se disant qu’il ne devait pas préparer quelque chose de bien mauvais.

Puis il s’éloigna, demandant la permission de fouiller un peu. Un peu distraite, Rosie observa les bouts de ses bottes qu’elle affectionnait malgré leurs usures. Elle se rendit compte que cette pièce la rendant étrangement pensive, car cela faisait déjà plusieurs fois qu’elle se perdait dans des contemplations. Elle secoua légèrement la tête, qu’elle releva juste à tant pour voir revenir Larc qui lui présenta ses trouvailles.

« Il ne faut pas négliger la moindre protection. »

Il n’avait peut-être pas tord, mais Rosie n’aimait pas s’encombrer de trop de chose. Il est vrai que la bague ne serait pas vraiment trop dur à porter, mais ce pour ce qui était du genre de casque, Rosie n’en était pas vraiment certaine. Elle leva les yeux vers le Liykor où elle ne lut pas beaucoup d’expression qu’a l’habitude. Elle se décida à prendre ce qu’on lui offrait.

«Si c’est toi qui le dit…»

Elle glissa l’anneau dans son doigt et jeta un coup d’œil rapide sur celui qui traversait l’oreille de Larc.

(Il est peut être magique celui là aussi. )

Elle n’osa tout de même pas le demander, ayant peur de s’avancer sur un sujet qui pourrait s’avérer plus personnel qu’elle aurait pu le croire.

«Je suis bien maintenant ? » dit-elle, un sourire incertain sur les lèvres. «On peut aller demander notre mission ? »

Elle était curieuse de savoir de quoi il s’agissait, se demandant où tout ça la mènerait cette fois. À sa dernière mission, elle avait aboutit dans les catacombes d’un temple où l’on vénérait Thimoros. Déjà que des couloirs souterrains pouvait s’avéré fort déplaisants, le fait de savoir qu’ils appartenaient à un lieu qui vouait un culte à un Dieu aussi sombre, rendant l’endroit encore plus désagréable. Mais c’était de l’histoire ancienne maintenant. Elle croisait quand même les doigts pour que cette fois, la mission les mènent dans des lieux juste un petit peu moins froid, humide et macabre.

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 Sujet du message: Re: Les anciens rp de Rosie (Wowlie)
MessagePosté: Ven 20 Jan 2012 04:23 
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Mission de Milice suite (dans l'arène)



5


Rosie courait derrière le groupe, les suivant du mieux qu’elle pouvait malgré ses jambes un peu plus courte que celles que possédaient les hommes, et le Liykor. L’instructeur Wallok était déjà épuisé par son allé et donc, n’allait pas aussi vite qu’il ne l’aurait été en temps normal ce qui lui donnait une chance. Pendant cette course muette, la jeune fille se remémora la mission qu’on leurs avait attribué à la milice, soit dit en passant, assez subitement. Ça se trouvait à être à l’arène. Elle n’avait jamais vu ce lieu avant et n’en avait que très rarement entendu parler. Mais à chaque fois qu’elle avait vent de cet endroit, elle pouvait presque sentir l’odeur du sang qui imprégnait chacun des mots qui décrivaient ce lieu de massacre. La semi-elfe avait du mal à comprendre comment les gens pouvaient éprouver du plaisir à se battre ainsi.

Après quelques minutes de course effrénée, ils atteignirent enfin l’énorme bâtiment. Essoufflée, Rosie leva les yeux pour constater l’impressionnante dimension de l’arène devant lequel se tenaient plusieurs miliciens particulièrement tendus que l’on reconnaissait à leurs uniformes. Larc ne perdit pas de temps et s’informa de la situation auprès de Wallok. Heureusement, les choses ne s’étaient pas envenimées, par contre elles ne s’étaient pas arrangées. Les gobelins, au nombre de six ou sept selon l’instructeur, étaient toujours barricadés dans une pièce qui pouvait contenir un nombre incalculable d’armes des plus redoutables, ce qui leur compliquait un peu la tâche. Qui sait quel genre d’artillerie ces êtres verts pourraient bien dénicher. En y repensant, Rosie ne connaissait pas grand-chose sur les gobelins. Il y avait bien Jakadi, mais il était loin d’être comme les autres de son espèce et Rosie ne se fia pas sur lui pour se faire une image de leurs adversaires. Le fait d’ignorer complètement comment ces créatures pouvaient réagir n’était pas à son avantage, loin de là. Elle croisa donc les doigts pour que Larc en sache un peu plus sur le sujet, ce qu’en réalité, Rosie ne doutait pas, voyant clairement qu’il avait beaucoup d’années d’expérience derrière lui.

Elle jeta un œil sur le Liykor en question qui réfléchissait après s’être fait clairement affirmer qu’il n’y avait aucune autre façon d’accéder à l’armurerie que par la porte.

( Si on tente la porte, les gobelins risquent de prendre peur et passer le couteau à la gorge du gérant avant qu’on ait pu faire quoi que ce soit. )

Ce qui était justement ce qui ne devait pas arriver. C’est alors que Larc s’approcha d’elle avec un air un peu étrange, impossible à identifier. Lorsqu’il lui parla d’exposer chacun leurs idées, Rosie sentit son cœur s’arrêter le temps d’une seconde. Elle avait complètement oublié de penser à une idée pour sortir le gérant sain et sauf de cette arène, étant plutôt concentrée sur les gobelins eux-mêmes. Aussi fut-elle soulagée lorsqu’il exposa la sienne en premier, lui évitant d’avouer son tord. Apaisement qui fut de courte durée lorsqu’elle comprit que dans son plan, elle allait servir d’otage. Malgré le rôle dégradant qu’elle allait jouer, cette idée s’avérait excellente et puisque Rosie n’en avait pas d’autre, elle n’eut pas le choix d’accepter d’un hochement de tête. Elle se dit qu’au moins elle, elle servirait à quelque chose contrairement à tous ces miliciens qui allaient devoir rester dehors à attendre. Il précisa alors le nombre de Sekteg qu’ils allaient devoir affronter.

