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 Sujet du message: Chapitre 1 : Les Héraut de la Lune
MessagePosté: Dim 11 Oct 2009 17:46 
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Pour chacun des Héraut de la Lune :

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L’arrivée en ce lieu est douloureuse. Vous semblez chutez sur de la pierre taillée de manière brutale et pourtant, à l’inspection, vous n’avez rien. Sans doute un reste du transport fluidique que vous venez de subir. Mais là n’est pas la question, car bien plus étrange est le lieu où vous venez d’arriver. Tout d’abord, une lumière pâle venue du plafond éclaire une pièce centrale donnant sur quatre alcôves.

Au plafond, vous n’apercevez rien de plus qu’une sorte de source de lumière étrange. Elle semble refléter la pâleur de la lune mais vous voyez bien vite que tout autour, il n’y a que roche et cailloux. Le plus frappant est aussi l’absence de fenêtre, comme si le lieu était enterré. Mais pourtant, l’architecture est travaillée et vous ne vous sentez pas complètement enfermé.

Après cela, vous apercevez que vous êtes sur une sorte de promontoire au centre de la pièce. Vous êtes au centre des quatre chemins, des quatre alcôves. Vous êtes au centre des quatre points cardinaux. En plus de ces bizarreries, vous verrez qu’au « Sud » et à « l’Ouest », les couloirs sont courts et composés de deux lits de part et d’autre. Il n’y a rien d’autre excepté une petite cruche d’eau pour chaque couche.

De l’autre côté, au « Nord », vous ne pouvez que voir l’imposante porte, unique sortie, qui barre le chemin après quelques mètres. Celle-ci est étrange et indéfinissable, elle semble juste indestructible. Elle est ornée d’un petit croissant de lune, signe incompréhensible à vos yeux de néophytes.

Pour finir, tournons nous du côté où le soleil se lève. Là, vous verrez une table barrant le milieu du couloir qui donne sur une sorte d’armurerie. En effet, bien que clos, le couloir renferme diverses armes sur des râteliers et de nombreux objets étranges pendent du plafond, soutenu par des crochets. Derrière la table est assis un homme. Il porte un tailleur sérieux et un monocle. Son titre est inscrit sur le bureau devant lui : « Ecuyer ». Il a les cheveux coupé court et des yeux d’un bleu profond. A votre arrivé, il lève vaguement les yeux vers vous avant de se replonger sur une feuille, travail ahanant qu’il semble accomplir.



Pour Kal :

Ton transport se fait sans soucis et tu arrive à bon port en pleine forme bien que déboussolé. La seule chose que tu remarque en plus, est que dans l’alcôve Sud, un homme blond dort à côté d’un grand sabre noir.

_________________
Quatrinette pour les intimes, n'hésitez pas à poser des questions, je suis là pour y répondre ;)
Merci à Itsvara
Et surtout, bon jeu à tous !


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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Héraut de la Lune
MessagePosté: Dim 11 Oct 2009 22:59 
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Localisation: Derrière vous. Prêt à vous caressez la jugulaire et extraire la vie pour donner la mort...
Un moment après avoir fini ma phrase, moment se qualifiant plus d’instant, je sentis sa lame s’appuyer tendrement contre ma trachée, pénétrant ma peau avec légèreté, laissant mon sang brûlant s’écouler le long de ma gorge…
J’étais foudroyé, choqué, abasourdi par la vivacité dont il avait fait preuve, ne me laissant même pas le temps de battre un cil.
Une peur terrible s’était insinuer en moi… la peur de la mort, la peur de cet homme qui l’incarnait cent fois plus que moi… une peur due aussi à une perte totale de la maîtrise que je pensais avoir sur ma situation…
Son geste ne pouvait même pas être qualifier d’instantané tant c’était en dessous de la réalité… c’était comme si sa lame s’était toujours trouvée là, prête à s’enfoncer d’un millimètre avec une précision chirurgicale.
Sans un mot, le voleur de vie me conduisit avec fermeté jusqu’à la porte, gardant son arme près de ma gorge, puis il l’ouvrit à la volée…
D’un geste de la main, il me fit me retourner en direction de la rue… qui avait disparu.


(Mais qu’est-ce que c’est que ce truc ??!!!)

La porte s’ouvrait désormais sur un néant obscur et éthéré… une sorte d’immense trou noir formé d’ombres qui tourbillonnaient.
Je n’avais plus peur de l’assassin… non… c’était désormais la plus grande crainte de l’humanité qui m’avait envahie, la peur de l’inconnu.
Ce que j’avais devant moi ne ressemblait à rien de ce que j’avais pu voir au long de mes dix sept ans d’existence… jamais on ne m’avait parlé d’une pareil chose…
C’est à ce moment là, où mon effroi grandissait, que l’homme choisit pour me susurrer quelques mots :

« Tu croyais vraiment que je jouais à ton jeu, insignifiant voleur ? Tu n’as simplement pas marché à ma comédie, je travaillerais mon rôle d’acteur. Va en enfer maintenant !»

(Que… quoi ?!)

Je sentis alors sa semelle me percuter pour m’envoyer en plein dans la tempête obscure qui m’absorba, corps et âme, prenant morceau par morceau ma conscience….

Le temps était une notion extrêmement relative, et j’en pris conscience en cet instant. En effet, je ne savais pas du tout combien de temps s’était écoulé depuis que j’avais perdu conscience, si temps écoulé il y avait. Peut être venais-je de m’évanouir, je ne pouvais le préciser, mais autour de moi il n’y avait rien. En moi il n’y avait rien. Aucune couleur, aucun son, aucun signe de réalité. C’était le néant. Néanmoins, je pouvais réfléchir mais… à quoi bon. Je ne savais pas qui j’étais, comment je me nommais,…
J’avais uniquement conscience que je dépérissais, et cette zone intemporelle où je me trouvais fut pour moi une antichambre vers l’enfer. Je pensais cela car n’ayant rien à mes cotés, ni corps, ni rien de matérielle, je pensais être devenu une âme en attente de pouvoir pénétrer le royaume de Phaitos mon maître adoré.

Déjà, j’avais oublié mes déductions et mes interrogations se répétaient. Que passait il, où étais-je ? Que faire… Le temps passa… du temps ? Y en avait il dans cette espace dément où il n’y avait rien… je ne pouvais le savoir. Je ne savais pas comment je pensais, je n’avais aucun connaissance de mon état actuelle et, c’était ça le plus terrible pour moi...

Alors que j’étais toujours à me lamenter de mon sort, je sentis quelque chose. Cette sensation réveilla un souvenir en moi… C’était une sensation venant de l’endroit où devait se situer ma poitrine… Aussi, à peine me rappelais-je que j’avais une poitrine que mon corps réapparut dans cette espace infini…

Mais, il y avait un problème, je voyais mon corps de l’extérieur comme si ce n’était pas le mien et de cela naquit un désire violant de réintégrer mon enveloppe. Je ne savais pas comment le faire mais… dans cette espace éthéré où le temps n’avait pas d’existence, j’avais enfin un objectif qui était apparu. Je ressentais toujours cette espèce de toucher au niveau de ma poitrine, et je m’aidai de cette sensation pour construire un pont liant mon âme à mon corps, un vecteur immatériel, imaginaire qui devait me permettre de rejoindre ma chair. J’avais désormais toute la volonté qu’il me fallait pour vivre… Je ne voulais plus mourir, je voulais vivre et affronter toutes les difficultés de la vie…

Je sentais que je me rapprochais de mon conteneur dans ce lieu où les distances n’avait pas cours, je le sentais et… plus j’étais proche de lui, plus mes souvenirs affluaient avec une gradation de cette sensation dans le torse qui peu à peu devenait une sorte de battement…. Petit à petit, je raffermissais le lien que je tenais sur l’étui de mon âme et arrivé à un certain point de rapprochement, j’eus l’impression qu’il me fallait prendre une décision. Soit, j’abandonnais mon corps mais aussi la vie et ses bienfaits, soit je reprenais cette chair infâme et douloureuse, ma vie, mon identité avec toute les souffrances qu’il l’accompagnait. Un souvenir s’imposa à moi. L’image de trois personnes dont je ne me rappelais pas le nom mais qui semblait avoir une importance immense pour mon moi… Un géant… Une femme aux yeux d’ors… un homme aux pupilles d’argents…

A peine les avais-je aperçu que je pris ma décision, Phaitos devrait attendre encore un moment avant de me rencontrer… Je plongeai donc dans mon corps, toute mon âme reprenant place dans son réceptacle et le battement gonfla de plus en plus jusqu’à devenir douloureux tant il était fort… Mon cœur !
Je ne me laisserai pas mourir, je voulais vivre, je voulais revoir les personnes de mon souvenir… Barald ! Ethernia ! Atlhan….


Mes paupières s’ouvrirent alors que je chutais pour percuter violemment le sol… étrangement, mon corps n’émit aucune plainte, comme si quelconque magie m’avait protégé de la douleur. Je vis alors que je me trouvai dans un lieu étrange…
Nimbé d’une doucereuse lumière pâle, j’eus tôt fait de faire un aperçu de l’endroit d’un tour de tête, découvrant avec stupéfaction qu’il s’agissait d’une sorte de pièce close sans la moindre fenêtre comme si elle était souterraine. Battit de pierre savamment ouvragé, je me trouvais moi-même dans la salle centrale, perché sur un promontoire. Il y a avait quatre annexes où l’on pénétrait en passant une alcôve à la forme stylisée, toutes les quatre étant identiques, mais pas ce qu’on y trouvait…
La première laissait quelques mètres d’espace avant de s’arrêter sur un porte à l’imposante aura. Unique sortie apparente de l’endroit, elle dégageait une étrange sensation d’indestructibilité et était ornée d’un petit croissant de lune argenté…
Les seconde et troisième alcôves que j’observai ensuite étaient identiquement meublées de quatre lits et laissaient un couloir étroit pour s’avancer. Il n’y avait rien d’autre qu’une petite cruche d’eau devant chaque couche.
La dernière alcôve laissait entrer sur ce qui était pour moi un paradis. En effet, une table barrait le milieu du couloir et derrière elle se trouvait une multitude d’armes de mort en tout genre posées sur des râteliers ou accrochées au plafond par des crochets à coté d’étranges objets à la mystérieuse fonction. « L’armurier » se tenait derrière la table, qui devait être son bureau, une liasse de feuilles devant lui.


(Mais où je suis bordel ?!)


Après les limbes, où j’avais cru mourir, je m’étais attendu à me retrouver à Tulorim où dans la forêt… pas dans ce lieu bizarre, cauchemar pour claustrophobe.
Je refis un tour du propriétaire des yeux, discernant cette fois un homme qui dormait sur l’une des couches avec près de lui un grand sabre noir.
Lorsque je tendis à nouveau le regard vers l’armurerie, « l’armurier » leva un instant des yeux azurs vers moi avant de se replonger dans son document avec un soupir lassé.


