L'Univers de Yuimen déménage !


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 Sujet du message: Re: Le retour à la réalité...
MessagePosté: Sam 30 Oct 2010 00:58 
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Qu'aurais-je donné pour voir à nouveau des visages s'éclairer autour de moi?! A bien y penser, les ponts de nos navires ont bien plus souvent assisté à des scènes de souffrance et d'affliction, et les planches couleur ébène de la Voile Noire ne font pas exception. Où sont passées l'aventure, la gloire, la fortune qu'on nous a fait miroiter à Kendra-Kâr? Une chape d'ombre s'est abattue sur nos têtes, et maintenant que tout semble se terminer, les puissants sentiments qui me faisaient encore tenir debout refluent peu à peu, s'émoussent. J'ai bu au calice de la vengeance, ma soif s'est tarie, mais un goût âcre d'insatisfaction griffe ma gorge. Colère et ressentiment ne font plus que bourdonner; ils marmonnent indistinctement dans mon esprit. Le calme reprend progressivement place dans mon esprit, mais pas le genre de quiétude sereine. Un simple silence vide, morne, et creux. Le genre d'état d'esprit qui n'est pas sans me rappeler désagréablement un long sommeil glacé.

En dépit du soin que nous a prodigué la lumière blanche à la fin du combat, je me sens réellement las. Je soupire plus souvent que je n'expire, et je ne peux qu'être atterré par le gâchis monumental qu'a été ce voyage insensé. Mon bras de fer est toujours posé sur l'épaule de mon ami humain, et je laisse mon regard dériver sur le pont. Les aventuriers survivants sont désormais tous à bord, et se regroupent pour affronter la dernière partie du voyage. Gleol nous rejoint, silencieux. Comme tous les autres. J'aperçois Aëlwinn un peu plus loin en train de se pencher vers un Dôraliës prostré et bouleversé par les derniers événements. Puis la voix rocailleuse de Gleol brise momentanément notre silence pour prodiguer à Léonid réconfort et paroles sages. Un être aussi plein de talent que de muscle, ce Gleol.

Préférant laisser un peu d'air à Léonid, je me recule d'un pas et me retourne pour m'accouder au bastingage. Il est étrange comme nous semblons soudain hors d'atteinte alors que la salle toute entière est en train de s'écrouler. C'est à peine si je me suis rendu compte que nous flottons à présent à des mètres au-dessus du sol, dans une vaste bulle entièrement véhiculée par le pouvoir du Marionnettiste. Le vacarme, profitant de l'amphithéâtre vide, fait de l'esbroufe, se déchaîne et donne toute sa puissance. Ici et là, des blocs gigantesques de pierre se détachent du plafond et s'écroulent sur les gradins, envoyant des éclats meurtriers dans toutes les directions. La dernière demeure du Marionnettiste se désintègre au rythme de mille craquements. C'est peut-être à cause de ce boucan que nous restons sans voix. Ou bien est-ce l'idée que le Marionnettiste va périr ici, les tympans meurtris par les grondements sourds de la salle qui gémit sous la pression. Va périr ici, cassé, brisé, réduit en bouillie par l'étreinte imminente et mortelle des tonnes de pierre alentour. Mal à l'aise, bien que toujours ferme dans ma décision, je dirige mon regard vers lui.

(Il n'a pas l'air de paniquer.)
(Je suppose qu'il en a vu d'autres, lorsqu'il a dû échapper aux treize.)
(Je serais en train de devenir fou à sa place. Mourir en cage.)
(Tu n'es pas à sa place, Sil'. Et puis, qui sait s'il mourra?)

Nous interrompons là notre lugubre échange de pensée, car une voix féminine résonne soudain sur le pont, couvrant le bruit dû à la tempête de pierre. A la stupéfaction générale, l'humaine qui avait lancé le puissant sortilège de soin, et qui, soit dit en passant, était au début du combat une farouche opposante du Marionnettiste nous avoue bien tranquillement que c'est grâce au Marionnettiste, et uniquement grâce à lui que la démone a pu être vaincue. A ce moment-là, je ne sais pas ce qui m'abasourdit le plus: le fait que celui que nous avons (que j'ai!) condamné à mort nous ait sauvé la vie une fois de plus, ou le fait que cette cruche ait attendu que le couperet tombe pour révéler un élément qui aurait pu le sauver. Non mais vraiment, c'est l'incohérence de trop! En fin de compte, qu'est-ce qu'il voulait ce fichu tireur de ficelles?! On dirait qu'il est presque content de clamser, après avoir galéré pour nous attirer dans son trou à rat. C'est totalement, complètement, définitivement … invraisemblable, toute cette histoire, nom d'un fichu bouloum! Une vraie mascarade, il n'y a pas d'autre mot.