( Que six gobelins ? Mais c’est beaucoup six! Déjà que je n'ai jamais eu à me défendre contre un gobelin tout seul…alors six... )

Mais lorsque Larc frappa sur son torse lui affirmant qu’il ne laisserait rien lui arriver, la jeune fille ne put que s’en trouver soulagé. Avec un guerrier aussi aguerri, il ne pouvait rien lui arriver, du moins, rien de trop grave.

« Bon et bien… on fait ça alors! »

Rosie sortit sa hache et la tendit à Wallok.

« Vous voulez bien tenir ça pour moi? Je ne veux pas la confier à n’importe qui. »

Il la prit non sans lui faire de drôle de yeux, mais la semi-elfe n’y prêta pas attention, étant plutôt occupée à détacher sa cape.

« Je n’ai jamais fait ça mais je présume qu’un otage armé, ce n’est pas vraiment convaincant. »

Elle retira ensuite son épée de sa ceinture et la fit passer au travers des sangles qui retenaient le bouclier dans son dos. D’accord, les otages n’étaient habituellement pas armés mais elle en était pas vraiment un non plus. Il fallait qu’elle garde quelque chose sur elle tout de même. Elle remit sa cape et pris le temps de l’attacher correctement, en évitant de trop penser au combat qui s’annonçait, ni aux tunnels souterrains qui l’attendaient. Elle ne voulait pas montrer qu’elle avait peur. Déjà que Rosie n’avait pas le physique d’une combattante redoutable, il ne fallait pas aggraver l’opinion que les gens pouvaient bien avoir d’elle en se montrant craintive en plus. Elle ignorait pourquoi, mais elle voulait surtout prouver à Larc qu’elle en était capable. À lui plus qu’à n’importe qui.

Fin prête, l’apprentie milicienne se tourna vers l’instructeur toujours assis au sol. Elle lui fit un sourire assuré qui était, en réalité, loin d’être sincère.

« Vous pouvez nous montrer où est cette armurerie ?
- Oui, bien sûr. »

Il se releva et leurs fit signe de le suivre. Au moment de traverser les hauts murs du bâtiment, Rosie jeta un dernier coup d’œil par-dessus son épaule pour regarder le soleil qui commençait déjà à être bien haut dans le ciel, comme si elle avait peur de ne plus le revoir.

( Bonjour l’optimisme dit donc! Non, tu vas voir, tu vas en faire toute une bouchée de ces gobelins. Surtout, ne le prend pas mal Jakadi. Où que tu sois. )

Wallok les entraîna jusqu’à un escalier qui s’enfonçait dans le sol d’où l’on pouvait déjà deviner l’odeur du sang qui se mélangeait à celle de la sueur. Avant de descendre Rosie se tourna vers Larc lui adressant un joli sourire.

« N’aie pas peur d’être brusque, il faut être convainquant. »

Il descendit la première marche et une inquiétude traversa alors l’esprit de Rosie qui posa rapidement sa main sur son bras pour le stopper.

« Et si ils décidaient qu’un seul otage leur était nécessaire avant que l’on n’aie pu approcher suffisamment le gérant ? »


6

Les couloirs souterrains de l’arène s’avéraient être un lieu morbide où chacune des roches qui composait les murs, inspiraient la mort. Personne n’aurait été surpris de voir dans un coin une pile de cadavre tellement l’odeur qui planait était putride. Tout ça était loin de rendre la situation rassurante, particulièrement pour Rosie qui, avant même de descendre, était déjà inquiète. Elle eut une pensé pour ces deux gardes qui avaient été impitoyablement tué par les gobelins et eut cette irrésistible envie de s’enfuir en courant, en pensant au fait que elle et Larc étaient deux eux aussi.

C’est alors que le bratien lui tapota le dos de manière rassurante, ce qui eut tôt fait de la ramener, elle qui aurait bien pu soudainement faire une crise de panique. Ce geste semblait avoir eut tout un impact sur la jeune fille qui s’en trouva plus forte, réalisant soudain que ce n’était pas nécessairement la première fois qu’elle se battait au péril de sa vie. Ce n’était pas parce que les lieux s’annonçaient sinistre qu’il fallait s’énerver comme ça. La seule différence était que cette fois, il fallait aussi faire la comédie. Ce ne devait pas être bien compliqué en fait. Il suffisait de prendre ça comme un jeu. N’était ce pas justement ce que faisaient les comédiens? Jouer ?

La semi-elfe réprima un sourire en pensant à ce fait. Il restait juste à voir si elle était capable de se montrer convaincante dans son rôle, ce qu’elle n’allait pas tarder à découvrir.

