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 Sujet du message: L'auberge du P'tit bout d'gras
MessagePosté: Jeu 20 Oct 2016 17:45 
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L'auberge du P'tit bout d'gras


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L’auberge du P’tit bout d’gras est la plus grande auberge d’Eniod et le lieu de rendez-vous privilégié de bon nombre d’Eniodais, si bien que la salle commune faisant office de taverne est rarement vive le soir. L’une des principales sources de sa réputation n’est autre que sa tenancière, Mareg, une Varrockienne typique, un bout de femme replet et au caractère aussi affirmé que sa taille est petite. Et on la soupçonne d’avoir été en réalité enfantée par des Kenders, rien de moins. D’un naturel guilleret et blagueur, elle n’hésite pas à s’adresser familièrement à chacun de ses clients, s’intéressant aussi bien à leur vie qu’à celle de leurs enfants, de leur chien et de leur chat, allant même en période de disette de potins jusqu’à s’interroger sur l’état de santé de leur poisson rouge. Le plus remarquable étant qu’elle semble se souvenir de tous les détails dont on l’a abreuvée, donnant l’impression que l’on est toujours le bienvenu dans son établissement, que ce soit pour une simple bière ou pour l’un de ses dîners fameux. On dit d'elle qu'elle est venue s'installer à Eniod pour son calme dans la tempête, son aspect serein et pacifiste.

Prenez donc place, aventuriers, sur l’une des nombreuses tables à votre disposition, faites-vous un nid à côté de l’âtre et écoutez, si vous avez de la chance, le barde de passage.


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 Sujet du message: Re: L'Auberge du P'tit bout d'gras
MessagePosté: Sam 22 Oct 2016 03:24 
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Quelques jours plus tôt:

Elles me jettent rudement au sol, de la terre battue enrichie de quelques cailloux pour faire bonne mesure. Je ne résiste pas, je ne résiste plus depuis longtemps. Ai-je seulement résisté un jour? Je ne crois pas. Je ne m'en souviens pas en tout cas. A quoi bon?

Mon univers semble déterminé par quelques planches, depuis tant de temps que j'ai cessé de compter les jours, les semaines et les mois. La terre, en revanche, voilà quelque chose de nouveau. Mon monde se résumait jusqu'à ce matin à un banc étroit oscillant perpétuellement au gré des vagues. Mon horizon se limitait à la lourde rame sise devant moi et, quelques paumes plus loin, au dos de l'homme enchaîné au banc de nage suivant. Je n'ai pas souvenir d'avoir levé la tête pour voir au delà. Un geste si simple m'aurait valu des coups de fouet, je l'ai appris dès le premier jour et l'éternel claquement de la lanière dans l'entre-pont m'a épargné le risque de l'oublier. Lever les yeux? A quoi bon?

Quelques semaines plus tôt, un changement notable s'est produit dans ma vie. D'une galère de la marine Kendrane je suis passé dans un navire pirate, à la suite d'un abordage en bonne et due forme. Pour la première fois depuis plus de dix années, j'ai vu le jour, le ciel et la mer. J'ai respiré un air qui n'était pas empuanti par la sueur, le sang et d'autres choses moins plaisantes encore. J'ai été obligé de garder les yeux plissés, d'entrevoir plus que de voir, après ces années passées dans la pénombre moite des cales. Cela a duré quelques minutes, moins de cinq sans doute. Le temps de nous transborder d'un navire à l'autre et de nous jeter au fond de la cale suivante. Pas de rames dans celui-ci, j'ai entendu un marin dire qu'il s'agissait d'un brick, j'imagine que c'est différent d'une galère.

Ma rame me manque. Dans la soute puante de ce bateau pirate, je n'ai rien à faire des heures qui passent, elles me semblent plus longues, interminables même. Nous recevons un repas par jour, du pain moisi et un espèce de viande séchée filandreuse et plus coriace qu'une vieille botte. De l'eau croupie, aussi, quand ils y pensent. Au bout de trois jours, la cale a commencé à sentir le cadavre faisandé. Plusieurs de mes compagnons d'infortune sont morts de privations ou des coups de fouets reçus, les plaies cicatrisent mal dans l'atmosphère toujours humide, et nous n'avons pas accès à l'eau salée pour les sécher. Quant à moi, je me porte plutôt bien, quelques gorgées d'eau de temps à autre, les miettes de nourriture que laissent échapper les caïds, me suffisent pour me sustenter. Certains se battent pour manger, pour survivre. Je me calfeutre alors dans un recoin, et me fais oublier. Les plus chanceux sont les morts, ils sont délivrés des souffrances de ce monde, à quoi bon se battre pour prolonger encore cette existence? Je ne les comprends pas, tout en sachant que mon raisonnement est un peu tordu: quand je trouve quelques bribes de nourriture je les mange. Et je survis, comme eux.

