Cellule n°1
Une pièce carrée, faite de sombres pierres, suffisamment grande pour s’y tenir à plusieurs, mais trop étroite pour réellement prétendre y vivre. Une cellule de prison close par une unique robuste porte de chêne bardée de fer. Sur le mur du fond, une meurtrière étroite donne sur un puits de lumière venant de tellement loin au-dessus qu’il est impossible de déterminer si c’est la nuit ou le jour. Une lueur blafarde, pâle, morbide en sort, et éclaire faiblement la cellule.
Dans un coin de la cellule, un elfe noir est allongé, inconscient. Léandre est son nom, et il ne sait pas comment il est arrivé là. Prisonnier. Tout comme ce loup au poil rouge vif, allongé devant la porte d’entrée. Anorynn. Et puis, un autre être, horrible, dans un autre coin de la pièce. Une sorte d’orque au visage meurtri de nombreuses cicatrices et balafres, portant une crête noire se terminant en catogan lui tombant sur la nuque. Sa peau, contrairement à ses semblables, est livide, blafarde, mêlée d’un ton légèrement mauve… Des tatouages obscurs marquent son torse, à peine couvert d’un linceul de cuir. Un de ses yeux est entièrement blanc, il est borgne…

Et alors que les autres occupants de la cellule se réveillent petit à petit, il est occupé à farfouiller nerveusement dans les habits déchiquetés de quatre cadavres humanoïdes. Deux d’entre eux sont en état avancé de décomposition, et leurs chairs nécrosées commencent à se défaire, répandant dans toute la cellule une odeur de pourriture infâme. Une odeur de mort. Il est impossible d’en déterminer le genre, ou même la race.
Les deux autres semblent plus récents. Une femme, trop maigre, sans doute morte de faim, et un homme dont la gorge semble avoir été arrachée à coup d’ongles. Les ongles de la femme, à n’en pas douter, vu l’état de ceux-ci.