Les ravages du feu, comme s'il n'avait été qu'une illusion disparaît, laissant le sanctuaire indemne, y compris le pilier qui a été fondu a repris sa place. Seul le tronc d'arbre de l'épreuve de Phaïtos est toujours là. Je suis éreintée et je crains la colère que je sens dans le souffle chaud de l'avatar de Meno. Cependant, il considère ma façon d'agir comme bonne, même s'il me sort que je n'ai pas la puissance de mes ancêtres, ce dont je ne doute pas...
L'avatar s'évapore alors pour se transformer dans une flamme où se dessine des formes, je ne peux m'empêcher de sourire, malgré les brûlures qui constellent mon corps. Comme pour répondre à mon amusement, la flamme se teinte de vert, de bleu et de mauve ce qui m'arrache un petit rire... vite refroidit par un souffle glacial. Les Dieux semblent décidés à ne pas me laisser le moindre repos...
En effet, un avatar d'une immense beauté apparaît balançant ses longs cheveux dans la bise glaciale. Je remercie intérieurement les âmes m'ayant offerts leurs larmes qui font que nombreuses de mes brûlures sont résorbées, m'évitant de subir la morsure du froid sur la chaleur intense.
« La force est peu utile sans la grâce et la beauté, druide ! Je ne veux pas vous faire affronter quoi que ce soit, amenez moi simplement un objet digne de ma beauté. Soyez aussi belle que les sculptures gelées… »
(Un concours de beauté?) (On dirait bien...) (Eh bien soit!)
M'inclinant avec toute la grâce possible, je m'écarte de quelques pas et vais voir les nombreux arbrisseaux tout autour du sanctuaire. M'isolant complètement des Dieux, je les pousse à créer un véritable mur cachant une grande zone de pelouse. Je n'ignore pas que les divinités seraient bien capables de voir si elle le désirait, mais je n'ai pas dans l'optique de me faire un dôme complet pour me cacher de la vue de tous. Je m'approche de mon mur et me crée une entrée fine et étroite. Je dépose cependant mes équipements dans le sanctuaire, ne gardant que mon diadème, ma cape, mon pourpoint, mes chausses et mes poulaines.
Une fois passée l'entrée, j'encourage les arbres à la refermer derrière moi.
(Lirelan! Où je peux trouver des graines d'arbres et de fleurs en GRANDES quantités ici?) (A la grande serre de Yuimen!) (Guide-moi jusque là!)
Parvenue à la serre, je m'arrange avec les fleurs pour avoir un maximum de graines de fleurs fertilisées de plus de couleurs possibles. Je prends aussi des greffons de diverses arbres et plantes grimpantes. Ainsi que tous les accessoires qu'il me faut, outils et autres. J'ai du mal à tout prendre et il me faut faire deux aller-retour.
"Bon, maintenant je peux y aller!)
Astinor lance un feulement de joie quand je la sors du fourreau, même si celui-ci se transforme en grognement de mécontentement quand je commence à me servir d'elle pour tracer des zones sur le sol, comme je l'ai appris y a bien longtemps quand j'étais encore une simple élève du Naora. J'aimais d'ailleurs particulièrement les cours de paysage, beaucoup plus encore que ceux de composition florale d'ailleurs.
Sautant sur mon mur de plantes, je prends de la hauteur pour contempler le projet. Il sera relativement simple : un bassin d'eau avec statue, six zones de plantes avec des arbres et des fleurs et bancs en bois. Je redescends d'un bond et traverse mon futur petit parc vers la tonnelle du sanctuaire où sont les stèles et les avatars. Je commence à avoir faim, il doit être passé midi de loin. Les Dieux semblent aussi y avoir pensés car je trouve une table avec viandes, fromages, légumes, fruits et pains dressées pour moi. Je me fais un repas frugal et emplis ma besace de toutes les victuailles possibles, de manière à pouvoir manger en travaillant.
(Bon, on va commencer par le plus dur : les bassins!) (C'est parti!)
Utilisant tout d'abord la pelle, je creuse le cercle sur une faible profondeur, pas plus de quelques centimètres, ça sera bien assez pour ce que je compte faire. Je laisse au milieu un autre rond auquel je touche pas. Il me servira de socle pour la suite. Je m'assied sur le dit-socle et commence à me concentrer sur la zone. Le bassin ne fait pas plus d'un mètre de rayon, ce qui est déjà pas mal. Comme je l'avais fait du Verloa, mais avec plus de facilité, je transforme la terre, perméable, en pierre que je lisse avec grand soin. L'opération est longue et fastidieuse, il me faut à nouveau ôter tous les liens, heureusement, ils sont moins nombreux dans une telle structure, pour les reconstruire en bien plus grande quantités, pour empêcher l'eau de passer -enfin si j'ai bien compris ce que je m'a raconté Lirelan-. Petit à petit la structure prends la forme de bassin que j'orne de rune creusée uniquement par la pensée. Lirelan m'aidant, je parviens à changer les runes en or pur, brillant.
