*Avatar*

Issu des Phalanges de Fenris, Leudaste a une carrure imposante et un caractère très prononcé qui le fait frapper du poing sur la table quand il s’agit de faire valoir son argument. Ses cheveux sont d’un blanc terne et descendent jusqu’à la moitié de son dos, lequel est parsemé de cicatrices en tous genres mais profondément marquées qui témoignent d’un passé qui n’a nullement connu quelque traitement de faveur. Les pupilles de ses yeux sont souvent dilatées, ce qui a pour conséquence d’accentuer le teint irisé de ses globes oculaires, détail qui contraste avec un visage renfrogné témoignant de plus d’un tourment au sein de son âme. Comme tous ceux de son clan, il ne cache pas sa pilosité même s’il préfère chercher l’harmonie esthétique plutôt que de laisser le libre champ à une dégénérescence pilaire. Ses jambes sont élancées mais elles aussi peintes de cicatrices en formes de points qui rappellent chaque jour à Leudaste le prix de sa liberté.

Le moins que l'on puisse dire sur Leudaste, c'est qu'il n'est pas né dans un palais. Son père, véritable force de la nature, redoublait chaque jour d'efforts depuis la naissance de leur enfant car cet accouchement avait considérablement entamé la constitution physique de sa mère, déjà bien malade mais toujours en vie. Mené à la baguette tout au long de son enfance par un père de loin trop autoritaire et une mère absente, Leudaste en est venu à développer une musculature respectable. Néanmoins, cela ne résolvait pas un problème beaucoup plus grave que la simple survivance de cette famille : Leudaste se sentait investi d'un devoir beaucoup plus profond que ramener la viande et le bois. Souvent, dans ses rêves, des figures qu'il n'arrivait pas à identifier l’appelaient et l'inciter à partir afin de découvrir sa véritable voie. C'est ainsi que depuis sa plus tendre enfance, notre ami nourrissait sans cesse le vœu de voler, un jour, de ses propres ailes. L' occasion lui tomba en plein dans les mains le jour de la mort de sa mère : libéré de la seule chose qui le retenait dans ces terres, Leudaste prit la ferme décision de laisser son père ici. Décision très dure mais réaliste : il n'était son fils que par le sang, aucun lien affectif ne s'était jamais tissé entre eux. Ce n'était pourtant pas faute d'avoir essayé de lui expliquer, mais cet homme obtus et bourru n'avait pas cherché à comprendre et l' avait lui-même sommé de partir et de ne plus revenir ici de son vivant.

Du haut de ses vingt ans, Leudaste était donc sur les routes, seul et démuni. Souvent, lors des réunions de l'ethnie, il avait entendu parler des grandes villes de la contrée : Kendra Kâr, Nosvéris et tant d'autres. Ces noms qui semblaient être le bout du monde pour la plupart de ses congénères allaient devenir une réalité pour lui. Et c'est ainsi que Leudaste se mit en route vers Kendra Kâr. Là-bas il trouverait sa liberté, il suivrait son propre chemin et il découvrirait enfin pourquoi il était toujours assailli par des rêves le sommant qu' il n'était pas fort que physiquement, mais bien mentalement.