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 Sujet du message: Bibliothèque des légendes et croyances diverses sur Yuimen
MessagePosté: Mar 18 Nov 2008 14:33 
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Bibliothèque des légendes diverses et croyances sur Yuimen


La légende de Ménisto, fille de Meno
La légende du premier Shaman
La légende de Kubï, dieu mineur du vin et de la fête
L'envol du dragon et la quête de Thimoros.
Yuimen et la chute du dragon.
La légende d'Aaron le Martyr.
La légende des origines Sindel.



(((Avis aux joueurs, si vous avez des histoires ou des légendes à nous proposer, surtout n'hésitez pas, contacter un GM et présentez nous votre création pour qu'elle puisse être validée et mise en valeur aux yeux de tous ! )))

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 Sujet du message: Re: Bibliothèque des légendes, croyances sur Yuimen
MessagePosté: Mer 19 Nov 2008 15:59 
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Naissance de Menisto, fille de Meno


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Longtemps, le Dieu des forges Meno à cherché quelqu'un pour l'appuyer dans sa tâche.Demeurant seul au fin fond d'un des trois volcans de Nosvéris , les lames de différents matériaux mélangés n'arrivaient plus à lui faire oublier sa solitude.

Les volcans se réveillaient peu à peu, les terres du continent se réchauffaient par toutes les failles possibles. De nombreux incendies se déclarèrent dans les forêts, plusieurs champs aussi prirent feux comme par magie... La magie des dieux.

Cela dura plusieurs semaines, Meno n'arrivait plus à contrôler ses sentiments ni les éléments, et cela se répercutait sur de pauvres innocents. Il perdait ses forces à consumer la terre sans retenue dans son désespoir et les flammes qui entouraient ce bel être se dissipèrent peu à peu...

Mais le dimanche de la troisième semaine de la catastrophe 'naturelle', une chose à laquelle même Meno n'aurait pas pensé arriva.

Les champs de blé, le bois, les feuilles, l'herbe, le foin que consumaient les flammes, passèrent de cendres noires et poussiéreuses à une force mystique orange foncé. Toutes les petites boules d'énergies se réunirent pour former une masse bien plus grande. Puis cette sphère alla s'empaler dans le plus haut volcan de Nosvéris.

Un terrible bruit retentit dans le calme de la civilisation des alentours et de gigantesques coulées de laves fondirent sur les flancs du volcan. Le ciel devint rouge, comme submergé par la colère. La lave prit soudain la forme de petits élémentaires de feu qui dansèrent au-dessus du cône du volcan. Meno, surpris, ne savait que faire. Alors, il observa.

Au milieu de la danse des être enflammés naquit une jeune femme magnifique. Elle avait la peau rouge, telle les flammes, ses cheveux étaient longs, si longs qu'ils en touchaient presque le sol, et à leurs pointes, de petites braises se disputaient en une danse endiablée. Un ange enflammé venait de naitre sous les yeux de Meno. Celle-ci le vit et commença à descendre vers lui, accompagnée de ses petits semblables.

- Bonjour, père...

Le Dieu sembla un instant en proie à un bonheur sans faille, au bord des larmes que le feu ne pouvait verser.

- Es-tu donc ma fille ?
- Oui, je suis ta fille, et je viens pour t'aider dans ta tâche, que les flammes rejaillissent comme jadis, lorsque le feu était le plus puissant !
- Oui. Tu as raison, je dois ça à tout ceux qui comptent sur notre élément, Menisto.

Ainsi Meno nomma sa fille, à la même personnalité que son père lors de la bataille de Nosvéris. Elle avait une grande confiance en elle-même, son agressivité et sa hargne allaient donner un nouvel espoir aux braises du monde de Yuimen.

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 Sujet du message: Re: Bibliothèque des légendes, croyances sur Yuimen
MessagePosté: Mer 19 Nov 2008 16:06 
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Légende du premier Shaman


Cette version est une traduction de l'elfique de la version que chantent les elfes gris.

Dans une vieille forêt,Vivait il y a longtemps,
Seule la belle Raça, Adoptée par les loups.
Elle était d'une beauté sauvage, mais avait la peau grise.
Elle était de notre peuple, mais elle se serait dit loup.

Elle ne parlait pas, grognait seulement.
Sauvage, la belle Raça, adoptée par les loups.
Tous s'écartait devant elle, et ses loups.
Mais Kalim vit la belle, et ne la connaissait pas.

Il la vit et l'appela Eresse, solitude.
Seule la belle Raça, adoptée par les loups.
Il voulu l'aimer, mais elle voulait la chasser.
Il fut triste au point d'en mourir.

Dans la vieille forêt, il désirait rejoindre
sauvage, la belle Raça, adoptée par les loups.
Il pleura longtemps, il désespérait.
Mais son coeur ne changea pas.

Il était prêt à mourir, pour revoir,
seule la belle Raça, adoptée par les loups.
Pour voir son sourire, il était prêt à mourir,
Tué par les loups de sa belle.

Il partit donc, un jour, rejoindre
sauvage la belle Raça, adoptée par les loups.
Il la trouva avec les louves.
Dans une grotte froide.

