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 Sujet du message: L'hôtel de Ville
MessagePosté: Ven 31 Oct 2008 18:55 
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L'hôtel de ville


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Voilà : le siège du pouvoir à Dehant, le centre décisionnel, l’antre des grands manitous… bref, l’hôtel de ville, pas besoin de vous faire un dessin en long en large et en travers.

Conformément à l’organisation tripartite du village, le pouvoir est tricéphale (prenez donc un dictionnaire) : un Hobbit, un Humain et un Elfe Bbleu régissent le pouvoir politique ici-bas et prennent les décisions qui s’imposent pour le bon peuple. Les Humains se sont plaints du problème de la différence ethnique au sein de leur race et ont demandé à ce que le système soit revu de manière plus large pour pallier à cette diversité, mais on les a aimablement informés que c’était leur problème.

Un petit descriptif de l’organisation du pouvoir, vous allez voir, c’est très simple : comme vous pouvez le constater sur l’illustration ci-dessus, la tour que constitue l’hôtel de ville est composée de trois étages. A chaque étage réside un représentant du pouvoir de chaque race. Chaque représentant de race devient dirigeant tous les ans pour une durée d’un trimestre, accédant à la tête de la direction de la ville, emménageant pour cela au troisième étage de l’édifice. De son côté, l’ancien dirigeant revient au premier étage, pour accéder au second par la suite. Chaque étage représente ainsi une importance politique différente, et le système d’alternance permet de maintenir un équilibre du pouvoir entre chaque race. Chaque race élit son dirigeant tous les cinq ans au suffrage universel direct, et tout le monde est content.

Contrairement à ce qu’on pourrait croire, les trois différents détenteurs du pouvoir travaillent en bonne harmonie. Certes, les débuts n’ont pas été faciles, se faisant avec de nombreux croche-pattes, coups dans le dos, frappes en traître et autres manigances politiques, mais voyant le chaos dans lequel une telle désorganisation risquait de plonger le village, le système a fini par s’assagir, et les heurts se sont fait rares, bien que loin d’être parfois inévitables.

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 Sujet du message: Re: L'Hotel de Ville
MessagePosté: Sam 8 Déc 2012 16:05 
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<<< Précédemment.

9. Examen médical.


L’escorte conduisit le Gobelin au milieu de la ville Hobbit devant une gigantesque et magnifique tour en pierre blanches composée de trois étages. Elle inspirait le respect par sa hauteur et sa droiture. Tout en haut, une pendule indiquait l'heure, comme si c'était elle qui contrôlait le temps.
Sump n'eut pas le temps de contempler davantage l'édifice que déjà, le Hobbit de mauvais poils le poussa à l'intérieur.
Les larges portes faites de bois sombres déjà ouvertes du bâtiment, débouchaient sur un vestibule de taille moyenne constitué de pierres blondes ou, au sol, un doux tapis rouge peu large à bordure doré conduisait vers une nouvelle double porte marron-orangé, derrière laquelle se trouvait la salle ou était jugés les accusés.
Dés que la petite escorte pénétra dans l'antichambre, un grand échalas au crâne dégarni et au teint cireux se rua sur le Sekteg. Il semblait nerveux.

"Ahh ! C'est pas trop tôt ! On est en retard ! Venez avec moi ! Et seulement deux miliciens nous accompagnent !"

L'inconnu entraîna Sump et les deux Elfes bleues dans une petite salle à droite de la porte d'entrée, qui était passée inaperçue jusque-là, alors que les deux Hobbits annoncèrent qu'ils allaient se coucher. Cette salle était composée d'un lit, d'une chaise simple, d'une fenêtre qui donnait sur la rue principale de cette partie de la ville et d'un bureau de bois sombre ou était entassé quelques paperasses, plusieurs plumes et quelques ustensiles bizarre que Sump ne put identifier.
Dans un coin de la pièce, au plafond, pendouillait une petite barre de fer, attachée par une ficelle, sûrement reliée à une clochette.
En cas de problème avec un prisonnier, une simple pression vers le bas de la barre suffira à faire sonner le grelot dans une autre pièce sans doute remplie de gardes. En conclusion, un astucieux système d'alarme.

