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 Sujet du message: Re: Chapitre 5 (4) : Crimson
MessagePosté: Mer 7 Sep 2011 20:12 
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Lelma a écrit:
... apparait cet homme. C'est tout d'abord sa voix que j'entends, sombre, narquoise et inquiétante.

"Vous êtes décidément coriaces... On vous court après sur la moitié de l'île et vous trouvez encore le moyen de vous échapper. Mais à présent tout s'arrête pour vous. Verloa appartient à Oaxaca ! "

Je lève la tête vers cette voie, un homme se tient debout sur la carcasse d'anyore planté, au dessus de notre groupe, nous regardant les bras croisés. Son air de suffisance et sa dominance me glace immédiatement le sang. Plus encore lorsqu'il mentionne pour qui il travaille : Oaxaca... Mes pires craintes étaient fondées ! Ils sont ici ! Le danger est terrible !

"Laissez-moi me présenter : Je suis Crimson, chevalier au service de sa grandissime Oaxaca, future maîtresse de cette planète. Je crois que vous connaissez déjà mes orcs, plus stupides les uns que les autres, mais d'une force utile..."

Il poursuit quelques secondes après en regardant Bogast, me coupant la question que j'allais lui poser.

"Je crois Chevalier que vous avons déjà eu l'honneur de nous rencontrer sur le champs de bataille, il y a quelque temps... Je vais te garder toi, et uniquement toi en vie afin d'extirper quelques informations... Et puis ton gamin aussi, il peut toujours être utile n'est ce pas ... ?"

Cet homme me répugne, tout fatigué que je suis je serre fort mon arme, prêt à me défendre. Il parle bien de nous tuer...

"Allez mes beaux, tuez-les tous ! Ha ha !"

L'homme lève les bras, des pentacles apparaissent sur le sol où nous sommes, tout autour de nous. Une dizaine de squelettes en sortent par magie et nous attaquent. Malgré notre fatigue, nous nous comprenons avec Seyra, protégeant Bogast et l'enfant. Les coups pleuvent, chacun se défend avec l'énergie du désespoir. Les squelettes de Crimson sont malheureusement habiles et forts, nous avons du mal à prendre l'avantage. Je brise un humérus d'un coup de lame bien placé, l'os éclate en petit éclat et détruit le bras armé de l'invocation. Je m'acharne sur le squelette, lui brisant tous les os de rage avec ma rapière. Un second arrive derrière moi et plante sa lance dans mon dos, l'armure parant le coup mais je me retrouve à genou. Seyra viens m'aider, portant un coup de glaive sur la lance elle ouvre la garde puis elle porte un coup puissant à l'abdomen, tranchant les vertèbres lombaires. Nous détruisons tous les squelettes au bout d'un certain temps de lutte désespérée.

Les garzoks détruisent la porte et nous attaquent.

"Ca ne finira donc jamais ?" j'ai murmuré ces quelques mots, désabusé par la situation.

Pour autant je lève ma rapière au ciel, prenant courage pour un nouveau combat, malgré ma fatigue, malgré les blessures. Le choc est terrible, ils sont trop nombreux et nous entourent rapidement. La lutte est inégale.

(C'est ici que je vais mourir ?)

(Bats-toi !)

Facile de dire ça Aakia... Mais je n'ai plus la force, même si je le voulais, je ne suis pas surhumain, je ne suis pas mon frère !

(Deviens-le pour les autres !)

Seyra est rapidement débordée par deux garzoks, ils la désarme et l'assomme. Ma colère est terrible, je fonce sur eux et les attaques. Celui qui a assommé Seyra reçoit ma lame dans sa cage thoracique. Mais il l'a retient de sa main, malgré tout le sang qu'il perd il tient bon. Les garzoks m'attrapent, un me met un coup de manche de lance dans les jambes, je tombe à genoux. Je réussi malgré tout avec mon bouclier à parer quelques attaques encore. Mais soudain c'est le noir le plus total.

Lors de mon réveil, je ne sais pas où je suis. Où nous sommes en fait, car tous nos compagnons sont là ! Même toi Seyra qui est bien vivante et réveillée.

"J'ai veillée sur toi."

"Merci." J'ai du mal à articuler, ma tête raisonnant tel un tambour.

(Où on est ?)

(Une prison, vous avez été capturé...)

(Ca se présente mal n'est-ce pas ?)

(Oui... Ils vous tueront ! Et n'oublies pas ce que tu dois faire pour Seyra.)