(Mais qu’est-ce que c’était que ce truc d’ombre ?!! ça m’a téléporté où quoi ? Etait-ce de la magie ??)

Déboussolé, égaré, je descendis de mon perchoir en réfléchissant.
J’étais dans un lieu inconnu, la seule sortie visible étant aussi utile par sa présence qu’une chaussette trouée, et les seules options qui me restaient étaient d’aller déranger le dormeur pour le questionner ou d’aller causer avec celui qui bossait.
D’un je savais qu’il était assez détestable de se faire réveiller brusquement, annulant d’office la première possibilité.
De deux, le travailleur m’avait bien vu sortir de nulle part et pourtant il ne dédaignait même pas m’adresser un salut… ma décision était vite prise quand à la personne que je dérangerai.

D’un pas plus ou moins assuré, je me dirigeai vers « l’armurier » en restant prêt à toute éventualité… On ne savait jamais… avec tout ce qui m’était arrivé dernièrement, j’aurais à peine était étonné que l’individu devant moi puisse être l’un des plus puissants magiciens de cette planète ou même pourquoi pas, un dieu !
Me plantant devant lui, je lus sur son bureau ce qui devait être son titre : « Ecuyer » -un rôle bien plus noble que ce que j’avais délirer-.
Ainsi il était écuyer… une information tout aussi utile que la chaussette précédemment citée…
Ma voix s’éleva alors, étrangement rauque et peu sonore :


« Hum… Salutation messire… Ecuyer ? Si je puis me permettre, je voudrais vous poser quelques questions… »


Sans attendre qu’il accepte, j’enchaînai d’un ton poli :


« Vous semblez accoutumé à des arrivé aussi fantasques que la mienne, pouvez vous donc m’expliquer comment j’ai atterri ici, et atterri, c’est bien le mot ! Je voudrais également savoir quel est cet endroit ? Qui êtes vous ? Qui est la personne dans l’espèce de dortoir ? Pourquoi suis-je ici ?... à quoi servent les armes derrière vous ? »


Sans reprendre mon souffle, je mitraillai mes questions à l’adresse de l’écuyer, j’avais besoin de réponse… désespérément…

_________________
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-Nous, assassins, ne rendons de culte qu’a Phaitos, le dieu de la mort.
-Pourquoi lui rendre un culte ?
-Il est le dieu de la mort et nous la semons. Nous sommes ses envoyés.


Dernière édition par Kal le Dim 8 Nov 2009 01:24, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Héraut de la Lune
MessagePosté: Mer 14 Oct 2009 18:17 
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Localisation: Sur ma chaise de bureau
Soudain, alors que je termine fièrement ma phrase, je laisse échapper un petit bout de pastèque. Je tente rapidement de l’aspirer mais le marchand me prend de vitesse en sortant un mouchoir de sa manche. Après m’avoir essuyé le menton, il se recule puis prononce mon prénom. Je manque de m’étouffer en avalant brusquement le restant de ma bouchée. Mais tandis que je m’en vais lui demander comment il connaît cette information je ressens quelque chose de bizarre autour de mon coup. Je passe alors ma main contre ma nuque et découvre un collier qui se termine par une pierre ronde et noire.
Je prends le pendentif dans le creux de ma main et l’observe, quand un étrange halo lumineux m’encercle en émettant un léger vrombissement. Je sens mon corps s’élever, se décomposer, s’en aller, c’est une sensation étrange presque désagréable. J’ai l’impression que l’ halo consume sans douleur tout mon corps. C’est alors que Malehën saute à mon cou pour tenter d’enlever le collier. Je ne comprends pas très bien ce qu’elle me hurle. J’ai juste le temps d’attraper mon bâton puis c’est le grand vide. La rue a disparu, mon corps aussi, j’ai juste une vague sensation de douceur dans un vide extrêmement lumineux. J’ignore combien de temps cela prend mais après quelques instants, peut-être des heures, j’aperçois tout au bout un cercle noir et nous nous y dirigeons à grande vitesse. Je ne suis pas sûre de vivre ça, est-ce un rêve ? La sensation en est proche. Le cercle est de plus en plus près et à mesure que l’on approche je crois reconnaître un semblant de sol. Nous tombons. Je tente de crier ou de m’accrocher quelque part, mais rien, je n’ai pas de corps, comment puis-je voir alors ? C’est étrange et déroutant.


*Aaah…Boum*

Je viens d’atterrir lourdement sur un sol de pierre alors qu’il y a une seconde j’étais debout dans la ville. Je ne comprends rien. Je regarde autour de moi, ma vue est quelque peut floutée, le soleil de Kendra Kâr est plutôt intense et cette caverne est sombre malgré la lumière du plafond. Je me redresse sur les fesses, me frotte les yeux et secoue la tête. Mon bâton est juste à côté de moi mais ma pastèque a disparue. Je regarde à droite et à gauche, rien. C’est alors que Malehën se redresse à son tour, juste en face de moi.

- Qu’est-ce que ?

Elle se relève tant bien que mal. Elle observe la pièce mais semble aussi déroutée que moi.

- Malehën, c’est horrible !


- Oui, je ne sais pas ce qui c’est passé.

- Non ! Ma pastèque a disparu !

Elle regarde autour d’elle puis sourit.

- Relève-toi, elle est là, sur le truc.

Je me relève à mon tour en m’aidant de mon bâton puis découvre mon melon d’eau planté sur un des piques de la structure incrustée dans la pierre du milieu de la pièce. Malehën s’approche de moi et porte ses mains autour de mon cou.

- C’est le collier. C’est bizarre quand le marchand te l’a mit tu semblais disparaître. J' ai été emmenée avec toi car je te touchais. Par contre, je ne sais pas du tout où nous sommes.

Elle retire ses mains du collier puis descend du promontoire qui nous a servi de piste d’atterrissage et commence a inspecté les lieux. Je retire alors mon fruit de la pique assassine et découvre en face de moi deux hommes dont l’un est assis derrière un comptoir tandis que l’autre nous observe, il semble bouche bée devant notre petit tour de magie involontaire.

- Malehën, il y a des gens en face.

Ma voix résonne fortement dans cet endroit dénué de fenêtre et entouré de quatre murs troués.

- Il y a une personne au fond là-bas aussi, il dort.

Je descends à mon tour du promontoire et rejoint mon amie qui a préféré s’avancer de quelques pas vers les gens éveillés que j’ai découvert.

- Qui êtes-vous ? Qu’est-ce qu’on fait ici ?


- Ouais !

_________________


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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Héraut de la Lune
MessagePosté: Mer 14 Oct 2009 19:25 
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Localisation: Si loin et en même temps si proche !
Avez-vous déjà eu l’impression d’être une étoile filante ? Moi non plus, jusqu’à ce jour où, recroquevillé en boule ainsi qu’à ma naissance, je voguai à vile allure à travers une immensité aussi obscure, immense et glacée que le ciel dans lequel on pouvait voir évoluer ces corps célestes auxquels je ressemblais en ce moment : projeté vers l’infini, j’étais immergé dans une semi inconscience peuplée de formes et de couleurs floues qui pouvaient appartenir aussi bien au domaine de la réalité que de l’onirique. Parfois, il me semblait distinguer dans l’une ou l’autre la silhouette d’une figure familière ; tantôt Aenigal, tantôt ma maison en flammes, tantôt un corbeau, tantôt le cryomencien dément… mais très vite, aussi rapidement que des nuages qui auraient évolué à toute vitesse, elle s’estompait pour laisser place à de nouvelles formes toutes plus confuses et déstabilisantes les unes que les autres.
Je me dis sur le coup qu’en ouvrant les yeux, j’aurais sans doute été pris de vertige devant l’espèce de vide auquel j’aurais été confronté, mais en y repensant, il me vint à l’esprit que je ne savais même pas si mes paupières étaient closes ou non tant mes perceptions étaient troubles et fragmentaires. Comme je l’avais mentionné précédemment, j’avais la sensation d’être plongé dans un rêve, et de la même manière que lors d’une expérience de ce genre, je n’avais pour ainsi dire aucun moyen de différencier le vrai du faux. En vérité, j’aurais pu voir des fourneaux ronflants remplis de glace ou des neiges éternelles incandescentes que je n’en aurais pas été plus étonné que cela, ou plutôt que je n’aurais même pas songé à réfléchir à ce qu’une manifestation pareille avait d’impossible. Des réflexions à peu près cohérentes me parvenaient de temps à autre, mais similairement à des objets lancés dans une mare, elles s’évanouissaient, coulaient ou se mêlaient au lac de mes pensées sans rien laisser de plus que quelques ridules fugaces.

J’aurais pu me soucier de savoir vers quels mystérieux horizons ce mystérieux sortilège de mon mystérieux persécuteur me transportait, mais je m’étais résigné à subir dignement le sort qui m’attendait, quel qu’il fût, et de toute façon, je n’arrivais plus à faire fonctionner mon cerveau de manière assez cohérente pour angoisser. Dans le fond, je pouvais me retrouver propulsé dans le passé, dans un océan de fluides de feu, dans la gueule d’un dragon, devant Oaxaca… qu’importait en définitive ? « Fais que devras, advienne que pourra. » dit le proverbe, et en l’occurrence, j’estimais avoir satisfait aux exigences qu’une telle maxime posait en défendant chèrement ma peau contre le sorcier au katana. Bien sûr, au bout du compte, j’avais baissé les bras, mais je ne l’avais fait que sous la contrainte, et non sans l’avoir auparavant joliment tourné en bourrique pour quelqu’un d’un niveau et d’une expérience aussi modestes que les miens, aussi je ne concevais pas avoir fait déshonneur à mes origines qui n’étaient peut-être pas les plus dignes qui fussent mais qui m’étaient chères. Pour autant, qu’on se le dise, ce n’était pas parce qu’on m’avait jeté dans la gueule du loup que j’étais prêt à me laisser croquer, résolu que j’étais à monopoliser toutes mes ressources pour rencontrer une fin la plus digne possible si fin il devait y avoir pour moi. Il était peut-être étrange pour un être aussi jeune que moi d’envisager des perspectives aussi sérieuses avec un tel aplomb, mais j’étais après tout loin d’être n’importe quel garçon, ma mentalité ayant acquis sur bien des points une maturité peu commune.

