L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Treeof
MessagePosté: Dim 19 Mar 2017 11:58 
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Treeof - Domaine des D’Omble (19h30).

    Ce fut donc vers le domaine de la puissante et ancienne famille D’Omble que les trois aventuriers allèrent. En une heure à peine, ils parvinrent à ladite propriété, nichée au cœur de la forêt d’Emeraude, dominant la cité de Treeof d’une colline à part. Ils parvinrent aux grilles du manoir, ouvertes, alors que le soleil descendait dans le ciel, embrasant les quelques nuages d’un crépuscule flamboyant, comme si le ciel lui-même s’enflammait.

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    (Ouais, la météo de l’image n’est pas respectée !)


    Une ombre émergea du manoir, humanoïde. Elle avança jusqu’à ce qu’ils se rejoigne, et Kiyoheïki n’eut aucun mal à distinguer la personnalité qui leur faisait face, malgré les quelques années qui l’avaient changé, notamment au niveau de la pilosité faciale.

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    C’est Khar’Tar D’Omble qui se tenait là, regard fier et port toujours noble. Un homme de valeur. Il ne mit guère de temps à reconnaître le semi-elfe. Un homme qui était censé diriger Andel’Ys, aux dernières nouvelles…

    « Ser Kiyoheïki ! Nous ne pouvions espérer meilleure surprise que votre retour en ces temps de trouble. Soyez les bienvenus en ma demeure, vous et vos compagnons. Suivez-moi, des chambres vous seront allouées pour le temps que vous souhaiterez rester. »

    Et de facto, avant qu’une parole ne soit échangée, il les mena à l’intérieur de son manoir, et prit part lui-même à la répartition des trois aventuriers dans trois chambres confortables de la même aile de sa grande propriété. Il leur fut alors demandé de se joindre au repas, dans la grande salle à manger. Quelques servants, restés humains, quoique toujours hâves, cernaient la salle, où la table était dressée. Seul Khar’Tar était attablé.

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    Lorsque les aventuriers rafraîchis et débarrassés de leur barda furent assis, il se mit à parler.

    « Alors, chers invités. Que nous valent l’honneur et le plaisir de la visite de yuimeniens en nos terres ? Non sans raison s’ouvrent les portes de la Tour d’Or. »




[Galelia : post noté quand complété.
Kiyoheïki : 0,5 (introspection) + 0,5 (apprentissage) + 0,5 (aparté) + 1,5 (bonus longueur).]

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 Sujet du message: Re: Treeof
MessagePosté: Sam 25 Mar 2017 00:47 
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Je ne savais pas trop à quoi m'attendre par rapport au domaine vers lequel nous nous dirigions, mais je fus plus qu'agréablement surprise, une heure plus tard, lorsque la grande propriété nous apparu dans un soleil couchant qui semblait la faire flamboyer de mille feux, avec une vue magnifique sur une cité qui devait être Treeof. Je jubilais intérieurement à la perspective de me retrouver dans un endroit civilisé, distingué, et à toute les promesses que la richesse du domaine laissait supposer.

Nous passâmes des grilles nous faisant entrer sur le site à proprement parler, et empruntâmes une longue allée gravillonnée menant à l'entrée du somptueux manoir. Malgré le peu de lumière prodiguée par le couchant, nous pouvions avoir une petite vue du jardin, avec ses arbres taillés en topiaire, sa pelouse semblable à une moquette et ses parterres bien découpés et ne présentant aucune mauvaise herbe, témoignant du grand savoir-faire du jardinier.

Tandis que nous avancions, une personne sortit de la bâtisse et vint à notre rencontre. L'accueil fut des plus amicaux, le maitre de séant et Kiyo se connaissant de longue date, du moins pour l'humain, puisque cinq ans avaient passé ici en ce monde. Nous fûmes invités à entrer et l'impression de luxe que l'on pouvait ressentir à l'extérieur n'était rien comparée à ce que l'on pût découvrir à l'intérieur. L'homme nous mena chacun à une chambre, nous annonçant qu'elle nous serait réservé aussi longtemps que l'on resterait.

Je trépignais d'impatience et m'enfermais à double-tour dans la pièce qui me fût allouée. La première chose que je fis fût d'enlever mes bottes et de les ranger juste à coté de la porte pour éviter de salir toute la chambre, puis j’ôtais tous mes vêtements pour rester en simples dessous avant de faire le tour de ma suite. Le tapis était épais et moelleux, le lit, sur lequel je me jetais, me happa littéralement et je dus lutter pour m'en extirper tant il était confortable et appelait au sommeil. Je gardais le meilleur pour la fin avec la salle de bain, tout aussi cossue que le reste. Hélas, je ne pouvais me permettre de faire attendre notre hôte qui nous attendait pour le dîner. Je me contentais juste de me nettoyer le visage, les mains et de me rafraîchir un peu le reste du corps, histoire de sentir meilleur avant de déplier ma robe de mon sac et de l'enfilé. Même si elle était pleine de plis, c'était toujours mieux que mes vêtements sentant le bourrin.

Me regardant dans le miroir de la salle de bain, je fus à peu près satisfaite de ce que j'y vis et je pus rejoindre les autres dans la grande salle à manger. Des domestiques nous entouraient prêt à répondre aux moindres désirs de leur maitre, celui-ci déjà attablé.

Lorsque tout le monde fût là, notre hôte lança la conversation mais Kiyo devait être ailleurs car je fus plus rapide que lui à répondre :

"Eh bien Ser, tout d'abord, merci de nous accueillir aussi somptueusement malgré, comme vous nous l'avez dit, ces temps troublés. C'est pour moi la première fois que je me rends en ce monde et je suis ravie de trouver ici des gens d'aussi bon goût! Vous devez sans doute déja connaître la principale raison de notre venue. Le Sans-Visage... Bien que je ne sache pas encore bien de quoi il s'agit, cet être semble être du genre fauteur de trouble... Nous étions nombreux en arrivant à la Tour d'or, mais nous nous sommes séparés afin de couvrir plus de terrain. Mais... Ne préférez-vous pas attendre la fin du repas avant de parler de sujets aussi sérieux?"

Je lui lançais un sourire malicieux. Non que je n'avais envie de discuter mais l'idée de manger autre chose que du pain, des fruits et de la viande séchée était trop tentante pour que je puisse penser à autre chose.

[[649 mots - nettoyage sommaire - changement de tenue]]

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Dernière édition par Galelia le Ven 31 Mar 2017 07:31, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Treeof
MessagePosté: Jeu 30 Mar 2017 23:21 
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Mes intentions annoncées, je patiente et entends finalement Dame Galélia se décider à m'emboîter le pas. Elle compte venir avec moi chez les D'Omble, mais préférer aller explorer la cité plutôt que de m'accompagner chez la Reine par la suite. J'acquiesce puis talonne ma monture, décidé à ne pas hésiter davantage. Une petite heure supplémentaire nous est nécessaire pour parvenir au manoir de mes amis, dont les grilles sont par bonheur ouvertes. À l'approche de la bâtisse impressionnante, je sens mon coeur accélérer mais je m'efforce de me calmer. Une fois pied à terre, je prends conscience de la venue d'une ombre dans notre direction. Je l'identifie bientôt avec une once de soulagement. C'est l'honorable Khar'Tar, à l'apparence plus proche d'un noble kendran que du guerrier rustre. Lui aussi me reconnait et nous invite sans attendre à entrer en sa demeure. Au moins un soulagement : l'accueil est cordial et nous avons un toit pour la nuit.

Notre hôte prend le temps de nous mener lui-même à nos chambres, initiative que j'accueille avec gratitude. Après avoir accepté de me rendre au repas ensuite, j'observe la pièce, meublée avec davantage de luxe que dans mon souvenir. Rien d'ynorien ici, mais une patte pâle qu'il me fait plaisir de retrouver. Je peux enfin me défaire de mes habits sentant la verdure, la sueur et le cheval, puis me décrasser. Pendant mes ablutions, mes pensées s'éclaircissent un peu, et le trouble d'avoir été accueilli par le maitre des lieux en personne m'intrigue. Après avoir passé mon yukata et attaché ma chevelure en un catogan décontracté, je descends dans la salle à manger.

Dame Galélia, portant robe plutôt que tenue de cavalier, et Ser Vassiliev ont fait de même, et nous nous retrouvons dans l'impressionnante salle qui semble bien déserte. Hormis les serviteurs pâles qui portent bien leur nom, seul notre hôte est présent et attablé. Je prends place à mon tour, perdant mon regard sur la chaise face à moi. Le souvenir du repas que j'ai pris ici avec toute la famille est vivace, et renforce encore la sensation de vide. Il me faut un moment, et surtout une remontrance de ma faëra, avant de prendre conscience que Khar'Tar nous a posé une question. Okina prend le soin de me faire connaître le sujet, à savoir le motif de notre visite, auquel l'elfe claire prend l'initiative de répondre.