(Et cet enfant aussi !)

"Tu n'as pas trop mal mon adorée ?"

"T'en fait pas papa, j'ai juste une grosse bosse, mais toi la tienne fait peur à voir..."

"Merci de me rassurer." Ma réponse était mêlée d'ironie et d'une pointe d'apaisement. Ce n'était pas ma bosse qui m'inquiétais, mais les multiples blessures de Seyra.

(Rien de grave je te rassure, tout est superficiel et plus rien ne saigne.)

(Fuxi t'as tout indiquée, tout va bien ? Tu es bien sûre ?)

(Oui, ça va aller pour Seyra !)

Je me lève, chancelant et va vers le mur. Je le touche, effritant ses parois couvertes d'une sorte de moisissure. J'apprécie la hauteur, rien à y faire, ça n'est pas possible de l'escalader, aucune aspérité n'est visible.

(Tien au fait, pourquoi ne nous ont ils pas simplement tués ?)

(J'ignore ce qu'ils préparent.)

C'est alors que De déclame un texte à faire frémir, il devient fou ? Puis en marchant entre nous il dit "Enfin libre, bon maintenant occupons nous d'eux." C'est alors qu'un garzok arrive au dessus de notre fosse et appelle d'un grognement Bogast qui se réveille à peine. L'enfant est juste à coté, replié sur lui même, assis dans un angle, tremblant et observant. Une échelle de corde est lancée pour permettre à Bogast de monter, il caresse la tête de l'enfant pour le rassurer et lui dit : "Ca va aller, je reviens." Malheureusement le petit ne se calme pas. Bogast se lève et va à l'échelle. De en profites pour interpeller le garzok en Shaakt que je comprends parfaitement grâce à Aakia. Ah le sale traître !

(Non attends, ça n'est pas lui, il est possédé.)

(Comme Lilith, par la sorcière ?)

(Non c'est autre chose.)

(Maléfique ?)

(Surement, mais pas de la même origine, restons à observer !)

Une discussion s'en suis entre le garzok et De, où veux t'il en venir ? Bogast grimpe à l'échelle et disparaît tout comme le garzok. Celui-ci reviens et demande une preuve, il doit tuer l'aniathy, la druide et Arevoès pour qu'il soit de confiance.

(Il ne va pas faire ça !)

La druide réagit violemment envers De qui l'insulte de sa langue de la plus horrible des façon. Pathétique réaction, ah il est beau le groupe, et à coté d'enfants dont une comprend toutes les langues... Je vais pour réagir quand Aakia me retient.

(Non, attends.)

(Mais ils vont s'entretuer...)

(Ca ira... Je pense.)

De frappe la druide, celle-ci lui colle une baffe extraordinaire, baffe qui m'aurait tuer sur le coup... Soudain après une discussion dont je n'arrive pas à entre les sons, la druide tombe à genoux, se prenant la tête entre les mains. Elle sombre dans l'inconscient.

Levant les yeux au sommet de la fosse, je vois que le garzok n'a pas attendu, pas convaincu par le shaakt. Il essais de se justifier maladroitement. Je réponds :

"De toute façon toutes luttes entre nous est inutile. Soit nous sortons ensemble, soit nous mourons tous. Mais permettez-moi de vous dire que ce plan était stupide. Malgré tout je n'en vois pas d'autre." Je soulève les épaules de dépit.

Seyra va vers l'enfant qui tremble de peur, ayant assisté à toutes les scènes sans forcement les comprendre. Elle s'assied face à lui d'abord sans rien dire, jouant à dessiner des traces de son index sur le sol poussiéreux. Puis doucement elle dit.

"Tu es Thalian n'est ce pas ?"

Pas de réponse, l'enfant est toujours aussi terrorisé.

"Calmes-toi, regarde : moi je n'ai pas peur et je suis une fille !" Seyra lui fait un joli sourire. Toujours rien.

"Tu nous connais pas, pas encore, je m'appelle Seyra, enchantée." L'enfant tremble un peu moins.

"Personne ne te fera de mal, car je suis là pour te protéger et mon papa qui est là, il s'appelle Lelma et il est très fort aussi !"

je laisse les deux discuter, enfin seul Seyra parle, le petit reste muet. Elle est la seule d'entre nous qui pourrait la rassurer. Sacrée Seyra, extrêmement mature pour son âge.

