L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: CItadelle des Profondeurs: Entrée Est
MessagePosté: Mar 6 Oct 2009 21:30 
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Mon chat, mon adorable ami, mon tendre, mon cher, celui qui m'avait toujours supporté malgré mes éclats de voix et mon comportement insidieux, avait disparu ! Je ne pouvais pas le croire, il n'était plus de ce monde, pas même une touffe de poils flottait dans l'eau salée... Quelqu'un l'avait enlevé, je n'en croyais pas mes yeux, c'était complètement fou, terriblement assassin... J'avais l'impression que l'on venait de me planter un poignard en plein cœur, c'était une véritable pointe chauffée à blanc qui m'empêchait de respirer, de prononcer le moindre mot. Mes yeux devaient véritablement être sortis de leurs orbites, cherchant tout autour de moi un signe intrinsèque de ce pauvre matou... Cependant, une étrange présence, presque, humaine réchauffait mon dos, chose intrigante qui attira mon attention. Ce n'était pas la chaleur sèche des vêtements que l'on utilisait pour défier les pouvoirs du froid, mais plutôt une force rayonnante, doucereuse... Je posais mon sac sur le sol et l'ouvrit prestement, ardent de voir ce qui se cachait dans mes affaires ! Ah si c'était encore une bizarrerie magique ! Mais non ! Le faciès de Santias était perdu dans la prison de toile... Oh ! Qui avait osé le placer dans un si petit espace, pauvre petit chat sans défense... Je le sortis et remis mon sac sur le dos, replaçant ainsi le chat dans mes bras, le serrant d'une manière maternelle afin qu'il ne se sente pas abandonné lorsqu'il se réveillerait.

(J'ai eu si peur ! Ça doit certainement être l'Humain qui n'a pas eu la possibilité de porter à la fois mon corps et celui du petit animal...)

Reprenant mes esprits rapidement, je m'aperçus que la situation était quelque peu ridicule, surtout pour moi... Santias était bien au chaud, protégé dans mon sac de toile, à l'abri de toutes les attaques extérieures. Enfin ! Au moins, on ne pouvait pas me dire que j'étais sans cœur et que je me moquais des personnes qui m'entouraient ! Ça non ! Cependant, je ne pouvais rester là, debout comme un cierge pensant, non, la statue de marbre devait s'activer pour reprendre un peu de vitalité. Ah ce chat ! Il m'en ferait voir de toutes les couleurs, mais, je l'aimais, oui je l'adorais, ce petit coquin était l'unique parcelle de réconfort qu'il me restait. Au fond de moi, je sentais un véritable foyer où des braises crépitaient. Était-ce de l'amour ? Oui, sans nul doute, mes sentiments ne trompaient personne, mon cœur battait au rythme du sien, au rythme de cette minuscule noix musculaire qui résonnait dans mon esprit. J'avais failli le perdre, jamais, je ne l'abandonnerai, je ne pouvais pas risquer de voir disparaître ma moitié, j'étais bien trop lié à son corps et à ses sens que je n'avais pas le droit de m'en détacher.
«Merci, de l'avoir récupéré, j'ai eu tellement peur.»

Mais, bientôt, le laideron aux longues cornes réagit et expliqua que c'était elle qui m'avait sorti de mon coma, me remettant sur pieds à l'aide de je ne savais quelle puissante magie noire. Elle aurait sans doute pu m'anéantir et pourtant, elle n'avait pas osé me transformer en purée, préférant refermer ma mortelle blessure. Pourquoi ? Lui avais-je fait de la peine ? Non ! Son cœur de glace était évidemment aussi froid que les neiges éternelles, et puis, à ses yeux je devais être aussi insignifiant qu'une mouche... La seule solution qui me venait à l'esprit était que cette chose avait voulu gagner la confiance de notre équipe, je ne voyais pas d'autres explications possibles... En tout cas, je ne pouvais que l'en remercier car si elle n'était pas arrivé, je ne serais plus qu'un tas d'os à l'heure qu'il était. Quelle chance ! Enfin, pour l'instant, j'étais persuadé qu'elle ne durerait pas très longtemps, ce voyage n'était été qu'une suite de désastres, rien qu'en partant du port nous avions failli nous écraser ! Au moins, à la Cité, il n'y avait pas autant de dangers, j'étais à l'abri de ces problèmes, mais à présent l'aventure m'appelait, me grisait. Oui, jouer avec ma vie commençait à m'exciter, bien sûr, je ne désirais pas mourir, mais, autant profiter de ce monde.
«Hé bien, je vous remercie, femme sans nom.» dis-je d'une vois peu assurée.

Je récupérai mon arc et le remis autour de mon épaule, prêt à tirer mes flèches au moindre mouvement insidieux de cette chose macabre. De son côté, Maelan aidait Aëlwinn à se remettre debout et à avancer vers un nouveau cataclysme. Sa jambe était blessée, mais, ses jours n'étaient pas comptés, par contre, dès que nous rentrerions sur la terre ferme, il faudra absolument qu'elle se rende chez un apothicaire ou un guérisseur. En attendant, nous allions devoir la protéger contre d'éventuels ennemis, ou même contre les membres de l'équipe car je n'avais aucune confiance entre Valor et cette femme sans nom... Malheureusement, j'allais devoir faire avec et cela ne me disait rien qui vaille surtout vu ce qu'elle disait à Silmeï caparaçonné... Elle se mit à parler d'un marionnettiste, ami d'Oaxaca qui apparemment ne voulait qu'une chose : notre mort... Hé bien ! Cela ne m'étonnait guère, après tout ce que nous avions vécu, le monde pouvait s'écroulait sous nos pieds que ça ne me surprendrait pas... Enfin ! Pour l'instant nous devions continuer cette route pour rencontrer cet être immonde et en finir une bonne fois pour toute avec lui ! Mais où était le trésor ? Moi, j'étais quand même venu ici pour voir étinceler des pièces d'or et si possible en garder un peu pour mon compte ! Cela m'aurait permis de gagner une certaine renommée dans ce monde où seul l'argent pouvait m'aider à grimper les échelons de la société humaine... Et puis, de cette manière mes parents seraient fiers de moi, ils verraient que j'étais capable de faire quelque chose de ma vie ! Pourtant, quelque chose me disait que la récompense était utopique car remonter à la surface vivant était déjà un véritable trésor qui avait déjà commencé à nous glisser entre les doigts depuis quelque temps...

(Moi qui pensais voir une carte au trésor et devancer les autres équipes pour récupérer un coffre rempli de richesses insoupçonnées, voilà que mes illusions se dissipent...)

J'entendis la voix de Maelan qui me demandait de les rejoindre, il était vrai que j'étais resté sur place après la perte de mon si tendre matou. Je m'activais, rattrapant ainsi, l'elfe sylvain qui paraissait en meilleure forme depuis le combat... Étrange, peut-être que je me faisais des idées, après tout j'étais encore un peu faible, toutes ces émotions m'avaient retourné dans tous les sens... Enfin, ce n'était pas important, je gardais quand même un œil sur lui, si jamais c'était lui le traître, je ne voudrais pas qu'il commette un acte irréparable, il ne méritait pas de vivre dans la détresse toute sa vie.
«Maelan, toute cette histoire me dépasse, qu'en penses-tu ? Sommes-nous assez forts pour vaincre notre ennemi invisible ?»

Mais, nous atteignîmes une porte rapidement transformée en cure-dent par la hache du nain toujours aussi délicat... Il était quand même au milieu d'elfes, il pourrait faire un peu attention à ne pas jouer les bourrins tout de même ! Quel idiot ! Enfin, nous avancions, scrutant les environs pour détecter le moindre piège, nouvelle épreuve de ce soit-disant marionnettiste... Quel empoté ! Maintenant que nous étions sur nos gardes, il ne nous arriverait certainement plus rien de macabre...

(Enfin... Espérons-le !)

Néanmoins, il n'y avait rien de vraiment passionnant à voir, seule une porte gisait à l'autre de bout de la pièce qui semblait être découpée pour les nains tant elle était petite... Cela ne me disait rien... Pourquoi un tel espace était délimité par une porte, il devait certainement y avoir un mécanisme mortel prêt à nous faire dépérir :
«Soyons prudents, le mal rôde... Peut-être serait-il plus sûr de détruire cette porte à distance,à l'aide d'un sortilège par exemple.»

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Maître musicien pour vous servir...


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 Sujet du message: Re: CItadelle des Profondeurs: Entrée Est
MessagePosté: Dim 11 Oct 2009 15:11 
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Inscription: Dim 26 Oct 2008 16:27
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Les paroles de Dôraliës trouvent leur écho dans une remarque acerbe de la Dame Cornue, qui néglige tout aspect de politesse dans ses propos dédaigneux.

« C’est ça, elfe bleu, défonçons cette porte et perdons toute chance de survie ! À quoi bon casser quand on peut passer ? Entrez tous là dedans ou repartez d’où vous venez… »

Personne n’ose trop en dire, et le trio Maelan-Aëlwinn-Valor pénètre à son tour dans la pièce, suivi de la Cornue et de l’aldryde en boite.

Une fois que tout le monde est à l’intérieur, la Cornue ferme la porte et semble vérifier que le mécanisme d’ouverture démoli par le nain n’a pas endommagé l’intérieur de la porte… Les ténèbres se font, et curieusement, vous sentez une légère pression vous attirant vers le sol… Il s’avère en fait que l’eau vous entourant semble absorbée par de petits trous invisibles à vos yeux, et au bout de quelques minutes, la pièce est totalement débarrassée du liquide oppressant de ce fond des océans… C’est alors qu’un déclic se fait : la porte qui vous faisait face en entrant s’entrouvre. Il s’agit de la Capitaine de la Voile Noire, qui, prenant les devant, a ouvert la porte après s’être débarrassée de son masque, l’abandonnant à son sac. Elle ne semble avoir aucune difficulté à respirer…

La pièce qui vous fait face est immense… Et cette grandeur est intensifiée par le fait qu’elle est totalement vide. Haute, et plus longue que large, la salle est parcourue d’une lueur bleutée semblant être apportée par des tuyaux muraux dans lesquels passe un torrent d’eau lumineuse. C’est la source d’éclairage du lieu, à n’en pas douter.

