L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Mer 17 Juin 2015 19:59 
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Les Crocs du Monde - Ruines du fluide

    Le fluide se trouvait dans les ruines d’un bâtiment qui avait dû être, en des temps révolus, un lieu de grande beauté. La carcasse d’une grande salle et d’un escalier colossal menant à des étages impraticables s’étendaient devant les yeux des aventuriers. Les murs, autrefois somptueux, étaient à présent recouverts de mousses, de lichens et d’herbe tandis qu’une rivière et des chutes d’eau se déversaient à l’intérieur. Tout un petit écosystème s’était développé à l’intérieur, parfois éclairés par des rais de lumière qui filtraient parmi les décombres. Autour du fluide, trônant dans un coin de la pièce, se trouvaient diverses psychés, de grands miroirs mobiles sur pied salis par les temps, qui reflétaient les ruines.

    Image


    Si les aventuriers passèrent le fluide sans mal, ils purent se sentir légèrement différent en faisant leurs premiers pas sur Elysian, ce qui se confirmerait s’ils s’observaient dans les différentes psychés.

    Cromax et Baratume, à leurs premiers mouvements, purent se sentir légèrement plus aériens et, si d’aventure ils regardaient leur corps, ils purent le voir devenir soudainement vaporeux à chacun de leurs mouvements, comme s’il se fondait dans l’air dans une petite volute avant de retrouver de sa matérialité s’ils arrêtaient leur mouvement. En se déplaçant plus vite, l’intégralité de leur corps se fondait dans une volute aérienne, qui, si elle ne les rendait pas invisibles, les rendait cependant plus difficiles à distinguer. Guasina, perchée sur l’épaule de Cromax, subissait le même phénomène, bien qu’il soit uniquement dû à la proximité du Sindel.

    Le changement chez la lutine était différent de Baratume et de Cromax. En effet, ses avant-bras avaient soudainement changé de couleur, la peau devenant d’un gris cendré et s’était légèrement durcie, bien que cela ne gêna en rien ses mouvements. Ses ongles, quant à eux, avaient prit un aspect minéral ainsi que sa consistance. Dans ses avants bras, elle ne ressentait plus ni chaleur, ni fraîcheur. Si d’aventure elle se regardait dans le miroir, Guasina pourrait voir que ses yeux avaient changé de couleur, tout l’iris et le blanc de l’œil étant devenu d’un gris très clair, nuageux, tandis que ses pupilles étaient restées d’un noir profond. Ils étaient à l’image de ceux d’un choucas. Son acuité visuelle s’était également trouvé améliorée et elle pouvait percevoir plus de détails dans son environnement, bien qu’il lui fût plus difficile de percevoir la scène dans sa globalité, son regard se fixant toujours sur les menus détails.

    Les changements subits par Faëlis furent différents des trois précédents. L’intégralité de sa peau se mit à irradier d’une lumière qui s’étendait par vagues, comme des pulsations erratiques. Sur un même endroit de sa peau, la luminescence qui en était émise pouvait brusquement illuminer ses proches alentours tandis qu’à l’instant suivant elle se résumait à une petite veilleuse. Si ses vêtements ne semblaient pas touchés par ce phénomène, sa peau, en-dessous, semblait tout de même briller.

    Les changements chez Earnar Corail se firent bien plus discrets quoi que tout aussi étranges. Sa peau bleue devint semblable à la surface d’un lac, entièrement lisse bien que perturbée par endroits, lorsqu’on le touchait, par de vagues ondes qui se perdaient en s’éloignant du point d’impact.

    Kerenn, enfin, pu voir son corps s’assombrir, comme si sa peau émettait un fin voile d’ombre qui enrobait son être et dont de fines volutes ténébreuses s’élevaient parfois. Ce phénomène tendait à s’amenuiser lorsqu’il s’approchait d’une source lumineuse pour n’être qu’à peine perceptible à la lumière du soleil. Cependant, s’il s’approchait d’ombres, alors son corps et ses vêtements semblaient s’y fondre et devenaient ainsi plus difficiles à distinguer.

    Aucun des six aventuriers ne parvenait à maîtriser les changements qui s’étaient opérés en eux.


[Cromax - xp : 1 (post) ; 1 (entrée en quête) ; 2 (arrivée sur Elysian).
Guasina - xp : 1 (post) ; 1 (entrée en quête) ; 2 (arrivée sur Elysian).
Faëlis - xp : 1 (post) ; 1 (entrée en quête) ; 2 (arrivée sur Elysian).
Earnar - xp : 0,5 (post) ; 1 (entrée en quête) ; 2 (arrivée sur Elysian).
Baratume - xp : 0,5 (post) ; 1 (entrée en quête) ; 2 (arrivée sur Elysian).
Kerenn - xp : 1 (post) ; 1 (entrée en quête) ; 2 (arrivée sur Elysian).]


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Jeu 18 Juin 2015 09:51 
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Le passage entre les deux mondes se déroula sans anicroche et ils arrivèrent à Elysian près des Crocs du Monde comme les avait informé le général Jillian. L'Eàrion ne put détacher son regard du fluide dont les filaments semblaient s'enrouler les uns aux autres au sein de ce qui semblait être sans doute une nef.

Pourtant il n'avait rien vu encore lorsque ses yeux vitreux se posèrent sur leur destination. Ce devait une salle royale à l'origine au vu des arches à présent recouvertes de mousse et de lichens et de l'architecture sophistiquée. Le plus étrange ne tarda pas à se faire voir lorsqu'il vit ceux qui étaient passés avant lui à travers le fluide.

L'humain et Cromax étaient vaporeux, ils n'avaient plus véritablement de corps physiques, l'hinïon quant à lui était aussi lumineux qu'une torche, une fonctionnalité qu'il allait devoir assumer sur Elysian en cas de découvertes de cavernes et le Sindel balafré était devenu une ombre.

- Vous devriez vous regarder dans les miroirs, leur conseilla-t-il.

Le voleur passa par-dessus une des chutes d'eau qui rendait le paysage véritablement magnifique, cela changeait de la pierre et des pavés de Tulorim ainsi que de la puanteur des bas-fonds. Voulant vérifier son état, il se regarda dans un des innombrables miroirs et pour le moment, il ne vit aucune différence, son corps restait d'un bleu océan et...
(Qu'est-ce que c'est que cela ?!)

Il avait cru apercevoir un mouvement sur sa peau. Ses doigts touchèrent son visage et il poussa un petit cri de surprise lorsqu'il vit une onde parcourir sa peau. Son corps était aussi immatériel que les autres hormis celui de la lutine qui semblait être constitué d'une fine pellicule de roche.

- Nous sommes des élémentaires... Fascinant et terrifiant à la fois au vu des informations que le général nous a donné. En parlant de Jillian, où est-il passé ?

Ses yeux balayèrent les ruines sans parvenir à trouver le général, il espérait juste qu'il ne leur avait pas fait faux bond mais il en doutait un peu. Il ne savait pas quoi penser de son état, à part que sa race allait être jalouse si elle l'apprenait. Par ailleurs, tout cela pouvait n'être qu'une illusion.

Il toucha ses bras et les ondes les parcoururent en s'éloignant du point d'origine avant de redevenir aussi lisses que les eaux calmes d'un lac ou d'un marais. Si c'était une illusion, elle devait être très puissante pour que ce soit aussi réel. Au moins, ils n'allaient pas être dépareillés lorsqu'ils allaient rencontrer les élémentaires mais le risque était que le phénomène pouvait à présent les toucher. Jillian, s'il était au courant, aurait pu les prévenir lorsqu'il lui avait demandé s'il y avait un risque pour eux en passant le fluide. Interrompant sa contemplation, il s'éloigna des psychés et expérimenta sa nouvelle condition. Il approcha sa main près de la pierre, cherchant à voir si elle allait se diviser et remplir les interstices des ruines. Si tel était le cas, l'infiltration ne poserait plus aucun souci pour un voleur tel que lui.

- Espérons que cet endroit était en ruine dès son origine et non du fait du phénomène. Explorons un peu, nous devons trouver nos commanditaires, Jillian viendra déjà nous trouver...

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Jeu 18 Juin 2015 14:12 
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Avant de passer le fluide, j’entends les dernières paroles de Kerenn, qui m’assure que son bon vouloir est avant tout d’œuvrer avec sa tête et son esprit, mais qu’il nous suivra malgré tout dans notre entreprise. Allons donc. Un grand costaud comme lui se concentrer uniquement sur le cérébral. Je le crois capable de bien plus que des conseils stratégiques. Il a beau avoir l’air stable et sans émotions, je ne peux que conclure, peut-être à tort, qu’il a quand même un peu peur de passer ce fluide. D’où son envie de retarder le départ, de se renseigner le plus possible sur le monde où nous nous rendons… Alors que d’expérience, je sais qu’on en apprend plus sur le terrain que dans la bouche d’un quelconque inconnu, fut-il général. À vrai dire, il m’est déjà arrivé d’apprendre bien des choses dans la bouche d’inconnues… Mais là n’est pas la question.

