Cromax a écrit:
Je profite de la nuit pour me reposer un maximum, en dormant de tout mon soûl dans mes couvertures. Pendant la nuit, j’entends la porte de ma cabine s’ouvrir légèrement, mais je ne bouge pas. Les yeux mi-clos dans l’obscurité, j’observe la jeune et jolie humaine répondant au doux prénom de Prunelle s’approcher à pas feutrés vers ma couche. Je ferme alors totalement les yeux, pour ne pas que la demoiselle remarque que je suis réveillé. Quelques secondes plus tard, mes draps se soulèvent et la servante s’y glisse discrètement, tout contre moi. Je sens sa peau chaude contre la mienne. La belle s’est déshabillée avant de se coucher à mon côté. Je sens son souffle chaud et léger sur la peau de mon cou, et ressens ses formes adorables contre ma poitrine. Je continue cependant le mieux possible à simuler un sommeil profond, et dissimule les réactions de mon organisme à sa visite nocturne et déshabillée en me tournant dos à elle. Mais Prunelle ne semble pas s’en formaliser et passe son bras autours de ma taille, caressant mon torse et mon ventre de sa fine et douce main. Bien que les battements de cœur m’aient certainement trahis, je reste sans bouger face à ses caresses, et la jeune femme finit par s’endormir contre mon corps. Sa respiration calme se fait plus douce encore, et bercé par ce souffle, et engourdi par la moiteur qui s’est installée dans ma couche, je me rendors à mon tour…
Quand je me réveille, je suis face à elle. Les premières lueurs de l’aube percent à travers les rideaux couvrant les hublots de ma cabine. Mes yeux s’ouvrent sur son regard, déjà éveillé. En me voyant, elle sourit tendrement, et je lui rends ce sourire, en toute complicité. Elle tend alors ses lèvres contre les miennes dans un baiser simple mais sincère. La tendresse de son regard m’émeut. Elle glisse ses douces lèvres sur mon visage, descendant dans mon coup, puis sur la peau de mon torse et de mon ventre, doucement, donnant de temps en temps un léger coup de langue, qui à chaque fois m’arrache mille frissons. Quand elle arrive dans la zone du bas ventre, je suis soudainement pris d’une incontrôlable ardeur matinale. Le flux sanguin fait son effet dans tout mon corps, et la belle le remarque. Elle poursuit ainsi ses caresses linguales un peu plus bas sur mon anatomie. J’ai envie de la retenir, de l’empêcher, mais Lysis intervient dans mon esprit à ce moment.
(Non, laisse-là ! Profite de la vie, Cromax. Souviens-toi de ce que tu as dit à Lothindil hier pendant la nuit. Chaque moment est un cadeau dont il faut profiter avant qu’il ne nous soit retiré !)
Je pense un court instant à la druide, mais même si ça n’enlève rien à mon désir, je réfute toute pensée pour elle. Peut-être sa faera est-elle en communication avec la mienne…Et je ne tiens pas forcément à ce qu’elle ternisse ses engagements en ayant un soudain désir pour mon corps parfait…
Je relève la tête de Prunelle pour l’attirer vers la mienne, et dépose sur ses lèvres des petits baisers, qui se font de plus en plus longs et langoureux. La belle m’enlace et nos anatomies inverses se complètent pour que nous ne formions plus qu’un seul être. Le plaisir charnel est doux, et les mouvements vagues du corps de l’humaine nous arrachent à tout deux des légers râles de plaisir. Une fois la relation charnelle consumée, je me rends compte qu’il est grand temps que je me lève pour rejoindre les autres. Prunelle me glisse un dernier tendre baiser, et reste couchée dans mon lit, me regardant m’habiller avec un sourire aux lèvres. Alors que je termine de m’équiper, elle parle d’une voix faible, sans se dépareiller de son sourire tendre. Ce qu’elle me dit me trouble l’âme…
« Je sais que je ne t’appartiens pas, Cromax. J’ai vu tes regards pour l’autre elfe… Et je ne doute pas qu’il y ait eu autre chose que des regards… Et c’est comme ça que moi je t’aime…Quand tu es toi-même, spontané… Va donc rejoindre tes compagnons d’aventure…Je me languis déjà de te retrouver ici à ton retour… »
Je ne trouve rien à lui répondre. Je suis complètement balayé de l’esprit. Elle continue à me sourire, et je le lui rends. Je m’approche de ma couche et l’embrasse tendrement, puis, sans un mot, sans la quitter du regard, je pars de la chambre, refermant doucement la porte derrière moi, sans pouvoir me dépareiller de ce sourire joyeux qui orne mon visage.
Et c’est ainsi de merveilleuse humeur, malgré un pincement au cœur, que je rejoins mes compagnons pour que nous débarquions enfin sur la seconde île de notre aventure…
(Je te l’avais dit d’en profiter…)
(Tu as bien fait, Lysis, tu as bien fait. Merci…)
Bogast nous indique que Silinde, le maître d’arme, ainsi que Filgaren, le Sindel farceur et un peu attardé, resteront sur le bateau afin de pourvoir l’équipage de vivres durant notre absence. Le reste de l’équipe embarque sur des canots qui nous mènent sur le rivage sauvage qui nous attend. J’espère que cette partie du continent sera plus accueillante que l’autre, avec ses volcans torrides, ses montagnes glaciales, ses marais putrides et ses rivières acides…
Hélas, à peine le pied posé sur l’île, un sentiment de malaise s’installe dans le groupe. Serait-ce à cause des révélations de l’humain de Kendra Kâr ? Il règne en tout cas un trop grand calme sur cette plage, et nous ne tardons pas à nous mettre en route sous les ordres de Bogast. Ma bonne humeur n’est cependant pas ébréchée par ce malaise soudain. La matinée passant, nous traversons une immense plaine herbeuse délimitée par une rivière argentée qui coule d’Ouest en Est, ainsi que par une immense forêt, qui se dresse devant notre chemin, au Sud-Ouest.
La matinée passe rapidement, et chacun reprend ses habitudes de marche, veillant où il met les pieds pour ne pas §tomber dans un piège de la nature que pourrait réserver cette morne plaine.
Vers le milieu de la journée, nous nous arrêtons un instant pour faire une pause afin de nous sustenter un brin avec nos nouvelles provisions. Cette fois, j’ai pensé à prendre suffisamment d’eau et de nourriture pour tenir quelques jours, en espérant que nous trouverons rapidement de quoi renouveler ces réserves. Après ce frugal repas calculé et rationné, nous nous remettons en marche, en passant l’orée de la forêt. Celle-ci ne ressemble pas vraiment à celles que nous avions traversées sur l’autre île. Elle est plus humide, et les végétaux semblent ici en pleine forme, s’étendant haut dans le ciel et largement près de la terre. Si bien que la marche en devient presque difficile tant la végétation est dense et diverse.
Quelques cris d’oiseaux égaient notre passage dans cette forêt humide et chaude, quelque fois troublée par un rugissement lointain, mais qui n’inquiète pas plus les membres de l’expédition. Des singes nous voient passer dans leur habitat avec un air bête, sautillant sur les branches nous entourant. La fin de la journée arrive vite aussi, et nous installons le campement selon la forme habituelle, parmi les arbres de cette forêt. C’est Bogast et Lelma, ainsi que De qui propose son aide pour une partie de la soirée. En ce qui me concerne, je me couche dans une tente en observant Cheylas du coin de l’œil…J’attends qu’elle me voie, sans bouger, allongé sur ma couche. Mon sourire du matin ne s’est pas évanoui…