Avez-vous déjà eu l’impression d’être un boulet de catapulte ? Moi non plus, jusqu’à ce jour où, votre serviteur dans une position fœtale digne du projectile susmentionné, mes petites fesses percutèrent durement un sol dur et froid avant que je ne m’étalasse de tout mon long, signe que mon étrange voyage était arrivé à son terme, et pas de la manière la plus agréable qui fût ! J’étais tout engourdi, aussi bien mentalement que physiquement, mais j’eus le plaisir de constater que mes facultés les plus simples étaient restées intactes, avantage grâce auquel je pus sans ambages déclarer avec toute la volubilité et tout l’éclat qui convenaient à la circonstance :

« Ouch ! »

Hé oui, c’était loin, très loin d’être épique ou même impressionnant, mais pour ma défense, je crois que n’importe qui, fût-il le plus grand archimage que le monde eût jamais vu naître, aurait eu une réaction à tout moins similaire… même si le plus grand archimage que le monde eût jamais vu naître ne se serait de toute évidence jamais laissé entraîner dans une situation pareille à la mienne pour commencer. Comme on pouvait s’y attendre, je ne restai pas bien longtemps dans ma position fort peu avantageuse, et ce fut en grommelant mille malédictions piteuses à l’égard de ce cryomancien de malheur que je me relevai, savourant tout de même le bonheur de ne pas avoir subi une mise à mort pure et simple telle que mon bourreau aurait tout simplement pu m’en infliger une. Mais immédiatement après cette réalisation vint la question de savoir où j’avais bien pu atterrir, et c’est en songeant à un pareil point que je redressai la tête, interdit de me retrouver dans un environnement qui, contrairement à ce que laissait à penser l’éclairage digne de celui procuré par l'astre de Sithi, n’avait rien de naturel.
En effet, tout autour de moi, je ne pus rien voir d’autre que de la roche, de la fort belle roche admirablement travaillée d’autant que je pouvais en juger, l’architecture se déclinant exclusivement en des murs à l’aspect imposant mais pas rébarbatif ou intimidant pour autant. Une telle disposition spatiale donnait quelque chose de solennel et de majestueux à la pièce, particulièrement pour quelqu’un d’un gabarit aussi réduit que moi, l’assimilant à mes yeux à une sorte de lieu de culte étrange appartenant à je ne pouvais savoir quels temps reculés, impression sans doute due au fait que nous étions certainement bien loin sous terre d’après l’absence de quoi que ce fût appartenant à proprement parler à la surface terrestre. A part ça, il pouvait se constater à deux extrémités opposées de la pièce des anfractuosités munies de couchettes pour lesquelles j’avais fort peu d’intérêt à avoir et que je me contentai donc d’englober du regard sans davantage y prêter attention, ainsi qu’une grande et imposante porte marquée par un croissant de lune.

Mais tout cela, je ne m’en souciai que fort peu, car ce qui retint avant tout mon attention, ce fut la présence de quatre autres êtres vivants dont deux non loin de mon promontoire et deux postés à proximité d’une sorte de bric-à-brac indescriptible, les uns et les autres foncièrement différents. Pour commencer par ceux qui étaient le plus loin, le premier était un humain assis à une table bloquant l’accès à tout cet étalage de richesses, habillé et coiffé de la manière la plus sobre et professionnelle qui fût, et était manifestement un familier des lieux à en juger par l’indolence qui se lisait sur ses traits. Quant au second, il s’agissait d’autant que je pouvais en juger également d’un humain, vêtu à la manière d’une espèce de mélange entre un aspirant cultiste et un apprenti assassin ; « aspirant » et « apprenti » car son jeune âge se lisait aisément sur ses traits grossiers de non-elfe. Le gaillard était plutôt bien découplé, se tenait bien droit, et, détail particulièrement intrigant, avait les cheveux blancs comme neige, ce qui me frappa puisque cela ne se rencontrait que chez les Phalanges de Fenris, peuple auquel il appartenait manifestement d’après ses yeux rouges… mais que faisait-il alors si loin de ses contrées natales (quoique je ne savais pas où nous étions après tout, et nous aurions donc pu très bien être à Nosvéris) ? Quoi qu’il en fût, il avait l’air costaud, hardi et prompt à toutes les besognes, mais il ne m’eut pas l’air particulièrement méchant d’après ce que je vis de lui, même si les marques de coups qui se lisaient sur lui auraient pu laisser penser le contraire, marques dont je ne me formalisai pas puisque je n’avais moi-même pas fière allure après mon entrevue avec le cryomancien meurtrier.

Pour passer aux deux personnes suivantes, personnes qui se trouvaient littéralement à mes pieds de par ma position surélevée, l’une d’entre elles, de loin la plus petite, était également une humaine, excepté que ses traits étaient plus fins en raison de son appartenance sexuelle qui lui avait donné un grain de peau d’apparence moins rugueuse. Arborant de longs cheveux roses fort classieux -on avait vu des choses plus étranges-, elle portait des vêtements élégants qui contrastaient bien étrangement avec ceux du mâle… heu, de l’homme qui se tenait debout. En effet, ceux-ci semblaient davantage conçus pour être portés dans des couloirs d’université chic que dans des espèces de complexes souterrains bizarroïdes par lesquels on ne pouvait arriver qu’en y étant expédié par des malades mentaux jusqu’à preuve du contraire.
Mais bref, venons-en à la plus grande, laquelle était cette fois une taurion, et avait donc une apparence sensiblement plus agréable que ceux précédemment mentionnés, même si sa beauté n’avait évidemment pas de quoi faire le poids par rapport à une sindel normalement constituée. Tout comme celle qui se trouvait à ses côtés, elle avait une sacrée masse capillaire, mais cette fois-ci, leur couleur était naturelle puisqu’ils étaient d’un beau blond « comme les blés » ainsi que l’expression consacrée le mentionne. Réunissant décidément bien des canons de la beauté féminine, l’intéressée avait de beaux et grands yeux bleus qui lui paraient le visage « comme des saphirs » (tant qu’à aller dans les clichés), un visage expressif et un corps bien proportionné… enfin, presque partout, car elle avait, que Sithi me pardonne, l’appareil mammaire le plus développé que j’eus jamais vu, à faire croire qu’elle allait s’affaisser sous un tel poids. Qui plus était, elle n’avait pour habits que de grandes chausses de couleur blanche qui ne faisaient rien pour masquer ses cuisses laissées fort apparentes par une très courte tunique verte, laquelle dévoilait plus que la pudeur ne l’aurait permis et était si serrée au corps qu’elle en avait l’air pleine à craquer.

Et de mon côté, j’étais là, étrange elfe gris qui n’avait même pas l’air sorti de l’enfance, toujours juché sur le promontoire de pierre sur lequel j’avais atterri à mon arrivée, tout dégoulinant d’une eau glacée qui formait une petite rigole sous moi et faisait désagréablement coller mes amples vêtements à ma peau. Réaction toute naturelle, j’étais tout frissonnant, je claquais des dents, et mes yeux grands ouverts trouvaient leur explication autant dans mon étonnement considérable que dans ma bien faible température corporelle que mes maigres fluides ne parvenaient pas à dûment réguler tant j’avais été malmené par le froid. Réaction également naturelle, au bout de quelques secondes que nous passâmes tous à nous fixer dans un silence embarrassant, je finis par ne pas pouvoir retenir une longue inspiration qui se conclut par un éternuement retentissant m’envoyant choir de mon trône pour tomber avec fracas au sol, tout piteux, tout malmené.
Me relevant une fois de plus en gémissant de douleur aussi bien que de désarroi, je me remis à fixer les étranges personnages qui me faisaient face, et, complètement perdu en raison des récents évènements qui m’avaient si méchamment chamboulé, tout ce que je trouvai la force de faire fut de regarder le petit groupe apparemment aussi paumé que moi avec des yeux humides remplis de détresse :

« Heu… b-bonjour. » Articulai-je maladroitement, d’une petite voix plaintive plus aiguë et enfantine que jamais, état de fait qui m’aurait grandement contrarié si je n’avais pas été dans une situation qui laissait aussi peu de place à des sentiments tels que la contrariété.

Puis je repartis dans de nouveaux éternuements irrésistibles qui secouèrent ma frêle carcasse et aspergèrent les alentours de gouttelettes d’eau, véritablement glacé au point d’avoir attrapé ce que j’aurais pu interpréter comme étant un rhume carabiné si je n’avais pas été de nature aussi peu… naturelle. Plus précisément, ce qui se passait était une affliction similaire à ce que l’on nomme une crève, sauf que cet état était en l’occurrence directement lié à la présence de fluides de feu dans mon organisme qui, ayant méchamment souffert des épreuves que j’avais traversées, flanchaient un bon coup avant de circuler à nouveau plus harmonieusement en moi. Je ne savais pas combien de temps un tel processus prendrait, n’ayant jamais été atteint à ce point, mais dans l’intervalle, je serais aussi vulnérable… aussi vulnérable qu’un enfant, et inutile de dire que cette défaillance physique m’était des plus désagréable, surtout dans un moment pareil !

_________________
Tuia, sindel mâtiné d'aniathy, né, brisé, refaçonné, puis brisé à nouveau.


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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Héraut de la Lune
MessagePosté: Mer 14 Oct 2009 21:54 
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Pour Kal :

Alors que tu t’approches de son office, l’homme ne relève qu’à peine les yeux, juste pour s’assurer de ta présence. Il continue de griffonner sur son papier tandis que tu bégaie tes premiers mots. Puis lorsque tu prends de l’assurance, il se contente de stopper sa plume pour écouter. Après un silence, il reprend son travail, restant assis et penché, tout en ouvrant la bouche pour dire d’une manière très, voire trop professionnelle.

« On vous a envoyé ! Nous sommes au temple de la Lune ! Je suis l’écuyer, je tiens l’armurerie derrière moi ! Le blond est comme vous, arrivé il y a quelques temps ! Les armes derrières moi ainsi que toutes sortes d’équipements sont à vendre pour préparer votre participation ! D’autres questions ?

Impressionnant, il n’avait omis aucune question et ne s’était pas épanché hors du sujet ! C’était ce qui s’appelait de la réponse courte et concise. Cependant, un peu froid le soit disant Ecuyer, préférant son bout de papier à la compagnie des humains.


Pour tous :

C’est à ce moment là que d’autres, indolents compagnons de voyages arrivèrent avec fracas. Cependant, l’Ecuyer semble préférer laisser la question de Mahëlen à Kal, restant en dehors de tous contacts amicaux et chaleureux.

_________________
Quatrinette pour les intimes, n'hésitez pas à poser des questions, je suis là pour y répondre ;)
Merci à Itsvara
Et surtout, bon jeu à tous !