Elle commence par complimenter le goût de mes amis avant de poursuivre immédiatement sur le sujet du Sans-Visage. J'acquiesce à ses propos lorsqu'elle précise que nombreux sont les yuiméniens à être en Aliaénon, avant de légèrement hausser un sourcil. La jeune femme aborde un sujet sérieux avant de demander à ce qu'il ne soit débattu qu'après avoir mangé. Je peux comprendre qu'elle veuille se délasser en profitant d'un bon repas et ne lui tiens pas rigueur de son attitude.

J'avise le maître de maison, décidé à répondre avec un peu plus de précision.

"Je vous remercie également de nous accueillir, Dame Galélia, Ser Krayne Vassiliev et moi sous votre toit, Ser Khar'Tar. Cinq années se sont écoulées depuis les événements de la Plaine d'Or, mais en Yuimen, c'est à peine une poignée de semaines qui est passée. Lorsque le Seigneur Shaam a de nouveau fait appel à nous, je ne pensais pas trouver le monde d'Aliaénon si changé."

Je marque une brève pause avant de poursuivre.

"L'absence de Sa Majesté Sheeala d'Argentar m'a sauté aux yeux, et j'y ai également eu vent de troubles pour les vôtres. Je ne pouvais que venir à vous dès mon départ. Une rencontre fortuite avec des végétariens n'a fait que renforcer mon inquiétude pour votre lignée, mon ami."

Mes yeux violets se rivent sans violence sur son visage, transmettant ma sincérité.

"Cette table dénuée de visages que j'aurais apprécié revoir, ainsi que votre présence loin du trône d'Andel'Ys... Puis-je savoir ce qui s'est passé ? Et comment se porte votre famille ? "

Je m'apprête à préciser certains noms, mais je m'en abstiens de justesse. Certes, savoir ce qui est arrivé à Talia et à son frère m'intéresse grandement, mais faire preuve de favoritisme dans une situation sans doute pénible pour notre hôte ne se fait pas. Je sais que je devrais me pencher sur la situation de la Reine et sur le sujet du Sans-Visage, mais j'approuve la décision de ma camarade de voyage d'attendre un moment plus opportun.




(729 mots - Changement de tenue)

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Dernière édition par Kiyoheiki le Dim 2 Avr 2017 00:03, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Treeof
MessagePosté: Sam 1 Avr 2017 13:08 
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Treeof – Domaine des D’Omble (19h30).

    Le paternel D’Omble écouta les paroles des deux aventuriers, et tourna même un instant son regard vers Krayne, qui restait intégralement silencieux, visiblement mal à l’aise, avant de répondre à la petite assemblée, se tournant d’abord vers Galélia.

    « J’ignorais tout de la raison de votre venue en ce monde, chers alliés. Le Sans-Visage, donc. Nous n’avons jamais porté cet être dans nos cœurs, ici, dans la Forêt d’Emeraude. Et nos soucis sont d’un ordre tout autre. Mais je ne veux pas m’appesantir auprès de vous sur tout ceci : vous avez fait un long voyage pour arriver jusqu’ici. Vous avez raison : profitons du repas. »

    Aucun plat n’était encore servi. Attendaient-ils quelqu’un d’autre ? Ils ne le surent pas de suite, et le maître de maison se tourna vers Kiyoheïki.

    « La Reine est venue soutenir les siens en ces temps de trouble. Vous la connaissez, elle a toujours été comme ça : proche de son peuple. SI vous avez rencontré certains des nôtres, alors vous savez quel mal afflige notre cité. De telles dissensions au sein d’un peuple autrefois uni… Ce n’est que sottise. Une sottise qui nous coûte cher, pourtant. »

    Son visage semblait marqué par la tristesse, lorsqu’il évoqua cette guerre fratricide entre carnivores et végétariens. Entrèrent alors deux personnes supplémentaires dans la salle. La première, Kiyoheïki n’eut aucun mal à la reconnaître : l’épouse de Khar’Tar D’Omble n’avait pas changé, en cinq ans. Elle se présenta à eux dans une robe élégante, quoique sombre.

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    « Voici ma tendre épouse, Dame Elisa. »

    Elle approcha de la table et salua les invités gracieusement, offrant à Kiyoheïki un regard mêlé de sympathie et d’inquiétude, avant de s’installer aux côtés de son époux. La seconde personne était… d’une apparence que le semi-elfe ne connaissait pas, et que Khar’Tar présenta en ces mots :

    « Et voici ma fille, Talia. Vous ne la connaissez pas, ser Kiyoheïki, sous cette apparence qui est sienne désormais. »

    Et quelle apparence. Une peau pâle, un visage fermé, empreint de tristesse, encadré à la base du cou par une collerette de plumes noires, que l’on retrouvait également présentes sur l’arrière de ses hanches, et couvrant son aine, dissimulant bien peu une nudité affichée. Elle avait en guise de mains ce qui pouvait ressembler à des serres de rapace, noires, longues et griffues. Ses bras et jambes semblaient couverts d’une sorte de duvet blanc.

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    Elle jeta à Kiyoheïki un regard éploré, avant de prendre place à table silencieusement, sans un mot, alors que son père poursuivait, non sans un air triste, lui aussi.

    « L’âge a finalement rattrapé l’opiniâtreté assurée de mon paternel. Il nous a quitté alors que tout partait à vau-l’eau. Son décès, et les transformations de mes proches m’ont forcé à mettre fin à mes obligations sur la ville d’Andel’Ys. Je devais revenir prendre soin de ma famille, bien que je m’y sois pris trop tard : Khar’Tal, n’acceptant pas sa nouvelle apparence, a fui Treeof sans donner de nouvelles. Lisa, quant à elle, s’était laissée embarquer par le charisme de notre ennemi, Börte-a-Tchino, et avait rejoint les rangs des Carnivores. Depuis, une ombre plane sur cette famille. Seok a pris ma place à la tête de la cité d’Andel’Ys. Sans doute n’était-il pas le dirigeant le plus avisé pour la diriger, mais… je n’avais plus le choix. »

    Les domestiques de la maison interrompirent ce triste constat en apportant, sur des tables roulantes décorées de cloches d’argent, les plats qui allaient être servis au repas. Venaisons et compotées sucrées et acidulées étaient au menu de ce soir, agrémentés de crème de marron. Le tout arrosé d’un vin sombre servi en carafe de cristal, ou d’eau claire et fraiche.


[Galelia : 0,5 (introspection) + 0,5 (bonus longueur).
Post complété : 0,5 (introspection) + 0,5 (entrainement) + 1 (bonus longueur).
Kiyoheïki : 0,5 (introspection) + 0,5 (questions) + 0,5 (longueur).]

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 Sujet du message: Re: Treeof
MessagePosté: Dim 2 Avr 2017 00:02 
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Le maître de la maisonnée prend le temps de faire un léger point avec nous. Il n'était visiblement pas au fait de la raison de notre venue, mais c'est avec un certain soulagement que je l'entends dire du Sans-Visage qu'il n'est guère apprécié en la Forêt d'Emeraude. Au moins un lieu qui n'est pas sous son emprise, mais qui demeure au coeur de soucis. Le Pâle se tourne vers moi, m'apprenant que Sa Majesté est venue soutenir les siens, fidèle à elle-même et à sa proximité avec son peuple. Je ne peux qu'acquiescer quand notre hôte évoque les tensions fratricides animant les leurs. Le voir afficher ostensiblement la peine que cela lui fait m'attriste également. Le contraste entre cet instant et le souvenir du banquet est saisissant.

D'ailleurs, si les serviteurs de la maison sont proches, aucun plat n'a encore été servi. La cause, je la comprends rapidement lorsque deux personnes entrent dans la salle. Je me lève de mon siège à leur arrivée, devinant la présence d'une Dame. Pas n'importe laquelle. Il s'agit de Dame Elisa, épouse de Ser Khar'Tar, d'une élégance et d'une prestance exacte à mes souvenirs. Une longue robe noire réhausse sa pâleur et tout dans ses manières atteste de son éducation irréprochable. Elle nous salue gracieusement, mais le regard qu'elle m'offre est étrange. J'y décèle la même chaleur que lors de son premier accueil, mais également comme de l'appréhension. L'aurais-je froissé par inadvertance ?

Après avoir répondu à son geste par un salut à l'ynorienne, je reporte mon attention sur la seconde personne. À peine est-elle entrée dans mon champ de vision que je me retrouve... Stupéfait. C'en est au point que la voix du patriarche me semble distante, presque faible malgré sa proximité. Mes oreilles en pointe happent pourtant l'essentiel : il s'agit de sa fille, Talia, sous une apparence qui m'est inconnue et pourtant désormais sienne. Plus pâle que dans mon souvenir, la brune Talia se tient avec prestance. Une chevelure noire se confondant au niveau de son cou et de ses épaules avec une collerette de plumes toute aussi sombre. Le même manque de coloris se poursuit sur sa forme au niveau de son bassin. En léger appui dessus, des mains semblables à des pattes de rapaces aux serres comme des griffes. Le reste de son corps est couvert d'un léger duvet blanc.