Une nuit, nous sentons la coque du navire heurter quelque chose. La trappe fermant la cale ne tarde pas à s'ouvrir, ordre nous est donné de sortir en nous remuant le postérieur, le dernier dehors sera jeté aux requins. Une intense bousculade s'ensuit au pied de l'étroit escalier menant dehors, une fois de plus le sang coule. Je me relève tranquillement, et j'attends. Lorsque le dernier homme valide est sur le point de disparaître par l'ouverture, je gravis les marches à mon tour et parviens face à un humain d'apparence sauvage muni d'un sabre. Il me sourit férocement et remarque avec délectation que je suis le dernier. Je baisse les yeux et réponds humblement que non, ils sont encore plusieurs en bas. L'homme marmonne quelques jurons et me pousse si rudement que je m'étale face contre bois sur le pont. Je ne laisse pas échapper un son, je me relève et gagne la file de captifs qui débarquent. Nous sommes dans un village, du moins je le suppose. C'est plus petit que Kendra-Kâr et même que Nessima, en tout cas, je suppose que ça ne mérite pas le nom de ville, bien que la différence me soit quelque peu obscure. Nous sommes conduits jusqu'à une place où se trouve une sorte d'estrade, entourée par de nombreux elfes à la peau noire. Des Shaakts, je présume. J'ai entendu dire voilà bien des années que nous étions comme eux, à l'origine. Pourtant je ne me reconnais en rien dans ces êtres sombres et hautains au regard cruel. Le moindre d'entre eux est vêtu plus somptueusement que nos matriarches mais, quoi d'étonnant à ce qu'ils soient fabuleusement riches? Ils ont de l'eau, j'ai aperçu au moins trois puits sur le chemin. Ces créatures ne semblent pas en faire grand cas d'ailleurs, j'ai vu une femme renverser un seau plein au sol, sans raison. J'ai du me retenir de la houspiller, je ne supporte pas le gaspillage de cette précieuse ressource mais la menace du fouet suffit à me faire garder le silence.

Tour à tour, chacun de nous est poussé sur l'estrade, et vendu après d'âpres négociations. Je monte sur le podium lorsqu'on m'en donne l'ordre, je tourne sur moi-même lorsqu'une bourrade m'y invite. C'est une femme qui m'achète, une femme aux yeux violets plus durs que le silex. Le vendeur me pousse hors de l'estrade, du côté où il n'y a pas d'escalier. Nouvelle chute, je m'ouvre le front cette fois, mais pas un son ne s'échappe de mes lèvres. Je me relève et manque tomber à nouveau lorsque la corde qui relie mes poignets est brutalement tirée par ma nouvelle maîtresse. Elle ne prononce pas un mot, se contentant de m'amener jusqu'à un cheval attaché à une barrière. Elle noue la corde au pommeau, monte en selle et me traîne ainsi hors du village. Je titube à sa suite, presque toute la nuit. Nous finissons par parvenir à un autre village, plus petit, peuplé lui aussi de ces êtres à la peau noire. Deux gardes arrivent aussitôt, me poussent sans douceur dans une cahute sommaire et me jettent au sol avant de claquer la porte et de la barrer. Je m'assieds dans un coin, et j'attends.

La journée suivante passe, il fait chaud dans la masure, mais toujours moins qu'au Naora pour ce que je m'en souviens. Puis la nuit s'écoule, interminable, les heures me semblent s’égrener plus lentement que de coutume quand on ne sait pas de quoi le lendemain sera fait. J'ai entendu diverses histoires sur ces Shaakts, des histoires sombres qui parlent d'esclaves torturés, de sacrifices abominables à une divinité araignée dont je ne parviens pas à me remémorer le nom. L'aube, enfin, point à mon horizon limité, filtrant par un interstice entre deux planches.

Et avec l'aube vient un étrange fracas, celui d'armes qui s'entrechoquent, celui de cris d'agonie, de rage et d'espoir. Je me relève pesamment, sans comprendre ce qui se passe dehors. Qui pourrait s'attaquer à ce village, n'est-il pas en plein territoire Shaakt? Mes doigts caressent pensivement le bois qui me retient captif, maigre prison en vérité que cette vieille cahute mal bâtie, je pourrais sans grand mal défoncer un bout de paroi je suppose. Mais cette pensée rebelle me laisse perplexe tant elle est inhabituelle, ne me suis-je pas toujours plié à la loi inexorable du Destin? Ne suis-je pas encore en vie alors que tant de mes "compagnons" de galère sont morts? Ne le dois-je pas à ma soumission, à mon obéissance scrupuleuse des ordres? Tenter de m'enfuir, ne serait-ce pas tenter d'aller à l'encontre de ma destinée, ne serait-ce pas pur orgueil que de vouloir échapper aux lignes tracées par Zewen? N'est-ce pas pour avoir voulu changer de vie, pour avoir rêvé de liberté, que j'ai été enchaîné, condamné à manier une rame tant d'années durant?