Plusieurs heures passent, rien ne se passe. Bogast est soudain jeté dans la fosse, De le rattrape tant bien que mal. Son visage est en sang, signe qu'il a été torturé. Cheylas va prendre soin de Bogast, lui nettoyant le visage avec de l'eau simple, alors qu'Arevoès se lamente de ne pas avoir son sac pour soigner Bogast. Un certain temps passe, avant qu'il ne soit rappelé par le garzok où un autre de ses compères, ne sachant pas les différencier. Bogast nous glisse avant de partir.

"Veillez bien sur mon fils Thalian. Gardez courage et espoir !"

Courageusement il remonte, prêt à affronter à nouveau un interrogatoire. Ainsi mes doutes sont confirmés, c'est bien son fils. Seyra est resté tout le temps avec lui, parlant, le rassurant... Ou ne disant rien. Je veille à voir la druide, mais rien ne m'inquiètes, elle semble apaisée et dort. Mieux vaut la laisser ainsi que de la remettre dans ce cauchemar. je vais vers Seldell qui reste avec l'aniathy.

"Gardes espoir rouquin, tant qu'il y a de la vie..."

"Certes... Mais avoue que c'est mal barré... Sans rien pour sortir, avec nos cartes de perdues... Ah lala !"

Il se lamente sur les cartes dessinées jusqu'alors, il est vrai que notre seconde mission est de veiller sur celles-ci comme sur des trésors inestimables.

"On s'en sortira et on retrouvera les cartes !"

J'ai dis ça sans convictions.

(Aakia, tu as moyen de contacter un dragon ?)

(Non je ne le peux pas...)

(Et Dalhar pour envoyer une expédition de secours ?)

(Oui, je peux trouver Eghade, sa faera... mais personne ne lui prêtera attention... Et même si : une telle expédition mettra des semaines et encore des semaines pour nous retrouver, voir même mourir par les garzoks si Verloa est vraiment conquise par Oaxaca.)

(Je vois... Pas de solution en vue...)

La nuit tombe peu à peu lorsque...

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 Sujet du message: Re: Chapitre 5 (4) : Crimson
MessagePosté: Mer 7 Sep 2011 20:12 
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Cromax a écrit:
C'est alors que je ressens en moi comme une onde bienfaisante me traverser. Le soleil émet sur moi ses doux et chauds rayons qui réchauffent mon corps et le sortent de la torpeur glacée de l'enfer dont nous sortons. Le sang coule toujours de mes plaies, et je hoquète toujours de rire en regardant la grâce du ciel qui m'envoie sa lumière après l'ombre. Dans un éclat de conscience, je fouille mon sac et en sort un flacon de potion que je vide entièrement, laissant le soin réparateur couler à travers moi. La magie du breuvage a tôt fait d'agir et mes tissus déchirés par les lames orques se cicatrisent plus rapidement. Le sang s'arrête de couler, mais la douleur est toujours présente. Je la sens en moi, battant mes tempes, sentant la vie gronder dans chacune de mes cellules. Malgré le mal que ces peaux-vertes m'ont infligé, je ressens comme une source de bien-être naître en moi et jaillir dans chaque partie de mes organes.

Mais cet instant délicieux est rapidement coupé par une voix sinistre et ténébreuse. Mon rire s'arrête aussitôt et mes yeux cherchent un instant celui qui nous parle, qui nous dit des choses affreuses, nous menaçant de mort. Bientôt, j'aperçois cet homme qui se dit serviteur d'Oaxaca, un nom qui éveille en moi dégoût et peur, puisqu'il est celui de la reine des Ténèbres, celle qui voudrait assouvir notre beau monde à son service de souffrances infinies. L'homme est posté debout, fier, sur la partie de l'aynore dont nous n'avons pas l'accès. Il nous toise hautainement les bras croisés et poursuit ses paroles avec une présentation peu engageante. Il complimente, tout en rabrouant, les orques qui nous barrent la route depuis notre arrivée sur cette île.

(Ainsi c'était lui l'instigateur de tout ceci, de cette armée, et par lui Oaxaca la noire et son désir de pouvoir...)

(C'est aussi lui qui a envoyé les squelettes pour libérer les orques prisonniers de leur misérable vie, près du lac...)

Les cheveux sombres de l'homme flottent au vent, et son regard se porte bientôt sur notre chef d'expédition, qu'il dit connaître, ainsi que son fils...

(Son fils?)

