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 Sujet du message: Le manoir de la Perle Noire
MessagePosté: Lun 27 Oct 2008 21:45 
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Le manoir de la Perle Noire


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Une fois sorti de Yarthiss, à quelques kilomètres vers le nord, se trouve une grande plaine. On y aperçoit un château ou, plutôt, un manoir.

Une fois que vous vous êtes approché, vous arrivez devant un grand portail en fer entouré de grilles noires. Il semble difficile de les escalader mais cela reste possible si vous êtes agile et déterminé.

Une fois dans l'enceinte du manoir, on peut mieux apercevoir la forme du bâtiment . Encadré de deux tourelles sombres d'où sortent régulièrement par la fenêtre des bulles dans lesquelles on peut apercevoir des petits personnages se débattant. C'est une grande bâtisse de pierre très ancienne, possédant des barreaux aux fenêtres, d' où émane souvent une faible lumière rougeâtre.

Un jardin s' étend autour du manoir, les fleurs y sont toutes fanées, les arbres crispés et l'herbe sèche. L'allure fait peur, des grincements se faisant entendre de temps en temps.
Une fois rentré, soyez discret et prudent, les pièges sont dissimulés un peu partout....

Vous arriverez dans un grand hall où un escalier monte. Sur un mur, une enseigne en bois est placardée. On y lit dans une écriture large faite de sang:

" Secte de la Perle Noire, si je trépasse, Thimoros te tuera. "

Une fois l'escalier monté, vous arrivez dans des dédales de couloirs. Ceux-ci sont vastes, recouverts de longs tapis rouge sang, et les murs couverts de tableaux représentant des hommes combattant, ou des rois .... Et plein d'autres choses encore. Les portes peuvent ne pas être totalement fermées, ne parlez donc pas fort. A chaque étage se trouvent des sbires gardant certaines portes d'où sortent des cris. Au dernier étage, une lourde porte est gardée par plusieurs spadassins, prêts à attaquer. Au-dessus de l'huis se trouve une devise peu engageante:

" Obtempérez, ou mourez "

Dans cette pièce, vous ne le savez probablement pas, se trouve le grand " patron " de la Secte. Il est bien armé, ses gardes et partisans le protègent nuit et jour, gare à qui voudrait l'attaquer...

La secte cruelle est secrète aux yeux de l'état, elle est en bonne partie composée de voleurs, assassins et autres malandrins, n'hésitant pas à recourir au meurtre ou à l'enlèvement pour atteindre ses buts occultes.

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 Sujet du message: Le Manoir, post premier.
MessagePosté: Mer 22 Avr 2009 19:32 
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Débarrassée de son encombrant fardeau, Drysis quitta donc l'auberge de l'Au-delà. Elle ne remarqua pas la porte à deux battants de vieux fer travaillé, incrusté d'un bois clair, s'ouvrir quelques instants après son départ sur celui qu'elle tenait pour l'inconscient compagnon du jeune humain qu'elle avait soigné.

Elle ajusta le lourd foulard autour de son visage, autant pour le dissimuler aux regards que pour le protéger de la poussiéreuse lumière. Le soleil de plomb aurait fait ressembler Yarthiss à un hameau en plein désert, si ce n'étaient l'ombre menaçante d'un amas de nuages qui ne tarderaient pas à déverser sur la ville une pluie libératrice, et la corolle verte des plus hauts lanurmes que l'on distinguait au sud, à quelques dizaines de mètres derrière le rempart de la ville. Cette végétale vue inspira à la jeune fille une sorte de soulagement, de calme serein. Son univers n'était pas loin ; la sève ambre qui battait dans ses veines coulait également au cœur de ces grands arbres millénaires. Elle se mit à songer à cette enfant, ce tas de langes qui la regarda naguère, surprise, avec ses grands yeux vert sombre... ces yeux tout comme les siens, ce petit quart d'elfe qu'elle avait quitté ... à jamais.

Elle arrivait à l'endroit qui aurait été sa destination première si elle n'était pas intervenue auprès de l'assommé. Elle était sortie de Yarthiss depuis plusieurs heures, Loki s'était posé sur son épaule et ils avaient pensé ensemble à la même chose, à la même petite chose perdue. Les cieux s'étaient considérablement assombris, sans doute plus par la proximité de l'endroit que par le caprice des vents. Plus rien de vert ne s'offrait aux yeux, seulement du gris, une grise plaine et un silence que seuls troublaient les gémissements de crainte de Loki toujours perché sur son épaule. Tout à coup, l'oiseau s'envola et fila à tir d'ailes vers le côté opposé, d'où ils venaient. Sa vitesse et son silence faisaient montre de son angoisse. Troublée, Drys ralentit, mais ne se retourna pas.

De hautes grilles d'acier oxydé s'élevèrent devant ses yeux. Là, tout était désolé, un paysage d'apocalypse, de champs de bataille dévasté et abandonné par les morts même. Pourtant, l'édifice qui se tenait derrière ces grilles était massif, inébranlable. La jeune fille arrangea encore son foulard sur sa bouche et son nez et le rabattit davantage sur ses yeux. Elle avait autant l'habitude de l'humide et stérile obscurité des sous-sols et des monts pierreux que de l'abondante profusion génératrice des forêts, mais... l'air qui planait autour de ce manoir était imprégné de poison, de sang, de mort. Drys frissonna.

Elle approcha des grilles sans les toucher, les examina d'un regard. Pour une semi-elfe dont les aïeux vivaient, les uns à la cîme des arbres, les autres au sommet des falaises, escalader ceci n'était pas bien compliqué.



(Ce que je crains... c'est la magie qui peut protéger ces barreaux. C'est un trop faible rempart pour un tel lieu. Les pointes qui coiffent chaque barreau n'ont pas l'air acérées, mais si elles sont couvertes de poison cela ne fait aucune différence. Je risque fort de mourir si je monte. Disons ... une chance sur deux d'y rester. Périr aux grilles, ce serait bête...)