Le grand homme ferma la porte :

"Bon, on a pas beaucoup de temps, donc tâchons de faire au plus vite. Vous, enlevez-lui ses chaînes et cette corde qu'il a autour des poignets !" Ordonna-il aux deux Elfes.

Ces dernières s’exécutèrent sans discuter et Sump fut à nouveau libre. Il eut alors une pulsion de liberté et voulut s'enfuir à toutes jambes, loin de cet endroit grouillant de murs et d'humains. Mais malheureusement, une des deux miliciennes devina son intention à cause du rapide regard qu'il lança vers la porte, et se mit intelligemment devant celle-ci. Et bien qu'il s'agissait là d'une femme, le Gobelin mesurait presque deux têtes de moins qu'elle et, alors qu'elle possédait une épée et une armure légère, lui n'avait que ses haillons et ses dents. Impossible donc de tenter l'affrontement car, là encore, il n'avait aucune chance de s'en sortir vainqueur.
Mieux valait se tenir tranquille.
Le grand homme le fit s'assoir sur une chaise en bois, et alla fouiller dans son bureau.

"Monsieur...Sump, c'est ça ? Demanda-t-il pendant qu'il farfouillait dans un tiroir. Est-ce que vous comprenez notre langue ?".

L’intéressé redressa la tête et les oreilles.

(Comment il connaît mon nom celui-là ?).

Malgré son étonnement qui frôlait de peu la frayeur, le Gobelin répondit tout de même, se disant qu'avec les Humains, tout était possible :

"Oui, un peu."

L’humain revint vers le Sekteg armé d'un bâtonnet en bois.

"Bien, ouvrez grand."

Sump leva les yeux et considéra l'Humain et son bout de bois d'un air perplexe.

"Ouvrir quoi ?" Demanda-il sincèrement.

Le grand échalas se tourna vers les deux miliciennes qui ne purent s'empêcher de sourire, amusées.

"Votre bouche, enfin." Répondit-il à Sump d'un ton légèrement exaspéré.

En bougonnant un "pourquoituleditpastoutsimplementalors" imperceptible, le Sekteg s'exécuta toutefois docilement.
Le bonhomme se pencha et, en ignorant l'haleine fétide de l'animal, examina la dentition fine et pointue du Gobelin avec attention, ainsi que ses molaires du fond. Il grimaça en apercevant plusieurs caries, puis il posa son bâtonnet sur sa langue pour observer sa luette et le fond de sa gorge.
Sump, lui, avait peur. Que faisait ce nigaud ? Il avait réussi à lui donner envie de vomir avec son bâton.
La seule chose qui le retint de ne pas refermer ses dents sur les mains de son tortionnaire, c'était qu'il ne voulait pas empirer sa situation déjà dramatique.
L'humain inspecta ensuite ses oreilles, ce qui le fit grogner.

"Désolé mais c'est comme ça."

Après les oreilles et le haut du crâne, le gus regarda ses mains et ses pieds puis, a son grand soulagement, l'homme se redressa enfin et dit :

"Bien, maintenant, déshabillez-vous, s'il vous plaît."

Sump, que l'idée ne dérangeait pas spécialement, sauta de la chaise et se dévêtit de ses vieux vêtements sales sans ciller, ce qui étonna quelques peu l'homme. D'habitude, les prisonniers qu'il auscultait avant leur jugement montraient plus de réticences.
Pendant que le gobelin se déshabillait, il remarqua qu'il avait oublié de se présenter.

"Bon, je me présente : Je m'appelle Evroult Amas, je suis chargé d'étudier l'état mental et physique des accusés avant de..."

Devant cette interruption soudaine de la phrase compliquée que l'humain allait formuler, Sump leva la tête alors qu'il était en train d'enlever son pantalon et il vit que l'homme le regardait avec un air pétrifié.

(Il est stupide ou quoi ? C'est lui qui m'a demandé de le faire ! Pourquoi il fait cette tête là ?).

"Vous...vous ne portez pas de...sous-vêtements ?" Bredouilla Evroult, en essayant d'adopter un ton qu'il voulait professionnel et calme.

Les deux Elfes, quant à elles, eurent du mal à garder leurs sérieux devant le ridicule de la situation.

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Sump


Dernière édition par BreadOOney le Ven 26 Aoû 2016 08:15, édité 9 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Hotel de Ville
MessagePosté: Dim 9 Déc 2012 03:01 
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10. Le juste milieu.