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Vide, cette pièce ne l’est pas tout à fait, en fait : au fond de la salle, une statue noire semble veiller sur une table de bois où sont disposés des coffres en bois noir laqué… Il y en a un par personne présente, nominatif qui plus est… Derrière la statue, une porte sombre est close…

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 Sujet du message: Re: CItadelle des Profondeurs: Entrée Est
MessagePosté: Jeu 15 Oct 2009 16:15 
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Inscription: Jeu 27 Nov 2008 00:40
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Tandis que je suis en train d’arpenter la pièce du regard avec un semblant d’assurance qui ne dissimule que difficilement une nervosité croissante dans cet espace restreint, je peux entendre derrière moi Dôraliës nous faire l’obligeance de mentionner une évidence avant de suggérer de démolir tout bonnement la porte qui nous fait face. Voilà une suggestion purement délirante puisque non seulement les lanceurs de sorts de notre équipée sont bien assez épuisés comme cela pour ne pas se laisser aller à des dépenses aussi superflues, mais en plus, Rana sait ce que l’on pourrait risquer de déclencher en faisant preuve d’une brutalité si étourdie que même Gleol pourtant expert en la matière ne la cautionne pas, continuant de fouiller les lieux sans mot dire.
De mon côté, je ne bronche pas non plus, préférant me concentrer sur ce premier examen de notre nouveau milieu que sur des reproches, reproches dont se charge d’ailleurs fort diligemment la Cornue qui est décidément aussi diplomate que je suis garzok, assaisonnant dûment l’elfe bleu de propos qui sentent fort le vinaigre. Désobligeant, certes, mais au moins, cela coupe court à d’éventuelles protestations et enjoint à suivre le mouvement au plus vite comme l’indique la diligence muette avec laquelle l’ensemble du groupe pénètre dans la petite antichambre inspectée par mes soins ainsi que ceux du maître d’arme torkin. Entre les menaces dont nous accable le Marionnettiste, l’obscurité douteuse de l’endroit et l’humeur noire qui imprègne l’escouade que nous formons, l’ambiance est pesante, et bien que nos recherches se soient révélées jusqu’ici infructueuses, je ne peux m’empêcher de m’imaginer que quelque chose risque de se passer d’un moment à un…

« Hé ! »

Exclamation des plus légitime car, sans rien qui aurait pu laisser présager un incident semblable, la lourde porte d’entrée a soudain claqué dans un bruit sourd et puissant digne d’un portail de temple, plongeant la petite salle dans des ténèbres angoissantes au sein desquelles je sens les battements de mon cœur commencer à s’accélérer. Nous voilà dans de beaux draps, complètement aveugles au beau milieu d’un territoire inconnu, laissés vulnérables à la première attaque venue, circonstances à tout moins préoccupantes face auxquelles je me laisserais bien aller à un accès de panique si je n’avais pas le bourdonnement de l’Ongle de Rana pour me rassurer et m’aider à ne pas perdre complètement mes moyens en raison de ma claustrophobie naturelle. Soucieux de ne pas alerter les autres membres, je reste campé sur mes positions, tout tremblant et suant, la gorge serrée, le souffle court, étreignant convulsivement la garde de mon glaive en attendant que quelque chose veuille bien se passer, paralysé par une crainte peut-être puérile mais inexorable de sentir je-ne-sais-quoi de sombre et de sournois venir à nous.
Sans doute autant heureusement que malheureusement, cette attente terrible ne se prolonge guère puisque quelques secondes plus tard à peine, je peux sentir une sensation étrange d’aspiration contre mes semelles tandis qu’un bruit de succion envahit la pièce, manifestations en réaction desquelles je dois me faire violence pour ne pas me mettre à m’affoler comme un enfant qui viendrait de découvrir de la neige. D’ailleurs, en prenant un moment pour réfléchir à notre insolite situation, je suis envahi d’un intense soulagement qu’il serait exagéré de pousser jusqu’à la joie mais qui ne me laisse pour autant de marbre étant donné que je remarquer qu’en partant du plafond, le niveau d’eau décroît, promesse d’une sorte de délivrance formidable. De fait, aussitôt que mon visage se retrouve à nouveau à l’air libre, j’en retire le masque qui le recouvre afin de m’adonner avec voluptés à de profondes goulées d’un air certes lourd et surchargé d’effluves pas forcément plaisantes, mais ô combien précieux et libérateur pour un adorateur de la déesse des vents tel que moi !

Mais avant que ma caboche ivre de fluide aérien n’en vienne à me suggérer d’esquisser un petit pas de danse pour célébrer l’événement, uns sorte de claquement similaire à celui qui a salué notre entrée retentit, attirant notre attention vers de nouveaux horizons incarnés sous la forme d’une porte entrouverte qui dévoile un spectacle littéralement burlesque. Si, lors de notre immersion, nous avions tous pris une apparence pour le moins extravagante, celle que nous avons maintenant que nous sommes au sec mais pas secs pour autant est tout simplement burlesque : les vêtements ainsi que l’appareil capillaire de chacun a pris des allures grandguignolesques qui me feraient bien pouffer de rire si les circonstances n’étaient pas aussi grave et que je prendrais bien le temps de décrire si cela ne présentait pas une impression de redondance plus superfétatoire qu’autre chose. Il suffira simplement de dire pour se représenter le tableau qu’avec ses airs de zombies sous-marins flanqués d’atours grossièrement imbibés d’eau qui ne peuvent se mouvoir sans être accompagnés par une bruyante symphonie disgracieuse de flocs, les aventuriers du Vaisseau-Lune touchent vraiment le fond. Evidemment, pour remédier à un état aussi irritant, je pourrais prendre une gorgée de Lavetout, mais ce qui m’en prévient est qu’il n’est pas besoin d’être un génie en mathématiques pour savoir que la quantité que je possède sera insuffisante pour suffire au groupe entier ; et, ne voulant pas susciter une nouvelle occasion de discorde, je m’en abstiens pour préférer me concentrer vers la suite de notre progression après m’être assuré d’un coup d’œil que tout le monde va raisonnablement bien.

Et lorsque je pénètre à la suite de la Cornue dans une pièce qui est cette fois-ci aussi immense que la taille de la colossale tour le laissait penser, j’ai une fois de plus de quoi être saisi tant ce qui s’offre à nous a de quoi étonner, même pour des gens aussi légitimement blasés et peu enclins à s’émerveiller que nous. Ce qui étonne le plus dans cet endroit, ce n’est pas tant son ampleur que la manière dont elle a été aménagée : cernée de murs sombres fait d’un matériau inconnu, elle est éclairée par une espèce de liquide fluorescent d’un genre parfaitement inconnu qui court sans un bruit en flot continu à l’intérieur de gros tubes de verre. Observant tout cet étalage de technologie novatrice et hermétique, je progresse à pas lents dans ce lieu imposant, l’air ébahi et interdit peint sur mes traits pouvant désormais se distinguer sans difficulter en l’absence du masque que je portais et qui repose désormais dans mon sac. Stupéfié par des moyens aussi peu ordinaires, me demandant quel genre de civilisation a bien pu inventer des choses pareilles, je marche à la suite de la capitaine de la Voile Noire qui avance de son côté de manière plus rapide mais aussi plus alerte que moi, le regard fixé sur l’extrémité du couloir géant, lequel a effectivement de quoi attirer l’attention.
Là, on distingue tout d’abord en premier plan une silhouette humanoïde dont la posture est à mi-chemin entre la vénération et la vigilance, silhouette d’une telle immobilité qu’elle ne saurait décemment pas être autre chose que celle d’une statue ; cela se distingue même à la distance à laquelle nous sommes. Par delà une telle construction, la longue salle se termine par une porte fermée, mais ce n’est pas cela qui capture mon regard en premier lieu pour la simple et bonne raison que devant la statue, il y a pas moins d’une petite dizaine de coffres. Déjà, rien qu’à constater cela, on avouera qu’on serait étonné à moins, mais ce qu’il y a de plus incroyable, de plus invraisemblable, c’est que ces conteneurs mystérieux portent des inscriptions se révélant vite familières puisqu’il s’agit de nos noms, rien moins que ça ! « Silmeï », « Aëlwinn », « Maelan »… le doute n’est pas permis, et je dois avouer que sur le coup, la pensée me vient à l’esprit je tiens là l’occasion de découvrir l’identité de la Cornue en me référant au marquage de ces grandes boîtes puisqu’elles disent manifestement la vérité.

Cependant, de sombres pensées viennent obscurcir cette sorte d’amusement soudain lorsque je remarque que si les caissons sont nombreux, ils sont au nombre de huit, huit qui est désormais le nombre des aventuriers malmenés que nous sommes : Ergoth n’entre pas en compte, et ainsi, même si ce n’est aucunement de gaieté de cœur, je suis bien forcé de reconnaître que la détestable femme aux cheveux noirs ne mentait peut-être pas. En effet, il est bel et bien possible que tout ce qui s’est passé ces derniers temps se soit déroulé selon le bon vouloir de cet odieux tyran de Marionnettiste, depuis l’évolution de notre voayge jusqu’à ceux qui seront les survivants et ceux qui… ne s’en sortiront pas. Terrible pensée que celle de se dire que l’on est sous la coupe d’un être aussi exécrable, mais la poussée de rage que je ressens à cette idée s’évanouit assez rapidement sous le poids d’une lassitude teintée de détermination ; celle-là même qui me laisse en apparence aussi mécanique et insensible tout en me permettant de continuer à avancer. Justement, allons, que je ne reste pas planté là en train de bayer aux corneilles à une dizaine de mètres de cette issue qui se profile devant nous, et qu’il va donc de toute évidence falloir emprunter si nous voulons continuer à progresser vers notre destin.
Cela est fort bien dit, mais laisse en suspens une question plutôt épineuse à résoudre, et au sujet de laquelle il sera indubitablement bon de discuter avec les autres membres du groupe pour parvenir à une décision : ces coffres qui nous font de l’œil de manière si tentatrice, symboles de richesses inespérées mais aussi de dangers insoupçonnés, qu’allons-nous en faire ? Je ne peux pas savoir l’opinion des autres, mais en ce qui me concerne, la mienne est établie ; ainsi, une fois que tout le monde est plus ou moins rassemblé, je prends la parole pour proposer :

« Je ne sais pas pour vous, mais je suis d’avis qu’il vaudrait mieux aller directement –et prudemment- à la sortie, et ne toucher à rien : ces coffres ne me disent rien qui vaille… » C’est sur un ton sombre et empli de rancœur qui trouvera certainement écho chez les autres que je poursuis. « …n’oubliez pas à qui nous avons affaire. »

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Léonid Archevent, fier Soldat niveau 11 d'Oranan et fervent adorateur de Rana. En ce moment en train de batailler follement en compagnie d'une vingtaine d'autres aventuriers dans une gigantesque salle contre une humanoïde reptilienne géante au service d'Oaxaca, conclusion d'une rocambolesque quête.