Malgré cela elle hésita encore un instant, puis gagna ce qui semblait être la porte. Le métal, qui n'était, à la réflexion, sans doute pas de l'acier mais un composé mêlé de substances ensorcelées, était plus ouvragé, plus fin qu'ailleurs. Un simple fil de soie pendait, relié à une grosse cloche rouillée. L'enfant fit tinter le grinçant son qui semblait plus un glas qu'un signe de bien venue. Elle sourit à cette pensée. Un glas...

La grande porte du manoir s'ouvrit de quelques centimètres dans un grincement si sinistre que la visiteuse réprima un rire.


(Quel cliché... il ne manque rien.)

Un petit être vaporeux s'avança vers elle. Cette créature enveloppée d'une grande cape blanche qui dissimulait son corps et son visage ne mesurait pas plus de quatre-vingt centimètres, estima-t-elle. Cela avança vers Drys, puis leva la tête vers elle. La sang-mêlée resta interdite.

"Oui, que voulez-vous?" lui dit d'une petite voix douce la sorte de jolie poupée qui se tenait devant elle.


La capuche dissimulait en partie les cheveux d'un blonds éclatant coiffés en boucles au tour parfait, et laissait voir un visage rond et pâle aux joues et lèvres rosées, aux grand yeux bleus lignés de délicats cils noirs.


(Une Aniathy! On m'avait parlé de ces petits poupons, mais...)


L'infante créature regarda Drys et répéta doucement :

"Que voulez-vous?"


Cette dernière revint de sa surprise et répondit, sombre :


"Je suis venue parler au maître des lieux."


La poupée cilla plusieurs fois comme si elle ne saisissait pas la réponse, puis reprit :


"Le maître du pays, oui. Entrez."

L'Aniathy poussa la grille sans difficulté. Elle devait avoir été créée pour être la seule à pouvoir manœuvrer ce rempart. Parfaitement neutre d'expression, elle invita la sylvestre à passer. Elle traversa la jardin devant elle, toucha la lourde porte qui s'ouvrit avec le même fracas, et qui... se referma sans un bruit dès que Drysis fut rentrée.

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Tout sera-t-il vraiment toujours vain?


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 Sujet du message: Re: Le Manoir de la Perle Noire
MessagePosté: Mer 13 Mai 2009 18:48 
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[ Les Rues de la Cité ]

« Y aurait-il indiscrétion, mon cher Tlévo, à vous demander en quoi consiste le paquet que vous avez déposé tout à l’heure ? »

« Nullement, cher ami, nullement. »

Et avec une complaisance chevaleresque, Tlévo présenta son paquet vivant et en expliqua le contenu : un être, vêtu d’un rouge sali se mêlant avec de nombreuses taches de sang ; Llewelyn Vermelh sans l’ombre d’un doute.

« Que pensez-vous que ce soit ? interrogea malicieusement Tlévo. »

« Ça, c’est un joli morceau pour Thimoros. Un beau sacrifice en perspective, je le sens. »

« Bravo ! s’écria Tlévo en riant, vous avez deviné juste. Vous avez parfaitement deviné, à part ce léger détail, toutefois, qu’au lieu d’être un sacrifice, ce charmant personnage est un pion. »

Une vive stupeur théâtrale se peignit sur sa face, et c’est à grand’peine qu’il put articuler.

« Oh, un pion, Tlévo ! Un pion ! »

« Oui, répondit froidement le chevalier, un pion. »

« Qu’ès aco ? Dites-moi, qu’est-ce donc ! »

« Oh ! Par le grand Thimoros, c’est bien simple ! Grâce à ce demi-elfe, nous allons enfin pouvoir catalyser le cristal des brumes bleues. Mon jeune ami, à force de vous acagnarder dans le manoir vous en avez oublié nos activités. »

« Je les vois, Tlévo, mais je ne les distingue pas bien ; cependant ma vie est tel le chaos. Comme le veut notre magnifique Thimoros. »

« Enfant que vous êtes ! Croyez-vous vous faire juste avec vos mœurs ? Vos actions comptent aussi. »

« Tlévo ! »

« Et à votre passivité ?»

« Tlévo voyons ! »

« Mon bon ami ! Vous êtes l’encre du manoir, vous tacheriez le monde d’une manière bien honteuse à nos préceptes si vous sortiez ; lesquels ne considèrent potables que les liquides d’abord souillés par votre encre. Après tout, Thimoros nous fait signe et s’est joué d’une confusion pour les deux malheureux qui sont dans ce manoir sans le connaître véritablement. Ils sont là de sa griffe et nous les utiliserons ainsi. »

« De l’avantage et du désagrément, vous voulez plutôt dire ?»

« Tiens, exact, je n’y avais clairement songé. Mais ce serait faire honte à notre Dieu, ils sont ici de sa volonté. L’autre, la petite chose l’amène dans sa cage richement ornée. »

Et pour féliciter la double capture de la journée, Tlévo et le jeune disciple pénétrèrent dans une petite pièce où étaient exposées de somptueuses décorations et peintures ; mais se tenait là aussi une sorte de comptoir exposant une centaine de bouteilles colorées, très certainement de l’alcool.
Tlévo reprit, buvant :


« La guerre stupide est notre plus beau générateur, avec le cristal nous renforcerons cela ! »

« Thimoros nous garde, Tlévo ! »

« On sème le trouble, c’est vrai, mais on ne peut les troubler tous ! Et comment appelez-vous ceux qui résistent ? »

« Je ne les appelle pas ; ils viennent bien tout seuls et meurent bien tous seuls aussi. »

« Ah Ah ! Vous ne les appelez pas ? Eh bien, moi, je les appelle des pions ! Ceux-là sortent de leurs épreuves plus vigoureux qu’avant et terriblement trempés pour la lutte. Dans la lutte, les individus qui ne succombent pas gagnent un enseignement et une vigueur qu’ils transmettent trop généralement à leur espèce. Précepteurs, sages, guerriers, magiciens ! Qu’importent les noms qu’ils s’attribuent, ce sont des fléaux pour le chaos. »


« Tlévo, si je ne m’abuse, celui-ci n’a pas de peuple, regardez c’est un demi-elfe, on ne risque rien avec. Pas d’espèce !»

