Coincé dans un livre, et de surcrôit en sandwich entre deux pages de garde de couleur, vous êtes transportés par une corneille.

Donc bizarrrement vous êtes devenus si petits, et le livre est si grand que vous n'avez pas conscience que vous avez de la compagnie. Vous vous croyez seul, dans un calme absolu où vous ne pouvez que distinguer le froissement des ailes de la corneille.

Or, devant la page qui vous fait face, défile une écriture fine qui vous raconte une histoire :

« Il était une fois un vieil homme grognon nommé Aram qui avait quitté sa demeure afin de partir à la recherche d’un moyen pour libérer sa femme de l’enchantement dont elle était la victime. Avec son amie : Bavarde la corneille, ils avaient découvert l’existence d’une certaine crème qui appliqué sur le cadre de la bien aimé d’Aram, pourrait la libérer. Il découvrirent ensuite que cette crème était en possession d’un être qui habitait jadis dans un village qui n’existe malheureusement plus. En fait, personne ne se rappelait de l’endroit où il se situait si bien que certains gens affirmaient même que ce village n’avait jamais existé sur Yuimen. Bavarde qui avait le bec fourré un peu partout trouva ce petit livre merveilleux et enchanté qui racontait l’histoire de ce village et de la créature qui détenait cette crème miracle. Aram s’y engouffra seul sans perdre une seconde sommant son ami de rester là pour surveiller le dit livre.. celui-là même dans lequel vous vous trouver »

((( Je vous demande de rp ici, l’apparition de Bavarde dans votre vie, jusqu’à votre arrivée ici, y compris ce que vous venez de lire. Vous l’avez sûrement compris, il vous est à présent impossible d’effectuer aucun mouvement pour l’instant tant que le livre de conte ne sera pas ouvert ! )))

« Non de non, pas comme ça ! Par les milles gemmes de Yuimen, je peux pas mourir comme ça ! » Se répétait pour la énième fois le nain, de plus en plus désespéré.

Son bouclier brandit devant lui, ses pieds en appuis sur le sol et sa hache prête à frapper, il s'était résigné à combattre. Il n'y avait aucune autre échappatoire dans cette grotte que celle que le grizzly bloquait de sa carrure titanesque. Certes, il y avait bien cette fente qui perçait le plafond rocheux juste au dessus de sa tête. Il l'avait repéré au moment où la neige qui la recouvrait été tombée sous la violence du choc provoqué par l'ours en forçant l'entrée de la caverne. Mais cette issue était bien trop haute et bien trop étroite pour un gabarit tel que lui, il le savait.

L'ursidé s'ébroua un coup, dégageant un nuage de neige de sa fourrure qui reprit alors de sa teinte sombre, et s'avança à nouveau dans la direction du nain. Les yeux d'Azric observaient. Ils observaient et il notait.
( Une gueule baveuse pleine de crocs, un poids colossal, des gri... Par la légendaire hache dorée de Thor ! Qu'est ce que c'est que ces griffes ?! ) S'exclama-t-il devant les longues et acérées armes naturelle de l'animal, qui pourraient aisément le couper en deux d'un seul coup de patte.

Il avait bien l'intention de mettre en œuvre ce qu'il avait appris au cours de sa formation militaire au sein de Mertar.
( Parer, encaisser le choc, puis frapper ... et parer à nouveau, encaiss... ) Mais il fut interrompu par un autre hurlement bestial du grizzly qui ne se trouvait plus qu'à quelques mètres de lui.
Il fallait être raisonnable ... Son entrainement lui aurait probablement permis de se défendre face à un autre nain, un gobelin voire peut-être même contre un garzok ... Mais pas contre un monstre touffu d'une tonne et demie. Au fond, avait-il la moindre chance ?

La bête s'avançait peu à peu, elle était presque sur lui et ne tarderait plus à le charger. Lorsque soudain, ses sens en alerte l'avertir d'un bruit en approche, juste au dessus de lui. Un bruissement d'ailes, plus précisément.
Sans pour autant baisser sa garde, le nain leva les yeux pour apercevoir, dans la faible lueur du puits de lumière qu'il avait repéré un peu plus tôt, la tête d'un oiseau au plumage noir qui le fixait intensément. Puis, aussi aberrant que cela puisse paraitre, l'oiseau ouvrit le bec et parla. Oui, il parla. Avec la voix d'homme, d'un ton rauque et assez grave, il annonça qu'il avait besoin de son aide. Après quoi, il se renvola en battant bruyamment des ailes, disparaissant dans l'ouverture du plafond.