(Tu vois Rosie? Tout va beaucoup mieux quand on est optimiste! )

Si seulement elle l’avait été plus souvent par le passé. Cela lui aurait peut être évité quelques blessures. Il ne fallait pas sous estimer le pouvoir de l’optimisme qui permettait de toujours garder la tête haute ainsi que son sang froid. Soudain, Wallok, qui menait la marche commença à ralentir jusqu’à atteindre une intersection entre deux tunnels. Il s’arrêta là, pointant le passage de gauche, leurs signalant que l’armurerie ce trouvait de ce côté, tout près. Larc renvoya l’instructeur apparemment dérouté d’être ainsi rejeter sans même pouvoir savoir en quoi consistait le plan du Liykor. Le milicien rouquin s’en retourna déçu mais l’heure n’était pas à s’en sentir coupable mais plutôt à passer à l’action. Le Bratien posa alors les mains sur les épaules de Rosie, se mettant à la même hauteur qu’elle, plongeant ses yeux dans les siens. Sentant, le moment tant redouté arriver, Rosie ne put s’empêcher de refaire jaillir une petite crainte en elle. Elle allait enfin pouvoir se prouver ce dont elle était capable. À elle-même et à Larc. Ce dernier lui demanda si elle était prête et elle répondit l’affirmatif d’un signe de tête.

Ça y était, tout allait se joué maintenant. Le Liykor se redressa de toute sa stature, se positionnant derrière Rosie qui pour sa pars réprima un léger frisson. Juste le fait de s’imaginer ce qu’aurait été être réellement l’otage du Bratien, lui donnait des frissons dans le dos. Cette sensation désagréable se multiplia lorsqu’il la plaqua solidement contre lui se sentant soudainement encore plus vulnérable. Jouer les otages n’était pas un rôle très amusant, au contraire, sentir une lame assez près de son cou pour en deviner froideur du métal, était loin d’être une partie de plaisir. Un faux mouvement de sa pars pouvait l’emmener à faire couler quelques gouttes de son sang, quoi que cela pourrait rendre la scène encore plus convaincante. Par contre, Rosie ne le souhaitait guère, se disait qu’il n’était pas nécessaire de se rendre jusque là pour berner les gobelins. Larc lui murmura à l’oreille de faire mine de se débattre, ce qu’elle fit aussitôt pendant que celui ci clamait sa répliques de façon, il fallait l’avouer, assez persuasive. Mais lorsqu’il poussa un cri de douleur, la jeune fille du se retenir pour ne pas sursauté et frôler la lame de l’épée, ne s’attendant pas à ça. Ils commencèrent à avancer dans le couloir qui menait à l’antre des segteks, toujours dans cette position fort déplaisante pour la semi-elfe. Alerté par les bruits, un des petits êtres verts, fit glisser le panneau de la porte de l’armurerie, laissant entrevoir de vilain petits yeux brillants. Rosie se sentit avalé par ce regard malfaisant, restant un instant immobile, hypnotisé par les iris du gobelin comme si elle pouvait y lire tout le mal qu’il avait fait et toutes les vies qu’il avait pris. Elle revint à elle lorsqu’elle sentit les bras solide de Larc lui couvrir le ventre. Malgré la légère embarras qu’elle avait de sentir les pattes du Liykor posé là, la milicienne ne fit rien paraître et fit plutôt mine de vouloir s’en dégager.

«Ne me touche pas sale bête! Lâche-moi! »

Un petit ricanement retentit de l’autre côté de la porte. Larc s’adressa alors à eut, mais Rosie n’écouta pas ce qu’il racontait, étant plutôt occupé à surveiller une réaction dans les yeux du petit segtek qui continuait à observer la scène. Par contre elle sentait parfois son étreinte se resserrer sur elle un peu plus.

(Qu’est ce que tu attends pour ouvrir cette fichue porte! )

Il commençait à faire drôlement froid dans ce souterrain et la semi-elfe avait déjà le bout des orteils frigorifié. Il fallait passer à l’action avant que cela n’atteignent ses doigts, compliquant considérablement le maniement de l’épée. Elle envia alors la fourrure de Larc qui devait rarement souffrir du froid à moins bien sûr, d’être plongé dans un bain d’eau glacé, ce qui n’allait certainement pas arriver ce jour là. C’est alors que les yeux du segtek disparurent derrière le panneau qui s’était refermé vivement. N’ayant pas vraiment suivi la conversation, la jeune fille se demanda si la ruse avait été fructueuse où si au contraire, ils n’avaient pas mordu à l’hameçon. Elle n’eut pas à se poser la question longtemps, car après une série de petits déclics agaçant, la porte s’ouvrit tout doucement dans un long et interminable grincement. Le gobelin à qui appartenait les yeux, passa la tête prudemment dans l’entrebâillement de la porte et jeta un coup d’œil dans le couloir, afin de s’assurer que personne d’autre se trouvaient là. Il ouvrit un peu plus la porte et fit signe à Larc de venir. À l’interieur, à la lueur des torches affaiblis, Rosie put voir tout ces petits yeux menaçant tourner vers eux, miroitant autant que la lame de leurs armes nouvellement acquis. Il était impossible de discerné leurs traits par manque apparent de lumière. Le Bratien se mit à avancer vers l’ouverture qui les jetait tout droit dans la gueule du loup. L’adolescente résista en poussant avec ses pieds dans le sens inverse pour essayer de forcé son sois disant agresseur, à reculer. Elle savait qu’en réalité, elle ne posait aucun problème à l’homme-loup qui continua avec prudence d’avancer vers l’antre des gobelins.

«Je n’entrerai pas la dedans! »

Elle sentit alors le regard mesquin du segtek le plus près se poser sur elle. Il sortit un petit couteau déjà souillé par ces précédentes victimes.

« On te la calme? Hein ?»