L'examen dura une demi-heure. A la fin de celui-ci, Sump fut de nouveau menotté aux poignets et aux chevilles et fut emmener vers une autre salle, de taille moyenne, plutôt carrée, cette fois.
Un lustre assez modeste pendouillait au plafond et quelques tableaux étaient accrochés aux murs fait de pierres blondes.
Au fond de cette salle était disposée d'une sorte de table en forme de croissant de lune. Étant donné la présence de trois chaises de bois clair rangées en dessous, cette table devait accueillir le même nombre d'individus.
Au milieu de la pièce, entre quatre grands bancs placés l'un derrière l'autre, se trouvait une sorte de petit enclos de bois sombre ou une seule personne pouvait entrer par une porte battante faite d'un bois plus clair.
Autour des bancs et de l'enclos, se trouvaient deux sortes de tribunes ou pouvaient s'assoir trois rangées de personnes, de chaque côté de la pièce.

En voyant la salle vide de monde, Evroult grommela :

"Grmm...j'aurais pu prendre mon temps, apparemment."

Le Gobelin, l'homme et les deux Elfes bleues patientèrent pendant cinq minutes, avant que la salle ne se remplisse soudain.
Quatre personnes sortirent par une porte dans un coin de la pièce : un Humain, un Elfe bleu, un Hobbit et une jeune femme à l'allure sèche et à l'air hautain, transportant dans ses bras un bloc de papier jaunâtre, un pot d'encre et une plume.
L'humain était grand, portait une grosse moustache blanche et son crâne, tout comme Evroult, était dégarni. C'était derrière ses oreilles que le restant de ses cheveux blancs existait.
Le Hobbit, lui, était dans la "force de l'âge", ou l'équivalent chez un Hobbit. Il était roux et tout comme l'humain, avait un gros ventre. Il semblait fatigué.
L'Elfe bleu, quant à lui, semblait plus jeune, plus en forme et dégageait une sérénité totale dans ses mouvements et ses gestes.
Les trois "mâles" portaient chacun une longue toge noir.
Ils s'assirent à la table en forme de demi cercle, l'Humain au milieu.

La porte par laquelle était passés Sump et son escorte s'ouvrit et apparurent alors 3 miliciens, dont celui qui avait assommé le Sekteg, un homme à moustache brune et aux cheveux touffus, une femme bien en forme aux cheveux noir, un couple à l'apparence aisé et une petite fille aux cheveux bruns : Luda.
La petite fille avait troquée sa robe blanche pour une autre de couleur bleue et avait attachée ses cheveux en une longue nattes qui ballotait derrière son dos au rythme de ses pas. En croisant le regard du Gobelin, elle détourna les yeux.
Sump, lui, les plissa.

(Traîtresse).

Le couple se positionna dans les tribunes de gauche tandis tout les autres s'assirent sur les bancs, y compris les deux Elfes. Evroult, lui, resta debout, à côté de Sump, que l'on fit entrer dans l'enclos, au centre de la pièce.
Lorsque tout le monde fut installé, le vieil homme se leva et parla à toute l'assemblée.

"Je suis Erban Doubergues, je représente les Humains de la ville. A ma droite se trouve Quopa Poy, qui représente les Sinaris et à ma gauche se trouve Siliba Omak, représentant des Earions. Je laisse la parole à Quopa pour qu'il vous explique certaine règles qui seront de vigueur pendant ce procès..."

Pendant que le vieil homme se rasseyait, le Hobbit se leva à son tour dit, d'un ton beaucoup moins sympathique :

"Vous ne parlerez seulement et seulement si on vous le demande, c'est clair ?"

Personne ne broncha et il sembla content de son effet.

Il se rassit.
Comme les affaires de ce genre étaient assez rare dans la région, ils avaient tous du mal à être totalement sérieux. Surtout qu'il ne s’agissait que d'un Gobelin !
Erban haussa les sourcils de résignation devant le comportement de son compère et présenta tout le monde à tout le monde en indiquant leur noms et prénoms respectifs et en précisant ce qu'ils faisaient dans cette affaire, puis, il s'adressa à Sump en parlant doucement pour être bien sûr que ce dernier comprenne bien :

"Bien, monsieur Sump, vous êtes accusé d'avoir agressé Luda Guersonvil ici présente et d'avoir méchamment blessé son ami, Gossuin Passô, qui est actuellement..."