(Ou bien le Marionnettiste est un sadomasochiste qui aime faire les choses en grand.)
(Tu sais quoi? Ce pourrait être l'explication la plus plausible.)

Mon exaspération revenue, je me tourne vivement en direction du filandreux personnage. C'est à peine si j'arrive à la discerner, avec ce chaos pierreux qui ravage la salle, et l'eau qui commence à jaillir de tous les côtés. Je lui jette un dernier regard comme je lui lancerais un défi, puis réponds les lèvres serrées à Léonid, juste à côté de moi:

« Oui, vous avez raison. Je crois que nous ne connaissons même pas la moitié de l'histoire. »

Quelques secondes plus tard, le navire volant atteint le gigantesque tourbillon lumineux, supposé nous renvoyer chez nous, à la surface. Ebloui, et avouons-le, effrayé par le vortex magique sur lequel nous fonçons, je me retourne une dernière fois vers l'amphithéâtre. Une dernière représentation s'y joue; un ballet de chaos. J'ai tout juste le temps de voir un rideau rugissant d'eau et de pierre s'abattre sur la scène. Mes applaudissements sont aspirés dans le tourbillon de lumière, et je perds conscience.

*
**
*

Il est difficile pour moi de décrire mes sensations durant le voyage étrange à travers le vortex. Tout d'abord parce que je ne saurais dire si je l'ai rêvé ou non. Et ensuite parce qu'il est ardu de mettre des mots sur un maelström assourdissant de couleurs éblouissantes qui vous bringuebale dans tous les sens pendant un temps à la fois bref et infini. Vous voyez ce que je veux dire...? Non? Tant pis.
Par contre, s'il est une chose que je peux vous décrire avec précision, et dont mes fesses douloureuses peuvent témoigner, c'est l'amerrissage mouvementé du navire. J'utilise le terme « amerrissage », car il n'y a pas d'autre terme pour qualifier la chute brutale de quinze mètres puis le choc douloureux de la Voile Noire avec l'étendue bleutée. Je ne sais pas exactement ce qu'il s'est passé, mais apparemment, la bulle qui transportait le bateau, non contente de nous remonter à la surface, a décidé de faire un peu de zèle et de nous remonter un peu plus haut. La grosse marrade. Zewen merci, le bateau a tenu le choc, mais je ne peux pas en dire autant de ma carcasse, puisque je me suis lamentablement écroulé sur le pont, dans mon habituel fracas de boîte de conserve. Sous les rires de la boule de fluide immatérielle, cela va sans dire.

J'attends patiemment que la navire cesse de tanguer à outrance avant de me relever, en prenant garde à ne pas écorcher mes voisins d'un mouvement d'aile malvenu. Une fois bien stable sur mes pieds de fer, je me précipite sur le bastingage pour vérifier de mes propres yeux que nous sommes bien à la surface. Et quelle joie de revoir l'immense ciel s'étendre à perte de vue au dessus de nos têtes! Quelle soulagement de distinguer à nouveau l'horizon! J'inspire profondément l'air marin, totalement grisé. Rappelons-le: les espaces clos, ce n'est pas ce qu'on pourrait appeler « mon truc ». Cela peut sembler insouciant de ma part de me réjouir ainsi alors que chacun se retrouve en deuil, pourtant je ne peux m'empêcher d'apprécier à sa juste valeur le retour de ma liberté.

L'exclamation d'un homme me parvient alors au oreilles, et je m'empresse de m'exécuter: je regarde dans la direction indiquée. Nom d'une fichue Akrilla, la terre, au loin! Je la vois! Tout ça est bientôt terminé. Enfin. De soulagement et de lassitude, un faible éclat de rire m'échappe, et je me laisse glisser au sol. Appuyé contre la rambarde, je laisse ma tête aller en arrière. Ce n'est pas vraiment concluant du fait que je suis emmailloté dans un cocon de filins, mais bon.

C'est à cet instant que le Marionnettiste décide de nous envoyer un dernier message. Une jolie harangue qui s'excuse autant qu'elle nous incite à oublier cette histoire. Je l'écoute, interdit. Personnellement, je trouve que ce message d'adieu met non pas un point final à cette aventure, mais un point d'interrogation. On ne m'ôtera pas de l'esprit que remercier ses bourreaux, c'est le summum de l'ironie. Je fixe un instant le poignard qui témoigne de cette quête folle, Vengeance. Puis me revient en tête la réplique d'Aurore : "Et qui sait s'il mourra?".