À la vue de cet inattendu et déroutant spectacle, un seul mot parvient à s'échapper de mes lèvres dans ma langue natale. La Talia que j'ai laissé au banquet était une charmante jeune femme, mais à présent...

"S... Sublime..."

À présent, elle me fascine. Je sens ma poitrine se faire douloureuse aux coups sourds qui y prennent place. Jamais je n'ai été aussi heureux d'avoir une peau grise qu'aujourd'hui. Son plumage noir contraste merveilleusement avec la clarté du reste, dont je note soudain l'étroite ressemblance avec de la nudité. Embarras mêlé à ma bonne éducation. Mon regard violet remonte prestement sur son visage, que je découvre fermé et également triste. La mélancolie qu'il dégage, allié à son port noble et à ce que j'ai découvert d'elle auparavant me rendent incapable de détourner les yeux. Elle me fait penser à la Reine en personne mais, chose qui finit de me dérouter lorsque je me surprends à y songer, je la trouve plus belle encore. J'ai déjà eu l'occasion de voir des femmes peu vêtues ainsi que les Dames-Harpies dans toute leur splendeur, mais c'est la première fois de mon existence que je me sens ainsi hypnotisé par quelqu'un.

(Veuillez cessez incessamment ceci, mon Protégé.)

(Hum ?)

(Reprenez-vous donc, Dragon.)

(Que ? Oh, veuillez m'excusez Okina, j'étais... Distrait.)

(Une évidence, mon Protégé. Point de vos semblables auparavant, et s'en tient plus éloignée encore à présent. Détournez les yeux de cette créature à l'instant.)

(Ce n'est pas une créature, Okina. C'est Talia. Tristement magnifique Talia...)

(Tout au plus une distraction. Empli de naïfs espoirs, au point d'en oublier son devoir. Pour son bien, avec ce monstre il doit rompre le lien.)

(Okina, vous allez trop loin.)

(Plait-il ?)

(Si vous avez pour seules paroles des mots dénigrants ou accablants à son encontre, je préfère encore que vous vous taisiez.)

(...)

(...)

(À votre guise, mon Protégé. Sagesse s'acquiert au fil des épreuves surmontées. Puisse celle se présentant désormais vous épargner... Ou à jamais vous marquer.)

Le silence se fait dans mon esprit, quand bien même je sais ma faëra encore là, suivant les événements. J'ai le sentiment d'avoir été brutal et injuste envers elle, quand bien même son intervention cette fois-ci a été des plus indélicates. Ce bref interlude me permet de reprendre un peu contenance, et surtout de voir la façon éplorée dont Talia me regarde avant de prendre place à table. Pas un mot de sa part, même pour me saluer. Serait-il possible qu'en plus d'avoir perdu son apparence passée, ce soit aussi le cas de sa capacité à s'exprimer ?

Je me réinstalle à mon tour, écoutant son père reprendre la parole. Le doyen des D'Omble a fini par être rattrapé par son âge alors même que les ennuis se profilaient. Outre Talia, le jeune Khar'Tal aussi a subi une transformation mais n'a pas eu la force de l'accepter et a fui la cité. Dame Lisa, soeur de Talia, a rejoint les rangs des Carnivores. Il confirme avoir laissé la direction d'Andel'Ys à Seok, quand bien même il doute visiblement du bien-fondé de son choix. Les domestiques mettent fin à sa tirade en apportant de la venaison, des compotées et de la crème de marron ainsi que des boissons.

Après avoir fait signe quant à ma volonté de prendre un peu de tout, j'avise l'homme de la maisonnée.

"Lorsque je suis parti, le Ser... Le Gouverneur Seok avait à ses côtés Dame Chihiro, une forte tête. Je gage que si elle s'y trouve toujours, elle saura le conseiller et le canaliser."

Je m'efforce de me montrer positif, mais il serait malvenu de l'être trop.

"Sauriez-vous me dire sous quelle apparence votre fils se trouve ? Nos chemins pourraient se croiser un jour ou l'autre."

Je me rappelle aussi que Dame Lisa portait un enfant à mon départ, jeune être qui devrait avoir passé quatre années. A-t-il vu le jour en tant qu'hybride ou non ? Est-il en sûreté ? Des questions que je ne pose pas, de peur de faire ressurgir d'autres mauvais souvenirs. Inexorablement, je finis par reporter mon attention sur Talia, et même si j'ai de quoi distraire mon attention grâce aux différents convives et aux plats, je sens déjà un léger nœud se faire dans ma gorge. Plus je la regarde, plus son charme se fait évident à mes yeux, malgré l'intervention d'Okina et sa transformation. Ou peut-être grâce à elles ? Je ne saurais dire. C'est comme si je l'avais toujours su, mais que je venais seulement de l'accepter. Je redoute que mon trouble et mon manque de retenue se voient, aussi, je prends sur moi pour que seule ma sincérité se ressente dans mes mots.

"Talia... Si vous permettez toujours que je m'adresse à vous aussi familièrement... Sachez que... Hum... Mon être égoïste craignait d'apprendre votre absence de Treeof à son arrivée. Je dois avouer... Que cela m'aurait déçu. C'est un honneur et un bonheur pour moi de vous retrouver, mais... "

Je reprends légèrement ma respiration et esquisse un sourire un peu peiné par mes propres paroles.

"Il me semble que vous n'êtes pas de cet avis..."

Nouvelle pause, qui me permet de rapidement retrouver mes moyens et surtout de me rendre compte de mon manque de tact. Je m'adresse à mes hôtes avec conviction et un ton coupable, en hochant doucement la tête.

"La lassitude du voyage me rend inconvenant. Veuillez pardonner mon attitude puérile."

Je jette un regard à mes compagnons de voyage, me rappelant qu'ils sont encore moins familiers que moi avec le côté bestial des Pâles.




(1 317 mots)

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Dernière édition par Kiyoheiki le Dim 9 Avr 2017 09:26, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Treeof
MessagePosté: Sam 8 Avr 2017 09:49 
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    Khar’Tar prit la peine de répondre ponctuellement aux questions posées par Kiyoheïki, alors que le dîner débutait et que les bruits des couverts d’argent crissant sur la porcelaine fine résonnaient dans la pièce.

    « Je doute que quiconque puisse canaliser l’esprit belliqueux de Seok, et surtout pas son épouse, ayant un caractère au moins aussi revêche que le sien. Si ici nous sommes occupés par le mal qui nous ronge de l’intérieur, la guerre menace également tout le reste du Royaume Pâle, entre Arothiir qui a proclamé son indépendance, et Andel’Ys qui ne lui pardonne pas de trahir l’union des Hommes Pâles. Tout ce que ce mariage a fait, c’est encore plus rapprocher Andel’Ys de Fan-Ming, voilà tout. Ce qui ne serait pas négatif, si ce n’était pas une relation diplomatique d’une exclusivité flagrante. »

    La question sur son fils lui fit un instant baisser les yeux. C’est le regard planté dans son assiette qu’il répondit à cette question du semi-elfe.

    « Je ne l’ai moi-même pas revu depuis qu’il s’est changé. Je me trouvais encore à Andel’Ys. Mais c’est l’apparence d’un homme-loup qu’il revêt aujourd’hui. »

    Aux paroles du semi-elfe lancées à Talia, celle-ci planta un regard triste dans celui du milicien. Elle secoua la tête, comme agacée des propos de Kiyoheïki, et lorsqu’il eut fini, se leva abruptement et se dirigea sans un mot vers la porte de la salle à manger…

[HJ : Si tu la rattrapes, aparté possible.]

[Kiyoheïki : 1 (introspection) + 0,5 (questions) + 1 (bonus longueur).
Galelia : Absence excusée. Je te l’accorde cette fois, mais initialement le topic des absences est prévu pour signaler à l’avance une absence pendant la semaine durant laquelle vous pouvez RP, pas pour prévenir la veille au soir qu’on n’a pas pu RP et qu’on se rend compte qu’on va être à la bourre.]

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 Sujet du message: Re: Treeof
MessagePosté: Dim 9 Avr 2017 09:25 
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Mes questions trouvent rapidement réponse, et comme pour la situation des Pâles, elles ne sont guère rassurantes. Le Gouverneur Seok a un esprit plus belliqueux encore que dans mon souvenir, et ce n'est, de l'avis de mon ami, pas son épouse qui saurait lui montrer l'exemple. Il est vrai que la Respectable Chihiro n'avait pas la langue dans sa poche, si mes souvenirs sont exacts. Ser Khar'Tar poursuit sur la situation concrète du Royaume Pâle. Arothiir ayant proclamé son indépendance, Andel'Ys ne lui pardonnant pas de briser l'union Pâle et les tensions se renforçant au coeur du territoire, ce peuple connait une crise triple certainement sans précédents. Si l'on ajoute à cela que l'union entre Dame Chihiro et Ser Seok n'a fait que rapprocher notre colonie de la cité lacustre, et visiblement pour le profit d'un seul côté, il n'est guère étonnant de ressentir un tel climat ici. Grave et pesant.

