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 Sujet du message: Entrée de la Cité
MessagePosté: Dim 26 Oct 2008 21:55 
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Entrée de la cité


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Les portes d'Exech sont très peu surveillées pendant la journée. Les gardes ont d'autres chats à fouetter en ville. Mais si vous tombez sur une patrouille, ils ne manqueront pas de vous assaillir de questions et de vous fouiller de fond en comble. Le manque d'organisation n'est pas le manque de vigilance, bien que tous ces gardes soient très facilement corruptibles...

Très tard dans la nuit, les gardes viennent fermer les deux grandes portes en bois et il vous faudra attendre le lendemain pour entrer dans la ville, sauf exception.

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 Sujet du message: Re: Entrée de la Cité
MessagePosté: Dim 16 Aoû 2009 16:23 
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Après ces quelques jours de marche active à travers la plaine, je vis au loin les portes de la ville d’Exech.
Nerveux, je jetai un coup d’œil furtif dans mon dos. Depuis que j’avais fui Tulorim, je n’avais aperçu qu’une fois les gardes qui avaient été lancés à ma poursuite. C’était il y’a déjà trois jours. Depuis, pas l’ombre d’un cavalier.


(Ils ont peut être décidé d’abandonner)

Je poussai un long soupir de soulagement. Exech me permettrait sans doute de me cacher et de me reposer quelques temps.
Je scrutai de loin la cité. La première chose qui me frappa, ce fut son architecture. A Tulorim, il y avait une certaine logique et une harmonie dans la construction. La cité que je vis au loin était irrégulière et sans aucun sens. Les murs encerclant la ville étaient de hauteurs inégales et les quelques toits que je virent dépasser avaient tous une forme différente. J’eus une impression désagréable en regardant cette cité.


" !!!!!!! "

Un soudain malaise me pris. Je tombai à genoux. Le feu dévorait mon visage depuis le jour de ma fuite. Occupé à semer les gardes de Tulorim, j’avais eu le malheur de laisser la chaleur du soleil toucher mon visage blanc. Le jour même, les cloques avaient surgies depuis ma joue droite jusqu’au haut de mon front. J’avais à peine pris le temps de soulager la brûlure avec un morceau de tissu humide.
Cumulée à la fatigue et à l’angoisse, cette douleur se transforma maintenant en vertige. Sentant que j’étais en train de perdre l’équilibre, je m’adossai à un arbre.

Je fermai les yeux.


(Me suis-je évanoui ?)
(Je ne sais pas.)
(Je ne sais plus.)


Le soleil était haut dans le ciel quand je me réveillai. Je secouai ma tête pour essayer de chasser ma migraine. Désorienté, il me fallut quelques minutes pour me souvenir où j’étais et pourquoi j’étais ici. Angoissé, je jetai de nouveau un coup d’œil en direction de l’Est pour m’assurer que mes poursuivants avaient abandonné leur chasse.

Je me calmai et bus une gorgée d’eau pour essayer de dissiper le malaise qui persistait. Ma gourde était pratiquement vide, mais j’étais presque arrivé à destination. J’espérai bientôt pouvoir profiter d’un vrai repas et d’une agréable nuit de sommeil. Je n’avais que cinquante Yus sur moi, mais ce serait suffisant. Il s’agissait des mêmes cinquante Yus que j’avais dérobés à ce noble qui avait mis ma tête à prix à Tulorim.

(Ça ne devait pas se passer comme ça !)

Je repensai à ce fameux jour. J’étais furieux contre moi-même. Si seulement j’avais su que cette personne était un noble, je ne lui aurais jamais fait les poches. Je savais doser les risques. Faire des petits larcins que des grands cambriolages. Voler le pauvre impuissant plutôt que le riche influent. Et pourtant…
Une erreur ! Une seule erreur et tout avait volé en éclat ! Tout mon temps utilisé à récolter petit à petit des faibles sommes d’argent. J’avais réussi à réunir un butin important. Et tout ça était resté à Tulorim ! Quel gâchis !


(Ce qui est fait est fait. Ce serait peut être l’occasion de prendre un nouveau départ.)
J’essayai de me convaincre que c’était inévitable, que c’était le destin, que je n’y pouvais rien, mais la pilule restait dure à avaler.