Ce rêve, l'ai-je perdu? S'est-il estompé comme rosée sous l'astre brûlant du désert?

Peut-être pas tout à fait. Je ne sais pas très bien ce qui me prend ce matin là, mais je brise une planche vermoulue à coups de pied et je m'échappe de ma prison. Autour de moi, le chaos. Des esclaves en grand nombre tentent de fuir, des Shaakts tentent de les en empêcher, partout des corps sans vie sont répandus au sol. La plupart des révoltés semble se diriger vers la mer, sans réfléchir je m'empare d'une épée, d'une gourde et d'une bourse sur un cadavre d'elfe noir et suis le mouvement en m'efforçant de rester le plus discret possible. Le désordre est tel que nul ne prête vraiment attention à moi, si bien que je parviens sans encombres jusqu'au port, où se presse toute une foule de fugitifs qui font de leur mieux pour grimper sur des navires, les rares qui ne sont pas en train de brûler, en fait. L'idée de remonter sur un bateau n'est pas précisément pour me plaire mais l'idée d'être repris et traité comme un esclave s'étant révolté me plait encore moins et je grimpe fébrilement sur le vaisseau le plus proche. Depuis son bord, j'assiste à un combat de maîtres entre deux Hinïonnes et une Shaakte, qui se termine dramatiquement avec la chute de l'une des Hinïonnes, immédiatement suivie par l'arrivée d'une nouvelle cohorte de gardes Shaakts. La plus jeune des deux, contrainte de fuir, parvient pourtant à se traîner jusqu'au navire sur lequel je me trouve, mais s'effondre au pied de la passerelle alors que le bateau commence lentement à quitter le ponton où il était amarré. Non loin, une espèce de fauve ailé tel que je n'en ai jamais vu se démène pour la rejoindre, le peu que j'ai vu des combats me laisse penser que cette créature est liée d'une manière ou d'une autre à cette Elfe blanche, mais il n'arrivera pas à temps pour la traîner sur le navire en partance. Sans réfléchir je bondis sur la passerelle et, avec l'aide d'un autre esclave accouru, nous la tirons hâtivement à bord et la déposons sur le pont alors que la planche nous reliant à la terre chute dans les flots. Libres! Nous sommes libres!

Mon euphorie soudaine est interrompue par un grondement menaçant, l'énorme bestiole ailée me surplombe de toute sa taille mais, comprenant peut-être que je n'avais pas la moindre intention hostile, s'abstient de m'attaquer, à mon plus grand soulagement. Je n'en recule pas moins prudemment en levant les mains pour bien lui montrer que je n'ai pas d'armes, réalisant soudainement que les mains en question sont ensanglantées. Perplexe, je les observe une seconde en me demandant si j'ai été blessé sans m'en apercevoir, avant de réaliser que le sang provient de l'Hinïonne en voyant de petites mares écarlates se former sous elle. Je crie pour demander de l'aide, heureux et soulagé de voir une humaine se frayer un passage parmi les spectateurs en criant qu'elle connait l'art de guérir. Je lui laisse bien volontiers la place et m'écarte après un dernier regard vers la vaillante Elfe, j'espère qu'elle survivra mais je ne peux rien de plus pour elle, n'y connaissant rien en termes de soins.

Plusieurs jours de navigation plus tard, nous finissons par parvenir à une ville que certains assurent être Eniod, une ville d'humains luttant contre les Shaakts de Khonfas, la ville principale de la région que nous venons de quitter. L'Elfe a survécu, j'ai appris aussi que c'est elle a été l'initiatrice de cette révolte d'esclaves et que je lui dois donc ma liberté retrouvée. Je voudrais bien la remercier mais je ne sais pas trop comment l'aborder et les jours ont passé sans que je ne trouve l'occasion de le faire. C'est elle encore qui, une fois arrivés au port, s'est assurée que l'accueil de notre troupe de miséreux soit bienveillant, parvenant je ne sais trop comment à trouver une auberge prête à nous recevoir durant quelques jours. La plupart des évadés décident de poursuivre leur chemin mais quelques-uns sont heureux de profiter de cette hospitalité, ne sachant pas où aller dans l'immédiat je me joins à eux et me rends donc à cette auberge si accueillante à la suite de l'Hinïonne.

Je découvre le premier soir qu'elle possède aussi un talent certain de conteuse, captivant son auditoire par ses récits et les sons mélodieux de sa Lyre. Si elle est en permanence entourée de bon nombre de ceux qu'elle a libéré, je reste en revanche dans mon coin, discret et solitaire, profondément pensif et préférant observer plutôt que de me mêler à un quelconque groupe fêtant sa liberté retrouvée. L'Elfe non plus ne semble pas vraiment avoir le coeur à la fête, elle se retire dès qu'elle le peut après avoir achevé sa légende, je suppose que l'Hinïonne tombée lors du combat était son amie, à moins qu'elle n'ait vécu trop d'horreur pendant son esclavage. Les deux, peut-être.