Les loups le mordirent, mais il voyait
Seule la belle Raça, adoptée par les loups.
Priant Gaïa et Yuimen, il voulait
rester auprès des loups.

Ceux-ci l'entendirent le laissèrent
avec la belle Raça, adoptée par les loups.
Se transformant à son gré en loup,
il pouvait voir sa Dame.

C'est ainsi que pour par amour de
seule la belle Raça, adoptée par les loups.
et pour son compagnon, que Gaïa et Yuimen
créèrent le premier Shaman.

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 Sujet du message: Re: Bibliothèque des légendes et croyances sur Yuimen
MessagePosté: Mer 19 Nov 2008 16:15 
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Légende de Kubï, dieu mineur de l'alcool et de la fête


Ce dieu mineur serait né de la première macération d’orge pratiquée par les nains de Mertar. Certains le considère plus comme un esprit festif, mais tous s’accordent à dire que cette entité amène joie et bonheur dans les fêtes… Mais tous redoutent la folie qu’il distille dans les vins amers de la colère. Kubï offre un peu de son humeur joyeuse aux buveurs qui profitent des bienfaits de l’alcool. Il partage rires, danses et chansons, à ses fidèles serviteurs au gosier enflammé. Mais la quête de l’extase éthylique est chose mauvaise… Quand le lien à Kubï est fort, ce n’est plus ses bienfaits qui viennent mais son coté sombre. S’approcher trop d’une telle entité amène à de graves séquelles : l’esprit se perd et la raison n’est plus. Ceux qui abusent de l’alcool sont atteints rapidement de pertes de mémoire, de folie passagère. Parfois, L’union avec cet être immatériel perturbe le corps, retournant le ventre et disloquant les sens.

Suite à sa naissance, les peuples l’ont vite découvert, à la suite de beuveries où le seul mot compréhensible dans la bouche pâteuse était son nom : « KubïïÏÏ »

Depuis, son culte s’est développé, dans les joies de la beuverie. Il n’est pas prié comme les autres dieux, mais vénéré par d’innombrables adeptes, citant son nom pour espérer une soirée bien arrosée. Bien sûr, une fête annuelle a été instituée, rendant grâce à ses dons quotidiens. Se déroulant à la moitié de l’année, au summum de l’été (30 juillet), les peuples de toutes les contrées affluent sur les places publiques où un banquet aux réserves immenses est dispensé. Dans certains villages reculés, cette fête sert de passage à l’âge adulte pour les jeunes garçons.

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 Sujet du message: Re: Bibliothèque des légendes et croyances diverses sur Yuimen
MessagePosté: Ven 28 Mar 2014 17:49 
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L'envol du dragon et la quête de Thimoros.




À l'aube des temps, alors que les dieux foulaient encore la terre de Yuimen, on raconte que Phaïtos fut pris d'un grand désir : celui de peupler au plus vite les enfers qu'il avait récemment dérobés à Meno. Son frère, Thimoros était le fauteur de trouble aux yeux du monde, et bien que Phaïtos ait dérobé le cœur ardent à Meno, tous persistaient à l'ignorer. Il en conçut le désir d'assembler secrètement un être capable de faire régner sa volonté à la surface.
Depuis les sombres entrailles de la terre, il assembla de dangereuses créatures, mêlant le serpent de mer à la chauve-souris, le lézard à des choses du monde souterrain, il façonna la bête qui devait porter la mort sous la lumière de Gaïa.
Forgeant écailles d'obsidiennes et griffes d'airains, il créa la pire horreur que le monde n’ait jamais connu. Reculant dans son sombre caveau, le sombre dieu corbeau contempla son œuvre et il hocha la tête en silence, satisfait.
Alors il exhala un souffle morbide qui anima la chose. Ce n'était pas un souffle de vie, car ce pouvoir il ne l'avait pas, mais un souffle de mort. Un œil vitreux s'ouvrit, fenêtre vers l'oubli, et le monde trembla en ses fondations.

« Va ! Porte ma volonté aux confins du monde ! Que sous tes ailes, la mort soit rapide et indolore... »

Et il s'envola, le dragon noir, la plus terrible créature que le monde ait connu. Il assombrissait le ciel de ses ailes, et sa venue était tel un souffle de tempête. La mort venait par ses griffes, ses crocs ou par mille autre moyen, car il était conçu pour pouvoir donner cent et cent morts différentes. Son souffle morbide était l'haleine même du dieu au corbeau et il faisait tomber en léthargie, de sorte que les âmes gagnaient le royaume de leur nouveau maître en paix.
Ainsi faisait le dragon, et son maître s'en réjouit.

Alors les dieux se rassemblèrent, seigneurs des éléments, maîtres des destinées, et se concertèrent pour savoir la source de ce fléau. Yuimen prit bien haut la parole ici, il n'était jamais le dernier à défendre ses enfants, le dieu qui fait croître le blé :

« Nul ne vit plus grand fléau depuis l'aube des temps ! Tristesse c'est pour moi, de voir le monde ainsi lésé, pourtant encore si jeune ! Les lances des mortels se brisent sans effet et les épées ne peuvent percer les écailles. »

Nombreux furent les regards vers Thimoros, car il semblait que le rusé scorpion était le mieux à même de provoquer pareil dévastation.

