Lelma a écrit:
... apparait cet homme. C'est tout d'abord sa voix que j'entends, sombre, narquoise et inquiétante.
"Vous êtes décidément coriaces... On vous court après sur la moitié de l'île et vous trouvez encore le moyen de vous échapper. Mais à présent tout s'arrête pour vous. Verloa appartient à Oaxaca ! "
Je lève la tête vers cette voie, un homme se tient debout sur la carcasse d'anyore planté, au dessus de notre groupe, nous regardant les bras croisés. Son air de suffisance et sa dominance me glace immédiatement le sang. Plus encore lorsqu'il mentionne pour qui il travaille : Oaxaca... Mes pires craintes étaient fondées ! Ils sont ici ! Le danger est terrible !
"Laissez-moi me présenter : Je suis Crimson, chevalier au service de sa grandissime Oaxaca, future maîtresse de cette planète. Je crois que vous connaissez déjà mes orcs, plus stupides les uns que les autres, mais d'une force utile..."
Il poursuit quelques secondes après en regardant Bogast, me coupant la question que j'allais lui poser.
"Je crois Chevalier que vous avons déjà eu l'honneur de nous rencontrer sur le champs de bataille, il y a quelque temps... Je vais te garder toi, et uniquement toi en vie afin d'extirper quelques informations... Et puis ton gamin aussi, il peut toujours être utile n'est ce pas ... ?"
Cet homme me répugne, tout fatigué que je suis je serre fort mon arme, prêt à me défendre. Il parle bien de nous tuer...
"Allez mes beaux, tuez-les tous ! Ha ha !"
L'homme lève les bras, des pentacles apparaissent sur le sol où nous sommes, tout autour de nous. Une dizaine de squelettes en sortent par magie et nous attaquent. Malgré notre fatigue, nous nous comprenons avec Seyra, protégeant Bogast et l'enfant. Les coups pleuvent, chacun se défend avec l'énergie du désespoir. Les squelettes de Crimson sont malheureusement habiles et forts, nous avons du mal à prendre l'avantage. Je brise un humérus d'un coup de lame bien placé, l'os éclate en petit éclat et détruit le bras armé de l'invocation. Je m'acharne sur le squelette, lui brisant tous les os de rage avec ma rapière. Un second arrive derrière moi et plante sa lance dans mon dos, l'armure parant le coup mais je me retrouve à genou. Seyra viens m'aider, portant un coup de glaive sur la lance elle ouvre la garde puis elle porte un coup puissant à l'abdomen, tranchant les vertèbres lombaires. Nous détruisons tous les squelettes au bout d'un certain temps de lutte désespérée.
Les garzoks détruisent la porte et nous attaquent.
"Ca ne finira donc jamais ?" j'ai murmuré ces quelques mots, désabusé par la situation.
Pour autant je lève ma rapière au ciel, prenant courage pour un nouveau combat, malgré ma fatigue, malgré les blessures. Le choc est terrible, ils sont trop nombreux et nous entourent rapidement. La lutte est inégale.
(C'est ici que je vais mourir ?)
(Bats-toi !)
Facile de dire ça Aakia... Mais je n'ai plus la force, même si je le voulais, je ne suis pas surhumain, je ne suis pas mon frère !
(Deviens-le pour les autres !)
Seyra est rapidement débordée par deux garzoks, ils la désarme et l'assomme. Ma colère est terrible, je fonce sur eux et les attaques. Celui qui a assommé Seyra reçoit ma lame dans sa cage thoracique. Mais il l'a retient de sa main, malgré tout le sang qu'il perd il tient bon. Les garzoks m'attrapent, un me met un coup de manche de lance dans les jambes, je tombe à genoux. Je réussi malgré tout avec mon bouclier à parer quelques attaques encore. Mais soudain c'est le noir le plus total.
Lors de mon réveil, je ne sais pas où je suis. Où nous sommes en fait, car tous nos compagnons sont là ! Même toi Seyra qui est bien vivante et réveillée.
"J'ai veillée sur toi."
"Merci." J'ai du mal à articuler, ma tête raisonnant tel un tambour.
(Où on est ?)
(Une prison, vous avez été capturé...)
(Ca se présente mal n'est-ce pas ?)
(Oui... Ils vous tueront ! Et n'oublies pas ce que tu dois faire pour Seyra.)
(Et cet enfant aussi !)
"Tu n'as pas trop mal mon adorée ?"
"T'en fait pas papa, j'ai juste une grosse bosse, mais toi la tienne fait peur à voir..."
"Merci de me rassurer." Ma réponse était mêlée d'ironie et d'une pointe d'apaisement. Ce n'était pas ma bosse qui m'inquiétais, mais les multiples blessures de Seyra.
(Rien de grave je te rassure, tout est superficiel et plus rien ne saigne.)
(Fuxi t'as tout indiquée, tout va bien ? Tu es bien sûre ?)
(Oui, ça va aller pour Seyra !)
Je me lève, chancelant et va vers le mur. Je le touche, effritant ses parois couvertes d'une sorte de moisissure. J'apprécie la hauteur, rien à y faire, ça n'est pas possible de l'escalader, aucune aspérité n'est visible.
(Tien au fait, pourquoi ne nous ont ils pas simplement tués ?)
(J'ignore ce qu'ils préparent.)