Il avait dit cela dans un petit ricanement qui était loin d’être rassurant pour Rosie qui commença vraiment à se demander si s’était vraiment une bonne idée que Larc avait eut.


7

Se jeter dans la gueule du loup. C’est une expression que l’on utilise pour dire de façon plus poétique que l’on fonce tête baissée sur un danger. Soyez sincère et dites-nous donc, qui de sensé aurait-il l’idée un jour, d’aller se mettre la tête entre les dents aiguisées d’une bête sauvage? Car c’était justement cette question que Rosie se posait à ce moment même tandis qu’elle s’enfonçait dans l’antre des gobelins évadés, autrement dit, dans la gueule du loup.

Ce qui l’inquiétait surtout pour l’instant, c’était qu’elle pouvait presque sentir le sang du Bratien bouillir devant l’attitude désobligeante des segteks. Rosie tant qu’à elle, se contentait de surveiller la distance qui séparait le métal froid de son cou, car un peu trop d’impulsivité de la part de son propriétaire pouvait s’avérer à la limite dangereux.

Les miliciens entrèrent donc dans l’armurerie et passèrent devant le petit gobelin qui les suivit du regard. À l’intérieur, six autres paires d’yeux globuleux les fixaient, surveillant leurs moindres mouvements. Rosie eut peur un instant qu’ils puissent se douter de quelque chose. Ils avaient tous l’air extrêmement nerveux et quelque peu méfiant. Quoi qu’à bien y penser, il était dur de ne pas se montrer un peu craintif en la présence d’une créature aussi imposante qu’était le Liykor. Larc venait quand même juste d’empoigner par le col l’un de leurs congénères en crachant des menaces très peu rassurantes. Rosie serra les dents, priant les dieux pour que l’homme-loup n’ait pas trahi leur couverture. La porte se referma derrière eux et l’adolescente retint son souffle tandis que retentissait le long grincement.

À la lumière de la seule torche présente, la semi-elfe put voir plus d’une bonne centaine d’armes de toutes sortes brillant sur le sol. L’endroit avait été saccagé, les étalages avaient été vidés et les coffres étaient complètement éventrés. Seule une armoire dans le fond avait été épargnée par le carnage, les portes tenues bien fermées à l’aide d’une barre de métal.

« L’otage…? »

Rosie l’avait à peine murmuré au moment même où un des segteks affirma à Larc que leur prisonnier s’y trouvait. Le soi-disant gardien s’amusa à faire réagir son otage, s’adressant à lui avec sarcasme. Les gobelins semblaient soudainement moins nerveux, ricanant en entendant les menaces du gérant. Nullement amusée par tout ça, la jeune milicienne se contenta de dévisager chacun des gobelins, tous hilares. Elle ne put s’empêcher de se dire que tous ces segteks riaient sans même se douter que leur fin était proche et que leur vie ne tenait peut être plus qu’à un fil.

( À moins que ce soit moi qui ignore ma fin? )

Voilà une idée qu’elle s’empressa de chasser de son esprit, se refusant de nourrir une crainte qui pourrait grandement lui nuire à elle et à son coéquipier. En une situation pareille, elle n’avait plus le droit au doute, à la pitié où même à la peur. Larc, lui, était prêt à passer à l’action. Il n’y avait aucune incertitude chez lui, il ne laissait place à aucune miséricorde ni même à de l’anxiété. La seule chose que Rosie sentait chez lui c’était cette envie de vaincre, cette détermination qui semblait imprégner chacun de ses mouvements et chacun des mots qu’il murmurait à son oreille pour ainsi l’avertir que ça y était. Le temps était maintenant venu de prendre les armes et de faire ce qu’on leur avait demandé. Tout doucement et avec le plus de discrétion possible, Larc entraîna la main de Rosie vers l’épée qu’elle avait dissimulée sous sa cape rouge. Elle sentit soudain monter dans chacun de ses muscles une nouvelle force qui lui était totalement inconnue. Cette envie étrange de vaincre ces adversaires sans même se soucier un instant du fait qu’il s’agit d’enlever une vie à un être pensant. Normalement elle aurait répugné l’idée de tuer même la créature la plus insignifiante, trouvant horrible d’être le bourreau. Mais voilà que cette fois, elle avait juste envie de réussir et de montrer à Larc mais surtout à elle-même, qu’elle était en mesure d’accomplir beaucoup plus. Montrer pour une fois qu’elle était forte.

Justement, Larc allait bientôt relâcher son emprise sur elle, ce qui signalerait le début du combat. Il écarta soudainement les bras, libérant Rosie qui put dégainer son épée. Le gobelin devant l’armoire eut à peine le temps de comprendre ce qui lui arrivait que déjà, l’arme de l’homme-loup était solidement plantée dans son épaule le traversant pour s’enfoncer dans son torse vert, lui faisant pousser un atroce cri de douleur. Rosie profita de leurs surprises à tous pour finir la tâche du Liykor, transperçant de sa lame le petit corps trapu. Il n’y eut plus cette petite lueur ardente qui animait les yeux du malheureux qui s’écroula sur le sol, sans vie. Se refusant de s’attarder sur le triste spectacle plus longtemps, la semi-elfe se retourna vers les six autres adversaires qui restaient, toujours médusés.