« Vous voyez bien juste jeune ami. Nous autres, nous nous délectons de la vérité dans les ombres et le chaos. Voici la théorie relative aux pions : au lieu de combattre ces êtres, contrôlons-les dans des impossibilités et à une domination. Faisons-leur oublier le pourquoi et le comment et s’ils n’écoutent toujours pas, nous tenons toujours leurs ombres. »

« Très remarquable, sempre remarquable ! »

« Alors, qu’arrivera-t-il ? Les pions s’habitueront à cette fausseté. Délaisseront leurs idéaux et embrasseront la superbe épouvante du dieu sombre. »

« Et Pà fera un livre sur eux ; elle écrira de manière sempiternelle là-dessus ! »

« Eh,eh, oui. Somptueuse théorie, n’est-ce pas ? »

« Épatante même, Tlévo ! Et, pour commencer, fêtons la future pratique de votre idée ! Buvons ! »

« Tarons-les, Ednir, n’en doutez point ! »

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 Sujet du message: Le Manoir, post premier.
MessagePosté: Mer 13 Mai 2009 18:52 
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Une heure s’était écoulée depuis que l’enfant de sève et d’écorce, suivant une autre enfant de tissu et de crin, avait passé le fatal seuil du Manoir. Une heure et bien des événements…

On venait de la pousser dans une pièce sombre. La sylvestre demoiselle s'adossa à la porte refermée, agitée d’un léger tremblement. Ses mains étaient tachées de sang, il faudrait s’occuper de voir d’où cela venait. Ses jambes, ses avant-bras et son dos étaient douloureux, mais cela restait soutenable. Ses tempes battaient à coups saccadés qui résonnaient dans son esprit comme une inlassable marche martiale.
Elle leva la tête, craignant une présence, et réprima un cri : d’effrayantes nuées rouge sang s’agitaient sans repos parmi ce décor serein. Une pénombre presque parfaite régnait dans la pièce, que les yeux de Drys perçaient sans effort. Seules couleurs vives, ces vapeurs inexpliquées se soulevaient en volutes convulsives et semblaient avoir leur volonté propre.

Ne voyant que ces monstres menaçants, elle ne détailla pas le lieu dans lequel on l’avait jetée. Si elle l'eût fait, elle eût été surprise de voir, non pas un cachot humide et retentissant encor des cris du dernier supplicié, mais un salon fort distingué. La pièce était assez vaste mais restait intime, comme le boudoir d’une jeune noblesse ; les murs de boiseries claires étaient moulés de dorures, et un grand tapis rouge et ambre, semblait-il, couvrait les lambris du sol. Une large fenêtre, encadrée d’un métal liykorien ouvragé, s’ouvrait sur un ciel couvert de nuages sombres et lourds. Un luxueux divan de velours côtoyait un grand fauteuil pareillement garni, comme deux vieux amis inertes complices des secrets d’enfants révélés à mi-voix, entrecoupés de rires ; ou de ces larmes sincèrement versées et aussi vite oubliées. Une douce quiétude eût régné céans… si l’éther eût été pur de tout maléfice.

Drysis resta là plusieurs minutes, terrifiée, suivant du regard les évolutions aériennes des sanglantes fumées. Celles-ci finirent par ralentir et tombèrent peu à peu, laissant le salon endormi et silencieux. Seul resta un opaque amas écarlate accumulé au sol dans un angle. La jeune fille s’en approcha lentement.

Tout à coup, l'informe amas remua et grogna ; Drys bondit en arrière.

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Dernière édition par Pylone le Lun 6 Juil 2009 18:10, édité 3 fois.

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 Sujet du message: Re: Le Manoir de la Perle Noire
MessagePosté: Mer 13 Mai 2009 18:56 
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Le très-grand maitre des hautes œuvres n’exécuta pas encore son labeur ; en effet, Llewel sentait encore le souffle de la vie en lui mais il désirait de toute son âme le sentir et en frémir d’avantage. Dans son état stationnaire, il ne sentait plus grand-chose. Il appréhendait difficilement son corps, perclus de mouvement et de grâce ; le demi-elfe se réveilla endolori.

Le libéra de Phaïtos ne chanta point -car justement- il put ouvrir les yeux, il sentit que la pièce l’examinait, comme si de petits yeux dissimulés dans tout le salon le regardaient. Et quel salon ! une pièce des plus richement décorées, d’un style ancien digne des plus grands artisans de toutes races confondues ; car, du peu qu’il en voyait, on pouvait admirer un peu de chaque race dans un luxe discret. Dans sa globalité, la pièce ressemblait à mélange harmonieux de religieux et d’artistique. Lieu où les lutrins ou esthètes vaqueraient à leurs occupations sans même savoir que les uns lorgnent les subtils nuances architecturales tandis que les autres prieraient los et pardon.

Le peu qu’il apercevait charmait grandement le mage, Llewelyn raffolait de tout ce qui a une grande beauté. Une sensibilité qu’on attrait à ses origines elfiques mais tout de même aussi à son côté humain, les habitants des dunes aiment le beau et sont des fins amateurs d’œuvres antiques, pour les revendre majoritairement mais aussi pour le côté raffiné et ancien des choses.


(Si cela est l’antichambre de la mort, alors je ne serai que partiellement déçu de mourir. L'ironie prône même dans mon esprit sali d’intentions rancunières.)

