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 Sujet du message: Valmarin - Cité des Hommes de la Mer
MessagePosté: Ven 3 Fév 2017 19:47 
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Valmarin – Les Airs

    Cromax parvint à Valmarin le soir tombé. La cité était visible de loin dans les airs, illuminée qu’elle était par les multiples braséros, tel un fanal dans les ténèbres. Il vit d’abord la côte de Valmarin se détacher, constituée uniquement de grandes falaises de plusieurs dizaines de mètres de haut. Puis la cité elle-même qui semblait être le prolongement même de ces falaises car tout son front marin était constitué de gigantesques et épais murs de pierres. Ils n’avaient rien de simples murs, ils étaient décorés, artistiquement ouvragés, pourtant toute la beauté du monde ne pouvait empêcher le sentiment qui se dégageait de la cité des mers : Valmarin était apprêtée depuis des siècles et des siècles à essuyer toutes les guerres sans jamais ployer.

    Les bâtiments étaient pour beaucoup composés de coupoles et de tours multiples qui semblaient tenter de s’échapper vers les cieux. Si Illyria était impressionnante par sa taille et son ampleur, Valmarin, assurément de taille plus petite, était magnifique à couper le souffle.

    Quelque chose, cependant, attira l’attention de Cromax : c’était l’absence de port dans la ville même. En regardant vers l’est, il verrait plus loin ce qui ressemblait à un port de commerce où s’amassaient de nombreux bateaux, un port qui n’était relié à la ville que par une route passant elle aussi par des murailles inexpugnables. Ses yeux d’aigle seraient alors attirés par un trait de lumière tandis qu’un pan de la muraille s’ouvrirait lentement, laissant d’abord un fin faisceau de lumière s’échapper, faisceau qui grandirait plus la porte de pierre s’ouvrirait. La porte ne s’ouvrait cependant pas pour ses yeux, mais pour le bateau qui s’approchait lentement de la cité, allant directement dans la bouche de la ville au lieu de se rendre dans le port des autres navires.

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 Sujet du message: Re: Valmarin - Cité des Hommes de la Mer
MessagePosté: Dim 5 Fév 2017 15:09 
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Derrière moi, la cité d’Illyria s’éloigne, sans que j’y jette un regard. Porté par des courants aériens favorables, je bats doucement des ailes, laissant l’aérodynamisme de mes longues plumes argentées faire le reste. Argentées, oui, comme la couleur de ma peau. Un aigle, aussi majestueux que beau, impressionnant, aux serres comme des armes, au bec d’or et au plumage d’un gris intense, variant de l’anthracite à l’argent clair, selon les reflets et points de vue. Telle est l’apparence que j’ai choisie pour rejoindre Valmarin, cité ayant déclenché une guerre. Un emblème de force, de puissance, de prestige. Roi des oiseaux, envoyé céleste pouvant mirer le soleil en face sans cligner de l’œil ni s’en éblouir. Une symbolique qu’il me plait, dès à présent, d’utiliser dans les apparences dont je m’empare désormais si facilement, si instinctivement.

Alors que je vole, laissant derrière moi la crise découlant de la mort du Roi Coryphème et de la succession future de sa fille, Insilbêth, première femme à accéder à la couronne dans toute l’histoire d’Illyria, une voix autre que celle, réconfortante, de Lysis, s’empare de mon esprit. Une voix que je connais, que je reconnais. Yuralria, la déléguée Ishtar sise à Ilmatar. Une amie d’Ixtli, et vénérable chercheuse dans les domaines de la magie parmi les siens, spécifiés dans ce domaine de savoir et de connaissances. Avatar de l’ombre et de la lumière, elle indique ce que je sais déjà partiellement, pour en avoir été le témoin forcé par l’intermédiaire de Kerenn : nous pouvons dès lors communiquer via les pendants d’Uraj. Elle en explique brièvement, de manière saccadée et peu construite, l’utilisation, affirmant que nous ne pouvons nous adresser qu’à une personne à la fois, et ce en lui faisant parvenir un message le plus court possible. Le plus synthétique. Elle précise que l’usage en est limité, et soumis à de possibles interférences. Mieux vaut en avoir une utilisation précautionneuse, réfléchie, et non crier à tout va les nouvelles de nos avancées. L’usage en est aussi simple que celui de la téléportation des mêmes pendants d’Uraj, désormais fort utiles : il me suffira de penser à la personne à qui je veux communiquer une information, et à réfléchir précisément au message que je veux lui faire passer. Et cette possibilité, je compte bien m’en emparer de sitôt, rendant la pareille à ce confrère sindel si intéressé par les Amants de la Rose Sombre. Je songe donc au puissant Kerenn, qui le premier m’a contacté pour m’informer de ses propres avancées. Le message doit être bref, et je m’y emploie au mieux…

(Roi d’Illyria mort. Sa fille lui succède, défendant nos intérêts. Possible révolte citoyenne. Vais à Valmarin pour stopper guerre.)

Je ne cite pas mon nom pour signer mon message. Il comprendra, reconnaissant peut-être ma voix. Ou se fiant à sa logique interne, puisqu’il m’a contacté le premier. Laissant derrière moi mes inquiétudes de la résurrection d’une déesse dans le désert de Shill, et une probable guerre civile à Illyria, dont j’espère mes pairs aptes à contrôler les débordements, je me tourne entièrement vers mon objectif, la cité de Valmarin, que je finis par atteindre alors que le soir tombe, le ciel s’obscurcissant et se parsemant d’étoiles lointaines.

Tel un phare dans la nuit, une lumière depuis longtemps imprimée dans ma rétine de rapace, la cité se dresse là, sur une grande île au milieu de l’Océan. De la Mer Scélérate. Des torchères en ornent les hauts remparts de pierres claires, jouant la prolongation de hautes falaises naturelles cernant la cité, qui se loge en une anse comme une pointe vers la mer, une porte vers la civilisation, accessible uniquement par les marins confirmés. Les murs, plus que de simples remparts face à la tempête et à leurs ennemis séculaires, sont de véritables œuvres d’art, bâtis en ogives conjointes dont chaque pierre s’assemble dans un ensemble harmonieux et résistant. Chaque parcelle est sculptée, taillée en bas-reliefs ornementaux et élégants. Des murailles ancestrales, qui avaient sans doute pu repousser tous ceux qui avaient eu, par le passé, l’audace de venir attaquer la cité, véritable place forte imprenable. Inaccessible depuis les terres, et caparaçonnée depuis la mer. Ses habitants doivent se sentir en sûreté, sans aucun doute. Je sais hélas plus que quiconque qu’on ne peut jamais l’être totalement. Car s’ils se montraient butés et capricieux, je serais pour eux la mort qui vient du ciel, la punition d’un péché d’orgueil, la vengeance froide d’un crime dont ils étaient responsables.

Pour l’heure, continuant de m’approcher au rythme des embruns marins, des courants venteux arrêtés violemment sur les parois de leur muraille formidable, j’admire l’architecture à nul autre pareil de la cité des flots. Tours et coupoles trônent en hauteur dans toute la cité, semblant vouloir percer les cieux avec une harmonie rare. Bien que plus petite qu’Illyria, la cité est impressionnante par l’essence de puissance et d’art qu’elle dégage. Je fais quelques détours courbes pour en observer les alentours, notant qu’aucun port n’est intégré à la cité, préférant se trouver à distance, vers l’est, où toute une flottille de bateaux attend, inerte sur la mer d’huile reflétant le reflet pâle et inquiétant d’une lune fantasque. Une seule route relie le port et la ville, protégée elle-même de hautes et imprenables murailles. Un excès de zèle dans le domaine de la sécurité duquel ils avaient sans doute souvent dû se féliciter.

Pourtant, alors que j’observe cet embarcadère surpeuplé, un rai de lumière attire mon regard vers la muraille elle-même, qui alors qu’un navire aux voiles rouges s’approche d’elle sans sembler vouloir joindre le port, s’écarte comme par magie pour lui libérer le passage. Une porte de pierre à même le mur, qui s’ouvre sur une lumière de l’intérieur de la cité. Ce navire n’est certainement pas celui d’un simple pêcheur nocturne : s’il a un laissez-passer pour pénétrer directement au cœur de la cité, c’est qu’il revêt une importance notable. Aussi changé-je mes plans d’intégrer la cité en y entrant sous forme d’elfe : nulle porte ne saurait accueillir un être venu des cieux. En lieu et place, je plane jusqu’à m’approcher de la mature du navire, et m’y perche en cernant de mes serres acérées le bois d’un mât bas, qui me permettra, je l’espère, de voir et d’entendre ce qui se dit et se trouve sur l’appontement de ce nouvel arrivant. Rapace d’argent dans la nuit noire, reflétant la pâleur de la lune, j’observe le pont du bateau d’un œil alerte, conscient d’être possiblement un augure, bon ou mauvais, pour le marin qui m’apercevrait.