« Mes frères, dit le sombre guerrier. Bien que ce spectacle m'emplisse de joie, je n'en suis pas la cause. Mais je sais que parole de ma part ne vous convaincra pas, aussi, je chercherai moi-même la source de tout cela. »

Ainsi, voyagea le destructeur du monde, d'est en ouest, d'ouest en est, marchant et questionnant, jusqu'à arriver à un petit village au bord de mer, peuplé d'hommes-poissons. Il demanda aux habitants ce qu'ils savaient du dragon, et ils dirent qu'ils en savaient plus que quiconque, mais que nul ne leur prendrait ce secret.
Thimoros pris son épée et, par le fil aiguisé, passa la moitié des manants, jusqu'à ce qu'arrive Moura.

« Mon frère, cesse de tuer mes enfants, ou ma force montera jusqu'au ciel et te balayera en une vague vengeresse ! »

« Ma sœur, tes enfants me barrent la route. Je dois savoir ce qu'il en est du dragon. »

Cela retint l'attention de la furieuse. Le monstre pouvait user de ses ailes pour fendre les flots, car il portait l'essence des anciens léviathans, de sorte que le liquide de la vie ne lui faisait pas peur. Moura était lasse de pourchasser ce monstre que ses plus grands assauts ne suffisaient à réduire et qui partait se réfugier dans les airs. Elle demanda aux hommes-poissons de révéler ce qu'ils savaient.
Ainsi, le ravageur découvrit que le dragon venait d'une caverne sur une île, au-delà de l'horizon.

Thimoros et Moura embarquèrent donc sur un navire et, guidés par les poissons, arrivèrent bien à destination.

« Ce lieu m'est connu, mon frère réside ici. »

Ainsi parla le porteur de guerre. La reine des flots lui fit part de sa crainte d'un tel lieu, loin de la mer, et déclara qu'elle ne pouvait le suivre.
Seul, donc, Thimoros s'engagea dans la caverne, et il y trouva son frère, celui qui dévore toute vie.

« Béni soit ce jour, comme tous ceux qui voient notre rencontre, mon frère ! »

« Mon ami, qu'est-ce qui t'amène sur cette île perdue, loin des champs de batailles ? »

« En vérité, une bien sombre affaire. Il y a un horrible monstre, lézard ailé, souffleur de mort mais jamais mort lui-même, et on dit que c'est moi qui aurait accompli ce haut fait de le lâcher sur ce monde ! »

Phaïtos fut en courroux d'apprendre qu'une fois de plus, seul son frère était reconnu et que tous les exploits lui étaient prêtés. Oubliant la prudence, il révéla son secret :

« C'est moi qui ai conçu ce rongeur de cadavre, nul ne peut l'arrêter, car il est de ma chair et de mon sang. »

Entendant cela, Thimoros sut que sa quête était terminée. Il se retira donc en hâte, remerciant son frère de l'avoir disculpé. Mais le roi des enfers n'était pas dupe, et il réalisait trop tard son erreur. Il convoqua ses bêtes, horreurs des souterrains, pour retenir le dieu scorpion dans son domaine.
Rude combat eut là Thimoros, et s'il parvint jusque sur la berge en en pourfendant grand nombre, il parut qu'il n'arriverait jamais à embarquer sous la fureur des ennemis qui le pressaient de toute part.
Là, vint Moura, la reine des flots, et les vagues se levèrent pour secourir son frère. Grande fut la bataille, mais devant la puissance de la dame bleue, les monstres reculèrent.

Ainsi, s'échappèrent le guerrier noir et celle qui règne sur les coraux acérés, et ils revinrent au siège des dieux pour raconter le mystère du dragon.

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 Sujet du message: Re: Bibliothèque des légendes et croyances diverses sur Yuimen
MessagePosté: Ven 28 Mar 2014 17:50 
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Yuimen et la chute du dragon.


En ces temps reculés, Yuimen, le seigneur de la terre, était dérangé par les plaintes incessantes des peuples mortels. Un grand dragon avait été lâché par Phaïtos et, de son haleine de mort, semait la dévastation. Le puissant dieu de la terre en fut courroucé, et il voulut intervenir. Il ramassa sa lance et voyagea à travers le monde, suivant les ravages du monstre.
Il parvint finalement sur une petite île qui était régulièrement terrorisée par la bête. Yuimen, de sa voix forte, rassura les habitants, leur promettant sécurité. Puis, il s'assit sous un arbre et attendit. Pendant huit jours et huit nuits, il veilla, jusqu'à temps que se lève la tempête annonciatrice de la venue de son ennemi.
En vérité, nul n'avait vu, ni ne vit depuis, plus terrifiante créature ! Ses écailles étaient d'un noir de jais, ses griffes et ses crocs étincelaient, ses yeux étaient des braises moribondes et il empestait la charogne. Le dragon noir se posa sur l'île et toute la terre en trembla.