Il sentit une autre présence un peu familière, la pièce était d’un sombre rare, ainsi ne pouvait-il voir si une autre personne y était également. La peur, la fatigue, les frissons primaient sur sa curiosité et décida de rester reclus dans sa semi-pénombre à admirer les fresques ainsi que les peintures murales.


(Ceux qui ravissent la liberté par la violence, marquent assez leur viciation ; mais ils ne prouvent pas tant qu'ils aient perdu égard à toutes sortes d'estimes: ce salon en est la preuve.)

Grâce aux timides premières lueurs de la lune, il put voir au centre de la pièce un petit chevalet où posait fièrement une statue en marbre tout ce qu’il y a plus normal. Coûteuse mais d'un ordinaire apparent. Cette statue représentait un homme, un grand guerrier se tenant droit, l’épée ensanglantée à la main. Le lien ne fut pas long à s’établir dans l’esprit de Vermelh ; il n’était pas mort et le sentiment funèbre s’emparant de ses paroles.

« Nous allons être sacrifiés! »

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Dernière édition par Llewelyn le Mar 2 Juin 2009 21:35, édité 8 fois.

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 Sujet du message: Re: Le Manoir de la Perle Noire
MessagePosté: Mer 13 Mai 2009 18:56 
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Les yeux vert clair, Drysis observa cette présence insoupçonnée. L’objet, en bougeant, avait fait tomber les derniers nuages pourpres comme s‘ils reposaient sur lui. Un être apparut, allongé sur l’épais tapis. Un homme, ou peut-être un elfe, vêtu d’une couleur sombre ou vive, Drys malgré sa vision nocturne n’aurait pu le dire. La créature leva la tête vers elle sans la voir, et la jeune fille fut stupéfaite de reconnaître dans ce pâle visage à la douceur presque féminine, les traits de l’acolyte de l’ivrogne qu’elle avait soigné au matin, l’homme en rouge que Loki avait suivi jusqu’à l’auberge de l’Au-delà.
A en juger par son regard mobile, errant et par sa posture, l’homme avait dû être accommodé d’une jolie manière. Une heure se passa ainsi, l’inconnu admirant les détails des consoles et des luminaires, puis ses yeux se fermaient et il restait ainsi, sommeillant à demi. Il semblait ignorer sa présence, à elle qui l’observait quelquefois, toute crainte évanouie.


(Que fait ici l’assommeur de ce matin ? Je l’ai vu à l’auberge vers dix heures… Elles sont trois heures ayant passé le milieu de la nuit, pourquoi est-il là ? Personne ne m’a suivi, Loki me l’aurait dit. Je ne crois pas avoir rien à redouter de sa part. Et puis, arrangé comme il est… Il ne devrait pourtant pas tarder à quitter sa léthargie.)

Il s’éveilla en effet, sembla quelques instants déconcerté ; saisit distraitement une statuette posée sur une petite console à son côté, puis soupira. Un instant encor, il souffla à nouveau puis soupira :

« Nous allons être sacrifiés ! »

Sa voix était calme et empreinte d’un douloureux désespoir qui se reflétait sur ses traits.
Il se figea à nouveau, absorbé dans des réflexions inconnues. Drysis leva les yeux vers le ciel ; l’Astre était invisible, mais les menaçantes nuées ne parvenaient point à occulter entièrement sa blanche lumière. Si l’on voit l’ombre des hommes avant que de les aviser, c’est la clarté de la lune que l’on entrevoit, auparavant que de la contempler elle-même. Elle tourna à nouveau le regard vers l’inconnu, et sursauta : il l’avait vue. Ses yeux la fixaient, dénués d’intention.

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Dernière édition par Pylone le Ven 22 Mai 2009 18:38, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Le Manoir de la Perle Noire
MessagePosté: Mer 13 Mai 2009 18:58 
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Des lances et des rires transpercèrent l’obscure nuit d’une lumière sans faille.
De petites lucioles riantes s’œuvraient à un plaisir et un travail inouï, le sorcier errant regarda tragiquement la scène de la fenêtre qui se situait au loin.
La pièce éveilla tout de même chez lui une atroce réflexion de l’endroit où on l’enferma, règne de la concupiscence, du stupre et de la luxure. Convoitise du péché et du dieu sombre, ils devaient s’adonner à des rites que Llewelyn n’osaient imaginer.

Notre ami ne connaissait aucune confiance, aucune amitié autre que la lune même, le reste lui était égal et sa défaite contre les deux hommes fut la grande question récurrente lors de son emprisonnement. Le glas de la ruine sonnait en lui, ce glas résonnait d’une vigueur frappante qui le plongea dans une sorte de morosité stagnante, il ferma les yeux et se souvint brusquement d’un chant Sindel. Sa peine se couvrit encore plus, elle se couvrit d’une mélancolie plus profonde encore que sa défaite. La peine de n’être rien, de n’avoir aucune ethnie. La peur d’être rejeté. Pour lui, son âme n’était pas liée à un ensemble précis mais un peu des deux communautés.

Tellement peu lié que, dans l’ensemble, une communauté se nommait ‘foule’ pour lui, et ladite foule était impulsive et irritable. Llewelyn dit un jour « La foule est totalement inconsciente, Rien n'est prémédité chez elle. Alors même qu'elle désire une chose passionnément, elle ne la désire jamais vraiment longtemps, elle est incapable d'une volonté persévérante. Elle ne supporte aucun délai entre le désir et sa réalisation. Elle éprouve le sentiment de la toute-puissance, chaque individu dans cet amas d’autre individu se sent tout-puissant ; pour l'individu faisant partie d'une foule, la notion de l'impossible n'existe pas. La foule, c’est un peu cet enfant qu’on a envie de tuer mais qu’on ne tue pas par pure morale. »
Il en arriva à conclure comme à son habitude que chacun pris à part peut être intelligent et raisonnable ; réunis, ils ne forment tous qu'un seul imbécile.