Une entrée impromptue dans une cité digne d’un Dieu.


[1099 mots - Message d'Uraj à Kerenn]

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 Sujet du message: Re: Valmarin - Cité des Hommes de la Mer
MessagePosté: Dim 5 Fév 2017 18:48 
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Valmarin – La Vierge des Mers

    - Ramenez les voiles ! hurle un homme qui semble être le Capitaine.

    Ses paroles relayées par son second tandis que les marins, des matelots confirmés, propres et à l’allure martiale, obéissent aux ordres. Le navire sur lequel se trouve Cromax, la Pucelle des Mers, ainsi qu’il est écrit en lettres dorées et annoncé par la figure de proue représentant une jeune femme en marbre, alanguie, à la poitrine drapée d’un fin tissus s’envolant au vent, ne laissant guère imaginer son corps pulpeux et allant même jusqu’à dévoiler un sein. Un autre chef d’œuvre artistique de cette cité, à n’en pas douter.

    Le navire finit par s’introduire à l’intérieur de la fente ouverte dans la muraille, dévoilant un long couloir en eau éclairé de braseros, ne laissant place qu’à un gros navire et quelques petits de passer. Ces derniers ne semblent pas être fait pour la haute mer, mais pour rester dans ce long couloir. L’intérieur est plus ouvragé encore que l’extérieur de la muraille, tout de pierres ornées d’arabesques magnifiques.

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    Sur le pont, pourtant, se déroule une scène qui peut intéresser Cromax. Le Second et son Capitaine se tenaient près du bastingage, observant d’un œil habitué les beautés délicates qu’ils avaient sous les yeux.

    - Gardez tout en ordre pour le Généralissime, disait le Capitaine. Rien ne doit être laissé au hasard pour son débarquement.

    Le second acquiesça.

    - Bien Capitaine. Capitaine… Le Généralissime a inquiété quelques membres de l’équipage, il semblait particulièrement pressé.

    Le Capitaine lui coula en coin un regard d’avertissement.

    - Il ne nous incombe pas de juger des actions du Généralissime, répondit-il d’un air froid avant de faire une pause et ajouter : J’ai entendu dire qu’il doit amener de fils du Roi à son mariage avec la sihléenne et n’aime pas rester trop longtemps loin des combats. A présent, reprenez votre poste, Second, nous arrivons.

    L’homme hocha la tête avant d’aller se tenir à son poste et en effet, ils ne tardèrent pas à sortir du tunnel par une porte bien similaire débouchant sur un port intérieur. Grand pour ce qu’il représentait, il ne semblait être en capacité d’accueillir que cinq ou six vaisseaux de guerres, bien qu’aucun ne fût à quai. Loin de docks de commerce, il s’agissait là clairement d’un port à l’usage de la noblesse valmarine. La Vierge des Mers était seule en ces eaux et fut accueillie par les officiers de ports. Le navire s’amarra en douceur et, tandis qu’il s’arrêtait, une nouvelle figure sortit sur le bastingage depuis les entrailles de la Vierge. Il s’agissait d’un homme athlétique d’une soixantaine d’années aux yeux d’un gris plus clair encore que ses cheveux. Le visage couturé de cicatrices, il n’en avançait pas moins avec une efficacité de guerrier entraîné, malgré les robes noires et argentées dans lesquelles il était vêtu. Il semblait parfaitement assuré de sa propre position.

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    Les matelots se mirent au garde à vous sur son passage et les officiers de ports l’accueillir servilement. Il ne leur prêta qu’un intérêt mitigé avant d’entrer dans une calèche qui l’attendait pour le faire monter en ville. Celle-ci était encore une fois accrochée à flanc de falaise et se dressait fièrement au-dessus du port. Tout en haut était visible le palais, dressé telle une citadelle au-dessus de la ville, tel un roi trônant sur ses sujets.

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    Une fois qu’il fut entré dans la calèche, celle-ci se mit en branle.


[Cromax – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (écoute de la discussion), 0,5 (message), 1 (longueur)


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 Sujet du message: Re: Valmarin - Cité des Hommes de la Mer
MessagePosté: Lun 13 Fév 2017 13:05 
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Aucun marin, cependant, ne semble remarquer ma présence. Juché sur un bordereau de bois, les serres fermement fermées sur ce dernier afin que le vent dans les voiles ne m’emporte pas dans sa lente progression, j’assiste à un appontage commun, le capitaine du navire hurlant ses ordres, clairs, à ses matelots, qui s’exécutent militairement, sans broncher. De la discipline, de l’ordre. Un navire militaire, très certainement, bien que rien ne puisse réellement l’indiquer. Surtout pas le nom, la Pucelle des Mers, gravé en lettres d’or sur les côtés de la coque. Les évocations féminines aussi claire, quoique celle-ci soit pure, ne sont pas monnaie courante, dans les armées que je connais. La figure de proue n’a pas grand-chose de militaire non plus, d’ailleurs. Là où les navires de guerre aiment à se parer d’animaux dangereux, toutes griffes dehors, celui-ci arbore le buste d’une jeune femme, la Pucelle j’imagine, dévoilant un sein au détour d’un drapage finement représenté, laissant deviner plus que ne le dévoilant un corps pulpeux et désirable. Une fort belle œuvre d’art, en l’occurrence. Il est dommage de constater qu’une civilisation si bercée dans la culture et l’art soit si prompte à entrer en guerre. Je le déplore, en tout cas.

Tel un chibre turgescent dans l’antre divin promettant mille plaisirs passionnés, le navire finit par pénétrer la fente ouverte dans la muraille pour pénétrer, moi à son bord, dans la vaste et belle cité de Valmarin. Un long couloir aquatique se dévoile à mes yeux aquilins, antichambre de la cité pour les navires ayant reçu l’autorisation spéciale de pénétrer dans l’enceinte. Les murs sont subtilement illuminés de grands braseros qui répandent leur lumière tamisée dans l’endroit sans brûler les rétines, ni surexposer ce nouveau chef d’œuvre architectural. Je regrette tellement, depuis mon arrivée sur ce monde, de n’avoir pas en ma possession mon précieux appareil P.H.O.T.O., présent d’un autre temps dont je ne me souviens même plus l’origine. Nombre de clichés auraient été pertinents à immortaliser, pour impressionner la galerie au Temple des Plaisirs. Même si je ne puis m’empêcher d’admirer les fines sculptures en bas-relief sur chacune des pierres de l’endroit, je me force à rester attentif à ce qui se passe sur le pont du bateau. En l’occurrence, une discussion entre le capitaine, celui qui a hurlé les ordres plus tôt, et un autre marin, semblant être son second, bien que je n’aie jamais bien compris la nature de ces titres et grades.

Il y est fait l’évocation d’un certain généralissime, une personne de haute importance, surnommée par son grade militaire. Déjà qu’un général, ça en impose, dans une armée, alors un généralissime, ça doit être sacrément crucial. Le boss du milieu, le dirigeant suprême des forces armées de Valmarin. Et je suis au bord du même navire que lui ! La tentation est grande de m’introduire dans sa cabine pour l’assassiner sans vergogne, mais je laisse ça aux sanglants comme Hrist. Je ne suis pas comme ça, et je sais pertinemment que ce genre de pion, fut-il important, se fait aisément remplacer par un autre, souvent pire que le précédent. Et ça s’explique aisément : il n’y a qu’un charognard qui puisse bondir ainsi sur une place subitement vacante. J’apprends aussi que le fameux généralissime semble pressé, inquiétant jusqu’aux membres de l’équipage. Intéressant : la guerre qu’ils mènent avec Sihle ne se déroule-t-elle pas comme prévu ?

Quoi qu’il en soit, le second se fait vite remettre à sa place par son capitaine, qui le rappelle à l’ordre, indiquant que les motivations et buts de leur passager ne les concernent en rien. Et là, j’obtiens l’information qui me manquait : il serait là pour accompagner le fils du Roi, Valérian, sans doute, pour le mener à ses épousailles avec la sihléenne. Ainsi, la noce n’a pas encore été célébrée… Je pourrais encore sauver les pots cassés, et tuer cette alliance néfaste dans l’œuf pourri où elle est née. Militaire né, le généralissime n’apprécie apparemment guère se trouver longtemps loin des combats. Les supervise-t-il tous ? N’a-t-il pas confiance en l’intellect stratégique de ses subordonnés ? Encore une faille exploitable : je suis plus rapide que lui, aussi pourrai-je peut-être l’exploiter, une fois mon œuvre faite ici, en ces murs.

