Lelma a écrit:
Soudain j'entends une voix qui emplie tout, une parole maléfique qui récite un sort terrible, du moins est-ce mon impression. Puis plus rien, le vent continu à souffler, à m'hypnotiser, me gardant dans mon état second. Quelque chose gratte sous la terre, plusieurs choses. L'horreur en sort, les morts, des centaines de morts s'extraient de leurs tombes. Je ne réagit pas, totalement abattu, totalement perdu. Seul et isolé, je n'entends pas l'aniathy qui me crie de réagir, alors que son ami le rouquin est encore dans un profond sommeil. Je suis sans toi ma Seyra, comment puis-je vivre alors que j'ai échoué ?
Un éclair rouge viens vers moi et m'entoure. C'est Aakia, elle est sous sa forme d'oiseau de feu.
"Le dormeur doit se réveiller !"
"Je suis... si fatigué." De toute part la mort sort pour nous entraîner à jamais avec elle, dans l'horreur absolue.
"Le gardien doit se réveiller !"
"Je n'ai plus rien à garder..." Et c'est la réalité, sans Seyra, à quoi je servirai ?
"Lèves-toi et combat !"
"Le combat est perdu, nous sommes déjà morts."
"Si tu étais mort tu ne sentirai plus la douleur! Lèves-toi et combat !"
"Il est trop tard."
La voix d'Aakia changea brusquement : "Lèves-toi mon enfant, tu sera mon Gardien, protèges la chose la plus précieuse à tes yeux !"
"Seyra..."
Mes yeux brouillés par les larmes s'éclaircissent d'un coup voyant l'horreur tout autour de moi. Des zombies se tiennent là, avide de mort, cherchant à m'attraper. Je prend ma rapière et fixe en urgence mon bouclier cabossé. Je me lève d'un bond et bouscule la première ligne qui tombe à la renverse. Je tranche l'autre ligne et me taille un passage. L'aniathy continuait à crier, protégeant Seldell avec l'énergie du désespoir. Je me dois de les sauver. Je cours vers eux, bousculant les squelettes et morts-vivants. Le rouquin est encore dans les vapes, mais heureusement les zombies ne se sont pas encore préoccupés d'eux. Je gifle Seldell qui heureusement se réveille étonné et effrayé.
"Pas le temps de t'expliquer, si tu veux vivre, tu me suis !"
Il semble totalement terrifié par ce qu'il voit.
"Soit un homme et protège là." Je lui indique son amie aniathy tout en repoussant des zombies trop collants. "Prends la sur ton dos et prends ça..." D'un coup de pied je brise une planche de bois, formant une sorte d'arme improvisée. "Ton arc ne te serviras à rien, suivez-moi, il faut que je trouve ma fille. Je vais tracer le chemin !" Je me retourne et fonce dans une ligne de zombies. "Aller on me suit !" Je crie ensuite : "Aakia, Aakia, dis-moi où est Seyra ?" Aakia passe près de moi et fonce vers un bâtiment en ruine, une sorte de palais.
"Aller, on cours, ne t'arrêtes jamais Seldell, ils ne doivent pas t'attraper !" Il acquiesce, la petite sur son dos. Une course folle s'engage, je frappe en aveugle, bouscule les rangs ennemis et avance, piétinant la masse grouillante de corps décharnés. Le rouquin n'est pas en reste, il écarte à coup de son gourdin improvisé, la menace qui tente de nous arrêter. Le brouillard s'élève et rapidement nous cache à la vue de tous. Malgré tout il reste bien trop d'adversaires.
"Seyraaaaa ! Seyraaaa t'es où ?" Aucune réponse, je suis mort d'inquiétude. Aakia me reviens très vite et me parle directement, au grand étonnement de mes deux suivants.
"Dans le grand palais en ruine devant toi. Elle est en vie, mais dépêches-toi !"