Cette peine se combla avec beaucoup de mal mais il s’en moquait bien. Quelque chose de plus intéressant lui effleura l’esprit. Une chose plus présente, le fait qu’il n’était pas seul ici. Il le savait mais n’était pas en bien de sentir une présence. Il lui fallait se concentrer et surtout attendre.

Il tourna lentement la tête dans l’espoir d’y apercevoir quelque chose et la lune le guidait vers la silhouette d’une jeune personne, elle semblait ravissante … pour une ombre. Si ce n’est par bonne mémoire ou simplement par pure folie, il savait déjà qui était ladite silhouette.
Maintenant, il pouvait nommer ce ‘nous’. Maintenant qu’il avait dans son champ de vision la jeune fille qui lui avait causé autant de mésaventures et de misères.

Il l’avait reconnue.

Mais il ne fit rien, ne dit rien. Il se contenta juste de penser.


(Ne parlons plus, Llewel, ne parle plus. Je ne comprends pas très bien. Je suis peut-être déjà mort et elle, c’était une vierge de Phaïtos qui rodait autours de moi pour me l’annoncer. Mon silence sera d’or à présent, seul son regard m’aidera à comprendre clairement cette situation. Si elle me demande, je dirai que je ne l’ai jamais vue. )

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 Sujet du message: Re: Le Manoir de la Perle Noire
MessagePosté: Mer 13 Mai 2009 19:04 
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Les yeux de Drysis restèrent un moment attachés à ceux du jeune humain ; il était probable qu’il ne la distinguât que fort peu, et cette obscurité la protégeait en quelque sorte. Dans la pénombre, Drys ne voyait des yeux de l’homme que leur pupille, et n’en pouvait savoir la couleur. Les yeux nyctalopes perçoivent les contours parfaitement, les reliefs assez bien et les teintes indistinctement.

Puis il baissa la tête et elle ne vit plus son expression.


(Sans doute ne m’a-t-il pas reconnue. Mon foulard couvrait heureusement mon visage ce matin. Je suis donc mise dans le même sac que ce manant… moi qui ne suis rien ! Mais je préfère n’être rien qu’assommer mon camarade ivre mort d’un faible sort de glace. La glace… Il ne semble ni assez discret ni assez brave pour être un voleur ou un rôdeur. Un mage, alors ? Un mage de lumière, peut-être bien. C’est amusant…)

Une heure passa. L’humain aux longs cheveux d’argent était encor passablement étourdi. Il laissait errer son regard sur les détails des meubles sculptés, sur les figures des consoles et des buffets inertes, rêveur ; puis la léthargie le reprenait et il somnolait un moment. Le temps passait ainsi, dans un silence obligé − mais tranquille.

Drys était demeurée debout, dos à la fenêtre, seule ouverture à ce dangereux salon, la porte exceptée. Ses membres meurtris s’engourdissant, elle osa un mouvement ; son camarade d’infortune ne le remarqua pas, ainsi se retourna-t-elle et s’approcha-t-elle de ladite fenêtre. Effleurant la vitre, elle se figea ; le contact était glacé, incroyablement dur.


(Quelque soit le sort qui enchante ces carreaux, qui veut vivre ferait mieux de ne point songer à s’enfuir par là.)

Elle recula lentement, pensive, ses genoux rencontrèrent le fauteuil garni de velours ; elle s’y laissa tomber, lasse. A cet instant, les sombres nuages qui couvraient le ciel furent enfin vaincus par un vent bénéfique, et l’Astre fut visible. Il inonda la pièce d’un claire lueur opalescente. La jeune fille se sentit emplie d’une sereine quiétude.

(Thêl…) *

Elle sourit faiblement ; tourna vers les yeux vers le jeune humain assis à quelques pas d’elle : il la regardait. Drysis détourna la tête et fit en sorte qu’il ne puisse plus distinguer son visage.

( *Ma soeur... )

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 Sujet du message: Re: Le Manoir de la Perle Noire
MessagePosté: Mer 13 Mai 2009 19:06 
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Il leva la tête vers le plafond et le regarda longuement puis, baissa la tête pour contempler discrètement l’autre personne en essayant d’en comprendre le maximum d’information. Mais il ne voyait rien, il avait peine encore à chercher les yeux de l’autre supposée prisonnière. Le jeune mage n'était pas vraiment habile pour lorgner quelque chose dans le noir, même avec les lumières de la lune.
Une masse noire, un être de taille modeste presque entièrement vêtu de noir.


(Je ne regarde pas assez bien, ou juste l’ensemble de la personne. Ses yeux sont clairs, d’un vert incroyablement clair. Me regarde-t-elle ? Je ne sais pas mais en tout cas, elle transpire un calme suspect. Suspect mais admirable, mais tu t’égares créature encore assommé, je délire peut-être.)

Il regarda à sa ceinture et … à sa grande surprise sa rapière était toujours présente, elle brillait même du reflet de la lune. Reflet de son âme pour un paysage qu’il n’avait pas choisi ou la charmante déesse, du haut de son astre, rit des mésaventures de son demi-fidèle. Ce rire sourd se cache dans le clair de lune, irradiant lentement la salle d’une lumière suave.

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 Sujet du message: Re: Le Manoir de la Perle Noire
MessagePosté: Mer 13 Mai 2009 19:08 
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Drysis suivit son regard. Une arme, et de cette taille ! Elle tâta sa ceinture : on lui avait laissé sa seule arme, le couteau. Il eût fallu que leurs hôtes fussent fous pour omettre de les leur enlever ; à moins qu’ils comptassent sur un affrontement en les enfermant ainsi, armés.

(Non… si c’était le cas l’on ne m’aurait pas mise dans cet état.)