Je remarque alors seulement le petit enfant prostré dans les bras protecteurs de Bogast. Il semble complètement traumatisé par l'apparition de ce lieutenant des Ombres, dont j'ai du mal à cerner les paroles.

(Pourquoi veut-il garder ce mioche humain méprisable en vie alors qu'il a devant lui un étalage de guerrier, d'aventuriers et de mages bien plus puissants que ce gosse ne pourrait jamais l'être?)

(Ne te fie pas toujours aux apparences, mon amour, elles sont trompeuses, et le moindre petit caillou peut cacher un danger...)

Bogast ne réagit pas, et je finis pas conclure que sa réaction immodérée dans la salle de verre l'a épuisé au plus haut point. Le dénommé Crimson lève alors les bras au ciel, et des pentacles apparaissent au sol autours de nous.

(Oh non, pas les squelettes!)

Je dégaine à nouveau mes lames salies du sang des orques à l'instant où une dizaine de ces être morts et vivants à la fois font leur apparition à nos côtés. Leurs ossements craquent lugubrement comme une menace, ou un appel à notre mort toute proche... Les orques ont rattrapé notre course et tentent de défoncer la porte alors qu'un combat furieux s'engage sur le pont supérieur de l'aynore.

La douleur de mes anciennes blessures pas encore entièrement guéries est lancinante et chacun de mes mouvements est un supplice. Mes amis semblent tous tirer en eux une dernière énergie pour combattre ces tas d'ossements décharnés. Je vois les morts se battre contre les vivants, mes amis. Je hurle de rage et une lueur inquiétante naît dans mes pupilles. L'entièreté de mes yeux se colore d'un rouge éclatant et sanglant. La haine monte en moi et je ne peux la contrôler.

(Non Cromax, pas ça, contrôle toi, ne ploie pas à la colère!)

Les assauts mentaux de ma faera sont inutiles, d'autant plus que j'aperçois Crimson sourire ironiquement en nous voyant nous faire déchiqueter par ses créatures. Le rouge dans mes yeux se fait plus fort encore et je hurle à l'intention de cet homme hautain et fier:

« Lâche! Pourquoi ne viens-tu pas te battre! »

Il ne me répond bien sûr par et se contente de me gratifier d'un regard méprisant, un sourire mauvais collé sur les lèvres. Mais je n'ai pas le temps d'apprécier sa beauté morbide car un squelette m'enfonce ses doigts crochus dans la peau tendre et grise de mon dos. Poussé par une rage infinie, je me retourne et lui coupe un bras de mon épée en criant de toutes mes forces. Les os tranchés tombent sur le sol dans un bruit sec et mon ennemi recule un peu, surpris, pour ensuite directement attaquer. Le mort-vivant est rapide et j'ai du mal à éviter et parer ses coups, même s'il n'est désormais doté que d'un bras. Je lui brise quelques côtes d'un moulinet agile de mon épée, en même temps que ma rapière glisse sur les os lisses de son crâne chauve. Le bougre parvient encore à me griffer la cuisse de ses phalanges acérées, juste avant de succomber à un coup bien placé de ma lame sur sa nuque. Mon adversaire s'effondre dans un tas inqualifiable sur le sol.

Mais cela n'apaise pas la colère qui me dévore. Elle gronde toujours en moi. Le sang n'a pas été répandu, l'affront n'a pas été lavé. J'entends le beau Lillith hurler lui aussi. Mais son cri est teint d'une folie étrange. Mon regard se tourne aussitôt vers celui que j'admire. Il projette de la glace dans tous les sens. À un moment, il se retourne même vers moi, et dans un accès de folie que je ne peux comprendre, surtout dans mon état de haine, il lance sur moi un sortilège glacial. Un éperon de glace vient se figer dans mon épaule. Je ne comprends pas pourquoi il me fait ça, et ma haine n'en est que décuplée. Une larme de colère coule le long de ma joue lorsque les orques finissent par abattre la porte. Mais mon regard ne se porte pas de suite vers eux. Je continue de contempler le cryomancien déchaîné. Ma contemplation pour lui est étrange, mêlée de hargne et de tendresse. Il est beau et terrible à la fois. Ça me fait mal et bien en même temps.

Les orques arrivent sur nous à toute allure, et la haine qui envahit mon corps finit par reprendre le dessus. Je tranche la tête du premier ennemi qui se présente à moi, mais nous finissons bientôt par plier sous le nombre. Les uns après les autres, mes compagnons tombent sous les coups des orques. Je vois Lillith se faire frapper violemment par un orque agressif et s'effondrer sur le sol. Je hurle alors de plus belle...