(Tu crois qu'on saura un jour tout ce qui se cache derrière les magouilles du Marionnettiste?)
(Quelle question débile, le bouloum... Je ne suis pas vraiment omnisciente, tu sais...)
(Omniquoi?)
(Laisse tomber.)

Sans que je ne puisse me l'expliquer, je ressens le besoin de parler, d'évacuer mes pensées, de faire un bilan. Que quelque chose ressorte de ces épreuves. Je m'adresse finalement à Léonid, qui se trouve à deux pas de moi.

« Nous revoilà dans le monde réel, et j'avoue ne pas en être fâché. Allez-vous mieux, mon ami? »

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 Sujet du message: Re: Le retour à la réalité...
MessagePosté: Mer 16 Fév 2011 12:25 
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Quelques secondes passent, presque paisibles, durant lesquelles seuls le roulis et le bruissement des vagues nous berce. J'inspire profondément, charge mes petits poumons d'air salin jusqu'à les faire exploser, puis expire longuement. Je me rends compte qu'au-delà d'être contusionné de tous les côtés, je suis noué et crispé comme jamais je ne l'ai été. Un petit massage ne me ferait pas de mal. Bon d'accord, je ne sais pas ce qu'est un massage, mais c'est une suggestion d'Aurore. Dans un grincement discret, je me retourne vers mon ami Léonid, que je vois tristement hocher la tête à mon encontre. Comprenant par là qu'il n'est pas encore prêt à pérorer sur nos aventures, je m'éloigne d'un pas léger vers l'autre bout du pont. Nous causerons une autre fois.

Je m'accoude au bastingage, la tête encore embrouillée par les derniers événements. Assurément, je me répète une fois de plus, ce voyage aura été un mystère du début à la fin. Regretté-je d'avoir sauté sur le Vaisseau-Lune en entendant parler de cette soi-disant chasse au trésor? Non, pas le moins du monde. J'en ai certes bien bavé durant ces éprouvantes journées de périple, mais les personnes que j'ai rencontrées, les progrès que j'ai accomplis, cela, je ne peux le regretter. Je les porterai en moi pour longtemps, mes premiers souvenirs -un peu fous- de liberté. Je laisse mon regard dériver sur l'horizon, rêveur. Je tâche de me gorger le plus possible de ces paysages bleutés sans limite aucune, car qui sait si je les reverrai un jour? Je m'imprègne du bleu marin profond, je fixe dans ma mémoire les embruns, l'écume, les poissons, le calme et l'immensité.

(Dommage, une petite photo, ç'aurait été sympa!)

(Une petite quoi?)
(Top secret défense temporelle, tu peux pas comprendre, le bouloum.)
(Mais alors pourquoi tu m'en parles, sale petite boule de fluide?!)
Pied-de-nez mental. Espèce de petite... faera.

Le voyage du retour passe sans que je m'en rende compte. Je rêvasse, distrait, inattentif à l'activité du pont, à mes compagnons. J'ai finalement laissé tombé la trituration de méninges à propos de toute cette affaire. Nous rentrons sur la terre ferme. Voilà bien la seule certitude que j'ai. Quant à savoir ce qui m'attend pour la suite... C'est une autre histoire. Ôtant l'un de mes bras de sa sangle, je me penche pour farfouiller dans mon sac, qui contient désormais le masque, symbole et souvenir de cette aventure. Je mets la main immédiatement sur ce que je cherche: les parchemins de sort qui me restent. Je les caresse du doigt, songeur.

(Que vais-je faire à présent, Aurore?)
(Je ne sais pas, Sil', c'est à toi de me le dire. N'as-tu pas une vengeance à prendre? Une elfe à revoir?)
(Il est trop tôt, bien trop tôt. Si je retournais maintenant à l'arbre-communauté, je serais remis en colonne en moins de temps qu'il ne faut pour le dire. Non, je dois d'abord progresser...)
(Sage décision. Tu sembles moins...vindicatif.)
(Oh non. Mais j'ai pu voir à quel point d'autres personnes me dépassaient dans la maîtrise du pouvoir, et je veux être impitoyable quand je reviendrai. Et je le serai. Je dois m'entraîner. S'il le faut, trouver quelqu'un qui m'enseignerait à plier la glace à ma volonté.)
(Nous verrons, Sil'. Pour l'instant, remettons les pieds sur terre, et achevons une fois pour toutes ce voyage.)