Avant que Sump ne pense à intervenir pour contredire ses fausses informations, Luda bondit de son banc, l'air effaré, et le fit à sa place :

"C'est faux, monsieur ! Ce n'est pas..."

Quopa Poy abattit alors son marteau en bois avec plaisir sur la table et beugla :

"SILENCE DANS LA SALLE !"

Tout le monde sursauta et la fillette se rassit, rouge comme une tomate.
Le vieil homme se montra plus compréhensif et lui demanda ce qui n'allait pas.

"Sump ne m'a pas agressé, Continua-elle, intimidée, Il m'a défendu de ce garçon qui voulait me volé mon collier !"

Tout le monde sauf Sump fut surpris dans la salle. Ce dernier était heureux que la fillette prenne sa défense. Il croyait qu'elle l'avait abandonnée juste après l'avoir trahit.

La femme bien portante secoua la tête et traita la fillette de menteuse. Cette femme était la mère de la victime de Sump, et apparemment son fils lui avait raconté une toute autre version.
Erban Doubergues, pris au dépourvu, bredouilla :

"Il t'as défendue ? Mais alors ...?"

Quopa Poy lui coupa la parole et, prenant un air exagérément pensif et soupçonneux, demanda :

"Que faisait ce Gobelin dans la cité au moment exact ou tu as été agressée ?"

Luda expliqua en se tordant nerveusement les mains que ce matin, elle était allée dans la forêt pas loin de la ville chercher un papillon pour l'école, et qu'en traversant une toile d'araignée, elle avait paniquée, courue dans tout les sens et s'était étalée dans la boue d'un petit étang. Là, le Gobelin l'aurait aidée à se relever et aurait gentiment proposé de la raccompagner jusque chez elle.

Le vieil homme et le Hobbit lui lancèrent tout deux un regard soupçonneux. A l'évidence, ils ne croyaient pas en cette histoire de "gentil Gobelin".

Le juré Earion prit pour la première fois la parole et c'est d'une voix extrêmement douce qu'il annonça à la fillette :

"Il faut dire la vérité, ma petite, ou tu risque d'aggraver la situation pour ton ami."

La petite Luda risqua un regard en direction de Sump. Celui-ci la regardait déjà.

Il ressentait quelque chose de bizarre qu'il n'avait jamais ressentit avant. Une sorte de chaleur au fond de son cœur. Il ne savait pas ce que c'était et ça le troublait.

(Elle a mentit pour me protégé !).

Le couple aisé, qui s’avérait être les parents de Luda encouragèrent leur fille. Pour une raison inconnue à Sump, la mère avait les larmes au yeux.
Luda dut alors raconter ce qui s'était vraiment passé. Que le Gobelin avait d'abord tenté de la frapper, peut-être même de la tuer et qu'elle l'avait trouvé très intéressé par son collier. Elle avait donc eut l'idée de lui promettre une récompense pour ne pas qu'il lui fasse du mal. Enfin, elle affirma ignorer la raison pour laquelle il l'avait défendu de ce jeune homme au couteau.
Son récit choqua l'assemblée et pendant un instant, on n'entendit que le grattement de la plume que la femme, positionnée derrière les jurés, faisait rageusement danser sur le papier.
A ce moment là, Sump comprit que ce n'était pas très bon.

Les jurés demandèrent à chacune des personnes présentes dans la salle de raconter leur version des faits et ce qu'ils avaient vus.

Les trois miliciens dirent presque la même chose. Ils faisaient leur ronde tranquillement dans les rues de la ville quand la petite Luda était arrivée vers eux en courant, visiblement affolée, en leur disant que "son ami était en train de se faire agresser". Ils ont alors aussitôt accourus vers l'endroit qu'elle leur avait indiquée, et c'est en voyant le Gobelin frapper telle une furie sur la tête d'un garçon d'à peine 18 ans, en sang, qu'ils en avaient tiré la conclusion que le garçon, Gossuin Passô était l'agressé et le Gobelin, l'agresseur.
Les deux miliciens qui avaient poursuivis Sump précisèrent que ce dernier avait tenté de s'enfuir et avait même mordu le bras de l'un d'entre eux. Ce dernier leva son membre ou un bandage légèrement tâché de sang, couvrait la blessure, toutefois assez bénigne, comme pour imager et prouver la vérité de leur récit.
Ils firent bizarrement silence sur la violente droite infligée au Sekteg.