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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Héraut de la Lune
MessagePosté: Jeu 15 Oct 2009 01:42 
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Ne daignant même pas me regarder dans les yeux durant mon questionnaire, le simple geste qui m’indiqua qu’il m’écoutait était l’arrêt de sa plume. Durant le court silence qui suivit ma tirade, je ne pus m’empêcher d’admirer la multitude d’arme derrière cet homme… Il y en avait de toute sorte : Hallebardes, haches, épées, sabres, lances, bâtons, gourdins, masses, arcs, arbalètes, armes d’hasts… mais surtout, il y avait des dagues, des poignards, des griffes, des kriss, des tantos, des couteaux…
Toutes ces lames brillaient à mes yeux d’un éclat de grâce et de pureté ; armes de mort elles étaient et je ne pouvais m’empêcher de fantasmer sur chacune d’entre elles, m’imaginer à l’œuvre avec elles, tranchant quelques gorges, poignardant et déchirant la chair.
Mes fantasmes me rappelèrent Denin… Le souvenir du combat, de l’exaltation ressentie à chacun de nos échanges, le chant de sa lame et surtout sa mise à mort… tout ce sang qui avait jaillit hors de lui, tout ce fluide vermeille qui s’était élevé en un arc exquis pour retomber magistralement sur les dalles de la ville… Brr, ça avait été si bon. J’en voulais encore…
Je remarquai alors que l’écuyer s’était replongé dans son travail sans même daigner me répondre, mais à peine voulus-je l’admonester que sa voix s’éleva alors, rapide, machinale… robotique :


« On vous a envoyé ! Nous sommes au temple de la Lune ! Je suis l’écuyer, je tiens l’armurerie derrière moi ! Le blond est comme vous, arrivé il y a quelques temps ! Les armes derrières moi ainsi que toutes sortes d’équipements sont à vendre pour préparer votre participation ! D’autres questions ? »

Quelle froideur dans ses réponses ! Sans la moindre émotion, il avait répondu avec concision à chacune de mes interrogations sans pour autant montrer le moindre attrait pour ma personne.
Voilà qui me donnait à réfléchir… on m’avait envoyé, certes mais je voulais savoir quelle étrange magie m’avait envoyé !
Le temple de la lune, cet endroit ? Qu’est-ce que ça pouvait bien signifier…
Bon, alors le blondinet aussi n’était pas un habitué de l’endroit. Peut être pourra-t-il épancher certaines de mes interrogations plus tard…
Je fus déçus par sa dernière réponse…j’avais espéré pouvoir m’emparer de certaines d’entre elles gratuitement… Bon, au moins j’avais mes économies avec moi.
Qu’avait-il dit ? Participation ? A quoi ??

Je m’apprêtai à le questionner encore une fois, mais je fus interrompu avant même que le moindre son ne franchisse mes lèvres.
En effet, un fracas terrible résonna derrière moi, mettant mes sens en alerte et je me retournai immédiatement pour en trouver la source. Quelle fut ma surprise à la vue à la vu de deux femmes affalées l’une sur l’autre sur le promontoire duquel j’avais moi-même « apparu » quelques minutes plus tôt… la première qui se releva était petite et menue. Vêtue d’un chemisier blanc et d’une jupe noire, elle était couverte d’une cape sombre. Dans son dos coulait une incroyable chevelure rose qui entourait un visage fort joli de mon avis.
La seconde était plus grande que sa compagne et disposait d’une magnifique toison d’or qui cascadait le long de sa nuque pour s’arrêter juste au dessus de son postérieur rebondi. A l’opposé de son amie, la blonde disposait de forme avantageuse qui ferait saliver n’importe quel mâle normalement constitué… heureusement pour moi, mon fétichisme pour les lames contrecarrait la magie rouge de cette personne. Sans pudeur, elle portait une tunique verte qui laissait à découvert bien trop de sa chair… encore une catin ? C’est alors que je la contemplais que je remarquai ses oreilles… longues et pointues… loin d’être humaine ! Que pouvait bien être cette étrange et sulfureuse créature humanoïde ? Ce pouvait-il que ce soit un elfe, comme dans les légendes que, gamin, j’entendais à Tulorim…

Elles avaient dû être transportées, comme moi, dans ce « temple de la lune ». D’où pouvait-elle bien venir ? S’ensuivit alors d’un échange de paroles que je perçus clairement :


« - Qu’est-ce que ?
-Malehën, c’est horrible !
- Oui, je ne sais pas ce qui c’est passé.
- Non ! Ma pastèque a disparu !
- Relève-toi, elle est là, sur le truc. »


Que ? Comment pouvait-elle se soucier d’une pastèque alors qu’elle venait de traverser l’espace, et peut être même me temps, pour apparaître ici ? Etaient-elles des habitués de l’endroit ? Si ce n’était pas le cas, cette « elfe » blonde devait avoir perdu quelques neurones durant le voyage…
En effet, comme le lui montrait son ami à la couleur de cheveux criarde, le dit fruit reposait sur l’une des quelques petites fourches du promontoire de pierre.
L’humaine s’approcha alors de sa comparse pour lui tâter quelque choses près du cou… elle n’allait tout de même pas commencer à se tripoter ?!!
L’esprit mal tourné du jeune homme de dix-sept que j’étais avait tout faux et ce fut les dires de « cheveux roses » qui me l’apprirent :


« -C’est le collier. C’est bizarre quand le marchand te l’a mit tu semblais disparaître. J’ai été emmené avec toi car je te touchais. Par contre, je ne sais pas du tout où nous sommes. »


« Cheveux roses » descendit alors promontoire tout en inspectant l’endroit d’un regard. Ainsi, elles aussi avaient été transportées de force mais différemment de moi ; c’était un objet qui semblait les avoirs emmené.
« La blondasse » tenta alors de récupérer son fruit, mais alors qu’elle se penchait vers lui, elle m’aperçut en train de l’observer, interloqué :


« -Malehën, il y a des gens en face.
-Il y a une personne au fond là-bas aussi, il dort.
-Qui êtes-vous ? Qu’est-ce qu’on fait ici ?
-Ouais ! »


Ah, « cheveux roses » avait vu le blondinet et s’était avancée alors, « la blondasse » à sa suite, pour poser ses questions.
Je vis à ce moment précis une sorte de boule d’ombre se former au niveau du plafond, semblable au tourbillon qui m’avait emmené ici, qui cracha avec force un… un nouvel arrivant ! L’instant d’après, l’ombre disparu tandis que le nouveau voyageur émis une onomatopée pour le moins adapté vu ce qu’il venait de traverser :


« Ouch ! »

Les deux nouvelles se retournèrent de concert pour voir elle aussi le… la chose qui était apparu. Je ne savais pas vraiment comment je pouvais définir ce petit personnage dont la robe dégoulinait d’eau… Des cheveux tout aussi fantasques que « cheveux rose », rouge vif, une bouille de gamin de dix ans et un grain de peau argenté qui reflétait la lumière des lieux. Je remarquai enfin des… oreilles ? Elles avaient une légère ressemblance avec « la blondasse » mais celles-ci étaient plus larges, en éventails. Un elfe ? Une autre créature humanoïde bizarre ??
Quelques secondes passèrent alors que nous nous observions tous mutuellement… dans quel étrange équipée m’étais-je embarqué ?? Un blondinet au sabre noir, un écuyer robotique, une humaine aux cheveux roses, une elfe complètement débile et pour finir ce truc roux…. Le blond mis à part, étais-je la seule personne normale ici ???
Comme pour m’enfoncer dans mon désarroi, une voix fluette s’éleva du rouquin :


« Heu… b-bonjour. »


Il tremblait et l’expression de son visage semblait montrer un désarroi tout aussi grand celui des femelles… un gosse inutile en somme. Me rappelant soudain des questions de l’humaine, je me tournai vers l’écuyer mais l’homme, incarnation même de la froideur, n’avait pas daigné lever la tête pour répondre… me léguant donc cette charge.

(Pfff... Sale con ! T’as vu leurs gueules de glandus ?! ‘Tain, j’aime pas parler aux glandus… bon, autant leur filer les quelques informations que j’ai, ils pourraient m’aider plus tard.)

« Hum… Je m’appelle Kal. Je viens de Tulorim et ce que je fais ici… bah j’en ai encore aucune idée. Je suis arriver y a quelques minutes à peine. Sinon, ce gars se fait appeler l’écuyer et vient de me dire qu’on se trouve au temple de la lune… quand aux armes qu’il a derrière lui, elles sont à vendre il parait… pour se « préparer à notre participation »… C’est tout ce que je sais mais peut être que le blond est plus informé que moi, je lui ai pas encore parlé. »


Parlant à voix haute pour que ma voix porte dans toute la pièce, je fis volte face pour me concentrer sur l’écuyer, sortant ma bourse au passage :

« Donc oui, j’ai d’autres questions… que voulez vous dire par participation ? On va participer à quoi ? C’était quoi le machin sombre dont est tombé le rouquin ? Et surtout *je posai ma bourse sur la table* qu’est-ce que je peux avoir comme poignard avec ça ? »


J’étais dans une situation hors de mon contrôle, blessé et désarmé… j’avais donc décidé de prendre une lame le plus rapidement possible pour pouvoir réagir et me défendre au cas ou… Enfin, quand je serais mieux informé, j’irais dormir pour récupérer ; le combat contre Denin suivit de l’échange avec l’assassin, puis du transport magique, m’avaient vidé de mes forces…

_________________
Image

-Nous, assassins, ne rendons de culte qu’a Phaitos, le dieu de la mort.
-Pourquoi lui rendre un culte ?
-Il est le dieu de la mort et nous la semons. Nous sommes ses envoyés.


Dernière édition par Kal le Dim 8 Nov 2009 01:21, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Héraut de la Lune
MessagePosté: Jeu 15 Oct 2009 14:26 
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Avant même que l’homme aux cheveux blancs et aux yeux rouges ne réponde à Malehën, un bruit sourd puis un autre d’une paire de fesses atterrissant se fait entendre juste derrière nous. Nous nous retournons alors pour découvrir un nouveau visage. En effet, un petit être au teint frais et aux cheveux rosés vient de faire son apparition à la même place où nous étions il y a à peine quelques secondes. Le nouveau se relève difficilement, plus choqué par ce qui vient de lui arriver que par une quelconque douleur au postérieur. Il nous regarde, semblant aussi surpris que nous et nous lance une salutation bégayante. Le petit être semble transi de froid du fait de ses vêtements trempés d’une eau que je peux qualifier de glaciale à cause des quelques gouttes que j’ai reçu lors de son atterrissage.

Je m’approche de lui sans hésitation, regardant ses oreilles, grandes et larges, ses cheveux, roses mais plus sombre que ceux de Malehën, ses vêtements, trempés, sa peau, grisâtre comme une pierre, ses yeux, grands et expressifs qui m’observe avec une crainte d’enfant mais ce n’en est pas un. En effet, je n’ai pas l’impression de ressentir quelque chose de tout à fait vivant. C’est comme si c’était une poupée vivante.
A ce moment là, l’homme aux cheveux blancs répond à mon amie mais je n’écoute pas vraiment, plutôt occupée à dévisager le nouvel arrivant. Apparemment, nous serions au temple de la lune et lui il s’appelle Kal et il semblerait qu’il soit arrivé de la même façon que nous tous.