Je passe donc le fluide, Guasina sur mon épaule. Le sceptre dans ma main ne m’est guère fort utile, puisque Lysis s’occupe déjà de l’aspect faerique qu’il est censé remplacer. Le temps et l’espace, soudain, se mêlent. Une disparition de la réalité de Tulorim, qui se fond dans une mélasse noirâtre alors que je me sens transporté, mais sans vitesse. Je bouge sans me mouvoir. Et très vite, une autre réalité, toute autre même, se force à mes yeux. Je termine le pas engagé dans le fluide de départ pour sortir de celui d’arrivée. Il émettait tout autour de notre endroit d’atterrissage une lueur bleutée évanescente et presque anecdotique face au décor qui nous entoure subitement. Une ruine, pour rester général. Mais pas n’importe quelle ruine. Ça a dû être, à l’époque de son activité, un endroit superbe et richement paré, parcouru de gens importants. Mais ces temps sont passés. La nature reprend ici ses droits sur la civilisation, recouvrant de lianes et de mousses les murs branlants et parfois dégarnis de leurs pierres originelles.

Un cours d’eau passe au beau milieu de l’endroit, creusant son lit dans les cloisons épaisses en y laissant entrer de subtils rayons de soleil, qui donnent à la place un aspect presque magique. Alors que j’observe au loin ce grand escalier orné de lumière dorée et éclaboussé des gouttes d’une fine chute d’eau marquant son droit sur les plafonds, les autres aventuriers passent tour à tour le fluide et apparaissent autour de moi. Lorsque notre présence dans la salle se fait un peu oppressante, de par notre proximité nette, je recule un peu avant de me tourner vers eux pour prendre la parole… Mais je reste bouche bée. Les mots restent au fond de ma gorge, alors que la stupéfaction marque mon regard d’obsidienne. Des changements étranges semblent s’être opérés en eux.

Faëlis, le premier que je vois, à la fois parce qu’il nous a directement suivi dans le fluide, qu’à cause de son nouveau statut de personnage le moins discret de toute notre compagnie, est auréolé de lumière, comme si sa peau irradiait par l’effet de la magie. Comme si les fluides qui le constituent voulaient s’échapper par les pores de sa peau. Est-ce cela, l’effet de la fuite de la magie sur Elysian ? J’ai comme un doute quand j’aperçois Earnar se toucher l’épiderme et hurler de surprise en voyant celui-ci se comporter comme s’il était liquide. Comme les reliefs d’une eau calme après avoir été troublée par une goutte de pluie. Il n’a lui-même pas parlé de capacité magique… Mais c’est un elfe bleu, un Eàrion. Peut-être leur proximité de l’eau les rend plus sensibles à cet élément. Mon hypothèse se dissipe néanmoins lorsqu’il annonce de nous reluquer dans les miroirs cernant la pièce, et que je vois Baratume tourner la tête et la voir temporairement disparaitre en de petites volutes avant de se stabiliser dans sa position finale.

« Que… »

Paniqué, je regarde mes propres mains d’un geste vif… qui s’avère bien plus aérien que je n’ai l’habitude. Comme si mes membres étaient plus légers. Et ce n’est pas tout : moi aussi je me vois… disparaître pour réapparaitre sous mes yeux ébahis. Un sentiment d’oppression s’empare de moi. Suis-je en train de me fondre dans une réalité qui n’est pas mienne ? De m’étioler dans les airs, de me décomposer ? Paniqué, je fais un pas vif en arrière… et c’est comme si mon propre corps se changeait lui-même en air avant de redevenir normal. Je jette un regard interrogateur vers Guasina, toujours sur mon épaule, et ne peux réfréner un cri, à mon tour.

« Ah ! »

Son regard… Ses yeux sont laiteux, à la pupille plus noire que le charbon, ronde et menaçante comme celle d’un mort. Ses petites mains sont munies de griffes minérales. Un changement effrayant, en vérité ! Mais le plus prerturbant est qu’elle soit restée sur mon épaule. Ainsi, si mon image se trouble, au moins je ne perds pas ma tangibilité. À moins bien sûr qu’elle ne soit elle aussi concernée par cet étrange pouvoir, cette menace latente.

L’elfe bleu finit par conclure que nous sommes devenus des élémentaires. Des élémentaires ? Vraiment ? Je nous sens pourtant fort normaux, à part ces transformations. Les élémentaires, je les imagine… plus élémentaires. Tout de glace, de feu ou d’eau. Mais mon esprit est peut-être biaisé par mes habitudes de Yuimen, où l’on raconte des légendes sur ces curieuses créatures. Kerenn apparait à son tour du fluide, la peau plus sombre, parcourue de volutes ombragées. Earnar prétend vouloir explorer les ruines en attendant Jillian, qu’il croit disparu.

« Il a signalé qu’il viendrait en dernier. Il n’a sans doute juste pas eu le temps de nous rejoindre encore. Mais… oui peut-être ferait-on mieux d’explorer. »

Explorer. Mais comment se concentrer sur une exploration quand son propre corps est inhabituellement sensible à des manifestations contre-nature ? Je n’ose plus bouger, de peur de me répandre, avant l’arrivée du général. Je me contente de fixer le fluide… Et les ruines nous entourant. Jillian a intérêt à avoir des réponses à nos états respectifs. Comme pour vérifier ma tangibilité, ceci dit, je ramasse une petite pierre au sol pour la lancer en direction des escaliers, voir si elle se casse la figure par terre dans mon élan preste… Ou si elle reste bien logée dans ma main, emportée par mon pouvoir surprenant.

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Jeu 18 Juin 2015 21:35 
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Cela ne dura qu'un instant. Il se retrouva... ailleurs. Dans un grand espace qui avait dû être construit, mais qui était maintenant envahi de verdure. C'était purement magnifique ! Ceux qui avaient construit ça étaient des êtres qui avaient le sens de l'esthétique... mais visiblement ils n'étaient plus là depuis longtemps. L'earion était déjà arrivé et il mentionna les miroirs alentours. Faëlis n'en avait pas besoin, bien sûr, il avait toujours un miroir sur lui, aussi il regarda surtout vers l'earion... qui s'était figé, stupéfait. Il semblait... animé de mouvements liquides étranges... comme s'il était fait d'eau ! Cromax était là aussi mais lui semblait... étrangement vaporeux. Il semblait avoir des difficultés à se mouvoir, comme si ses mouvements étaient toujours trop rapides.

Un flash lumineux attira le regard de l'hinion... un flash qui venait de lui-même ! Il regarda ses mains, fasciné. Il brillait ! Certes il avait toujours été quelqu'un dont la beauté était une véritable lumière au sein de toute assemblée, mais là... c'était littéral ! Il leva les yeux vers un miroir et vit alors pleinement les étranges mouvances étincelantes qui parcouraient son corps. Il resta figé là, incapable de détourner le regard. C'était si beau... ce monde avait magnifié ce qu'il était. Quel malheur qu'il ne puisse réellement être un autre que lui-même ! Il donnerait la moitié de sa vie pour coucher avec un aussi bel homme !

Il entendit vaguement l'earion qui faisait remarquer qu'ils étaient manifestement devenus des élémentaires. Il s'inquiétait de l'état des lieux, se demandant si le cataclysme en était la cause. Faëlis, d'une voix distraite, les yeux toujours fixés sur le miroir, balaya ses craintes :

« L'avancement de la végétation indique que cet endroit est dans l'état depuis au moins plusieurs années, peut-être des décennies... »

Il vit Cromax qui ramassait un caillou, peinant avec son corps qui devenait invisible par intermittence, comme Baratume. Son élément associé serait-il l'air ? L'elfe blanc lança d'un ton amusé :

« Allons, sergent, vous ne devriez pas vous effacer ainsi devant moi ! Aussi lumineux que je sois physiquement, je suis sûr que mon esprit n'est pas plus brillant que le votre ! »

Guasina, sur son épaule, semblait transformée en une petite gargouille de pierre.

Jillian n'étant toujours pas là, il s'écarta du fluide pour laisser la place. Kerenn arriva, et celui-là sembla aussitôt disparaître dans les ténèbres. S'il était lié aux fluides sombres, il allait vraiment falloir s'en méfier...