( C’est parti ! )

Sans même lâcher un seul instant des yeux les segteks, elle détacha sa cape rouge d’un geste rapide, la laissant tomber avec légèreté derrière elle. Elle agrippa son bouclier et se mit en position, les jambes légèrement fléchies. Elle ne s’était jamais sentie aussi prête à combattre. Les gobelins tant qu’à eux, avaient repris leurs esprits et tenaient leurs armes devant eux. Larc laissa échapper un hurlement à réveiller les morts, ce qui terrifia les gobelins qui s’en trouvèrent beaucoup plus hésitants. Rosie s’en sentit elle-même un peu secouée et se promit de ne jamais provoquer un Liykor.

Trois opposants à la fois. C’était là le vrai défi. Il était pratiquement impossible de s’attaquer à un seul d’entre eux tout en maintenant une distance suffisante avec les autres qui n’attendraient pas qu’elle ait fini le premier pour charger. Ces êtres verts s’y mettraient à plusieurs, n’accordant aucun moment de répit, unissant leurs forces dans un dernier espoir de survie. À cette réflexion, son attention fut alors attirée par l’un de ses opposants, beaucoup plus petit que les autres. Il y avait sur son visage une expression à la limite de la démence donnant froid dans le dos. Il était sûrement le seul qui ne s’était pas armé et curieusement, il semblait s’éloigner tandis que les deux autres s’approchaient d’elle d’un pas lent.

( Est-ce qu’il va s’enfuir ? )

Voyant bien que la distance qui la séparait des deux autres diminuait dangereusement, elle reporta son attention sur eux. De toute façon, si ce segtek avait l’intention de fuir, il serait accueilli par les miliciens dehors. Ça ferait quelqu’un de moins à s’occuper donc mieux valait ne pas s’attarder.

Un premier se jeta vers elle, armé d’un gourdin peut-être un peu trop imposant pour lui. Le deuxième ne tarda pas à charger à son tour avec dans les mains des dagues étranges aux lames bleues, s’y mettant à deux sur l’adolescente. Ne sachant plus où y mettre de la tête, la jeune milicienne s’accroupit, se protégeant de son bouclier, l’épée tendue. Le premier laissa tomber un cri de guerre strident, courant vers elle les bras au dessus de sa tête prêt à abattre son arme sur Rosie. Celle-ci n’attendit pas de recevoir le coup et avant même que le gobelin puisse finir son mouvement, elle le frappa violemment de son bouclier, l’assommant juste à temps pour pouvoir contenir les coups rageurs du deuxième segtek qui suivait le précédent de près. Elle para du mieux qu’elle put les lames bleues qui tournoyaient dans tous les sens.

Mais voilà que déjà le gobelin au gourdin se releva avec en main cette fois une épée qu’il avait trouvée sur le sol. Pas étonnant avec toutes les armes qui traînaient là. Il bondit sur Rosie qui l’évita de près en reculant pour le laisser passer devant elle, celui-ci ayant été entraîné par son élan. Ne perdant pas de temps, Rosie reporta son attention sur son premier adversaire qui s’agitait toujours. Il tenta un assaut que la semi-elfe esquiva avant de se remettre en position prête à riposter. Elle le poussa de son bouclier, lui faisant perdre l’équilibre et l’envoyant choir au sol. Il était maintenant à la merci de la lame de Rosie qui n’avait plus qu’à l’abattre sur lui d’un seul geste. C’est ce qu’elle aurait dû faire à ce moment, mais elle hésita une seconde de trop et l’épée percuta la pierre plutôt que le torse de son ennemi qui avait roulé sur sa gauche. Étrangement, celui-là rappelait à l’adolescente Jakadi, lui aussi étant un gobelin. Cela lui fendait le cœur de devoir se battre contre un être qui ressemblait tellement à son ami, lui donnant la désagréable impression d’agresser un allié. Cette hésitation lui fit rater sa cible et cela lui fut presque fatal, car le segtek profita de l’égarement de la jeune fille pour lui envoyer au visage une de ses dagues. Rosie eut à peine le temps d’incliner la tête qu’elle sentit le sifflement de l’arme passer près de son oreille droite.

Après être passé à deux cheveux d’être touchée, elle reprit rapidement contenance et put voir arriver l’autre gobelin qui chargeait de nouveau avec son épée, permettant malheureusement au premier de se relever. La jeune fille para l’attaque de son bouclier. Nullement prêt d’abandonner maintenant, il continua de lui envoyer des coups toujours plus violents les uns que les autres. Le deuxième ne se fit pas attendre et chargea lui aussi. La jeune fille para et esquiva les deux lames du mieux qu’elle pouvait. Les gobelins étant des êtres petits, il n’était pas évident pour Rosie de protéger ses genoux et ses mollets. Les petits prirent un vilain plaisir à taillader ses jambes malgré les tentatives de la jeune milicienne pour bloquer les coups. Elle avait du mal à se tenir sur sa jambe gauche qui tremblait, le genou ayant été touché. Sous l’effet de l’adrénaline, la jeune fille ne sentait aucune douleur, mais le sang qui s’en échappait n’était pas pour la rassurer. Heureusement, Rosie aussi marquait des points et réussit à couper la main du sekteg à la dague, le privant de son arme. Pris au dépourvu, il tenta de s’éclipser, le bras saisi de spasmes violents. Mais cette fois, Rosie n’hésita pas un seul instant et l’embrocha d’un geste vif et précis. Pris de douleur, il posa la main qu’il lui restait contre la plaie sanguinolente qui crachait le liquide rougeâtre. Il s’affaissa tout en gardant gravé sur son visage une expression de souffrance et d’amertume, le regard sombre et vide.