Le tunnel prend bientôt fin, et je peux désormais admirer les abords d’un port intérieur, où l’embarcation apponte doucement pour être amarrée. Un port pour nobliaux, dont seule la Pucelle des Mers foulait les vaguelettes et les flots. Et là, alors que la manœuvre est en cours, celui que je détermine directement être le généralissime apparait sur le pont. Il s’agit d’un homme plutôt âgé, grisonnant, mais à l’allure athlétique d’un guerrier chevronné. Ses yeux, d’un gris clair inquiétant, sont rendus plus durs encore, plus métalliques, par la présence de nombreuses cicatrices sur son visage. Un vétéran doté d’une expérience certaine. Sans doute un bretteur hors pair, en son temps. Même si l’âge ne semble pas l’avoir spécialement affecté dans son port martial. Tout indique chez lui l’assurance et la superbe, et son costume, robes noires richement ornées, me fait penser à celui d’un corbeau de tempête, mauvais augure. Un être sans cœur, inflexible. Voilà tel qu’il m’apparait. Il n’accorde qu’un bref regard, et aucune parole, aux officiers des quais venus l’accueillir en ployant l’échine, comme de bons petits chiots, et se dirige vers un fiacre lui étant destiné. L’attitude de ces gens me confirme la dureté de l’homme. Un être que j’apprends déjà à détester sans le connaître vraiment.

Une brève hésitation me prend : dois-je le suivre dans sa calèche, me révélant ou non à lui pour observer ses moindres faits et gestes, ou le prendre de vitesse en volant à toutes ailes vers le palais, dressé dans les hauteurs de la cité marine, pour rencontrer prioritairement le prince qui me doit la vie ? M’imaginant le voyage en calèche peu propice aux discussions, vu le personnage, dont je n’apprendrai sans doute rien de plus pour l’heure, je fais rapidement mon choix, et alors que la charrette se met en mouvement, je déploie mes larges ailes d’argent pour filer droit et vite vers le palais, afin d’en contourner les abords, tentant de repérer par ses fenêtres au plus vite la position du prince ou de l’un de ses quatre suivants, que je reconnaitrai aisément. Ils lui semblaient fidèles : ils me mèneront à lui si je leur demande. Mais avant de penser à les aborder, l’un ou l’autre, je devais les dénicher. Et vite !

[1082 mots]

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 Sujet du message: Re: Valmarin - Cité des Hommes de la Mer
MessagePosté: Jeu 23 Fév 2017 12:05 
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Valmarin – Le Château

    Les recherches de Cromax le menèrent de fenêtre en fenêtre dans ce haut château et à chaque fois, s’il voyait des personnes, il s’avérait qu’elles n’étaient pas ce qu’il cherchait, qu’ils fussent simples servants ou nobles inconnus. Au bout de plusieurs tâtonnements, cependant, il finit par entendre une voix qu’il connaissait. Elle était indubitablement féminine et mélodieuse, pourtant grave dans son timbre alors qu’elle s’exprimait. Il s’agissait de Kariny.

    - Val, une estafette vient d’annoncer l’arrivée du Général. Il vient te chercher pour t’emmener auprès de ton père, du Roi-Guerrier et de la Princesse Leyla Walyiah, à Arden.

    En s’approchant de cette fenêtre ouverte, Cromax verrait une chambre riche, masculine, avec quelques vêtements étals sur le sol et un fouillis de livre et de paperasse sur les meubles ainsi que de nombreux bibelots. Dans la pièce se trouvait évidemment Kariny et Valérian, le Prince de Valmarin. Si la jeune femme avait le visage fermé, impassible, Valérian, lui, souriait.

    - Ah ! Enfin ! J’ai cru qu’il ne viendrait jamais. Tu n’imagines pas comme elle me manque déjà, j’ai tellement hâte de la revoir ! N’était-elle pas magnifique ?

    A ses mots, le visage de Kariny sembla se fermer un peu plus.

    - Je l’ignore Val, j’étais avec Selirant en train de monter la garde, tu te souviens ? Val… es-tu certain que ce mariage soit une bonne idée ? Ce n’est pas un mariage pour maintenir la paix, mais bien pour faire la guerre.

    Valérian leva les yeux au ciel, comme s’il s’agissait d’une conversation qu’ils avaient déjà eu plein de fois. Malgré tout, il s'approcha d'elle et la prit dans ses bras, une étreinte de frère cherchant à rassurer sa soeur. La jeune femme ne se laissa pas aller alors que la voix rassurante du Prince emplissait l'air.

    - Oui, cette guerre est nécessaire et il ne pourra qu’en ressortir du bon. Elysian s’est toujours montrée trop dispersée, elle ne sera que plus forte une fois unifiée. Et puis, Kariny, je te rappelle que ce mariage ne fait qu’accélérer les choses et sauver des vies. Et c’est de Leyla qu’il s’agit ! La femme que j’aime, alors je l’épouserai quoi qu’il arrive. Aller, allons à la rencontre du Généralissime, il sera content de nous voir.

    Kariny croisa les bras autour de sa poitrine comme pour se rassurer, faisant, sans s’en rendre compte, ressortir sa poitrine déjà bien mise en valeur par ses vêtements.

    - Ainsi soit-il.

    Le frère et la sœur de lait se mirent en marche vers la porte.


[Cromax – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (recherche de Valérian), 1 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Valmarin - Cité des Hommes de la Mer
MessagePosté: Jeu 2 Mar 2017 15:00 
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Si le château de Valmarin est aisément trouvable, juché en haut de la cité, trônant au-dessus de ses citoyens comme un monarque sur ses sujets, il n’en est pas de même pour dénicher le fils du Roi. Je dus parcourir de nombreuses fenêtres, être confronté à de nombreuses erreurs, pièces vides ou occupée par de simples serviteurs ou nobles sans intérêt, avant de finalement entendre une voix qui ne m’était pas inconnue. Pas de là à me sembler familière, bien sûr, mais ses intonations à la fois graves et féminines, chantant d’un sérieux séculaire, ne me laissèrent pas l’ombre d’un doute.

(Kariny.)

La belle blonde qui accompagnait le prince de Valmarin, Valérian, dans son voyage pour prouver sa valeur à son souverain de père. Avait-il réussi, finalement ? Avais-je laissé sans le vouloir ce prince aller droit à Sihle pour rapporter à son paternel la promesse d’une alliance destructrice ? Je crispe mes serres d’aigle à cette idée, sachant pourtant pertinemment que je n’avais alors aucun moyen de connaître alors ses plans, ni aucune raison d’insister plus que de raison pour les lui soutirer. La sœur de lait du prince, fille de sa nourrice et amie devenue proche avec les années, malgré sa basse naissance, s’adresse à Valérian avec une familiarité et une aisance sans commune mesure. Elle met au courant l’héritier du trône de l’arrivée prochaine du général, le pressant de s’activer pour aller à sa rencontre.

D’un coup d’aile, je me hisse jusqu’à la percée dans les murs du palais d’où me provient le son pour découvrir de mes yeux acérés une chambre qui me semble être celle du prince, sans grand doute possible : richement parée, et irrémédiablement masculine, elle comporte quelques meubles de qualités croulant sous le poids de nombreux bibelots de tous acabits, et de quelques paperasses, livres et autres habits mal rangés. Kariny et Valérian sont seuls dans la pièce, elle dans son éternel maintien rigide et fermé, sérieux, et lui tout sourire et plus à l’aise dans son attitude. Il semble impatient d’aller à la rencontre du militaire hautement gradé qu’il m’a été donné de voir sur les quais privilégiés de la cité. Pourtant, ce n’est pas de lui qu’il parle lorsqu’il s’exclame, béat, qu’il est pressé de la revoir, précisant qu’elle lui manque déjà, et questionnant Kariny sur la magnificence de la personne, la femme, dont il parle. Je n’ai guère besoin de plus de détails pour comprendre qu’il s’agit de la princesse de Sihle, dont le nom me parvient en filtrant de la conversation : Leyla. Kariny semble ne pas partager l’enthousiasme de son prince pour ces retrouvailles, visage fermé et sérieux.

S’il semble ravi, elle l’est beaucoup moins, et précise au prince ses inquiétudes. Un mariage pour la guerre et non pour la paix. Une paix qu’elle semble vouloir maintenir, contrairement au prince, qui affirme la nécessité de celle-ci, arguant qu’Elysian ne saurait qu’en ressortir plus unifiée. Il précise, après l’avoir étreinte dans ses bras, que le mariage avec cette femme qu’il aime, ne fait qu’accélérer les choses et sauver des vies. Perché dans l’encadrement de la fenêtre, je secoue la tête, défait. Quelle folie d’entendre ces mots. Mais déjà, je dois agir, car ils s’apprêtent tous deux à quitter la chambre pour partir à la rencontre du triste sire, le Généralissime. Alors qu’ils se tournent vers la porte, je reprends mes traits elfiques, assis sur l’appui de fenêtre, les jambes tournées vers la chambre, et interpelle le duo avant qu’il ne me glisse entre les griffes.