Plus d'une heure a passé quand je finis enfin le bassin. Je souris en songeant qu'il aurait fallu sans doute deux ou trois jours aux artisans Naorien pour faire ça... C'est en chantonnant que je commence à planter mes graines, respectant les chemins que je me suis tracée. Je trie les fleurs par couleurs, les bleus puis les mauves, puis les rouges, puis les orangées, les jaunes et enfin les blanches. Et je les sème, modelant le paysage, faisant variés les formes et les teintes, mais toujours dans la même couleurs. Mes pouvoirs de druide me permettent de faire pousser bientôt une multitude de fleurs, toutes plus colorées les unes que les autres. Je soupire juste en regrettant qu'il faille attendre quelques jours l'arrivée des papillons attirées par l'odeur.
C'est la première fois que je fais pousser autant de plantes d'un seul coup. De surcroît, contrairement à mes premières tentatives, je parviens à modérer mon pouvoir de manière à ce que les plantes poussent, sans en devenir agressive. Petit à petit, c'est un véritable jardin qui se dessine tout autour de moi, par moi se colorant de milles teintes. Ayant déjà fait pousser plus de la moitié du jardin, je décide de faire une pause.
(Bon, mangez un peu... Je vais m'occuper de mes bancs!) (T'as pas l'impression d'en faire un peu de trop là?) (Non!)
Pour une fois, c'est mon ton qui est impératif, je sais ce que je veux faire. Je me dirige alors vers l'arbre que j'ai déjà bien amoché, franchissant ma barrière d'arbustes, prenant mon épée au passage. Sautant sur le tronc, je prends le temps de manger à nouveau, un peu de viande, un peu de pain et un peu de fromage sec issus de ma besace. Cela fait, je me mets au travail, creusant, taillant, coupant dans la masse morte noircie par le feu de Meno.
(Utilise ta magie!) (J'ai encore des plantes à faire pousser...) Un rapide coup d'oeil sur mon poignet me confirme que je n'aurais pas trop de magie cela prend nettement plus de temps que si j'avais mon sort de force, mais je tiens à économiser mes magies, j'en ai besoin pour les arbres. (Si tu modères la puissance dont tu as besoin, tu devrais avoir assez de mana pour tenir.) L'épuisement de l'épreuve précédente ne m'a pas totalement quitté et je finis par renoncer devant les arguments implacables de Lirelan. Calmant les fluides de mon corps, je m'impose à une petite dose de puissance, pas assez, d'ailleurs, pour faire pousser des poils sur mon corps, mais ce regain de puissance, me suffit pour tailler mes bancs, me permettant même de les fignoler, toujours à l'épée, et même de les graver de runes. J'ignore en revanche si ce que j'écris à un sens, mais cela m'importe moins que de faire joli.
Cela fait, je tire mes deux bancs jusqu'au milieu de mon jardin, non loin du bassin toujours vide avant de m'avachir dessus. La fatigue est présente, mais j'ai encore une statue, des arbres et deux zones de fleurs à faire pousser. En soupirant, je me relève pour me remettre à la tâche, non sans m'avaler une grosse grappe de raisins.
(Bon, finissons les fleurs...)
Je retourne à la zone jaune qui, bien que semée, n'est pas encore fleurie. Fermant les yeux, je prends mon bâton fermement à deux mains et le plante dans la zone dite. Petit à petit les graines poussent puis fleurissent, laissant leurs plus belles couleurs au regard du monde. Je fais de même pour la dernière partie du jardin floral: les fleurs blanches. A nouveau, le blanc se décline sous plein d'autres couleurs, allant du verdâtre au bleuté en passant par des dérivés argentés données par les Lothsithi : les fleurs de lunes.
Je me relève enfin et vais me mettre debout sur un banc pour avoir une vue d'ensemble de ma réalisation jusqu'à présent, mais elle ne me satisfait pas, je n'y vois guère plus que simplement debout. (Attends, je vais te donner une vue de plus haut encore.) Je ferme les yeux et projette mon regard dans ma faera. Celle-ci prend son envol et regarde le jardin d'en haut. Je suis époustouflée par mon propre travail, même s'il n'est pas fini : j'ai l'impression d'être face à un arc-en-ciel. Je repère néanmoins quelques imperfections qu'il me sera assez aisé de corriger. Je finis par quitter ma faera pour retrouver ma propre vision. Il me faut quelques secondes pour me réhabituer à ma propre vue cependant.
(Bon, les chemins maintenant!)
Prenant mon épée, je fonce sur l'arbre, utilisant la petite ouverture faite dans mon mur végétal. J'achève le végétal dévoré par le misérable ver à grand coup de lame, dans l'objectif d'avoir un maximum de petits éclats. Régulièrement, je fais une pause, soit pour manger, soit pour planter les éclisses en détaillant les chemins autour de mes fleurs. L'après-midi est déjà bien avancée et je suis en retard, n'ayant pas commencer ni les arbres, ni la statue. J'aimerais finir pour le coucher du soleil au plus tard.