- Ooh, il est mignon, on peut le garder Malehën ?

Surprise par mes mots, elle s’approche de moi.

- Ce n’est pas un animal, on ne garde pas les gens et puis on a des choses plus importantes à se préoccuper.

- Mais non, c’est une poupée vivante.

Mon amie me regarde en fronçant les sourcils, peinée par son incompréhension puis se retourne et se dirige vers Kal et l’écuyer, nous laissant seul, moi et le petit être.
Arrivée à sa hauteur, Malehën tire sur la cape de Kal pour le faire tourner.


- Notre participation à quoi ? Et le marchand là, où est-il, j’ai deux mots à lui dire.


A ce moment là, elle découvre la tunique tâché de sang de son interlocuteur et recule alors de quelques pas.


- Qui êtes-vous Kal, vous êtes un meurtrier ?

Elle sort sa lame et menace Kal, elle n’hésitera pas, au moindre mouvement suspect.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Héraut de la Lune
MessagePosté: Ven 16 Oct 2009 18:10 
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Glaglagla, qu’est-ce que je pouvais avoir horreur de ça ! Non seulement ma température corporelle se maintenait à un niveau exceptionnellement bas fort dangereux pour ma santé toute particulière, mais en plus, j’étais prisonnier d’une espèce de forteresse souterraine, avec en guise de compagnons de cellule un drôle de trio d’olibrius qui me fixaient avec des yeux de merlan frit ! Ce n’était pas dans ma nature d’être particulièrement médisant ou condescendant envers ceux qui n’avaient pas eu la chance d’être nés sindeldi, mais là, rien qu’à voir les dégaines de ces lascars là, j’avais comme dans l’idée qu’ils n’avaient pas inventé le fil à couper le beurre… même si je pouvais parler tiens, étant donné que de mon côté, tout ce que je pouvais paraître être était tout simplement un morveux débarqué ici par le hasard le plus complet, frissonnant et grelottant de manière proprement pathétique. Véritablement, je n’avais pas fière allure, et cela, le grand dadais en noir ne se gêna pas pour me le montrer, se détournant de moi comme si je n’avais été qu’un petit chien, ce dont je ne lui tins toutefois pas rancune tant il était légitime de ne pas faire grand cas d’un petit enfant. Toutefois, il était désormais manifeste que le bougre n’était pas du genre altruiste ni même cordial : abruptement, aussi aimable qu’une porte de prison, il nous divulgua du bout des lèvres et avec un empressement ostentatoire ce qu’il savait, c’était à dire pas grand-chose, à mon grand dam.

D’après ces informations, et si l’on mettait à part la rudesse du dénommé Kal, on pouvait en déduire que lui, les deux demoiselles, « le blond » et moi-même avions tous été transportés jusqu’ici par des moyens similaires, et apparemment contre notre gré si l’on en jugeait par l’aspect plus ou moins présentable que nous avions tous. Pour quelle raison ? J’avais plusieurs théories, leur point commun étant que nous avions en toute logique été tous amenés ici pour une sorte de combat d’arène ou quelque chose d’approchant vu que nos ravisseurs se donnaient la peine de nous fournir le matériel approprié pour une telle activité. En revanche, quant à savoir pourquoi Thimoros nous avions été choisis en particulier, je ne pouvais pas le dire, et décidai donc d’en rester à ce stade là de mes réflexions, ayant de toute façon pour le moment d’autres préoccupations autrement plus directement importantes à aborder.

En tout cas, d’après l’attitude fort peu civile de l’humain aux airs de truand, ainsi que par son délit de non-assistance envers ma personne, c’était un individualiste convaincu, donnée dont je pris soigneusement note dans un recoin de ma mémoire afin de pouvoir garder en tête que je ne devais à l’avenir pas me fier à lui, voire m’en défier. Cependant, de telles mesures ne devaient de toute évidence pas s’appliquer à la taurion qui, en parfait contraste avec l’individu susmentionné, me porta une attention bien plus prononcée qui ne me fit pas vraiment plaisir pour autant puisqu’elle parut me considérer comme un simple animal de compagnie. Quel manque de savoir-vivre ! C’était là… une belle opportunité car avec une apparence aussi innocente et enfantine que la mienne, je pourrais ainsi aisément avoir recours à ce petit subterfuge pratique dont j’avais déjà eu l’usage quelques fois par le passé, et qui consistait à me comporter comme le gamin pour lequel on pouvait fort légitimement me prendre à première vue. Conduite répréhensible d’un point de vue strictement moral, peut-être, mais tout à fait compréhensible si l’on considérait que j’étais dans une situation plutôt épineuse et qu’il me faudrait donc tirer à moi tous les avantages que je pourrais grappiller.
Mais soudain, voilà que mon étrange bienfaitrice potentielle se fendit d’une remarque qui fit naître en moi un sursaut de déstabilisation, sursaut qui put heureusement fort aisément passer pour un énième frisson : « une poupée vivante » ! La bougresse visait incroyablement juste, et si je n’avais pas su qu’il était absolument inconcevable que quiconque eût pu déceler cette composante de ma nature unique en son genre, j’aurais été enclin à croire qu’elle était parvenue à me percer à jour alors que très logiquement, ce n’était là qu’un compliment du même tonneau qu’« un petit ange ». Bon, personnellement, je trouvais ça plus sot qu’autre chose, mais bon, une marque de tendresse était une marque de tendresse, et comme l’occasion fait le larron, je n’allais pas laisser passer celle-ci !

Prenant sur moi pour me redresser et faire revenir à moi le contrôle de mes capacités corporelles, je tentai avec précaution de manipuler mes fluides, en profitant pour les rassembler au niveau de mes joues de façon à mimer un afflux sanguin qui ferait fort bien mon affaire pour singer un embarras candide devant la grande blonde. D’après l’augmentation de température que je ressentis aussitôt, j’y parvins fort bien, mais d’après la sensation de froid intense qui se fit en même temps dans mon ventre, il s’agissait là de quelque chose que je ne devais pas faire à la légère tant que je ne me serais pas raisonnablement réchauffé… et justement, voilà de quoi faire d’une pierre deux coups ! La demoiselle, à en juger par son teint bien portant de même que par la couleur de sa peau qui laissait deviner une chair tiède et grasse, était une source de chaleur des plus confortable, et même si je ne pouvais (ni ne me serais permis d’ailleurs) la lui voler, il m’était possible d’en profiter un peu.
Ainsi, je luttai pour reprendre une posture à peu près stable sur mes grandes jambes, et, affichant un sourire proprement ravissant de bambin adorable, je répondis en troquant mon ton posé et mature de d’habitude contre un timbre flûté de jeune ingénu :

« Merci beaucoup m’dame, c’est super gentil ! »

Et, venant à elle, je ne me gênai pas pour entourer le bas de son dos de mes petits bras fatigués avant de presser mon visage contre son abdomen, geste qui avait toutes les apparences d’un câlin mais qui avait surtout pour fonction de me débarrasser d’un peu de cet engourdissement glacé. Bon, d’accord, il était possible que j’eusse également voulu trouver un peu de réconfort dans ce contact pour me redonner un peu de cœur à l’ouvrage après tout ce qui m’était arrivé, mais étant donné les tourments que je venais de traverser, j’estimais bien avoir droit à ça ! Bref, quoi qu’il en fût, je ne prolongeai évidemment pas trop cette étreinte de manière à ce qu’elle n’apparût pas comme suspecte, et, avec un autre grand sourire peut-être pas si factice que ça, je laissai là la charmante créature pour me diriger vers l’espèce de marchand auquel j’avais deux mots à dire, même si celui-ci avait déjà affaire à Kal : pas de pitié pour les indolents !
D’ailleurs, en chemin, je pus aisément me rendre compte d’après l’attitude de l’humaine que les choses auraient bien pu très vite dégénérer, et même si je n’étais aucunement du genre à être suffisamment culotté pour m’interposer entre deux personnes armées, il allait sans dire qu’il ne me serait guère revenu de les laisser s’écharper sans rien faire. Bien évidemment, en raison de mon statut de gamin auprès de ces gens, mon influence était drastiquement limitée, mais, pour cette même raison, je serais pourquoi pas plus aisément perçu comme la voix de la raison, car c’était un fait qu’il y en avait plus d’un qui y réfléchissait à deux fois avant de faire montre de violence devant un enfant. Ainsi, comme si j’avais été à moitié inconscient de la gravité de la situation, et sans cesser de m’avancer vers le gratte-papier morose, je dressai à leur adresse un index sentencieux, prenant une fois encore mes intonations de bambin pour les gourmander vertement :

« Vous tapez pas dessus hein ! C’est pas bien ! »

Propos d’une rare richesse philosophique sur lesquels je les laissai méditer, mais alors que je m’approchais de l’Ecuyer (comme le mot gravé sur son bureau l’indiquait) afin de lui dire ma façon de penser et de tâcher dans la foulée d’en savoir plus sur le guêpier dans lequel on nous avait fourrés, mon élan interrogateur fut soudain coupé par la perception de quelque chose qui m’aurait fait venir l’eau à la bouche si j’avais encore secrété de la salive. Ce petit quelque chose de fort, de puissant, de brasillant qui dépassait tout bonnement le domaine des cinq sens et dont on éprouvait la présence comme une connexion mystique profonde, intime ; cette concentration de pouvoir intense, promesse de puissance libératrice, le tout dans un écrin de simplicité incroyable… oh, quiconque n’avait jamais eu l’occasion de sentir un fluide lui parcourir le corps ne pouvait pas comprendre l’exaltation que l’on ressentait au moment d’en absorber un !
Presque obnubilé par la présence de cette substance élémentaire qui me titillait plus intensément que ça n’aurait été le cas pour un magicien ordinaire en raison de ma nature aniathique, je me dressai sur la pointe des pieds pour pouvoir regarder le sombre bonhomme avec dans les yeux une lueur d’envie dévorante que je masquai en enthousiasme enfantin alors que je m’adressais à ce peu amène guichetier :

« Hé m’sieur ! C’est quoi ça ? » Questionnai-je avec toutes les apparences d’un étourdi en désignant de l’index une fiole renfermant une sorte de substance liquide d’une vive couleur rouge. « Ça a l’air bon ! J’peux en avoir s’teuplaît ? »

Ce disant, et profitant d’un moment où les autres étaient trop occupés pour faire réellement attention à moi, je lançai au triste sire un regard lourd de sens ; un regard pénétré d’une intelligence perçante qui signifiait précisément « Tu sais sans doute que je joue la comédie, mais comme tu dois t’en moquer, est-ce que tu pourrais simplement me donner ce que je te demande s’il te plaît ? J’en ai salement besoin. ».