« Aucune guerre n’est nécessaire, et certainement pas prévue à des fins heureuses, prince. Ni unificatrice. Surtout en ces temps de trouble et de dangers. »

Je laisse l’effet de la surprise de ma présence faire effet, et les laisse me reconnaître, sur mes gardes, avant de poursuivre d’un ton qui se veut léger, quoique plus sérieux que je ne l’aurais cru.

« Vous m’aviez dit de venir. Vous m’aviez pressé de venir à votre rencontre une fois dans votre cité. Alors me voici. Mais ce que j’ai entendu malgré moi de votre bouche ne me plait guère, Prince Valérian. »

Je descends de mon promontoire et salue d’une brève inclinaison du buste le duo, me relevant aussitôt pour préciser.

« Je vous ai sauvé la vie, vous rappelez-vous ? Pourrai-je pour cela profiter de quelques moments de votre précieux temps pour que vous m’expliquiez en détail la situation de Valmarin, ce mariage et les raison de cette belliqueuse alliance avec Sihle ? »

Il me doit bien ça…

[756 mots]

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 Sujet du message: Re: Valmarin - Cité des Hommes de la Mer
MessagePosté: Lun 6 Mar 2017 16:04 
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Valmarin – Le Château

    Le duo se retourna brusquement et Kariny se plaça devant Valérian, la rapière instantanément sortie. Lorsqu’elle avisa de qui se trouvait en face d’elle, elle ne la baissa pas, au contraire, sa prise se raffermit et son regard se plissa. Le Prince, quant à lui, paraissait surtout surpris, même si sa main avait également volé vers son arme.

    Après les paroles de Cromax, cependant, il fut le premier à se détendre, posant une main apaisante sur celle de Kariny qui portait la rapière. Celle-ci lui lança un regard surpris, mais, face à l’assurance dans son regard, inclina brièvement la tête. Elle cessa de le couvrir de son propre corps pour le laisser avancer un peu et se mettre à sa hauteur. Elle garda néanmoins sa rapière sortie et se mit à observer avec attention chacun des gestes de Cromax. Valérian restait malgré tout loin hors de portée du sindel.

    - Seigneur Amarthan… quelle surprise de vous voir ici, dit-il, rassemblant rapidement ses esprits. Comment êtes-vous parvenu jusqu’ici ?

    Il croisa les bras et d’adossa nonchalamment à l’une des poutres de son lit à baldaquin, observant Cromax.

    - La guerre est bien souvent nécessaire, surtout quand rien d’autre ne fonctionne. Parce que vous nous avez sauvé la vie, je vous dois bien quelques réponses.

    Il lança un regard vers Kariny qui secoua la tête en signe de négation, mais le Prince sembla décider de ne pas en tenir compte car il poursuivit.

    - Valmarin et Sihle ont décidé de fédérer les Cités-Etats d’Elysian en un seul et unique royaume où les richesses seront équitablement réparties où les monarques ne s’assiéront pas sur l’argent du peuple.

    Il paraissait convaincu par ce qu’il disait, le regard assuré.

    - Parfois, pour aboutir à ce résultat, certains sacrifices sont nécessaires. L’alliance de Valmarin et de Sihle par mon mariage nous donne accès à une armée terrestre bien plus grande que la seule notre et donc une force suffisante pour rivaliser et même occulter la puissance d’Illyria. Si le roi Coryphème accepte l’offre de mon père, le bain de sang sera évité et les sacrifices n’auront pas été vains.

    Kariny fit un pas en avant, coupant la suite de l’explication de Valérian, si tant est qu’il y avait une suite. Son regard était dur, méfiant.

    - Mais à vous, Seigneur Amarthan, de répondre aux questions de Son Altesse. Comment êtes-vous arrivés jusqu’ici ? Pourquoi nous espionniez-vous ? Pourquoi n'appellerai-je pas la garde, là, maintenant, tout de suite ?


[Cromax – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (question), 0,5 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Valmarin - Cité des Hommes de la Mer
MessagePosté: Mer 8 Mar 2017 12:40 
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Tigresse protectrice, Kariny sort les griffes – une rapière qu’elle pointe sur moi – et se place devant son suzerain et ami pour le protéger de son corps. Une manière plutôt ostensible de me signifier que si je voulais atteindre Valérian, je devrais d’abord lui passer sur le corps. Ce qui en soi… ne me dérangerait en rien. La belle blonde est dotée d’un certain charme. D’un charme certain, même. Elle prend alors la peine de m’analyser, et lorsqu’elle parait me reconnaître, n’en devient pas plus coulante, bien au contraire : elle raffermit la prise sur son arme et acère encore davantage son regard d’acier pour me scruter avec intérêt. Derrière elle, le prince a l’air surpris plus qu’autre chose, et si sa main a subrepticement rejoint la garde de son épée, au fourreau, il est resté plus mesuré que sa garde du corps, et n’a pas dégainé. C’est lui qui enjoint silencieusement la belle Kariny à rompre sa garde et à se décaler. Revêche, telle que je l’ai perçue lors de notre première rencontre, elle n’est pas prête cependant à lâcher sa cible, chienne enragée qui lorsqu’elle mord une prise, ne la relâche plus. Elle consent néanmoins à se décaler pour ne plus couvrir le prince, moins agressive de son arme, qu’elle ne range cependant pas pour autant.

Plus proche, certes, mais demeurant hors de la portée de mes armes telles qu’elles étaient à ma ceinture – je peux aisément changer de forme ma lame métamorphe pour en faire une pique pouvant les atteindre, ou une arbalète prête à les cribler de traits, si j’en ai envie – Valérian prend la parole et avoue sa surprise de me voir là, me questionnant sur le moyen avec lequel je suis arrivé là plus que la raison qui m’y a poussé. Bien plus à l’aise, moins inquiet, que sa compagne farouche, il s’appuie nonchalamment sur les baldaquins de son lit majestueux, bras croisés, comme s’il était en pleine confiance. Il poursuit avant que j’aie eu l’occasion de répondre, en affirmant la guerre nécessaire à certains moments, lorsque toute autre solution a échoué. Je fronce les sourcils devant cette affirmation délétère, mais le laisse poursuivre sans l’interrompre : il vient d’avouer me devoir des réponses, parce que je leur ai sauvé la vie, à lui et à ses compagnons.

Kariny, comme à l’accoutumée, ne semble en rien accorder son accord à la décision du prince, lui déconseillant sans un mot de s’exécuter, méfiante à souhait. Le prince n’en tient pas compte, la rembarrant tacitement, et prends ses intentions à bras le corps pour m’expliquer la situation. Valmarin et Sihle ont décidé de rassembler toutes les cités humaines de ce monde sous une seule et même bannière, la leur. Idéaliste, il affirme que c’est une procédure pour libérer le peuple des oppresseurs qui profitent d’eux, s’asseyant sur leurs richesses. Je secoue la tête, alors qu’en moi, Lysis s’exclame.

(L’enfer est pavé de bonnes intentions.)

Je ne peux que cautionner sa remarque, me faisant plus sévère encore alors que le prince poursuit, arguant la nécessité de certains sacrifices, affirmant l’alliance de son peuple et de celui, belliqueux, des hommes du désert de Shill, nécessaire pour faire basculer le pouvoir d’Illyria. Il avoue l’existence d’un marché entre son père et le Roi Coryphème, qui pourrait éviter le bain de sang, et rendrait grâce aux sacrifices qui ont été commis. Je serre les mâchoires, répugné à l’idée qu’un homme qui a l’air bon, qui a l’air d’avoir des principes, puisse tenir un tel discours, si dépréciateur pour la vie, si fermement tourné vers la nécessité de la guerre. Mais alors qu’il s’apprête à poursuivre, Kariny l’interrompt en s’interposant une fois de plus physiquement entre son prince et moi, me questionnant sans préambule sur les moyens mis pour arriver jusque-là, la raison de mon espionnage et va jusqu’à me menacer d’appeler séant la garde, me demandant pourquoi elle ne l’appellerait pas pour me maîtriser. Je fixe sur elle un regard acéré, et me relève pour lui faire face, m’avançant vers elle doucement, mais sans hésitation, pas à pas, alors que je lui réponds.

« Vous n’avez aucune raison d’appeler la garde : je me présente ici en ami, parce que j’y ai été invité par celui que vous protégez avec un poil trop de zèle, ma Dame. Comprenez, en plus, que faire appel à vos soldats serait bien inutile : vous savez comme je me bats, et ça ne serait que risquer inutilement la vie d’hommes qui n’auraient fait que répondre à vos ordres, en plus de m’irriter passablement sur la nature de votre accueil et de votre hospitalité. »

La menace d’un carnage sanglant dans les appartements du prince si elle commet l’erreur de tenter de me soumettre et de me contrôler est à peine voilée. Pourtant, je poursuis ma réponse sans tarder, m’approchant toujours plus d’elle, doucement, jusqu’à lui faire face de plus près que la bienséance n’indique de se tenir.