« Viens ici, bête immonde ! Vient rencontrer ton destin ! »

Ainsi parla Yuimen, s'élançant au combat contre la chose qui terrorisait ses enfants.
Les ailes de la mort claquèrent tandis que le dragon vomissait son souffle empoisonné, ses mâchoires frappèrent, mais ne trouvèrent que le vide. Yuimen, adroitement, se glissait sous sa garde et de sa lance, le perça.
Hélas ! La hampe se brisa et la pointe retomba à terre, inutile. Aucune arme ne pouvait blesser la bête.
Alors, levant le bâton de ses deux mains et se dressant de toute sa divine hauteur, Yuimen porta un coup si violent que le sol se fendit et que le dragon s'y trouva enfoncé jusqu'aux épaules. De la lance, la hampe se brisa, mais du serpent maudit le crâne resta intact.
S'enfuit cependant la bête, le coup avait porté, l'île était sauvé.
Mais noir était l'esprit du roi de la terre, car il savait que le monstre reviendrait, aussi, les dieux furent convoqués, afin de savoir quel remède conviendrait au mal.
Les dieux s'interrogèrent longuement, jusqu'à ce que Thimoros, par ruse, découvre l’origine du monstre et par là même, son immortalité.

Rana, la sage reine des airs parla ainsi :

« Si le monstre ne peut être tué, alors il doit être emprisonné. »

Tous en convinrent, et Yuimen et Rana s'engagèrent à trouver une solution. Ils sortaient juste d'une querelle, mais il leur semblait naturel de mettre ces différents de côtés au vu de la menace.
Yuimen et Rana partirent donc à travers le monde, cherchant un moyen de terrasser la bête afin qu'elle ne nuise plus aux peuples du monde.

Point longue ne fut la route avant qu'ils ne trouvent des traces de la dévastation que l'abomination laissait sur son passage. Leurs pas les conduisirent bientôt au plus près et une nouvelle bataille éclata. Rude fut le combat, la terre et les cieux en étaient fendus, et la tempête se déchaînait. Mais finalement, ils parvinrent à maîtriser la bête. Mais comment la maintenir à jamais hors d'état de nuire ?
Rana porta la bête par la force des vents et la conduisit jusqu'à une porte magique qui devait enfermer la créature par-delà le monde, dans les abysses de la voûte céleste.
Mais à peine cela était-il fait que la porte livrait de nouveau passage à l’invincible. Point ne se souciait des dieux le serpent, voyageur d'entre les mondes.
Alors ils demandèrent de par les continents, et tous les peuples réfléchirent à comment immobiliser la bête de Phaïtos. Les hinïons proposèrent des chants magiques de sommeil, les shaakt des chants magiques de malédiction. Mais la seule réponse était l'échec.
Alors arriva le roi des nains, qui avait forgé avec l'aide des artistes de Meno une chaîne indestructible faite du métal de Gaïa, de sorte que le monstre ne pouvait que la craindre. Les dieux immobilisèrent donc leur ennemi et ce fut le courageux torkhin qui grimpa sur l'échine, entrave en main.
Ainsi, la chaîne fut passée et le dragon fut lié.
Grande fut la fête à Mertar, et tous louaient la sagesse du roi. Mille tonneaux furent percés, et le roi des torkhin en but la moitié à lui seul ! Tous célébraient son exploit et le remerciaient d'avoir aidé à se débarrasser de la bête. Alors, il clama :

« Peuple de sous la montagne, le grand dragon n'est plus ! Et nous allons de ce pas lui porter chacun un coup de marteau pour marquer notre mépris ! »

Cela sembla une bonne idée, et ils furent nombreux à descendre pour railler le dragon. Mais, l'esprit embrumé, aucun ne remarqua qu'à chaque coup, le monstre furieux tirait plus fort sur ses liens.
Lorsque ce fut au tour du roi, la rage de l'envoyé du corbeau était si grande qu'il brisa la chaîne, et le roi autant que son peuple se trouvèrent en grand danger.

Mais le grand Valyus était là ! Le protecteur veillait sur son peuple et sa rage tomba du ciel dans un déluge d'éclairs. Si grand était son courroux qu'il dépassa tout ce qui avait été vu jusque-là dans le jeune monde.
Le dragon tomba, foudroyé, et pour la première fois, il douta de ses pouvoirs.

Alors Yuimen et Rana revinrent et le corps du monstre fut transporté jusque dans les profondeurs de la terre. Là, il fut scellé afin que le monde soit délivré des tourments qu'il lui imposait.
Ainsi, fut vaincu le dragon noir, et les peuples purent se réjouir de la paix retrouvée, par la volonté et la persistance des dieux.

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 Sujet du message: Re: Bibliothèque des légendes et croyances diverses sur Yuimen
MessagePosté: Mar 8 Aoû 2017 21:08 
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Légende d'Aaron le Martyr
Ensemble de reliques d'Aaron le Martyr



Cette histoire est celle du destin funeste et tragique d’un village des terres d’Omyrhy, et celle d’un homme, simple bûcheron qui s’éleva parmi les grands et dont le nom est encore aujourd’hui murmuré par le vent. Aaron, chuchote-t-il, Aaron le Martyr.