« Ne vous éloignez pas, Earnar, nous ne savons pas quel danger pourrait nous guetter. »

Il se contentait personnellement d'inspecter les miroirs puisque ceux-ci, même sales, lui renvoyaient une image de la beauté.

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L'homme de toutes les femmes, la femme de tous les hommes
Lampadaire officiel de la quête 32

Le thème de Faëlis


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Sam 20 Juin 2015 14:40 
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Je franchis le fluide, l'esprit plein de questions encore, mais j'ai hâte de découvrir ce nouveau monde! L'impression de ce "passage" est fort étrange. Tout se brouille avec soudaineté, devenant gris, puis d'un noir de poix en une fraction de seconde. J'ai le sentiment de poursuivre le pas qui me l'a fait franchir durant ce qui me semble être d'interminables secondes, comme si on ne trouvait aucun sol sous ses pieds, mais sans l'impression de chute. Perturbant.

L'obscurité. Totale, absolue, elle semble absorber jusqu'aux sons, mélasse visqueuse qui s'insinue partout, jusque dans nos veines pour y insuffler une crainte atavique abjecte. L'esprit lui-même se sent reclus dans une petite boîte bien close, étouffé par l'omniprésente noirceur qui l'empêche de décoller, de rêver, d'imaginer que quelque chose d'autre que ce "rien" puisse exister. Sourde angoisse, le coeur qui s'accélère, et qui parait résonner comme un tambour grave et infiniment trop bruyant.

Se calmer, maîtriser son rythme cardiaque, sa respiration, faire confiance à ses sens autres que la vue, qui permettent d'appréhender ce qui nous entoure, avec une surprenante précision quand on sait interpréter ce qu'ils nous révèlent. Et cela, je l'ai appris, Maerhin y a veillé, attisant nos peurs les plus cachées avec art, jusqu'à ce que nous parvenions à les dompter, ou que nous périssions en le tentant. Aucune clémence de sa part, jamais, dans le cadre de la redoutable formation des Fils du Dragomélyn, et je lui en sais gré: de clémence, le désert de Sarnissa n'en a aucune, pas plus que le monde qui l'entoure, ou si rarement. Mais dans le fluide, il n'y a rien. Ni murs, ni être vivants, pas de sons, ni d'odeurs, pas le moindre souffle d'air, si menu soit-il. Aucun repère, de quelque nature que ce soit, et si bref que soit le passage, cet instant d'isolement absolu crée une faille brutale dans le rempart de mon amnésie.

La nuit, glaciale, sans lune. Des Shaakts qui grouillent autour de nous comme des guêpes belliqueuses, à peine des ombres mouvantes dans l'ombre nocturne. Mes compagnons, mes frères d'armes, qui tombent les uns après les autres, non sans prélever un lourd tribut parmi nos assaillants. Je me déchaine dans ces ombres sanglantes, pour nous frayer un chemin par lequel nous puissions fuir, mais d'issue il n'y a pas, les Shaakts sont trop nombreux, et déterminés à notre perte.

Je suis seul. Debout face à une grosse vingtaine de guerrières et guerriers Shaakts, les armes dégoulinantes du sang de leurs frères et soeurs. Ils me laissent le temps de réaliser que je vais mourir, ils savourent cet instant dont ils doivent rêver depuis bien des décennies. Je les dévisage, un rictus féroce et résolu aux lèvres. Je vais crever là, dans les dunes de ce désert que j'en suis venu à aimer et à considérer comme mon territoire. Tout est bien, juste, je savais que ce moment viendrait, et je l'attends de pied ferme.

La curée. Les Shaakts me balancent habilement trois filets plombés dessus, j'en évite un mais les autres se lovent vicieusement autour de moi et m'entravent presque totalement. Les maudits! Ils s'approchent pour me transpercer de leurs lames, les yeux brillants d'avidité à l'idée de faire couler mon sang, enfin. Je parviens à me libérer un bras, prolongé par une dague qui plonge dans la gorge du premier elfe noir. Je sens plusieurs lames se frayer un chemin dans mon corps, mais la douleur n'est pas instantanée et j'ai le temps d'en poignarder un autre dans le ventre avant de la ressentir. Je titube, puis chute alors que mes pieds s'entravent dans un pan de filet, me retrouvant allongé sur le dos.

Une hache, balancée à toute volée en direction de mon visage. Je tente désespérément d'esquiver, mais je suis coincé par les filets, affaibli déjà par plusieurs blessures. Le fil de la lame de cette hache me semble atrocement tranchant, il se précipite sur moi dans une espèce de ralenti dont on ne peut pas profiter. Le choc. La douleur, brève, si brève. Et la nuit. Les ténèbres totales, le mur de l'éternel silence qui nous tombe dessus, implacable et définitif, oblitérant jusqu'à nos souvenirs, jusqu'à ce que nous avons été.


On pourrait se perdre dans ce passage, dans ce fluide, à jamais. Mais le sceptre fait son office, m'extirpant de ce gouffre du passé pour m'amener à l'endroit prévu. Avec autant de soudaineté que Yuimen a disparu, Elysian apparaît, et je manque m'affaler de surprise lorsque mon pied touche enfin un sol solide et véritable.

La première chose qui me frappe est l'ancienneté apparente du lieu, qui dut être majestueux, et qui le reste encore d'une certaine manière. La deuxième que nous sommes tous arrivés à bon port, et vivants. Et la troisième que nous nous trouvons salement exposés, là bien en tas au milieu d'une salle entourée de véritables meurtrières en hauteur du fait du délabrement et de l'effondrement généralisé de l'édifice. Étranges, également, ces psychés disposées là, intactes...Puis je hume cette atmosphère humide, végétation gorgée d'eau, ruisseau qui court à l'intérieur des ruines en cascadant, très inhabituelle pour moi. Pas de doute, je ne suis plus dans le désert de Sarnissa...

Un nouveau monde...par les dieux!

Je m'écarte de quelques pas du fluide et du groupe, l'oeil déjà aux aguets des alentours et soucieux de vérifier le périmètre malgré l'apparente tranquillité du lieu, lorsque soudain l'elfe-poisson propose de se regarder dans les miroirs. Je grimace imperceptiblement à cette idée, ce que j'ai vu de ma trogne ravagée dans ceux de la Magicienne de feu du Naora m'a suffit. Pas la peine de s'appesantir là-dessus, d'autant plus que je me sens parfaitement normal et que je n'ai jamais perdu mon temps avec mon reflet pour autant que je m'en souvienne. Mais aussitôt, presque tous laissent échapper bon nombre d'exclamations surprises! Je les observe, plissant les yeux d'étonnement.

Par Meno! Nous avons un feu-follet avec nous! Qui me jauge d'ailleurs d'un air méfiant. Et ce frivole Hinïon souligne l'évidente antiquité du lieu et se mire en adoptant des postures avantageuses devant l'une des Psychés, je n'en reviens pas! Et...une petite gargouille. Enfin, moins laide que celles sculptées dans les antres Shaakts, et l'air beaucoup plus aimable et enjouée. Cromax et Baratume, eux, semblent s'effilocher comme brume au vent dès qu'ils bougent, et l'Earion est devenu liquide?! Par les enfers que se passe-t'il?

Je m'observe brièvement, ne me trouvant pas grand chose de changé, bien que...qu'est-ce que cette fichue "brume noire" qui m'entoure?! Ainsi nos fluides subissent d'une manière ou d'une autre une influence de la magie de ce monde, ou de ce lieu. Mais alors...pourrions-nous être "drainés" également? Une soudaine pensée m'envahit l'esprit, qu'en est-il des objets que nous transportons? J'examine aussitôt ceux que je porte: mon poignard en métal élémentaire de feu, mon bracelet en celui d'obscurité, et la fiole de soin, dont j'espère qu'elle aura conservé ses propriétés...

Le narcissique Faëlis plaide pour attendre ici bien sagement, "on ne sait pas ce qui rôde dehors", serait-il lâche en plus d'être vaniteux? Trop de satin...un bon archer de terrain serait déjà sur les hauteurs. L'Earion quand à lui propose d'explorer pour trouver nos commanditaires. Hum, Jillian est censé arriver et nous conduire à la reine d'Ilmatar. Mais évaluer un peu ce qui nous entoure, oui, c'est une évidence, que Cromax confirme aussitôt.

Je demande, intrigué, tout en poursuivant ma grimpée pour avoir une vue sur ce qui entoure les ruines, examinant sommairement les plantes pour voir si j'en reconnais certaines espèces:

"Vos armes, armures, objets ou autres nécessaires, sont-ils influencés par cette...magie?"

_________________
Kerenn


Si vous ne parvenez pas à trouver la vérité en vous-même, où donc espérez-vous la trouver?

