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 Sujet du message: Chapitre 5 (6) : Chasse et choix
MessagePosté: Mer 7 Sep 2011 20:18 
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GM13 a écrit:
On peut pas dire que vous ayez été très bavard avec Daulandi... Tant pis pour vous

Alors que vous avez "discuté" avec lui, Arévoès prend l'un de vous à part et vous dit discrêtement que Thalian est le fils de Bogast et que donc, l'homme ment. Mais qui croire ? L'enfant semble pourtant plus habitué à la présence de Daulandi qu'il ne l'a été avec Bogast...

La nourriture commence à manquer. En effet, il y a longtemps que vous n'avez pas chassé ! Vous allez donc partir à la recherche de gibier, toujours plus à l'Ouest. Du gibier parcoure les grandes plaines centrales, et c'est un paysage gonflé de prairie que vous voyez. Daulandi reste au "camps" , ayant encore une réserve de nourriture plus que confortable - notamment quelques viandes cuites - avec Arevoès, peu rassuré par cet homme.

Vous tomberez nez à nez avec un groupe d'éclaireur de 5 orcs et vous devrez les tuer avant qu'ils n'aient le temps de fuir et de rapporter votre position !

En fin d'après midi, vous débattez sur l'éventualité d'aller sauver Bogast et le reste du groupe s'ils sont vivants, et récupérer les cartes (vous êtes là pour ça après tout... Enfin, peut être ) mais Daulandi est contre l'idée de sauver Bogast et il le fait savoir.

Le soir tombe sur un choix mitigé. Peu pensent avoir de quoi combattre les orcs plus nombreux !

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 Sujet du message: Re: Chapitre 5 (6) : Chasse et choix
MessagePosté: Mer 7 Sep 2011 20:18 
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Cromax a écrit:
Après une brève discussion avec le nouveau venu, que je ne suivais pas, fourbu par les récents événements, préférant me reposer un peu, j'aperçois dans un demi-sommeil notre groupe se mettre en broue. L'enfant est toujours accroché aux habits de Daulandi, dont on ne sait plus s’il ment ou non, et Cheylas est toujours contre moi, mais se relève rapidement de sa posture quand on lui dit qu'il serait nécessaire de partir chasser pour trouver de la nourriture. Confiant dans cette nouvelle initiative, je suis le mouvement et me lève à mon tour. Nous ne tardons pas à partir en quête de nourriture, laissant sur le campement notre sauveur, le médecin, le gosse et la poupée vivante. Je laisse aussi la grande hache d'Andelys avec eux, peu utile pour ce genre d'activité...

Nous parvenons après une marche vers l'Ouest sur de grandes plaines herbeuses où galopent quelques animaux végétariens, cervidés pour la plupart. Rien que le fait de voir ces grands animaux paître paisiblement dans ces prés vallonnés me remet en bout la saveur de leur chair dans un plat en sauce, accompagné d'une potée de légumes et de bonnes pommes de terre frites à l'huile. Ces steaks sur patte me motivant au plus haut point dans notre mission de chasse, j'arrête mes compagnons pour leur expliquer un plan qui me passe sur le moment par l'esprit, et qui me paraît plutôt potable pour capturer et tuer un ou plusieurs de ces bestiaux.

« Mes amis, nous sommes trop lents pour attraper des animaux à mains nues...Aussi, nous avons la chance d'avoir avec nous un archer hors pair en la personne de Seldell et c'est donc vers lui que se tournent tous nos espoirs de manger la chair délicate de ces gibiers appétissants... »

Je jette un regard complice au rouquin, qui paraît un peu gêné que je complimente ainsi sa personne...Je poursuis ensuite mon explication, certain d'avoir attiré l'attention de tous.

« Notre ami maniant l'arc et les flèches se postera donc caché dans un endroit que nous désignerons à l'avance... Ce rocher par exemple »

Je désigne un rocher à l'assemblée et attend que mes compagnons aient tous eu le temps de voir de quel rocher je parlais, un gros bloc rocailleux sur un point légèrement surélevé de la plaine.

« Et nous, nous jouerons le rôle de rabatteurs pour amener vers lui la viande vivante qu'il n'aura plus qu'à percer de ses traits acérés... »

Mon idée semble plutôt bien acceptée et nous nous mettons donc en chasse, chacun gagna un poste différent, Seldell allant rapidement et discrètement près de son gros rocher pour aller se planquer. Personnellement, je choisis l'option rabatteur solitaire pour cette partie de chasse qui s'annonce passionnante. Je me place ainsi en bordure de plaine, non loin cependant du cryomancien à qui je jette de temps à autres quelques regards complices et sourires coquins. Une fois Seldell planqué, je remarque rapidement une grosse bête à ma droite. Je la reluque d'un regard acéré, prêt à trancher ses chairs à distance. Je reste là, sans bouger, tel le fauve guettant sa proie...

Et soudain, je bondis, je me rue vers l'animal en hurlant et en grimaçant affreusement. L'animal se retourne vite vers moi, et me voyant débouler sur lui les bras remuant et la langue pendante, s'est très rapidement mis à s'encourir dans la direction opposée, tout droit vers Seldell. Je poursuis mes rictus affreux et mes cris retentissant et rauques, parodiant presque ces affreux orques puants auxquels nous avons échappé. Arrivé près de roc imposant, la bête, comme si elle avait flairé la présence du rouquin, détourne légèrement sa course. Je commence à me dire que ce n'est pas pour cette fois-ci et stoppe mes simagrées sans pour autant ralentir ma course. Mais soudain, Une flèche sort d'un petit buisson écarté du rocher et vient se planter dans le garot de l'animal qui s'effondre sous le coup.

(Hé hé...Le petit Sedell est plus malin que je ne le pensais...)

Ni d'une, ni de deux, je dégaine ma rapière et fonce vers l'animal blessé pour lui porter le dernier coup de grâce, plantant ma lame dans ses cervicales, tuant l'animal qui tressaillit une dernière fois avant de succomber définitivement aux affres de la mort reposante, faisant don de son enveloppe charnelle aux estomacs d'aventuriers étrangers loin de leurs demeures.