Mon hôte ne me regarde pas du tout ensuite alors qu'il me fait part du sort de son fils. Le jeune homme aurait apparemment revêtu l'aspect d'un homme-loup, lui. Avec une once d'espoir, je me prends à croire qu'il a peut-être rallié les Carnivores et n'est pas égaré, mais si c'est le cas, il se retrouvera alors contre les siens si un combat devait prendre place. Je préfère encore le savoir ermite que mêlé à cela, sauf que je n'ai aucune certitude à ce sujet.

Enfin, j'obtiens une réaction de la part de Talia. Elle me regarde avec tristesse avant de faire une moue agacée. À peine ai-je eu le temps de finir ma phrase que la jeune femme se lève avec brutalité et se dirige vers la sortie de la pièce. Sans un mot, encore une fois. Cela m'arrive rarement, mais j'ai une soudaine pulsion : ne pas la laisser seule. Non, plus que cela, c'est un devoir, car je sais que son attitude est de mon fait. Je me lève donc de mon siège et m'adresse brièvement à mes hôtes et mes compagnons de route.

"Veuillez m'excuser."

N'ayant pas pris le temps de réfléchir aux mots ou gestes à faire, j'emboîte tout de même le pas à Talia. Je veux comprendre la raison de sa froideur envers moi. Je la retrouve bien vite car elle n'est pas allée bien loin. Elle se tient dans le couloir auprès d'une fenêtre, le regard perdu vers l'extérieur. Estimant qu'elle a sans doute des choses à me faire savoir, et refusant de nous donner de façon ostensible en spectacle, je prends le temps de clore la porte de la salle à manger derrière moi. Mes pas m'approchent d'elle, mais je m'abstiens toutefois de trop m'avancer et d'envahir son espace. Après tout, elle me tourne encore résolument le dos malgré la certitude que je l'ai suivie. Je suis toutefois persuadé qu'elle me prête attention, ce qui ne parvient pas à chasser mon inconfort.

"Mes mots ont été maladroits, Talia, et ils vont sans doute l'être encore un peu."

Mon regard violacé se perd dans sa forme, dans l'aura noble et triste qu'elle dégage, avant de se détourner poliment pour aviser la fenêtre en quête de son reflet.

"Il n'y a pas que votre aspect qui ait changé, n'est-ce pas ?"

À dire vrai, j'avais la certitude que Talia ne m'avait pas même adressé la parole car sa voix n'avait plus rien à voir avec celle de la jeune et courageuse Pâle connue. Je me fourvoyais. Sans pour autant me faire face, elle m'adresse enfin quelques mots qui me font l'effet de coups de poignards en plein torse. D'après elle, elle est toujours la même. Celle que j'ai abandonné voilà cinq ans. Je tombe des nues, un instant perdu puis indigné. Moi ? L'abandonner ? Pas du tout ! Mais... À bien y réfléchir, si, d'une certaine façon. Incertain de la réponse à lui donner au banquet, il m'a fallu quelques jours pour éclaircir mes idées. Toutefois, cela signifie que je m'y prends avec cinq ans de retard.

Je dois m'expliquer et secoue lentement la tête, laissant pour une fois mon visage afficher ce que je ressens. Mes mots prennent une intonation coupable puis je serre les poings tout comme elle, décidé à me faire le plus clair possible. Je ne veux pas de malentendus entre nous.

"Cela n'a jamais été dans mes intentions, Talia... Je ne vous ai jamais menti. Si ce que je m'apprête à vous dire peut sembler fou, il s'agit pourtant de la stricte vérité."

Battement de coeur lourd. Conscience de mes mots, du poids qu'ils portent.

"Après avoir quitté Aliaénon, je n'ai passé que quelque semaines en ma demeure à prendre soin d'amis blessés, avant d'apprendre que votre monde avait besoin de nous. Ce n'est qu'à la Tour d'Or que le Seigneur Shaam nous a informé que cinq années s'étaient écoulées depuis notre départ... Jamais sinon n'aurais-je laissé s'enfuir tant de temps sans donner de nouvelles."

Toujours dos à moi, la belle et seule jeune femme baisse les yeux. Elle me confie avoir attendu. M'avoir attendu. Je suis touché. Honteusement flatté qu'elle m'ait tenu en une telle estime voire davantage, ce qui ne fait qu'accroître la culpabilité que j'éprouve. Une pointe d'amertume envers le temps perdu également. Je le sais, une explication n'est pas une excuse. Elle m'autorise pourtant à approcher d'elle, et se tourne vers moi lorsque je lui en fais la requête. Je m'exécute, conscient que si elle veut se venger de la souffrance que je lui ai causé, je ne m'y opposerai pas. Ce ne serait que justice.

Au lieu d'un geste instinctif toutefois, elle m'apprend simplement qu'après tout ce qu'elle a enduré, qu'il s'agisse de ma disparition, de celle de ses frères et soeurs ou encore de sa transformation, elle ne croyait plus en rien. Mon retour lui cause un émoi brutal. Mes oreilles pointues sont attentives à chaque parole, mes yeux à chaque mouvement de plume. L'entendre me parler, retrouver cette voix qui naguère me contait les légendes de son peuple me cause un étrange sentiment. Du soulagement peut-être. Une forme d'envoûtement sans doute. J'acquiesce à son trouble, comprenant ce qu'elle veut dire.

"Prenez votre temps. Je n'ai aucunement l'intention de commettre la même erreur encore une fois."

Savoir que je compte aux yeux d'une femme dont j'ai conscience des qualités me trouble. Ma peau grise m'aide à le dissimuler, mais je perçois néanmoins les coups sourds dans ma poitrine. J'ai du mal à m'y faire, quand bien même j'ai idée de ce qui m'anime. Une brutalité de ressenti peut-être au même degré que celui de mon interlocutrice. Serrant et desserrant le poing, je parviens à lever une main bien lourde dans sa direction, l'invitant à y poser l'une des écailleuses siennes. J'accompagne cela de quelques paroles, lui faisant part de l'honneur reçu si mon retour lui permet de retrouver foi en quelque chose. Je sens alors sur ma peau le contact des écailles, le danger de ses serres qu'elle pose avec délicatesse et grâce. Une noble Dame, peu importe son apparence. Voir cela me donne l'impression d'être bien plus proche d'elle qu'auparavant. Pas juste physiquement. Peut-être est-ce lié au fait que j'ai, moi aussi, une part reptilienne accordée par Aliaénon.

Talia place beaucoup d'espoirs en moi, que ce soit pour son monde, pour les siens ou pour elle. Le Sauveur d'Aliaénon que je suis appose tendrement son autre main sur le dos de la sienne en un contact respectueux et protecteur. Je lève la tête vers elle.

"Lorsque j'ai appris les troubles des vôtres, ma décision était prise. Je ne saurais vous affirmer y parvenir, mais vous donne ma parole d'ynorien que je ferai tout ce qui est en mon pouvoir pour améliorer la situation."

Un serment. C'est le sentiment que j'ai en faisant sortir de mon âme cette affirmation. J'aimerais lui assurer faire cela pour elle, mais je suis brutalement rattrapé par mon manque d'expérience et ma réserve naturelle. Je n'ai toutefois pas l'occasion de le faire. Après m'avoir dit un simple merci, Talia se penche et m'étreint. Jamais femme n'a fait cela auparavant. D'abord incertain de la conduite à tenir, je suis rattrapé par une impression nouvelle : de la frustration, à cause de ma taille. J'aimerais la prendre dans mes bras proprement, quand bien même toute mon éducation ynorienne me met en garde sur l'indécence de ma conduite. Ou alors, c'est encore Okina qui tente de s'immiscer entre nous.

Mais là, en cet instant, j'en fais fi. Talia est là, forte, belle, commençant à me pardonner la souffrance dont je suis à l'origine. Du moins, je l'espère. Je lui rends son étreinte, sentant son duvet sous mes doigts, et m'efforçant de demeurer gentilhomme envers elle. Je souhaite la réconforter, lui faire comprendre que je suis de retour, pas la mettre mal à l'aise. Je ferme brièvement les yeux, profitant de sa présence, de sa douceur, réticent à perdre le contact. Nous avons sans doute beaucoup à nous dire.

"Talia ? Aurez-vous un peu de temps à me... Nous..."

Je pousse un souffle agacé par ma propre attitude. Il me faut songer à quelque chose de plus terre-à-terre pour que mes paroles veuillent bien prendre une forme intelligible.

"Après le diner ? N'inquiétons pas davantage votre famille par notre absence."