Zenrin Kushu


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Sam 20 Juin 2015 15:39 
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Localisation: Quête 32 : Elysian | À la recherche des Hypogriffes perdus
Le passage du fluide se passe comme prévu. Il n'y a aucune douleur, aucune sensation, si ce n'est la peur de l'inconnu, et l'excitation de la découverte. Nous voilà arrivés dans un lieu étrange, empreins de mystère et de magie.

Tout d'abord, la description des lieux. Je suppose que c'était, il y a peut-être très longtemps, une sorte de palais. En effet, nous sommes dans une grande salle à la voûte immense et aux imposants murs. Un peu plus loin de nous se trouve un immense escalier aux fines marches. Il mène sûrement à des endroits encore plus magiques, mais pour l'instant je n'ai pas envie d'y aller pour l'instant. La nature a repris ses droits depuis quelque temps. Des plantes, buissons, mousses et lianes poussent çà et là. Envahissant les murs, perçant le sol. La lumière d'un soleil arrive à passer de temps en temps entre le toit délabré et les trous béants dans les murs. Le fluide se trouvait dans un coin et diverses grands miroirs avaient été abandonné sur le lieu.

Voilà pour le lieu. Faisant quelques pas, je croise mon reflet dans un des grands miroirs poussiéreux.

Je m'arrête net, mon cœur s'accélère, ma respiration se coupe. Et ma tête s'emballe.

Il est vrai que je m'étais sentis plus léger lors de mes premiers pas sur Elysian, mais j'ai mis ça sur le compte du passage du fluide. En fait, mon corps n'était plus vraiment matériel. J'étais vent, j'étais brise, j'étais... un élémentaire, oui. Du moins cela y ressemblait fort. J'agite mon bras droit et le vois, avec un étonnement non feint, se fondre dans l'air et réapparaître une fois immobilisé.
Me retournant, j'écarquille les yeux en voyant le reste de la compagnie d'aventurier dont nous faisons tous partis lors de cette quête.

Pour faire court, Cromax est dans le même état que moi, Guasina ressemble à un cadavre terreux, Faëlis a un lampion, ou plutôt à une torche elfique, Corail est comme fait d'eau, et pour finir, Kerenn ressemble à une ombre mouvante.

Des changements impressionnants, magiques et déconcertants. Il faudra faire avec, et surtout, s'en servir. Kerenn comme espion, Faëlis pour éclairer un bivouac en pleine forêt, Guasina pour faire peur aux ennemis, Corail pour ... devenir invisible une fois dans l'eau, et enfin, Cromax et moi pour nous fondre dans le décor.

Rayant ces idées saugrenues de mes pensées et de ma tête, j'écoute Corail parler. C'est le premier aventurier Yuiménien à parler sur Elysian. Je me perds un moment dans mes réflexions en soulevant le fait que l'on pourra dire cela à chacune de nos actions. Je suppose que c'est une chose qui arrive à chaque découverte d'un monde. En fait, ces pensées ne sont pas justes car Tulorim a déjà envoyé des hommes ici. Mais bon, on peut quand même faire cela à titre personnel.
Ainsi, c'est la première fois que j'entends quelqu'un parler sur Elysian !

Corail nous conseille de nous observer dans les miroirs, il demande ensuite où est passé Jillian. Et pour terminer, il propose d'explorer les lieux, sans forcément attendre notre guide.

L'elfe blanc lance un trait d'humour à propos des changements observés. Mais je n'ai pas la tête à rire.

Pensif, je tente alors quelque chose d'un peu osé mais qui, je pense, vaut la peine d'être fait au moins une fois pour voir. Je cours. Je m'élance, sautant les petits cours d'eau, les pierres, et autres obstacles. Tout mon corps se fond dans l'air ambiant. Je me sens léger et heureux. C'est agréable, bien que très étrange. J'ai, lors de ces quelques mètres de course, l'impression d'être un oiseau dans les cieux. Même si je ne vole pas, l'étrange sensation de liberté se propage peu à peu en moi.

Kerenn demande si nos objets, armes, armures et babioles sont affectés par les changements magiques que nous sommes en train de subir. J'arrête d'avancer et dégaine mon épée. Faisant quelques coups dans le vide, j'observe la lame et l'air ambiant, essayant de déterminer si tout ce que je touche est volatil. Si c'est le cas, il me faudra ensuite tester si une partie de la lame reste physique. Si non, je suis bon pour trouver un moyen de me défendre convenablement.

_________________


Multi de :
Hawke de la maison Zear'ël', Sindel, Chevalier du Chaos
Eva d'Arkheval, Semi-elfe, Enchanteresse


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Dim 21 Juin 2015 07:11 
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Élémentaire, mon cher !


La traversée du fluide se fit facilement sans incident et beaucoup plus rapidement que je ne l’avais imaginé. Aussitôt entrée, aussitôt ressortie, pour découvrir un nouveau monde fascinant.

Mon premier regard se posa sur des murs tapissés de plantes luxuriantes. Cet endroit fut jadis, sans aucun doute, un immense palais où devait évoluer à une époque passée un nombre impressionnant de gens. J’éprouvais toujours une certaine nostalgie, un sentiment plutôt étrange lorsque je visitais des lieux abandonnés, un peu le même que dans un cimetière où la simple lecture des inscriptions des pierres tombales semblait me ramener dans le passé.

Toujours est-il que ce lieu, certes en ruine, s’avérait tout de même fort agréable à l’œil puisque la nature y avait repris ses droits en colonisant les lieux de quelques belles espèces de fleurs, de plantes grimpantes et de mousses. Sans oublier la petite rivière et ses chutes qui s’infiltraient dans le bâtiment. Enfin, un milieu dans lequel je me sentais bien.

Pendant mon exploration visuelle de ce nouveau monde, je n’avais pas porté attention à mes compagnons. Ce fut l’elfe bleu qui me sortit de mes rêveries, en nous priant de nous regarder dans le miroir. N’en ayant pas sur moi, je me contentai de regarder mes mains.

(Oooooooooh ! )

Mes doigts, mes paumes, mes poignets et même mes bras avaient perdu leur teinte d’origine pour arborer des couleurs grises de pierre. Perplexe, j’observais le nouvel aspect de mes ongles lorsque Cromax poussa un petit cri de surprise. Je tournai rapidement ma tête dans la direction de mon visage pour pousser à mon tour un petit cri !

« Ah ! »

Il s’était transformé également, mais contrairement à moi qui avais un aspect de roc, lui semblait plutôt vaporeux, fluide, tout comme l’air que nous respirons ! Baratume, l’humain qui avait copié en vain la carte de Elysian, avait un aspect similaire au sergent. Levant mon regard, je vis alors Faelis qui s’illuminait comme une très puissante chandelle, je vis aussi l’elfe bleu dont la peau ondulait sous l’effet des vagues. Alors que pour Kereen, une espèce de voile d’ombre l’enveloppait en entier.

Je ne peux nier que j’étais très inquiète. Cette transformation subite me laissa sans voix quelques instants, le temps que je me remette de mes émotions
Earnar déclara que nous étions devenus des élémentaires.

(Des élémentaires ? Nous ?)

Mais je n’étais pas entièrement d’accord avec lui. J’avais en tête quelques hypothèses que j’exprimai à mes compagnons d’aventures.

« Hum… je ne partage pas l’avis de Earnar. Ce monde est différent du nôtre, les formes de vie y sont sûrement très différentes. Et notre transformation était peut-être nécessaire afin de pouvoir survivre dans ce nouveau monde. S’il s’était s’agit d’un monde aquatique, des branchies nous seraient sûrement apparues. Mais tel n’était pas le cas. Je me demande si tous les lutins, elfes ou hommes d’Elysian, ont un aspect semblable au nôtre. Cette transformation ne doit être que temporaire puisque Jilian revêtait la même apparence lorsqu’il était revenu de sa traversée du fluide. »

J’étais impatiente de le voir arriver afin que ses réponses nous éclairent et me rassurent.
Tout en défilant ce flot d’interrogation, j’étais descendue de l’épaule de Cromax, et j’entreprenais la descente en utilisant sa tunique comme prise pour mes petites mains. Ma descente jusqu’au sol fut plutôt lente puisque je faisais attention pour ne pas l’érafler avec mes ongles de minéral.

Dans un coin de la pièce se trouvaient de grands miroirs mobiles sur pied que je n’avais pas remarqués avant cet instant. Je m’y dirigeai donc afin de suivre le conseil que nous avait prodigué Earnar.