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Dernière édition par Léonid Archevent le Lun 19 Oct 2009 17:39, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: CItadelle des Profondeurs: Entrée Est
MessagePosté: Ven 16 Oct 2009 15:45 
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Bien caché derrière mon double masque, je peux laisser choir à loisir ma mâchoire lorsque la Cornue (joli surnom trouvé par Léonid) répond aussi directement à ma question, mettant enfin un nom, ou plutôt un surnom, sur cet odieux Visage qui nous malmène depuis le début de cette aventure. J'apprends ainsi avec un effroi sans nom, que notre cher commanditaire n'est autre qu'un petit pote de Oaxaca. Oaxaca. Vous savez, la fille de Thimoros aux tendances légèrement mégalomaniaques qui s'est mis en tête faire régner la mort et le chaos sur le monde (espèce de fille à papa.). Car oui, malgré mon séjour en colonne de glace d'un siècle, on m'a parfaitement instruit étant Aldron à propos de notre chère Oaxaca, à coups d'insidieux "Oaxy viendra te manger si tu n'es pas sage!". D'ailleurs, je ne suis pas le seul qui se réalise soudain qui est notre ennemi, car j'entends dans mon esprit bruyamment hoqueter Aurore, qui s'empresse de me demander une confirmation. Je ne peux malheureusement que la lui donner. Ainsi, à un moment ou un autre, nous aurons à nous battre contre un des plus puissants partisans de la fille de Thimoros, mis à part les treize. J'en ai froid dans le dos, mais l'animosité totale que j'éprouve à l'égard du désormais nommé Marionnettiste n'est en rien ébranlée.
(Marionnettiste... Voilà un nom fort bien choisi pour le sadique qui s'amuse avec nous et nos vies depuis le début de cette maudite chasse au trésor!)
(Tu as entendu ce qu'a dit la Cornue? Elle prétend qu'il avait planifié la mort d'Ergoth depuis le début... Et tout ça pour quoi? Pour nous voir souffrir?! Tu ne trouves pas ça un peu... léger, comme motif pour s'échiner à nous attirer dans les profondeurs sous-marines?)
Mon silence lui répond. Ce que me dit Aurore semble censé, tout à fait censé même, cependant je n'y adhère pas, bien trop subjectif à cause la haine que j'éprouve à l'encontre de celui qui menace ma liberté et ma vie. Je finis cependant par répliquer:
(Et pourquoi pas? Les treize s'amusent bien à créer des monstres horribles juste pour les voir massacrer des gens, alors...)
Les Akrillas étaient friandes d'histoires terrifiantes sur les créations maudites des treize (enfin, elles adoraient surtout voir la frayeur se graver sur les traits des aldrons dans mon genre). M'est avis qu'elles l'auraient été un peu moins en face des monstres en question, mais bon.

Les révélations de la survivante de la Voile Noire me rendent momentanément muet. Perdu dans mes pensées et ma conversation avec Aurore sur Oaxaca et les treize, j'avance d'un pas distrait à la suite de mes compagnons, actionnant les lanières de l'armure machinalement, sans trop faire attention où je mets les pieds. Finalement, tout ce qu'elle nous dévoile soulève encore plus de questions. Comment se fait-il qu'elle soit au courant de l'existence du Marionnettiste, et pas Aëlwinn? Et sachant qu'il nous faisait venir uniquement pour jouer avec nos vies, pourquoi était-elle venue avec son équipage? Quels sont les pouvoirs du Marionnettiste, et avons-nous seulement une chance face à lui? Je m'apprête d'ailleurs à poser ces questions à la Cornue lorsque nous arrivons face à la porte de la citadelle. Ni une, ni deux, Gleol, toujours prompt à l'action, abat avec un fracas étouffé par l'eau sa hache sur la porte, ce qui l'ouvre pour nous en un clin d'oeil. Il n'attend guère plus pour pénétrer la petite salle qu'elle gardait. Qui sait ce qui aurait pu se cacher derrière cette porte? Je ne me fais pas vraiment de souci pour le nain, de toute façon, il me semble indestructible. N'a-t-il pas survécu à l'explosion de son navire et ne s'est-il pas sorti de tous nos combats sans une égratignure? Non, finalement, c'est plutôt pour une éventuelle créature qui aurait la mauvaise idée de l'attaquer que je m'inquiète.

Tout juste assez grande pour que nous puissions tous y tenir, la salle n'a pour caractéristique qu'une autre porte, qui nous fait face directement. Léonid et Gleol sont déjà à l'intérieur tandis que la Cornue rabroue sèchement Dôraliës, qui avait proposé de détruire à distance la porte encore intacte. Personnellement, la suggestion me semble des plus pertinentes: nous pénétrons dans l'antre de notre ennemi, autant être prudents.
(J'ai déjà entendu des histoires de personnes mortes d'une brûlure au 36e degré en essayant de forcer une porte!)
(Beurk.)
Tout le monde finit par pénétrer dans la petite pièce, moi y compris. Je tâche en rentrant de n'écorcher personne avec mes grandes ailes d'acier (ça serait malvenu). La porte derrière nous se referme alors avec un grand claquement, arrachant à Léonid une exclamation stupéfaite. La Cornue pour sa part, loin d'être surprise (ce que je trouve particulièrement suspect: sait-elle dans quoi nous mettons les pieds?), inspecte cette même porte. Je suis sur le point de faire remarquer à l'assistance les connaissances étonnantes de notre nouvelle arrivante quand un phénomène étrange se produit, me coupant net dans mon élan. Avec un bourdonnement sourd, la pièce commence peu à peu de se vider de son eau. Le phénomène, très étrange, me donne l'impression que l'eau essaye de tirer mes vêtements. Quelques instants passent et nous voilà tous trempés, mais dans une atmosphère sèche. La Cornue, une nouvelle fois avec un air parfaitement serein ôte son masque et le range promptement dans son sac avant de s'avancer et de passer la seconde porte, désormais ouverte.

Perché dans ma petite cabine de contrôle, je regarde distraitement mes habits dégouliner d'eau salée. Je passe un bras hors des lanières (histoire d'éviter de mettre un coup à quelqu'un dans la pièce avec l'armure) pour retirer mon masque. Aussi facilement qu'il s'était posé sur mon visage, je puis l'enlever. Je regarde quelques instants la face inexpressive que j'ai arborée sous l'eau, avant de le ranger dans mon sac, à portée de main. Je note avec une pointe d'amusement que notre petite troupe a vraiment dû ficher la trouille aux poissons environnants, avec une tête pareille. J'en profite aussi pour me gratter le nez, chose que je n'ai pu faire depuis un petit bout de temps. C'est donc avec un soupir satisfait que je m'avance à la suite de mes compères dans la salle suivante. Je tiens décidément plus du mouton que de l'aldryde, ces temps-ci.

Et nous voici dans la première salle de l'antre du Marionnettiste! Musique sinistre. Elle n'est pas remplie de cadavres, cercueils et marionnettes, comme je m'y attendais. Par contre elle est immense, au moins aussi immense que la mégalomanie de notre ami tireur de ficelles. Rectangulaire, ses murs latéraux sont faits d'une rangée de colonnes creuses, parcourues par ce qui semble être de l'eau scintillante. Au fond, une statue de forme humanoïde monte la garde d'une manière étrange. Mis à part le fait que le bruit produit par l'eau chutant en cascade donne envie de se soulager, la salle ne me semble ni nuisible ni dangereuse. Pas de très bon goût, un peu trop tape à l'oeil si vous voulez mon avis, mais on ne peut pas demander au Marionnettiste d'être à la fois esthète et méchant démoniaque.

Nous avançons tous dans la salle, silencieux, n'écoutant que le bruit de l'eau et de nos pas qui résonnent. C'est au bout de quelques pas seulement que je remarque les coffres au fond de la salle. Huit, comme nous, ils sont alignés sur une longue table devant la statue. Ce qui les rend inquiétants n'est pas leur taille variable, mais plutôt le fait effrayant qu'ils semblent nous attendre bien sagement, avec nos noms marqués sur leur couvercle (information de mon indic' Aurore, alias ma lectrice attitrée). Même nombre que nous. Celui qui les a placés là (je vous laisse deviner le principal suspect) savait parfaitement et par avance pour Ergoth. Enfoiré de Marionnettiste. Bref, spontanément, je serais d'avis de laisser ces coffres ici, ma crainte de les voir renfermer un piège mortel dominant ma curiosité de voir ce qu'il y a à l'intérieur. Spontanément donc, je suivrais le conseil de Léonid. Spontanément enfin, je ne précipiterais pas pour les ouvrir, au risque de déclencher une catastrophe potentiellement mortelle pour nous tous.

En résumé, je m'abstiendrais de faire exactement ce que vient de faire Dôraliës. Glups.

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Dernière édition par Silmeï le Mer 18 Aoû 2010 15:44, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: CItadelle des Profondeurs: Entrée Est
MessagePosté: Sam 17 Oct 2009 18:34 
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Vicieuse ! Oui, c'était cela, sa langue avait le goût du vice et de l'ignominie ! Ce cynisme ne me plaisait guère, moi qui aimais tant la douceur languissante des fines raies luminescentes du soleil venant caresser ma peau délicate, je ne pouvais pas vraiment accepter ce genre de paroles tout à fait déplaisantes. Je faisais peut-être preuve d'une trop grande prudence, oui, hé bien soit, je n'avais pas envie d'être changé en cadavre ! Non, ça c'était clair, déjà que j'étais passé à quelques centimètres des portes de Phaïtos, je ne désirais pas retenter cette infâme expérience. En tout cas, je ne savais pas pour qui elle se prenait, mais cette arrogance me fit rougir de colère :
«Parlez-moi sur un autre ton, ces paroles acides me poussent à établir de sombres stratagèmes pour vous – comment dire ? - empêcher d'arriver saine et sauve près du trésor.»

Si elle pensait me faire peur, elle se trompait, je n'allais tout de même pas m'agenouiller devant ses cornes si animales... Ce sanglier vivant ne me disait vraiment rien de bon, j'étais persuadé qu'elle allait nous causer de nombreux problèmes, tout comme Valor d'ailleurs... Ah ! Ces deux-là étaient bons à marier, leur sens inné de la méchanceté débordait de leur regard atrocement démoniaque. L'un était sans nul doute le traître du Vaisseau-lune et l'autre celui du ténébreux navire... Comment survivre alors que nos ennemis nous entouraient ? Aucun chance, nous étions bel et bien condamnés à finir au fond de cette citadelle, enchaînés dans une geôle puante et humide dans laquelle nous mourrons de faim et de soif. Ces lugubres événements qui se profilaient me faisaient frissonner, qui aurait cru que nous finirions au beau milieu de ce néant aquatique ? Comme quoi, on ne sait jamais où le destin peut nous mener... Enfin ! Cette fois-ci, je n'étais pas très content de l'aventure que j'avais entrepris, tout ce danger, cette aura néfaste qui semblait nous surveiller de je ne savais où me donner des frissons dans le dos ! Cette peur intrinsèque ne cessait de me tourmenter, de m'attirer vers les profondeurs noirâtres d'un océan de douleur. Comment résister à la tentation ? Comment ne pas sombrer alors que Santias était à un pas de la mort ?

(C'en est trop, je n'ai plus la force de poursuivre !)

Pourtant, je ne pouvais laisser voir ce farouche désespoir, qu'aurait-on penser de mon peuple déjà si démoli par les insultes ? Non ! Je ne pouvais donner cette image déplorable, je devais rester fier et potentiellement apte à faire face aux événements ! Mais, une fois que tous les membres du groupe se trouvaient à l'intérieur de cette pièce, la traître nous enferma tous dans la salle, faisant claquer la porte, nous enfermant ainsi à jamais dans ce lieu exigu ! La garce ! Mais, rapidement, tout s'accéléra, cette saleté devait certainement lancer un puissant sortilège. Non ! C'était pire que ce que je ne croyais, elle voulait nous aspirer par le sol, nous faire passer à travers de minuscules petits trous !
«Ah ! On va tous mourir !»