Voyant mes autres compagnons de route se regrouper autour de nous, je vois que le butin de la chasse est plutôt très bon et que nous n'auront plus de problème de nourriture avant un bon bout de temps...En tout cas, ce soir, on fera bombance! Ça nous rendra les forces perdues ces derniers temps dans des batailles inutiles.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 5 (6) : Chasse et choix
MessagePosté: Mer 7 Sep 2011 20:19 
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Cromax a écrit:
Une fois tout le monde rassemblé avec nos provisions protéinées, nous décidons de nous remettre en marche pour le campement où nous attendent toujours nos compagnons d'aventure et notre mystérieux sauveur. Je regarde la carcasse l'animal que j'ai tué avec l'aide de Seldell et en savoure déjà le goût avant même de l'avoir découpé. Les douces effluves de son sang éveillent en moi comme un désir de chair chaude et sanglante contre ma langue et mon palais, sentir sortir le jus à chaque appui de la mâchoire sur l'aliment au goût prononcé de gibier... Rien à voir avec ces vaches goûtant l'eau que les fermiers engraissent sans faiblir pour qu'elles aient plus de viande à donner. Ici, le goût, la saveur, la texture sont plus sauvages, plus authentiques. On sent à chaque bouchée les difficultés que l'animal a subies pour arriver à devenir appétissant pour le chasseur chanceux et affamé qui passait par là. Je fantasme presque sur cette chair qui s'offre à nous sous cette peau pleine de poils brunâtres tachetées de blanc. De la bête morte, mon regard passe sur Lillith. Lui aussi me donne envie de chair, de plaisir charnel. Le moindre de ses gestes fait ressortir sa bestialité virile et je frissonne à l'idée de penser que j'aimerais le sentir en moi, au plus profond de mon être, le sentir me posséder par sa toute puissance. Ses traits rudes et pâles sont renforcés par ce bandeau qu'il a autour de la tête pour relever ses courts cheveux en l'air. Il me regarde aussi, mais je ne peux lire le désir dans ses yeux encore fragiles de son expérience secrète dans ce monde parallèle. Je m'approche de lui et désigne la carcasse encore tiède de notre proie morte.

« ça ne te dérange pas de la porter avec moi? »

Il remue la tête pour marquer son accord à ma demande et soulève le postérieur de l'animal mort. Je me saisis à mon tour de la poitrine un ensanglantée de la bête, faisant pendre sa tête inerte le long de ma nuque, laissant filtrer sans que je le voie une longue traînée de sang rouge sur mon armure. Nous reprenons la route vers notre campement, retraversant la plaine dans le sens opposé pour rejoindre nos amis, mais nous avons à peine le temps de quitter la plaine que des bruits étranges se font entendre sur notre droite. Je n'y prête guère attention au début, préférant mirer le petit postérieur de Lillith qui marche devant moi, mais Cheylas, qui devance le groupe, se tourne dans la direction et nous crie à tous:

« Attention, des orques! »

Je tourne aussitôt le regard vers la prétendue source d'agression et en une fraction de seconde, je vois un de nos assaillants brandir une lance et la balancer violemment sur nous. Je perçois aussitôt qu'elle est destinée à Lillith, et que l'orque est plutôt bon viseur, aussi, dans un réflexe salvateur, je bondis sur mon ami en une fraction de seconde, délaissant mon fardeau sanglant. Ma brusquerie fait lâcher aussi l'animal au cryomancien qui me voyant arriver vers lui, n'ayant pas réagi assez rapidement à l'appel de Cheylas, est très surpris de me voir bondir sur lui. Il m'agrippe les bras et se cambre en arrière, la tête rejetée vers le sol alors que je le soutiens par le bas du dos en me penchant en avant, les lèvres sur sa douce gorge. Le bruit de la lance qui se plante dans la chair me parvient aux oreilles.

(Ainsi donc j'ai failli?)

(Mais non bougre d'imbécile, c'est la biche qui a tout pris)

En effet, derrière moi, le corps inerte du cervidé est maintenant orné de la lance ravageuse qui nous avait été lancée. Son sang vermillon commence à s'étendre sur le sol sous nos pieds. Appuyant ma pression sur le creux des reins de Lillith, je nous relève de la posture et nous avons tous les deux un regard noir, glacial, meurtrier envers les ennemis qui ont dérangé notre petite promenade dans la nature. Une lueur rouge passe dans mon regard à la vue de ces abrutis à la peau verte et aux longues oreilles qui beuglent comme des veaux en galopant vers nous les armes au poing. Ils ne sont pas nombreux et semblent former une petite escadrille d'éclaireurs.

(Il ne faut pas qu'ils s'échappent...pas de quartier!)

Mes yeux se tournent alors vers Lillith, qui me regard aussi. Il semble me gratifier d'un regard plein de reconnaissance pour lui avoir sauvé la vie, et ce regard plongé dans le mien invite des envies et des frissons à me parcourir tout le corps. Mon regard se fait brûlant de désir pour le cryomancien qui me fait fondre de plaisir. Nous restons ainsi à nous regarder passionnément comme si l'absence de geste était simplement masquée par l'intensité de ce regard. En cet instant, j'ai l'impression de ne former qu'un avec lui. Les orques s'approchent de plus belle, mais nous restons les yeux fixés sur ceux de l'autre, dans un regard incendiaire qui brûle d'envie.

(Je veux son corps, je veux son âme, je le veux lui, maintenant!)

Mais les orques sont désormais trop proches de nous. Deux d'entre eux nous ont entourés et s'apprêtent à nous frapper dans le dos, mais je vois l'ennemi dans le dos de Lillith à temps, un sale orque poisseux au nez orné d'un anneau doré. Il tient à la main un gros glaive fissuré qui s'apprête à planter dans le dos de mon compagnon. Vif et précis, restant contre mon partenaire, je dégaine ma rapière et pare le coup prévu en lui plantant la pointe dans la cuisse droite. Il a une grimace de surprise mêlée à de la rage, et je poursuis par un coup d'estoc au niveau du bas-ventre que mon ennemi parvient à presque éviter comme un toréador éviterait un taureau enragé. Ma lame transperce cependant sa cuirasse et vient effleurer sa peau rugueuse, la perçant légèrement. Ma main gauche est toujours plaquée contre le dos de l'humain, et mon bassin collé contre le sien. Ainsi, nous évitons ensemble de nous faire embrocher ou broyer pas ces deux ennemis qui nous entourent et nous nous mouvons par saccades sèches, mais langoureuses. J'ai le temps de donner un dernier coup à l'horreur au glaive, avant que Lillith n'entreprenne un retournement de situation. Nos bassins toujours ensembles, nous tournons tels des danseurs épris de musique lascive pour finalement se retrouver dans la même position, mais pas face au même ennemi. Devant moi désormais, un autre orque répugnant, mais décoré stupidement par un large casque orné de deux grandes cornes jaunies. Il a cependant à la main une arme peu recommandée de se prendre en pleine tête: un fléau imposant dont le boulet est parcouru de piques acérées.