Je m'arrête un instant, une nouvelle fois frappé par ce paradoxe: je suis libre de faire absolument tout ce que je veux, et je n'ai pas l'imagination nécessaire pour savoir ce que je pourrais faire. Libre et entravé par mon propre esprit, c'est vraiment risible. Enfin. Ce n'est plus le moment de grincer des dents, car Kendra-Kâr est à quelques miles, nous arrivons très bientôt.

J'assiste à notre retour dans le port, passif, ce qui ne me ressemble guère. En même temps, je ne vois pas trop quoi faire pour aider aux manoeuvres. Je reste donc silencieux, dans mon coin, les yeux fixés sur la Cité Blanche, les pensées tournées vers les adieux imminents. Enfin, une secousse modérée nous informe tous que le quai est à nos pieds, et que nous n'avons plus qu'à descendre. Instinctivement, je serre les poings, et me rends compte alors que je tiens toujours dans la main droite Vengeance. Frappé par le fait que je ne sais absolument pas ce que je vais faire de la dague trop grande pour moi, et de l'armure pour le moins... voyante, je reste les bras ballants quelques secondes de plus, tandis que les premiers aventuriers descendent sur le pont.

Je leur emboîte le pas, presque apeuré de revenir dans le monde réel. Les quelques pas sur la passerelle me semblent être des kilomètres à parcourir, et quand enfin mes pieds d'acier résonnent sur le pavé du port, je ne sais dire si je suis soulagé, triste ou anxieux. Je suis ému.

Je tâche d'ignorer les regards écarquillés que ma rutilante armure attirent, bien que mal à l'aise car préférant infiniment la discrétion, et je me dirige vers le petit groupe des aventuriers du Vaisseau-Lune. J'inspire, à la fois le coeur lourd et résolu. C'est l'heure de dire au revoir.

(Sil', si tu veux, je peux faire une petite chose pour toi.)
(Quoi donc?)
(En tant que Faera aux pouvoirs surpuissants, il m'est possible de « marquer » magiquement un être afin que je puisse le retrouver par la suite quand je veux. Ca t'intéresse?)
Eclat de rire joyeux.
(Bien sûr que ça m'intéresse, boule de fluide! Je veux revoir un jour Léonid, Aëlwinn et Gleol.)
(Ca marche!)

Décidément, cette petite créature est pleine de talents. Grâce à elle, un poids s'envole lorsque je m'adresse à Aëlwinn pour lui dire au revoir, tâchant de garder ma voix ferme et pas trop larmoyante:
« Capitaine, ce fut un honneur de vous rencontrer. Sachez que je suis profondément navré pour Ergoth, c'était un elfe on-ne-peut-plus bon et valeureux, je n'avais pas besoin de le connaître beaucoup pour m'en rendre compte. Si jamais vous avez besoin d'un mage de glace un jour, faites-moi signe!, ajouté-je avec un sourire malicieux qu'elle ne peut pas voir, mais plutôt entendre.
-Il aura toujours une place dans mon coeur, où son âme restera vivace comme le feu qui m'habite. Je vous remercie, Silmeï. Ce sera pour moi un honneur que de vous revoir au plus vite.

Je m'adresse ensuite chaleureusement à Eleth et Maelan, se trouvant juste à côté:
« Je suis heureux que vous soyez en vie Eleth. Je... Maelan... Je suis désolé que nous ne soyons pas compris. Portez-vous bien, tous les deux. »
-Et moi je suis heureux que vous vous en soyez sorti aussi! Chaque minute j"ai prié Gaïa et Moura de vous épargner.
Un peu déçu, mais pas vraiment étonné, je vois Maelan me répondre d'un haussement d'épaules fataliste. Au moins, il ne semble pas m'en vouloir à mort, c'est déjà ça. Je me tourne enfin vers le valeureux nain, auquel je m'adresse un peu solennellement:
« Merci, merci pour votre aide inestimable. Si nous sommes en vie, c'est en grande partie à grâce à vous, et sachez que je suis heureux et honoré de vous avoir rencontré, Gleol. A bientôt, qui sait! »
Lui, bourru comme toujours, me répond:
« Bah, j'ai fait que mon boulot hein! Mais c'était un honneur de te connaître, Silmeï. On s'reverra, va! »

Déjà je vois des visages familiers fendre la foule et se perdre dans les rues de Kendra-Kâr. Je vais bientôt les rejoindre, bien que je ne sache pas encore où aller. Je trouverai bien. Je préfère une vie d'errance à une absence de vie, après tout. Mais avant de tirer ma dernière révérence au port de Kendra-Kâr, je veux serrer la main d'un ami et l'assurer qu'un jour, nous nous reverrons.

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