Au présent:

Le jour suivant notre arrivée, l'Hinïonne est assise seule à une table en retrait lorsque je rejoins la salle commune, attablée devant un plateau de pain et de fromage. Je l'observe quelques instants en silence, elle semble plongée dans ses pensées et j'hésite à la déranger mais je n'ai pas encore pu la remercier et me décide donc à m'approcher d'elle. Gêné, les yeux baissés, je lui dis timidement:

"Bonjour, Dame...excusez-moi de vous déranger...je...je voulais juste vous dire..."

Je relève le regard et croise le sien pour finir ma phrase:

"...merci."

Je devrais m'en tenir là et aller m'installer à une table libre sans doute, mais ce que je crois lire dans ses yeux d'un bleu nuit profond, une tristesse abyssale mêlée de douleur, me pousse à ajouter doucement:

"Vous nous avez offert la liberté, l'espoir, mais vous...vous semblez...triste. J'aimerais...vous demander...puis-je m'asseoir un instant avec vous?"

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Elladyl, Eruïon errant de son état.


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 Sujet du message: Re: L'Auberge du P'tit bout d'gras
MessagePosté: Dim 23 Oct 2016 18:14 
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En découvrant ma présence, l'Elfe esquisse instinctivement le geste de porter la main à son épée, mouvement qui me fait reculer d'un pas tout en levant mes mains pour mettre en évidence le fait que je ne porte pas d'arme. Elle se reprend toutefois rapidement, m'observant avec attention et réalisant sans doute que je ne suis pas un shaakt, ou au moins que je n'ai pas d'intentions hostiles. Mes paroles hésitantes lui font lever un sourcil étonné, puis elle incline simplement le visage en signe d'acceptation de mes remerciements. Lorsque j'évoque la tristesse qui semble émaner d'elle, l'Hinionne détourne les yeux, visiblement peu désireuse de soutenir mon regard et de dévoiler plus amplement ses émotions à un parfait inconnu. Elle finit par relever le regard et, plutôt que de répondre à ma question, esquive subtilement le sujet pour déclarer à mon plus grand étonnement que j'ai fait partie des combattants ayant lutté pour donner aux fugitifs le temps d'embarquer sur les navires. Je secoue lentement la tête de gauche à droite avant de répondre:

"Je ne me suis pas battu, Dame, tout au plus ai-je bousculé quelques shaakts qui se trouvaient sur ma route...je ne suis pas un combattant...enfin pas vraiment. Je crains que mon acte le plus "glorieux" n'ait été de vous tirer sur le pont alors que le navire partait."

En y repensant, j'ai peut-être bien planté l'acier de ma lame dérobée à un mort dans quelques corps d'elfes noirs qui me barraient le chemin, mais ma fuite n'a certes rien eu d'un glorieux combat visant à protéger davantage que ma seule peau. Alors que je repense à ces instants rendus confus par la peur et le chaos ambiant, l'Elfe pousse une chaise du bout du pied, m'indiquant ainsi que je peux prendre place à sa table si je le souhaite. Elle remarque aussi qu'elle ne m'a jamais vu parmi les esclaves, à quoi je réponds en m'asseyant:

"Je n'étais dans ce village que depuis la veille au soir. Je faisais partie d'un groupe de galériens capturé par des pirates, nous venions d'être vendus aux shaakts. Je devais être affecté à une mine d'après ce que j'ai compris, mais votre action m'a épargné ce sort que j'imagine peu enviable."

Je hausse les épaules avec fatalisme, mines, galères, prisons, désert de Sarnissa, qu'importe? L'existence est souffrance, partout et toujours pour ceux de mon peuple, mais il n'en reste pas moins que, quitte à souffrir, j'aime autant ne pas être chargé de fers. Quoi qu'il en soit, ce ne sont pas ces pensées pleines de résignation qui redonneront le sourire à cette Elfe, je n'ai pas demandé à m'asseoir à sa table pour en rajouter à son fardeau, je les chasse donc d'un sourire sincère et léger qui gagne naturellement mon regard:

"Enfin, peu importe tout ça. Cela fait plus de dix ans que je n'avais pas goûté à la liberté, et plus longtemps encore que je n'avais...bavardé avec quelqu'un. Je crois me souvenir qu'il est d'usage de se présenter...je me nomme Elladyl, de la Tribu de Moura. L'une des neuf tribus survivant dans le désert de Sarnissa, au Naora."