Le village d’Omen était peuplé d’hommes et de femmes, de bûcherons et de paysans, d’êtres communs vivant paisiblement, qui pourtant naquirent au mauvais endroit. Car ce village se trouvait sur les terres convoitées par Oaxaca la Sombre, fille de Thimoros et elle envoya sur eux le fléau de ses armées.

Alors les villageois se terrèrent derrières leurs palissades, la même peur paralysant leurs visages car dans le cœur de chacun se trouvait la même assurance qu’ils allaient mourir bientôt, et, qu’abandonnés des Dieux, rien ne viendrait à leur secours.

C’est alors que dans la foule amassée sur la Grand’Place s’éleva la voix d’un homme, Aaron le Franc. Il était jeune et il brûlait de cette détermination qui embaume le cœur des êtres qui ont encore tout à vivre. Il s’exprima en ces mots, brandissant sa hache de bûcheron haut vers le ciel pour appuyer sa hargne :

- Hommes et femmes, vous êtes mes sœurs, vous êtes mes frères ! Dehors des hordes d’orques s’amassent à nos portes nues, leurs crocs et leurs yeux assoiffés de sang, mais c’est le leur qu’ils boiront ! Car c’est leur sang que nous verseront, jusqu’au dernier d’entre nous, jusqu’à notre dernier souffle ! Oui, nous allons mourir, mais nous mourrons les armes en mains, et nous leur feront payer chacune de nos vies avec toute notre rage et notre haine ! Si nos corps pourriront, nos faits vivront et seront contés ! On se souviendra de nous, hommes et femmes d’Omen, et même le vent chantera nos noms !

A ses mots ses cheveux furent agités par une soudaine bourrasque et, vaillant, il plaça son casque sur son crâne, un casque brun patiné, usé par le temps tandis que devant lui les villageois d’Omen criaient leur rage, hurlaient telle une horde de possédés, les yeux emplis de la flamme de la mort approchante.

Alors la bataille commença et elle fut sanglante, réduisant les terres autour du village à l’état de charnier puant, convoité par l’œil attentif des corbeaux de Phaïtos. Si les généraux d’Oaxaca crurent aisément raser ce village, il n’en fut rien, car jusqu’à leur dernier souffle les villageois honorèrent les paroles d’Aaron le Franc. Ils n’avaient jamais appris de l’art de la guerre, mais ils étaient munis de faux et de haches, de marteaux et de hargne, et ils fendaient les chairs de leurs ennemis, déversant leur sang aux côtés du leur. Et parmi eux se trouvaient leur chef, galvanisé par l’approche de la mort, qui la répandait avec une férocité puisée de son désespoir, de l’ampleur des cris et des pleurs. Car autour de lui le sol était maculé du sang des macchabées et c’était les siens qui mourraient, c’était ses frères, ses amis, sa famille, qui dans leur mort éclaboussaient le casque et le bouclier d’Aaron. Il n’était plus que l’un de ces guerriers de légende couverts de sang, de ces héros de jadis qui jamais ne s’agenouillaient.

Le massacre s’étira sur dix jours durant lesquels les seuls instants d’accalmie étaient ces courtes heures d’une trêve tacite où l’on récupérait les morts, où hommes et orques se croisaient pour ramasser les gisants et les entasser en un gigantesque amas, un monceau de cadavres auquel ils mettaient feu. Ils assistaient à cette gigantesque crémation, se saluaient et retournaient entre leurs murs pour que la boucherie reprenne, jusqu’au prochain charnier.

Uns à uns les villageois d’Omen se faisaient abattre, jusqu’à ce qu’il ne reste plus qu’un homme debout, entouré du cadavre de ses frères, il portait un casque dont le brun s’était entaché de carmin, se protégeait à l’aide d’un pavois dont le bois s’était imprégné du sang des martyrs et tuait de cette hache impitoyable qu’il usait autrefois pour trancher le bois, mais qui pénétraient à présent dans les chairs.

- Vent ! Entends-moi et souviens-toi de nous ! Nous sommes Omen, et je suis Aaron le Martyr !

Et durant quelques secondes, il n’y eut soudain plus que le calme pour Aaron, seules les pulsations de ce cœur qui battait dans un silence de mort. Une dernière bourrasque de vent. Puis plus rien.

Le corps d’Aaron s’effondra au milieu de l’aria d’ennemis abattus et du gisant de ses frères et sœurs.

Les armées d’Oaxaca étaient une nouvelle fois victorieuses et Omen n’était plus.

Mais l’on dit que Rana entendit la dernière supplique d’Aaron le Martyr, elle fut touchée de son courage et le redoutable désespoir avec lequel il mena les siens à la mort au nom de la liberté. C’est pour cela qu’aujourd’hui encore, on raconte que le vent murmure son histoire, pour que son nom parvienne jusqu’à vos oreilles.

Lorsque les cendres d’Omen furent retombées sur le sol, lorsque le vent et la pluie amenèrent les premières graines dont les pouces s’entrelacèrent pour recouvrir les dépouilles des villageois d’Omen, les parant des petites corolles blanches des chrysanthèmes, un homme s’approcha et se dressa devant le cadavre d’Aaron le Martyr. Il connaissait, il savait son histoire et souhaitait lui aussi que son nom parcourt les âges. Aussi prit-il sur ses os blanchis sa hache, son bouclier et son casque et les emmena avec lui. On dit qu’il les garda précieusement jusqu’à sa mort et qu’elles se trouvent à présent quelque part sur Yuimen, attendant l’être qui les exhumera de nouveau pour les brandir.