La jeune Pâle rompt l'étreinte et me confie ses mains. Son regard est encore attristé, mais la perspective de passer du temps avec moi lui rend un sourire. J'acquiesce, confirmant cette promesse tout en lissant des pouces ses mains sombres. J'en lâche une, conservant l'autre en raccompagnant ma douce amie dans la salle à manger. En homme de bonnes manières, je la conduis à ses couverts, lui avançant sa chaise lorsqu'elle prend place avant de retourner à la mienne.

L'attention que je sens peser sur moi m'intimide un peu. Après avoir toussoté poliment puis échangé un regard avec la magnifique Talia, je reporte mon attention sur mes hôtes.

"Je vous suis encore une fois reconnaissant pour le gîte et le couvert, mes amis. Dès demain matin, il est dans mes intentions d'aller trouver Sa Majesté. Pensez-vous qu'elle sera en son palais ?"

Mon inclination pour leur fille aidant, je suis deux fois plus résolu à aider mes amis Pâles. Certes, je suis venu pour contrer le Sans-Visage, mais il serait déshonorant d'abandonner ainsi ceux qui m'ont tant offert. Il est hors de question de les laisser sans soutien. Je ne suis qu'un demi-elfe, mais après tout, il est dit en Ynorie que pour faire pencher une balance, il suffit d'un modeste grain de riz.





(1 754 mots)

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 Sujet du message: Re: Treeof
MessagePosté: Sam 15 Avr 2017 09:35 
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Treeof – Domaine des D’Omble (19h45).

    À leur retour dans la salle à manger, Kiyoheïki et Talia se mêlèrent au repas qui s’était poursuivi lors de leur courte absence sans rien de notable à préciser, dans un silence presque religieux. Le père D’Omble parut rassuré de voir les deux revenir de concert, et répondit de bon cœur à la question du semi-elfe.

    « Sa majesté Sheeala d’Argentar se trouvera sans nul doute en son palais, demain. Vous ne manquerez pas, cependant, de la trouver changée : les drames s’opérant dans cette forêt l’affectent beaucoup. Ne lui tenez pas rigueur d’une possible froideur. »

    Les serviteurs de la salle attendirent que chacun parut avoir fini son assiette pour ramasser ces dernières et proposer le dessert, une sorte de pâtisserie arrosée de cannelle, à l’odeur forte et sucrée. Le repas allait bientôt toucher à sa faim. S’ils avaient d’autres questions, c’était le moment de les poser.


[Kiyoheïki : 0,5 (introspection) + 0,5 (aparté) + 0,5 (question) + 1,5 (bonus longueur)
Galelia : -0,5 (retard)]

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 Sujet du message: Re: Treeof
MessagePosté: Dim 16 Avr 2017 11:11 
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Le repas se poursuit et rien ne m'est rapporté, à croire qu'il ne s'est pas échangé une parole pendant notre absence. Dame Galélia et Ser Krayne Vassiliev se sentent-ils trop intimidés par les impressionnants D'Omble ? Je peux le comprendre, mais j'espère que nos hôtes n'en prendront pas ombrage. Ma crainte est vite chassée lorsque le maître de maison répond à ma question. Sa Majesté devrait se trouver en son palais demain matin, mais il m'avertit également que je risque de la trouver plus froide. J'acquiesce, conscient qu'en ces temps troublés, il faut parfois recouvrir son coeur d'une carapace pour l'empêcher de se briser.

Mon assiette finie, je laisse poliment les serviteurs apporter une note sucrée au repas. Une sorte de pâtisserie à la cannelle, chose qui me fait songer que si j'avais pu prévoir ma visite, j'aurais apporté quelques mets issus d'Oranan. Je fais véritablement un piètre invité. Puissent mes accomplissements futurs pallier à mon manque de savoir-vivre. Après avoir goûté à la pâtisserie, et profité de ces instants pour réfléchir un peu, je reporte mon attention sur le couple D'Omble.

"La Reine dirigeait seule lors de ma précédente venue. S'est-elle entourée de personnes que je devrais connaître ?"

Si Sa Majesté a pris à ses côtés des généraux ou des êtres avisés, je préfère le savoir afin de ne pas être surpris de leurs réactions et des idées qu'ils peuvent donner à la Reine.

"Si vous avez d'ailleurs un conseil à m'offrir pour cet entretien, je l'accueillerai avec gratitude."

Je me tais, attentif à la sagesse de mes amis. S'il est des sujets qu'il vaut mieux éviter, là aussi, autant que j'en ai conscience. Mes yeux violets glissent discrètement vers la jeune Talia puis repartent vers mon assiette que je termine. Lors de mon précédent périple, la belle D'Omble avait tenu à m'accompagner. Peut-être demandera-t-elle à le faire de nouveau ? Si c'est le cas, je m'assurerai qu'aucun outrage ne lui soit fait, ni aucun mal.

J'ai hâte que la jeune érudite me fasse entendre sa voix, me conte ses trouvailles ou me dévoile les pensées qu'elle a accumulé durant ces cinq années passées. Nul besoin d'Okina en cet instant, je me gronde moi-même de ces réflexions égoïstes et indigne d'un gradé de la milice. Toutefois, je ne suis pas venu en Aliaénon en mission pour l'Ynorie. Et si la menace du Sans-Visage existe, ce ne sont pas quelques heures passées à ne pas y songer qui vont tout changer. L'idée ne me quitte cependant pas, quand bien même elle demeure au fond de la scène de mes pensées.

Pour le moment, il y a plus préoccupant qu'un danger non avéré. Le conflit entre Carnivores et Végétariens est, lui, bien concret. Je ne sais pas encore ce que ma présence peut apporter. Le statut de Sauveur peut-il donner plus de poids à ma voix ? Qui y serait attentif ? J'ai besoin de savoir exactement ce qui motive les différents camps. J'espère un peu naïvement pouvoir contribuer à trouver un terrain d'entente dans ce conflit qui n'a rien à voir avec moi. Puisse l'élément neutre que je suis, simplement ami du peuple Pâle dans son ensemble, soit suffisant pour apaiser les tensions.

Mais pour ce soir, je m'efforce de ne pas laisser la situation me happer ou prendre le pas sur un autre devoir : celui de rattraper le temps perdu auprès de l'envoûtante Talia D'Omble.




(568 mots)

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 Sujet du message: Re: Treeof
MessagePosté: Dim 16 Avr 2017 23:16 
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Le Patriarche de la famille me fit une remarque concernant le sans-visage avant d'annoncer que leurs problèmes n'avaient aucun rapport avec lui. Cependant, malgré mon envie de profiter avant de parler des choses sérieuses, notre meneur ne peut s’empêcher de poser une partie des nombreuses questions qui devait lui passer par la tête. Je ne pouvais pas lui en vouloir, après-tout Kiyo et les D'Ombles avaient l'air d'avoir été très proches lors de sa première venue en ce monde. Je me contentais donc simplement d'écouter, tout en gardant le regard baissé pour ne pas me montrer trop indiscrète.

Deux personnes firent alors leur entrée, le maitre de séant nous les présentant à mesure qu'elles approchaient. La première était sa femme, à la silhouette magnifique et au port de tête qui témoignait de son haut rang. Il nous introduisit ensuite la seconde femme comme étant sa fille, que Kiyo connaissait très bien mais pas sous sa forme actuelle, celle d'une créature mi-elfe, mi-oiseau. Elle eut un curieux impact sur moi. J'éprouvais une certaine ambivalence envers elle, je la trouvais à la fois d'une beauté étrange, et tout aussi effroyable, comme ces créatures que l'on appelait les harpies.

La tirade de notre hôte qui suivit nous en apprit long sur son malheur et sur sa famille qui semblait touchée par la malédiction... Je fus tirée de mes pensées par les serviteurs qui apportaient les plats, composés pour la plupart de viandes et de gibiers en tous genres accompagnés de sortes de purées sucrées. Je goutais chaque plat, savourant chaque bouchée, mais tendant toujours l'oreille pour ne pas louper d'information importante.

Il se passa alors quelque chose que je ne saisis pas. Talia, la femme-oiseau se leva soudainement sans un mot et quitta la pièce, le semi-elfe ynorien lui emboitant rapidement le pas après s'être excusé. Un lourd silence s'en suivit qu'aucun ne semblait vouloir rompre. Il se passa plusieurs minutes sans que personne n'ouvre la bouche hormis pour manger. Je n'avais personnellement rien à dire, le sujet du sans-visage n'étant plus vraiment d'actualité. Mais nous y reviendrions plus tard. Kiyo et Talia revinrent se joindre à nous, se tenant par la main. Il devait y avoir bien plus que de l'amitié entre ses deux là mais la convenance m'interdisait d'aller plus loin sur ce terrain. Et puis en temps de trouble, quoi de mieux qu'une pincée d'amour même fraternel pour faire briller l'espoir.