La tenancière de l'auberge m'apporte à ce moment un copieux plateau de pain et de fromage semblable à celui déposé devant l'Hinïonne, déclarant impétueusement que je ferais bien de manger si je veux avoir quelque espoir de me remplumer. J'examine avec incrédulité la montagne de nourriture posée devant moi, par Zewen, voudrait-elle faire de moi une barrique tout juste bonne à rouler? Il y a là de quoi nourrir la moitié de ma tribu...mais, peu désireux de l'offusquer, je la remercie d'un sourire et m'empare d'un petit quignon de pain dont je grignote un coin avant de reprendre à l'attention de l'Elfe en lui désignant le plateau avec un imperturbable sérieux à peine trahi par une lueur rieuse dans les yeux:

"A chaque repas elle me donne de quoi tenir une quinzaine de jours...je ne veux pas la vexer, mais il faudra que j'ouvre une échoppe pour revendre tout ça si je reste plus longtemps ici."

J'ajoute une fine lamelle de fromage à mon pain, plissant le nez en humant l'inhabituel fumet, et demande à l'Elfe, curieux:

"Je n'avais jamais vu une créature comme celle qui vous accompagne...elle est très belle, qu'est-elle au juste? Elle a un nom?"

Je goûte prudemment à cet aliment si puissamment odorant que j'ai ajouté à mon quignon, ne le trouvant pas désagréable une fois le palais habitué à sa saveur épicée, puis ma curiosité naturelle ayant pris le pas sur ma timidité, je questionne encore l'Hinïonne:

"Je me demandais, connaissez-vous les terres qui nous entourent? J'ai bien envie de voyager un peu, mais je n'ai pas la moindre idée d'où nous sommes..."

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Elladyl, Eruïon errant de son état.


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 Sujet du message: Re: L'Auberge du P'tit bout d'gras
MessagePosté: Lun 24 Oct 2016 20:40 
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Lorsque l'Hinïonne me remercie de lui avoir probablement sauvé la vie en la tirant sur le bateau, je ne peux m'empêcher de sourire pensivement, avant de lui répondre:

"Dans mon pays, on ne remercie pas pour ce genre de chose. C'était le Destin, votre heure n'était pas venue, voilà tout."

A mon évocation des mines, les yeux de mon interlocutrice se voilent, elle détourne rapidement le regard et se sert un verre d'eau, dévoilant dans ce geste ses poignets douloureusement marqués par le port de menottes. A nouveau je vois l'ombre envahir ses prunelles bleues, je ne sais pas ce qu'elle a vécu mais ça n'a pas dû être la fête tous les jours...trop de peines, trop de morts peut-être. Nous, Eruïons, n'avons eu d'autre choix que de nous en accommoder, notre vie est souffrance et nous avons appris à l'accepter. Mais sans doute n'est-ce pas le cas des Hinïons, dont on raconte qu'ils vivent pour la plupart dans des lieux merveilleux et opulents. Néanmoins ma brève présentation appuyée d'un sourire semble chasser les ténèbres qui menacent d'engloutir l'Elfe, allant jusqu'à lui soutirer un demi-sourire. Elle penche la tête de côté en m'observant d'un air pensif, aurais-je dit quelque chose d'étrange? Je n'ai pas le loisir de me poser plus de questions car la tenancière apporte à ce moment de la nourriture, ma remarque sur les quantités prodigieuses qui me sont offertes fait hausser un sourcil étonné à l'Hinïonne, mais déjà je poursuis avec un flot d'interrogations qui font à nouveau légèrement sourire la dame.

Elle me répond en se présentant à son tour sous le nom d'Aisillyn, qu'elle abrège si je comprends bien en "Isil". Elle m'apprend être originaire de Cuilnen sur Nirtim, un lieu dont je n'ai jamais entendu parler, bien que le nom de Nirtim me soit familier puisque c'est là que mon périple devait commencer. Elle m'explique ensuite que la créature l'accompagnant est un Lokyarme, un animal rare vivant dans les montagnes. La suite de ses explications me fait ouvrir de grands yeux étonnés, ainsi elle partagerait ses pensées avec cet animal? J'ai bien entendu voilà nombre d'années quelques contes sur les coureurs des plaines qu'elle évoque, mais j'avais imaginé que ce n'étaient là qu'histoires fantastiques issues de l'imagination. Pourtant, je n'ai pas de raison de douter de sa parole, et ce que j'ai vu du comportement de ce Lokyarme aurait de quoi rendre songeur le plus incrédule des êtres. Je m'abstiens de l'interrompre, écoutant avec attention ses réponses quant à ces régions dont j'ignore tout.

