Tu es seul dans le noir, c'est la nuit, et la lune est à nouveau couverte par un nuage épais, plongeant toute la jungle dans l'obscurité. Les bruits des oiseaux nocturnes te parviennent parfois aux oreilles, mais rien ne te permet de les cerner dans les ténèbres qui t'entourent. En marchant, tu entends le bruit d'un combat, visiblement, tu es revenu sur tes pas, mais ces sons sont encore lointains. ça ne peux bien sûr être que Naral et Tiniis qui se battent furieusement contre les sauvages, mais tu ne peux en être certain. Si tu cours vers eux, les bruits s'estompent avant que tu ais pu les rejoindre et en arrivant sur place, un pâle reflet de lune te dévoile un macabre spectacle. Six corps de sauvages violemment mutilés gisent sans vie au sol, leur sang formant une tache sombre sur la terre. Il n'y a aucune trace de tes deux chefs d'expédétion. Tu vois toujours au loin, le village des indigènes belliqueux, mais rien ne montre que Naral et Tiniis aient été faits prisonniers... la montagne se dresse derrière le village, menaçante dans sa noirceur, au Nord...

Passer par le village serait une folie, un suicide...

Je marche quelques instants, les bras en avant pour éviter de me prendre un arbre, pensant revenir vers le campement mais je n'entends toujours rien, si ce n'est le bruit des animaux et mes pas qui s'enfoncent dans la terre et qui écrases le lianes. Au bout d'un moment, le tumulte d'un combat arrive à mes oreilles.

"Zewen, vous m'honorez chaque jour un peu plus !"

Je commence alors une course folle vers ce combat, gardant mes mains face à moi pour esquiver les arbres. Je manque à plusieurs reprises de tomber à cause de mes pieds qui s'entravent dans les lianes, les racines et les pierres, mais je me rattrape à chaque fois de justesse.

Je continue à courir dans le noir le plus total, à chaque pas, je ne sais pas où je pose mes pieds, mais j'avance tout de même, sans cesse griffé par d'épineux buissons. Mais très vite le boucan cesse.

"Non ! Ne m'abandonnez pas bon sang !"

Ma bonne étoile est toujours avec moi et je débouche sur le campement, hélas, il est désert, seule la mort est présente. Des cadavres d'indigènes jonchent le sol mais aucune trace ni de Naral Shaam, ni de Tiniis. Haletant, je passe une main sur mon front pour essuyer la sueur qui me dégouline sur le visage.

"Bon."

Je lève les yeux en soupirant. Se sont-ils fait capturer ? Ont-ils continué leur route. Non... ils ne peuvent pas poursuivre sans Amaltia, je les aurais croisé en venant. J'inspire profondément avant de soupirer une seconde fois.

"Et bien mon petit Ramos... On dirais bien que tu vas devoir tirer partie de l'expérience de Tulorim..."

Je m'accroupi pour récupérer du sang et de la terre pour me barbouiller le visage et être ainsi moins repérable dans l'obscurité. La discrétion, c'est ma spécialité !

Sans un bruit et en restant à couvert, je me dirige vers le village, le plus rapidement possible. Est-ce de la folie ? Assurément. Du suicide ? En aucun cas.

Tu arrive bientôt aux abords du village, constitué d'une cinquantaine de grandes huttes primitives. La fête est apapremment terminée et l'endroit a retrouvé son calme. Le grand feu au centre des habitations finit doucement de se consummer. Le village semble endormi, si ce n'est les sentinelles placées devant chacune des huttes. Rien n'indique que Naral ou Tiniis soit passé par là...

La montagne, à peine éclairée par la lune, est à quelques kilomètres encore au nord, par delà le village. Tu doutes que tes compagnons soient passés par ici, surtout menés par Amaltia qui avait proné la fuite... Soudain, une porte s'ouvre à la volée, proche de toi, assez près pour que tu puisses entendre sans te faire voir...

Pourtant le langage de ces indigènes t'es incompréhensible, hélas. Mais ce sont des mines soucieuses qu'ils arborent, ainsi qu'un ton inquièt. D'après leur geste, tu peux déduire que c'est de leur patrouille qu'ils s'inquiètent...Celle qui aurait du rapporter Naral et Tiniis dans ce village...Tu as maintenant la presque confirmation qu'il ne sont pas là...

J'arrive assez proche du village, je n'ai pas été repéré mais ça, ça ne m étonne pas, non seulement je fais ça depuis que je suis haut comme trois pommes mais en plus, je suis isolé, les sauvages ne s'imagineraient pas que quelqu'un soit assez fou pour venir jusqu'aux portes de leur village.

Le village d'ailleurs, est on ne peut plus calme, le feu, en son coeur éclaire d'une faible lueur les environs et des gardes se trouvent devant chaque hutte, mais ils ne sont pas vraiment aux aguets. Mon regard se dirige de nouveau vers le feu, incendier une des huttes serait une parfaite diversion... A pas de loups, je m'approche du foyer, mettant à profit les zones d'ombres. Alors que je me trouve à quelques metres une porte s'ouvre violemment non loin. Je m'immobilise donc, protéger par l'ombre d'une hutte.

Les voix des sauvages sont clairement audibles depuis ma position, mais évidement, elles sont incompréhensibles. Mais le tracas se lit sur leur visage, aucun doute, Naral et Tiniis ont tués tous les hommes qui s'étaient aventurés sur le campement. Ils ne sont pas ici...

(Dans ce cas, où sont-ils ?)

Il est grand temps pour moi de m'éclipser. Je regarde le volcan et un frisson me parcours la nuque, il ne reste que cette direction. A pas feutrés j'essaye de sortir du village et de m'en éloigner.