« Nooooooooon! »

Les larmes qui coulent maintenant de mes yeux rougis par la colère sont maintenant de sang. D'un sang sombre et liquide, qui dévale sur ma peau grise en y laissant des sillons pourpres. Je ne sais plus quoi faire, et je suis à mon tour victime d'un coup de massue sur le crâne. Je tombe sur le sol, inanimé. Dans ma chute, une dernière pensée, un dernier regret, une dernière larme dans mon regard qui ne s'est pas éteint de sa hargne vengeresse.

(La mort? Ainsi ne connaîtrais-je plus jamais les plaisirs de la vie?)

(Si, mon amour, tiens bon, sois fort!)


***


Le noir, rien que du noir. Au centre, une lumière blafarde. Mes paupières se soulèvent doucement. Je suis allongé sur le sol, sur de la terre. Je ne sais pas où je suis, je ne sais pas si je suis encore vivant. Mes yeux, dont la lueur rouge a disparu, sont posé sur les hautes parois de terre qui m'entourent, et sur l'embouchure de ce tunnel vertical, la sortie, inaccessible.

(Où suis-je?)

La réponse de Lysis me confirme sa présence dans mon esprit. Je ne suis donc pas mort.

(Vous êtes prisonniers de Crimson. Bogast en en train de subir un interrogatoire... De a essayé de ruser en faisant croire aux orques qu'il était de leur côté, mais ça n'a pas marché.)

Quand ma faera prononce le nom de Crimson, la lueur rouge passe un instant encore dans mes yeux avant de disparaître finalement... Ma haine pour lui n'a pas été assouvie, et ne le sera que dans son sang... Je regarde autours de moi. Bogast n'est en effet pas là, et De est debout devant Lothindil, agenouillée, comme en signe de soumission... Je ne comprends pas bien cette posture, elle nous a de maintes fois montré qu'elle était d'une puissance exceptionnelle. Peut-être est-elle au courant, elle aussi, de la ruse de mon ami drow...

Cheylas est assise contre la paroi, non loin de Lillith. Derrière eux, le fils de Bogast, Thalian, qui semble apeuré. Ne voulant pas m'occuper de lui, qui a osé involontairement me surpasser dans l'esprit de ce serviteur d'Oaxaca. Je m'assois près de Cheylas pour recevoir un peu de réconfort, car j'en ai besoin. Je veux me serrer contre elle pour la sentir vivre, et me sentir respirer, mais elle me repousse du plat de la main, me regardant sévèrement.

« Tu ne peux pas penser à autre chose dans une telle situation? »

Sa remarque est sèche et je me recule, me sentant incompris. Je voulais juste un peu de tendresse pour ne pas que ce moment soit entièrement noir... Je m'approche alors de Lillith et m'assois à côté de lui, jetant un regard froid à l'elfe grise. Je regarde le cryomancien fixement, avec tendresse, et ça paraît le troubler. Je lui chuchote alors:

« Prêtes moi tes bras... »

Et je l'étreins de mes bras, me lovant dans les siens. Je ne sais pas pourquoi je fais ça. Juste parce que j'en ai envie, parce que j'en ressens le besoin. En mon fort intérieur, ma faera sourit...

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 Sujet du message: Re: Chapitre 5 (4) : Crimson
MessagePosté: Mer 7 Sep 2011 20:13 
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Lillith a écrit:
Kristal avait plus que raison, car un autre ennemi nous attend sur le pont. Un homme dont le sang semble circuler au ralenti, se tient droit comme un I. Un sourire machiavélique est planté au milieu de son visage et un calme parfait s’en dégage. Il se vante d’être le commanditaire des attaques des peaux-vertes. Très vite, il enchaîne avec une phrase qui provoque un frisson le long de ma colonne vertébrale. Bien que je ne connaisse pas le terme « sa grandissime Oaxaca », le ton qu’il emploie, plein de vénération et d’idolâtrie, mêlées d’une pointe de cruauté qui prône sa souveraineté.

(Il parle de la Grande Ombre ?)
(Oui, c’est un autre de ses noms. Oaxaca est le nom de la femme dans laquelle elle s’est réincarnée.)