"Je ne vois rien Aakia, guides-nous ! On y va, Seldell, reste toujours deux pas derrière moi, et jamais tu ne t'arrêtes !" Je crie l'ordre alors que j'accélère ma course, nulles créatures vivantes ne peut m'arrêter, encore moins des mortes ! Les chocs sont parfois violents, mon bouclier en parade je pousse fort. "Aller Seldell, aide moi, pousse !" Les deux forces combinées font chuter la masse des morts qui arrivent de partout. Je frappe, frappe, de ma rapière de mon bouclier, ne comptant pas mon énergie, j'avance sans me soucier des coups qui me sont portés. Le palais se rapproche doucement mais il est encore loin ! (Courage Seyra !)
"Encore un effort, on y est presque." dit notre guide Aakia. Rien ne nous arrête, nous sommes déterminés à passer et nous passons. Ils sont trop lents pour nous suivre et trop faible pour nous stopper. Le brouillard est notre allié, empêchant les morts de nous voir de loin. Nous avons donc heureusement moins d'adversaires et nous pouvons continuer. Après un accès de furie nous arrivons enfin dans les premières ruines atour du palais. La concentration de mort-vivant y est moindre, mais je devine très vite le pourquoi de la masse autour d'un escalier.
"Elle est là Lelma, elle se bat seule !"
"Seyraaaaaa ! Me voila !" Je fonce vers la masse, l'attaquant par l'arrière avec une fureur rare. Je découpe et pousse cette masse, tranchant, hachant, percutant. Des os tombent, des membres, des têtes. Seldell reste derrière moi et couvre mes arrières.
"Papa, arrêtes, ils sont trop nombreux !" Seyra enfin ! Depuis que je suis dans cet endroit, c'est la première fois que je t’entends ! Qu'un bonheur ! Cela décuple ma force et taille encore plus dans la masse ennemie. "Je ne te laisserai pas seule !"
"Passe par un autre coté, je les mobilise là pour l'instant, ils sont trop bête..." Elle haletait sous l'effort. "Pour penser venir par un autre endroit !"
"J'arrive, tiens le coup !"
Brusquement j'arrête mes coups et lance au rouquin : "Suis-moi !" On part alors dans une course pour tenter de trouver une autre issue, on longe un mur, tapant au hasard les quelques morts vivants qui veulent nous attraper. "Par là !" J'ai trouvé une issue, des pierres ont roulées et peuvent nous amené à un étage de l'édifice, partiellement écroulé. Nous grimpons alors, j'aide le rouquin, qui a toujours la petite sur le dos, dans les passages difficile. Enfin nous sommes à l'étage. Il n'y a pas trace de morts vivants, mais on entend le bruit des combats. On cours vers ces bruits, nous fiant à notre audition. Des couloirs en ruines, des salles dans un état de délabrement avancées. Des siècles se sont passés depuis la construction de ce monument. On arrive enfin dans la salle où est Seyra qui s'applique consciencieusement à frapper tous les morts qui essayent de rentrer par l'escalier. Elle est à bout de force.
"Nous voila !"
"Enfin papa ! Le rouquin ! La petite !" Elle a à peine tourné la tête pour nous apercevoir. Je vais immédiatement l'aider, rentrant avec force dans la masse qui monte, en faisant chuter une partie.
"On ne peut pas durer comme ça, il en arrive constamment." Nous dit le rouquin qui est désespéré.
"Il faut trouver quelque chose pour les arrêter !"
"Moi j'ai une idée !" La petite avait parlé pour la première fois depuis notre départ. "Regardez cette colonne, elle est à moitié branlante. Il suffirai de placer une tige de métal assez solide dans cet interstice pour la faire tomber dans cet escalier."
"Si c'était aussi facile...." Je ne semble pas convaincu de l'idée et tape toujours sur les morts. "Surtout qu'on a pas de tige de métal !"
Seldell qui était parti regarder des issus revient vers nous en disant : "Oh regardez ce que j'ai trouvé !"