Faëlis supposa que l’état des ruines révélait qu’elles étaient ainsi depuis de nombreuses années. Kereen nous suggéra de vérifier l’état de nos armes. Son idée était bonne, mais je la remis à plus tard, j’étais trop impatiente de voir ma nouvelle apparence.
Enfin rendue à la hauteur du miroir, je me plaçai rapidement devant, j’essuyai la saleté du revers de la main.

(Ooooooooh !)

En plus de ma peau grise rappelant la pierre, mes yeux s’étaient transformés. Ils n’avaient plus cette ravissante couleur verte, mais plutôt un gris clair.

Estomaquée, j’effleurai du bout de mes doigts, la surface polie du miroir dans laquelle apparaissait une nouvelle version de moi-même, une version dans laquelle je me trouvais étrange.

Et puis, j’eus l’idée de m’informer de la présence d’habitants. C’est donc sans quitter mon reflet dans le miroir, que je questionnai d’une voix forte :

« Ohé ! Il y a quelqu’un ici ? Nous sommes venus de Yuimen pour vous apporter notre lumière !»

Je ne parlais pas de Faëlis bien sûr, mais plutôt de notre aide pour enquêter sur l’étrange phénomène dont les élémentaires étaient victimes.

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Dim 21 Juin 2015 09:45 
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Kerenn avait eu un instant d'absence, mais finalement, avec le visage de quelqu'un d'un peu secoué, il demanda si les armes étaient influencées par le phénomène. Faëlis détourna un peu le regard du miroir pour répondre :

« A vu d’œil ni nos vêtements, ni nos armes... mais nous n'avons que leur apparence pour en juger. De toute façon notre ami non-milicien nous expliquera sûrement tout ça... »

Une petite pique gratuite, ça ne faisait jamais de mal !

De son côté Guasina contredisait la théorie des élémentaires d'Earnar, estimant que c'était juste un phénomène automatique, indispensable à la survie dans ce monde, et purement temporaire. Faëlis grimaça. Elle avait sans doute raison, mais pourtant il aurait bien aimé retourner sur Yuimen comme ça ! Quelle classe !

Elle termina en appelant alentour. L'archer fit la grimace :

« Attention, quand même. Nous sommes censé être en terrain amis, mais rien de dit que vos cris ne pourraient pas attirer quelques prédateurs dangereux... »

Son regard balaya les alentours, à la recherche d'un mouvement.

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Dim 21 Juin 2015 11:31 
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Crocs du Monde - Ruines du Fluide.

    Lorsque la main d’Earnar toucha la pierre, il rencontra la surface rugueuse habituelle de la roche, mais resta parfaitement normale en se posant dessus, à l’exception des petites ondées qui parcoururent sa peau. Il en alla de même pour l’expérience de Cromax qui se saisit de la pierre et l’envoya voler avec ni plus, ni moins de force qu’à l’ordinaire. Les armes étudiées par Kerenn et celles qui pourraient l’être par les autres aventuriers sont en tout points semblables à ce qu’elles étaient, du moins en apparence. Personne ne répondit au cri de Guasina, si ce n'est quelques oiseaux qui s'envolèrent hors de la ruine.

    Sur ces entrefaites, Jillian sortit à son tour du fluide. Ses allées et retour dedans semblaient l’avoir éprouvé car sa respiration était saccadée. On ne passe pas trois fois d'affilée dans un fluide en en ressortant parfaitement alerte. Il fit quelques pas sur Elysian et s’arrêta pour observer les aventuriers un instant. Son corps ne semblait avoir subit aucune des modifications des aventuriers. Lorsqu’il prit la parole, ce fut d’une voix parfaitement normale, son état habituel retrouvé.

    - N’ayez crainte, aussi impressionnantes que vous paraissent ces modifications corporelles, les élémentaires vous fourniront bien vite les moyens de les maîtriser et vous pourrez à loisir reprendre une apparence plus habituelle.

    Comme pour souligner ses propos, il fit quelques pas et son corps se fondit alors dans l’air dans une petite volute avant de reprendre sa matérialité dès qu’il s’arrêta, comme ça avait été le cas pour Baratume et Cromax. Il exécuta de nouveau ces quelques pas, mais son corps resta cette fois parfaitement visible sans qu’aucun changement ne soit perçu.

    - Nous pensons que les corps des Yuimeniens, partiellement constitués de fluides ou du moins réceptifs à eux, réagissent à ceux d’Elysian, plus sauvages que sur notre monde natal car non régis par des dieux. Ces changements ne deviennent permanents qu’après avoir passé quelques temps, de plusieurs jours à plusieurs semaines sur ce monde, si vous veniez à retraverser le fluide maintenant, vous regagneriez votre corps habituel. Si cependant vous restez, vous rentrerez avec cette capacité et sa maîtrise. Vous êtes en quelques sorte à mi-chemin entre des élémentaires et des races classiques elysianes.

    Il s’avança alors vers une de l’ouverture créée par un pan de mur effondré à travers lequel coulait une petite cascade qui se transformait en rivière. Un petit chemin permettait de sortir en grimpant le long de la petite butte. Manifestement, les temps et les âges avaient partiellement enfoui l’ancien palais devenu ruines sous plusieurs mètres de terre que le ruisseau était parvenu progressivement à éroder.

    - Si vous le voulez bien, nous pouvons poursuivre notre trajet.

    Il se pencha dans l’ouverture pour regarder vers le ciel.

    - Si nous partons maintenant nous devrions arriver avant le coucher du soleil.


[Cromax - xp : 1,5 (post) ; 0,5 (tentative de comprendre le phénomène).
Guasina - xp : 1,5 (post) ; 0,5 (tentative de faire se manifester des gens).
Faëlis - xp : 2 (posts).
Earnar - xp : 1 (post) ; 0,5 (tentative de comprendre le phénomène).
Baratume - xp : 1,5 (post) ; 0,5 (tentative de comprendre le phénomène).
Kerenn - xp : 2 post) ; 0,5 (observation des armes)]


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Dim 21 Juin 2015 12:47 
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La pierre, comme me le confirme mon geste, reste dans ma main et accompagne mon mouvement jusqu’au bout et se lance avec force vers mon objectif. Pas de perte de rapidité, de puissance ou de précision, même si je note en analysant le tout qu’il a aussi été modifié par mes nouvelles capacités lors du mouvement, au même titre que mon équipement. Ainsi donc, ce que je touche directement a les mêmes propriétés que mon corps. C’est plutôt intéressant à noter. Un peu comme Guasina, qui s’est faite évanescente lors de mes propres mouvements, malgré son apparence bien plus… physique, pour sa part.

Je ne remarque qu’alors sa disparition de mon épaule, entendant un cri derrière moi, près des miroirs. Elle s’enquiert à son tour de son apparence plutôt troublante. Finalement, Baratume et moi sommes ceux où ça se voit le moins, si tant est que nous demeurons immobiles. Ce qui, me connaissant, ne tiendra guère bien longtemps. Baratume, d’ailleurs, ne semble pas non plus vouloir rester en place et malgré son apparence massive se met à courir comme une jeune vierge effarouchée galopant dans les ruines avec une expression extatique. Même si je comprends plus que bien ce qu’il doit ressentir, je ne peux m’empêcher de le regarder avec une perplexité non feinte : il a vraiment l’air stupide à trotter comme ça comme un gamin des rues voyant pour la première fois la forêt.

(Et là, il se bloque le pied entre deux pierres et se brise une cheville…)

Je me demande, parfois, d’où vient ce sadisme de Lysis. Comme si elle était une part de l’esprit pervers d’un être puissant aimant à faire souffrir des gens sous son contrôle en leur faisant vivre les pires atrocités qui puissent exister. Je ne relève pas sa remarque mentale, préférant prêter attention aux paroles moqueuses de l’elfe de salon, qui se targue d’une blague sur mon état évanescent et sur le sien, lumineux. J’esquisse un sourire alors qu’il passe, tel un papillon, à d’autres remarques sur Earnar, ou répondant à la remarque faite par Kerenn sur l’efficacité des pouvoirs dont nous sommes affublés sur nos équipements. Je rétorque, enfin, à son trait d’esprit, par une autre provocation.