Le dessert fut apporté entre deux échanges et je pris un plaisir particulier à récurer la moindre miette au fond de mon assiette, avec autant de politesse et de bienséance que possible, tant il était délicieux. Kiyo en profita pour réitérer sa demande de voir la reine de la cité dés demain, et était avide de conseil pour son futur entretien avec elle. Le patriarche prévint le semi-elfe que leur dirigeante était très affectée par le mal qui touchait ses sujets et qu'elle allait lui paraitre changée. Je fis également part de mon programme au maître de maison, pour qu'il puisse également me conseiller :

" Ser, pour ma part, je tâcherais de ne pas vous importuner outre mesure et prendrai le chemin de la cité en même temps que Ser Kioyheiki, afin de trouver une armurerie ou un endroit dans lequel je pourrais trouver un équipement un peu plus adéquat à notre quête. Peut-être sauriez-vous également m'indiquer où trouver un maitre pouvant m'enseigner l'utilisation de la magie. J'ai découvert il y a peu que je possédais ce don en moi et je souhaiterais apprendre à m'en servir"

[[589 mots]]

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 Sujet du message: Re: Treeof
MessagePosté: Sam 22 Avr 2017 14:45 
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Treeof – Domaine des D’Omble (20h-8h).

    Le maître des lieux attendit de terminer son dessert pour répondre aux questions des deux aventuriers, Krayne étant resté totalement silencieux pendant tout le repas, reculé comme ils avaient appris à le connaître. Il regarda d’abord Kiyoheïki.

    « Le ser Astidenix ne quitte pas sa Majesté, ayant juré de la protéger jusqu’à sa mort. Mais étrangement, elle n’a sans doute jamais été si seule en son palais, face à ce peuple désuni qu’elle ne parvient pas à réconcilier. Je n’ai nul conseil sinon celui de rester vous-même, Ser d’Esh Elvohk. J’ignore comment elle pourra réagir à votre présence et votre aide. »

    Puis, vers Galelia :

    « Vous ne nous importez nullement, Dame Elfe. Vous trouverez aisément en ville de quoi vous équiper en ville. Nous traitons le cuir comme pas deux peuples en Aliaénon, ici à Treeof, et nos arcs sont robustes et solides. La forge n’est pas notre fort, mais vous trouverez sans peine un dépôt d’armes pâles forgées à Andel’Ys ou à Arothiir en ville. Pour ce qui est de la magie, en revanche, je crains devoir vous décevoir : les hommes du Royaume Pâle ne sont pourvus d’aucun pouvoir magique. Pour vous apprendre ses secrets, peut-être auriez-vous du rester à la Tour d’Or, où de nombreux conseillers la manient, tel que l’Archisorcier Thensoor Val’Crooh, Le Cadi Yangin Ibn Al’Sabbar ou la vénérable Simaya Sombreroc. A part ça, c’est en Ouessie où vous trouverez le plus de renseignements sur la magie de manière générale. Les Ouessiens aiment à récolter le savoir, et ceux d’Ouesseort le transmettre, là où les Illuminés de Nagorin préfèrent en faire le secret, et le thésauriser. »

    Le repas était terminé, et chacun put rejoindre ses appartements, après avoir été poliment congédié par Khar’Tar D’Omble, compréhensif de la fatigue que les aventuriers ressentaient sans doute après un tel voyage. La nuit fut confortable, dans ces lits luxueux, et au petit matin, après avoir partagé un petit-déjeuner en compagnie de la famille D’Omble, tous furent prêts à partir chacun vers ses propres objectifs.

[HJ : Passez la nuit au sein de votre RP, et terminez ce dernier par le choix de votre destination. Les apartés sont bien entendu disponibles, que ce soit entre vous où avec un des PNJ présents dans la maisonnée.]


[Kiyoheïki : 0,5 (introspection) + 0,5 (question) + 0,5 (bonus longueur).
Galelia : 0,5 (introspection) + 0,5 (question) + 0,5 (bonus longueur).]

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 Sujet du message: Re: Treeof
MessagePosté: Mar 25 Avr 2017 13:31 
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Je fis mine de ne rien laisser transparaitre mais la réponse que me donna le patriarche était mi-figue, mi-raisin... Pour ce qui était de l'équipement aucun soucis à se faire, mais pour la magie, sa remarque vint une fois de plus me confirmer que je m'étais trompée de destination... cependant l'idée d'apprendre à user de sorts avec l'espèce de liche qui nous avait accueilli dans la salle du fluide à la tour d'or ne m'enchantait que moyennement. Et puis c'était tout moi, à foncer tête baissée sans réfléchir... Si j'avais pris le temps, j'aurai pu sans doute arriver aux conclusions que j'avais faites hier bien plus tôt et j'aurai pu mieux choisir mon but.

En y repensant, j'avais l'impression d'être un papillon, voletant au gré des vents, poussé dans une direction, puis dans une autre sans jamais se poser, se fixer à un support et y rester accroché ne serait-ce qu'une minute. Sur les derniers mots de notre hôte nous quittâmes alors la tablée pour rejoindre nos chambres et prendre un repos dûment mérité.

C'était pensive que je montais les marches menant à l'étage et machinalement que je fermais ma porte à clé, me repassant les mots du maître de séant en boucle. Faisant glisser ma robe au sol, je pris la direction de la salle de bain et m fit couler une baignoire d'eau très chaude afin de délasser mes muscles. Il me fallu quelques instants pour m'immerger totalement, et le liquide se colora un peu lorsque la crasse qui couvrait mon corps commença à se détacher peu à peu de ma peau rougie par la chaleur. J'en avais rêvé et je lâchais un soupir de plaisir devant le confort et le bien-être que m'apportait ce simple bain.

Je restais ainsi dans l'eau jusqu'à ce qu'elle soit presque froide et que des frissons ne m'indiquent qu'il était temps de sortir de là. M'extirpant de la baignoire, je pris une grosse serviette épaisse et moelleuse dans laquelle je m'enroulais puis j'entrepris de m'éponger les cheveux avec une étoffe plus petite. Cette chose faite, je me glissais dans mon lit pour plonger dans un sommeil réparateur. La journée à venir allait être longue...

Au petit matin, je choisis de remettre ma tenue de voyage, même si j'aurais préféré sentir le tissu léger de ma robe contre ma peau, cependant le choix était tout à fait réfléchis. Je rangeais le reste de mes affaires dans mon sac puis, rejoignant mes compagnons attablés pour le petit-déjeuner, je mangeais à satiété avant d'annoncer mes plans encore une fois modifiés :

"Ser Kiyoheiki, comme je vous l'avais annoncé hier, je me rendrais en ville avec vous puis nous nous séparerons, ayant chacun un but différent, mais... je ne pense pas que vous me verrez revenir. Sitôt ma tâche accomplie, je quitterais la ville et tenterais d'utiliser l'appeau que l'on nous a fourni pour ensuite prendre la direction d'Ouesseort. Comme nous l'a dit Ser D'Omble, le sans-visage ne semble pas être à l'origine des troubles ici et si je veux être vraiment utile à notre quête, je pense qu'il faut que je me concentre tout d'abord sur le développement des mes talents, aussi bien physiques que magiques. Même si j'ai l'impression de vous abandonner, je ne doute pas que vous avez de nombreux alliés ici qui pourront vous aider bien mieux que moi."

Je me tournais alors vers Krayne, à qui je n'avais pas demander son avis et que je n'aurais surement pas dérangé pendant la nuit lorsque ma décision fût prise.

"Krayne, je sais, je change encore une fois d'avis, et j'espère que ce sera la dernière. Il faut que je cesse de papillonner comme je le fais depuis le début de cette aventure... Je compte bien rester à Ouesseort aussi longtemps qu'il le faudra pour que je me sente prête et j'aimerais beaucoup que vous m'accompagniez là-bas afin de m'aider à y parvenir. Mais je comprendrais tout à fait que vous en ayez marre de mes idioties et que vous préféreriez rester avec Kiyo...

Je me levais alors de table, remerciais plus que chaleureusement nos hôtes, en espérant que mon changement de plan ne les contrarierait pas trop, puis remontais à ma chambre récupérer mon sac avant de rallier l'entrée, prête à partir.

[[709 mots - Prise d'un bain - petit dejeuner pris à satiété]]

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 Sujet du message: Re: Treeof
MessagePosté: Ven 28 Avr 2017 13:11 
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D'une oreille attentive, j'écoute ce qui se dit pendant le repas. Dame Galelia fait part de ses projets, et j'ai malgré moi un instant de gêne en l'entendant demander si notre hôte saurait lui indiquer un maître en matière de magie. Je suis immédiatement frappé du fait que cette question n'aurait jamais du être posée à un Pâle si j'avais correctement parlé de ce peuple à mes camarades. Fort heureusement, ser Khar'Tar n'en prend pas ombrage. Après m'avoir indiqué que l'ancien dirigeant d'Andel'Ys, le ser Astidenix, se trouve aux côtés de Sa Majesté, il répond aux demandes de l'elfe. Visiblement, ses dires désappointent ma camarade. Je peux comprendre pourquoi. Elle a fait tout ce chemin sans pouvoir dénicher ce qu'elle cherchait. La magie ne se trouve librement qu'à la Tour d'Or ou en Ouessie.