Gardant ma main plaquée dans le bas dos de Lillith, la descendant même un peu plus bas, profitant de la ferveur de la bataille pour ressentir encore plus de désir et de passion pour mon partenaire, mon amant, je frappe mon nouvel ennemi avec la même rage que le premier. Il reçoit mes trois coups de plein fouet sans parvenir à me toucher. Ses bras sont parcourus de trois longues traînées rouges qui s'étendent en un flot de sang le long de ses haillons de combattant faits de cuir terni par les années. L'orque n'en perd pourtant pas sa furieuse envie de m'envoyer son écraseur de têtes en pleine face. Mais Lillith étant toujours devant moi, face à moi, je n'ai pas l'occasion de libérer entièrement tous les mouvements qui pourraient m'être nécessaires pour mettre à mal mon ennemi. D'une pression de la main, je me retourne en même temps que je lâche Lillith, qui se tourne également vers son ennemi. Je laisse d'ailleurs mes doigts traîner une fraction de secondes sur le bas-ventre de mon partenaire, laissant à mon sens du toucher le soin d'imaginer les milles félicités que ce corps pourrait m'apporter.

Mais mon ennemi est là, je veux dire, celui qui était derrière moi, celui muni d'un glaive. L'anneau traversant ses narines lui donne un air plutôt bovin, confirmé par son regard abruti dénué de toute intelligence. Je fais alors directement le parallèle avec le casque cornu de son copain violent...

(Ils doivent être une sous-race de vache, ya pas moyen... Des ruminants qui seraient devenus carnivores...)

je donne un coup à mon ennemi, mais plus preste à le parer que la dernière fois, il interpose son gros glaive devant ma lame qui est déviée vers le sol. Mais dans la suite du mouvement, je la relève et coupe la peau de la cuisse droite de grandes oreilles. Derrière moi, j'entends Lillith se battre farouchement contre son assaillant. Touché par l'arme contondante de son ennemi, il m'agrippe les bras par l'arrière, bloquant ainsi toute défense de ma part face à mon assaillant. Il en profite d'ailleurs pour me donner un coup avec le plat de son arme dans les côtes, m'arrachant douleur et un petit cri à peine retenu. Aussitôt, toujours accroché aux bras de Lillith, je jette mes jambes par-dessus ma tête en cognant au passage l'orque à l'anneau. Je fais une culbute retournée sur le dos du Cryomancien, plié en deux sous mon poids pour l'occasion et finis par atterrir en frappant fortement l'orque au casque.

Nos ennemis ont reculé d'un pas grâce à la dextérité de mes coups de pieds et Lillith et moi sommes de nouveau face à face. Je lui fais un clin d'oeil et un regard complice. C'est comme si nous étions connectés ensemble et que nous pouvions prévoir les gestes de l'autre avant qu'il ne les fasse. J'ai envie d'imaginer que c'est l'attirance que je ressens envers lui qui me fait voir en lui, mais je ne peux m'y résoudre...

L'humain me saisit alors ma main et comme si nous avions répété cent fois ce pas à l'avance, nous nous jetons tous les deux en arrière, arme tendue vers notre ennemi. Je plante ainsi mon épée dans l'épaule droite de celui-ci, puis, rapidement, force la pression sur le poignet de Lillith pour que nous nous redressions. Dans le mouvement, je lance mon épée vers l'autre orque, que le cryomancien vient aussi de blesser, mais cette fois, mon coup passe à côté de sa tête affreuse, lui déchiquetant un bout d'oreille au passage. Nos ennemis reculent un peu. Je suis de nouveau face à mon partenaire, proche de lui, tout contre son corps. Mes lèvres se perdent à caresser la douce peau de son cou, et fais passer doucement ma langue dessus. J'ai envie de le mordre dans l'action du moment, emporté par le désir qui me dévore, mais je le repousse pour déchaîner toute ma passion et ma langueur. Je le fais tournoyer sur lui-même, le bras levé, sa main tournant dans la mienne. De son autre main, il projette quelques épieux de glace, de ceux qui m'avaient fait si mal et pourtant tant de bien sûr le pont supérieur de l'aynore...

L'orque armé d'un fléau est plutôt salement amoché par la magie de glace et semble étourdi pour le moment. Lillith se rattrape à mon épaule et je tourne la tète vers lui, le regardant avec envie, mutin. Par-derrière, je vois Cheylas occupée avec un orque. Elle jette vers nous un regard noir plein de rancœur et de jalousie. Mais elle n'a de temps de rester trop longtemps là à me toiser de son air écœuré. Elle reprend vite sa passe d'arme avec son assaillant.

Un court moment de flottement se fait sentir, et l'orque au glaive en profite pour essayer de m'assener un sale coup qui m'aurait décapité si le cryomancien n'avait pas réagi. Il me saisit le poignet brutalement et je laisse glisser une jambe derrière moi, la tête rejetée en arrière. La lame de l'orque passe au-dessus de mon crâne et se déséquilibre, surpris par cette esquive curieuse, mais jolie à voir. Je me relève en plantant sévèrement ma rapière dans la gorge de l'orque, dont le regard se vide. Ma lame est aspergée de son sang, mais il est toujours vivant. Un long flot noir coule le long de sa cuirasse et de ma rapière. C'est à cet instant que Lillith décide d'intervenir. De sa main libre, il touche ma lame qui transmet sa glaciale magie jusqu'à la terrible blessure de l'orque qui cesse de saigner tout d'un coup. J'ai du mal à comprendre ce qui se passe ensuite. L'attaque magique du cryomancien gèle le sang et la peau de l'orque, pour entièrement paralyser la gorge de celui-ci, qui devient plus pâle. Déjà, la vie a abandonné son regard. Un sinistre craquement se fait alors entendre et le cou cède sous le froid. La tête tombe sur le sol indépendamment du corps figé qui finit lui aussi par choir lourdement sur l'herbe. Je reste un moment immobile face à ce spectacle peu ragoûtant d'un orque crevé décapité. La main de Lillith caresse mon bras et remonte jusqu'à ma nuque, où il masse doucement mon cou. Ma peau se couvre de frissons de plaisir et je jette la tête en arrière en poussant un petit gémissement satisfait.

La mort de l'orque, ainsi que mon petit cri déstabilisent Cheylas, qui regarde soudain d'un coup dans notre direction, toujours aussi mauvaise. Cela suffit pour que son orque, harassé par les coups acharnés de l'elfe grise, tente de fuir, aussitôt poursuivi par Seldell qui bande son arc pour l'abattre. Mais sa flèche le rate et Cheylas est à son tour forcée à le poursuivre.