« De même que ma volonté n’était en rien de vous espionner : j’ai surpris bien malgré moi votre conversation, qui m’a juste permis de vous repérer dans l’immensité de ce superbe palais. Je suis arrivé ici par mes propres moyens, et je suis seul. La nature de mes pouvoirs ne vous a pas encore été totalement dévoilée, mais sachez qu’aucun mur ne saurait se dresser contre moi. Je vais et je viens où bon me semble d’aller, sans contrainte. »

J’avance une main vers le visage de la jeune femme, effleurant sa joue de mes doigts, et sachant pertinemment que cet acte pourrait la mettre hors d’elle. Et je ne me trompe pas : sitôt que mes doigts l'effleurent, elle repousse vivement ma main et bondit en arrière, comme un animal acculé qui n'aurait plus d'endroit pour fuir. Dans ses yeux perçants, l'horreur fait vite place à la colère, une colère qu'elle laisse éclater en des mots fâcheux. Elle précise n'avoir rien à faire de mes états d'âmes, de me vexer, et m'interdit de lui dire comment protéger son prince. Ses dernières paroles sont plus dures, encore, sifflantes, lorsqu'elle m'enjoint de ne plus jamais la toucher. Si la surprise d'une réaction si vive a marqué un instant mon regard, c'est avec un sourire farouche que je lui réponds :

« N’ayez crainte, je n’en aurai plus jamais besoin. Quant à m'irriter, si votre but est réellement de protéger le prince, je vous conjure d'éviter. Je vous considère encore comme des alliés. Mais rien n'est jamais fixé dans le marbre. »

Ses mains, son corps entier semble parcouru de tremblement légers, presque imperceptibles. Comme si elle tentait de contrôler une colère plus profonde encore que celle qu'elle a montrée. Une peur vacillante, épidermique, terrorisante. Comme si ce simple contact avait fait ressurgir chez elle les souvenirs les plus noirs et horribles de son existence humaine. A-t-elle, par le passé, été victime des affres d'un homme libidineux n'ayant aucun sens du respect pour sa jeune féminité ? A moins que ce ne soit, bien entendu, de la pure répulsion raciste : je suis un elfe, après tout, et ils ne sont guère bien vus, par ici. Sans pouvoir pour l'heure répondre à cette question, je la laisse de côté. Je me détourne sans plus tarder d’elle pour regarder, cette fois, le prince Valérian, afin de répondre à la question tacite qui se pose pour eux : la raison de ma présence ici.

« Si je suis venu, sire, c’est pour une raison que je ne compte pas cacher plus longtemps : je compte mettre fin à cette guerre au plus tôt, et je compte sur vous pour m’y aider. Je ne voudrais pas qu’incidemment, nous devenions ennemis. Car il ne fait nul doute que si vous persistez à vouloir assaillir Illyria, vous me trouverez sur votre route. Chose que vous regretteriez sans doute. »

Je compte tenir ma promesse à Insilbëth. Si je ne parviens pas à enrayer la menace de cette alliance belliqueuse, je défendrais de mon corps les murs de sa cité. Je ne m’arrête cependant pas là, et précise mes motivations au duo.

« Croyez-moi, la guerre est la dernière chose dont ce monde ait besoin en ce moment. C’est la paix que vous voulez, alors faites-la. Ni Illyria ni Arden n’ont demandé à se faire envahir et massacrer. La Reine d’Arden a été assassinée, et vous menacez maintenant Illyria. Quelle légitimité croyez-vous donc avoir pour représenter ce peuple qui ne va que vous craindre ? Qui va défendre ses terres, et mourir sous vos coups ? Ne soyez pas naïf, Prince Valérian. La guerre n’amène jamais rien de bon, que l’assouvissement, la mort, au nom d’une soif de pouvoir à peine cachée. Coryphème ne répondra pas à votre offre. Il est décédé, et je représente ici les intérêts d’Illyria. Transmettez-moi cette offre, et je jugerai si elle est suffisamment respectable pour la transmettre à la succession du Roi Coryphème. »

Rien n’est agressif dans mon ton, et pour m’assurer cette position de diplomate, j’insiste une dernière fois :

« Je vous rappelle, sire, venir ici en ami. Ne me le faites pas regretter. Et gardez dans cette pièce uniquement la nouvelle de la mort du Roi d’Illyria. Il serait… inconvenant que d’autres ici l’apprennent. D’autres qui n’auraient pas votre recul. »


[1546 mots]

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 Sujet du message: Re: Valmarin - Cité des Hommes de la Mer
MessagePosté: Ven 17 Mar 2017 13:20 
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Valmarin – Le Château

    Le Prince ne semblait pas tout comprendre de la réaction épidermique de sa sœur de lait, mais il semblait sensible à la détresse dont elle avait fait preuve et posait à présent sur Cromax un œil plus dur, moins à l’écoute.

    - Vous avez de beaux idéaux, c’est certain, mais la réalité des choses est souvent bien différente. J’entends dans vos paroles beaucoup de menaces, sachez qu’elles sont vaines et qu’elles n’agiront en rien sur mes intentions, Seigneur Amarthan. Vous m’avez sauvé la vie et cela a un prix qui ne va pas jusqu’au bien être de mon peuple et des peuples d’Elysian qui restent ce en quoi je crois le plus. Et je sais que c’est par nos actions que nous en ressortirons grandis, toutes les cités-états d’Elysian. L’unification est la clé. J’irais donc me marier avec la Princesse silhéenne. J’ose espérer que la succession du roi Coryphème, mais d’après ce que j’ai entendu de ses prétendants, j’en doute. Lequel est monté sur le trône ?

    A ce moment, quelqu’un toqua à la porte et entra. Il s’agissait d’un serviteur en livrée royale. Il s’inclina devant Valérian en disant :

    - Votre Altesse, le Généralissime Hakan est arrivé et souhaiterait vous parler. Il semblait pressé.

    Le sourire revint sur le visage de Valérian.

    - Ce vieux bougre d’Hakan est toujours pressé. Va lui dire que j’arrive.

    Son visage rendu juvénile par son sourire se tourna de nouveau vers Cromax.

    - Si vous avez terminé, Seigneur Amarthan, mon devoir m’appelle.

    Il inclina la tête, n’ayant manifestement rien d’autre à ajouter et était prêt à passer la porte. Kariny ressemblait toujours à un animal acculé, mais elle était prête à suivre son prince avec un visage déterminé.


[Cromax – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (argumentaire), 1 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Valmarin - Cité des Hommes de la Mer
MessagePosté: Lun 20 Mar 2017 15:15 
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Le Prince Valérian semble n’avoir pas apprécié le court échange entre sa sœur de lait et moi. Comme si, malgré une incompréhension de sa part des raisons sous-jacentes à une réaction si vive de sa part, il préférait adopter une attitude moins ouverte à mon égard, comme si j’y étais pour quelque chose. Je me suis juste approché d’elle et l’ai peut-être légèrement provoquée en lui touchant la joue de la sorte, certes, mais rien qui ne vaille une telle réaction, si vive et déplacée, si farouche. Je ne suis pour rien dans ce qui semble chez elle être un puissant et profond traumatisme. Aussi répond-il de manière un peu empressée, me laissant moins de légitimité que je ne l’ai pensé. Il salue mes idéaux, mais les place aussitôt comme une douce rêverie devant une réalité plus dure. Non mais, et puis quoi encore ? A-t-il seulement conscience que s’il persiste dans sa petite guerre territoriale et fière, il risque de condamner le monde entier au chaos et à la destruction ? N’est-ce pas suffisamment sérieux, ça, comme raison pour arrêter des querelles de bac-à-sable pour savoir qui est le plus fort au lieu de s’entendre cordialement une bonne fois pour toutes ?

Il m’accuse ensuite de mettre bien trop de menaces dans mes paroles, et souligne l’inefficacité de celles-ci, car il n’en tiendra pas compte pour forger son avis. Des menaces ? Idiot. Je l’ai surtout prévenu, augure malveillant sans doute, de difficultés supplémentaires auxquelles il va devoir être confronté. De l’intimidation, peut-être. Pas des menaces. Et il me ressert une couche de paroles mielleuses sur ses idéaux d’égalité et de bienveillance envers les peuples. Je finis par penser que ce Valérian n’est qu’un crétin fini. Comment peut-on mêler ces paroles avec un discours de guerre, avec des intentions belliqueuses. La guerre n’apporte rien de bien, surtout quand elle est cantonnée à la recherche de puissance et de territoire. Surtout quand elle est faite pour imposer son état d’esprit aux autres par la force. Unification ? Mon cul, oui. Quels mensonges avaient été nécessaires pour que ce princelet croie en ces boniments ? Il s’inquiète également de savoir qui est monté sur le trône d’Illyria, sans porter le moindre crédit ou espoir face à cette question. Je fronce les sourcils. Sa haine des Illyriens est-elle donc si aveugle ? Il perd clairement des points dans l’estime que j’ai de lui.