Le repas fini, je patiente poliment jusqu'à ce que tous les convives soient congédiés par le maître de maison. Lorsque c'est fait, je retourne auprès de Talia, saisi par un honteux sentiment d'impatience à l'idée d'avoir un tête à tête avec elle. Toutefois, il serait inconvenant de laisser isolés une Dame et un homme, même ami de la famille. J'en ai conscience et refuse d'entacher l'honneur de la jeune femme. Demeurer dans une pièce où tout un chacun peut arriver et voir ce qui s'y passe me semble plus approprié.

"Talia, que pensez-vous de nous retirer au salon ? Ou dans une autre pièce qui vous siérait."

Elle accepte mon idée et m'amène dans cet endroit où elle m'a naguère conté les légendes de son peuple. Le feu de cheminée y est vif, inchangé car insouciant de la situation. La jeune Pâle prend place sur un large fauteuil, m'invitant à m'installer à ses côtés. Je perçois sur moi un regard curieux de sa part, d'anticipation peut-être. Yeux clos, je me remémore cette soirée passée parmi eux, qui étaient encore simplement des hôtes et pas des amis. De sa façon de se tenir, ici même. Une chose m'interpelle sur mes pensées d'alors. Je prends la décision de ne pas laisser cette brume perdurer.

"La dernière fois que nous avons pris place ici, nous ne nous connaissions guère. Vous m'intimidiez alors, et pour être franc... Je pensais vos gestes à mon égard simples manœuvres, destinées à vous laisser vous joindre à ma quête... Me fourvoyais-je déjà ?"

Mes yeux violets rencontrent les siens tandis que son visage laisse paraitre un léger sourire. Elle me fait savoir que je n'ai cessé de mal la comprendre et que pour quitter les siens, seul un amour plus fort pouvait l'en persuader. Celui de l'aventure, qu'elle voulait vivre par elle-même, et pas simplement dans les écrits. Et d'après elle, j'incarnais et incarne encore cette aventure. Je suis touché par ses paroles, car si elle commence par laisser entendre que ma condition d'aventurier l'intéressait de prime abord, elle précise ensuite que je lui importe plus qu'une simple opportunité. Je pousse un léger souffle nasal, me reprochant de ne toujours pas avoir les yeux ouverts malgré la maturité et la sagesse que je semble gagner depuis quelques années.

Avoir ce genre de conversation est une première pour moi. Non pas que je n'y ai jamais été soumis, mais c'est un sujet qui m'a toujours déstabilisé. Et me voilà à présent en tête à tête avec une femme fascinante, la première qui m'accorde autant d'intérêt. Les inclinations que je manifeste pour elle la rendent sceptique. Légitimement, elle me pose la question afin de savoir ce qui a changé et surtout si son apparence actuelle ne m'effraie pas. Je tends timidement la main, accueillant la sienne dessus avant de répondre. Le contact des écailles a quelque chose de rassurant sous mon pouce et me permet de reprendre contenance.

"La distance a été le premier facteur. J'ai longuement songé au banquet, à vos propos, à ce que vous m'aviez avoué à demi-mot et que je n'ai honteusement pas su entendre. Le désarroi d'apprendre que tant de temps s'était écoulé à mon retour s'est accompagné d'une crainte : celle que vos sentiments d'alors ne soient plus. Quant à votre apparence..."

Mon regard détaille son visage clair, son regard attentif.

"Elle vous rend plus belle encore à mes yeux. Ou peut... Peut-être est-ce le contraire ? Hum... Elle me rappelle que vous êtes avant tout une femme courageuse, pleine d'esprit, qui a les siens à cœur. Une qualité que je ne peux que trouver remarquable... Et puis, je suis également étrange à ma façon. Pas humain, pas elfe, pas encore adulte malgré les années, et capable de revêtir l'apparence d'un dragon en temps de troubles. Vous ne m’effrayez point, Talia."

Mes paroles l'atteignent mais lui font afficher un air mitigé. Elle en vocalise bientôt la raison : nous sommes ainsi tous deux des monstres, capables de faire peur aux mondes, mais se battant pour eux malgré tout. L'idée lui plait cependant, et elle semble vouloir m'accompagner de nouveau. Quelques instants me sont nécessaires pour réfléchir et je finis par comprendre ce qui me chagrine. Il est indigne d'un ynorien, non, d'un homme, de laisser une Dame poser une telle question. Je vais donc chercher sa deuxième main, laissant ses serres lisser mes poignets.

"Je voulais vous épargner autrefois, vous laisser à l'abri du danger, mais vous n'êtes pas une fragile damoiselle. Vous me l'avez prouvé plus d'une fois. Accordez-moi la chance de me racheter en inversant nos rôles à présent."

Malgré le nœud que j'ai dans la gorge, je passe outre, tenant ses mains avec assurance et tendresse.

"Talia, me ferez-vous l'honneur de vous joindre à moi, pour aider votre peuple et peut-être même tout Aliaénon ?"

Sa réaction change à mesure que mes paroles lui parviennent. De forte, elle se fait délicate, son regard reflétant une émotion touchante. Un sourire ravi peint la pâle toile de ses traits, la rendant plus attirante encore.

"Je le veux."

Elle rosit presque aussitôt et pour la première fois, baisse légèrement la tête pour rectifier ses paroles. Son embarras fait écho au mien, et je bénis Père d'avoir donné à mon visage ce teint de peau changeant peu, malgré la chaleur qui vient s'y nicher.

"Je... Je vous accompagnerai, Kiyoheïki. Pour le peuple Pâle et pour Aliaénon."

Un peu gêné par ce serment qui ressemble fort à un autre tout aussi solennel, je ne le regrette pourtant pas. Mieux, j'en suis ravi. Avec précaution et respect, je me penche et lève les deux mains de la belle devant mon visage pour y témoigner mon respect. Nous n'ajoutons rien sur l'instant, mais je perçois en moi une source honteuse d'égoïsme. J'ai le souhait de la prendre dans mes bras, de la toucher, de la rassurer par ma présence. Mon cœur déjà instable cogne brutalement tandis que Talia se love contre moi. Hésitant, je finis par poser ma main dans son dos, la pression de sa joue contre mon épaule. J'ai beau ressasser mes souvenirs, je n'ai connu aucune sensation de confort semblable auparavant. L'espace d'un instant, j'aimerais que le temps se fige, que nous n'ayons pas à faire face à un autre jour de conflit. Mais je ne suis pas naïf. Pour qu'une telle chose arrive, il me faut agir en ce sens.

Les flammes finissent par dépérir et un soudain claquement met fin à ce moment de paix. La jeune Pâle semble soulagée et fourbue à la fois. À ma requête, elle me permet de l'escorter jusqu'à sa porte. Étrangement, je me sens tendu à l'idée que notre chemin croise celui de Dame Elisa ou de Ser Khar'Tar, quand bien même je n'ai rien fait de répréhensible. Une fois à destination, je me sens en conflit intérieur. Je souhaite passer du temps avec elle, mais toute mon éducation me fait savoir qu'il est irrespectueux et inconvenant de s'immiscer dans les appartements d'une digne demoiselle. Talia m'aide dans cette décision, car au moment de nous séparer, alors que nos mains sont jointes, elle les attire légèrement vers elle, les retenant un instant de plus que nécessaire. Sans un bruit, je regarde dans le couloir avant d'accepter d'entrer.

Une chambre semblable à la mienne, mais pourvue d'effets personnels. Une atmosphère calme et emplie du parfum de Talia. Figé sur le pas de la porte, il faut que j'entende le souffle amusé de la jeune femme pour me reprendre. Je la sens fatiguée, et c'est sans une parole pouvant briser le calme de la pièce que je l'aide à s'installer pour la nuit. Alors que je m'apprête à regagner mes quartiers, l'une des serres de la belle retient la manche de mon yukata. Peut-être l'a-t-elle fait exprès, peut-être pas. Toujours est-il que dans la pénombre naissante, je constate clairement une œillade vers l'autre côté de sa couche. Totalement désarmé pendant une seconde, je finis par comprendre que je suis invité à demeurer à ses côtés pour la nuit.

Conflit. Relativisation. Calme. Prise de décision. Je suis un ynorien respectable. Même si Talia est attirante et fascinante, je saurai me tenir. Il s'agit juste de dormir à ses côtés, après tout. Je me retrouve donc étendu près d'elle, ses serres jouant avec la chevelure que je viens de libérer. Un frisson me dévale l'échine, mais je m'efforce de le combattre. J'attrape doucement sa main pour contrer ce doux geste et la lisse tendrement en guettant son souffle. Lorsqu'elle s'endort, j'entre en méditation, plus difficilement que jamais.