D'après la légende contée par la barde Aísillyn An’Naïnelim


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 Sujet du message: Re: Bibliothèque des légendes et croyances diverses sur Yuimen
MessagePosté: Lun 14 Aoû 2017 22:35 
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La légende des origines Sindel.


Il est dit que le commencement advint lorsque apparurent les fluides au sein du néant, événement à jamais inexplicable car ni temps ni âmes n'existaient alors pour le contempler. Beaucoup pensent aujourd'hui que de ces fluides naquit l'Entité Primordiale, que ses enfants nommèrent, des éons plus tard, le Temps. De cette Entité primordiale, disent de nombreux savants et théologiens, naquirent les Dieux élémentaires qui, après quelques ères supplémentaires, créèrent les mondes, puis les Faëras, les portes à travers l'espace et le temps, les êtres mortels enfin. Ces derniers naquirent, évoluèrent, changèrent, jusqu'à ce qu'un jour, un soir plutôt, Sithi décide de colorer certains d'entre eux au moyen de poussière d'étoile pour en faire ses Enfants, lui ressemblant en tous points. Elle leur offrit un monde, Eden, la magie, la technologie, le savoir et même leur heure, le crépuscule. Mais, selon les légendes officielles, ce merveilleux monde ne dura qu'un temps et finit par sombrer dans le chaos, il devint invivable pour les Sindeldi et Sithi se sacrifia pour que certains puissent fuir sur un autre monde: Yuimen.

Laissez-moi vous conter une autre histoire, une histoire différente, celle que me transmit mon maître. Il la tenait lui-même de la bouche de son maître, qui la reçut de son maître, et ainsi de suite jusqu'à la nuit des temps. Cette dernière expression vous fait sans doute penser que la tradition dont je vous parle remonte fort loin, jusqu'à se perdre dans un passé devenant de plus en plus flou, jusqu'à atteindre un passé dont l'on ne se souvient plus, irrémédiablement perdu et oublié. Mais vous auriez tort, car c'est en son sens le plus littéral que j'utilise ces termes, je ne vous parle pas d'un temps indéfinissablement lointain, mais bien de la première nuit qui suivit l'apparition du temps.

Ecoutez mon récit avec votre âme, avec votre coeur mon jeune apprenti, car si je le conte aujourd'hui pour la première fois, ce sera également la dernière. Ce soir la lune sera pleine et il sera alors temps pour moi de m'endormir, de rejoindre ceux que les miens nomment en cet âge les "telrum firin", termes qui ont été transcrits pour les profanes de façon à signifier "mort douce". Ce qui est sage car ils ne comprendraient pas ce que signifie réellement la transcription exacte de ces mots, comment le pourraient-ils alors que notre Mère ne marche plus parmi nous pour nous l'apprendre? Comment le pourraient-ils alors que nous avons failli et laissé les égarés s'intituler prêtres, prendre le pouvoir et orienter la destinée des Enfants de Sithi? Mais je m'égare, pardonnez à un vieux Sindel ses errances dans l'incommensurable univers de ses souvenirs, mon jeune apprenti, il y en a tant.

Ha, quand je repense à ce que nous avions entre les mains, quand je repense à ce que nous en avons fait...pardonnez aussi mes larmes, oui, pardonnez-les car nous avons failli et ma tristesse n'est qu'un impalpable rayon de Lune dans les ténèbres de ma honte. Nous avions tout, mon jeune ami, absolument tout. Écoutez donc, avec votre âme, avec votre coeur, et ramenez les Enfants de Sithi auprès de leur Mère, sur la Voie que nous avons échoué à préserver.

Selon notre tradition ancestrale, le Temps advint en même temps qu'apparurent les fluides, qui marquèrent par leur apparition le premier changement d'état de ce qui n'était alors que le rien, le néant. Subitement, pour une raison que nul n'a jamais même entrevue, ce rien devint quelque chose, et ce changement impliqua la première notion de durée puisqu'il y eut dès lors un avant et un après.

L'apparition des fluides dans le néant eut une autre conséquence majeure: cela engendra l'espace puisqu'il y eut à cet instant quelque chose se trouvant quelque part, par opposition au néant lui-même où il n'y avait rien, dramatiquement rien. Premières forces de ce qui deviendrait plus tard l'univers, ou le multivers, le temps et l'espace s'étendirent, il n'y avait aucune frontière qui puisse les limiter et ils devinrent donc aussi infinis que le vide qui les avait accueilli, formant la trame primordiale qui permettrait, des âges plus tard, l'existence de toute chose. Ainsi, nos plus illustres penseurs de l'âge d'Eden supposèrent qu'à l'origine il n'y avait en réalité qu'un unique fluide, doté de deux aspects complémentaires autant qu'opposés: le Tout et le Rien. Le rien étant en quelque sorte la matrice permettant au tout d'exister, tout qui n'était à l'origine qu'énergie pure.