Isil me confirme que nous sommes bien à Eniod, une cité se trouvant au sud d'un continent nommé Imfitil. Elle ajoute connaître quelque peu les environs, du moins une forêt "ombrophile", terme que je ne saisis pas vraiment, mais qui se rapproche assez d'ombre pour que je suppose qu'il s'agit d'une forêt sombre. Elle m'explique ensuite qu'elle a prévu de remonter à Tulorim, qui serait la plus grande cité de ce continent et se trouverait à environ un mois de marche, à condition de ne pas s'égarer en route. Ce serait, me dit-elle aussi, un bon point de départ pour aviser de la suite. Ses paroles suivantes me prennent totalement par surprise, je ne m'attendais pas le moins du monde à ce qu'elle me propose de l'accompagner ou, plutôt, de les accompagner, elle et son Lokyarme. Lorsqu'elle ajoute que je préférerais peut-être retourner parmi les miens au Naora, je secoue négativement la tête et lui réponds d'un ton indifférent:

"Il y a une douzaine d'années, je me suis faufilé en douce dans un Cynore pour quitter l'enfer où je suis né. Je voulais découvrir le monde, voyager. Mais je me suis fait prendre à la sortie et j'ai été condamné à vingt ans de galère. J'ai ramé pendant plus de dix ans avant d'être capturé par ces pirates dont je vous ai parlé et d'être amené à ce village dont nous nous sommes échappés. Tout ce que j'ai vu du monde...c'est une prison de bois et des dos balafrés par le fouet."

J'ajoute ensuite avec une inébranlable résolution dans la voix:

"Je ne retournerai pas au Naora. Je ne redeviendrai pas une bête traquée par les Sindeldi, peinant jour après jour pour trouver de quoi survivre quelques heures de plus. Je préférerais encore retourner ramer, la vie de galérien est moins rude que celle du désert de Sarnissa, quand on sait comment éviter les coups de fouet, Dame Aisillyn."

Un sourire insouciant réapparaît bien vite sur mon visage, je chasse mes dernières paroles d'un geste de la main, le passé n'a guère d'importance, aujourd'hui je suis libre de voyager, enfin! Quant à l'idée d'arpenter le monde en compagnie de cette Elfe...je ne sais trop qu'en penser, je ne la connais pas et je me demande si sa proposition n'était pas due à la seule politesse, nécessitant par conséquent un refus aimable. Je la scrute un instant en silence, songeur, j'ai l'impression que son offre était plus impulsive qu'autre chose en y repensant. Peut-être n'a-t'elle simplement pas envie d'être seule avec ses sombres pensées, ses souvenirs douloureux? Pour ma part, voyager avec quelqu'un connaissant ces terres et aussi adroit à l'épée qu'elle l'est me faciliterait sans doute bien les choses, mais ce n'est pas une raison suffisante à mes yeux. Je n'aime pas profiter des gens, ce n'est pas dans ma nature et je ne me sentirais jamais à l'aise dans ce contexte. Ceci étant, je dois bien m'avouer qu'elle m'intrigue, ses connaissances semblent vastes et passionnantes, voyager en sa compagnie serait sans aucun doute très intéressant pour moi. Mais que pourrais-je lui offrir en retour, moi qui ne suis qu'un jeune errant démuni de tout? La réponse coule d'elle-même en mon esprit, je n'ai ni richesses ni grandes connaissances, mais il y a une chose qui ne me manquera jamais et que je peux partager avec elle. Je finis par me décider à lui répondre à la manière elfique:

"Ce que je souhaite n'a pas d'importance. Mais je dois vous avouer que je me demande si le rire vous va aussi bien que ces timides sourires qui vous éclairent de temps à autre."

Je lui souris franchement, mes yeux rieurs rivés aux siens, et la contemple quelques secondes en silence avant d'ajouter avec espièglerie:

"Je gage que oui. Vous prenez les paris?"

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 Sujet du message: Re: L'Auberge du P'tit bout d'gras
MessagePosté: Jeu 15 Déc 2016 02:57 
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L'Hinïone me répond sèchement lorsque je lui fais part de ma pensée quant au destin. Surpris, je ne peux que constater que cette évocation pour moi si naturelle semble la replonger dans de sombres réflexions, je lui préciserais bien le sens que je donne aux mots prononcés, mais le moment me semble mal choisi et je change prudemment de sujet. Un sourire, plus sincère que tous ceux que je lui ai vus jusqu'à présent, éclaire son visage quand je lui demande si elle prend les paris. Mais une fois encore, elle use de cet art subtil propre aux Elfes pour ne pas me répondre directement, m'engageant plutôt à laisser de côté une part de mon formalisme et m'annonçant qu'elle partira demain à l'aube, tout en me demandant si cela me convient. Je la dévisage avec une certaine perplexité, ne comprenant pas vraiment pourquoi elle me pose cette question. Toutefois, comme elle attend visiblement une réponse, j'incline simplement le visage en signe d'acceptation, la seule option envisageable pour moi. Jamais au cours de mon existence je ne me suis opposé à la volonté d'une femme de pouvoir, ce qu'elle est indubitablement, cela ne me viendrait pas à l'esprit. De même, l’appeler autrement que "dame" me paraît outrancièrement familier, mais si telle est sa volonté je n'ai pas à la discuter. Je me mordille la lèvre en songeant que cela me demandera un effort chaque fois que je lui parlerai, j'espère qu'elle me pardonnera quelques oublis de temps à autre...