La jeune fille tourna alors les yeux vers le deuxième gobelin qui regardait toujours son congénère comme s’il s’attendait à en voir l’âme s’en échapper. Il tourna la tête vers Rosie, rouge de colère tout en resserrant les mains sur le pommeau de son épée et dévoila ses petites dents aiguisées dans un rictus enragé. Il se jeta de nouveau sur elle, mais cette fois avec une détermination nouvelle plutôt inquiétante.

« Je vais te massacrer pour avoir tué mon frère! Tu vas périr tu entends ? »

Il s’époumona tout en fondant sur Rosie les yeux exorbités par la fureur. Elle réussit à parer à l’aide de son bouclier le coup qui s’avéra étonnamment fort pour un être de cette taille. Par la violence imprévue de l’impact, la protection de la jeune fille vint la frapper directement au visage. Sa vue s’embrouilla un instant pendant que le gobelin continuait de s’acharner sur elle de son épée. Elle voyait double et les attaques du petit monstre ne cessaient de se multiplier. Pour en ajouter, elle entendit la voix de Larc retentir un peu plus loin, s’adressant à elle.

« A droite Rosie ! »

Elle jeta un coup d’œil vers sa droite, mais à peine eut-elle le temps de tourner la tête qu’elle dut reporter son attention sur son adversaire fou de rage qui n’attendrait pas qu’elle le regarde pour poursuivre son assaut. Pourtant, il y avait toujours cette menace persistante à sa droite, un danger qu’elle ne pouvait ignorer. Elle voulut regarder de nouveau de ce côté mais cela faillit bien lui coûter un bras. Décidemment le gobelin avait repris de la vigueur après la mort de son frère. Il y eut alors un sifflement qui fendit l’air en se rapprochant dangereusement suivi d’un craquement désagréable. Larc avait assommé le gobelin qui se tenait sur la droite de Rosie. Cette menace que celle-ci n’avait pu discerner plus tôt.

Elle ne s’inquiétait pas pour l’homme-loup et n’éprouva pas l’envie de prendre le risque de regarder dans sa direction. Elle savait bien que ce Liykor avait beaucoup d’années d’expérience derrière lui et que trois petits gobelins tout faiblards ne lui poseraient pas problème. Par contre de son côté, le segtek enragé continuait ses attaques, donnant l’impression qu’il était infatigable. Rosie quant à elle, montra quelques signes de faiblesse, le genou gauche tressaillant légèrement. La douleur commençait à se faire sentir et elle était de plus en plus négligente avec sa défensive, laissant parfois des ouvertures à son assaillant. Elle recula sous ses coups et s’en voulut de céder ainsi du terrain. L’adolescente se décourageait croyant qu’elle n’était bonne à rien surtout par le fait qu’un petit gobelin maigrichon était en mesure de lui tenir tête. Comme pour empirer son état d’esprit, elle trébucha contre un amas d’armes et tomba lourdement au sol, en perdant par la même occasion son casque qui alla rouler plus loin. Le segtek voulut saisir cette occasion de venger son frère mais Rosie lui décocha un sale coup de pied directement sous le menton, lui faisant craquer la mâchoire. Pendant que celui-ci se remettait du choc qu’il venait de se prendre, la semi-elfe en profita pour se remettre sur pied.

Mais déjà, un nouvel assaillant lui bondit dans le dos. Il s’agissait du gobelin que Larc avait assommé plus tôt à l’aide de sa hache. Apparemment le manche d’une hache derrière la tête ne suffisait pas à calmer assez longtemps ces êtres verts beaucoup plus tenaces que Rosie ne l’avait cru. Voilà qu’il était accroché à elle, les griffes de sa main droite lui tenaillant la joue tandis qu’il se tenait en équilibre sur elle en enfonçant ses ongles d’orteil dans son dos. Le problème c’était que la jeune milicienne n’en avait pas fini de l’enragé qui revenait à la charge. Elle recula, voulant le tenir à distance pendant que de sa main libre elle essayait de décrocher le segtek à air dément qui venait de planter ses dents pointues dans le cou de celle-ci. C’est qu’il se tenait solidement le petit démon vert. Elle avait beau lui ficher des coups de poing en pleine figure, il ne lâchait pas son emprise, gardant les dents bien enfoncées dans la chair de la jeune fille. Elle laissa alors tomber son épée, ne voulant qu’une seule chose pour l’instant : se débarrasser du gobelin dans son dos. Ne sachant plus comment s’y prendre, elle tenta de l’assommer en l’écrasant violemment de tout son poids contre le mur.

L’autre segtek lui, n’avait pas l’intention d’attendre son tour pour attaquer Rosie. Il relança son attaque, saisissant sa chance. Pourtant, elle esquivait ses coups d’épée qui ne faisaient que fendre l’air à chaque fois sans atteindre leur cible. Malgré le poids que la jeune fille avait sur les épaules, elle semblait toujours en mesure d’éviter de près les assauts. Il lui fallait trouver un autre moyen d’en finir avec elle que par le fil de l’épée. Le gobelin parcourut la pièce des yeux et un éclair de génie lui traversa le visage. Pendant ce temps Rosie s’acharnait toujours à vouloir se débarrasser du segtek qui avait toujours griffes et dents bien accrocheés.