Je frémis en me crispant sur mon arme. J’essaye de calculer l’angle de lancer d’un projectile glacé pour l’atteindre, mais je crains son assurance et imagine un peu sa puissance cachée. Il parle alors d’informations que Bogast connaît et de l’utilité de son fils.

(Son fils ?)
(C’est tout ce qui te choque ?)
(Euh… Ben ça surprend. Mais qu’est-ce qu’il entends par utile ? Tu crois que c’est comme Seyra ?!)
(Il semblerait bien. Mais c’est bizarre, il ne s’intéresse pas à Seyra.)
(Heureusement… Peut-être une missive tombé de la charrette ?)

Quoi qu’il en soit, un nouveau combat nous fait face. L’homme en noir invoque, non pas des extra-terrestres gluants, mais des squelettes aux os jaunis et aux articulations grinçantes. Leurs crânes lisses luisent au soleil, les orbites vides et ombragées… Du moins c’est ce que j’imagine. J’ai juste vu une chaleur magique dessiner furtivement des silhouettes osseuse, puis plus rien. Un affolement, alourdit par l’adrénaline pulsant de plus en plus depuis la dernière demi-heure, s’empare de moi.

(Comment me battre si je ne vois pas l’ennemi ?)
(Je te donnerais la direction. Comme quand je te guidais entre les machines.)
(Je n’y arriverais pas. Là je ne vois vraiment rien !)
(Tu ne vas pas te laisser faire par un suppôt d’Oaxaca.)
(En tout cas je refuse de me faire prendre à nouveau. Même si je dois en mourir ! Je ne revivrais…

JAMAIS ça ! »

Je me laisse emporter dans une fureur noire. Mon ancien châtiment est encore trop présent dans mon esprit. Cette détention a détruit un part de moi-même et les plus sombres sentiments l’ont comblé.

(Je vais donner tout ce que j’ai, même si je laisse à nouveau la magie me vider.)
(Pauvre fou ! Ne fais pas ça ! Je t’en supplie, tu vas bêtement rechuter. Tu n’y survivras peut-être pas ! Il ne faut…)

Kristal a du continuer longtemps de parler ainsi, mais sa voix est devenue à mes yeux aussi insignifiante que le murmure du vent. Je lance ma première attaque vers l’immonde lieutenant de la Grande Ombre, cette âme viciée. Je le pointe de la gemme de mon bâton et concentre toute ma colère dans une pointe aux cristaux de glace acérés. Dans un élan de sadisme, je pousse mon sort jusqu’à former des milliers de petits pics sur sa surface pour déchirer les chairs de mon ennemi.

Le projectile blanchâtre file rapide comme l’éclair mais explose en vol sans que je comprenne ce qu’il se passe. Mon incompréhension se mêle à la rage d’avoir échouer et derrière le tout se manifeste une fatigue énorme. J’ai utilisé tous les fluides courant dans mes veines. La magie cherche à m’envahir, se heurtant aux barrières que j’avais forgé ces derniers temps. Mais je n’essaye même pas de renforcer ces murailles qui sont en peine. Ma haine est devenue si forte que je reçois l’arrivée de cette furie ésotérique comme une libération. Je me laisse aller, brisant les murs me protégeant en les fissurant.

(Non ! Tu dois résister ! Tu ne peux l’atteindre, tu vas juste perdre le contrôle et devenir l’ombre de toi-même…)

Kristal essaye de bloquer le tout à ma place, de me sauver malgré moi.

(Tu seras un simple vaisseau de la fureur glacée… Un monstre facile à manipuler… C’est ce qu’elle attend ! Ne lui donne pas ce plaisir !)

Ses plaintes sont vaines et ses arguments perdent toute couleur à mes yeux. Je sens alors une douleur, calmé aussitôt par un froid intense et plaisant. Je ne suis plus qu’un être de glace, prêt à montrer la puissance des profondeurs abyssales de la température.

J’écarte les bras et lève la tête, poussant un râle vigoureux et violent. Consumant ma propre vie, j’anime un brouillard de cristaux de glace que j’ai si longtemps cherchant à améliorer pour le faire en combat. L’espace m’environnant se recouvre de milles reflets, brouillant mes gestes et ma position exacte.

Je cours alors vers cette larve de la Grande Ombre, prêt à lui régler son compte. Je suis stoppé de plein fouet par ce qui semblerait être deux squelettes. Sans prendre le temps de réfléchir à l’impact sûrement mineur du froid sur des créatures non vivantes, je décharge un froid excessif dans le vague. Très vite, j’aperçois les squelettes se dessiner, les os blanchit par mes gelures.