« Hé bien ! Si vous craigniez de ne pas être une lumière jusqu’ici, vous voilà exhaussé. Enfin… en quelque sorte. »

Je sens que ça n’est que le début de nombreuses remarques sur nos états respectifs. Un jeu auquel je vais prendre plaisir à prendre part. Mais bien sûr, l’heure n’est pas entièrement à la rigolade, et les membres les plus anxieux de notre petite compagnie rappellent vite les dangers d’un environnement totalement inconnu, à l’image de Guasina, qui disserte oralement sur des hypothèses sur les capacités offertes par l’arrivée dans un nouveau monde. Sa remarque sur un monde aquatique me fait sourire, et je lui réponds tout de go :

« J’ai déjà visité un monde-océan, où l’eau était l’élément majeur. Aucune branchie ne m’est poussée. Ce doit être une spécificité de ce monde. Ou une influence de celui-ci sur nos seuls êtres. »

Sans dire que nous sommes des élus, il va sans dire que nous avons tous ici, forts comme faibles, plus de pouvoirs que le commun des mortels peuplant Yuimen. Un individu lambda n’aurait peut-être pas muté de la sorte. Encore une question qui restera pour l’instant sans réponse. Tout comme la suggestion de Faëlis indiquant un peu rapidement que nous sommes en terrain allié. Par chance, le tant attendu Jillian arriva de par le fluide, visiblement déboussolé par ses traversées consécutives. Et je le comprends : ça vous retourne son homme, de se faire bringuebaler ainsi entre deux mondes plusieurs fois d’affilée.

D’emblée, malgré ses titubances, il nous rassura sur cet aspect qui ne semblait pas du tout l’étonner, arguant que nous serons bientôt en mesure de les contrôler totalement, par le biais de l’aide des élémentaires. Ainsi donc, on peut bien parler de maîtrise de ces pouvoirs qui sont nôtres. Mon esprit se laisse à divaguer, à imaginer les potentialités de nos différentes facultés. Celle dont je suis pourvu, ainsi que Baratume, me semble fort utile, et grandement classieuse, si nous parvenons à en maîtriser les aspects. Jillian, d’ailleurs, fait une petite démonstration de ses propres pouvoirs, semblables aux miens. Ainsi, avec de l’entraînement, je pourrai moi aussi me fondre dans l’air en de jolies volutes, pour réapparaitre plus loin à la fin de mon mouvement. Et ce sciemment, et non pas aléatoirement comme c’est le cas en ce moment.

Il explique ce curieux phénomène, mettant fin aux exactions de mes pairs sur la question, en affirmant le corps des Yuimeniens sensibles aux fluides, sauvages, d’Elysian. Ce disant, il use de pronoms m’en apprenant plus sur son identité profonde, et c’est avec surprise que je le remarque oralement :

« Ainsi donc vous êtes originaire de Yuimen ! Et pourtant, vous parlez des habitants d’Elysian comme votre propre peuple. Y a-t-il beaucoup de transfuges, ici ? N’aviez-vous pas souligné la récente découverte du fluide spatial reliant nos deux mondes ? »

Son discours contient quelques failles, que je me fais le devoir de combler par des explications rationnelles. Cela expliquerait sa connaissance d’Estera… Mais pas son statut de général des armées d’Ilmatar. À moins que les grades militaires prestigieux ne soient ici donnés qu’à titre honorifiques pour désigner des ambassadeurs appréciés, et non tirés d’une longue évolution dans les rangs des soldats de ce monde.

Ainsi, cette sensibilité aux fluides fait de nous des êtres hybrides entre les races classiques de ce monde, et les élémentaires. Earnar et Guasina avaient tous deux raison… Et tous les deux tort dans le même temps. Jillian s’avança vers une sortie de la ruine, un trou creusé par une cascade dans la façade de l’édifice décati, s’avançant au-devant d’un chemin remontant vers la surface, le sanctuaire ci-présent semblant enfoui sous la terre. Le suivant de près, d’accord avec le fait de quitter cet endroit quitte à y revenir pour une enquête plus approfondie, une fois nos instructions reçues, je le questionne sur les lieux que nous traversons.

« Quel est cet endroit ? À quoi servait-il, à l’époque de sa validité, et pourquoi est-ce devenu une ruine ? »

Plusieurs questions, qui n’appellent au final qu’à une réponse : l’origine et l’histoire de cet endroit. Notre hôte nous indique que si nous nous mouvons de suite, nous serons arrivés à notre destination avant la nuit. Embrayant la marche sur le petit chemin, j’acquiesce à son propos, tout en me confortant dans l’idée d’avoir une petite discussion avec lui pendant cette marche qui nous attend. D’autres m’y aideront, sans en douter. Je me tourne vers mes alliés, et d’un geste fédérateur, leur exprime ma volonté :

« Allons-y. Ne faisons pas attendre plus longtemps nos commanditaires. »

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Dim 21 Juin 2015 13:30 
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Le sergent sindel répondit aux piques de l'hinion par un commentaire sur le fait que finalement, ce dernier pourrait se révéler être une lumière dans cette expédition. Faëlis répondit du tac au tac et avec ferveur :

« Puissent vos paroles ne pas être que du vent ! »

Puis, finalement, Jillian arriva, l'air légèrement éprouvé. Il leur expliqua que ces transformations étaient le fait des fluides sauvages de la planète. S'ils restaient quelques jours de plus la transformation serait contrôlable. Ils allaient rentrer comme ça sur Yuimen ! Quand ils verraient ça à la cour de Kendra Kâr... voilà qui devrait clouer le bec à cette vipère de Thianna !

« Parfait ! Rit l'archer. On sauve le monde en vitesse et après je prends quelques semaines de vacances ici ! »

Le non-milicien précisa que, comme l'avait pressenti l'earion, ils étaient bien devenu des demi-élémentaires, avant de les engager à poursuivre le chemin. Cromax proposa de le suivre, ce qui était judicieux, tout en demandant ce qu'était cet endroit. Bonne question en effet. Ce palais, ou quoiqu'il ait été, avait dû être magnifique par le passé... quel dommage d'avoir abandonné une telle splendeur ! Même s'il fallait reconnaître que la rivière qui l'avait creusé et les plantes qui l'avaient envahi donnaient un aspect romantique des plus séduisant. S'il y avait la moindre chance qu'il puisse séduire une belle élémentaire, il faudrait qu'il l'emmène ici ! Hors de vue du fluide, bien sûr, pour éviter les invités impromptus.

Revenant à la réalité, Faëlis emboita le pas à Jillian. Inutile, en effet de trop s'attarder ici. Il ne put tout de même s'empêcher de poser une question qui le taraudait depuis tout à l'heure :

« Vous parlez de magie sauvage... nos pouvoirs sont-ils affectés ? Je m'en voudrais si, cherchant à soigner un compagnon, je déclenchais une explosion de magie qui le tuerait ! »

(Et risquerait de me défigurer...) ajouta-t-il en son for intérieur avec un frisson.

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Dim 21 Juin 2015 13:35 
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L'hinïon avait un humour sacrément spécial et semblait totalement obnubilé par son apparence enjôleuse, apparemment les Sindeldi n'étaient pas les seuls à être égocentriques. Le sergent Cromax semblait apprécier le trait d'humour ou du moins faisait-il semblant. Earnar sentit le côté rugueux de la roche contre sa main et rien ne se produisait d'anormal hormis les troubles à la surface de sa peau. Le balafré leur demanda si leurs armes n'étaient pas affectés par ce phénomène mais Earnar en doutait, tout son corps tenait en place et ses vêtements ne passaient pas à travers le corps. La torche lui indiqua que ce lieu devait être en ruine depuis très longtemps, bien avant le phénomène de disparition de la magie. Une allégation logique au vu de l'avancement de la végétation en ces lieux autrefois royaux, cependant si la magie perturbait leur corps, elle pouvait aussi altérer la végétation.

Heureusement, le général Jillian venait d'arriver sur Elysian, particulièrement essoufflé et en mauvais point, passer le fluide plusieurs fois était épuisant pour le corps à ce qu'il semblait être, une donnée qu'il n'allait pas oublier de sitôt. Rapidement pourtant, Jillian se sentait déjà mieux et s'arrêta devant eux pour les observer, sans doute était-il habitué à de tels étrangetés, quoiqu'on pouvait en douter au vu du corps tout à fait normal du général.
(Comment peut-il n'être pas touché par la magie de ce monde ? Sommes-nous spéciaux ou son corps s'est-il habitué ?)

Tant de questions auxquelles il donna des réponses plutôt précises. Ainsi les élémentaires pouvaient leur enseigner la maîtrise de leurs perturbations corporelles et même ils pouvaient redevenir normaux comme le souligna Jillian en effectuant une démonstration, révélant bien vite un corps aussi aérien que Cromax et l'humain. Par ailleurs, il se lança dans une théorie selon laquelle les Yuimeniens sont plus sensibles aux fluides d'Elysian en raison de l'absence de dieux. Il leur expliqua qu'ils étaient à mi-chemin entre la nature des élémentaires et celle des races classiques elysianes telles que les elfes, les humains ou les lutins. Enfin, il leur indiqua la voie vers leur destination qu'ils devraient atteindre avant le coucher de soleil. Le sergent posa plusieurs questions pertinentes et notamment sur l'histoire de ce lieu. Earnar suivit la petite troupe en montant la butte près d'une petite cascade.