"Un barre de fer ? Ici ?" Je reste perplexe sur la coïncidence. "Et bien, reste pas planté là, fait ce que la petite a dit ! "Attends je te montre." La petit lui montre comment faire. Seldell glisse la barre de fer et fait levier, mais il n'a pas assez de force. "Lelma J'y arrive pas." Je regarde Seyra et lui dit : "Quand je crie, tu sautes de côté, ça va tomber!" "D'accord, fait vite je sens plus mes muscles !"
Je cours vers la barre de fer et Seldell accroché dessus qui s'agitait sans rien faire de probant. "A 3 tu mets toute ta force dessus ! 1, 2, 3 !" Je force comme jamais de mes deux mains et avec l'aide du rouquin on voit la colonne choir vers l'escalier. Je crie à Seyra qui dans un dernier réflexe saute de coté une seconde avant la chute des blocs de pierres qui écrasent la masse et condamne l'entrée de l'étage.
"Seyra !" Je cours vers elle et la prend dans mes bras. "Tu n'as rien ?"
"Je suis... très fatiguée, mais heureuse de te retrouver papa !" Elle me serre très fort . "Je pensais pas m'en sortir cette fois ! Où on est tombé ? Où sont les autres ?"
"J'ignore où on est, mais ça ressemble à la mort... Les autres... On est séparé d'eux j'ai bien peur, et avec ces monstres je suis pas certains qu'on puisse les revoir..."
"Je ne pense pas qu'on soit mort, mais on est dans un lieu terrible et perdu ! Qu'est ce qui a déclenché tout cela ?"
"C'est le maître d'arme Sindel, il a pris la clé d'Ello... Et la porte s'est ouverte et nous a tous aspiré."
"Ce lieu est donc magique, ou quelque chose comme cela. Rouquin tu vas bien, tu es tout pâle."
Il est effectivement tout pâle, après l'effort qu'il a fait, le contre coup sans doute.
"Je suis fier de toi l'ami, tu t'es bien débrouillé, sans toi et sans l'idée de toi petite on serait toujours en train d'essayer de les repousser."
"Merci Lelma... J'ai si peur, pourquoi on est là, qu'est ce qu'il va nous arriver ?"
"Je n'en sais rien, il nous faut explorer ce lieu, savoir où on est, tenter de voir où sont les autres et tenter de revenir dans le monde des vivants ! Aakia tu en sais quelque chose d'ici ?"
Un oiseau de feu se présente et se pose sur moi, c'est ma faera.
"Ah oui Seldell et Keynthara, voici Aakia, ma faera... C'est une longue histoire."
Un autre oiseau, cette fois-ci bleu se pose sur Seyra qui dit : "Et voici Fuxi, ma faera, ça aussi c'est une longue histoire... Et on a pas le temps !"
"Non Lelma je ne sais rien sur ici, je l'ignore totalement, je n'y suis jamais venu, je ne connais même pas son existence..."
"Ni moi non plus... Je n'ai jamais vue ça." déclare Fuxi.
"Et bien nous voici bien avancé si même les faeras n'en savent rien, je vous pensais savoir tout sur toutes les choses."
"Oui, seulement si on l'a appris et vue... Ce qui n'est pas le cas ici."
"Aller on y va, trouvons quelque chose pour nous échapper de ce lieu." Nous partons ensemble, aucun morts-vivants prêt de nous, mais nous les savons tout autour du bâtiment, voir même dans le rez de chaussé. Nous n'avons pas d'autre choix que de monter en haut de la ruine, par des passages semi obstrué. Nous arrivons dans un lieu avec un beau panorama... Enfin beau mais horrible, à perte de vue le brouillard nous cache la sol et nous ne pouvons pas apercevoir nos compagnons. Un énorme engin en forme de cor trône dans la pièce, on l'examine pour voir son utilité et Seldell curieux souffle dans l'embout. Un son monstrueux gronde, retentissant à des kilomètres. Le bruit est si fort qu'on se bouche les oreilles et que des pans de murs tombent autour de nous.
"Seldell ! Qu'est-ce tu as fait encore ?"