« Mais lâche moi! »

Il ne servait à rien de le demander. Même si elle avait ajouté un petit s’il vous plait à la fin de sa phrase, il n’aurait pas pour autant lâché prise. C’est alors qu’un petit ricanement lui parvint de non loin de là. Le gobelin enragé, anciennement manieur d’épée, avait troqué son arme pour de petits poignards. Il en glissa un entre ses doigts et le tira en direction de la jeune fille. Comme ça il avait décidé d’attaquer à distance. Ne disposant plus d’aucun bouclier, Rosie eut le réflexe de se retourner dos à son adversaire tandis que plusieurs poignards fendaient l’air. L’on put alors entendre le bruit macabre des couteaux s’enfonçant dans de la chair, puis le son d’un corps s’écrasant lourdement au sol.

Le gobelin lanceur de couteaux écarquilla les yeux de terreur. Il venait d’abattre lui-même son allié sekteg qui, en étant demeuré accroché au dos de Rosie, avait reçu tous les projectiles. Son corps gisait aux pieds de la jeune fille. La main droite posée contre son cou meurtri, celle-ci s’accroupit tout doucement, se saisissant de son épée non loin d’elle. La respiration lente, le visage n’arborant aucune expression, la jeune fille s’approcha d’un pas lourd du dernier gobelin qui sans même la lâcher des yeux, tâtait le sol de ses mains dans l’espoir d’y trouver de quoi se défendre. Son courage s’était complètement dissipé laissant place à la peur.

« Non! Ne me tuez pas, je vous en supplie! Ayez pitié!»

Lorsque Rosie parvint à sa hauteur, il s’agenouilla devant elle.

« Je ferai tout ce que vous voulez! Je serai à votre service! Pitié!»

Se refusant de succomber, elle s’accroupit en face de lui, posant le fil de son épée contre la gorge du gobelin. Elle ne devait pas le laisser la manipuler car évidemment il mentait. Dès qu’elle aurait le dos tourné il l’attaquerait en vrai lâche. Rosie ne connaissait qu’un seul gobelin à qui elle pouvait faire confiance et il était hors de question de se laisser attendrir par le visage du segtek en pleurs. Elle serra les dents.

« De la pitié ? Vous en avez eu pour les gardes à qui vous avez enlevé la vie ? »

La semi-elfe put lire l’affolement dans les yeux du petit monstre vert, mais ne s’y attarda pas et trancha la gorge de celui-ci d’un geste sec. Il roula au sol, rejoindre tous les autres auprès de Phaitos. La jeune fille laissa son épée lui glisser des doigts tandis qu’elle fixait le cadavre de sa dernière victime. Ses yeux se posèrent sur les autres dépouilles qui baignaient dans leur propre sang. C’est à ce moment que Rosie éprouva un drôle de sentiment. Elle se sentait étrangement honteuse. Honteuse d’être l’auteur de cette scène funèbre et sanglante. Elle qui croyait s’en retrouver plus forte, que cela lui prouverait qu’elle pouvait parvenir à quelque chose, que tout ça lui donnerait du courage. Pourtant c’était plutôt le contraire qui se produisait. Elle avait le cœur lourd, se sentant faible et fatiguée.

La main toujours appuyée dans son cou, elle ne put s’empêcher de penser qu’en fait, tout ce que ces gobelins recherchaient c’était la liberté. N’étaient-ils donc pas forcés de se battre dans cette arène? N’avaient-ils pas le droit à la liberté en tant qu’êtres pensants? Si Rosie s’était retrouvée à leur place peut-être aurait-elle elle aussi essayé de se libérer pour vivre une autre vie ou retourner chez elle. Peut-être était-ce qu’ils voulaient après tout. Juste revoir les leurs. Justement, l’adolescente repensa à la réaction du deuxième gobelin lorsqu’elle avait éventré son frère. Pourquoi penser que les gobelins étaient tous stupides et dépourvus d’émotion? Il était évident que celui-là tenait beaucoup à son frère.

C’est alors qu’elle crut entendre une voix lointaine l’appeler. Elle leva les yeux et vit Larc couvert de sang. Elle l’avait presque oublié celui-là.

« Vous allez bien ? »

En fait elle ne savait pas si elle allait bien, vu tous ces sentiments étranges qui la traversaient. Elle hocha tout de même la tête tout en posant sa main contre sa joue droite où de fins filets de sang s’échappaient des marques de griffes. Elle récupéra sa cape ainsi que le bouclier et l’épée. Guidée par Larc elle se dirigea vers la porte. Celui-ci s’adressa alors au gérant toujours prisonnier de l’armoire. Il ne sembla pas apprécier les manières du Liykor mais Rosie ne s’en souciait que très peu. Tout ce qu’elle voulait, c’était sortir de cette pièce qui lui rappelait son crime. C’était la première fois que cette semi-elfe tuait et elle aurait donné tout l’or du monde pour affirmer que c’était aussi la dernière.

Revenir sur leurs pas s’avérait pénible. La jeune fille essayait de retenir les tremblements qui secouaient son genou meurtri pour ne pas montrer de faiblesse. Malgré la douleur elle le cachait assez bien. À l’extérieur, Wallok les attendait et ne manqua pas de se jeter sur eux pour connaître la situation. Rosie n’écouta pas ce que Larc lui répondait étant plutôt préoccupée par l’image du dernier gobelin étalé de tout son long, les yeux sans éclats. Elle détacha pour la première fois la main de son cou pour essuyer le plus discrètement possible une larme qui perlait le long de sa joue. Elle ne voulait pas qu’on la voie dans cet état de faiblesse.