J'occupe l'après-midi à contempler le fabuleux trésor que je possède, l'examinant avec émerveillement sous toutes ses coutures et imaginant cent manières de l'utiliser à bon escient. Il importe aussi que je puisse le transporter sans risquer d'en perdre la moindre bribe, si bien que j'ennuie cuisinières et lavandières de l'auberge une heure durant afin de trouver des emballages adéquats. Dans une bande de lin propre j'emballe les huit parts de fromages odorants que je possède, dans un vieux linge troué que je raccommode méticuleusement je consigne quignons et tranches de pain. Dans une espèce de natte tressée je range avec le plus grand soin les fines tranches de viandes et de volailles salées ou séchées. Une vieille jambe de pantalon nouée au deux bouts se remplit des fruits merveilleusement juteux que l'on trouve visiblement en abondance dans la région. Enfin, je remplis avec les plus grand soin les deux outres fatiguées qu'un voyageur inconnu avait laissé dans sa chambre, prenant bien garde de ne pas gaspiller une seule goutte du précieux liquide. Je m'extasie une dernière fois devant l'opulence inégalée qui est la mienne puis je remise le tout dans mon sac, de manière à ce que rien ne risque de s'y écraser. Heureux et paré pour découvrir le vaste monde, je dissimule mes inestimables richesses sous une pile de couvertures rangées dans une armoire avant de redescendre dans la salle commune, réalisant alors que la nuit ne va plus tarder à tomber.

Dame Aisillyn s'y trouve déjà, debout sur une estrade. La salle est comble, près d'une cinquantaine de personnes s'y serrent sur les bancs, et tous les yeux sont braqués sur l'Elfe qui s'apprête vraisemblablement à régaler l'assemblée d'un conte. Je me faufile discrètement jusqu'à l'âtre et déniche un coin de banc libre sur lequel je m'installe de mon mieux, souriant jusqu'aux oreilles à l'idée d'entendre une belle histoire au coin du feu. La tenancière ne tarde pas à déposer devant moi une platée monumentale de viande grillée et de tubercules rissolés dans du beurre, le tout accompagné de trois épaisses tranches de pain suffisantes pour nourrir la moitié de ma tribu. Un pichet de cette bière âcre et sombre complète le festin, si copieux que je secoue lentement la tête d'un air un peu incrédule qui n'échappe pas à mon voisin. L'homme, un marchand ventripotent d'un certain âge aux joues rougies par la chaleur, me dévisage avec curiosité et lorgne plus particulièrement la bure que je porte toujours. D'un air compatissant il me demande:

"Alors mon gars, t'as pas faim? C'était pas la fête, d'où tu viens, pas vrai?"

Je hausse les épaules en souriant aimablement:

"J'ai eu plus de chance que d'autres. Je suis ici, il fait chaud et j'ai à manger. Vous êtes marchand?"

"T'as raison, faut toujours voir la vie du bon côté! Comme tu vois, j'arrive tout juste de Tulorim, je suis fripier."

A mon air légèrement ahuri, il s'empresse de rajouter:

"Je vends des habits d'occasions. T'as pas idée de ce que les riches fichent loin, y'en a qui portent leurs vêtements qu'une fois. J'les rachète pour rien et j'les vends pour pas grand chose. D'ailleurs, sauf ton respect, t'aurais bien besoin de quelques vêtements un peu moins..."

"Pouilleux? J'aimerais bien, monsieur, mais si vous savez d'où je viens, vous devez savoir aussi que je n'ai pas d'argent."

L'homme semble un peu gêné de sa remarque en réalisant ce qu'elle pouvait avoir de blessant, mais il se reprend vite et hoche la tête d'un air entendu avant de me sourire franchement:

"Ecoute, ici on aime pas ces maudits Shaakts, alors ça nous fait toujours plaisir quand quelqu'un s'échappe de leurs griffes. J'dois avoir quelques trucs à ta taille, viens me voir quand la ménestrelle aura fini son histoire, on ira voir dans mon chariot ce qu'on peut te trouver."

Je le dévisage avec surprise, puis je secoue lentement la tête de gauche à droite:

"C'est très gentil de votre part, monsieur, mais je ne peux pas accepter. Je ne pourrai pas vous rembourser..."

"Hum. Tu veux pas te sentir redevable...je comprends, j'aime pas trop ça non plus. Alors je te propose un marché: tu veilles sur ma cargaison cette nuit, et en échange je te déniche de quoi te vêtir correctement. Qu'est-ce que t'en dis?"

