Eïko ne tarda pas à trouver ce qu’il cherchait. La diversité des plantes présente était telle qu’il existait moult sortes de plantes à larges feuilles, et autres tiges de taille raisonnable pour s’en faire une ceinture. Il arracha deux feuilles et une tige, et s’en constitua un pagne de fortune. Une sorte de jupe végétale qui ne tenait que via le nœud qu’il avait fait autour de sa taille.
Ce fut alors qu’une voix retentit dans son dos. Enfin, retentir n’était pas vraiment le mot exact. Elle parla, plutôt. Lentement et calmement, posément. Avec un rythme si bas qu’elle amenait presque automatiquement le bâillement. Car en plus, elle était basse et grave, et monotone. Sans le moindre relief.
« Voiiilààà bieeen uuune uuutiliiiisaaaatioooon oriiiigiiiinaaaale d’uneeee plaaaante. »La créature qui avait prononcé ces mots était fort curieuse, en réalité. Il était logique qu’Eiko n’ait pu l’apercevoir plus tôt. Une tête plus ou moins entre l’humain et le lézard, perdue sous une chevelure semblant être faite d’herbes, qui s’étendait sur les épaules et le dos de l’être. Deux longs bras semblables à des troncs d’arbustes le maintenaient en équilibre, et se terminaient par de longues mains aux grands doigts noueux. À la place de ses jambes, c’était le corps d’un serpent qui s’étendait sur le sol, lui aussi recouvert d’une imitation d’herbe.
Il portait des bracelets, et des pochettes en bandoulière. Ainsi qu’une ceinture de ronds d’argent où brillait une émeraude, en son centre. Il se tenait là, passif, attendant sans doute une réponse ou une réaction du prisonnier humain.