Le temps de me calmer à nouveau, je me sentis physiquement mieux et m’étirai. Je devais aller de l’avant. Hors de question de me morfondre sur moi-même.
Le soleil commençait à redescendre. Il était temps pour moi de bouger.


(Prudence est mère de sûreté)

Il ne fallait pas que je me précipite. Ce n’était pas le moment de me faire arrêter par les gardes d'Exech. Je doutai que mon avis de recherche soit déjà arrivé jusqu’ici. D’ailleurs, je ne pensai pas qu’il arrive un jour jusqu’ici. Exech était réputée pour être un nid à vermines comme moi. Même si la garde de Tulorim devait se douter que j’étais venu me réfugier ici, je ne valais pas la peine qu’ils gaspillent leur temps.

Je décidai, dans un premier temps, d’observer de loin les allées et venues de la ville. Et quelle fut ma surprise : pas un garde en vue au seuil des grandes portes en bois. Une véritable aubaine ! J’étais déjà en train de réfléchir au moyen d’entrer en ville sans me faire repérer, mais il semble que ce n'était plus la peine.

Par mesure de sécurité, je restai quelques instants à observer de loin la porte pour m’assurer qu’une patrouille ne faisait pas sa ronde.
Quelques dizaines de minutes plus tard, je n’avais toujours vu aucun garde. Il semblerait que tout le monde puisse entrer et sortir de la ville sans le moindre contrôle. J’avais lu un jour qu’Exech était une ville dans laquelle l’anarchie avait fait place à l’ordre et à la discipline, mais ça dépassait tout ce que j’avais imaginé.

Le problème de l’entrée en ville étant réglé, je dressai mentalement un plan de ce qu’il fallait que je fasse une fois entré.
Ma priorité était de soigner ma blessure. Une fois entré en ville, je devais trouver un apothicaire ou un marchand de potions qui me vendrait un onguent pour soulager ma douleur. Si je laissais la plaie s’infecter, je n’y survivrais probablement pas. Il me fallait ensuite trouver une auberge pour me restaurer et passer la nuit. Mes muscles engourdis n’avaient pas l’habitude des longs trajets. Il me faudrait certainement plusieurs jours avant de récupérer complètement.

Avant de me remettre en route, je décidai de manger les quelques provisions qui me restaient : une simple grappe de raisin et deux pommes que j’avais raflés dans une ferme la veille. Je bus également les deux dernières gorgées de mon eau. Il me fallait suffisamment d’énergie pour tenir.

Mon frugal repas terminé, je me relevai. Avec quelques pas, je m’assurai que mes jambes arrivaient encore à me soutenir. Il m’était interdit de m’écrouler au milieu de la foule. Je ne devais pas me faire remarquer.

(Un albinos ? Passer inaperçu ? Ben voyons…)

Je balayais mon propre sarcasme de mon esprit.
Garder son calme, ne pas hésiter, rester attentif. C’était de cette manière que je m’en étais toujours sorti.
Je fermai les yeux et pris de longues inspirations pour expulser tout doute de moi-même. Je rajustai ma capuche, à la fois pour me protéger du soleil et pour cacher mon visage des regards indiscrets. Je rejoignis la route, puis avança en direction de la cité.

Je m’approchai des portes d’un pas décidé, dépassant les quelques carrioles qui se rendaient en ville. Arrivé au pied de l’édifice, je regardai rapidement autour de moi. Toujours pas de patrouille. Ne comptant pas m’éterniser, je franchis la grande porte.


J’avais à peine mis un pied dans Exech que je m’arrêtai. Une odeur nauséabonde envahit mes narines.


(Quelle puanteur !)

A n’en point douter, cette ville était livrée à elle-même. En face de moi, une grande rue sale et lugubre. Les ordures s’entassaient contre les murs. Certaines maisons paraissaient abandonnées, les carreaux brisés, les portes défoncées et les murs effrités. Une grande tâche de sang souillait encore les pavés dans un coin de rue.
Cette ville était un vrai coupe gorge. Il ne fallait pas que je m’attarde dans les rues.

Malgré mon dégoût, je m’enfonçai dans ces ruelles lugubre. Il me fallait trouver un soin pour mes brûlures.