Je réfléchis un instant, songeant que le marché proposé ne sera pas très équitable car trop en ma faveur, mais d'un autre côté je n'ai pas vraiment envie de me promener vêtu de cette bure d'esclave et l'homme était prêt à me donner ces habits, si bien que j'opine avec gratitude à sa proposition en le remerciant de sa générosité.

Notre conversation s'arrête là pour le moment car Isil entame à cet instant son récit, qu'elle accompagne mélodieusement de sa lyre. Je ferme les yeux pour mieux imaginer les scènes qu'elle narre, le terrible combat des humains contre des orcs, l'incompréhension et le mépris de deux femmes qui ont combattu envers leur mari et père qui, lui, a refusé de prendre part à la bataille. Je l'imagine après qu'il ait été chassé de leur village par celles qu'il aimait, pleurant et empli de doutes, et frémis lorsqu'il apprend soudain par sa compagne louve que d'autres assaillants orcs arrivent. Ensemble, ils combattent héroïquement pour donner le temps aux villageois de fuir, les sauvant mais sacrifiant leur vie dans la bataille. Malter et Iris...les plus célèbres coureurs des plaines...ces mots me font rouvrir les yeux, et c'est d'une toute autre manière que je conçois soudain le lien qui doit exister entre l'Hinïone et son Lokyarme. Ensemble...comme toujours et à jamais, même dans la mort. Je souris pensivement, c'était une belle histoire, de celles qui sont assez profondes pour faire réfléchir sur le sens de la vie, de l'amour, de l'amitié et de bien d'autres choses encore. A-t'elle choisi de conter celle-ci en particulier pour que je comprenne un peu mieux le lien qui l'unit à sa merveilleuse créature ailée? J'ai l'impression que c'est peut-être l'une des raisons, mais que c'est plus probablement la joie d'avoir retrouvé son compagnon qui l'a incitée à conter cette légende. Quoi qu'il en soit la soirée se poursuit au fil d'autres chants, certains d'une mièvrerie qui me fait écarquiller les yeux car de telles romances n'existent pas dans mon pays natal, trop rude sans doute pour pareilles douceurs. J'applaudis avec toute l'assemblée lorsque l'Elfe achève sa prestation, puis j'accompagne le marchand à son chariot garé derrière l'auberge et entreprends de monter une garde vigilante pour le reste de la nuit.

Le lendemain matin, alors que l'aube point à peine, l'homme me rejoint et fouille pendant quelques minutes dans son chariot. Il finit par en sortir un pantalon de cuir qui n'a pas dû servir plus d'une ou deux fois, une chemise de soie noire simple mais plus soyeuse qu'aucun vêtement que j'aie jamais porté, ainsi qu'une paire de bottes de marche de très belle facture. En me voyant grelotter dans la froidure matinale, il complète cette tenue par une veste en peau de mouton retournée, m'interdisant sévèrement de discuter lorsque je fais mine de lui signaler que c'est bien trop cher payé pour une modeste nuit de garde. C'est avec un grand soulagement que je me change, non seulement je suis heureux de me débarrasser de cette bure qui signalait trop mon statut d'esclave, mais de plus une bienfaisante chaleur ne tarde pas à m'envahir après que j'aie enfilé la veste confortable. Je le remercie avec une profonde émotion, c'est un homme sincèrement bon et j'ai croisé bien peu de ses semblables dans ma vie.

Quelques minutes plus tard, muni de mon sac chargé de tous mes trésors gastronomiques, je remercie tout aussi chaleureusement la tenancière de l'auberge, me promettant de lui rembourser ma dette un jour ou l'autre. Elle me chasse d'un air bourru qui ne dissimule pas sa profonde gentillesse en me disant qu'Isil est déjà en train de m'attendre dehors, si bien que je me hâte de sortir avant qu'elle ne décide de partir sans moi. Je découvre l'Elfe appuyée contre son Lokyarme, à moitié dissimulée par une aile de ce dernier, et accompagnée d'un jeune et robuste cheval de couleur crème parsemé de taches blanches. Sa crinière et sa queue sont plus foncées, un coup d'oeil plus attentif m'apprend qu'il s'agit d'une jument et je réalise soudain qu'elle est également sellée. Curieux, je m'approche de l'Hinïone en souriant et salue le petit groupe d'un ton enjoué:

"Bonjour Dame Aisil...hum, pardon, Isil! Bonjour Lhyrr! Bonjour aussi, cheval!"

Je jette un rapide regard circulaire et, ne voyant personne qui fait mine de s'approcher, je désigne la jument du menton en demandant à Isil:

"Quelqu'un a décidé de se joindre à nous?"

_________________
Elladyl, Eruïon errant de son état.


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