Je m’apprête à répondre froidement quand tout à coup la porte s’ouvre sur un serviteur qui annonce l’arrivée du Généralissime, Hakan, et enjoint le prince à le rejoindre au plus vite parce que dernier semble pressé. Le sourire du prince revient plaquer son visage, alors qu’il parle de ce tueur sanguinaire probable comme d’un « vieux bougre ». Je ne peux le croire. On dirait un enfant qui parle d’un vieil oncle gentil un peu sénile, alors qu’il s’agit d’un meneur de troupes, d’un faiseur de morts. Puis, sans que j’aie eu même l’occasion de répondre, il me congédie, affirmant que son devoir l’appelait. Avant qu’ils n’aient l’audace de passer la porte, je rétorque sèchement, fermement :

« Je j'en ai pas fini, non. Vous ne me balaierez pas d'un revers de main comme on chasse une vulgaire mouche. Je suis d'accord avec vous : l'unification est la clé. Pas la guerre. Allez donc vous marier avec cette princesse de Sihle, et faites poids de cette nouvelle alliance pour faire cesser les hostilités. Transmettez-moi la proposition d'accord avec Illyria, et je l'appuierai auprès de la fille de Coryphème, Insilbêth, Reine d'Illyria, si elle me parait équitable. Mais soyez conscient que le meurtre de la Reine d'Arden devra être puni : nul ne met le feu aux poudres sans en payer les conséquences. Il n'y a nulle menace dans mes paroles, ser. Juste des faits, dont je vous préviens en toute amitié. Si vous vous échinez à faire la guerre, vous n'aurez plus comme Royaume qu'une terre dévastée et chaotique, si tant est qu'elle survive à ce qui va bientôt se passer si vous persistez à ne pas entendre raison : un second crépuscule des dieux. »

La nouvelle est rude, et tombe comme un ultime couperet. L’aveu de la succession d’Illyria, la promesse d’un second crépuscule des dieux, la vision décalée de ses ennemis sur les exactions de son peuple à Arden, la confession de ma présence dans le camp d’Insilbêth. Autant de choses qui auraient pu le faire réagir. Qui auraient dû le faire réagir, se tourner vers moi et m’entendre bien plus solennellement. Mais non. S’il m’écoute, la seule réponse qui me parvient est un simple hochement de la tête pour indiquer qu’il a compris, et qu’il me salue dans le même temps. Ainsi, il persiste à me balayer comme une mouche sans intérêt. Il persiste à considérer ma venue près de lui comme une parenthèse qu’il peut si aisément fermer. Il va se rendre compte, prochainement, à quel point il a eu tort de me malmener de la sorte. Sans plus demander son reste, il quitte la pièce avec Kariny, qui le suit comme une chienne fidèle.

Je reste donc seul, interdit dans cette chambre, balayé comme un fétu de paille par un prince trop confiant, et pas assez réfléchi. Une andouille finie. Andouille, oui, mais dangereuse, s’il persiste à mettre ses putains d’idéaux en excuses valables pour mener une guerre. Et avec tout ça, bien évidemment, je n’ai pas la moindre réponse à la seule question que j’ai pu lui poser, à la seule demande que j’aie pu lui faire : le contenu de l’accord avec Illyria. Un accord biaisé, à leur avantage, très certainement. Je dois pourtant en connaître le contenu. Et il me reste une carte à jouer en ce sens.

Je me saisis de mon pendant d’Uraj et pense à ma destinataire : Hrist. Je n’ai qu’une confiance limitée en elle, mais elle est la seule dont je sais qu’elle est sans doute encore à Illyria. Voyons si elle est parjure à ses serments, ou si un brin d’équilibre existe encore en elle.

« Hrist, ici Cromax. Il faut demander à Insilbêth de me transmettre au plus vite la nature de l’accord proposé par Valmarin à son père. Je tâche d’enrayer leurs plans. Le boulot est-il fait pour Leodos ? »

Et je laisse la magie emporter mon message dans l’air… En espérant que ça puisse fonctionner tel que Kerenn, puis Yuralria, me l’ont transmis. De mon côté, c’est à mon tour de jouer. Valérian a voulu m’évincer comme une vieille mouche, hé bien c’est à une mouche qu’il va être confronté. Je change d’apparence pour prendre celle de ce vulgaire insecte commun, à la fois petit et inoffensif, présent en tous lieux. Mon but est clair : le rattraper, et espionner sous cette forme sa discussion avec ce cher généralissime. Sans trop m’exposer, bien entendu. Il serait dommage qu’ils tentent de m’écrabouiller.

(Quand bien même, ils ne sauraient rien nous faire.)


[1161 mots – message à Hrist]

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 Sujet du message: Re: Valmarin - Cité des Hommes de la Mer
MessagePosté: Lun 3 Avr 2017 11:48 
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Valmarin – Quartiers de Hakan

Avant de quitter la pièce, Valérian lança un dernier regard à Cromax après qu’il eût prononcé ses paroles et hocha la tête, actant ainsi le fait qu’il les avait entendues.

A ce moment, deux messages résonnèrent dans l'esprit de Cromax. L'un venait de Hrist :
(" Entendu. Je suis avec la Régente, je vais assurer sa protection. La guerre civile gronde et les partisans de Léodos risquent de chercher à le venger... Ou profiter de la situation. Je me renseigne !")

L'autre était la voix d'Aaria'Weïla.

(Kerenn a fait revenir à la vie l'ancienne Déesse Shill, elle lui a apprit l'existence d'un second artéfact qui aurait été la cause du déséquilibre en Elysian et causé la mort des Dieux. Il se rend à Kanteros avec Shill pour le retrouver et aurait eu connaissance de l'existence de sindeldi vivants. Ici, la situation empire, les élémentaires perdent leurs pouvoirs et les attaques se font nombreuses sur nos cités par des créatures étranges. Que cela n'altère pas ta quête, nous gérons la situation).

Cromax les suivit jusqu’à une pièce, grande, spacieuse, mais aux fournitures militaires sobres quoi que d’excellente qualité. Dedans les attendaient le Généralissime Hakan. Valérian entra sans frapper, suivie comme une ombre par la belle Kariny dont le regard était plus sombre que jamais.

- Généralissime ! Comment allez-vous ? demanda Valérian, détendu.

Hakan eut un sourire froid qui illumina à peine ses yeux en répondant :

- Fort bien, fort bien. Je ne demande pas comment vous allez, votre Altesse, avec votre mariage prochain. Vous devez être en joie.

Valérian lui adressa un large sourire de confirmation, avant que sa mine ne s’assombrisse brusquement :

- Hakan… J’ai entendu dire que la reine Ardéliane, avait été assassinée et que le roi Coryphème était mort. Valmarin y est-elle pour quelque chose dans ces affaires ?

Le Généralissime prit un air peiné en invitant Valérian à s’asseoir sur un fauteuil.

- La reine s’est montrée… difficile à persuader. Il s’agit cependant d’un fâcheux incident, mais n’ayez crainte, Votre Altesse, tout est rentré dans l’ordre. Son Premier Conseiller, Gwydion, assume la régence pour le moment, et il est tout à fait à l’écoute de nos propositions. Au final cela ne fera qu’améliorer le sort du peuple d’Arden en favorisant son assimilation. C’est très positif.

Valérian plissa les yeux.

- Et qu’en est-il du Prince Mastriani ? N’est-ce pas à lui de prendre la couronne ?

Hakan écarta les bras en signe d’impuissance.

- Le Prince Mastriani a, semble-t-il, très mal vécu le décès de sa mère et refuse de prendre le trône pour le moment. Nous espérons qu’il reviendra rapidement sur sa décision.

Valérian se renfrogna, ne tenant pas compte du sourire rassurant d’Hakan.

- Qu’en est-il de Coryphème ?

Cette fois-ci, Hakan fronça les sourcils.

- Je… n’étais pas au courant de la mort du roi Coryphème, la nouvelle a dû arriver alors que je me trouvais en mer. Soyez assuré, cependant, que nous ne sommes pour rien dans sa mort. On dit qu’il était très vieux et très malade, alors cela ne m’étonne guère… Savez-vous qui a pris le trône ?

Le Prince de Valmarin lança un regard inquisiteur à Hakan avant d’acquiescer et de répondre :

- Inzilbêth. Il semblerait qu’Illyria ait enfin fini par entendre raison.

Le visage de Hakan s’illumina d’un nouveau sourire qui ne se transmit pas à ses yeux.

- Quelle ravissante nouvelle ! Illyria s’engage enfin sur le chemin du progrès en nommant une femme au pouvoir. Je crains cependant que la situation de la Cité ne soit pas des plus enviables dans les années à venir. Il s’agit d’un peuple très conservateur.

Le Prince acquiesça, rejoignant manifestement les propos du Généralissime, qui poursuivit.