Sans un bruit, elle passa ses blessures en revue. Ses bras étaient lacérés de traces rougeâtres et longilignes, cela venait du fouet. Les veines avaient été atteinte mais aucun dégât sérieux n’en résulterait. Elle découvrit de semblables marques sur ses jambes et jusqu’au genou ; ses chevilles et ses poignets avaient été les objets d’un acharnement particulier.

(Ils ont donc voulu m’indisposer et non pas me faire souffrir réellement… Ce n’est pas étonnant. Nous sommes dans l’antre d’on ne sait quel regroupement obscur… ils se seraient probablement fait un joie de me faire périr de douleur. )

Son visage également était couvert de zones plus pâles, très discrètes mais particulièrement douloureuses au toucher. Avec quelle arme peut-on infliger ces blessures-là ? Pas même une goutte de sang…

Elle leva les yeux vers l’humain. Il était à l’instant sorti de sa torpeur et se tourna brusquement vers la porte. Drysis suivit son regard et aperçut une lueur tremblotante sous la porte. Elle se leva brusquement ; les nuées pourpres qui l’avaient accueillies s’engouffrèrent dans la pièce sous le seuil, déchaînées, terrifiantes. La porte s’ouvrit dans un grincement assourdissant, mais qui probablement n’était discernable que mentalement. Un vacarme inaudible.

Drysis releva la tête avec peine. L’Aniathy se tenait dans le chambranle de la porte. Elle portait à deux mains un candélabre, positionné de telle sorte qu’il n’éclairât pas son visage. La lumière du couloir était chaude, poisseuse et sèche à la fois. Elle faisait paraître la maléfique créature comme une ombre, une silhouette. Les blondes et soyeuses boucles de la petite poupée se détachaient sur l’ombre jaune aveuglante.

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 Sujet du message: Re: Le Manoir de la Perle Noire
MessagePosté: Mer 13 Mai 2009 19:11 
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Une ligne de lumière s’abattit dans le salon ; les bougies derrière la porte ainsi que l’intense lune éclairaient le centre de la pièce.

L’Aniathy semblait, telle une petite fille, d’une grande beauté ; mais quelque chose clochait en elle. Llewelyn ressentait dans la petite poupée vivante une profonde insanité. Une aura infantile bafouée, clairement malveillante planait autour d’icelle.


« Le maître n’est pas apte à vous recevoir. Mais quelqu’un ne tardera pas. J’espère que vous allez bien et que vous êtes bien à l’aise.»

(Effectivement, elle est complètement détraquée. On doit réformer son âme. Cela veut dire qu’il y a forcement un sindel parmi eux. Un ou des ! Elle risque de nous faire je ne sais quoi. Je dois faire signe à l’autre personne à côté qu’elle ne doit rien dire. Cette aniathy semble avoir une inversion quelque part …)


Le silence pesait dans la salle, Llewel admirait l’étrange lumière hybride entre les éclats lumineux venant de la porte à l’intensité lunaire sortant de la fenêtre. Curieux mélange hybride qui touchait tout deux la statue de marbre au guerrier sanglant. Il se tourna vers la jeune fille et se leva et se dirigea doucement vers un fauteuil sans se soucier de la vile petite poupée qui, elle, souriait vaguement de manière malsaine.

D’un regard à la fois doux et triste, il soupira lestement essayant de capter son attention.
Ses cheveux d’un blanc intense rayonnement en fonction de la lune ; sa lourde chevelure finement et naturellement bouclée montrait une sorte d’accablement serein.


(Oh, mademoiselle, adieu, nous allons certainement mourir ensemble.
Cela est peut-être pour ce soir, je crois, ô vous que j’ai méprisée.
J’ai l’âme lourde encore de sentiments inexprimées,
Et je meurs ! Jamais plus, jamais mes yeux voilés,
Ne pourront voir cette beauté. A l’égard de tout être,
Ne briseront l’envol de cette rencontre que vous avez faite ;
Mon sombre moi s’égare, l’ennui me semble si familier,
Pour cette justice inachevée, je voudrais crier … )

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 Sujet du message: Re: Le Manoir de la Perle Noire
MessagePosté: Mer 13 Mai 2009 19:12 
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Drys regarda l'Aniathy comme l'on contemple un objet, sans la voir. Ce poupon ne l'intéressait pas, elle était évidemment malfaisante et capable de l'accabler jusqu'à ce que mort s'ensuive, mais elle ne le ferait pas. Il fallait absolument qu'elle ne le fasse pas, car ce genre de pantin ne tue pas, il ensorcelle.

(Que la mort vienne... mais pas cela, pas ces souffrances inouïes alliées à une quasi-immortalité. Va-t'en, malsaine... tu as récité ton texte, à présent va.)


Les nuées rouges s'étaient de nouveau engouffrées dans la pièce. Elles s'agitaient vivement et terriblement tout autour de la blonde créature, comme un mortel affrontement vu au ralenti, aussi effrayant, aussi inexorable. Drys ne bougea pourtant pas. Un léger souffle lui fit tourner les yeux vers la gauche ; l'homme était toujours là, et il l'avisait. Il venait de soupirer profondément. Elle le voyait distinctement à présent, et fut déconcerté de cette oeillade-là, de ces yeux gris qui la fixaient sans la moindre hostilité. Elle plongea son regard dans ces prunelles argent pour y quérir une quelconque trace de sentiment. Encore une fois elle fut surprise : l'inconnu ne cachait rien, et dans ses yeux se lisaient ses pensées.

Une étrange douceur, une douceur comme douloureuse de résignation et d'usure, planait autour de cet humain qui levait les yeux vers elle. Il avait peur, la crainte l'inondait et coulait en lui, mais l'accoisait au lieu de l'endurcir. Là où tout autre aurait perdu la tête peut-être et l'aurait haïe, elle, il unissait leurs sorts dans la mort.