… Hein ? Ce n'étaient pas nous les victimes, mais l'eau qui se trouvait dans la salle... Oups... J'avais dit une bêtise. Bon, ce n'était pas très grave, mais, dans tous les cas, cela était plutôt marrant finalement, Santias se serait certainement amusé comme un petit fou ! Je commençais à comprendre le but de ce compartiment : retirer entièrement l'eau pour que nous puissions retirer nos masques et être au sec. Intéressant ! Mais, cette tranquillité ne dura que quelques instants car dès que l'eau disparut, la porte qui nous faisait face s'entrouvrit. Une nouvelle épreuve nous attendait et cela ne m'excitait pas vraiment, mais avions-nous le choix ? Non... Je suivis donc la bestiole aux cornes et Léonid qui lui emboitait le pas, retirant mon masque comme ils venaient de le faire. Sans attendre, je le replaçai dans mon sac, j'étais persuadé qu'il me serait encore utile !

(Ah, ben je vois que le style de la citadelle ne change pas...)

Nous venions d'entrer dans une nouvelle pièce et pourtant, tout était aussi étrange, mystérieux et mystique. Quel personnage dérangé pouvait bien vivre dans ces profondeurs ? Cela me semblait complètement fou ! Les murs étaient faits dans une sorte de marbre verdâtre et retenaient de fabuleux tuyaux dans lesquels se déversaient un liquide luminescent qui éclairait la totalité de la pièce. Tout ceci n'était que les stigmates d'un esprit dérangé et d'une personne maîtrisant des puissances maléfiques... Nos vies étaient-elles vraiment pendues à des fils invisibles manipulés par ce satané Marionnettiste ? Cela était plus que possible et ne m'étonnait guère, seul un fou oserait s'attaquer à des elfes ! Bien sûr nos rangs n'avaient cessé de diminuer, mais, dans un sens cela était normal, nous n'étions pas immortels ! Comment survivre à toutes ces attaques ? Évidemment, nous ne le pouvions pas... Bref ! Mes yeux parcouraient la salle à la recherche d'une menace, mais rien, seule une statue gardait huit coffres... Huit coffres pour huit personnes...

(Ah ! Je ne sais pas pourquoi, mais, je sens que nous allons voir apparaître une tuile dans une fraction de seconde...)

En effet, chaque coffre était destiné à chacun des membres de l'équipe et le plus troublant se trouvait dans le fait qu'il y en avait un pour la femme aux cornes... Ce qui signifiait donc que quelqu'un les avait déposés à cet endroit récemment et que cette même personne connaissait nos prénoms et certainement beaucoup d'autres choses... Néanmoins, lorsque j'entendis l'Humain expliciter ses peurs, je ne pus m'empêcher de le contre-dire. Après tout, depuis le début nous suivions les ordres de cette infâme Marionnettiste, alors pourquoi changer notre façon de faire maintenant ?
«Nous avons coulé notre navire, mis les masques qui nous permettaient de respirer sous l'eau afin de nous rendre en ce lieu. Pour l'instant, nous avons presque fait tout ce qu'il nous voulait. J'ai peur, mais, je n'ai pas fait tout ce chemin pour repartir sans savoir ce qui se tramait derrière cette quête. Alors, laissons-le s'amuser encore un peu avec nos nerfs, s'il n'y a que ça pour l'amuser...»

Prenant mon courage à deux mains, j'avançai vers les coffres la tête haute, c'était peut-être la dernière fois que j'aurais l'occasion de montrer ma si maigre fierté... Je déglutis difficilement, croyant d'abord que ma salive était restée coincée dans ma gorge, mais finalement, elle suivit le chemin trivial qui la mènerait sans doute vers mon estomac... Contemplant mon coffre, des larmes commencèrent à ruisseler sur mes joues, je n'étais pas triste, simplement heureux d'être arrivé jusqu'ici sain et sauf. Qui aurait pensé que le naïf Dôraliës aurait eu le cran d'entreprendre un tel voyage ? Ce n'était certainement pas ce marchand, ni ce guerrier qui avait osé me traiter comme un véritable idiot. Mais, je savais pertinemment qu'au fond de moi, j'étais aussi vaillant que ces deux crétins, que ma vie avait autant de valeur que la leur. Je sentais les braises rougeoyantes de l'espoir se ravivaient, éclairant mon esprit d'une lueur jaunâtre, chaude. Je révélai donc ce qui se cachait derrière ce bois si noble, faisant un pas vers l'inconnu.

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 Sujet du message: Re: CItadelle des Profondeurs: Entrée Est
MessagePosté: Sam 17 Oct 2009 19:05 
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Tous les regards étaient braqués sur l’elfe bleu qui ouvrait son coffre sans prendre garde aux considérations de l’humain. Posée délicatement sur un velours rouge sang, une dague torsadée à la lame noire s’offrit aux regards. Elle était somptueuse, et certainement redoutable, au vu de son tranchant effilé. Sa garde était somme toute assez simple, d’un métal argenté, et comportait un petit compartiment vide, portant sans doute autrefois un symbole aujourd’hui manquant…

C’est alors que Doralies, et lui seul, entendit raisonner une voix dans son esprit. Il sut que c’était l’arme qui l’appelait, qui l’invitait à s’en saisir pour la faire sienne.

« Dôraliës… »

La dague avait parlé, et l’elfe bleu eut dès lors une envie irrépressible de nommer son arme comme elle venait de le faire. Il fallait la nommer par un nom ou un adjectif qui se référait avec précision au tempérament de l’elfe, à son caractère, à son être intime… Une valeur, une qualité ou un défaut, un trait physique… Elle quémandait un nom.

Aëlwinn, dubitative, interroge Dôraliës, reprenant peu à peu possession de son indépendance, bien que boiteuse, grâce aux soins de Maelan.

« Dôraliës, allez-vous bien ? Que se passe-t-il ? »

Mais alors qu’elle questionnait l’elfe bleu, Valor Fein s’empara de son coffret et l’ouvrit pour découvrir lui aussi une arme à lame noire : un poignard droit et pointu… Comme dans un rituel, il prononça un mot tout haut, dont nul ne comprit la signification en cette situation :

« Fierté… »

Le nain, qui ne faisait pas dans la dentelle, comme à son habitude, intervint bruyamment.

« Boup ! Foutre diable, qu’est-c’qu’ils ont tous ! Allez, on prend ces armes et on s’en va casser du Mariole Autiste ! »

Bougonnant, il se rua sur le plus gros coffret, le sien, et l’ouvrit avec fracas. Il contenait une hache à une main, toutefois impressionnante, à la lame noire. Il s’en empara, et aussitôt, s’écria :

« Bataille ! Sus à l’ennemi maintenant ! »

Il s’en alla alors d’un pas décidé vers la porte à l’arrière de la statue, puis se retourna vers vous d’un air interrogateur :

« Bon quoi, on y va ou on attend la neige ? »

Ce fut au tour de Maelan de prendre son colis, une dague courbe à la lame noire, encore… D’une voix faible, la main tremblante, il affirma :

« Prudence… »

Et mit l’arme dans sa gaine, qu’il attacha à sa ceinture en reprenant son arc en main.

La Cornue, elle, s’était emparée de la boîte sans l’ouvrir, vous jetant des regards sombres.

Les trois boites restantes étaient donc celles de Léonid, de Silmeï, et d’Aëlwinn, indécise. Celle de l’humain était la plus longue de toute, presque aussi grande que lui, bien que très mince… Et celle de Silmeï paraissait bien trop grande pour un si petit être…

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 Sujet du message: Re: CItadelle des Profondeurs: Entrée Est
MessagePosté: Lun 19 Oct 2009 17:27 
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Nom de Rana, ce musicien a dû souffler à un tel point dans sa flûte qu’il manque désormais d’air pour lui faire fonctionner le cerveau ! Cet étalage de coffres laissé de toute évidence ici pour nous induire en faute porte littéralement un écriteau « Ceci est un piège », et au mépris de toute prudence, voilà cet étourdi qui se dirige vers eux comme un lapin courrait au collet ou comme une souris plongerait dans la souricière ! Sur le coup, je reste bouche bée devant une telle inconscience, et je peux voir en tournant la tête que c’est également le cas des autres membres de la compagnie, lesquels observent la progression de Dôraliës reconverti pour l’occasion en véritable chair à canon afin de tester la dangerosité de ce traquenard en puissance. Ebahi, trop éberlué, trop las, trop atterré pour faire le moindre geste, je ne peux que me rapprocher en grommelant mille malédictions à l’égard de ce sombre manipulateur qui nous a sous sa coupe, capable de nous faire nous livrer aux actes les plus indignes et pitoyables.
Et pourtant, il faut avouer que pour une fois, l’eärion ne dit pas n’importe quoi, ses paroles recelant plus de sagesse que son comportement d’écervelé ne pourrait le laisser penser : il est vrai que nous avons un peu près autant de liberté que des araignées piégées dans un bocal, alors si notre geôlier veut nous lancer des mouches pour nous engraisser, pourquoi n’accepterions-nous pas ce cadeau au lieu de nous affamer ? Qui plus est, à en juger par ce que découvre l’elfe bleu en ouvrant le conteneur qui lui est destiné, tous paraissent contenir des armes en toute logique, instruments de guerre qui ne seraient très certainement pas de trop pour mener notre tâche de juste vengeance à bien. A vrai dire, je me sens à ce point fatigué, ma volonté est à ce point ébranlé que je commence à sérieusement m’imaginer que le mieux à faire serait peut-être bien de simplement suivre le mouvement en attendant de voir ce qui pourra bien advenir de cette histoire terrible et affreuse.

Aussi, quand je vois tous les autres, l’insupportable vaniteux Fein, l’impulsif Gleol, le timoré Maelan et même la vicieuse Cornue dans une certaine mesure, s’emparer du présent qui leur est destiné avec autant de promptitude que des soldats en rapine se jetant sur un butin, je commence à me diriger également vers ma boîte, un très élégant caisson longiligne à la finition irréprochable dont la taille équivaut presque à la mienne. Comme cela a dû être le cas pour les autres, je sens une espèce de radiance s’échapper de cet innocent contenant qui me semblerait presque emplir les alentours d’un murmure complice et tentateur m’invitant à découvrir dans toute sa splendeur l’outil martial qui m’est destiné, et c’est envahi d’une curiosité grandissante que je tends la main vers le système de fermeture.
Mais à ce moment, en tournant légèrement la tête, je suis mortifié de voir quel spectacle mes compagnons offrent : étreignant tous leur joujou nouvellement trouvé, ils ont l’air dominés par cette nouvelle trouvaille, cela valant aussi bien pour l’hiniön qui cancane désormais d’autant plus qu’il a trouvé un poignard à la mesure de ses velléités traîtresses que pour le torkin démesurément galvanisé par le hachoir énorme qu’il brandit avec l’intention manifeste de l’essayer au plus tôt. Au milieu de cette troupe paraissant jouir de sa nouvelle acquisition à la manière de chiens affamés jappant devant un morceau de viande, je suis pris d’une véritable nausée, écoeuré en voyant ce que sont devenus bien malgré eux ces gens : de simples pantins s’agitant au gré des mouvements de doigts habiles du Marionnettiste ; des enfants turbulents réduits à l’obéissance par une sucrerie… sommes-nous donc tous à ce point influençables, si prompt à oublier tout le mal que ce monstre nous a fait pour nous laisser flatter l’échine par lui à la première occasion ?