- Enfin, trêve de bavardages, votre père vous fait mander pour officialiser votre union avec la belle princesse du désert. Nous partons dans l’heure.

Valérian parut surpris mais pas déçu.

- Déjà ? Ne voulez-vous pas vous reposer avant ?

- Non, non, préparez-vous, Votre Altesse, ne faisons pas attendre le roi votre père.

Le Prince acquiesça et prit son congé. Alors que Kariny s’apprêtait à le suivre, Hakan la saisit par la main et la força à se tourner vers lui. Elle se laissa faire, le corps cependant rigide, et regardait droit devant elle, refusant de croiser le regard du Généralissime qui s’approcha d’elle. Il se tenait bien plus près qu’une relation cordiale l’exigeait, plus près encore que deux amis. Il leva la main pour caresser ses cheveux et la peau de sa joue en lui susurrant quelques mots à l’oreille que Cromax ne put entendre. Sa main descendit lentement le long de sa joue, de son cou. Pendant ce temps, le regard de la femme, inexpressif, ne quittait pas le mur en face, mais un léger tremblement de ses mains était perceptible, pour peu qu’on y fasse attention. Son visage était livide. Bientôt ce fut la bouche de Hakan qui rejoignit sa main, se traînant avec douceur sur la peau dénudée.

Soudain, on toqua à la porte et le Généralissime se recula avec un sourire aux lèvres, murmurant quelques derniers mots au creux de son oreille. La porte s’ouvrit et Kariny sortit, toujours sans regarder Hakan. Cette fois, le tremblement de ses mains était tout à fait visible. La porte laissa place à un serviteur qui entra pour s’enquérir des besoins du Généralissime avant le départ.


[Cromax – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (écoute à la porte), 0,5 (mot à Hrist), 1 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Valmarin - Cité des Hommes de la Mer
MessagePosté: Mar 11 Avr 2017 11:00 
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Alors que mon corps se change en cet insecte inoffensif et bourdonnant, le Pendentif d’Uraj vibre et deux voix successives résonnent dans mon esprit. La première n’est autre que celle de Hrist, qui répond à mon précédent message. Elle indique être en présence de la régente et promise au trône et pouvoir lui demander séant l’information que je cherche. Une chance inouïe, elle qui a préalablement disparu du Palais pendant un certain temps. Comme Insilbêth s’y est attendu, la guerre civile se fait menaçante, et les anciens alliés de Leodos cherchent à le venger. Sans un chef organisé et puissant à leur tête, cependant, je gage qu’ils n’arriveront pas à grand-chose, et que la nouvelle reine et son frère sauront gérer la situation correctement, d’autant plus avec l’aide de l’elfe grise, si elle reste là pour les soutenir. Elle a beau être particulière dans sa façon de penser tout à fait anarchique et meurtrière, pour ce qui est du crime, elle connait. Pour m’avoir décrit sa notion toute spécifique de la justice, je plains ces pauvres retors qui subiront sa punition. J’espère désormais qu’elle pourra rapidement et efficacement me confier la réponse d’Insilbêth concernant l’accord proposé par le Roi de Valmarin à Illyria.

Le second message me provient d’un autre palais : celui d’Ilmatar, d’où la Reine Aaria’Weïla me donne des nouvelles de Kerenn. Tel que ce dernier me l’avait précisé, après s’être rendu en exploration dans le désert de Sihle, il aurait fait revenir à la vie une ancienne déesse de cette région, Shill, qui lui aurait appris l’existence d’un second artefact qui aurait été la cause passée du Crépuscule des Dieux, ayant déséquilibré les forces d’Elysian. Un second artefact ! Comme si nous n’en avons pas assez d’un à dénicher dans ces vastes régions, objectif duquel je me suis moi-même éloigné pour contrôler un semblant de paix en ce monde en plein changement, et éviter la destruction pure et simple de toutes ces contrées à cause de la soif de pouvoir de quelques-uns. Par chance, d’autres comme Kerenn gardent cet objectif en vue. Un partage équitable des tâches en somme. Le sylphe m’apprend qu’il se rend en ce moment sur l’Archipel de Kanteros avec sa déesse pour le retrouver, ayant eu connaissance de sindeldi en vie. Incroyable. J’ai vu les ruines d’Andarsté. Rien n’a pu en réchapper. Les gris des miens avaient-ils un autre pied à terre sur ce monde, plus secret ? Rien n’est impossible, mais pourquoi alors n’avoir pas cherché à récupérer les expériences fort complexes des ruines de leur antique cité ? Je laisse cette information de côté pour le moment pour me concentrer sur le reste, attendant d’autres nouvelles de la part de Kerenn lorsqu’il pourra m’en donner.

Le message d’Aaria ne s’arrête cependant pas là : elle précise que la situation chez les élémentaires devient complexe à gérer. D’étranges créatures attaquent les différentes cités, de plus en plus difficilement défendues à cause de la perte de leurs pouvoirs magiques. Ces bêtes sauvages, je les connais : c’est celles que j’ai combattu dans les plaines d’Illyria, que j’ai aperçues ensuite en survolant les Crocs du Monde. Des envoyés du Fléau, des créatures malsaines, maudites, agressives, participant à la déroute des peuples et à leur lent déclin. Elle m’assure pouvoir gérer la situation, et m’enjoint à ne pas venir les aider, continuant sur ma route, mais je ne peux m’empêcher de serrer les poings en pensant à Ixtli, qui doit être fort affectée par le mal des élémentaires. J’espère la puissance d’Aaria suffisante pour contrer ces raids. Je lui réponds via le pendant juste avant de quitter la chambre du prince.

(Résistez, je vous en conjure. Si vous ployez, tout ce qu’on fait ici n’aura plus de sens. Préviens-moi si la situation devient trop complexe, et je volerai à votre secours. D’ici là, j’essaie d’enrayer la folie arriviste d’un fou, le Roi de Valmarin, qui entend unir les Royaumes humains sous sa bannière. La situation d’Illyria n’est pas enviable, mais elle aura à sa tête une personne apte à comprendre vos besoins et à vous venir en aide, si elle ne se fait pas déposséder par la guerre menée par le front commun de Valmarin et Sihle. J’œuvre sur ce front, pour l’annihiler dans l’œuf. Prends soin de toi et des tiens.)

Puis, vient le temps pour moi de suivre le prince et sa garde du corps jusqu’à la salle où l’attend le Généralissime au titre si pompeux. Je m’immisce dans la salle en leur compagnie, ne déchainant apparemment pas leurs capteurs sensoriels de mes bourdonnements légers, et me pose sur un bord de meuble, de facture militaire, pour écouter leur conversation. Le prince semble bien connaître le dirigeant militaire, et s’enquiert de son état. Quelques mondanités inutiles s’ensuivent, fort peu intéressantes, quoique rappelant le mariage prochain de Valérian à la princesse de Sihle, et ils entrent ensuite dans le cœur du sujet. Fort peu respectueux par ma demande de garder le secret de mes révélations, et sans scrupules, donc, il dévoile à son général sa connaissance de l’assassinat de la Reine d’Arden, Ardéliane, et de la mort du Roi Coryphème. Hakan, le généralissime, tente aussitôt de s’expliquer maladroitement sur le premier fait, affirmant qu’il ne s’agit que d’un malheureux incident, contrôlé désormais par leurs troupes. Le Premier Conseiller de l’ex-reine, nommé Gwydion, régit le peuple d’Arden, et est prêt à ployer aux demandes de l’alliance impérialiste. Un vendu, en somme. Je commence déjà à le détester. Le prince, lui, au nom de Mastriani, aurait fui ses responsabilités suite à l’affect que lui a procuré le décès de sa mère. Un faible, dont je devrai peut-être botter le cul pour qu’il s’en sorte les doigts et refuse catégoriquement toute demande des assassins de sa propre mère.

Hakan, comme je m’y suis attendu, ne sait rien de la mort de Coryphème, et lorsque Valérian, ce bavard sans honneur, lui révèle sa successeuse, Hakan s’émerveille en affirmant qu’il s’agit d’une excellente nouvelle, évoquant le chemin du progrès emprunté par Illyria. Si j’avais des sourcils, je les froncerais présentement. Ça sonne faux, comme si la raison de son contentement était davantage le trouble de l’ordre que cela cause à la cité plutôt que le progrès énoncé. Une facilité pour eux pour s’en emparer.

Hakan presse alors Valérian de se préparer au voyage jusqu’à Sihle pour officialiser l’union du prince des mers et de la princesse des sables. Le Roi de Valmarin s’y trouverait, apparemment. Il ne me sera plus utile de rester ici, du coup : Valmarin, suite au départ de ces deux-là, ne sera plus qu’une coquille vide sans grand intérêt. Je devrai me rendre où tout ce beau monde va, afin d’assister, qu’ils le veuillent ou non, à ces épousailles. Je ne sais cependant où ils se rendent spécialement, si c’est directement à Sihle, ou dans un autre port de cette contrée que je méconnais. Ou peut-être même à Arden, où le Roi de Valmarin se trouve peut-être pour y gérer la situation. Quoiqu’il en soit, je dois accompagner tout ce beau monde pour en apprendre plus sur leur destination. Le navire du généralissime servira de moyen de transport, et sera une bonne zone de départ pour ma future expédition. Mais alors que je m’apprête à les devancer en passant par la fenêtre pour arriver avant tous au bateau, j’assiste à une scène pour le moins surprenante entre Hakan et Kariny.