Vers la place publique

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L'expérience, c'est cette merveilleuse chose qui vous permet de reconnaître une erreur lorsque vous la commettez à nouveau


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 Sujet du message: Re: Entrée de la Cité
MessagePosté: Dim 20 Sep 2009 00:36 
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(Parfait….la nuit va tomber je dois quitter cette ville le plus vite possible…mais je dois d’abord faire quelque chose pour mon bras.)

Déchirant un morceau de la tunique que je porte sous mon armure, je me fabrique un garrot de fortune afin de limiter la perte de sang. Je me dirige vers les portes de la ville qui par bonheur ne sont ni surveillées ni fermées.


(Je devrai être plus en sécurité quand je serai parti de ce trou a rats !)


Je m’approche de l’édifice et m’arrête un instant.


(Encore une fois, tu a réussi à survivre, tu a encore échappé à la Confrérie, mais jusqu'à quand y arrivera tu, réussiras tu à venir à bout de la Confrérie ?)


Tout en me parlant à moi-même je prend la route vers ce que j’espère être un endroit plus sur et ou je pourrai me reposer ne serais-ce que quelques instants

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Car celui qui aujourd'hui répand son sang avec le mien,sera mon frère. - William Shakespeare


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 Sujet du message: Re: Entrée de la Cité
MessagePosté: Ven 24 Juin 2011 20:20 
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Inscription: Dim 5 Juin 2011 22:06
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Localisation: Exech
Malgré la lumière du jour, la ville semblait sombre et presque inhabitée. Les quelques personnes que l’on pouvait parfois apercevoir semblaient toutes pressées de rentrer et dévisageaient Nayem à chaque fois qu’il leur lançait un regard.

« Ca pue le poisson, ici ! Qu’est-ce qu’on fait là ? »
« Tu rigoles ? C’est toi qui m’as demandé de t’y amener ! »
« J’ai rien demandé du tout. J’ai juste dit que c’est ici que j’allais ! »


Guillaume se tut pendant quelques secondes pour réfléchir au paradoxe que le garçon venait d’évoquer, puis poursuivit :

« Et t’aurais préféré faire le trajet à pied ? »
« Non, mais si je l’avais fait, j’aurais peut-être changé d’idée en cours de route. »
« … ben de rien, hein. »

Le petit se tourna alors vers le vieux avec un regard sincère et un sourire tout mignon.

« Merci. »

Irrésistible. Guillaume lui rendit le sourire accompagné d’une profonde inspiration.

« Bon, perso, j’ai perdu l’appétit. »

Il tendit au garçon le sandwich encore frais qu’il avait sorti de son sac. Pendant que Nayem le croquait à pleines dents, le vieux barbu essayait de se repérer dans la ville, essayant de réfléchir à l’endroit où ils auraient le plus de chances de retrouver Dimitri.

« T’as une idée d’où il pourrait être, ton oncle ? »
« Pas vraiment. Et si on commençait par la taverne ? »
« Comme tu veux, mais on doit faire vite. Ce serait bien trop dangereux de traîner dans les rues d’Exech pendant la nuit. »

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 Sujet du message: Re: Entrée de la Cité
MessagePosté: Lun 31 Oct 2011 16:06 
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Localisation: Nosveria
Deux portes massives en bois se dressent devant mes yeux. Mais heureusement pour nous la porte n'est pas close.

« Observe bien depuis ce point de vue. Ce sera peut être ta dernière vision en tant qu'être libre du monde extérieur. Il est beaucoup plus facile d'entrer dans Exech que d'en sortir. Cette ville est la pire du monde pour quelqu'un d'honnête, et une aubaine pour tous les autres. Mais rassure toi on fait partie des autres. C'est un paradis pour les mercenaires qui n'ont pas peur de se salir quelque peu les mains. »

Ces paroles me choquent un peu, compte tenu de ma vision du monde, et de la situation dans laquelle nous nous somme trouvés récemment.

« Mais, n'avons nous pas été attaqués par des hommes à la botte d'une guilde de voleur d'ici ? »

Un grand sourire se dessine sur son visage. Il peut autant être interprété comme franc que comme franchement sadique.

« Être ennemi d'un des groupe de voleur ici, signifie être l'ami des trois autres ! On est obligé de se faire haïr par au moins l'un des groupes, être neutre vis a vis de chacun de ceux-là veut simplement dire qu'aucun des quatre ne va nous proposer de travail, et que ces quatre vont tous tenter de nous dépouiller ! »

J'ouvre la bouche pour commencer à parler, mais il m'interrompt par le soupir d'un amusé désabusé.