Ce mot résonna une fois dans sa tête. La mort? Oh, oui, c'était probablement ce qui l'attendait. Ce qui les attendait. Drys s'apaisa, la sérénité la gagna. L'émotion que lui révélait cet homme était toute différente de la méprisable nature qu'il avait montré à l'aube.

Elle revint à l'Aniathy. Elle les regardait tous deux avec un immense sourire insupportable. Drys retint sa rage, ne broncha pas, et murmura à l'attention de la diabolique :


"Calad." *


A cet instant, la lumière de la lune redoubla de force et atteignit le seuil, très pâle mais visible malgré la flavescente lumière des chandelles de l'Aniathy. Celle-ci recula, son sourire se figea. Elle posa le candélabre au sol, envoya à la jeune elfe un regard qui alluma dans sa poitrine et dans sa tête une vive douleur, comme une brûlure intense, puis repassa le seuil et ferma d'un leste mouvement la porte du salon.

Drysis chancela, tout-à-coup fiévreuse. Elle reporta son regard sur l'homme en rouge.


*Calad signifie : la lumière.


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 Sujet du message: Re: Le Manoir de la Perle Noire
MessagePosté: Mer 13 Mai 2009 19:13 
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Il faisait bien clair dans le salon, une clarté belle et douloureuse. Llewel regarda encore un peu la jeune fille puis sourit d’une manière terrible comme pour montrer le plaisir d’avoir rencontré cette personne, même dans une circonstance aussi dramatique que celle-ci. Même avec dans l’hypothèse d’une mort certaine, il était un peu heureux d’avoir été le compagnon de mort de cette personne.

Il n’en dit rien. Il n’en fit rien non plus.

Les deux regards se croisèrent, Llewelyn comprit qu’elle acceptait aussi cette destinée.
La sérénité -malgré la douleur- de la jeune fille était remarquable adorable, sujet à aucun regret, aucuns remords précis ni ridicules, tout s’affichait dans ses yeux, des yeux d’un humain … trop humain. Force détails que Llewel remarqua en plus d’un sourire qu’elle rendait, un timide sourire, comme pour tromper les évènements.

Un sourire et puis rien.

Vermelh savait qu’elle souffrait mais il ne pouvait rien contre cela puis il se leva de son fauteuil et s’approcha un peu d’elle, juste assez pour voir clairement son visage. Il ne la dévisagea pas –à ses débuts seulement- mais son désir de savoir à qui avait-il affaire fut trop fort.


(Une demi.
Noble destin de mourir avec une sœur. Bien que nos traits soient clairement différent, trop petite pour avoir du sang hinions, ni même sindels. Votre visage est sculpté par les grâces de la nature, les sombres forets noirs peut-être, votre partie humaine m’est inconnue. Je ne distingue d’ailleurs pas vos traits humains aux traits elfiques. Vous devez être sylvaine. Mais je suis bien mauvais de vous regarder sans même dire que je suis aussi l’un de ces bâtards.)


Il fit volte-face de manière précise et légère ; dégagea ses cheveux pour laisser, quelque instant seulement, ses deux longues et effilées oreilles jaillir. Sa grâce naturelle généralement trompé un humain de base à le confondre avec un elfe pur mais il sentit chez elle, un doute profond quant à son origine.
Il voulait surtout rendre la pareille à ce qu’il a put tirer d’une hypothétique analyse.
Il fit retomber ses cheveux tout en se retraçant qu’il allait mourir.

Il s’arrêta, ses cheveux recouvrant ses oreilles, et sentit quelque chose d’anormal dans sa poche. Une sorte de parchemin était cachée dans ladite poche.
Il ne le sortit point mais se contenta de comprendre pourquoi avait-il cela dans sa poche tout en retrouvant son fauteuil.


(Je le sortirai après. Mais pourquoi ai-je cela ? )

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 Sujet du message: Re: Le Manoir de la Perle Noire
MessagePosté: Mer 13 Mai 2009 19:21 
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Les écarlates vapeurs tournoyaient encor, et s'évanouissaient lentement, coulant sous le seuil de la porte comme une marée qui souillait chaque chose en restant, sans doute, invisible aux yeux de l'humain.

Ce dernier, après s'être levé, s'approcha de la petite semi-elfe. Ne le jugeant pas menaçant, elle ne réagit guère ; recula légèrement, par pudeur bien plus que par crainte. Lorsqu'il fut près d'elle, les douleurs se firent soudain sentir à nouveau ; de diffuses et lancinantes, elles devinrent vives et, au fur des secondes, insoutenables. Elle se courba en avant et pressa ses mains tremblantes contre son cœur, sans détourner le regard des prunelles de l'inconnu. Elle le dévisagea, fiévreuse.


(Quoi... Un elfe? J'avais pourtant cru... Par tous les dieux, quel est cet enchantement?
Poupée de malheur !
Un elfe... et il n'a point la présentation de l'arrogant de ce matin... Mais qui est-ce? Et pourquoi tant de douceur et d'amitié dans ses yeux?
Argh ... que m'as-tu fait, jouet tourbeux? )


La géhenne fut plus forte que la rage et Drys, terriblement affaiblie, chancela. L'elfe ne la regardait plus, et c'était heureux ; elle était pâle comme les neiges qui avaient réfléchi les premiers rayons de soleil que ses yeux d'enfants virent. Ces images lui étaient souvent revenu à la mémoire, cet étrange jour où elle avait quitté les dédales de couloirs creusés dans la pierre des montagnes de Nosvéris. La nuit avait à propos caché les dernières lueurs orangées de l’astre Hélios de ses suaves et sincères reflets mauves. Drysis avait couru hors du souterrain sans vouloir s’arrêter. La jeune fille se souvenait quelquefois de ces paroles qu’elle disait, les yeux pétillant dans leur originelle obscurité :

« Je veux aller de hors. »

[i][color=#008000]Alors elle avait pris, seule, le chemin interdit de l’air pur. Elle avait couru jusqu’au de hors qu’elle désirait tant admirer ; elle poussa un cri aigu comme seuls les jeunes enfants en sont capables, et baissa la tête en se cachant les yeux de ses bras. Ses yeux lui brûlaient terriblement, une intense douleur comme s’ils lui étaient arrachés. Les derniers rayons sont les plus puissants et ceux-ci, rebondissant sur l’opaque couche de neige des sommets, étaient encore plus intenses. Un souffle de vent frappa violemment son visage et ses bras. L’enfant cria de toutes ses forces, tomba en arrière.