Je me débats pour retirer leurs sales mains articulées de mes bras et donne par réflexe quelques coups dans les os les plus blancs. Un coup de pied touche un tibia immaculé qui ne supporte pas le coup.

(Les os sont fragilisés par le froid ! Ahahah !)

Je continu mon funèbre démembrement, brisant parfois, ou faisant au moins reculer sous le choc les squelettes qui amortissent ainsi les coups. De temps en temps, je les refroidis à nouveau pour améliorer mes effets.

Jubilant, je les ignore au bout d’un moment, alors que leur état ne leur laisse plus trop la possibilité de combattre, pour reposer les yeux sur le reste du combat. Je me tourne vers mes compagnons et en voit un aux prises avec un ennemi que je ne vois pas.

Je m’approche rapidement, ignorant les multiples griffures et autres ecchymoses qui furent les derniers actes des deux précédents squelettes. Dans la démence rageuse qui m’habite, je n’arrive même plus à différencier mes compagnons, ne voyant qu’une silhouette sombre dont la chaleur me dégoûte.

Arrivé à quelques mètres, je bombarde mon ami de pieux pénétrants, ne prenant pas la peine de viser pour toucher uniquement le squelette que je n’arrive pas à voir. Quelques uns se brisent sur le vide, laissant des traces de froid sur le mort-vivant. D’autres touchent mon allié, diffusant un doux blanc crémeux par les bouts de pieux profondément enfoncés.

Je me retourne ensuite vers un autre duo, avec une envie folle de continuer mes tirs furieux et déraisonnables. Je lance encore un autre pic vers une silhouette trop chaude, sentant en même temps une douleur dans la poitrine qui me calme vite.

Je me sens faible et j’ai l’impression d’avoir le cœur coincé dans un écrin glacé. Mon corps entier fourmille, douloureux de partout. Je sens la magie fuir. Mon être est usé, je ne peux plus la supporter. Je ne suis plus rien et elle m’abandonne, rejetant son serviteur, ou plutôt son esclave devenu inutile.

(Ne me laisse pas…)

Des silhouettes sombres et immenses surgissent de toutes part et envahissent ma vue. J’ai n’ai même plus la force ni le temps de pester contre ces créatures qu’un choc sur mon crâne résonne, déstabilisant autant mon corps que mon esprit. Je m’effondre la vue floue, entendant faiblement un « NON » retentissant.


*
* *


J’émerge doucement de l’inconscience. Je suis dans un sale état. Je me sens faible et complètement endolorie. Ma tête tourne un peu et le fait de me relever le provoque un vertige. Je me tasse contre le mur rocheux, essayant d’avoir l’esprit clair. Nous sommes enfermés dans une sorte de fosse, à une dizaine de mètres de la sortie.

(Qu’est-ce qu’il s’est passé ?)

Le silence de ma faera m’inquiète dans un premier temps, avant de m’apercevoir que ma vue thermique est toujours présente. En faisant attention, je sens sa présence au creux d’un cristal de mon armure.

(Kristal ? Qu’est-ce qu’il y a ?)
(…)

Je commence à me rappeler des derniers événements.

(Tu boudes ? Tu es contrariée que je ne t’aie pas écouté pendant le combat ?)
(…)
(Je t’en prie, dis quelque chose !)
(Je ne suis pas contrariée…)

Je suis heureux d’entendre sa voix mais son ton sérieux et plat m’inquiète. Pour une fois, je rêverais d’entendre son « Ks ks ks… » sarcastique et son humour léger même dans les situations les plus terribles.

(Je suis juste déçue. Ce n’est même pas que tu as mal agit, c’est juste que tu avais un choix et que tu as pris le mauvais chemin. La voie la plus facile et la plus destructrice… Ce n’est pas le Lillith que je connais.)

Les mots qu’elle m’assène sont d’une terrible justesse et une boule commence à naître dans ma gorge. Des sanglots spirituels viennent à ponctuer mes pensées.

(Mais… J’ai essayé.)
(Mmmmh)
(J’ai déconné, ok ! Je sais… Mais je ne veux pas te perdre… S’il te plait, laisse nous une autre chance)
(Non. Je t’ai fais confiance. Je me suis trompé sur toi. « Nous » c’est finit.)
(Oh non ! Je t’en supplie)

Je sens Kristal quitter l’abri de sa gemme et filer droit vers le ciel, passant dans son enveloppe de petite fée de lumière entre les barreaux qui m’emprisonne. Mes pleurs atteignent leur paroxysme.