« Oui c'est dangereux ici, très, mais de toute façon notre vie de mercenaire nous impose de prendre des risques. Et c'est ici qu'on paye le mieux. Les voleurs sont bien moins radins que les marchands, nobles et autres employeurs éventuelles à peu près en accord avec la loi, ils ont compris que l'argent est fait pour changer de main, et que cela vaut pour le leur autant que pour celui des autres. Ne crois pas ces récits de méchants qui tue tout leurs subordonnés dès qu'ils échouent, un homme peut toujours servir, et il y a ses ennemis pour passer ses nerfs. On est très bien traité tant qu'ils ont besoin de nous, et ils ont toujours besoin de nous. Sur les trente trois personnes que l'on a affronté hier, trente étaient des mercenaires, et ne portaient aucun signe permettant de les compter aux rangs de la Fraternité. Les voleurs sont nombreux, mais nombre d'entre eux ne sont pas des guerriers compétents. Notre prix est élevé, mais nous sommes des éléments extérieur, notre mort est donc quasiment négligeable, vu que nous sommes légions. Pourquoi je te raconte tout ça, moi ? C'est notre monde, pas le tien, et je crois avoir compris, qu'une fois à Exech, on t'enverra à Oranan. Le temps des adieux est pas encore venu, mais avant que j'oublie, ca sera un plaisir de te revoir, si par hasard notre route croise la tienne une fois de plus. »

Je ne réponds pas et tourne mon regard vers l'extérieur, tandis que les roues heurtent le pavé mal entretenu de cette cité dans laquelle je viens de pénétrer.

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 Sujet du message: Re: Entrée de la Cité
MessagePosté: Sam 20 Déc 2014 18:48 
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Localisation: En route pour Exech
Exech. Enfin.
Maci avait marché toute la matinée et une bonne partie de l’après-midi avant d’atteindre les portes de la ville. Ses jambes la lançaient terriblement et quant à ses pieds, elle ne sentait plus grand chose à part ses ampoules. La vie d’aventurier, elle avait imaginé ça avec plus d’aventures et moins de marche, mais avec un peu de recul il lui semblait logique que les légendes et chansons ne s’attardent pas sur les kilomètres que tout aventurier digne de ce nom doit s’avaler. Certes, cela déformait la vérité elle jusqu’ici elle était plutôt déçue par sa nouvelle vie, mais il fallait bien l’avouer, cela aurait donné des chants et poèmes on ne peut plus chiants.

Elle s’apprêtait à franchir les portes de la ville lorsqu’elle réalisa qu’elle n’avait absolument aucune idée d’où aller ni quoi faire. Se revendiquer marchande et fabricante d’arc itinérante n’avait que peu de sens alors que l’on n’a aucune marchandise à vendre et encore moins d’arc à présenter si ce n’est celui qu’elle avait emporté pour son utilisation personnelle en cas de besoin sur la route. D’autant plus qu’elle avait conscience que sa situation de jeune fille ne renforcerait aucunement la crédibilité de ses arguments si elle venait à chercher des clients en ville sans le moindre échantillon à présenter. Un peu perturbée par ces dernières réflexions, Maci franchit néanmoins le pas de ville, n’ayant de toute façon pas grand-chose à perdre et encore moins le choix. Après tout, ce n’était pas vraiment comme si elle pouvait aisément faire marche arrière et rentrer chez elle après quelques jours.