C'est alors que De déclame un texte à faire frémir, il devient fou ? Puis en marchant entre nous il dit "Enfin libre, bon maintenant occupons nous d'eux." C'est alors qu'un garzok arrive au dessus de notre fosse et appelle d'un grognement Bogast qui se réveille à peine. L'enfant est juste à coté, replié sur lui même, assis dans un angle, tremblant et observant. Une échelle de corde est lancée pour permettre à Bogast de monter, il caresse la tête de l'enfant pour le rassurer et lui dit : "Ca va aller, je reviens." Malheureusement le petit ne se calme pas. Bogast se lève et va à l'échelle. De en profites pour interpeller le garzok en Shaakt que je comprends parfaitement grâce à Aakia. Ah le sale traître !
(Non attends, ça n'est pas lui, il est possédé.)
(Comme Lilith, par la sorcière ?)
(Non c'est autre chose.)
(Maléfique ?)
(Surement, mais pas de la même origine, restons à observer !)
Une discussion s'en suis entre le garzok et De, où veux t'il en venir ? Bogast grimpe à l'échelle et disparaît tout comme le garzok. Celui-ci reviens et demande une preuve, il doit tuer l'aniathy, la druide et Arevoès pour qu'il soit de confiance.
(Il ne va pas faire ça !)
La druide réagit violemment envers De qui l'insulte de sa langue de la plus horrible des façon. Pathétique réaction, ah il est beau le groupe, et à coté d'enfants dont une comprend toutes les langues... Je vais pour réagir quand Aakia me retient.
(Non, attends.)
(Mais ils vont s'entretuer...)
(Ca ira... Je pense.)
De frappe la druide, celle-ci lui colle une baffe extraordinaire, baffe qui m'aurait tuer sur le coup... Soudain après une discussion dont je n'arrive pas à entre les sons, la druide tombe à genoux, se prenant la tête entre les mains. Elle sombre dans l'inconscient.
Levant les yeux au sommet de la fosse, je vois que le garzok n'a pas attendu, pas convaincu par le shaakt. Il essais de se justifier maladroitement. Je réponds :
"De toute façon toutes luttes entre nous est inutile. Soit nous sortons ensemble, soit nous mourons tous. Mais permettez-moi de vous dire que ce plan était stupide. Malgré tout je n'en vois pas d'autre." Je soulève les épaules de dépit.
Seyra va vers l'enfant qui tremble de peur, ayant assisté à toutes les scènes sans forcement les comprendre. Elle s'assied face à lui d'abord sans rien dire, jouant à dessiner des traces de son index sur le sol poussiéreux. Puis doucement elle dit.
"Tu es Thalian n'est ce pas ?"
Pas de réponse, l'enfant est toujours aussi terrorisé.
"Calmes-toi, regarde : moi je n'ai pas peur et je suis une fille !" Seyra lui fait un joli sourire. Toujours rien.
"Tu nous connais pas, pas encore, je m'appelle Seyra, enchantée." L'enfant tremble un peu moins.
"Personne ne te fera de mal, car je suis là pour te protéger et mon papa qui est là, il s'appelle Lelma et il est très fort aussi !"
je laisse les deux discuter, enfin seul Seyra parle, le petit reste muet. Elle est la seule d'entre nous qui pourrait la rassurer. Sacrée Seyra, extrêmement mature pour son âge.
Plusieurs heures passent, rien ne se passe. Bogast est soudain jeté dans la fosse, De le rattrape tant bien que mal. Son visage est en sang, signe qu'il a été torturé. Cheylas va prendre soin de Bogast, lui nettoyant le visage avec de l'eau simple, alors qu'Arevoès se lamente de ne pas avoir son sac pour soigner Bogast. Un certain temps passe, avant qu'il ne soit rappelé par le garzok où un autre de ses compères, ne sachant pas les différencier. Bogast nous glisse avant de partir.
"Veillez bien sur mon fils Thalian. Gardez courage et espoir !"
Courageusement il remonte, prêt à affronter à nouveau un interrogatoire. Ainsi mes doutes sont confirmés, c'est bien son fils. Seyra est resté tout le temps avec lui, parlant, le rassurant... Ou ne disant rien. Je veille à voir la druide, mais rien ne m'inquiètes, elle semble apaisée et dort. Mieux vaut la laisser ainsi que de la remettre dans ce cauchemar. je vais vers Seldell qui reste avec l'aniathy.
"Gardes espoir rouquin, tant qu'il y a de la vie..."
"Certes... Mais avoue que c'est mal barré... Sans rien pour sortir, avec nos cartes de perdues... Ah lala !"
Il se lamente sur les cartes dessinées jusqu'alors, il est vrai que notre seconde mission est de veiller sur celles-ci comme sur des trésors inestimables.
"On s'en sortira et on retrouvera les cartes !"
J'ai dis ça sans convictions.
(Aakia, tu as moyen de contacter un dragon ?)
(Non je ne le peux pas...)
(Et Dalhar pour envoyer une expédition de secours ?)
(Oui, je peux trouver Eghade, sa faera... mais personne ne lui prêtera attention... Et même si : une telle expédition mettra des semaines et encore des semaines pour nous retrouver, voir même mourir par les garzoks si Verloa est vraiment conquise par Oaxaca.)
(Je vois... Pas de solution en vue...)
La nuit tombe peu à peu lorsque...