L'orque au casque à cornes a eu maintenant le temps de retrouver ses esprits et c'est mangé par une haine viscérale qu'il se rue sur nous en beuglant sauvagement. Dans un même mouvement, Lillith s'empare de l'épée qui pend à ma ceinture et nous lançons en avant un grand pas, bras armés tendus vers notre assaillant cruel. Dans cette position de fente avant, l'orque vient s'embrocher sur nos lames, qui traversent de part en part sa poitrine déjà fortement abîmée par les pieux de glace. Il s'effondre sans vie après un moment d'hésitation, comme si son corps refusait de croire qu'il était mort...

Je me relève face à l'humain en lâchant mon arme. Je suis essoufflé et je le regarde droit dans les yeux. Ma main droite croise ses doigts et les saisit au même moment où nos lèvres se rejoignent brutalement. Le contact est humide, fort, chaud, indescriptible dans sa passion et dans sa fougue. Ma main libre se plaque contre la joue de l'humain que je caresse avec désir, jouissant de toucher enfin cette peau tant voulue. Me langue sasse par mes lèvres et rencontre la sienne entre ses dents blanches et froides. L'instant est fort, viril, masculin. Le baiser est vif, sauvage, langoureux. La passion qui m'anime est telle que je l'embrasse à pleine bouche, libérant mes fantasmes les plus secrets et les plus fous. Je plaque ma main dans sa nuque pour attirer encore davantage son visage contre le mien, pour que ce baiser nous lie, ne fasse plus qu'un de nous. La passion ne tombe pas, ni le désir, qui se fait plus fort encore. Mais bientôt, trop tôt, les lèvres se séparent et les visages s'écartent un peu, juste ce qu'il faut pour que je voie l'objet de mes envies, cet humain de glace qui a éveillé en moi un tempérament brûlant... Je fixe ses iris, la main toujours sur sa nuque, ses doigts toujours dans les miens. Je pose mon front sur le sien en fermant mes paupières pour fixer à jamais ce moment dans mon esprit, pour que plus jamais cette sensation vive de liberté n'en sorte et que les sensations restent vives pour toujours...

Ma langue lape encore une ou deux fois les lèvres de mon amant, et je m'écarte de lui avec un sourire aux lèvres. Contrairement à notre premier baiser, je ne ressens plus trop de gêne. J'accepte d'être attiré par lui parce qu'il vaut bien cette attirance. Ma main reste en contact avec la sienne, mais plus douce. Et c'est à ce moment que Cheylas revient de sa chasse à l'orque, essuyant sa dague avec un pan de tissus...Son regard est sévère et froid et elle passe à côté de nous sans même nous dire quoi que ce soit. Visiblement, ils ont rattrapé leur orque et il a fini par périr lui aussi. De s'est également débarrassé des deux siens. Je ramasse mes lames posées sur le sol, croisées comme nos lèvres l'ont fait, l'une contre l'autre, et nous rentrons lentement au campement sans un mot. Je mets la biche sur mon dos, supportant entièrement son poids sur mes épaules, et nous repartons...

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 Sujet du message: Re: Chapitre 5 (6) : Chasse et choix
MessagePosté: Mer 7 Sep 2011 20:19 
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Daio a écrit:
Je n'entends pas beaucoup mes compagnons poser des questions à nouvel arrivant. Je médite un peu sur ce qu'il faudra choisir Bogast vivant ou Bogast mort. Je ne sais pas encore ma position dans cette histoire mais je sens que quand je reviendrais dans ma très chère Caïx, je serais littéralement métamorphosé.

J'observe le dénommé Daulandi, il met le groupe en émulsion quand il parle de nourriture. je vois que l'enfant est toujours accroché à Daulandi, il semble plus proche de lui que de Bogast. Je vois mes compagnons se lever un par un. Ils sont tous prêt à partir chasser, je vois que l'inconnu et Arévoès semblent déterminés à garder le camps.

Je me lève aussi et suis mes compagnons. Nous marchons vers l'Ouest, j'ai l'impression que nous marchons toujours vers l'Ouest. J'échauffe mes bras au fur à mesure que nous avançons. Nous sommes dans de grandes plaines herbeuses où l'on doit trouver toutes sortes de nourriture à quatre pattes.

Au loin, on peut distinguer de grands animaux qui broutent l'herbe tranquillement. Je peux voir dans le regard de Cromax une envie folle de viande.

( Il devrait en être rassasier de la viande avec Cheylas. C'est grave je commence à penser comme lui à force de le voir)

Soudain mon compagnon d'arme nous demande de nous arrêter. Il veut nous parler, il va sûrement nous exposer sa stratégie. Il nous dit:

" Mes amis, nous sommes trop lents pour attraper des animaux à mains nues...Aussi, nous avons la chance d'avoir avec nous un archer hors pair en la personne de Seldell et c'est donc vers lui que se tournent tous nos espoirs de manger la chair délicate de ces gibiers appétissants... "

Il jette un oeil sur l'archer qui semble un peu gêné de se faire solliciter. Puis Cromax reprend son discours:

« Notre ami maniant l'arc et les flèches se postera donc caché dans un endroit que nous désignerons à l'avance... Ce rocher par exemple »

Il tend son bras en direction d'un rocher. Tout le groupe regarde dans la direction et analyse le lieu. Il vaut mieux connaître le terrain car celà pourrait nous favoriser. Puis il reprend:

« Et nous, nous jouerons le rôle de rabatteurs pour amener vers lui la viande vivante qu'il n'aura plus qu'à percer de ses traits acérés... »

J'approuve l'idée de mon ami avec un hochement de tête, je me dirige ensuite vers un coin assez isolé du reste du groupe. Maintenant je n'ai plus qu'à avancer tranquillement dans la plaine. J'avance avec une démarche la plus furtive possible mais mon armure n'est pas vraiment fait pour.


La meilleur façon d'avancer serait de ramper mais je n'ai pas envie. Je ne sais pas ce qui pourrait arriver dans les environs. L'herbe m'arrive jusqu'à la hanche, j'espère ne pas tomber sur des animaux assez cinglés pour me sauter dessus. Si c'est le cas je le dépèce sur place puis je verrais si je la fais souffrir ou non.

Soudain, je vois des herbes bouger devant moi, je dégaine une de mes lames et approche à pas de velours.