C'en était déjà trop pour Azric. Il ne comprenait plus rien. ( Par l'enclume de Meno, qu'est ce que c'est que ce bordel ?! ) Il ne savait même pas ce qui l'étonnait le plus ... Un corbeau qui parle ? Qu'il lui demande son aide alors qu'il allait y passer d'ici une poignée de seconde ? Ou qu'il s'en aille brusquement de suite après sa demande ?
Le nain baissa les yeux vers le grizzly qu'il n'avait pas oublié, et - malheureusement pour lui - réciproquement. Mais avant qu'il n'ait le temps de se ressaisir et de se préparer au combat, un petit livre noir chuta du puits de lumière pour atterrir juste à ses pieds en s'ouvrant.
Instantanément, et sans que le nain puisse réagir de quelque façon que ce soit, il se sentit transporté, aspiré, comme si une force surnaturelle l'attirait entre les pages de l'ouvrage. L’environnement d'Azric se mit à tourbillonner autour de lui : la caverne, le puits de lumière, le grizzly, et même la tête de l'oiseau qu'il avait aperçu un instant plus tôt et qui lui avait demandé son aide ... Tout se mélangea, s'éloigna, puis disparut brusquement, plongeant le nain dans l'obscurité la plus totale.

« Oh ! Hé ho ?! » Dans son habituelle finesse, le premier réflexe d'Azric fut de crier de toutes ses forces. « Par les tonneaux de Kubi, c'est quoi ce bordel ? Y'a quelqu'un par ici ?! Et puis je suis où d'abord ? »

Il se sentait comprimé, comme prit dans un étau de fer. Il avait beau se débattre de toutes ses forces et dans tous les sens, rien n'y faisait : Sa hache et son bouclier plaqués contre lui, il n'était libre d'aucun mouvement. Comme si ça ne suffisait pas, la position inconfortable de sa rondache l’empêchait de pivoter la tête. Il était bel et bien immobile. Et dans le noir complet.
Il essaya d'abord de discerner quelque chose dans les ténèbres, plissant et clignant des yeux. Mais ça n'aboutit pas, il ne voyait toujours rien. Alors, désireux d'en savoir quand même plus sur son environnement, il se concentra sur ses autres sens.
Il avait beau avoir du nez, son odorat ne lui révéla rien ... Rien à part sa propre odeur corporelle - plutôt forte - et une sorte de parfum vieillit, comme celui d'un vieux livre aux pages brunies ... Son ouïe capta cependant un bruit de fond. Un bruit intense. Un bruit familier ... Comme un lent et lointain battement d'ailes ...

« Oui, par Valyus, je me souviens ! Il y avait cette saleté de piaf ... et puis ce vieux bouquin noir tout délabré ... » Murmurait le nain à voix basse, au fur et à mesure que les souvenirs ressurgissaient dans sa tête. « Et le livre ... Par l'Enclume de Meno, il m'a aspiré ?! C'est ça ? Non ... Non de non, c'est pas possible ! »
Azric avait déjà entendu parler de la magie et de tout ce qu'elle était capable de faire. Il avait aussi pu, en de rares occasions, y assister de ses propres yeux. Mais jamais il n'y avait été confronté directement. Jamais il n'avait été la cible de cette magie. C'était donc tout nouveau pour lui, et incompréhensible aussi.
Il n'avait aucune idée de combien de temps il allait rester là, bloqué. Encore quelques secondes ? Des heures ? Des années ? Une éternité ? Et puis qu'est-ce qu'il découvrirait quand la magie s'estomperait ?! Est-ce qu'il allait apparaitre dans la même grotte qu'il venait de quitter ? Devant le grizzly ? Dans son estomac ? Au cœur d'un volcan ? Au dessus de l'océan ? ... Cela ne lui plaisait pas, mais alors pas du tout ...
Pourtant, l'intervention de cet oiseau et de son bouquin apparemment magique lui avait sauvé la vie ... C'était indéniable ... Jamais il n'aurait pu s'en sortir face au grizzly qui s’apprêtait à lui fondre dessus, et dont la seule pensée lui faisait frémir l'échine. Alors, peinant à garder son calme, il décida d'attendre. D'attendre un événement quel qu'il soit, bon ou mauvais, qui viendrait perturber son immobilité et son aveuglement.
« Par les montagnes de Yuimen, faites que je sois encore en vie ... Mourir par la magie serait un trop grand déshonneur ! Ah ça oui ! »