Cela aurait pu rester en l'état éternellement mais, par miracle, le Temps prit conscience qu'il n'avait de raison d'exister que si quelque chose changeait, quel sens aurait bien pu avoir son existence dans un univers immuable à jamais? Or, la seule chose à sa disposition était cette énergie pure qui avait envahi, ou créé plutôt, l'espace. Dès lors, il entreprit de la condenser en certains endroits, de la chasser d'autres, peu lui importait du moment que quelque chose se passait qui justifiait son existence. Ainsi, il advint une ère de chaos sans précédent, le Temps fit d'innombrables expériences durant un temps indéfini, des ébauches d'étoiles naquirent et se détruisirent dans des explosions inconcevables, aussitôt recréées, différentes, un peu moins instables à chaque nouvelle tentative. Cela dura, et dura encore, jusqu'à ce qu'un beau jour, par hasard ou par dessein nul ne l'a jamais su, l'une de ces expériences engendre un événement à jamais inexplicable: au coeur d'une explosion plus colossale qu'aucune autre avant elle, une Entité consciente naquit. La première de toutes, si l'on omet le Temps que les Yuimeniens ont nommé Zewen, mais que nous, Sindeldi, n'avons jamais appelé autrement que "Père Temps". Cette première Entité n'était pas matérielle bien sûr, car la matière n'existait pas encore. Elle n'avait pas non plus de nom, le concept même de nom n'existait pas encore puisqu'il ne sert au fond qu'à différencier une chose d'une autre. Mais cette Entité vit le Père Temps, et le Père temps la vit, il y avait donc dorénavant deux Entités distinctes et c'est à cet instant que le Père Temps imagina de lui donner quelque chose qui la différencierait de lui: un nom. Et il le lui donna, non pas comme nous le ferions, en prononçant un mot sans conséquences, non, il l'exprima à sa manière cosmique, emplissant tout l'espace d'un son inconcevable de puissance qui ébranla l'univers dans son intégralité. Pour la toute première fois une Entité s'exprimait par le Verbe, et le premier mot qu'il prononça fut le nom qu'il offrit à celle qui venait de naître: Sithi, qui signifierait "Première-Née", fille de l'Ombre et de la Lumière, immatérielle, capable de percer tous les mystères du temps d'un seul regard.

A partir de cet instant le cours du temps s'accéléra, le Père Temps et Sithi oeuvrèrent ensemble et, parce qu'ils étaient unis par un amour infini, leur oeuvre fut création plutôt que destruction, du moins dans son ensemble puisque la raison d'exister du Temps était, et est toujours, que les choses changent pour marquer son cours. Ainsi, leurs créations ne seraient pas éternelles, à quelques exceptions près, tolérables dans l'ensemble, mais régies par un cycle sans fin de création, évolution, destruction enfin, afin de permettre une nouvelle création. C'est ainsi que l'énergie primordiale devint matière, expérience qui donna vie à trois nouvelles entités: Argôn, lié à la foudre et à l'eau, Melëar, lié à la terre et à l'air, Lynaël enfin, liée au feu et à la glace.

La suite de mon histoire rejoint un terrain connu, par quelques-uns au moins: ces quatre Entités créèrent un premier monde, qu'elles nommèrent Eden. Elles le façonnèrent de terre et de roc autour d'un coeur de feu, puis elles y mirent des océans, des lacs et des rivières, des nuages et la pluie. Elles l'entourèrent d'air, soulevèrent la terre pour en faire des montagnes, certaines crachant du feu d'autres couvertes de glaces. Elles y mirent toute leur âme, pour en faire la plus merveilleuse création qui soit et ainsi honorer le Père Temps, ce en quoi elles n'échouèrent pas car tous ceux qui ont eu le privilège de la contempler de leurs yeux en témoignent, jamais monde plus parfait ne fut créé par la suite. Mais, une fois leur oeuvre terminée, les quatre Entités s'aperçurent qu'il manquait quelque chose à ce monde: la vie.

Elles commencèrent par concevoir des vies très simples, dans le creuset favorable des océans. Puis elle modifièrent les plus réussies et les lancèrent à l'assaut de la terre, et des airs ensuite, peuplant Eden d'une multitude d'espèces animales toujours plus complexes. Mais cela ne leur suffit pas car ces créatures n'étaient dotées que d'une conscience limitée orientée vers leur seule survie, incapable de concevoir une spiritualité quelconque. Il leur fallut un temps considérable jalonné de nombreux échecs pour parvenir enfin à leur but, mais leurs efforts aboutirent et les quatre premières races "spirituelles" virent le jour: les Sindeldi, créés par Sithi, d'une transparence cristalline à l'époque, les Ombars nés d'Argôn, les Kemens issus de Melëar et les Ermansi enfin, à la peau de feu, mais froids comme la glace, conçus par Lynaël. Il faut savoir par ailleurs que les Sindeldi et les Ermansi portaient un nom différent à l'origine, mais patience, l'explication de ce changement ne tardera plus à vous être dévoilée.