Drysis était donc pâle comme ce miroir neigeux, et ses yeux étaient devenus très clairs. Ils avaient même dépassé cette teinte de pomme qu'elle n'aimait pas, et étaient à présent d'un jade lumineux mêlé de blanc. L'enfant ne voyait jamais cette pigmentation anormale, qui trahissait si souvent des avis qu'elle-même ignorait ; en cet instant elle eût été terrifiée à cette vue. Le jour où ses yeux atteindraient un parfait blanc de lait, elle périrait dans l'instant. La grande Blanche...

(Déjà? Si jeune...) Loki (je t'en prie... Eledh, va-t'en! Ne restez p...)
(Thêl,)
su hrueko... ( Calad, mor...) azi kem stad... *


Les mots se perdaient dans cet esprit torturé d'une indicible douleur. Tout le mal était maintenant concentré au cœur. Les coups que donnait l'organe pour continuer à fournir de la sève aux veines résonnaient dans tout son corps. Des larmes coulaient le long des opalescentes joues.

Drysis se tourna vers la fenêtre. La Lune brillait de tous ses purs appas. Tout disparut aux yeux la blême demoiselle.





*Traduction : Déjà ? Si jeune… Loki, je t’en prie… Elfe, va-t’en ! Ne restez p…
Ma sœur, je vous en prie… Lumière, je meur… Tout comme vous…* (NDT : « Calad » peut se traduire par « lumière », mais c’est également un prénom féminin très ancien).

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 Sujet du message: Re: Le Manoir de la Perle Noire
MessagePosté: Mer 13 Mai 2009 19:22 
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Localisation: Infinitésimalement quelque part.
Il ouvrit discrètement le parchemin qu’il avait dans sa poche et y lu avec même mesure ce qu’il y était écrit.
C’était un parchemin de magie, la blancheur et son aspect froid au toucher ne laissa aucun doute, il s’agissait d’un parchemin de glace. Mais son contenu était très difficilement interprétable pour une magie de froid.


(Pourquoi, Yuia, ton frimas luit-il autour de moi ?
Pourquoi, Rana, ton souffle m’entoure-t-il comme autrefois ?
Tous les sommets murmurent…

Pourquoi réveillez-vous mon âme ? Pourquoi s’agite en moi
Le passé ; vous qui êtes bons, ô épargnez moi.
Et laissez-la reposer, la colère gelée,
Vous raillez sans doute, ô passez au loin,
Dieu sans Destin, Zewen florissez
Dans votre jeunesse au-dessus de celui qui vieillit
Et si vous voulez vous mêler avec plaisir
Aux mortels, que florissent des jeunes fous

Nombreux pour vous, beaucoup de jeune héros et la Chelartëa
Plus beau jouera sur les joues des heureux,
Et gracieux retentiront pour vous
Les chants de ceux qui n’ont pas de peine.
Ah ! Jadis murmurait aisément l’onde du chant
Issue de ma poitrine, alors que la joie,
La joie gelée, brillait encore à mes yeux …)


Il lisait avec délectation et y saisit son sens dans une peine s’alliant au désespoir acre dû à son emprisonnement. Llewelyn détestait ne pas comprendre quelque chose.

(La jeunesse détruit même les beautés de la nature et seul le dieu Zewen est capable de regarder notre jeunesse et la nature du même œil.
L’avenir sans la nature parait sans espoir.
Le but est de conserver cette nature même, avec Dieux ou non.
Mais le froid conserve cet aspect, le froid conserve le passé et le gèle. La logique de ce parchemin m’étonne un peu mais je dois la comprendre et tenter de l’assimiler; je peux peut-être apprendre une dernière chose avant de mourir.
Je ne fais pas le lien entre la glace et le destin … Tu te rends compte de cela, tu vas bientôt mourir et tente de déchiffré un parchemin qui sort de presque nulle part ! )


Il ria doucement avant de lorgner timidement vers la jeune demi-elfe. Il en oublia presque sa présence. La réalité fut toute autre, la présence de la semi-elfe n’était presque plus voilà pourquoi il se sentit seul pendant un court moment. Seul les mots, à peine audible, de la jeune fille lui fit comprendre qu’elle existait encore.

« Loki »

« su hrueko... azi kem stad...... »



Il ne pouvait rien faire, agir était comme bafoué la volonté qu’elle imposait. Et c’était effectivement une sorte de barrière invisible qu’elle imposa au jeune mage, une barrière psychique et morale qu’il comprit tout de suite. Elle ne voulait pas d’aide physique.


(Tenez bon, mademoiselle. Mon esprit est avec vous. Sachez que vous ne mourez pas de cette manière, je le sens ; votre fièvre passera ou je trépasserai avant cela.)

Llewel avait même omis son parchemin puis tourna sa tête vers la fenêtre ; admirant la semi-elfe. Peut-être était-ce parce-qu'il semblait vivre ses derniers instants ou alors le pensait-il vraiment mais plus la douce lune éclaira la semi-elfe, plus Llewel se disait qu'elle était d'une beauté rare.

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Dernière édition par Llewelyn le Mar 2 Juin 2009 19:08, édité 1 fois.

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