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Héraut de la Lune
MessagePosté: Sam 17 Oct 2009 00:26 
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L’écuyer ne semble pas afficher une quelconque surprise face à vos arrivée successives ni face à vos étranges comportement vis-à-vis les un des autres. Un homme blasé de tous les comportements étranges qu’il a pu rencontrer dans sa vie peut-être … Allez savoir, l’important est qu’il ne répond que ces tristes mots :

« Certaines réponses vous seront données, je ne peux toute les contenter. Cependant, je vais voir ce que j’ai à votre disposition. »

Sur ce, il s’éclipse dans un petit coin du couloir, entre une armoire, une étagère et un bric à brac infâme pourtant très ordonné. Cet homme aimait l’ordre vraisemblablement. Durant ce temps, un petit son cristallin de cloche d’eau parvient à vos oreilles. Ce son est doux et agréable, vous laissant une impression de doux flottement. Cependant, il y plane comme un air de défi et de peur. Ce son préparait quelque chose qui ne serait pas forcément bénéfique pour vous…

C’est à ce moment précis que revient l’Ecuyer, chargé de cinq objets insolites, des tuniques blanches pâles ainsi qu’une demi-douzaine d’objets tranchants de mort en tout genre. Tandis qu’il pose devant toi , un poignard basique , un kriss orné de serpent, un petit katana dans un fourreau orangé et un hachoir, il fusille du regard le jeune impertinent avec ses questions stupides. Puis il t’indique d’un geste de la tête de choisir parmi les armes présentées avant de se tourner vers l’enfant pour lui décocher avec une voix impérieuse :

« Ceci est un fluide 1/8 de feu, nullement un jouet. Si vous en voulez, il faudra payer. »

Sur ce, il se rassie, imperturbable.


(( Hrp : Dans l'ordre : Poignard : 80 yus , Kriss : Tout ton argent + malus , petit katana : 110 yus , Hachoir : 50 yus))

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Héraut de la Lune
MessagePosté: Dim 18 Oct 2009 13:43 
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L’écuyer affichait une tête dont le manque d’expression me donnait l’impression d’avoir en face de moi un moine zeweniste , comme si plus rien dans le monde ne pourrait plus jamais le altérer son zen décrépit.
J’avais cru au début qu’il était peut être sous l’emprise d’une quelconque magie, contrôlé tant et si bien que ses sentiments auraient disparu, mais au mots qu’il me servit pour me répondre, je sentis une nuance de tristesse couplée à une lassitude terrible :


« Certaines réponses vous seront données, je ne peux toute les contenter. Cependant, je vais voir ce que j’ai à votre disposition. »

Et l’homme triste s’en retourna vers le couloir pour aller farfouiller parmi ses affaires, me laissant seul avec quelques armes proches de moi…
L’idée surgit d’elle-même, intuition ou révélation, mais voir l’homme me donner du dos se traduit en un message limpide pour l’apprenti que j’étais.
J’étais seul et désarmé, en possession de quelques cent vingt-sept yus que j’avais récolté en près d’une décennie, et la somme ne me permettrait pas d’avoir accès au meilleur des objets vendus ici, ceux que je désirais tant, ne me laissant qu’une seule solution, le vol.
Je jetai un coup d’œil derrière moi pour m’assurer de la position des glandus. A ce que je vis, « Malehën » regardait blondie et le rouquin tandis que ces deux derniers étaient collés l’un à l’autre… sûrement un étrange rituel elfique.


(Voilà ma chance)

Revenant à l’étalage, je vis l’écuyer en train de sélectionner certains objets avec soin ce qui me laissait déduire que le temps était presque compté…
D’un geste vif, j’envoyai ma main droite s’emparer de ce qu'elle pourrait trouver sur une étagère proche couverte de dagues, étendant mon corps par-dessus la table pour pouvoir en attraper une d'un geste si rapide que je ne fus même sûr d'avoir réussi, puis je laissai glisser le fruit de mon larcin, si larcin il y avait, sous la longueur de ma manche tout en me retournant pour faire face au trio de glandus, tâchant de garder la même expression faciale. J’avais déjà volé… il y a sept ans… n’ayant plus jamais recommencé depuis qu’Althan m’avait recueilli. Malgré cela, le vol à la tire restait une activité fort distrayante de par la multitude de facteurs indépendants qui entrait en compte durant le bref instant que durait le vol… mon excitation en était donc à son comble et je tâchai de ne rien en montrer.
J’entendis alors un son d’une beauté sans égale… doux, cristallin, sa source était indéterminable, mais ce son semblait pénétrer mon cœur, mon esprit, pour finalement délivrer un message un peu moins agréable, un message effrayant… qu’était-ce ?
C’était ce moment là que j’entendis les pas de l’écuyer se rapprocher de moi, me ramenant à la réalité, et je me retournai donc pour accueillir avec un plaisir innocent les objets qu’il avait apportés. Chargé de quatre armes tranchantes et de quelques cinq tuniques laiteuses, il se mit à étaler ces équipements devant moi, et quand je voulus jeter un regard aux armes, je sentis quelqu’un me tirer sur ma tunique…
Me retournant, je découvris Malehën aux cheveux roses :


« -Notre participation à quoi ? Et le marchand là, où est-il, j’ai deux mots à lui dire. »

A peine avait-elle lâché ces quelques mots que ses traits se teintèrent de frayeur et qu’elle s’écarta de moi, fixant mon visage :

« -Qui êtes-vous Kal, vous êtes un meurtrier ? »

(Ah, j’avais oublier… je dois être couvert de sang…)

La jeune humaine sortit alors une lame, se mettant en garde pour me menacer dans une posture qui laissait filtrer son manque d’expérience au combat.

(Amusant…)

C’était cet instant précis que le gnome choisit pour passer près nous en lâchant au passage de son horrible voix fluette :

« Vous tapez pas dessus hein ! C’est pas bien ! »


(Mais de quoi je me mêle !)

Le gamin à la race indéterminé s’était avancé jusqu’à la table de l’écuyer, puis s’arrêta en fixant quelque chose dans l’armurerie tout en se dressant sur la pointe des pieds :

« Hé m’sieur ! C’est quoi ça ? Ça a l’air bon ! J’peux en avoir s’teuplaît ? »

(Pff… pitoyable…)


Je fis néanmoins volte face, tournant le dos à la fille agressive, pour regarder un instant ce que ce joyeux luron qu’était l’écuyer m’avait apporté : Devant moi étaient alignés un poignard de base, un kriss agrémenté de serpents, un wakizashi enfermé dans un fourreau orange ainsi qu’un hachoir.
Je devais donc choisir parmi ces objets… tout à ma réflexion, je ne fis pas attention à la réponse de l’écuyer qui semblait montré au petit qu’on n’était pas dans une salle de jeu…
J’hésitais franchement… le kriss ne me disait rien qui vaille avec ses étranges dessins et le hachoir était une arme de brute, totalement inadéquat avec mon art…
Le poignard, lui, était beaucoup moins beau que Reflet-de-nuit, mon ancien poignard d’entraînement, et ne m’attirait pas tant que ça. Par contre, je fus surpris par le sabre court dont le seul étui était d’une grande beauté… Mon choix était fait :

« Vous permettez que je l’essaye ? »

Sans attendre la réponse de l’homme triste, je m’emparai du wakizashi, le dégainant pour admirer le fil de sa lame... je sentis un lien ferme naître entre cette arme et moi... elle me plaisait.

En mon for intérieur, j’étais soulagé parce que le vendeur ne semblait pas avoir fait attention à mon larcin, me dotant de deux armes au prix d’une… Ou peut être n’attendait-il que le moment propice pour intervenir ? Je ne pouvais le deviner à ce stade de l’aventure et ne pouvait même pas vérifier si j'avais bel et bien réussi tant que je ne serais pas seul...
Quand à Malehën, elle ne perdait rien pour attendre. Sans même me retourner, continuant à regarder amoureusement ma nouvelle arme, je lui lançai :


« Un meurtrier… on peut dire ça je présume bien qu’assassin soit un terme que je préfère pour me désigner… Un conseil, ranges ton arme, et peut être que je ne te tuerai pas… »

(((Hrp: Tentative de vol, j'achète le "petit katana"(wakizashi) .)))

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-Nous, assassins, ne rendons de culte qu’a Phaitos, le dieu de la mort.
-Pourquoi lui rendre un culte ?
-Il est le dieu de la mort et nous la semons. Nous sommes ses envoyés.


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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Héraut de la Lune
MessagePosté: Dim 18 Oct 2009 19:05 
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Tss, par Meno, je savais bien ce que c’était ce fluide et sa puissance, sinon je ne l’aurais pas demandé avec autant d’insistance contrairement à ce que semblait croire le sire en face de moi qui était décidément un bien triste sire bien que mon impertinence parût exciter en lui quelque émotion en présence de l’agacement qu’il ressentait très manifestement devant ce petit étourdi. Bon, bien évidemment, ça n’allait pas être évident de le convaincre de me laisser ça sans que j’eusse à débourser le moindre sou étant donné que je n’avais pas le moindre yu vaillant sur moi pour m’acquitter de la somme due afin d’acquérir l’objet de ma convoitise… mais j’en avais tellement envie ! Ca avait un côté foncièrement ridicule, voire triste, mais j’étais vraiment devant cette source d’énergie comme une mouche devant un sucre : si je n’avais pas eu plus de jugeote que cela, je me serais probablement jeté dessus pour l’ouvrir sans tarder et y coller ma bouche afin de m’en gorger avec cette délectation unique qu’apporte le pouvoir des éléments. Ah, sentir ce bouillonnement de puissance brute, incontrôlée, qui ne paraissait demander qu’à être incorporée à son être propre pour former une parfaite symbiose d’une admirable incorruptibilité ! C’était indigne de la part d’un être aussi intelligent et raisonnable que moi, mais véritablement, je bavais devant cette petite fiole remplie de liquide rouge, enveloppe si éblouissante de radieuse simplicité pour ce nectar réellement digne des dieux puisqu’il s’agissait d’une composante pure de ce qui formait notre monde.

Mais hélas, comme le disait le dicton fort approprié pour la circonstance, « Il y a loin de la coupe aux lèvres. », et afin de parvenir à concrétiser mes désirs, je me devais d’aborder l’affaire aussi posément que possible au lieu de saliver à l’instar d’une bête en rut comme c’était le cas de Kal qui avait l’air à deux doigts de se saisir d’une des armes présentées devant lui pour la couvrir de baisers.
Ahlala, ces humains, ils étaient bien de la trempe des animaux parfois : dès que leurs aspirations s’avéraient frustrées, ils se mettaient dans tous leurs états, prêts à recourir aux moyens les plus violents et les plus éhontés pour accéder au contentement de leurs pulsions. Pas étonnant que les meurtres, les viols et les pillages fussent avant tout l’apanage de cette race qui, sans vouloir me montrer médisant devant ces êtres au grand potentiel parfois bourrés de talent, avaient trop souvent du mal à considérer les conséquences de leurs actions sur le long terme pour accéder au degré de perfection que pouvaient atteindre les elfes. La preuve en était de ce jeunot en peignoir noir qui focalisait manifestement toutes ses aspirations vers la recherche d’un instrument de tuerie aussi puissant que possible : pulsions de mort issues d’une vile et vine vanité dont le résultat n’étaient que meurtrissures, fractures, blessures, meurtres et carnages !