- Ne vous inquiétiez pas général, même si nous arrivons la nuit, nous avons à notre disposition une torche vivante mais trêve de plaisanteries... Si je comprends bien, nous aurons encore quelques avantages de cette magie sur Yuimen à notre retour en fonction du temps passé sur cette planète, c'est intéressant mais j'ai l'impression que les changements effectués sur nous ne sont d'ordre qu'esthétique, les élémentaires pourraient nous apprendre à développer des aptitudes propres à notre apparence ? Vous pourriez nous en dire plus sur la reine d'Ilmatar et sur la politique qu'elle mène ? J'imagine qu'une reine aime être respectée alors si je me rappelle des cours d’étiquette humaine, il vaudrait mieux ne pas la vexer par nos attitudes et par des questions qu'elle jugera contraire à ses idéaux.

Earnar se tut pour le laisser réfléchir à ses questions et surtout à y répondre, il se doutait que les autres aventuriers aimeraient obtenir d'autres informations sur ce nouveau monde.

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Dim 21 Juin 2015 20:01 
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Nos armes et armures n'ont visiblement pas été influencées par l'étonnant phénomène qui a touché nos fluides intérieurs. Serait-il donc lié à la vie plutôt qu'aux fluides à proprement parler? Serait-ce cette propriété qui rend possible cette forme de drainage évoqué? Je n'ai malheureusement pas une grande connaissance en fluides et autres magies, mais il me semble y avoir là un point à élucider. Je ne prends pas la peine de relever la pique de l'elfe de boudoir, y étant totalement indifférent. Curieux, je me concentre plutôt et tente de rassembler cette aura d'ombre en moi pour la faire disparaître, un peu comme je le ferais pour condenser et canaliser mon Ki, ou à l'inverse de la déployer.

Le cri de Guasina me fait grimacer, tranchant dans le silence déjà malmené des lieux. Instinctivement, je me fonds dans les ombres les plus proches, scrutant les alentours en quête d'une éventuelle arrivée impromptue. Mais seuls quelques échanges aigre-doux de mes compagnons troublent la quiétude du lieu, pour l'instant. J'écoute avec intérêt Guasina et Cromax échanger leurs points de vue et expériences quant à l'influence d'un autre monde sur notre physique, me disant au final que nous sommes face à quelque chose de...nouveau, et que rien ne remplace l'expérience que nous sommes tous en train d’acquérir sur cet étonnant phénomène de fluides élémentaires.

L'arrivée subite de Jillian me fait sursauter. Il y a un fossé entre savoir que quelqu'un va apparaître là et le voir apparaître comme par enchantement. Mon instinct guerrier déjà malmené par le cri de la Lutine se rebiffe fortement à cette idée, et je retiens de justesse ma main qui déjà s'apprêtait à voler vers mon poignard en un pur réflexe défensif.

(Par les entrailles de l'araignée, je n'aime pas ça!)

Je me détends en voyant l'air épuisé de notre général de guide, quoi d'étonnant après tout, ce n'est qu'un humain. Hum, je serais presque d'humeur...compatissante, à le voir ainsi fourbu. Je fronce les sourcils, à cette faiblesse inhabituelle que je bannis aussitôt de ma conscience. Un humain. Et puis quoi encore? Il reprend d'ailleurs extrêmement vite contenance, ce que j'observe avec un étonnement dissimulé, puis se lance dans quelques explications bienvenues. Je sourcille une première fois lorsque il nous annonce que ces "modifications" deviendront permanentes si nous restons, mais après tout si nous parvenons à les maîtriser, pourquoi non? J'ai un léger rictus sarcastique en repensant à l'elfe de salon se pâmant devant son propre reflet. Lui au moins apprécie le changement, maîtrisé ou pas.

Comme Cromax visiblement je tique sur ce "notre monde natal" qu'emploie Jillian. A peine ce dernier a-t'il fini ses explications que les questions fusent, pertinentes. Mais avant d'y répondre, le général nous engage à reprendre sans tarder notre route, se dirigeant lui-même vers un sentier quittant ce palais déchu. Cromax lui emboîte le pas et nous enjoint de nous mettre en mouvement d'un geste nous englobant tous, ce à quoi je réponds d'un simple hochement de tête affirmatif. Je rejoins rapidement Jillian et Cromax, tout comme Faëlis et "Corail", attentif aux réponses que nous donnera éventuellement Jillian. Je ne rajoute au lot qu'une unique question, ne voulant pas le submerger davantage:

"Nos fluides, s'ils se lient à ceux, élémentaires, d'Elysian, ne pourraient-ils être drainés également?"

Car si c'est le cas, et que les modifications que nous avons subies aux niveau de nos fluides deviennent permanentes, nous aurons vite un intérêt farouchement personnel de réussir la mission...échouer signifierait être drainés de nos fluides, et dépérir comme les élémentaires de ce monde. Non que cela me perturbe en soi, mais j'aime connaître les risques que je prends, avant d'avaler un poison auquel il n'existe qu'un antidote hypothétique.

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Kerenn


Si vous ne parvenez pas à trouver la vérité en vous-même, où donc espérez-vous la trouver?

Zenrin Kushu


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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Mar 23 Juin 2015 02:49 
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Temporaire à moins que…


Personne n’avait répondu à mon appel, et c’était peut-être mieux ainsi. En fait, comme me l’avait gentiment signalé Faëlis, bien que nous n’étions pas en territoire hostile, j’aurais pu alerter ainsi de dangereux prédateurs. Nous étions dans un monde inconnu après tout ! Heureusement pour nous tous, mon cri ne fit que détaler de jolis petits oiseaux au plumage coloré. Le sergent Cromax réfuta mon hypothèse d’adaptation au milieu m’expliquant qu’il avait déjà visité un monde aquatique sans pour autant être transformé. Je lui souris sans émettre de commentaire. À mon avis, Elysian était un monde différent, imprégné d’une magie qui nous était inconnue (quoique même sur Yuimen, je ne connais rien à la magie.) et qui pouvait nous réserver plein de surprises, il ne fallait pas brider notre imagination et éliminer d’office les hypothèses, même les plus farfelues.

C’est à ce moment que le général Jilian sortit du fluide à bout de souffle. M’étant fait à l’idée de ma nouvelle apparence, que j’espérais temporaire, je quittai mon reflet dans le miroir pour observer notre guide. Dès qu’il reprit son souffle, il nous expliqua que les modifications corporelles que nous avons subies n’étaient point permanentes et que les élémentaires nous apprendraient à les contrôler afin que nous puissions reprendre notre apparence lorsque nous le désirions. Mais il précisa tout de même qu’un long séjour dans ce monde pourrait tout de même provoquer des modifications fixes. Bref, il nous fit une petite démonstration en se déplaçant rapidement. Je compris immédiatement que sa modification avait les mêmes caractéristiques que celle de Cromax et Baratume, ils possédaient les caractéristiques de l’air. Pour ma part, j’expliquais bien la coloration de ma peau par la représentation de la terre, mais je ne comprenais pas ce qui était arrivé à mes yeux. Mais je ne voulais pas poser davantage de questions, j’avais trop hâte de rencontrer ces vrais élémentaires. Ils m’expliqueraient sûrement la couleur de mes iris.

Jilian s’avança vers les petites cascades qui avaient endommagée la construction d'êtres pensant et qui s’y était introduit. Notre sortie était juste là où un pan de mur avait cédé avec le temps. Agilement, je quittai la région du miroir et je marchai pour le rejoindre tout en l’écoutant lui et mes compagnons. Il nous expliqua que si nous partions immédiatement, nous pourrions arriver à destination avant la tombée de la nuit.

Mes autres compagnons continuaient de poser des questions. Contrairement à moi, le sergent Cromax avait remarqué que par son discours, le général était d’origine yuimennienne bien qu’il semblait connaître les habitants d’Elysian bien avant la découverte du fluide.

(Oh, il est futé notre sergent. Et par quel moyen peut-on se rendre dans un autre monde ?)

Et puis il questionna aussi sur la vocation de l’endroit où nous étions lorsqu’il était en état.
Faëlis l’interrogea pour sa part de ce qu’il adviendrait de ses propres pouvoirs, il ne tenait surtout pas à déclencher un fâcheux incident en tentant de soigner un compagnon.

(la lumière… Il est soigneur, j’aurais dû y penser !)