Et c'est à ce moment là que les ténèbres s’illuminèrent. Du moins, partiellement. En effet, devant les yeux du nain écrasé et compressé, apparut une fine écriture stylisée et brillante qui se mit à défiler en racontant une histoire. « Boh ! De mieux en mieux ! Voyons voir ça ... »

« Il était une fois ... Allons bon, un conte ... Il manquait plus que ça ! ... un vieil homme grognon nommé Aram qui avait quitté sa demeure ... Et bien bon débarras, par Valyus ! ... afin de partir à la recherche d’un moyen pour libérer sa femme de l’enchantement dont elle était la victime. Un enchantement ? Nom d'un garzok, encore de la magie ! Décidément ... Avec son amie : Bavarde la corneille, ... "Bavarde la corneille" ?! Non ... Quel nom ridicule ! Et quel genre d'homme serait assez stupide pour avoir un oiseau de malheur comme ami ?! ... ils avaient découvert l’existence d’une certaine crème qui appliqué sur le cadre de la bien aimé d’Aram, ... Le cadre ? Par ma barbe, qu'est ce que c'est encore que cette histoire ?? C'est quoi le cadre d'une personne ?! ... pourrait la libérer. Il découvrirent ensuite que cette crème était en possession d’un être qui habitait jadis dans un village qui n’existe malheureusement plus. Hé hé hé ... C'est con, hein ? Hé hé En fait, personne ne se rappelait de l’endroit où il se situait si bien que certains gens affirmaient même que ce village n’avait jamais existé sur Yuimen. Hé hé ! Bavarde qui avait le bec ... Euh ! C'est qui ça déjà ? ... Ah oui ! Le piaf ! ... fourré un peu partout trouva ce petit livre merveilleux et enchanté ... Attends une seconde ! Un livre magique ? Une corneille ? Mais ce serait pas ... ?! ... qui racontait l’histoire de ce village et de la créature qui détenait cette crème miracle. Par Meno, quelle crème ? Euh ... Celle du début ! Ah, oui ! Aram s’y engouffra seul ... Un livre dans lequel on peut entrer ? ... Mais oui ! On parle bien du même livre ! Mais attend ... sans perdre une seconde sommant son ami ... Son ami ! Euh ... Le piaf ? Oui, c'est ça ! Donc c'est le même piaf que ... de rester là pour surveiller le dit livre.. celui-là même dans lequel vous vous trouver. Ah ! C'est donc ça ! »

Puis l'écriture s'estompa et disparue, replongeant le nain dans l'obscurité. Cogitant à toute vitesse, il essayait de faire le bilan de tout ce qu'il avait appris et de rassembler les pièces du puzzle.
« Donc ! Je serais dans un livre magique ... Gardé par un corb... une corneille ! Qui s’appelle ... euh ... Bavarde ! Par Kubi, elle s’appelle Bavarde ! Et elle est l'amie d'un vieil homme qui ... euh ... serait rentré dans ce livre pour trouver la crème qui sauverait sa bien-aimée ? C'est ça ? Oui ... Oui, ça doit être ça ! Mais alors ... Qu'est ce que je fous là ? Le piaf ... Euh ! La corneille ! a dit qu'elle avait besoin de mon aide ... Mais, par ma barde, pour quoi faire ? »

« Mais au fait ! Si ce vieil homme est entré dans le bouquin magique ... Et que je suis moi aussi dedans ... Par le marteau de Meno, ça veut dire qu'il ne doit pas être bien loin !! Monsieur ? Monsieur ... euh ... Comment il s’appelle déjà ? ... euh ... Monsieur ?! Vous êtes là ? Il y a quelqu'un ?!? Monsieur ?!? »