Enfin bon, je divergeais, et pour en revenir à un éventuel moyen de convaincre le morose greffier de me laisser en possession de cet article sur lequel j’avais jeté mon dévolu, cela n’allait guère être évident étant donné le caractère intransigeant de ce sombre gaillard qui avait l’air d’être autant du genre à faire crédit qu’à voir une troisième main lui pousser du front. Evidemment, j’aurais pu penser à avoir recours au troc pour m’affranchir d’une certaine manière de la somme requise, mais il était absolument hors de question que je me sépare de ma précieuse orbe et il m’aurait étonné que le zigue fût fort enthousiasmé par l’idée d’échanger un bout de porte contre des espèces sonnantes et trébuchantes. Non, véritablement, j’étais dans une sorte de cul de sac, et ce n’était à vrai dire guère étonnant si l’on prenait en considération mon manque d’expertise en ce qui concernait ce genre de relations : les rares fois où nous avions été faire des courses à Lúinwë, ç’avait toujours bien évidemment été Aenigal qui s’était chargé des transactions commerciales, art dont les arcanes m’étaient restées pour le moins obscures… ainsi qu’à mon oncle d’ailleurs, le brave homme étant si doux et si bonne poire qu’il s’était probablement fait escroquer à plusieurs reprises quand j’y repensais. Mais ces remembrances ne m’aidaient guère à trouver quelque expédient pour répondre à mes besoins, et malgré la tentation qu’exerçait sur moi ce damné fluide ainsi que le bien qu’il aurait pu faire à mon organisme malmené, on aurait bien dit qu’il allait falloir que je fisse une croix dessus sous peine de m’attirer des ennuis.

Cependant, la situation revêtait progressivement des allures de crise : si l’on se fiait à l’allure doucereusement vindicative et malsaine de l’assassin avoué, il n’hésiterait véritablement pas à planter sa lame dans la pauvre Malehën (décidément, les katanas courts étaient l’arme de prédilection des cinglés), pas plus que celle-ci n’hésiterait sans doute pas à riposter, entraînant la taurion dans la lutte. C’était là un beau carnage qui s’annonçait, et que ce fût pour me préserver de ses répercussions ou aider un parti à se préserver des atteintes de l’autre, je ne parviendrais de toute évidence à rien de bon dans l’état de faiblesse où j’étais puisque non seulement mon énergie magique circulait difficilement mais en plus elle menaçait de me faire tomber dans les vapes chaque fois que je la manipulais un peu trop hardiment. Maudit fusses-tu, cruel cryomancien dément qui n’avait décidément rien épargné à un sindel innocent ! Tant pis, à la guerre comme à la guerre, quitte à me couvrir de ridicule, il fallait bien que je fisse tout ce qui était en mon pouvoir pour me remettre d’aplomb, et je pris donc mon air le plus suppliant, le plus misérable, le plus adorable lorsque je joignis les mains devant l’étrange marchand pour lui dire avec de grands yeux humides :

« Oh allez, steuplaîîît ! J’srai sage, c’est promis juré ! Pis j’en ai vraiment besoin ! »

Dans ce « vraiment », il y avait un peu plus qu’une supplique ; il y avait un impératif que je fis peser en désignant d’un coup d’œil les deux sabreurs qui n’allaient peut-être pas tarder à s’écharper et devant la hargne desquels je n’aurais pas trop de toute la puissance possible. Evidemment, tout cela n’était guère épique, et il existait très certainement des aventures qui avaient débuté bien plus superbement que ça, mais pour ma défense, je n’avais rien d’un chevalier en armure, aussi je devais bien trouver des moyens de me débrouiller autres que de m’imposer physiquement ou hiérarchiquement. Bien sûr, j’aurais pu sans problème m’imposer intellectuellement, mais quant à savoir si un exposé bien senti des théories sur l’existence d’autres mondes aurait pu empêcher une lame de se planter dans ma chair, j’avais comme un doute.

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Tuia, sindel mâtiné d'aniathy, né, brisé, refaçonné, puis brisé à nouveau.


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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Héraut de la Lune
MessagePosté: Lun 19 Oct 2009 19:17 
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Le petit bonhomme se relève alors et se sert tendrement contre moi après m’avoir remercié. Ses vêtements trempés et glacials refroidissent brutalement mon ventre comme si on m’avait posé un bloc de neige à même la peau. C’est comme une brûlure qui mord la chair mais fait étrange, je ne recule pas, car cette sensation de froid ne dure pas. En effet, le petit être semble se réchauffer et il ne tarde pas à retrouver un semblant de couleur rosée sur son visage de bambin.
J’entends des cris derrière moi, je reconnais même la voix de Malehën, je me retourne donc pour l’apercevoir tenant son épée face à elle, pointant le mystérieux Kal. A ce moment là, mon nouveau copain descend du promontoire et me laisse tomber pour se diriger vers les deux chahuteurs. Je n’ai jamais vu mon amie aussi méfiante mais je doute qu’elle puisse passer à l’acte aussi facilement. Elle est juste craintive, plus que moi en tout cas, sans doute à cause de mon insouciance.
Je reprends mon bâton mais laisse ma pastèque sur le piédestal puis je m’approche également de la scène pour rejoindre tous les protagonistes, quand l’homme derrière le comptoir s’éclipse derrière son bric-à-brac. J’arrive à hauteur de Malehën en fixant Kal qui se retourne sans hésiter, offrant son dos capé à la pointe de l’épée de mon amie. Je pose alors ma main sur celles de l’humaine pour la forcer à baisser son arme.


- C’est pas la peine.

En effet, on a plus besoin d’explications que de bagarres. Je suis aussi étonnée que Malehën, de mon comportement protecteur envers elle. C’est généralement elle qui prend les bonnes décisions, les bons choix et qui me sauvegarde de ma bêtise et de ma naïveté. Il faut nous comprendre, un petit tour au marché qui tourne à notre enlèvement par un marchand encapuchonné. Pour couronner le tout, on atterrit dans un endroit inconnu avec des gens inconnus qui semble avoir connus le même sort et tout cela en l’espèce de quelques secondes, ça chamboule forcément. Malehën semble vraiment étrange, enfin pas bien, désorientée presque absente. Ses mains tremblent légèrement, elle qui d’habitude trouve toujours une explication semble perdue et trahie par la logique. Quant à moi, je vais bien, j’ai vite retrouvé mes esprits bien que je me sente un peu mal d’avoir inversé les rôles avec Malehën, pour à mon tour, la préserver du danger. Je m’interpose alors entre les deux personnages pour me retrouver à quelques centimètres de la cape de Kal. Je sens une odeur de sang mélangée à une odeur de poussière, ce n’est pas très agréable mais au moins il sent quelque chose, quelque chose qui dit qu’il est vivant, pas comme le petit bonhomme qui est inodore comme si la vie était absente, étrange. Je le regarde justement, il dépasse à peine la tête du comptoir et observe des fioles avec une certaine envie.

L’écuyer revient avec les mains chargées. Il dépose le tout sur le comptoir, des tuniques blanches et des armes. Apparemment c’est pour nous, mais ce n’est pas gratuit. Que veut-il celui-là ? Qu’on paye pour se battre ? Je n’ai aucune envie de me battre ou de débourser de l’argent pour n’importe quoi, on pourrait en avoir besoin pour manger. Me voilà économe désormais, je vous le dit, ce voyage a vraiment chamboulé les comportements.
Le petit supplie l’écuyer de lui offrir une fiole contenant une substance rouge qui s’avère être de la magie de feu, ainsi donc, c’est un genre de mage ou alors il veut simplement sécher plus rapidement ses vêtements. Je relève la tête en direction de l’écuyer et parle pour mon amie et moi.


- Nous ne voulons pas de vos armes, on veut juste partir d’ici.


Je jette un coup d’œil vers Malehën qui range son arme dans son fourreau, doucement, le regard vide, les yeux fixés en direction des pavés au sol. Je me retourne vers elle et tend les bras pour la rassurer, la serrer dans mes bras, lorsque Kal, qui était plus intéressé à lorgner sur une lame que de regarder en face mon amie se met soudain à s’intéresser à cette dernière en lui répondant de manière plutôt menaçante. Avant même que Malehën ne puisse lui répondre, fusse-t-elle en état de comprendre les paroles de l’homme aux cheveux blancs, je me retourne pour faire face à Kal, protégeant mon amie en interposant mon corps et en lançant mon regard le plus mauvais qui, malgré ma naïveté naturelle, n’avait rien à envier à celui d’un ours en colère, près à charger un agresseur voulant s’en prendre à son petit.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Héraut de la Lune
MessagePosté: Lun 19 Oct 2009 22:25 
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jet de dès :
Kal (tentative de vol) : échec ! (Plutôt un bon jet, ce qui te permet de pas être en posture critique !)



Pour Kal :

Lorsque ton bras plonge, tu n’as que le temps de sentir quelques rares objets sous tes doigts. Sans doute précieux, tu essaye le plus promptement possible de te saisir de ce qui semble être un couteau. Fort de ta prise, tu retire ta main dans la précipitation mais lâche malencontreusement l’arme à peine saisi sur la table.

L’écuyer semble ne pas avoir compris et ramasse simplement la dague, étonné. Il jette tout de même un regard soupçonneux à l’homme et au sindel, les toisant de toute sa hauteur.


Pour Tuia :

Le vendeur semble imperturbable à ta réplique du savant petit comédien, restant sur ses gardes, attendant son argent. Même qu’au comble de son dédain, il ramasse le fluide tant espéré et semble le ranger dans une armoire d’alchimie. Le bon cocktail des mélanges…
Cependant, lorsqu’il revient, passant près de toi, tu vois une petite fiole rouge tomber de sa manche. Et hop, un petit coup de bottine et voilà que le flacon tant rêvé roule avec délicatesse sous les pans obscurs de tes habits. Et le voilà tien d’un geste généreux et discret du mystérieux armurier.

Lorsque tu le regarde, tu crois voir un léger clin d’œil, mais, l’instant d’après, il te regarde avec méfiance ayant l’air de se demander pourquoi une semi-crotte d’homme le dévisageait aussi intensément. Il n’ajoute rien et ne montre plus aucun de ses sentiments réels… Mais toi, tu savais !