Sitôt le prince parti, le généralissime s’approche de la demoiselle. Près. Trop près pour que ce soit innocent. La forçant à se tourner vers lui en lui attrapant la main sans délicatesse, il lui susurre des mots que je ne comprends pas, avant de faire couler vers elle un regard libidineux, et une caresse de sa main dans ses cheveux et sur sa joue, dans son cou. Un frisson de dégoût me fait vriller les ailes. Vieux pervers. Kariny, elle, est loin d’être aussi vindicative qu’avec moi lorsque je lui ai à peine effleuré la peau. Immobile, en tension, elle semble n’avoir d’autre choix que de se laisser faire. Elle esquive fermement le regard du vieux porc intéressé, sans pouvoir masquer un tremblement de ses mains. Elle n’est pas à l’aise, indéniablement. J’assiste, impuissant, à une agression, un pur harcèlement. Qui sait jusqu’où cet être ignoble a déjà pu aller avec elle, pour qu’elle soit si nerveuse ?! Et la main laissa place à la bouche du militaire, qui vint saisir la peau de pêche, pâle et pure, de la jeune femme. J’ai envie d’intervenir, de péter la tronche de cette enflure et de voler au secours de celle dont je comprends mieux le trouble passé, à mon contact, mais ça serait révéler ma couverture, ainsi que mon pouvoir. Par chance, elle est sauvée par le gong : un serviteur frappe à la porte et elle en profite pour se défiler, après que Hakan se soit reculé, tout sourire, non sans lui avoir murmuré quelques ultimes paroles. Des menaces sur une future rencontre en privé entre eux. J’en frissonne d’horreur. Ce vieil obsédé ne perd rien pour attendre.

Le serviteur s’enquiert de connaître les besoins immédiats du généralissime, chose nettement moins pertinente, à laquelle je ne suis plus tenu d’assister. Je prends donc mes ailes à mon cou, et vole vers la fenêtre, que je traverse pour me retrouver à l’extérieur, avec pour objectif le navire d’Hakan. Pendant mon survol de la cité, je me change en oiseau marin, en cormoran au plumage noir, et vais, lorsque je l’aurai atteint, me percher sur la mâture du navire en attendant son départ proche, toute ouïe pour en découvrir la destination exacte, si je peux l’y précéder.

[1610 mots]

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 Sujet du message: Re: Valmarin - Cité des Hommes de la Mer
MessagePosté: Mer 26 Avr 2017 12:24 
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Valmarin – La Vierge des Mers

    Cromax dû attendre quelques temps sur le mât du navire qui attendait le Généralissime, le Prince et sa suivante pour larguer les amarres. C’est durant cette attente que Cromax reçut un mot de la part de Kerenn :

    (Empêcher mariage fragiliserait Ashmane et alliance avec Valmarin, possibilité de rupture selon type empêchement. Taleb Al-Dayaân peut aider à Sihle, allié sûr et influent, taverne vipère sur place Ashmane Ayd-Dîn. Demandez discrètement au tavernier, dites venir part de Kahena et Kerenn.)

    Une autre attente se fait, attente durant laquelle un marin superticieux tente de lui lancer quelques cailloux, arguant avec ses collègues qu’un oiseau noir au moment d’un départ est de mauvais augure. Il finit par arrêter en voyant ses camarades de payer sa tête.

    Finalement, les trois nobles finissent par arriver sur le navire et se dirigent vers leurs quartiers et le Capitaine se met à crier :

    - Laaaaarguez les amarres ! Cap sur Arden !


[Cromax – xp : 0,5 (introspection), 0,5 (écoute au mât), 0,5 (mot à Aaria), 1,5 (longueur)]


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 Sujet du message: Re: Valmarin - Cité des Hommes de la Mer
MessagePosté: Lun 8 Mai 2017 11:20 
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Comme prévu, j’arrive largement en avance sur les êtres que je compte bien suivre où qu’ils aillent pour les empêcher de nuire à Elysian. Heureusement, mon attente est comblée d’une réception d’informations de la part de Kerenn, qui répond à mes propres appels via son pendant d’Uraj. Il me précise, dans un langage réducteur visant à une économie de mots, à moins que ce ne soit les interférences indiquées par Yuralria, qu’empêcher le mariage fragiliserait l’alliance entre Valmarin et Sihle, ainsi qu’un certain Ashmane… Je n’ai guère entendu ce nom, pour l’instant. Le Roi de Sihle, certainement, à moins qu’il ne s’agisse d’un lieu ? Je le découvrirai bien assez vite. Kerenn évoque même une possibilité de rupture entre les deux cités-états selon le type d’empêchement mis en place. Voilà une situation qui ne tombe pas dans l’oreille d’un sourd ! Il va sans dire que cet objectif, s’il était déjà le mien de base, ne fait que se confirmer dans le message de l’elfe gris.

Il me confère ensuite quelques précieuses indications sur des alliés sûrs sur place. Un, en tout cas, du nom de Taleb Al-Dayaân, qui serait influent. Il se situerait dans une taverne vipère – terminologie dont j’ignore la signification, à moins que ce ne fût son nom – sur la place Ashmane Ayd-Dîn. Sans doute à Sihle, pour le coup. Ça confirme à demi-mot, sans qu’aucune certitude ne s’installe, qu’Ashmane est bien le dirigeant de ce peuple. Son propre nom, Kerenn, serait un laisser-passer efficace. Tant mieux, c’est qu’il a su prouver sa valeur sur place. Il cite néanmoins une autre personne, Kahena, dont j’ignore l’identité. Encore un nouveau mystère. Une compagne trouvée dans ses pérégrinations, sans doute.

Son message passé, l’attente se refait monotone, jusqu’à ce qu’un marin décide de me caillasser en criant à qui veut l’entendre qu’un oiseau noir sur la mâture, ça porte malheur. Je croasse bruyamment en battant des ailes sur place, sans déménager de mon perchoir pour autant, alors qu’il s’échine maladroitement pour me toucher, en vain, ce qui déclare l’hilarité de ses collègues moqueurs. Le marin finit par laisser tomber, trop honteux de son échec. S’ils savaient, tous, qu’il n’a pas tellement tort, au final, et que je suis pour eux un oiseau de mauvais augure…

Enfin, le trio attendu arrive sur le port et embarquent sur le navire. Aussitôt, alors qu’ils se dirigent tous trois vers leurs appartements, le Générallissime, le prince et sa sœur de lait, l’ordre de larguer les amarres est donné, et exécuté aussitôt par les marins du bord. Une information majeure me point à l’oreille : notre destination est Arden, et non Sihle. Bien, heureusement que j’ai pris le temps d’espionner un peu tout ce monde sans précipiter mon départ. Je me serais retrouvé bien déconfit une fois arrivé pour rien à Sihle. Une hésitation s’empare de moi, néanmoins : j’ai conscience de d’intérêt d’une présence à l’avance sur place à Arden pour préparer le terrain de leur arrivée, et tresser mon réseau de confiance sur place. Mais il pourrait aussi y avoir de l’intérêt à rester sur ce navire pour espionner davantage de conversations. Je prends quelques minutes à me décider, optant pour une avance confortable sur ces derniers pour m’assurer de réduire leur avantage de connaissance du terrain et des mœurs d’Arden. Suite à l’assassinat de la Reine, le peuple doit être bouillant, au bord de la révolte. Je dois retrouver son successeur et évoquer avec lui une éventuelle reprise de pouvoir.

Mais avant cela, je me permet de voler le long du navire, ailes grandes ouvertes, attendant que personne n’ait l’œil sur moi pour me changer une fois de plus en mouche, et pénétrer via le hublot de la cabine du prince, qu’il soit ouvert ou fermé, puisque nulle matière ne peut m’arrêter, pour voir s’il est seul ou accompagné d’un ou des deux autres, histoire d’attraper au vol quelques ultimes informations avant mon départ. Qu’ils soient présents ou non, que celles-ci soient pertinentes ou non, ça ne change en rien mon départ, retraversant le hublot vers l’extérieur pour me changer à nouveau en cormoran et prendre mon envol à vitesse maximale vers la cité d’Arden, survolée l’avant-veille en compagnie du Roi Coryphème.

[701 mots]

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 Sujet du message: Re: Valmarin - Cité des Hommes de la Mer
MessagePosté: Jeu 11 Mai 2017 14:14 
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[Suite à Arden]


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