Elle fut immédiatement frappée, presque littéralement, par la confusion qui régnait dans la ville. N’ayant jamais eu l’occasion de voir les rues d’une grande ville, elle avait toujours imaginé Exech comme une version agrandie de son village, plus palpitante mais somme toute très similaire. Rien ne l’avait préparé au chaos des rue d’Exech, au bruit assourdissant qui assaillait ses oreilles ou encore à la foule qui la happa presque immédiatement. Bousculée de toute part, elle n’eut d’autre choix que suivre le mouvement et se retrouva rapidement sans aucune idée d’où pouvait bien se trouver les portes de la ville. Ayant perdu le seul repère qu’elle avait pour l’instant dans la ville, elle suivit quelques temps les groupes les plus imposants, en espérant que tous ces gens qui semblaient se suivre, se retrouver et se perdre en permanence devait bien se rendre quelque part. Dans son village, seule la place centrale présentait un quelconque intérêt et elle imaginait qu’il en serrait de même pour Exech. Ce qu’elle n’imaginait pas en revanche, c’était qu’Exech comptait bien plus qu’une simple place centrale, et elle réalisa rapidement qu’elle n’était pour l’instant qu’aux abords de la ville et que l’activité s’intensifiait au fur et à mesure qu’elle s’enfonçait dans le dédale de ruelles qui consistaient Exech. La peur au ventre, elle tournait frénétiquement la tête dans tous les sens à la recherche d’un repère, un visage familier, un coin tranquille, QUELQUE CHOSE d’apaisant et de rassurant dans cet enfer urbain.
Sa démarche se fit plus lente et les bousculades reprirent de plus belles, les gens derrière ou devant elle n’ayant que faire des appréhensions de la jeune fille. Elle s’arrêta au coin d’une rue et retint un sanglot. Rien ne se déroulait comme elle l’avait imaginé et la peur, la fatigue et la déception commençaient à peser bien trop lourds pour les épaules de Maci. Elle ne parvenait plus à réfléchir clairement, son esprit complètement embrumé. Prête à craquer, elle se frotta les yeux d’un revers rageurs afin de sécher les larmes qui perlaient au coin de ses yeux. C’était peine perdue toutefois, et elle qui n’avait pas pleuré depuis des années, lors d’une dispute particulièrement violente avec son père, se retrouva soudain à sangloter au milieu d’une foule d’étrangers, complètement perdue dans une ville dont elle ignorait tout, sans aucune idée de ce qui l’attendait au détour de la prochaine rue. Un sentiment d’impuissance la saisie soudainement alors qu’elle sentait ses larmes chaudes couler le long de ses joues, brouillant sa vision et entrainant le long de leur sillage la sueur et la crasse accumulée au cours d’une longue marche qui lui semblait maintenant si vaine et cruelle. Incapable de réfléchir correctement, elle se laissa glisser le long d’un mur jusqu’à se retrouver assisse dans la poussière. Elle y resta quelques minutes, complètement vaincue et incapable de concevoir une pensée cohérente, jusqu’à ce que de puissantes mains la saisisse sous les aisselles. L’instant d’après, elle était étalée de tout son long au sol et une douleur fulgurante lui perçait le genou droit qui s’était heurté violemment au sol, tandis qu’une voie menaçante grondait derrière elle :

"Pas de mendiants en ville, si tu veux crever la gueule ouverte, va faire ça proprement dans les égouts, petite truie !"

Elle se releva tant bien que mal, sa jambe droite vacillant sous le poids de son corps suite au choc, et boita le plus loin possible sans même se retourner. Ses larmes n’en coulaient que plus fort et elle n’avait définitivement plus aucune idée d’où elle était, elle aurait été bien en mal de retrouver l’entrée de la ville pour rentrer chez elle. De toute façon, elle doutait d’en avoir la force : en cet instant, elle n’avait qu’une seule envie, se faire toute petite et disparaitre par un trou dans un mur. Elle pensait à son père, qui devait se morfondre d’inquiétude pour sa fille à des kilomètres d’ici, à la vie confortable qu’elle avait laissé derrière elle pour une vie d’aventurière à laquelle elle ne connaissait rien et fut soudain prise de l’effroyable sensation d’avoir pris la pire décision de sa vie. Une angoissante étouffante l’emplit alors, au point qu’elle commençait à avoir du mal à respirer et que le monde commençait à tourner autour d’elle. La panique grandissante lui nouait le ventre, les couleurs se mélangeaient en un tourbillon effrayant, tandis que les bruits déjà cacophoniques de la ville se faisaient de plus en plus flous jusqu’à ne constituer qu’un long cri strident qui résonnait dans sa tête tel un concerto de cors de chasse. Elle s’effondra sur le sol sans même s’en rendre compte et perdit connaissance lorsque sa tête heurta les pavés. Son corps semblait animé de son propre esprit tant ses bras gesticulaient dans tous les sens alors même que toute conscience quittait ses yeux devenus vitreux.