Lorsque les quatre Entités eurent achevé leur Grand-Oeuvre, elles levèrent les yeux d'Eden et découvrirent avec émerveillement que le Père Temps, de son côté, n'avait pas chômé: l'espace immense était désormais rempli d'étoiles, de mondes, de lunes et de mille autres splendeurs inconnues. Plus extraordinaire encore, le Père Temps avait créé une infinité d'entités, c'étaient elles qu'il avait chargées de concevoir une infinité de mondes et d'y créer la vie ainsi que l'avaient fait ses quatre premiers enfants sur Eden. Les Dieux étaient nés et les mondes créés, la vie pouvait dès lors se répandre dans l'ensemble de l'univers.

Ha, il faudrait mille vies pour raconter tous les détails de ce qui advint ensuite, et bien des choses sont tombées dans l'oubli, ou ignorées de moi en tout cas. Pourtant, il est encore une petite histoire que je me dois de vous conter, à l'échelle du tout ce n'est qu'un infime détail, une anecdote, mais, pour nous, il eut une importance capitale: la première chose que vit Sithi en relevant les yeux d'Eden fut la lune trônant en reine dans le firmament de ce monde, et sa beauté était telle que notre Mère ne put en détacher son regard ni retenir ses larmes. Et si cette réaction vous étonne, que vous songez à quelque sensiblerie absurde ne méritant qu'un sourire entendu, c'est que vous n'avez jamais vu la lune d'Eden. C'était bien plus qu'une simple lune en vérité, c'était un présent du Père Temps à sa Première-Née, un joyau à nul autre pareil qui symbolisait la dualité de sa fille, mêlant Ombre et Lumière d'une manière si merveilleuse que Sithi ne pouvait qu'y voir l'amour absolu d'un Père pour son Enfant. Et c'est cet amour qui la toucha jusqu'au fond de son âme, bien plus que la matière pourtant très pure et belle de cet astre. Elle comprit alors qu'elle avait un devoir envers ses propres enfants: le devoir de les aimer comme une Mère. Pour symboliser cela, elle prit une poignée du sable argenté qui ornait l'astre nocturne et s'en servit pour colorer ses Enfants cristallins, qui prirent alors l'apparence que nous leur connaissons aujourd'hui et reçurent leur nom de Sindeldi. Et c'est ainsi que la Lune devint le symbole de Sithi, et que Sithi devint véritablement notre Mère. Détail amusant, il est dit aujourd'hui que "Sindeldi" signifie "gris comme la lune lors de ses phases pleine", mais la signification originelle de ce nom aurait été légèrement différente et aurait plutôt été traduite par "Enfants de la Lune d'Argent".

De son côté, Lynaël leva les yeux de son ouvrage un peu plus tard, et c'est sur le soleil levant que son regard se posa. Non moins émue que Sithi par ce présent doté d'une signification identique mais adaptée à sa nature, elle fut enthousiasmée par l'acte de sa Soeur et préleva quelques rayons de l'astre diurne pour colorer ses Enfants et leur témoigner son amour, ainsi naquirent les Ermansi, les Elfes Dorés dont le nom aurait signifié en réalité "Enfants du Soleil d'Or". Melëar, lui, aperçut en premier lieu les étoiles innombrables mais, lorsqu'il en détacha les yeux, ils se posèrent sur un filon de diamants sertis dans leur gangue de rocher et il les trouva aussi beaux que ces étoiles qu'il venait de découvrir. Ainsi, il colora ses Enfants de poussière de rocher et glissa en leur coeur un peu de poudre de diamant, sans réaliser toutes les conséquences de ce geste car, ce faisant, il implanta en ses Enfants un amour inconsidéré des joyaux de la terre. Si les Kemens parvinrent assez bien à gérer cela, leurs descendants eurent bien plus de mal, c'est la raison pour laquelle les Thorkins et les humains, descendants comme chacun le sait des Kemens, sont si avides de richesses matérielles. Argôn, lui, n'eut guère de chance, car ses yeux ne virent que les ténèbres de la voûte céleste et il en conçut une jalousie mortelle envers son Frère et ses Soeurs, considérant que leur Père n'avait pas été équitable puisqu'il ne lui avait fait, à lui, aucun présent somptueux. Il dissimula soigneusement sa pensée bien sûr, mais il jura de se venger de cette injustice et c'est ainsi que la rancoeur et la malveillance prirent place dans l'univers et, par extension, dans l'âme des Ombars dont descendraient, bien plus tard, Shaakts et autres Sektegs.

Voilà, mon jeune ami, il y aurait encore bien des choses à conter mais c'est ainsi que se termine mon histoire car la lune pleine gravit la voûte céleste et le temps est venu pour moi de m'endormir. Je vais devenir comme tant d'autres avant moi un "telrum firin", terme dont le sens aurait voulu dire autrefois "Âme Pure", pour signifier que l'âme est immortelle et reviendra dans le corps d'un nouvel Enfant de la Lune d'Argent. Ne soyez pas triste, ma tâche en ce monde est accomplie puisque je vous ai transmis ce qui ne devait être oublié, je peux maintenant partir en paix et rejoindre notre Mère l'esprit serein. C'est à vous qu'incombe de parcourir la suite du chemin et, s'il vous arrive de douter, vous savez dorénavant qu'il vous suffit de lever les yeux pour retrouver l'espoir.


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