Cromax a écrit:
Trois quatre heures après avoir connu l’extase la plus totale dans les bras de l’elfe grise passionnée, et après un sommeil réparateur et revigorant, me redonnant les forces que j’avais puisées au plus profond de moi, je me réveille en douceur à côté de la belle. La nuit est loin d’être finie, et j’entends au loin les ronflements brusques d’Andelys, mais mon attention se porte sur la respiration calme et profonde de la jolie elfe à mes côtés. Ses lèvres entrouvertes laisse filtrer un fin filet d’air chaud quand elle expire, envahissant sa bouche avant de s’évanouir dans la tente, mêlé à l’air extérieur. Quand elle inspire, profondément et lentement, ses lèvres pulpeuses sont un peu aspirées vers l’intérieur de sa bouche, me dévoilant la blancheur de ses dents soignées. Sa poitrine se soulève doucement au rythme de sa respiration sereine, s’emplissant d’un souffle de vie avant de le rendre à l’air…Nul ne pourrait en cet instant imaginer la fougue que cette jolie plante endormie a mise en tant qu’amante à peine quelques heures auparavant. Je ne dors plus, je l’observe, je la regarde. Les traits épurés de son visage respirent la paix intérieure. Scrutant ses formes divines dans l’obscurité, je sens le désir remonter en moi, mais un désir moins vif, moins brutal que la première fois.
Ma main monte à la hauteur de ce doux visage endormi et commence à en caresser le contour : les joues, les pommettes, le front, le nez. Mes doigts s’attardent sur ses lèvres, chaudes et légèrement humides, à la peau souple et tendre. Je les ressens encore sur ma peau, me couvrir de doux baisers enfiévrés. Ma main glisse ensuite dans sa longue chevelure, passant dans ses cheveux fins et lisses. Je touche alors l’extrémité de son oreille pointue, pour redescendre par le lobe. Je glisse alors le long de son coup, délicatement, tendrement, effleurant à peine sa peau du bout de mes doigts. Sans doute prise d’un frisson, elle remue un peu et sa main qui entourait ma taille dans son sommeil glisse sur son ventre pour finir sa course à côté de l’aine, tout près de l’interstice du plaisir. Le voyage explorateur de ma main reprend, descendant toujours plus sur sa gorge chaude, effleurant doucement sa poitrine. Son corps réagit à mes caresses et semble frissonner de l’intérieur. Mes doigts glissent sur sa taille, puis le long de sa hanche. La peau des cuisses est plus douce encore, pourtant plus ferme que celle de la gorge…
Ma main remonte doucement par le milieu du bassin, jusqu’au nombril. Je remonte encore un peu et Cheylas se réveille. Sa main vient rejoindre la mienne et nos doigts se croisent pour se serrer l’un contre l’autre. Mon regard se relève et se porte dans ses yeux, qui viennent de sortir du sommeil. Ses yeux profonds et pleins de malice. Nous nous fixons ainsi pendant plusieurs longues minutes, chacun profitant de ce moment rare de complicité entre deux êtres unis, peau contre peau, au milieu de la nuit. Sa main lâche la mienne et se perd derrière ma nuque. Elle me serre contre elle, ma main restant entre nos deux corps. Elle passe ses doigts fins dans mes cheveux, respirant lascivement au creux de mon oreille. Je sens la chaleur de son corps contre le mien, et l’envie remonte encore, irrésistible. L’elfe grise s’en rend vite compte et, restant toujours serrée contre moi, soulage de ses mains expertes ce désir involontaire. C’est plus tendre que la première fois, plus doux, plus lent, chaque geste étant calculé, précis. À un moment, ma respiration se fait plus forte, et finit par un soupir de soulagement… La fin de cette agréable torture, le paradis, le bonheur. Je me serre contre elle, passant mon bras dans son dos… je suis bien…Et je reste comme ça jusqu’aux premières lueurs de l’aube. Rien de n’est passé de grave pendant la nuit, je ne sais même pas si quelqu’un s’est occupé de la garde… Heureusement que les coyotes ne sont pas revenus roder par ici…
(Ooooh vous étiez tout mignons… Et hier soir, quel spectacle !)
(Hé hé… ça t’a plus ?)
(Et comment mon grand ! à quand la prochaine ?)
(Tu exagères…)
(Moi ? Toujours…)
Les premières personnes commencent à se réveiller, et, après voir posé un doux baiser sur les lèvres de Cheylas, je retrouve un à un mes habits éparpillés pour les enfiler. Je suis en pleine forme ce matin ! Je cueille quelques brins d’herbe que je fourre dans mon sac pour nourrir mon nouvel ami animal aux longues oreilles.
(Je devrais peut-être le faire se dégourdir un peu les jambes…)
Je pose mon regard sur les carcasses des canidés, viande entassée là comme une injure à la faim qui nous tenaillait l’estomac il y a un ou deux jours. La soif, elle, est toujours présente, mais de lourds nuages gris foncé obscurcissent le ciel matinal et je ne serais pas étonné qu’il pleuve abondamment pendant la journée.
(Il ne doit plus craindre de se faire tuer pour être mangé maintenant…)
Je m’assieds sur le sol à côté de mes carcasses de coyotes et je sors le petit animal de mon sac. Il renifle doucement ma main et part gambader doucement autour de moi. Je le garde en vue, et saisit un cadavre dont la viande a refroidi pour le dépecer. J’entasse les morceaux de chair en un tas à côté de moi. Vers la fin de la matinée, j’ai fini de débarrasser les morts de leurs meilleurs morceaux et j’ai deux tas à côté de moi : un avec les os et déchets organiques tels les viscères, et l’autre avec la barbaque bonne à manger…
Je récupère mon lapin dans mon sac quand soudain, je sens une goutte me tomber sur le nez. Peu habitué à subir une telle sensation ces temps-ci, j’ai un mouvement de recul avec la tête, et je m’en ramasse une autre sur le front.
(Qu’est-ce que ?)
La pluie commence à tomber à grosse gouttes du ciel menaçant. De l’eau, enfin ! Je me relève aussi vite que je peux et tend ma nuque pour offrir mon visage à cette averse salvatrice. Les gouttes d’eau tombent dans ma bouche, réhydratant les tissus assoiffés. Je bois à même la pluie. J’écarte les bras en croix et me fait tourner en rond, comme un gamin sous sa première neige. Je ris, sans même m’en rendre compte d’une voix claire et exprimant toute ma joie. Il pleut, il pleut, bergère ! Je plonge la main dans mon sac de provision plein de viande et en sort toutes les outres et gourdes vides qui me tombent sous la main. Elles se remplissent vite de précieux liquide de vie et je les rebouche, tout content. Il faut faire des réserves cette fois. Si les précipitations sont aussi rares en ce pays, nous ne tiendrons pas longtemps si nous n’économisons pas ce don du ciel.
La pluie tombe une bonne partie de l’après-midi, transformant le sol en une mélasse boueuse et coulante, mais peu importe, nous avons de l’eau ! L’ambiance est bonne sur le campement, comme libérée de tous ces tracas. Même Seldell, pourtant affaibli ces derniers temps, se réveille en cours de journée. Il est hélas encore trop faible pour se lever. Il reste couché, mais son état semble aller en s’améliorant…
Tout va donc pour le mieux…