Pour ce qui est de l’elfe bleu nommé Earnar, il se questionnait sur un tout autre aspect de la situation. Il pensait plutôt à la politique de Elysian, de ses dirigeants, de la reine en particulier. De la façon décente de s’adresser à elle et quelle étiquette devions-nous respecter afin de ne pas l’offusquer. Décidément, il était enrichissant de partager une aventure avec des gens différents de nous, je n’aurais jamais pensé à demander cette information fort pertinente.

Et pour terminer, le colosse exprima les mêmes craintes qu’Earnar un peu plus tôt. Tout comme ce dernier, il se demandait s’il ne risquait pas de subir le même phénomène et faire drainer ses fluides lui aussi.

(Hum... Tiens, il pratique la magie lui aussi… l’ombre ! )

La première fois, Jilian avait répondu qu’il était fort possible qu’étant donné que leurs fluides provenaient de Yuimen et étaient présents directement dans leurs corps, que leur magie n’en soit pas du tout affectée.

(Fort possible, il n’en est pas certain ! Kerenn a eu raison de reposer la question.)

Si la parole était d’argent et le silence d’or, l’écoute devait sûrement être de platine puisque les écouter avait été très instructif.

Pendant tout ce temps, j’avais traversé la grande salle en ruine pour rejoindre les magnifiques cascades. Je m’y arrêtai un court instant pour tremper mes mains dans l’eau et m’y asperger le visage.

« Je suis prête à partir ! » Lançai-je enfin au général Jilian lorsque je me trouvai tout près de lui. À une distance tout de même sécuritaire pour ne pas me faire piétiner.

_________________
Guasina, protectrice d'âme


Dernière édition par Guasina le Mer 24 Juin 2015 13:04, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Crocs du Monde
MessagePosté: Mar 23 Juin 2015 09:50 
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Crocs du monde - Quelque part


    Jillian se pencha en avant et présenta sa main à Guasina, afin de lui laisser le choix, si elle le souhaitait, de grimper sur son épaule.

    Les aventuriers, en arrivant en haut, purent s’apercevoir qu’ils se trouvaient dans une chaîne de montagnes, voyant l’ensemble de la vallée jusqu’au cours d’eau serpentant en son sein. Le soleil déclinait à l’horizon, illuminant les restes de plusieurs ruines autour d’eux, seul le palais semblait tenir encore un peu debout et toutes les autres paraissaient inaccessibles. Le général s’engagea sur un chemin qui passait au travers d’un plateau.

    Image


    Jillian acquiesça aux paroles de Cromax. Il semblait comprendre que la narration de son histoire s’avérait nécessaire. Il entreprit alors de lui répondre, tout en poursuivant son chemin et les invitant à le suivre.

    - Je suis en effet originaire de Yuimen. Et j’appartiens également à Elysian. Le terme de transfuge est peut-être un peu fort dans mon cas, quoi que l’idée reste présente. En réalité je suis celui qui, il y a 7 années yuiméniennes, a découvert le fluide. Au moment de la résurrection des 13 d’Oaxaca qui a eu lieu à Tulorim, j’étais en mission pour la milice en tant que Sergent. Mes hommes et moi avons alors été poursuivis par nombre de ses sbires jusque dans la forêt au sud de la ville. J’étais l’un des plus puissants parmi les hommes que j’avais sous mon commandement et nous nous sommes retrouvé acculés dans une petite gorge. Je savais que seul, j’avais suffisamment de force pour retenir nos ennemis et permettre à mes hommes de s’enfuir – Estera en faisant partie –, mais que la configuration du lieu ne nous aurait pas permis de combattre et de ressortir victorieux des sbires d’Oaxaca, ils nous auraient cueillis uns à uns et si nous engagions un combat, ils auraient le temps de poster des hommes en haut de la gorge. Ç’aurait été un massacre.

    Si son visage était de marbre, ses yeux étaient perdus dans le vide, comme s’il revivait ces évènements, le désespoir qui l’avait envahit dans cette situation et sa volonté de sauver ceux qu’il pouvait de ses hommes. Il énonçait les faits tels qu’il s’en souvenait, sans fioriture aucune.

    - Je leur ai ordonné de fuir et j’ai combattu les pourceaux d’Oaxaca, sachant que chaque minute que je grignotai était autant de temps pour leur permettre de vivre. Lorsque je fus certain que j’avais gagné assez de temps, je fis demi tour et me mis à courir à mon tour. Je parvins à leur échapper de justesse en tombant dans un gigantesque trou, un aven dont la voûte fragilisée s’effondra en partie sous ma chute. Je me suis ainsi retrouvé bloqué dedans, mais libre de la poursuite des créatures d’Oaxaca. Je n’avais aucun moyen de sortir, aussi j’ai poursuivi mon chemin dans la grotte dans laquelle j’étais tombé et c’est à ce moment que j’ai aperçu le fluide. Deux choix se présentaient alors à moi : mourir de faim dans la grotte ou traverser le fluide sans assurance de parvenir intact de l’autre côté, ni de ce que j’y trouverais. Le choix fut vite fait et j’entrai dans le fluide.

    Il poussa un soupir.

    - Sans sceptre pour assurer mon passage d’un monde à l’autre, la traversée fut très difficile et je manquai de me perdre dans le fluide spatial. Finalement, je me suis retrouvé dans le lieu où nous sommes, extrêmement affaiblis. Au bout de plusieurs heures, je parvins à regagner suffisamment d’énergie pour bouger et sortir de ce lieu. A l’issue de plusieurs heures d’errances, je rencontrai une sylphide qui me mena à Ilmatar. J’ai rapidement compris que si j’avais eu de la chance une fois de traverser ce fluide et en ressortir indemne, je n’aurais pas cette chance une seconde fois, aussi j’étais bloqué sur ce monde. Je vous passe les menus détails, mais il devint vite clair que les élémentaires ne possédaient pas d’armée digne de ce nom et quant à moi j’étais bien plus expérimenté que bon nombre d’entre eux. Aussi, au bout de quelques années, la reine m’offrit la place de général. J’acceptai de bon cœur, j’avais parcouru une partie d’Elysian entre temps, et les Sylphes étaient la race de laquelle je me sentais le plus proche.

    « Quelques années passèrent encore et nous trouvâmes un moyen de traverser le fluide en sens contraire. Je saisis alors l’occasion pour retourner à Tulorim, aidé de quelques Golems pour déblayer la voûte de l’aven qui s’était effondrée. C’est à ce moment que les accords commerciaux se construisirent. Mais j’étais implanté depuis bien trop longtemps sur Elysian, aussi donnai-je ma démission au Capitaine de la Milice qui, compte tenu de la situation et des avantages que j’apportais avec moi pour Tulorim, économiquement parlant, elle fut acceptée.

    Il fit une pause en prenant une gorgée d’eau dans sa gourde, le temps de laisser le temps aux aventurier d’assimiler ce qu’il venait de dire, avant de poursuivre en répondant aux autres questions.

    - L’histoire de ce lieu est d’une grande tristesse. Il y a près de 1800 ans Elysian a été agitée par une grande catastrophe qui emporta avec elle une grande partie de sa population et de ses races. Cette ruine en fait partie, c’était autrefois un haut lieu Sindel, mais ils ont tous périt et il n’en reste plus un seul sur Elysian.

    Son regard se posa sur Cromax et Kerenn.

    - Vous êtes les représentants d’une race éteinte sur Elysian.

    Il se tourna alors vers Faëlis et Kerenn.

    - Pour répondre à votre question, non, ainsi que je vous l’ai dis sur Yuimen, nos fluides yuiméniens ne sont pour le moment pas affectés, peut-être le seront-ils à terme, mais personne ne peut le dire de façon certaine.

    Il poursuivit à l’adresse d’Earnar.

    - La reine d’Ilmatar est bien loin des standards auxquels vous êtes habitués sur Yuimen, bien que d’autres souverains élémentaires peuvent s’en rapprocher, aussi ne vous jugera-t-elle pas si vous présentez des idées différentes des siennes. Elle a toujours préféré les voies diplomatiques aux quelconques faits d’arme et se trouve être curieuse de tout apports culturels et économiques que peuvent offrir les autres races, d’où son intérêt pour Tulorim. Cela me fait penser… Kerenn, dans les documents que vous avez empruntés dans la milice, il y a parmi eux des légendes qui étaient destinées à la reine, aurez-vous l’amabilité de les lui transmettre ?

[Cromax - xp : 2 (post) ; 1 (informations sur Jillian et le monde).
Guasina - xp : 1,5 (post).
Faëlis - xp : 0,5 (post).
Earnar - xp : 1 (post) ; 0,5 (informations sur la destination).
Kerenn - xp : 1,5 (post).]


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