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 Sujet du message: Re: Entrée de la Cité
MessagePosté: Sam 9 Jan 2016 15:28 
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Localisation: Dans le sang et les os brisés
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RP VIOLENT
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Je dors longtemps. Plus longtemps que raisonnable, même, mais peut-être était-ce nécessaire : les derniers jours ont été éprouvants, et particulièrement le dernier. Aussi, je ne me formalise pas trop de ce manque de vigilance honteux. Je me redresse, et dans mon mouvement je vois que la frêle créature qui m’accompagne s’est de nouveau collée à moi pour sombrer dans le sommeil. Elle s’éveille et se remet sur pied presque dès que je ne suis plus à ses côtés, et s’étire douloureusement, avec peine. Elle n’a pourtant fait aucun effort qui vaille la peine d’être noté, hier. Les sons qui m’ont tiré du sommeil se rapproche : dans la brume, sur la vaste plaine marécageuse qui borde le bouton purulent d’Exech, les sons sont étrangement déformés, venant un peu de n’importe où. Mais ils se précisent, et bientôt à travers la brume une carriole s’approche. Un chariot ? Je plains un instant les bêtes qui doivent tirer l’attelage : sur un tel terrain, leur inévitable destin de bête de somme auprès des pires races doit être une épreuve plus que pénible. Mais c’est typique des hommes que de préférer faire accomplir aux autres les efforts qui ne servent qu’eux.

La lanterne qui perce la brume semble toutefois avancer en ligne droite… une route pavée ou de terre, sans doute. Mon mépris s’accroît encore. Sont-ils incapable de pousser eux-mêmes leur charge sur une surface aplanie ? Mais c’est leur nature. Sans doute ne disent-ils pas que c’est leur faiblesse qui est à la base d’un tel comportement ; peut-être même se glorifient-ils d’avoir eu la brillante idée de recourir aux forces naturelles d’autres êtres. Mais qu’en pensent les animaux de bât qu’ils utilisent ? Sont-ils heureux de leur vie, épanouis, connaissant la nature et gambadant à l’envie, sans se soucier d’autre chose que de survivre ? La cage, de rares fois dorée, de cette servitude doit leur peser, et ravale ceux qu’elle ne dégoute pas au rang d’animaux conditionnés et sans cervelle.

Le chariot progresse jusqu’à arriver auprès de nous, via la route qui s’arrête au pied des murailles, devant l’énorme pont-levis et la porte de bois colossale. La démesure humaine est décidément à l’échelle de leur médiocrité. Je suppose qu’ils n’ont jusque-là pas utilisé la moitié de la hauteur de la porte. Une grandiloquence ridicule, même au travers du bâti.

Un bonhomme est sur le banc avant de la carriole. Rondouillard, grisonnant, le nez crochu et les paupières tombantes, je l’identifie de suite comme ceux qui sont prêt à vendre leur propre mère pour s’acheter une doublure en peau d’un animal rare. Voyant que je le dévisage, il me retourne un sourire pâlichon, avant de sembler s’intéresser à la larve qui me tient compagnie.

« Eh, bien, si vous appréciez les femmes humaines, sachez que je peux vous en faire à bas prix ! Une trentaine de pièces d’or, et vous serez ravi, ser likyior ! »

Mon incompréhension cède la place à la fureur alors que je comprends ce qu’il insinue. Moi ? M’accoupler avec votre race infâme ? Et pour le plaisir ? L’envie de lui arracher la tête me démange, et je saute sur le banc. Le tas de graisse se ratatine, accroissant encore le contraste de taille entre nous deux. Tandis que je lève une patte griffue, afin de l’empêcher de faire montre de l’imbécile paire de testicule qui lui tient lieu et place de cerveau, une voix retentit.