Envahi d’une rage farouche à cette idée, je ramène à moi ma paume tendue maintenant serrée en un poing hargneux, fixant ce cadeau empoisonné d’un air furieux, les traits crispés par la colère d’avoir été si aisément joués, mais surtout le cœur envahi d’une douloureuse tristesse. Dans un geste d’absolue résignation qui n’est que la concrétisation de pareilles émotions,ma jambe part alors avec vindicte en direction de ce maudit coffret que mon pied botté heurte de plein fouet, l’envoyant choir avec grand bruit mais pas aussi loin que je ne l’aurais pu souhaiter, le bois s’avérant plus pesant que je ne l’aurais cru. Ce salaud cruel peut bien avoir recours aux manigances les plus sournoisement mielleuses qu’il voudra, je suis bien résolu à ne pas lui abandonner un pouce de mon intégrité, et même s’il s’avère que j’ai eu tort de me montrer aussi impulsif, j’aurai au moins la satisfaction de n’avoir pas cédé à une odieuse facilité, ne serait-ce que par principe d’honneur : j’oserais, moi, faire usage d’une arme transmise de la main de celui qui nous a fait tant souffrir, qui a envoyé Eleth au trépas, qui a provoqué la mort d’Ergoth ? Plutôt renier jusqu’à ma foi et à mon nom !
C’est la respiration lourde et l’esprit encore troublé que je me retourne pour ne pas poser davantage mes yeux sur cet ignominieux objet, faisant de mon mieux pour ignorer au passage la douleur qui me tiraille désormais la cheville à cause de mon acte d’abnégation certes très fort et peut-être très beau symboliquement, mais un peu trop fougueux, je l’admets. Faisant face à cette assemblée ignorant de la signification et même sans doute de la probable portée de son geste, et ignorant les injonctions batailleuses de Gleol, je rassemble alors toute ma fierté pour leur décocher avec un fort dépit mais surtout avec affliction, en une triste constatation :

« Le Marionnettiste a su bien tirer vos ficelles. »

Toutefois, en retrait de tout ce désolant charivari, je peux voir que deux d’entre nous n’ont pas pris par à une telle ruée en la personne de l’auguste Capitaine et du vaillant aldryde, ces deux êtres parmi ceux que je tiens en plus haute estime parmi les membres du Vaisseau-Lune. La première, bien que toujours boiteuse et abattue, est un peu plus maîtresse d’elle-même, reprenant de sa dignité elfique si inspiratrice, et le second, bien que son expression soit indéchiffrable derrière son masque caparaçonné, se devine ébranlé et incertain devant un tel tumulte malgré tout le bon sens dont il a su faire montre jusqu’à maintenant. Il n’est pas dit qu’ils feront preuve de la même obstination fière que moi, mais toujours est-il que la lueur d’espoir de n’être possiblement pas le seul à renoncer à un tel abandon de soi me met du baume au cœur, et je passe quelques secondes à fixer le duo à l’embarras manifeste avant de reprendre la parole, essayant d’être inflexible bien qu’un filet de tremblement trahisse mes fortes émotions :

« Qu’allez-vous faire ? »

Evidemment, j’aurais pu me montrer beaucoup plus volubile en me fendant de tout un discours bien senti de façon à les convaincre qu’ils se compromettraient gravement en plus de prendre de grands risques s’ils se laissaient aller à la tentation de mettre la main sur l’arme qui leur est destinée, mais je ne l’ai pas fait. Bien sûr, cela tient en partie au fait que je suis un peu trop ébranlé pour faire preuve d’une loquacité pareille à celle que j’ai parfois affichée précédemment, mais je me montre également aussi laconique de manière à leur laisser pleinement la responsabilité de leur décision : de céder ou de résister, la décision leur appartient.

_________________
Léonid Archevent, fier Soldat niveau 11 d'Oranan et fervent adorateur de Rana. En ce moment en train de batailler follement en compagnie d'une vingtaine d'autres aventuriers dans une gigantesque salle contre une humanoïde reptilienne géante au service d'Oaxaca, conclusion d'une rocambolesque quête.

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 Sujet du message: Re: CItadelle des Profondeurs: Entrée Est
MessagePosté: Mer 21 Oct 2009 21:21 
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Inscription: Mar 23 Déc 2008 19:03
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Je relevai le couvercle lentement, ayant peur de découvrir une nouvelle énigme insoluble. Mais, à ma grande surprise, ce n'était pas un piège, en tout cas pour l'instant, ça n'y ressemblait pas. Une dague exceptionnellement belle se trouvait couchée sur une étoffe rouge où elle semblait dormir d'un sommeil profond. Mes yeux écarquillés observaient l'arme dont la lame était torsadée et aussi noire que de l'ébène. C'était une véritable beauté, un instrument délicat qui n'avait que pour but de causer la mort et l'anéantissement. Cette lame était d'un froid glacial, transperçant, presque omniscient... Quelques étincelles lumineuses enflammèrent mes pupilles, un éclair presque indescriptible qui sembla lire en moi, tourner les pages de mon livre intérieur qui était pourtant bien caché. Une envie irrésistible me poussait à prendre la dague, me donnant presque des ordres silencieux. Cette situation était tellement étrange, mystérieuse, mais, après tous les événements, je ne pouvais pas être surpris. Ce Marionnettiste possédait des désirs sadiques et devait prendre un réel plaisir à nous observer pendant que nous nous posions autant de questions. Néanmoins, aussi étrange que cela pouvait paraître, notre ennemi ne nous attaquait pas, jouait simplement avec nos nerfs, avec notre mental. Cette personne révélait un véritable esprit stratégique et calculateur, au moins, on ne s'ennuyait pas avec ce genre de personnes !

(Hein ? Qui me parle ?)

Une voix s'immisça dans mon esprit, m'appelant, citant mon prénom dans un souffle. Mes yeux parcoururent la salle, mais rien, seuls les membres de l'équipe étaient présents, m'observant dans ma terrible inconscience, dans mon saut vers l'inconnu qui était peut-être sur le point de me tuer. Non ! Cette voix ne pouvait provenir que de la lame, de cette arme consciente qui s'était déjà attachée à ma personne avant même que je ne puisse l'acquérir. Cet objet devait posséder un pouvoir époustouflant, jamais encore, je n'avais rencontré de dague parlante... Pourtant, elle m'incitait à lui répondre, à lui donner un nom, à la lier intimement à mon moi profond, à ce qui faisait de moi la jeune personne écervelée que j'étais. Réfléchissant rapidement à ma personnalité, à mon caractère, aux émotions qui me construisaient entièrement, je vis ma main, mes doigts, puis ce fut tout mon corps nu qui se présentait à moi. Comment avais-je pu passer à côté de ça ! Ma couleur de peau, ma souffrance, mon honneur, mon passé, ma famille oui, tout se rapportait à ce bleu azur si tendrement acquis depuis ma naissance. Voilà, j'avais ce qu'elle me demandait, avec ça nous serions liés jusqu'à la fin des temps foi de Dôraliës :
«Azur !»

Et puis, ce fut terminé, l'étrange sensation s'en alla, laissant derrière elle un vide plutôt angoissant. Comme quoi, j'aurais dû me douter qu'un cadeau aussi précieux venant de ce monstre aux pouvoirs ténébreux ne pouvait que me porter préjudice. Mais, Aëlwinn me ramena à la réalité, me faisant atterrir dans cette salle sombre aux tuyaux luminescents :
«Oui, oui, ne vous inquiétez pas Capitaine, ce n'était qu'une absence.»

Mais, d'autres s'étaient dirigés vers leur coffre, récupérant ainsi leur nouveau jouet comme je l'avais fait. Par contre, me servir d'un tel objet, façonné spécialement pour tuer, retirer la vie à des êtres de chair, ne m'excitait guère... Combattre des casseroles ou des êtres malveillants étaient complètement différents... Et puis, je devais arrêter de me trouver des excuses, me battre contre ces monstres était simplement une question de survie, je n'avais pas envie de mourir ! C'était compréhensible tout de même, pourquoi m'en voudrait-on ? Je devais cesser de me tourmenter avec ces événements passés, nous avions du pain sur la planche et le stupide nain l'avait bien compris : il fallait continuer notre route. Chacun avait récupéré son coffre, chacun ? Non, bien entendu, l'Humain n'avait pas l'air d'être emballé par ce cadeau... Hé bien ! Ne lui avait-on jamais appris que l'on ne devait pas refuser de don ? Ces êtres avaient tellement de choses à apprendre qu'il parassait à chaque fois plus inculte... C'était son choix et malgré le fait que depuis le début de cette quête je me battais pour des causes perdues d'avance, cette fois-ci je décidai que c'en était trop. S'il refusait une telle offre, c'était son problème, pas le mien :
«Allez ! Peut-être devrions-nous poursuivre, toute cette mascarade a assez duré !»

Impatient de voir où tout cela nous mènerait, je fixai ma dague à la ceinture au cas où une bestiole malveillante me sauterait à la gorge pour m'étriper... Ouh ! Rien que d'y penser, je sentis des frissons parcourir mon corps !

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 Sujet du message: Re: CItadelle des Profondeurs: Entrée Est
MessagePosté: Mer 21 Oct 2009 21:54 
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Les yeux plissés, les poings serrés, j'attends que la catastrophe nous tombe sur le coin du nez. Allez, je suis prêt, vas-y, frappe, Marionnettiste!



Pas d'explosion? De montée des eaux soudaine? D'apparition de monstre géant et affamé? Eh bien apparemment, non. Dôraliës a ouvert son coffre, et en a simplement sorti un poignard à lame noire. Quel petit joueur, ce Marionnettiste. Aucun panache. Tout le monde semble convaincu, comme moi, que tout danger est écarté lorsque nous nous rendons compte que l'elfe bleu, serrant son arme contre lui, a l'air étrangement absent. Il reste silencieux, et ne répond pas à Aëlwinn qui lui demande immédiatement s'il va bien. Puis soudain, alors que nous nous lançons tous des regards voulant clairement dire « on est tombé sur un os », Dôraliës prononce un unique mot, « Azur ». Voilà donc le plan monstrueux du Marionnettiste. Nous donner des armes lobotomisatrices! Ah le beau salaud. Eh bien ça ne prendra pas avec moi, na! Je m'apprête à fermement refuser d'ouvrir mon coffre (de toute façon ridiculement trop grand pour moi, il aurait au moins pu se renseigner sur ma taille), puis je remarque que Dôraliës a l'air tout à fait normal, finalement. Il rassure le capitaine, parlant d'une simple « absence », et je l'observe quelques instants, essayant de détecter une différence de comportement. Mais force m'est obligé de constater qu'il a autant de cervelle qu'avant...