La jeune fille rattacha sa cape autour de son cou et dénoua ses cheveux afin de camoufler les marques laissées par le segtek qui lui avait bondi dans le dos. Seule la marque de griffes sur sa joue était toujours visible. Sans poser de question, elle suivit Larc et Wallok dans les rues. C’est seulement là qu’elle remarqua à quel point l’homme loup semblait avoir du mal à marcher convenablement. Wallok lui proposa de l’aider, ce que Rosie approuva. Pourtant, elle put sentir une colère naissante chez le Bratien qui s’en trouvait sûrement insulté. Par contre, il répondit avec politesse. Elle aurait bien voulu lui demander s’il allait bien mais de peur de le froisser, elle s’abstint de le faire. Il semblait à fleur de peau. Elle s’adressa plutôt à l’instructeur.

« Au fait, vous avez ma hache ? »

Il se tourna vers elle avec un charmant sourire et lui tendit l’arme qu’il avait rangée dans sa ceinture.

« La voilà. »

Rosie la prit tout en remerciant l’instructeur, heureuse de retrouver sa vieille amie.

Tout était fini et elle avait hâte de se débarrasser de tout ce sang qui lui collait à la peau et surtout, elle voulait examiner son genou pour en constater les dégâts. Mais avant, il fallait se rendre à la milice pour témoigner du succès de la mission.

(GM7) avis aux gms, laissez les 2 posts pour le moment svp merci


8


Rosie gardait les yeux rivés au sol tout en essayant de chasser les images qui la hantaient depuis sa sortie le l’arène. Elle n’aurait jamais cru que de mettre fin à la vie de quelqu’un lui aurait fait cette effet. C’était comme si elle n’était plus qu’un fantôme d’elle-même, n’arborant plus aucune expression tout en éprouvant un sentiment de vide persistant. Elle en oubliait même la douleur pourtant assez effroyable.

Parlant de souffrance, la jeune fille leva les yeux vers Larc. Le pauvre avait peine à marcher et cela fut encore plus flagrant lorsque enfin, ils atteignirent les marches de la milice. Rosie s’arrêta pour le regarder monter, usant de tous ses efforts pour y parvenir seul. Il était évident qu’il n’allait pas. Pour qu’un Liykor aussi fort soit réduit à cet état, il devait y avoir quelque chose de grave. Ressentant soudainement une forte douleur dans le cou, la jeune fille glissa sa main sous ses cheveux et la posa contre sa blessure ensanglantée. Elle entama à son tour la montée vers la milice, la main toujours appuyé sur ses plaies. L’homme loup continuait de monter péniblement et Rosie le rejoignit rapidement, lui et Wallok qui n’avait pas cessé depuis le début de jeter des coups d’œil soucieux sur le Bratien.

Ils entrèrent tout trois et s’avancèrent près du bureau de l’instructeur. La jeune milicienne échangea un regard inquiet avec Wallok devant la gravité de l’état de Larc. Même le simple fait de devoir se tenir debout semblait être un supplice pour lui.

( Mais… Il faut faire quelque chose avant qu’il ne s’écroule! )

Il était déjà trop tard, le liykor avait bien failli s’effondrer, se soutenant maintenant contre le mur. L’instructeur roux partit immédiatement chercher des médecins, Larc perdait beaucoup trop de sang. Rosie n’aimait pas le voir dans cette état, lui qui était si fort, si stoïque, le voilà qui faiblissait à vue d’œil. À ce rythme, il allait bientôt perdre connaissance et s’il chutait, il tomberait de haut et c’était bien la dernière chose que la jeune fille voulait. Elle se précipita donc vers lui, ignorant le léger tremblement de contestation de son genou, et relâcha la pression qu’elle portait sur son cou pour agripper de ses deux mains, l’avant bras du Bratien. Il posa ses yeux de braise sur elle et Rosie fit un effort pour soutenir son regard. Elle s’adressa à lui d’une voix tremblante.

« Sil vous plait Larc, asseyez-vous… au moins. »

Elle se demandait bien s’il allait l’écouter où s’il allait continuer à se montrer aussi orgueilleux. Il n’y avait aucun mal à l’être un peu, mais il y a toujours des limites à respecter et dans son cas, il les avait atteintes. Il agraverait ses blessures s’il se forçait à rester là juste par dignité. La jeune fille insista la gorge serrée.

« Vous perdez beaucoup trop de sang. Tout ce que je vous demande c’est de vous asseoir pour au moins éviter une très mauvaise chute. Si cela arrivait... »

La jeune fille se tut un instant, sentant un élancement dans son cou.

« Si cela arrivait, j’aurais l’impression que c’est de ma faute car je me dis que c’est peut-être parce que vous m’avez aidé que vous avez été blessé. Je ne me le pardonnerais pas. »

Sur ces mots Wallok réapparut suivit de près par un médecin. Rosie relâcha Larc et posa de nouveau sa main contre son cou, reculant de quelques pas pour laisser passer le médecin. Elle s’assit au sol pour reposer un peu son genou tout en observant le travail du professionnel de la santé.

Lorsqu’elle réalisa que l’instructeur derrière le bureau suivait la scène, Rosie se retourna vers lui, quoi que toujours assise. Sûrement que le Bratien ne serait pas contre d’avoir quelques spectateurs en moins.

« Je vous résume tout ça ? »

Rosie lui fit donc un rapport complet de leurs missions tandis que Larc se faisait examiner. La seule chose que la milicienne espérait c’était qu’il n’y ait pas trop de complication pour le Bratien.

_________________
Rosie Skufita
Une Coureuse des plaines semi-elfique accompagnée par l'ours Mérové
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Lvl 12


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