L'aube arrive quelques temps après que je me sois éveillé, et que j'ai passé de longs instants à la contempler dans son sommeil. Il me faut regagner ma chambre et me préparer au départ. Assis, j'effleure son visage, la réveillant doucement. Ses serres dans mes cheveux sombres, son visage clair dans la pénombre, nos inclinations respectives. Attraction. Je me penche au-dessus d'elle, plongeant mon regard dans le sien, lui laissant le loisir de me repousser. Elle ne le fait pas. Les écailles lissent ma joue, ma propre paume enveloppe son visage. Puis, je perçois la douceur du contact de ses lèvres sur les miennes. Un baiser chaste, tendre, le premier que je donne et qui m'est donné. Je le réitère en prenant mon temps avant de le rompre à contrecœur puis de la contempler un instant.

"Il est encore tôt, Talia. Dormez un peu plus, sans crainte. Je ne partirai pas sans vous."

Mon cœur pulse lourdement alors que je me redresse, saisissant sa main pour l'approcher de mes lèvres avant de me lever. Tenant mes getas, je sors ensuite de sa chambre, vérifiant que nul n'arpente le couloir pour rallier la mienne. Geste fou que je viens de faire et qui m'obsède de longues secondes. Il faut que je fasse mes ablutions à l'eau fraiche pour me préparer sereinement au départ. Retour de mon équipement issu de cette cité et de mon arme.

Je rejoins ensuite la tablée de la veille où le repas matinal est servi et me permet de me restaurer. Lors de son arrivée, Dame Galelia me confirme partir en ville, mais ne sans doute pas voyager de nouveau à mes côtés. Elle envisage de partir pour Ouessort afin de développer ses talents. J'acquiesce alors qu'elle affirme que j'ai suffisamment d'alliés ici pour ne pas me sentir abandonné. J'avise également le ser Krayne, lui jetant un regard rassurant. Je sais qu'il n'a pas l'intention de laisser la Dame elfe seule après avoir juré de la protéger.

Le repas pris, je jette un regard entendu à Talia et m'incline respectueusement vers les autres D'Omble.

"Ma gratitude pour votre accueil. Je... Nous allons de ce pas auprès de Sa Majesté. Puisse Rana guider vos pas, Dame Galelia."

Et puisse ce jour apporter son lot de solutions.




[Repos - Changement de tenue (équipement) - Prise de repas]

(1 930 mots)

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Dernière édition par Kiyoheiki le Sam 6 Mai 2017 01:31, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Treeof
MessagePosté: Lun 1 Mai 2017 10:57 
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Treeof – Domaine des D’Omble (8h10).

    Krayne, à l’inquiétude de l’elfe qu’il avait promis de suivre, répondit laconiquement :

    « Qu’importe votre destination, j’ai juré de vous protéger en ce monde. Je ne tromperai pas ma parole. »

    Lorsqu’ils furent prêts à partir, ils furent rejoints par Talia D’Omble, qui semblait se joindre à leur petite compagnie. Khar’Tar avait l’air au fait des projets de sa fille, puisqu’il lui déposa un baiser paternel sur le front, lui serrant les bras d’un air confiant, avant de la laisser rejoindre le semi-elfe. Il prit alors la parole.

    « Puisse vos pas vous mener vers une destinée éclatante et salvatrice. Vous serez toujours les bienvenus en ma demeure, hôtes d’un autre monde. »

    Et il les laissa partir vers leur propre destinée. Au croisement des chemins, le quatuor dut se séparer. L’elfe et son grand guerrier de garde du corps bifurquèrent vers le centre de la cité, alors que Kiyoheïki et sa compagne poursuivirent vers les rives du Lac Pâle pour retrouver le Château de Sheeala d’Argentar.


Treeof – Rue de la cité. (8h30)

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    Alors que la ville s’éveillait de sa nuit, au cœur d’une vaste et sombre forêt, elle apparut à Galelia et Krayne non pas comme une fastueuse capitale, qu’elle était pourtant, mais comme une bourgade de bonne taille, certes, mais simple dans sa conception. Des maisons de tailles diverses, en matériaux divers, étaient groupées en rues pour la plupart non pavées, quoiqu’entretenues. On comprenait le fort lien avec la nature, la forêt qui les entourait, des gens du cru.

    Aucun mur, aucune muraille ne ceignait l’endroit. Des hommes-bêtes parcouraient librement les rues, minotaures ou faunes, hommes-lapins ou femmes-oiseaux, non sans octroyer quelques regards curieux au duo étranger, sans pour autant s’en approcher. Tavernes ou auberges, maisons de chasse ou marchés alimentaires concentraient le plus gros de l’activité de ce centre urbain forestier. Krayne se tourna vers l’elfe, pour savoir où elle voulait se rendre, ce qu’elle comptait trouver ici.


Treeof – Château. (8h30)

    En bordure du Lac Pâle, Kiyoheïki et sa compagne ne tardèrent pas à tomber sur le paysage enchanteur du château royal du Royaume Pâle, siège de Sheeala d’Argentar pour gouverner les siens.

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    Ils s’y rendirent sans tarder, jusqu’à atteindre une petite barque leur permettant de gagner l’ilot dont il occupait toute la place, isolé de la terre par un bras du lac. Ils traversèrent sans peine ces eaux calmes et rejoignirent la forteresse, sans qu’aucun garde ne les arrête, ni ne se présente à eux. À vrai dire, il semblait bien ne pas y en avoir du tout. Ce fut dans la cour de ce palais aux tours immaculées, comme enchantées, qu’ils rencontrèrent la personne de leur but, Sheeala d’Argentar, secondée de son fidèle ami et ancien général, Astidenix d’Andel’Ys. Ils étaient tous deux en haut d’une coursive, un balcon cernant la cour centrale, d’où ils apostrophèrent les arrivants.

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    « Longue fut l’attente de votre retour, Ser Kiyoheïki de Yuimen, Sauveur d’Aliaénon. Qu’augure, cette fois, votre présence en ces terres ? »

    Lentement, le duo descendit de la coursive par un escalier de bois pour rejoindre les deux arrivants, jusqu’à se trouver à deux mètres d’eux.



[Galelia : 0,5 (introspection) + 0,5 (décision) + 0,5 (bonus longueur).
Kiyoheïki : 0,5 (introspection) + 0,5 (aparté) + 1 (bonus longueur).]

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 Sujet du message: Re: Treeof
MessagePosté: Ven 5 Mai 2017 16:39 
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Krayne était prêt à partir lui aussi, ne dérogeant pas à sa parole. Mais c'est avec un membre de plus dans notre petit groupe, Talia, que nous prîmes le chemin de la cité, après avoir grandement remercier le patriarche pour ses mots. Je n'avais été présente en ces lieux qu'une nuit et pourtant, ses dires laissaient sous-entendre que je faisais maintenant partie de ses amis.

Nous nous mîmes en route et quelques temps plus tard nous parvînmes au croisement de la veille. Le moment de nous séparer était arrivé. Je saluais Kiyoheiki, le remerciant de m'avoir supportée pendant ces quelques jours et lui assurais que nous nous retrouverions d'ici peu pour en découdre avec le sans-visage. Je me tournais ensuite vers Talia et effectuais une profonde réverence, la remerciant encore pour son accueil et celui de sa famille.

Enfin, avec un signe de tête vers mon garde du corps, nous reprîmes la route pour nous diriger vers le bourg. Il ne nous fallu que peu de temps et la première impression que me laissa la ville était étrange. La ville était on ne pouvait plus simple, sans muraille ni tour, il ne semblait pas y avoir de garde malgré les temps troublés, ce qui était un peu déroutant. Comme le jour pointait à peine, les habitants commençaient doucement à se réveiller et je me sentis mal à l'aise lorsque de nombreux hommes-animaux se mirent à arpenter les rues.

Évitant de rester trop longtemps fixée sur un visage ou un autre et bien qu'eux ne se gênait pas pour le faire, je cherchais quelque chose qui pourrait m'indiquer ce que je cherchais. Treeof avait tout d'une grande ville malgré ses allures simples voire sauvages, le coté naturel me rappelant ma belle Cuilnen... avec quelque chose de plus bestial, et de nombreuses échoppes étaient présentes dans les rues. Je sentais le regard de Krayne posé sur moi, il ne semblait pas forcément à l'aise non plus, j'allais donc devoir faire vite pour que nous quittions tout aussi vite la cité.

M'approchant des étales, je parcourais ce qui semblait être l'artère principale jusqu'à trouver ce que je cherchais : un atelier de fabrication d'arc. Prenant mon arme en main, je m'avançais donc un peu plus pour montrer au marchand que je m’intéressais à son travail puis lui demandais :

"Bien le bonjour, Ser. Je suis à la recherche d'un arc autrement plus robuste et puissant que celui-ci. Que pourriez-vous me conseiller? Je ne vous cache pas que je ne suis pas familière avec les armes de jet de ce monde (et même avec celles de mon monde)..."

((434 mots))

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Dernière édition par Galelia le Mer 10 Mai 2017 11:39, édité 1 fois.

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