(Mais alors, qu'est-ce qui cloche avec ces armes?!)
(Je sais pas Sil', je sais pas. Une chose est sûre, c'est qu'elles ne sont pas normales. Elles sont chargées d'un pouvoir que je n'arrive pas à identifier.)
(Et tu crois que ça serait dangereux de prendre la mienne? C'est tellement évident que le Marionnettiste veut qu'on les prenne! C'est forcément un piège!)
(Il est sûr que ça cache quelque chose. Mais est-ce forcément mauvais?)
(Qu'est-ce que tu racontes? C'est un salaud de première!)
(Oui, c'est sûr. Mais il a quand même dû mobiliser une puissante magie pour maintenir en vie ceux qu'il voulait garder pour son jeu. Les masques, ton armure... Je ne serais pas étonnée qu'il veuille récompenser ses « meilleurs joueurs », histoire de rajouter du piment, ou de leur redonner un espoir qu'il est encore plus amusant de casser ensuite.)
(Tu... Mais... C'est vrai, mais...)
(En tout cas, il se passe quelque chose dans l'esprit de ceux qui prennent l'arme. L'absence de Dôraliës n'était pas naturelle, j'en suis sûre et certaine...)
(Tu ne crois pas que le Marionnettiste utiliserait ces armes pour nous contrôler?!)
(Je ne sais pas Sil'... Il y a autant de chances que ces armes soient un piège qu'un cadeau, à mon avis. A toi de voir ce que tu veux faire, Sil'...)
(Oui... Mais dis-moi, toi, ce que tu penses vraiment. S'il te plaît.)
(D'accord... Je ne pense pas qu'il s'agisse d'un piège... Il est trop tordu et sadique pour prendre votre contrôle maintenant. Quel serait l'intérêt pour lui? Vous tuer? Il aurait pu le faire de cent mille autres manières! Non, ces armes sont importantes, je ne pense pas qu'il faille les laisser en arrière.)

La boule de fluide a parlé. J'avoue que son discours n'est pas du tout dénué de sens, et je suis assez d'accord avec elle, finalement. Seulement, suis-je vraiment prêt à risquer mon esprit sur une analyse psychologique d'un personnage qui se cache depuis le début? J'hésite franchement.

Pour mes compagnons cependant, aucun problème ni inquiétude. Gleol, Fein, et Maelan sont désormais en possession de leur arme, chacun ayant subi l'absence étrange brisée par la prononciation d'un mot. Aëlwinn et Léonid sont toujours immobiles. Léonid a même l'air passablement irrité de les voir tous se précipiter sur ces armes. Je suppose qu'il doit avoir les mêmes craintes que moi... La Cornue quant à elle a pris son coffre sous le bras sans l'ouvrir. Sa réaction me semble un bon compromis. Prendre l'arme au cas où, mais ne pas s'exposer tout de suite au danger, si danger il y a. Quelque chose me souffle aussi qu'elle en sait toujours bien plus que nous, alors imiter son exemple n'est pas insensé.

Mon ami humain s'adresse soudain sèchement aux détenteurs des armes, les félicitant pour avoir joué le jeu de notre ennemi. Je comprends immédiatement qu'il n'a pas les mêmes craintes que moi, mais qu'il est persuadé que les armes renferment un piège qui se refermera sur nous à un moment ou un autre. Déterminé, il se retourne vers Aëlwinn et moi, nous demandant ce que nous allons faire. Je perçois dans son ton une attente qui me met mal à l'aise. Depuis le début de cette aventure, je me suis bien entendu avec l'humain, et nous avons toujours raisonné de la même manière. Seulement là... Prudent, je m'éclaircis la voix, avant de lui exposer mes arguments de la manière la plus honnête qui soit pour ne pas réveiller la colère qu'il éprouve déjà à l'encontre des autres:

«  Léonid. Je sais que vous pensez exactement comme moi quant à la potentielle dangerosité de ces armes. Il serait bien naïf de croire qu'elles sont là juste pour faire joli, qu'il n'y a aucun risque qu'elles soient piégées... J'en ai soigneusement débattu avec... avec moi-même, et il y a tout de même des chances pour qu'on puisse les prendre sans grand risque.
Tout d'abord, regardez nos compagnons! Ils ont l'air parfaitement normal. Cependant je vous accorde que ça peut ne pas vouloir dire grand chose.
Je ne pense pas que le Marionnettiste ait un quelconque intérêt à piéger ces armes, pour prendre notre contrôle ou je ne sais quoi d'autre. A quoi cela lui servirait-il? Il a pris toutes les dispositions nécessaires pour garder en vie ses « élus ». Les masques en sont la meilleure preuve. S'il voulait nous tuer avant notre confrontation, il l'aurait déjà fait depuis longtemps. A mon avis, dans son esprit de joueur tordu, il est bien plus amusant de nous armer, nous redonner un peu d'espoir avant de nous piétiner impitoyablement. Il serait même possible qu'il veuille récompenser les pions qui ont réussi à survivre jusqu'ici!
Ca peut paraître insensé -ce ne sont que des spéculations sur son comportement-, mais je suis convaincu que ces armes sont trop importantes pour être abandonnées ici. C'est pourquoi (j'hésite et déglutis à cet instant) j'ai décidé de prendre mon coffre avec moi, sans l'ouvrir tout de suite. Sans m'exposer directement au piège hypothétique, j'ai tout de même accès à l'arme au cas où j'en aurais besoin... 
»

Le voyant toujours fermé, je lui fais part de ma dernière proposition, anxieux:

« Ecoutez, si vous ne voulez vraiment pas prendre ce coffre, je le porterai pour vous. »

A cet instant, je ne suis pas fâché qu'une plaque d'acier me soustraie à son regard brûlant.

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Dernière édition par Silmeï le Mer 18 Aoû 2010 15:50, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: CItadelle des Profondeurs: Entrée Est
MessagePosté: Ven 23 Oct 2009 21:01 
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Tous les regards se tournent vers le coffre de Léonid lorsque celui-ci percute le sol, abimant le laquage noir du bois, mais ne se brisant pas. Le silence se fait, et la Cornue est la première à réagir, avançant vers le coffre d’une démarche assurée. Avant de s’en emparer, elle adresse la parole à l’Oranien avec un rictus écœuré.

« Vous êtes un humain stupide ! »

Elle veut alors ramasser la boite pour la superposer avec l’autre, sous son bras, après avoir rangé son crane dans une des amples poches de sa veste pourpre, mais elle se fait interrompre par l’armure de l’aldryde, qui s’en empare avant elle, qui se retrouver encombré de deux coffres.

De son côté, suite à la réponse de Dôraliës, Aëlwinn adresse un regard presque désolé à Léonid, et ouvre son coffret tout en parlant :

« Je crains que ces armes n’aient un rôle trop important pour que nous les laissions là… »

Alors qu’elle s’empare d’un sabre courbe à la lame noire et effilée, elle murmure un mot, le nom de son arme :

« Liberté… »

Celle-ci luit alors d’une lueur rayonnante, avant de se ternir à nouveau… La capitaine la glisse dans sa ceinture en reposant le regard sur l’ensemble du groupe.

Suite aux paroles de Dôraliës, le nain s’impatiente et bougonne une fois de plus :

« Ouais, qu’on va y aller, et tout d’suite, qui plus est ! »

Sans dire un mot de plus, il s’empare de la poignée de l’énorme porte et l’ouvre à la volée, dans un raclement sourd et impressionnant… Mai il n’est rien face au spectacle qui s’offre désormais à vous… La salle d’Esprit…

« Boudiou… »



[Vous ne serez considérés comme présents dans la salle d’esprit que lorsque vous y aurez posté votre entrée. Tout ce qui se dit avant dans cette salle n’est pas audible par vous. (donc tout ce qui s’est dit avant votre post es inconnu de votre personnage.) Vous pouvez continuer à poster ici, ou dans la Salle d’Esprit, selon votre bon vouloir, et les actes de vos personnages…]

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 Sujet du message: Re: CItadelle des Profondeurs: Entrée Est
MessagePosté: Sam 24 Oct 2009 14:22 
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Inscription: Mar 23 Déc 2008 19:03
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Mais, avant que je n'aie pu poursuivre mon chemin vers de nouvelles sphères inquiétantes, la bête aux longues cornes s'énerva sur le jeune humain qui n'avait pas voulu récupérer son coffre, contenant certainement une arme mortelle. Elle pesta, lui disant qu'il était stupide, chose véridique sans nul doute, vu la prudence maladive dont il faisait preuve depuis le début de la quête... Et, bien que Maelan soit lui aussi un champion du genre, ce dernier avait récupéré son coffre afin de poursuivre cette aventure comme nous devions sans nul doute le faire. Évidemment, nous étions de simples pions sur un échiquier, commandés par les soins de ce Marionnettiste redoutable, mais, qu'importait, nous avions entrepris ce voyage en connaissance de causes, alors nous n'avions nul autre choix que de continuer notre route. Cependant, cette femme étrange voulut récupérer le coffret, sentant certainement au fond d'elle que notre survie dépendait définitivement de ce cadeau somptueux. Pourtant, l'Aldryde s'en était emparé avant, portant à présent deux coffrets qui devaient lui paraître bien lourd... Il pourrait tout de même le prendre pour que l'on puisse en finir une bonne fois pour toute !

(Après tout, il fait comme il le sent...)

Malgré l'évidence indéniable que l'Humain faisait tout son possible pour nous ralentir, Aëlwinn, elle, bien plus courageuse, s'appropria un sabre tout aussi fantastique que ma dague ! Tout ceci était exaltant ! Nous avions l'air d'une équipe de véritables défenseurs de la liberté et de l'amour ! Même si cela était peu original, c'était l'impression que j'en avais à cet instant précis. À présent que nous étions tous équipés pour partir à l'aventure, plus rien ne nous retenait ! D'ailleurs, le nain toujours aussi rustre ne put s'empêcher d'ouvrir la porte gigantesque qui se trouvait devant nous... Quel imbécile, nous aurions dû nous concerter avant de faire quoique ce soit, mettre une stratégie en place par exemple... Mais, non, réfléchir même une fraction de seconde était trop pour lui, cela aurait très bien pu lui causer une rupture d'anévrisme ou le rendre amnésique ! Il était vraiment idiot, comme toutes les personnes de son espèce, la seule chose qui les intéressait était de frapper et de tuer... Il n'y avait pas à dire, ils étaient complètement stupides.

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Maître musicien pour vous servir...


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 Sujet du message: Re: CItadelle des Profondeurs: Entrée Est
MessagePosté: Sam 24 Oct 2009 16:39 
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Inscription: Jeu 27 Nov 2008 00:40
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Dans un premier temps, et en dépit du manque parfait d’expressivité de Silmeï du fait de son immense armure, je suis habité par l’espoir de ne pas être considéré comme un fou pour avoir été un sage au milieu des fous, et lorsqu’il se dirige vers moi, il s’en faut de peu que je ne me laisse pas aller à quelque épanchement à l’idée que je vais une fois de plus trouver en lui un soutien franc et sensé. Cependant, dès les premiers mots, je déchante vite, car il se trouve que loin de se rallier à ma cause, l’aldryde se fait l’avocat de Thimoros, se lançant dans une argumentation empreinte de complaisance pour proposer de couper la poire du risque en deux et suivre l’exemple de la cauteleuse Cornue. Mais bien sûr, allons-y donc gaiement, suivons l’exemple de celle qui n’hésite pas à manipuler tout le monde et à sacrifier son entourage comme des pions ; et peut-être qu’à force, nous atteindrons nos objectifs en devenant comme elle puisque se montrer perfide et cruel semble être la voie du succès ces temps-ci !
Loin cependant de laisser transparaître une telle hostilité haineuse, mon visage se ferme aussitôt pour revêtir un air revêche et farouche dont l’impénétrabilité n’a certainement rien à envier à celle des masques que nous portions tous quelques minutes auparavant, le regard éteint, écoutant le cryomancien divulguer son argumentaire que je ne peux m’empêcher de trouver par bien des points juste et sensé. Toutefois, ma décision est prise, et même si ma résolution se fait désormais vacillante sous les mots du petit être qui respirent le bon sens, je sais que je ne dois pas céder, que je dois rester aussi honorable et inébranlable que je me suis promis de l’être pour ne pas faire honte aux préceptes selon lesquels j’ai été éduqués. En fin de compte, c’est la gorge serrée, la voix lasse et tremblante que je me détourne de lui, la mort dans l’âme, véritablement perdu maintenant que je vois un ami tel que lui se laisser convaincre par une soif de puissance aveugle plutôt que par la camaraderie :

« Fais comme tu veux. » Lâché-je tristement, incapable de mobiliser le courage nécessaire pour en dire plus.