( Je vais pas te louper si tu ne bouge pas)

Je lève ma lame qui possède une éclat d'une pureté inégalable avec la lumière du soleil. Je rabats mon épée avec force sur la touffe d'herbe. L'arme tranche les graminées et la terre mais rien à l'intérieur.

( Etrange j'aurais juré qu'il y avait quelque chose)

Je continu mon chemin tranquillement quand je vois enfin un cervidé devant moi.

( Une proie facile)

Je dégaine mes deux lames et m'accroupi pour attendre le bon moment. L'animal est magnifique car il doit bien faire une hauteur de demi homme, d'une longueur d'un enfant allongé ((( 1m40))) avec de magnifiques bois sur la tête pour un poids d'au moins 35kg.

Je m'approche en douceur, il ne doit surtout pas me sentir. Je fais très attention au vent qui pourrait lui apporter mon odeur et qui casserait ma couverture. Je continu ma progression jusqu'au moment où je vais pouvoir frapper.

Je me prépare à frapper quand soudain je vois deux loups se jeter sur ma proie.

( Ils sont chiés ces deux là)

Ils tuent l'animal avec aucune pitié mais au moins le travail est vite fait bien fait. Je dois les tuer sinon je ne pourrais manger moi. Je me lève donc doucement pour observer les loups. Ils ont tout les deux de la bave autour de la gueule.

( Ceci ne présage pas quelque chose de très bon)

Les deux loups me repèrent grâce au vent qui vient de changer de sens. Je crois que là s'est eux qui vont me charger, je n'ai plus l'effet de surprise. Les deux loups courent vers moi comme un torrent déchaîné.

J'assemble mes lames pour qu'elles forment une magnifique arme. Les loups arrivent à grande vitesse, je maintiens mes points d'appui et attends sagement.

Les loups à porter, je donne un grand coup circulaire avec mon arme. L'un des deux l'évite en sautant au dessus mais l'autre se prend la lame directement dans la tête. L'animal se retrouve séparé de la partie supérieur de son crâne.

Je vois le sang voler avec une partie du cerveau mais au même moment, l'autre animal m'attaque à pleine dents. J'ai juste le temps de me protéger avec mon bras.

Je sens les crocs s'enfoncer dans ma chair, une douleur vivement remonte mon bras. je n'ai aucune hésitation en frappant de toutes mes forces l'animal qui se retrouve transpercé par ma lame.

Il lâche mon bras et tombe mort sur le sol. Je prends un morceau de ma cape et l'entoure autour de mon bras. Je m'approche des animaux en rangeant une de mes lames. J'utilise l'épée pour retirer la peau des loups puis je l'enroule pour la mettre dans mon sac, ceci pourrait toujours servir.

Quand j'arrive au point de rendez vous mes compagnons ont déjà tués un animal. Au moins on ne mourra pas de faim. Nous repartons donc vers le camp.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 5 (6) : Chasse et choix
MessagePosté: Mer 7 Sep 2011 20:19 
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Daio a écrit:
Nous repartons tranquillement vers le camp tout le monde marchand et réfléchissant à quelque chose. Soudain Cheylas qui se trouve un peu plus loin que le groupe nous hurle:

" Attention, des orques."

Il s'agit de 5 orques, il va valoir les tuer pour qu'ils ne dévoilent pas notre position. Trois attaques le groupe et deux autres fuient pour révéler notre existence.

( Ils sont morts, ils n'auraient jamais dû courir.)

Je m'élance à leur poursuite, je vais laisser la mort les recouvrir de son immense cape. Je les rattrape et hurle derrière eux:

"Ulu sevir natha errdegahr d' elghinyrr dos plynn reztorm wun uoi'nota"

Les deux orques se retournent et l'un d'eux tend les mains droit devant lui et récite quelque chose que je ne peux pas entendre.

Des flammes commencent à jaillir de ses doigts, de petites qui grandissent au fur à mesure. Soudain il pousse un hurlement quand une tête de dragon sort du feu pour se diriger vers moi.

( Il utilise un sort de feu de grande puissance)

Je vois la créature plonger sur moi, j'effectue une roulade pour l'éviter. Le temps que le sort se redirige vers moi je frappe la flamme mais ceci est un effort qui n'abouti à rien. Le souffle de feu vient fondre sur moi mais au tout dernier moment je lance mon Rana Slash.

Malgré la puissance de mon attaque, quelques flammes viennent me chatouiller le corps. Je tombe en lâchant mes armes puis roule sur le sol. Je tombe dans une inconscience momentanée.

Mon moi étant hors d'état, Jack en profite pour reprendre le contrôle du corps quand au même moment un orque tente une attaque. Jack bloque l'attaque en croisant les bras, ceci lui inflige des dégâts considérable au bras droit. Il pousse un hurlement de douleur et tombe à genoux sous le choc. Mais les blessures restent quand même négligeable comparés à ceux qu'il va provoquer.

Jack tente de frapper son adversaire avec son poing mais il arrive à l'esquiver. Mais n'étant pas découragé pour autant il lance un coup de pied qui fini dans le bras de l'ennemi. Celui-ci se retrouve forcé de lâcher son arme.

Mon démon la ramasse et la regarde un instant. Il s'agit d'une lame large dont les fils ressemblent à des vagues. Je peux sentir l'énergie circuler à l'intérieur. Jack regarde son bras droit et remarque que celui-ci est dans un état plus que pitoyable.

Jack plante l'épée dans le sol et déchire un morceau de cape pour le mettre en écharpe autour de son bras meurtrie. L'orque tente de l'attaquer avec une de mes lames. Mon démon réagit avec efficacité car il arrache l'épée du sol et bloque l'attaque dans une des vagues pour enfin la replanter dans le sol mais avec l'autre arme d'immobilisé.

Jack prononce ses mots:

" Malgré la douleur que tu m'as infligé, tu connaîtra la mort."

La main encore valide de Jack commence à trembler, il doit s'agir de la première fois depuis que je le connais. Il soulève l'arme avec quelques difficultés qui disparaissent quasiment immédiatement. Puis frappe en direction de la nuque de l'orque, celui-ci esquive de justesse avec un bond mais il se retrouve obligé de lâcher l'arme qu'il avait pris.

Jack ramasse mes deux lames et les remet dans leurs fourreaux respectifs. Il s'avance vers l'orque quand soudain il sent une chaleur arriver vers lui. Il a juste le temps de se tourner et de voir une boule de feu arriver. Celle-ci vient s'écraser sur son torse, mon démon tombe sur le sol sans quitter son adversaire magique des yeux.