« Vous, là ! J’ai pas toute la journée ! Ramenez vos fions ici, et en vitesse ! »

Le garde de la porte qui vient de s’ouvrir nous interpelle. Au lieu de décrocher la tête du laideron, je baisse ma main jusque m’arracher l’une des sangsues dont j’ai oublié de me nettoyer hier. Je la plaque contre son menton, où elle se fixe presque automatiquement dans un bruit de succion. L’homme est terrifié, et pousse un hurlement de douleur. Voilà ce que tu gagneras, au lieu du profit que tu souhaites faire en toutes occasions ! J’en ôte une deuxième, longue d’une trentaine de centimètres gélatineux et flasques. Je l’arrache dans un grognement de douleur, et lorsque l’homme tente de fuir, je l’attrape par le pantalon que je baisse suffisamment pour dénuder son postérieur. C’est sur ce tas flageolant que vient se fixer la deuxième sangsue. Je me baisse vers l’oreille de l’homme pleurnichant que pour lui grogner à l’oreille, que je me retiens de déchirer de mes crocs. Je me délecte de ses tremblements : il voit, il sait qu’il a tenté une fois de trop d’outrepasser les droits naturels qui lui ont été conférés à la naissance.

« Vendre tes semblables est une idée formidable, mais choisis tes clients avec soin, marchand de pacotille. Je n’utilise la faible race des hommes que pour les éliminer. »

Je m’apprête à lui poser une nouvelle sangsue, lorsque la voix du garde retentit plus près.

« Qu’est-ce que vous foutez !? »
« Nous discutions, humain. Rien qui ne te concerne. »

Il reste un moment ébahi avant de reprendre contenance et que son amour-propre lui fasse signe de se rebeller.

« Tout ce qui se passe aux portes me concerne, mon petit loup ! Si tu veux entrer dans la ville, ce sera dix yus ! »

Je fais fi de sa dernière phrase pour me relever, de toute ma hauteur, et le fixer de mes pupilles rouge sang. Nos regards plongés l’un dans l’autre, les plaintes et sanglots du marchand abruti nous sont étrangères. Le fait que je sois sur le banc de la carriole et pas le soldat rajoute un bon mètre et demi d’écart entre lui et moi. Ma taille de colosse le terrifie autant que le grondement qui filtre entre mes crocs serrés et dévoilés, je le vois dans ses yeux.

« Votre quoi ? Tu es hors de ton abri de pierre, soldat. Que proposes-tu pour que je ne t’étripe pas sur le champ, distribuant tes entrailles aux sangsues qui peuplent les marais que vous avez cru bon d’assiéger ? »

Je ne lui laisse pas l’opportunité de répondre. Qu’il soit au-dessus du morceau de gras ranci qui gigote à côté de moi dans la chaine alimentaire n’en fait pas un être digne de me parler et encore moins de me dicter ma conduite. Je saute depuis le banc du chariot pour atterrir devant lui. Je ne fais plus que deux fois sa taille, mais ma proximité semble bien plus impressionnante. Il pose sa main sur la garde de son épée, tout en amorçant ce qui semble être un demi-tour, arrêté au milieu lorsque son ego lui dicte de ne pas fuir. Stupide. Stupide, comme attendu : mais tant mieux. Son instinct répond au mien.

« Me laisser entrer me paraît un bon choix. Je te laisse la vie pour cette décision. »

Je n’attends pas sa réponse, et je m’avance, le laissant face au marchand qui se tortille et pleurniche en essayant de retirer les parasites qui le vident de sa vie. Je goute l’ironie de la situation, et dans un rictus, je me débarrasse de deux sangsues de plus, plus petites, que je lance sur le marchant, le faisant une nouvelle fois gémir de terreur. Il ne m’en reste qu’une, mais de bonne taille. Je ne peux pas me l’arracher : je perdrais trop de sang, et elle est probablement ancrée en profondeur. Je me tourne vers mon autre parasite de compagnie.

« Avance. »

Elle rejoint ma voix grave avant de me suivre. Le silence ambiant lui permet de savoir où je vais. Mais je me demande un instant comment elle procédera lorsque la ville s’animera. Puis j’oublie cette question. Que m’importe. Je dois simplement savoir où se trouve ce fameux « Rasputin ». Je passe les portes avec la larve qui a revêtu les habits du dernier mort des bois. L’amplitude de la tenue ne l’handicapera pas ci, et cache ses formes aux mâles qui ne s’intéresseraient pas qu’à son visage, qui correspond somme toute aux normes de beauté humaine, je suppose. Un choix avisé.

Nous passons les portes, accompagnés par les cris de douleur du marchand larvaire, sous les regards médusés et haineux, mais impuissant devant ma taille titanesque, du garde. Ils en oublient même de demander à l'aveugle de payer un droit de passage.

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