(La statue?) (C'est partie... Tu veux quoi comme motif?) (L'avatar de Yuia!) (Rien que ça?) (Ca sera déjà bien assez complexe... Par contre, je la voudrais en cristal que le soleil puisse faire jouer ses couleurs à travers elle.)
Nous retournons au bassin et je m'assied dedans, me concentrant sur le socle de la statue et me transporte dedans. Avec toute l'aide de Lirelan, il me faut cependant pas moins d'une heure complète pour que je parviens à sculpter une statue, plus petite que nature, de Yuia qui me plaise. Le travail demande une concentration et une précision plus puissante encore qu'un combat car durant nettement plus longtemps. Enfin, au moment de changer la matière pour la passer de celle de terre à celle du cristal le plus pur. Le soleil se reflétant petit à petit dessus, prenant des teintes et la colorant de milles feux. Plus d'une heure à passer quand je m'arrête, épuisée par cet effort, mais heureuse du résultat.
Le soleil n'est pas encore couché, mais brille déjà d'une couleur de feu qui colore la structure du bassin, il ne manque plus que l'eau pour que celui soit achevé. Prenant deux seaux, je ressors de mon jardin, en direction des fontaines. Je soupire, mon travail est beau, mais est-il réellement à la hauteur d'une déesse? (Finis ta tâche, on verra bien ce qu'elle en pense. Mais je trouve que pour le travail d'une personne, en une journée, t'as déjà fait un travail magnifique.)
Je croise au passage un Ermansi, qui ne m'adresse pas la parole. Je frisonne, son corps respire les fluides de feu, je sens l'odeur délicieuse d'un bon feu de camp chaud. Il s'arrête alors et, en murmurant dans une langue qui m'est inconnu, allume une torche. J'en vois alors tout plein autour de moi et cet elfe semble avoir comme métier de les enflammer. (Voilà ce qu'il me faut!)
Je continue cependant jusqu'à la fontaine et remplis mes deux seaux que je ramène au bassin. Il va me falloir encore quelques longs aller-retour pour le remplir, mais peu me chaut. L'opération prend le temps qu'il faut, mais bientôt la statue se reflète dans un fond d'eau, augmentant encore sa beauté et la poésie du lieu. Je retourne alors, sans les récipients vers le parc où je vole huit torches que je ramène dans mon décor, sans tenir compte des remontrances de ma faera par ailleurs. Je les plante alors judicieusement, deux près de chaque banc et quatre tout autour de la fontaine.
Je jette un regard sur l'horizon, dans moins de deux heures, le soleil aura pris sa couleur rouge, il faut vraiment que je me hâte si je veux pouvoir montrer ma réalisation alors que les fleurs sont encore ouvertes. Prenant mon bâton à deux mains, l'épée de retour dans son fourreau contre la barrière verte, je me concentre sur mes quatre arbres fruitiers, les faisant pousser à une vitesse totalement extravagante par rapport à la réalité, le plus difficile étant de bien dosé la pousse pour éviter de se retrouver avec des arbres trop gros ou au contraire trop jeune. Des arbres de vingt ans, apportant de l'ombre et des fruits sans cacher les fleurs sont bien suffisant.
Le soleil se couche et je viens à peine d'achever mon dernier arbre, je ne peux guère faire mieux, à moins d'y passer la nuit, et encore. Un regard sur mon poignet me confirme ma crainte, je ne pourrais plus user de magie ce soir, pas à moins d'une intervention des Dieux, bien sûr. Il est donc temps de montrer ma réalisation à Yuia, en espérant que l'effort déployé lui plaise.
Je m'approche donc de la barrière et récupère mon arme avant de murmurer aux plantes de se replier et de laisser ceux qui le veulent voir ce que j'ai crée en une longue, très longue après-midi. Je retourne alors au sanctuaire où les Dieux m'attendent. Je ne suis pas juste à coté, mais non loin non plus. L'Avatar de Yuia est toujours là, resplendissant de sa beauté au-dessus de toute création humaine ou même elfe.
"Pardonnez-moi d'avoir tardé, mais un seul objet ne pouvait pas rassembler autant de grâce que la vôtre. Veuillez me suivre pour découvrir mon oeuvre, en espérant qu'elle vous plaise."
Mon coeur bat la chamade tandis que le visage de Lillith passe subrepticement dans mon visage, je comprends pourquoi il a choisi la Déesse de la Glace, même si, dans mon coeur, Yuimen reste au-dessus de tous les autres Dieux, Zewen compris.
[HRP](((J'utilise le sort d'accélération de pousse, sort rp que je ne possède pas, mais que j'utilise depuis de très très nombreux niveaux -avant qu'il existe en fait-... Pourrait-il m'être enfin validé officiellement au passage? -si tu veux des liens où je l'utilise, je peux t'en trouver quelques-uns...[:sifflote:])))[/HRP]
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Je suis aussi GM14, Hailindra, Gwylin, Naya et Syletha
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