( Le guerrier ne peut plus rien sans arme donc le véritable ennemi est le mage)

Jack se relève difficilement avec une main qui se remet à trembler.

( Comment est ce possible, aurais-je peur? Non pas de simples orques. Quelque chose n'est pas normal dans ses tremblements.)

Jack se concentre un instant puis les tremblements se stoppent. Il s'élance vers le mage, une fois proche de lui, il pousse un hurlement comme ci tout les os de mon corps se rompaient en même. Il s'écroule juste devant l'orque.

Celui-ci lève les bras vers le ciel et récite une incantation. Des étincelles sortent du bout de ses doigts.

( Jack reprend toi, oubli la douleur. Bat-toi montre qui tu es puis évite de nous faire mourir merde)

Jack se relève un peu et se laisse aussitôt retomber sur le sol. L'orque continu son sort, Jack ferme les yeux un instant pour se ressaisir. Une fois réouvert, il soulève la lame et hurle:

" Rana Slash"

La créature n'a pas le temps de finir son incantation que l'onde de choc part de la lame avec une couleur rouge sombre. Le corps de la chose verte ne semble pas résister à l'attaque car elle se retrouve littéralement coupé en deux. Du sang retombe sur Jack ainsi que les tripes de l'orque.

Mon démon se relève avec des difficultés inimaginables. Il est obligé de se servir de l'épée pour se redresser. Une fois debout il regarde le dernier orque qui semble sourire.

( il se fout de ma gueule, crève.)

Jack marche en s'appuyant sur l'épée en direction de son dernière ennemi. Une fois assez près, il lance l'épée en direction de l'ennemi mais celui-ci fait sortir de ses manches de longues aiguilles Il arrive à bloquer l'attaque et repousse l'arme. La force de jack s'étant très nettement affaibli, il tourne sur lui même et tombe sur le dos.
( Pourquoi je me retrouve à admirer les étoiles maintenant. Je ne peux pas perdre, je suis le plus fort. Pourquoi suis-je aussi faible?)

L'orque plante une aiguille dans l'épaule droite et en même temps une dans le genou droit. Jack pousse un hurlement de douleur qui pourrait déchirer la vie d'un enfant. L'orque appui doucement sur chacune des aiguilles jusqu'à ce qu'elles transpercent la chair de toutes parts.

La douleur redouble d'intensité, Jack hurle de plus belle. On pourrait croire que l'on tue barbare tellement le cri est puissant.

( Jack laisse moi reprendre le contrôle pendant que tu contrôle le saignement et la douleur des blessures.)

L'esprit de jack s'efface aussitôt me laissant reprendre ma place. Je ressens aussi la douleur qu'il ressentait sauf que maintenant elle va pouvoir être atténué. Jack ne perd pas un moment pour commencer à me soulager de la douleur.

Je vois l'orque lever les mains au ciel avec des aiguilles dans chacune d'elle. Je tente une attaque qui pourrait bien être ma dernière si je l'échoue.

Je donne un mouvement circulaire à ma lame et la projette en direction des jambes de l'orque. les deux jambes se retrouvent quasiment coupées nettes par l'attaque. L'ennemi tombe et s'écrase brutalement sur le sol.

Il doit être un peu sonné. Je me relève avec d'énormes difficultés car il ne me reste plus qu'un bras et une jambe de valide. Une fois debout, je m'approche de l'orque et lève mon épée pour ensuite la faire retomber sur la tête de mon adversaire. Le crâne explose en plusieurs morceaux laissant sortir la ridicule cervelle de l'ennemi.

Je rigole d'être encore en vie mais j'arrête vite tellement celà me fait souffrir. J'effectue une fouille du corps de mes deux ennemis puis je repars en direction du groupe. Je me sers de l'épée de l'orque comme de canne.

Une fois devant le groupe, je m'écroule sur le sol exténué de mon combat.

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 Sujet du message: Re: Chapitre 5 (6) : Chasse et choix
MessagePosté: Mer 7 Sep 2011 20:20 
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Lillith a écrit:
Alors que la marche reprend, Arévoès me tire un peu la manche et me raconte à bas mot que l’enfant est pourtant bel et bien le fils de Bogast. Dubitatif, je ne sais pas trop quoi répondre et préfère me taire.

(Le comportement de Thalian trahit une vérité toute autre. Comment peut-il être aussi proche de quelqu’un qui se prétend être son père ? A moins qu’Arévoès mente aussi… Que peut-il cacher ?)

Je regarde Arévoès sous un nouveau jour et marmonne un vague « J’ai compris ». Je ne compte pas le croire aveuglément, mais je vais garder son information à l’esprit, autant pour me rappeler de relativiser ses dires que pour me méfier de Daulandi.

La situation n’est pas glorieuse, malgré une échappée inespérée. Nous sommes perdus et affamés. Maintenant la distance faite avec les orcs, nous pouvons enfin souffler et nous consacrer à notre nutrition. Les autres proposent une partie de chasse. M’y connaissant seulement en chasse en pleine montagne, je ne peux pas être de bon conseil pour la plaine. Finalement, le plan et de rabattre quelques animaux vers un point stratégique d’où Seldell pourra les flécher.

Je suis les instructions passivement, tout en essayant de ne pas penser au manque du à l’absence de Kristal. Je parcourt lentement la plaine, à l’écart de chaque. Ma vue s’améliore, mais les grandes distances restent encore floues. Perdu dans mes remords, je ne me rends pas compte directement que l’assaut est lancé.

Je me dépêche de rattraper mon retard, hurlant et gesticulant comme un sauvage. Cela a du être efficace car aucun animal ne courut dans ma direction. J’entendis les autres crier et quelques braiments d’une bête blessée d’une flèche qui fait mouche. Cromax accourt pour achever le cerf.

(Cromax est bien de retour… Avec sa Cheylas et sa violence meurtrière… Où est celui que j’ai vu dans la fosse ?!)

C’est alors qu’il me surprend en me demandant de porter la carcasse avec lui jusqu’au campement. Surpris, j’accepte d’un hochement de tête. J’agrippe les jambes postérieures de l’animal pour éviter le coté ensanglanté de son cou, puis soulève difficilement. Nous marchons tranquillement sur le retour, sans un mot.

(Pourquoi m’a-t-il demandé ça ? Qu’est ce qu’il veut à la fin ?)

Perdu dans mes pensées, je ne remarque pas l’arrivée d’un groupe d’éclaireurs orcs. Le cri alerté de Cheylas ne suffit pas à me prévenir à temps. Le temps que je lève la tête dans la bonne direction et il est déjà trop tard, une javeline filant droit sur moi.