(Non !!! Reviens ! Reviens ! REVIENS !!!!)

Ma vue thermique s’évapore. Le noir du néant me reprend, achevant de m’isoler. Au bout d’un moment, je me rends compte que certains crient, se dispute, en plusieurs langues. Visiblement, De a tenté une fausse trahison pour bluffer les gardiens et Lothindil a vivement réagis. Le tout se conclut par Lelma qui tranche sur une note pleine de solidarité, mais aussi teintée de désespoir.

Je commence à me rendre compte aussi que ma vraie vue revient peu à peu. Ce qui explique les lueurs rouges dans la salle des machines. Le maléfice du dragon s’estompe. Le néant intermédiaire laisse place à une vue si floue que je ne distingue plus grand-chose. Je perçois vaguement des taches de couleur sur un fond brunâtre. J’aperçois une forme en particulier qui se rapproche de moi et se serre contre mon flanc. Il ou elle me regarde fixement alors que j’essaye de discerner son visage. Visiblement, je distingue mieux les choses de près. Sans hésitation, avec son visage gris, ses cheveux noir de jais et ses yeux à la lueur rouge, ce ne peut être que Cromax.

Je ne sais pas trop ce qu’il veut, et j’ai du mal à savoir pourquoi son contact me réconforte. Peut-être est-ce pour avoir un confident pour partager mes peines, ou bien avoir une présence contre moi en remplacement de Kristal, ou tout simplement un soutien pour ne pas flancher alors que tout est si difficile maintenant. Il me demande alors de le prendre dans mes bras. Je suis surpris par sa demande, tant et si bien que j’obtempère sans réfléchir.

Cet enlacement est vraiment très apaisant. Jusqu’à ce que ma main, traînant sur son épaule droite sente une drôle de cicatrice. Une blessure ronde, aux rebords légèrement nécrosés. Mon expérience de la montagne me permet d’y reconnaître une blessure dans un grand froid.

(Oh non ! Le combat ! J’avais perdu complètement mes moyens…)

Je murmure alors, sanglotant et laissant une larme couler sur ma joue.

« Je suis désolé ! »

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 Sujet du message: Re: Chapitre 5 (4) : Crimson
MessagePosté: Mer 7 Sep 2011 20:13 
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Cromax a écrit:
Le cryomancien accepte ma demance et me serre contre son corps dont je ressens un peu de la chaleur même à travers nos armures. Ce contact me réconforte, m'appaise, me fait oublier que je suis enfermé dans un trou profond. Sa main se déplace sur mon épaule et finit par toucher la blessure qu'il m'avait infligée, cette morsure glaciale qui m'avait aussi bien fait souffrir que me sentir vivant. Il touche cette blessure du froid avec ses doigts, et je grimace un peu, les tendons de ma gorge se crispant légèrement sous la douleur.

Même si c'est douloureux, ce contact est doux, rassurant. Je tourne la tête vers son cou, respirant sur sa peau de mon souffle chaud. Il s'excuse à demi-voix, empreint d'une tristesse que je n'explique pas.

Je lui réponds tout aussi doucement, soufflant à peine mes mots...

"Ce n'est rien, serre moi fort..."

je ne sais d'où me vient cette phrase, ni cette envie, elle est juste là, sur le moment...

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 Sujet du message: Re: Chapitre 5 (4) : Crimson
MessagePosté: Mer 7 Sep 2011 20:13 
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Lillith a écrit:
Cromax est doux. Il s’en dégage comme une aura de bienveillance à mon égard que je n’ai connu qu’une fois auparavant. Il est comme un roc auquel je peux m’accrocher dans cette tempête qu’est ma vie.

Je le serre un peu plus fort contre moi et découvre une chaleur comme je ne l’avais jamais perçu plus tôt : agréable et affectueuse. Ses mains robustes et solides de soldat sont câlines et douces, un potentiel que je ne pensais pas possible en comparant avec l’usage qu’en faisait mon père.

Je me trouve un peu bête comme ça, mais cela fait tellement de bien que je n’en démords. Son souffle suave caresse la peau de mon coup, excitant chaque once de mon épiderme. Je pourrais rester comme ça pendant des heures. D’ailleurs, nous n’avons que ça tant que nous sommes emprisonnés.

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