Quelle impression terrible que d’avoir le sentiment que tout s’écroule autour de vous, que tout ce que vous pouviez croire acquis et durable s’avère en fin de compte aussi fragile qu’un château de cartes, aussi changeant que les phases de la lune, toutes vos assurances s’effaçant comme d’insignifiants dessins d’enfant à la craie sous la pluie. C’est la sensation que j’éprouve alors qu’Aëlwinn, celle-là qui s’était faite hier même le héraut du libre-arbitre, se dirige en des mouvements d’abandon vers le coffre qui lui est destiné, cédant ainsi en un rien de temps à la tentation sous peine que prendre le risque de faire ces armes nôtres en vaudrait la chandelle. Evidemment qu’il vaut la chandelle, mais ce qui me paraît crever les yeux, c’est que la personne qui a le plus à gagner dans l’affaire de nous voir nous laisser ainsi aller, c’est le Marionnettiste ! Nous sommes une belle escouade d’imbéciles tiens : nous savons pertinemment que les mailles du filet se resserrent autour de nous, et au lieu de faire en sorte de les trancher ou de se glisser hors de leur étreinte, nous nous jetons joyeusement dedans !
Et bien entendu, le tableau ne serait pas complet s’ils n’essayaient pas de m’entraîner à leur suite par tous les moyens, tous les subterfuges nécessaires, l’aldryde ayant le culot de me proposer de se charger d’embarquer mon cadeau empoisonné avec lui puisque je n’en veux pas. A remuer dans mon esprit une offre de service aussi empreinte de générosité et de vilénie à la fois, je ne peux retenir un rictus sardonique qui vient se former sur mes lèvres perlées d’eau saline comme une vilaine cicatrice, mais celui-ci s’évanouit bien vite : je n’ai plus la force d’être vaillant, colérique ou même caustique, les seuls flots dans lesquels je sais encore nager étant ceux d’un déprimant désespoir. J’ai même du mal à rassembler suffisamment d’un semblant de détermination pour répondre d’une voix blanche à la petite créature sans même prendre la peine de me retourner :

« Ne te donne pas cette peine. »

Mais alors, évènement assez inattendu qui rallume en moi des ressources d’ardeur insoupçonnées, une voix empreinte d’une venimeuse vindicte se fait entendre, me faisant me retourner par réflexe, les prunelles luisantes d’un courroux déraisonné, pour découvrir qu’en plus de tenir de la vipère, la Cornue a quelque chose d'un rapace, ne se gênant pas pour faire sienne la boîte que je n’ai pas voulu reconnaître. « humain » et « stupide » sonnant tous les deux comme des injures dans la bouche de cette humanoïde corrompue, son insulte fait facilement mouche dans mon âme tourmentée, et sans même réfléchir aux implications de mon geste ni à ce que celui-ci pourrait déclencher, je me dirige vers elle en une série de grands pas qui n’auraient rien à envier à ceux d’un ours énervé avec l’intention de lui administrer une bonne correction, le cœur à ce point échauffée de bile qu’il ne me vient même pas à l’esprit que des débordements tels que celui-ci sont justement ceux que j’avais à tout prix voulu éviter.
Mais alors, encore une fois, Silmeï intervient à ce moment, véritable faucon subtilisant prestement une proie à un vautour, l’être caparaçonné n’hésitant pas à faire face à la dangereuse Capitaine pour ne pas la laisser faire sien le bien qui me revient. Pourtant, loin d’être flatté par une démonstration de prévenance aussi obligeante, je me sens indigné qu’il persiste à vouloir se charger de laver mon linge sale, ma colère passant de la femme à cornes au petit homme ailé vers lequel j’oriente à présent ma progression, les poings fermés, la mâchoire crispée. En arrivant au contact de l’aldryde, c’est en tirant catégoriquement, et même brutalement, que je lui arrache ce maudit coffre des mains sans ménagement, le fixant rageusement pour lui aboyer dessus avec une véhémence qui ne me ressemble pas :

« T’es sourd ou quoi ? Je t’ai dit de ne pas y toucher espèce d’idiot ! »

C’est alors que ce dernier mot des plus offusquant fuse d’entre mes lèvres que je me rends compte de la posture dans laquelle je suis et, à plus grande échelle, ce que je me suis laissé devenir à force de vouloir soutenir mordicus et coûte que coûte des principes d’honorabilité : loin d’être l’incarnation de ce que serait un bon ynorien juste et droit, tout ce qui a résulté de mes efforts de ces dernières minutes a été de me transformer en une caricature de directeur de conscience teigneux et virulent. Bien évidemment, selon les principes qui doivent régir la vie d’un bon samurai, parangon du guerrier oranien, il faut faire preuve de Droiture, d’Honneur et de Courage, mais aussi de Bienveillance, de Politesse, d’Honnêteté et surtout de Loyauté… et j’ai été sciemment à l’encontre de ces préceptes. A quoi bon vouloir m’en tenir jusqu’au bout à des obligations inébranlables si cela ne fait que semer le trouble parmi l’équipe dont je fais partie ? Il est bien beau de vouloir s’élever au-delà de la condition de simple être humain influençable, mais que peut donc m’apporter d’être d’une moralité irréprochable si cela implique que je doive aussi violemment me détacher des personnes qui m’entourent ; a fortiori quand ma conduite obstinée confine de près à la démence ?
Oui, ces armes sont très certainement des pièges, et Rana sait dans quel guet-apens mental nous pourrons tomber en les faisant nôtres, mais malgré cela, est-ce en me mettant en berne contre ceux que je pourrais juger dans l’erreur que je pourrai éventuellement les aider à regagner le droit chemin ? Non, si jamais traquenard il doit y avoir, la conduite la plus digne à suivre serait carrément d’y plonger avec mes compagnons afin que nous puissions être unis pour nous en sortir le moment venu, ne serait-ce que parce que je ne pourrais vraiment pas continuer cette aventure sordide sans leur soutien, tout comme je n’aurais jamais pu parvenir jusqu’à ce stade s’ils n’avaient pas été là pour m’épauler : d’évènements en évènements, même des individus aussi méprisables que Fein ont dû mettre la main à la pâte, et ce n’est pas alors que nous avons l’air d’approcher du but que je vais m’opposer à eux !

En réalisant tout cela en une véritable épiphanie, je laisse retomber la lourde boîte qui heurte une fois de plus le sol avec bruit, l’air interdit, hagard, au bord des larmes sous la tension qui m’avait accablé et semble s’être un peu amoindrie maintenant que j’ai reconnu mes erreurs. Je m’en veux terriblement d’avoir eu un si mauvaise opinion et de m’être montré un tel salaud devant celui qui n’a eu que des bontés pour moi : toute colère s’étant envolée, je ne brûle plus à présent que de me faire pardonner, et à cet effet, je pose mes mains sur les épaules de Silmeï, ou plutôt de l’armure qui abrite Silmeï. Pour autant, même si avoir une sorte de harpie en face de moi au lieu de ce cher magicien est assez déstabilisent, je ne m’en formalise pas, et, faisant fi de l’enveloppe de métal froide, je passe mes bras de part et d’autre du cou de cet équipier de valeur pour lui donner une franche accolade en matière d’excuse, joignant la parole au geste en ravalant mes pleurs.

« Pardon Silmeï, je suis désolé, j’ai été un imbécile. Merci pour ton aide, du fond du cœur. »

Formule empreinte de solennité qui ne laisse pas transparaître la moindre once d’hypocrisie ou de grandiloquence, mais ce n’est pas tout de s’exprimer par mots, il faut aussi des actes, d’autant plus que l’heure tourne en une véritable course chronométrée contre un sombre destin. Ainsi, me détachant de l’aldryde avant que la scène ne commence à devenir embarrassante, je le regarde dans les yeux (du moins je crois) d’un air débordant de reconnaissance et d’un courage ressuscité, avant de laisser mon champ de vision descendre en direction du coffre malmené mais toujours à peu près intact qui paraît attendre patiemment que je veuille bien prendre possession de ce qu’il contient. Cette fois, je suis bien déterminé à boire tant qu’à faire le calice jusqu’à la lie, et, en revenant à mon ami, je lui fais part de ma résolution, mes propos appuyés par un très léger sourire d’assurance fataliste :

« Autant aller jusqu’au bout. »

Aussitôt dit, aussitôt fait, et, posant hardiment mon pied droit sur une des extrémités de la boîte sans cesser de fixer ce camarade de valeur, je pousse fort du talon afin de redresser cet immense contenant en un mouvement que n’aurait certainement pas désavoué le vivace et élégant Vilyo, guidé par une sorte d’appel qui émane toujours de mon arme encore inconnue. Sous l’élan conféré par l’impulsion que je lui ai donné, le couvercle s’ouvre alors soudainement, laissant dans la foulée jaillir de l’intérieur un objet longiligne que je n’ai même pas besoin de regarder pour attraper d’une poigne vive et ferme de ma main gauche, les doigts soudainement resserrés autour d’un manche qui paraît avoir été taillé sur mesure pour moi. Dans le même moment, j’éprouve une étrange sensation, comme si un œil invisible s’était promené tout autour de moi, en moi et même à travers moi pour m’examiner, m’envoyant un étrange frisson d’exaltation contre lequel je ne cherche pas à lutter tandis que j’entends mon propre nom être prononcé par une voix sans âge qui n’est pas sans évoquer le murmure du vent.
Alors qu’il y a quelques instants à peine, j’aurais repoussé éperdument ces sensations comme un enfant apeuré effrayé par sa propre ombre, je les laisse me parcourir, me prêtant à une telle extrospection sans broncher, l’accueillant même pour faire mien cet instrument de combat que je ressens sur le coup comme une extension de mon bras de la même manière qu’il me reconnaît comme son manieur, par un prodige d’enchantement que je ne saurai certainement jamais expliquer. En même temps que tout cela me parvient, je sens que ce long outil martial confortablement calé contre ma paume me réclame un nom, et pour bien marquer ce qui a motivé mon geste, je ne saurais trouver de meilleure appellation que celle-là même qui englobe tout ce en quoi je crois, tout ce dans le respect de quoi j’ai été éduqué, et tout ce qui m’a permis en grande partie de continuer d’aller de l’avant en dépit de l’adversité et de me rendre compte de l’ampleur de l’erreur de ma conduite moralisatrice et rigoriste :

« Bushido. »