Paralysé par la peur, je ne réagis pas à temps. La pointe effilée va me perforer le flanc violemment alors que je reste là impuissant. C’est un peu bête de contempler sa propre mort arrivée ainsi, mais je ne peux m’empêcher de fixer la lance sans bouger. Je sens alors des bras m’emporter au loin, une étreinte qui me met en sécurité. Cromax a bondit pour me sauver, m’emportant dans un chute salvatrice tandis que le lourd cervidé s’effondre en battant la poussière de la plaine. Nous nous rattrapons comme nous pouvons en reculant avec des pas saccadés et finissons dans une position branlante et troublante. Arqué en arrière, je tiens debout uniquement par sa main me maintenant dans le bas du dos, tandis que son visage se love contre ma gorge.

Il me relève et je suis son regard furieux vers les silhouettes floues des immondes peaux-vertes qui ont attenté à ma vie. La haine m’envahit, je ne supporte plus ces créatures monstrueuses… Si un regard pouvait tuer, alors le mien aurait été foudroyant.

Une pensée me vient subitement à l’esprit, une réminiscence d’un proverbe qu’un voyageur m’avait dite un soir quand on l’avait accueillit. Un homme mystérieux, qui m’a raconté bien des histoires en l’échange d’un dessin de mouton.

(Aimer, ce n’est pas ce regarder l’un l’autre, mais regarder tout les deux dans la même direction.)

Je me rends compte alors de l’acte que vient de faire Cromax est loin d’être anodin et je suis dans le même état d’esprit que lui, la colère soufflant en moi contre les orcs. J’ai l’impression d’être connecté à lui. Je tourne la tête pour croiser son regard. Et alors dans un éclair de lucidité, où les yeux ont parlé mieux que les mots, nous nous comprenons.

J’ai envie d’éterniser notre enlacement, le renforcer même. Mais les grognements des orcs se font présent et il faut leur faire face. Pourtant, je ne peux me résoudre à le lâcher. Cromax dégaine sa rapière pour nous défendre. Il pourfend magistralement son adversaire, une masse énorme au milieu de laquelle brille un anneau doré. Mais je ne peux m’appesantir sur cet ennemi qui est dans mon dos car un autre orc arrive par derrière mon amant. Son casque cornu le fait ressemblait plus à un taureau qu’à un humanoïde, mais son arme est redoutable. Le manche épais qu’il tient dans la main penche pesamment à cause du boulet accroché à la chaîne partant de son extrémité. Le boulet de fonte est recouvert d’épines redoutables.

L’orc s’approche rapidement, tandis que Cromax continue à se battre, collé contre moi. Son fléau commence à bouger, sous le coup d’une rotation du manche et fait siffler l’air dangereusement.

(Je dois protéger Cromax !)

Je dégaine mon bâton cristallin tout en suivant un pas d’esquive que l’elfe gris guide par un contact appuyant contre mon rein. Je tends mon arme vers l’orc au fléau, cherchant à le tenir à distance pour que son boulet n’atteigne pas le dos du bien-aimé. Mon manège est vite peu efficace et il continue son approche mortelle. Par réflexe, je ferme les yeux en crispant mon visage, pour faire apparaître au plus vite ma brume étincelante qui pourrait nous protéger de sa vue. Mais ma pratique est encore faible dans ce domaine, si bien que je crée juste une fumée brillante entre lui et nous. Mais son effet tient bon. Cromax avance vers son duelliste, me faisant reculer fasse au mien. Le décalage n’ai pas visible par cet idiot de barbare qui fracasse de toute ses forces son fléau dans le sol à moins de deux pieds de nous. Je profite de l’aubaine pour lui chatouiller les côtes de la pointe de mon cristal.

Même si la blessure est minime grâce à son armure, sa rage se fait vite sentir. Il ressort le boulet avec force et je dois vite contre attaquer pour l’empêcher de faire à nouveaux des moulinets fatals. A deux reprises, je donne des coups de bâton sans grande importance, touchant à peine mais empêchant tout mouvement dangereux. Mais très vite, je suis dépassé et il lève son arme comme un couperet final. Je bloque son coup en barrant la route de la chaîne de par mon sceptre. Le choc est dur mais je résiste, cassant l’arc parfait du mouvement du boulet et détruisant toutes possibilités d’explosion du crâne de Cromax. L’orc tire alors sur son fléau, m’emportant vers lui, tandis que ma brume magique se dissipe déjà.

Rapidement, je tente de faire glisser mon bâton dans l’entrelacs de la chaîne et ne finit pas contre le peau-verte uniquement par le soutien de mon partenaire. Je tire une bonne fois pour toute et libère mon arme en provoquant au passage une rotation de nos positions. Comme un couple de danseurs, nos pieds se suivent, claquant le sol pour prendre une nouvelle pose, prête à amener vers d’autres pas de danse. Cromax en profite même pour descendre sa main qui se fait osée. Je m’enflamme littéralement, ce qui un comble pour le cryomancien que je suis.

Je fais face alors à celui que j’ai aperçu fugacement auparavant. Il tienne un glaive dont la rouille et la souillure n’a d’égal que sa grosseur.

(Des vrais barbares… C’est pas forcément la taille qui compte. Quoique de toute façon je suis bien avantagé à ce niveau là… (((je parle de mon bâton de cristal bien sur ))) )

Je fais ce que je peux pour faire face à l’épéiste, en profitant de la dureté du cristal pour bloquer la lame. Les chocs font quelques étincelles mais mon arme tient bon. Au bout d’un moment, Cromax me fait à nouveau tourner, esquivant une nouvelle attaque puis se sépare de moi un instant pour à nouveau se rapprocher de moi. Je comprends vite que le but de la manœuvre est de se mettre dos à dos, pour mieux se battre sans jamais se quitter.

L’orc au fléau revient à la charge sur moi, les bras ensanglantés par les attaques de mon cher maître d’arme. Je frappe violemment son avant-bras tenant le fléau pour le désarmer, puis enchaîne sur un coup d’estoc dans sa cuisse, plantant le cristal profondément. Il répond furieusement à mes attaques en relevant brutalement son arme. Celle-ci me touche de plein fouet sur le buste.