Pour Meredith :

A tes mots, tu ne peux voir que l’écuyer tourner la tête avant de te dire avec une certaine vanité :

«Mais pour sortir d’ici, il vous faudra vous battre. Et mes armes pourront plus efficacement vous protégez que votre cerveau rétrécie, jeune elfe !»

Il se rassoit, visiblement mécontent… Visiblement peu choqué du simulacre de combat qu’il y avait eu devant lui. Cet homme était blasé, ça c’était une certitude…


Pour tous :

Alors que chacun farfouille à ses affaires dans ce couloir remplis d’armes, une ombre se forme dans l’encablure de la salle centrale. Lorsque vous vous retournez, vous découvrez une tignasse ébouriffée blonde au dessus de la tête d’un jeune homme. Malgré son sourire expressif et franc, vous sentez poindre en lui une maturité inégalable pour son âge alors que ses oreilles sont bien rondes. C’est donc un humain. Il a des yeux craquants et vous ne pouvez qu’admirer sa magnifique armure noire, faites d’un matériau que vous ne connaissez pas, donnant l’aspect du cuir et la solidité de l’acier.

A l’exception de sa tête et de ses mains, grandes et fines, vous n’apercevez aucune autre parcelle de sa peau couverte par la carapace sombre. Malgré le contraste entre sa protection et son teint pâle, le visage est charmant mais reste dangereux, à l’image de l’énorme sabre qu’il porte en bandoulière à l’épaule droite.

Vous dévisageant du visage en arrivant, il déclare d’un ton enjoué et pacificateur :
« Bonjour compagnons, je suis Arhos ! Stoppez donc vos enfantillages, nous avons besoin d’unité, ça va bientôt débuter… »

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Quatrinette pour les intimes, n'hésitez pas à poser des questions, je suis là pour y répondre ;)
Merci à Itsvara
Et surtout, bon jeu à tous !


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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Héraut de la Lune
MessagePosté: Mer 21 Oct 2009 13:51 
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Localisation: Derrière vous. Prêt à vous caressez la jugulaire et extraire la vie pour donner la mort...
M’attendant à voir l’humaine répliquer, je fus étonner que l’elfe, son apparente amie, intervienne pour la stopper. Dommage, avais-je pensé… j’aurai fort aimé pouvoir me défouler sur cette jeune fille qui me semblait si fragile… la casser comme une brindille et faire jaillir ses fluides vitaux. Malgré les blessures et la fatigue qui m’accablaient, l’instinct meurtrier vivant en moi ne pouvait s’éteindre ni se calmer… c’était un brasier ardant qui désirait consumer toutes les âmes de cette terre pour les offrir à Phaïtos.
La voix du bambin s’éleva à son tour, tout aussi suppliant et gémissant, pour quémander je ne sais quel objet magique… ça voulait dire que ce gamin devait avoir quelques talents pour manipuler la magie… méfiance.
La blondasse s’adressa ensuite au marchand, refusant d’obtenir de quoi se défendre et demandant plutôt comment s’en aller… comment s’en aller ? Voici une question auquel je n’avais pas eu le temps de penser encore… j’avais déduis des bribes d’informations recueillies plus tôt que nous étions ici pour affronter quelques épreuves, rejoignant les propos de l’assassin qui m’avait envoyé ici… qu’avait-il dit déjà ? J’allais servis les desseins de son maître ?
Pas la peine de s’alarmer, si mon destin était de mourir ici, je mourrais en faisant tout mon possible pour survivre. J’avais d’ailleurs en ma main droite ce que j’estimais comme un des principaux éléments pouvant m’aider à survivre… une arme.
Ce wakizashi au fil acéré était tout ce qui me fallait pour pouvoir donner la mort, et tandis que je caressais le morceau d’acier de mon regard ardent, l’étrange lumière du lieu rencontra la lame pour se diffuser tout son long, donnant une aura onirique et laiteuse au jouet mortel à la poignée orangée…


(Tu te nommeras… Flambée-lunaire…)

Comme me l’avait dit Barald, il faut nommer les armes que l’on utilise pour leur témoigner notre respect et celle-ci était la première qui m’appartenait réellement.
L’écuyer répondit alors à l’elfe présomptueuse aux capacités cérébrales amoindries par sa masse mammaire surdéveloppé :


«Mais pour sortir d’ici, il vous faudra vous battre. Et mes armes pourront plus efficacement vous protégez que votre cerveau rétrécie, jeune elfe !»

Ainsi donc nous devrons nous battre pour sortir de ce traquenard… très bien je n’attendais que ça ; du moins après un temps de repos pour laisser mes plaies se refermer.
Je repris le reste de ma bourse, quasiment vide désormais, laissé sur la table puis plaçai Flambée-lunaire au niveaux de ma ceinture.
Sentant alors quelques agissements dans mon dos, je me retournai pour me retrouver nez à nez avec la blonde qui s’était manifestement glissé dans mon dos en me fusillant d’un regard meurtrier…


(Intéressant…)


Ainsi ces deux femelles n’étaient peut être pas aussi pleutre que je le croyais, du moins la blonde car la « Malehën » semblait en proie à un égarement profond…-encore une toquée ?-
Je me mis à peser le pour et le contre sur mon prochain mouvement, devant choisir entre une entaille bien nette au niveau de sa carotide ou un coup de wakizashi plongeant dans son bas ventre… J’avais largement le choix vu que mon adversaire semblait avoir des capacités limitées tant sur le plan mental que physique, mais durant ces élucubrations sanguinaires, je vis se découper une forme à l’entrée du couloir où tous nous nous trouvions.
Grand, beau et blond… voilà les trois premiers mots qui me venaient à l’esprit pendant que je contemplais cet humain, mais après un peu plus d’observation, je pus sentir que le nouvel arrivant, à peine plus vieux que moi, avait vécu énormément de chose… des combats, des batailles, des épreuves… toute sa vie n’avait été que survivance et l’aura qui émanait de lui me le montrait…
Tout son corps était couvert d’une armure noire à la provenance insolite, tout sauf ses mains et son visage. Ses yeux étaient pourtant enjoués au moment où il parla, contrastant avec l’immense sabre qu’il portait en bandoulière :


« Bonjour compagnons, je suis Arhos ! Stoppez donc vos enfantillages, nous avons besoin d’unité, ça va bientôt débuter… »


Hum… Arhos donc. Sans savoir pourquoi, je sentis poindre en moi une touche de respect pour cet homme qui malgré sa jeunesse semblait avoir tant vécu. Voici enfin un compagnon, si nous étions bien des compagnons, valable. Acquiescant du chef, je me portai à sa rencontre, m’arrêtant néanmoins en dehors de ce que j’estimais comme étant sa portée de frappe :


« Eh bien bonjour Arhos, je suis Kal. Je suis d’accord, il faudrait que les feux femelles arrêtent de me chercher uniquement parce que je suis un assassin… Dis moi, tu sembles au courant de plus de chose que nous… tu dis que ça va bientôt commencer… qu’est-ce qui va commencer ? Quand ? Où ? Pourquoi ? Réponds-mo… nous. Nous devons savoir ce qui nous attend. »

J’avais déclamé cela d’une voix forte pour que « mes compagnons » restés à l’arrière puissent prendre conscience que je parlais d’eux comme d’un nous et me fassent peut être plus confiance…

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-Nous, assassins, ne rendons de culte qu’a Phaitos, le dieu de la mort.
-Pourquoi lui rendre un culte ?
-Il est le dieu de la mort et nous la semons. Nous sommes ses envoyés.


Dernière édition par Kal le Dim 8 Nov 2009 18:09, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 1 : Les Héraut de la Lune
MessagePosté: Mer 21 Oct 2009 16:16 
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Au même moment, l’écuyer me répond sèchement.

«Mais pour sortir d’ici, il vous faudra vous battre. Et mes armes pourront plus efficacement vous protégez que votre cerveau rétrécie, jeune elfe !»

(Nous battre…)

Je ne lui réponds pas, sachant d’avance ce qu’il va me répondre, s’il me répond… Nous battre, contre quoi ? Contre qui ? Pourquoi ? Pour qui ? Tant de questions qui se bousculent dans ma tête. Une chose est sûre je n’achèterais pas d’arme, mon bâton me suffit et il sera apparemment mon unique chance de sortir. Enfin, normalement, je vais tout faire… On va tout faire pour sortir d’ici vivantes. Non mais oh, on ne peut pas kidnapper des gens et les forcer à se battre pour rien, enfin si, leur survie. Bah non, ça ne se fait pas, c’est idiot.
Je jette un œil à Malehën qui semble toujours aussi égarée, les yeux vides et le visage inexpressif. Kal s’est retourné mais son regard d’indifférence en dit long sur l’impression qu’il se fait de moi, de nous.


( Méfie-toi bonhomme)

Etonnamment je me sens plus forte et moins perdue que lorsque je me trouvais dans la ville de Kendra Kâr. J’ai pris de l’assurance, je suis plus apte à réagir face à l’inconnu.
A ce moment là, une silhouette apparaît dans l’encablure de l’alcôve. C’est l’homme blond dont parlait Malehën tout à l’heure lors de notre petite exploration des lieux. C’est un beau jeune homme blond, je vais bien m’entendre avec alors, il nous sourit, un sourire agréable et sans agressivité. Il porte une armure sombre mais magnifique et le reste de sa tunique l’est tout autant. Il est jeune mais sa maturité physique l’approche du caractère d’un elfe. Il a la classe.


( Mais s’il doit combattre…)

En effet, si nous devions nous battre, je pense que même tous ensemble, il nous battrait très facilement. Kal s’approche ensuite du nouveau, Arhos, et lui pose des questions, les mêmes questions que nous avons tous mais qui évidemment resterons sans réponse jusqu’à la fin. Mais il semble quand même en savoir un peu plus, c’est peut-être un genre d’entraîneur, il va peut-être nous former, nous préparer.
Je me retourne vers Malehën pour lui faire part de ma théorie lorsque je vois mon amie complètement transformée. Ses yeux pétillent et sa bouche à demie ouverte affiche un sourire d’admiration devant Arhos. On dirait même qu’elle est prête à lui sauter dans les bras. Elle s’approche du jeune homme, toujours le sourire aux lèvres mais cette fois-ci c’est plus un sourire ravageur, un sourire craquant dont elle seule à le secret.


- Bonjour Arhos, je suis Malehën et j’ignore ce que je fais ici mais à présent je ne sais plus si je veux vraiment quitter cet endroit.

Elle rigole légèrement sans paraître idiote et, ignorant Kal elle se place devant lui pour mieux admirer Arhos.
Incroyable, elle qui était complètement effacée il y a quelques secondes, la voilà séduite par le jeune homme et a repris du poil de la bête. C’est rassurant d’un côté, au moins elle semble aller mieux.

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