Comme si mes paroles s’écoulaient directement de ma bouche jusqu’à ma nouvelle acquisition extraordinaire pour l’envelopper en des volutes dorées luisantes et se cristalliser ensuite sur elle, celle-ci est alors envahie l’espace d’un instant d’une douce radiance alors qu’une pierre de la même couleur apparaît à la base de la lame de cet objet sur lequel, pour autant familier qu’il me soit devenu en si peu de temps, je pose les yeux pour la première fois. Ainsi, je découvre avec surprise que contrairement à ce que laissait croire son poids qui ne doit pas dépasser les deux kilos, il s’agit non pas d’une lance mais d’une pique, plus précisément d’un yari bâti en toute simplicité mais avec un soin proprement artistique pour autant que je puisse en juger : fait d’un manche en ébène terriblement bien équilibré d’environ un mètre cinquante, souple et solide à la fois, il se termine par une lame à double tranchant noire comme l’onyx que je n’ai nullement besoin de tester pour savoir que c’est sans conteste l’arme la plus redoutable que j’aie jamais vu.
A le pensée que quelque chose d’aussi formidable pourrait se retourner jusque moi, je me sens pris d’une certaine appréhension que je chasse d’une grande inspiration qui me gonfle la poitrine, n’ayant de toute façon plus d’autre choix que de faire avec cette arme d'hast extraordinaire maintenant que je l’ai reconnue comme étant mienne. Si jamais il s’avère que j’ai été joué et que cet équipement est un attrape-nigaud de grande envergue, je le réduirai en copeaux, mais s’il se montre fidèle aux attentes que j’ai de lui de par le nom que je lui ai conféré, alors j’en prendrai autant soin qu’un idiot comme moi le peut. Bien sûr, l’inconvénient qui me vient rapidement à l’esprit est qu’avec quelque chose de cette taille à manier, et ce malgré son étonnante légèreté, je dois me servir de mes deux mains, et ne pourrai donc pas me servir de l’épée divine dont il m’a été fait don. Pour autant, le dilemme ne m’est pas si cruel, et je préfère en fin de compte garder Bushido en main et l’Ongle de Rana à ma ceinture, rassuré de sentir contre mon abdomen la présence réconfortante de l’artefact des vents de pair avec celle de l’Empreinte sur ma peau, mais aussi de garder en main cette grande lance presque trop imposante pour moi qui n’ai jamais été exercé au maniement de quelque chose de pareil.

Enfin bon, trêve de bavardages, d’épanchements et d’autres tergiversations ! Qui n’avance pas recule, ainsi que le veut le proverbe, et comme le fait remarquer le téméraire Gleol qui prouve une fois de plus qu’il n’a pas la langue dans sa poche, mieux vaut poursuivre notre exploration de cette sombre citadelle sans perdre un seul instant. Ainsi, c’est après un autre hochement de tête empreint de gratitude à l’adresse de Silmeï, et sans même daigner accorder un regard à la Cornue que je donne moi-même mon approbation pour nous confronter à la suite des évènements, la voix à nouveau ferme, aussi digne et droit qu’un soldat prêt à la bataille avec mon yari en main :

« Allons-y. »

De toute façon, bille en tête comme toujours, le torkin n’a pas attendu que moi ou qui que ce soit d’autre lui donne l’autorisation de procéder à l’ouverture du gigantesque panneau de métal, et, parvenant à lui seul à ouvrir la porte grâce à sa force de colosse, il dévoile une scène qui le laisse manifestement interdit, à peine capable de souffler un mot. Intrigué, le cœur battant, mais déterminé à aller jusqu’au bout, je marche à la suite du bouillant hacheur cloué momentanément sur place, et lorsque je vois ce qu’il a vu, je comprends tout à fait sa réaction, ma bouche laissant échapper en un souffle alors que je tombe des nues :

« Par Rana… »

_________________
Léonid Archevent, fier Soldat niveau 11 d'Oranan et fervent adorateur de Rana. En ce moment en train de batailler follement en compagnie d'une vingtaine d'autres aventuriers dans une gigantesque salle contre une humanoïde reptilienne géante au service d'Oaxaca, conclusion d'une rocambolesque quête.

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Dernière édition par Léonid Archevent le Mer 2 Déc 2009 05:15, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: CItadelle des Profondeurs: Entrée Est
MessagePosté: Lun 26 Oct 2009 12:46 
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Localisation: Quête 26 - Cellule n°5
Lorsque je débite mon discours, que j'espère persuasif et raisonné, je fixe attentivement le visage de Léonid, que je devine proprement ébranlé par tous les atroces évènements qui sont arrivés. Pour ma part, je ne sais pas vraiment de quelle manière je parviens à tenir, et je dois avouer que mon armure me pèse. Et une tension, un sentiment d'urgence mêlé de crainte et de hâte tellement puissant me crispent plus que je ne pourrais le décrire, et me servent pour l'occasion de squelette solide. Autrement, je ne serais plus qu'une vulgaire poupée de chiffon désarticulée, au regard vide et à l'esprit vague et volage, agitée de temps à autres de sanglots et de spasmes de douleur. L'image de la mort d'Ergoth, bien que je la repousse fermement sans discontinuer, s'est imprimée à tout jamais dans mon esprit. Il suffit d'un moment d'inattention pour que l'insidieux l'exhibe à nouveau, encore et encore. Encore et encore cette tête stupéfaite qui chute au ralenti sur le sol. Non, je ne dois pas y penser. Léonid, attache-toi à convaincre Léonid, Silmeï. Et à botter les fesses du salopard à l'origine de tout ça. Ce sera seulement ces missions accomplies que j'autoriserai la douleur et la tristesse à s'emparer provisoirement de ma raison et de mon âme, et les larmes à déferler à nouveau. Mais pour l'instant, Léonid. Au fur et à mesure que je parle, je constate avec douleur que son visage, d'ordinaire si avenant et prompt au sourire, se ferme. Tant et si bien que lorsque je conclus en lui proposant de prendre avec moi le coffre contenant son arme, au cas où, j'ai en face de moi un visage plus inexpressif que mon masque de fer, qui me glace les sangs et m'enserre le coeur.

Un bref instant de silence résonne comme un coup de canon dans la salle étrange. Le temps s'étire. Et enfin ses lèvres s'entrouvrent, si peu que les deux tristes phrases qu'il prononce semblent avoir du mal à s'échapper puis s'envoler, doucement, dans ma direction, en tournoyant dans l'air soudain glacé entre nous, pour se rapprocher timidement de moi, précautionneusement, comme la première caresse d'un amant, et finalement m'atteindre et me gifler violemment. Nom d’un bouloum, Léonid réagit pire encore que je ne le craignais! A cet instant précis, je suis heureux d’être enfermé dans une coque de fer, me dissimulant à tous les regards. Ainsi je n’ai pas à retenir la mimique meurtrie qui déforme mon visage, ni la larme solitaire qui dévale tristement l’une de mes joues. Le choc de voir se comporter ainsi le jeune humain, si jovial d’habitude, me laisse sans voix et me pèse douloureusement. Je n’arrive pas à réaliser qu’il me tourne le dos, dans tous les sens du termes. J’aurais été prêt à faire n’importe quoi pour que les choses ne restent pas comme ça, agencées de façon si absurde, Léonid en conflit avec le reste du groupe au moment même où l’unité doit primer! Ma mâchoire s’agite sans qu’aucun son en sorte, je n’arrive pas à trouver les mots. Je suis fébrile et pourtant paralysé.

Puis soudain, la Cornue intervient, crachant avec fureur son fiel à la face de Léonid, et s’approchant, avide, du coffre de mon ami. Alors, mû par je-ne-sais-quel instinct -peut-être poussé par la proposition de me charger de son coffre que je viens de lui faire, ou bien simplement pour agir, faire quelque chose pour croiser à nouveau le regard de l’humain!-, je me précipite sur elle et l’empêche de s’emparer du coffre. Profitant de la nature imposante de mon armure, je m’interpose sans ménagements, et me saisis du long coffre, que je fais glisser sous mon bras, l’ajoutant à mon propre coffre, que je tenais par l’autre bras. C’est alors que le Léonid que je ne reconnais plus fond sur moi, m’arrache violemment des mains son coffre, puis me crache au visage un « espèce d ‘idiot » qui me pétrifie sur place. Mes yeux s’ouvrent grand, mon souffle s’interrompt, et le coffre que je tenais encore se fracasse par terre. Comment Léonid, ce jeune humain si bon et si sage, mon compagnon le plus cher depuis le début de cette quête, mon porteur attitré, mon sauveur en de nombreuses occasions, comment Léonid peut-il?! Moi qui ne cherche qu’à l’aider, à concilier sa prise de position et notre éventuel besoin de ces armes étranges, -qui sait, elles pourraient peut-être lui sauver la vie!-, et lui qui vient me traiter d’idiot?! Je suis tellement las que ce n’est même pas la colère qui m’étreint, mais la douleur. Cette douleur à laquelle on s’attend pas, celle qui vous coupe le souffle sans prévenir, l’insidieuse douleur.

Et je reste ainsi immobile. Mon visage tourné en direction de l’humain, les bras ballants, et silencieux. J’attends. Je ne sais pas ce que j’attends, mais j’attends. Que la douleur s’en aille peut-être, ou bien que Léonid, pétrifié lui aussi, le fasse. Les secondes, lourdes, martèlent le temps. Même mes pensées restent suspendues, et Aurore reste interdite dans mon esprit.

Et brusquement, me voilà dans les bras de Léonid. Comme si la montagne de glace qui s’était érigée entre nous venait de se briser, voilà que l’humain m’enserre et me donne l’accolade, et s’excuse d’une voix chaude et émue. Je dois avouer que ce revirement de comportement me laisse pantois, même s’il me ravit au plus haut point. Histoire de mettre un point final à toute cette histoire, je lui murmure malicieusement (si tant est que je sois encore capable d’être malicieux):

« Oui, c’est votre lot à vous, les humains. De rien, cher ami. »

L’étreinte se rompt, mais le lien est restauré, et je recroise enfin son regard, ce regard courageux et bon que j’avais cru perdu pour des broutilles. Léonid se baisse ensuite pour récupérer son coffre, et se résout à l’ouvrir, ce que j’encourage d’un bref hochement de tête. Je le fixe silencieusement tandis qu’il ouvre son bien, et qu’il s’empare de sa belle lame noire. Une de plus. Son regard se fait vague un instant, puis il prononce un unique mot, que je ne comprends pas. Son arme se met alors à luire étrangement, puis tout se finit. Mon compagnon m’adresse un dernier hochement de tête, auquel je réponds avec détermination.

Je me rends alors compte que tout le monde nous fixe depuis le début de la scène, mise à part peut-être Aëlwinn, qui arbore désormais un magnifique sabre à la lame noire. Gleol, Dôraliës, Fein , Maelan sont à proximité de la porte, impatients de poursuivre. La Cornue est restée silencieuse prêt de nous, cela vaut mieux je pense. Enfin Aëlwinn, précédée de Léonid, se dirigent vers cette fameuse porte, qui n’attend plus que nous la franchissions.

Je pousse un profond soupir, me redresse, et ramasse mon propre coffre, pour enfin emboîter le pas à l’équipage meurtri et hétéroclite du feu Vaisseau-Lune, mais uni par une résolution sauvage: faire payer le Marionnettiste.

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