Je recule sous le choc, m’emmêlant les bras avec ceux de mon cher et tendre. Celui-ci se retrouve alors incapable de se défendre à cause de mon réflexe stupide. Il se prend rapidement un coup et donne une impulsion en arrière pour amortir le choc. Toujours accroché à lui, je ne vois qu’une solution, même si elle est périlleuse. Je bascule en avant, me servant de nos bras liés pour le faire culbuter en arrière et passer au dessus de moi. Cromax effectue une pirouette dont le mouvement des pieds fait reculer nos deux adversaires, de peur de prendre un coup. Cela nous laisse l’infime seconde nécessaire pour que l’on reprenne nos esprits avant de replonger dans le combat.

Nous tenant par la main gauche, nous nous écartons pour recevoir chacun une charge bestiale sur notre bras, celui armé et prêt à faire couler le sang. Nous désarçonnons u peu plus les orcs par ce mouvement qui ressemble plus à de la danse qu’à du combat rangé et je sens mon bâton heurter une plaque d’armure et glisser jusqu’à passer par un interstice. Le choc enfonce le bâton dedans, mais me fait perdre prise et mon arme glisse de ma poigne pour atterrir un peu plus loin dans la boue.

(Avec tous les dragons qu’on a vus, une dragonne n’aurait pas été de trop…)

Je souris légèrement avant de me rabattre pour contre mon elfe adoré pour frapper l’autre guerrier d’une magistrale tape sur son museau de taureau annelé. Sous l’emprise de notre passion, Cromax pose ses lèvres enflammées sur mon cou, relançant mon envie de tournoyer dans une danse folle. Je plis les genoux, puis me serre de la main de Cromax comme appui pour me lancer dans une rotation rapide. Pivotant sur moi-même le plus vite possible, je concentre ma magie pour attaquer nos agresseurs en comptant sur la surprise et l’impulsion de ma gigue. Plutôt que de former deux gros pieux de glace comme j’ai l’habitude, je me concentre pour faire plutôt une multitude d’échardes, des éclats de glace prêts à perforer armures et chairs. Même si les dégâts de mes aiguilles sont moindres par rapport à mes pieux, ils auront un effet, et surtout un nombre, plus adapté à la situation. La seule difficulté est de garder la zone où se tient Cromax vierge de tout pic gelé durant mes mouvements de tournoiement.

Tel un maelström de cristal et de froid intense, je tourne de plus vite, projetant des éclats qui, dans la confusion, pourraient sembler provenir de mon armure aux pointes acérées. Le résultat se fait sentir et la lourde masse de l’orc maniant le fléau s’écroule, ayant subit trop de blessures. Toujours sous l’emprise de la vitesse, je m’arrête en m’appuyant contre l’épaule de mon tendre amour, reprenant mon souffle. Cromax a l’air légèrement absent, voyant quelque chose au loin. Cette distraction visuelle me laisse interrogateur, mais ce n’est pas le cas de notre adversaire. Il fonce sur nous et s’apprête à passer sa lame sur le cou de mon amant.

L’épée arrive trop vite et je n’ai pas le temps de le prévenir ou le tirer à moi. Instinctivement, je raffermis mon étau sur son poignet et appuie vers le sol pour qu’il se baisse. Il obéit à cette contrainte surprise, s’inclinant avec élégance en s’arquant en arrière, une jambe tendue glissant au sol. Le fil de l’épée coupe quelques cheveux, frôlant la tête de Cromax. D’un geste rageur, celui-ci remonte en flèche en perçant sa gorge. L’herculéen monstre gémit, mais s’acharne à garder une once de vie malgré la pointe de fer titillant ses cordes vocales.

(Tu as faillit tuer mon aimé !! Crève charogne !!!)

J’empoigne la lame sans me soucier de son tranchant et déverse mon pouvoir dedans. Je ne cherche pas à limiter le flot de froid, enragé et assoiffé de mort. Je me concentre seulement sur un point, c’est de diriger ma magie uniquement dans un sens dans l’épée pour ne pas blesser Cromax.

Le givre court le sur le métal, pellicule blanche s’étendant comme par contagion. Le sang l’inondant devient rapidement solide, glaçon écarlate et figé. En quelques instants, la gorge éclatée de l’orc se prend elle aussi dans l’écrin de la glace, pétrifiant ses chairs verdâtres. Il ouvre sa bouche pour pousser un hurlement, mais aucun son ne peut en sortir. Par manque d’oxygène et de sang remontant au cerveau, ses yeux se couvrent vite d’un voila opaque et il arrête de bouger. Sous l’effet cumulé du poids de la tête, de la fragilisation progressive des chairs par le froid et des mouvements de Cromax pour retirer l’épée, les lambeaux gelés qu’il restait de son cou se brise en tintant bruyamment et le corps s’effondre tandis que la tête roule un peu plus loin.

Je lâche l’épée de mon amant pour laisser ma main se balader sur son bras, remontant jusqu’à son propre cou que je n’ai aucune envie de voir tranché. Mes doigts le caressant doivent encore être frais car il frissonne doucement puis gémit d’aise à leur contact.

Cheylas se retourne furibonde dans notre direction, cherchant du regard l’incube bruyant. Elle reste abasourdie par la scène. L’orc qu’elle fatiguait de ses passes d’armes et ses coups de dague en profite pour fuir, préférant aller chercher du renfort plutôt que de lutter vaillamment. La sindel semble hésiter un instant sur la direction à suivre, mais finit par poursuivre son adversaire qui s’éloigne déjà, esquivant les traits que lui envoi Seldell.

C’est alors que l’orc au fléau, qu’on pensait déjà mort, se rue sur nous. Il a profité de la fin de notre combat pour se relever, mais la mort de son compagnon d’arme l’a enragé. Rugissant comme un buffle, il tambourine le sol de ses lourds pieds, soulevant la poussière sur son passage. Mais je n’ai plus d’arme et ma magie est épuisée !

Dans mon étreinte avec Cromax, je remarque qu’il possède une seconde rapière. Dans un large geste, j’empoigne la garde et la tire de son fourreau. Tel une image miroir de mon amant, j’imite ses gestes et c’est à l’unisson que nous nous ouvrons en fente, face l’un à l’autre, pour pointer vers l’ennemi. Nos deux lames parallèles réceptionnent la charge de l’orc fougueux et le transpercent de toute part. Il s’écroule devant nous, avec les deux épées toujours enfoncées dans son bide, que nous lâchons en voyant le combat terminé.

Nous nous relevons ensemble et concluant notre danse de mort. Nous fusionnons dans un ultime baiser. L’instant semble durer et se teinte de cette impression de perfection, le bonheur tacite que rien ne peut enlever. Chacune de ses caresses enhardies balaye les doutes que je pouvais formuler ce matin même.

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