Tu sors du village sans encombre, et tu marche vers la montagne noire, plein Nord. La nuit finit par céder le passage au jour, et le soleil se lève doucement à l'est, éclairant le flanc droit de la montagne devant toi. Tu sors alors de la jungle. Devant toi, dans la continuation de ta route se forme maintenant une pente escarpée faite de roches coupantes et acérées, noires. Sur ta droite s'étend une vasté étendue recouverte d'une brume légère et malodorante, ce sont des marais. En les observant, tu peux voir tes compagnons, Ezak, Amaltia, Selena, Kafziel, Raesha et Tathar, pénétrer lentement dans les marécages. Ils sont à plusieurs centaines de mètres, mais tu les reconnais quand même assez aisément...

Je marche péniblement vers le volcan, gêné par l'obscurité, assaillit par le sommeil. Mais finalement, j'arrive au pied de la pente escarpé au levé du jour. Je m'étire en baillant, content d'être arrivé jusqu'ici sans encombre.

(Je vais me reposer un peu ici... je commencerais l'ascension plus tard.)

Cependant, je commence à sentir une odeur infecte, pestilentielle. En effet sur ma droite s'étendent des marais recouverts par un brouillard matinal. Un groupe de personne y pénètre... mené par une silhouette blanche. je commence alors à rire devant cette heureuse fortune. Euphorique, je commence à courir vers eux et c'est à ce moment là que je comprend à quel point la distance qui nous sépare est à la fois grande et minuscule. Je n'arriverais jamais à les rejoindre avant qu'ils ne soit à intérieur de ces marais... Et je ne donne pas cher de ma peau si j'y mets les pieds.

(Il n'y a plus qu'une solution...)

je me retourne vers le volcan avec un soupir, je vais contourner ces marécages par les hauteurs. Cela doit être faisable, mais avant ça... la pause s'impose. Je m'étend alors dans un endroit relativement couvert pour reprendre quelques forces. j'évite de m'endormir, ne faisant que somnoler, je reste ainsi, une trentaine de minutes avant de me lever, pas vraiment reposé. Je débute alors une escapade en montagne que j imagine pénible, gardant les marais toujours en vue.

La montagne noire est escarpée et la route que tu as choisie est difficile, d’autant plus qu’il n’y a aucun chemin là où tu es… Tu es à même la paroi, sur une pente raide, formée de roches coupantes. Ta progression est lente, très lente. À ta droite, les marais s’étendent à perte de vue. Tu as perdu toute trace de tes compagnons dans le brouillard épais qui surmonte les marécages gluants dans lesquels ils sont empêtrés.

En avançant, tu te déplaces le long d’une minuscule corniche. Tu ne peux plus ni monter, ni descendre, les pentes sont trop escarpées. Au fur et à mesure que les heures passent, tu commences à entendre le bruit très distinctif d’un torrent dont tu semble t’approcher, sans le voir pour l’instant, les courbes de la montagne t’en empêchant. Mais petit à petit, tu peux sentir l’air autour de toi s’humidifier, alors que le tumulte de l’eau s’intensifie.

Vers la fin de l’après-midi, tu vois enfin cette cascade puissante, qui dévale rapidement la pente escarpée. La petite corniche sur laquelle tu te ballades passe par cette cascade, et semble continuer plus loin…

Tu n’as pas le courage, ni la force de faire demi-tour. Tu es donc obligé de traverser la cascade si tu veux passer… Et bien évidemment, tu échoues, et tombe dans la chute d’eau. À un moment, tu perds connaissance, pour ne te réveiller que la nuit tombée, dans le marais, près de tes compagnons…

(je compte sur toi pour me faire un joli RP de tout ça..huhuhu)

Le volcan s'avère bien moins praticable que ce que j'avais prévu. Ma progression est lente et difficile. Le sol est recouvert de roche roulantes et coupantes, par conséquent, il est très instable et je risque de provoquer un éboulement d'un moment à l'autre. Autrement dit, pas de quoi s'ébaudir...

D'autant que je ne suis pas au bout de mes surprise, la pente s'accentue petit à petit, jusqu'à la verticale. Je continue d'avancer sur une petite et fragile corniche, mais je ne tremble pas, ma détermination est bien trop grande pour me laisser submerger par l'émotion.

"Ne pas regarder en bas... Na pas regarder en bas..."

Pourtant, je suis contraint de regarder où je pose mes pieds, sinon, la chute serait fatale, je serais transporté par le vent comme un fétu de paille pour m'écraser au beau milieu d'un marais où, dans l'hypothèse où je reste en vie, je ne donne pas cher de ma peau. Je reste donc concentré pour ne pas finir en une infâme bouillie de salami et continue d'avancer.

Au bout de longue minutes, le bruit d'un torrent arrive jusqu'à mes oreilles, seulement, je ne peux le voir. Serait-ce le fleuve des enfers qui pointe le bout de son nez ? Juste une hallucination due au vertiges ? Ou bien, y-a-t'il réellement un torrent dans le coin ? Ma réponse, je l'obtient en fin de journée, alors que le ciel se voile et que l'air s'est considérablement rafraîchit, une cascade qui me paraît immense coupe la paroi.

"Pffff... pas question de faire demi-tour, surtout qu'il faut que je trouve un endroit où me reposer..."

Je regarde alors ce coup du sort, dépité. Et moi qui pensais être chanceux... Je prends alors tout l'élan qu'il possible de trouver à partir de ma position défavorable pour me jeter de l'autre côté de la cascade.

"1... 2..."

Je prends une grande inspiration.

"2 et demi... et... 2 trois quarts... TroaaaaaaAAAAaaaAAAAAAAAaaaaa !"

Loupé, la puissance du cours d'eau me pousse vers les abysses, je crois que mon coeur va lâcher et je perds conscience, ne voulant pas envisager la mort.

(((suite dans l'autre chapitre.)))