Ce dernier voulut intervenir et parler de ce fameux coup de poings qui le faisait encore souffrir mais il s’abstint finalement. Il pensait qu'il n'avait pas vraiment son mot à dire dans cette endroit rempli d'humains et il avait peur de faire une bourde qui aggraverait la situation dans laquelle il se trouvait..

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Sump


Dernière édition par BreadOOney le Ven 26 Aoû 2016 08:16, édité 2 fois.

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 Sujet du message: Re: L'Hotel de Ville
MessagePosté: Jeu 13 Déc 2012 03:32 
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Lorsque ce fut au tour de l'homme à la moustache brune et aux cheveux touffus, qui était le docteur qui avait soigné la "prétendue victime" de Sump, il avait essayé d'annoncer son diagnostic de façon neutre :

"Gossuin Passô souffre de deux blessures causées par le silex de l'accusé. Une dans l'épaule droit et une autre sur la pommette droite, toutes deux assez profondes et...hum...il a un morceau d'oreille en moins."

Sa dernière phrase fut accompagné de quelques expressions choquée.

Ce fut ensuite au tour d'Evroult d'annoncer le résultat de l'analyse de son client. Il réussit beaucoup mieux que son prédécesseur à s'exprimer de manière impartiale.

Il décrivit les blessures et leurs causes avec monotonie. Cela ne semblait pas être sa tasse de thé mais lorsqu'il passa à l'analyse mentale, il eut l'air beaucoup plus passionné et regarda même le Gobelin dans les yeux pendant quelques secondes.

"Niveau mental, maintenant : La vie solitaire et en forêt que l'accusé menait jusqu'à présent semble avoir fait de lui un Gobelin très renfermé sur lui même, très sauvage également et très sensible aux endroits clos. Cela peut se voir, par exemple, à la sueur sur son front et à sa respiration haletante. Il n'en reste toutefois pas moins calme et assez curieux.
Néanmoins, on peut s'attendre à des comportements instables du au fait que ce n'est pas le mode de vie habituel de son espèce et que, d'après ce que je sais, la génitrice de l'accusé ne l'a pas couvée pendant les cinq années habituelles, lui faisant rater, pour le coup, plus d'un an d'éducation."


Evroult fit une pause pour regarder le Gobelin et reprendre son souffle et ajouta :

"Même s'il est vrai que je n'ai pas ausculter beaucoup de Gobelin dans ma vie, en sachant que le dernier que j'ai examiné, à Eniod, m'avait mordu la main et avait cherché à s'enfuir de la salle d'examen, celui-là fut particulièrement tranquille et docile pendant pendant que je l'auscultais."

Sump n'aimait pas beaucoup qu'on parle de lui. Et encore moins de son enfance. Mais il en fut également reconnaissant à Evroult d'avoir révélé ces qualités que n'avaient pas les autres Gobelins.
La mère de Gossuin, quant à elle, raconta ce que lui avait raconter son fils. Et ça ne colla pas du tout avec ce qu'avait dit les autres.
Quant aux deux Elfes bleues, elles annoncèrent que Sump s'était tenu tranquille pendant le trajet et que les deux Hobbits qui avaient escorté l'accusé jusqu'ici avec elles, étaient partis se coucher, ce qui fit bruyamment soupirer Quopa Poy.

Erban demanda ensuite à l'accusé de raconter sa version des faits.
Le Gobelin, qui commençait à s'endormir, se frotta les yeux et dit simplement :

"C'est comme Luda a dit."

Il préférait ne pas se mouiller et laisser les autres gérer tout ça à sa place, ne comprenant pas grand chose à tout ceci.

On lui demanda alors de raconter un peu sa vie et à contrecœur, Sump dut finalement mettre la main à la pattes, lui aussi.
Il dut dévoiler le massacre de son clan par des Orques, son errance dans un monde inconnu, parfois dangereux et enfin, la trouvaille de ce petit coin de forêt tranquille.
Il dut aussi relater les années de chasses, de pêches, de trocs avec le village proche de sa forêt et de tranquillité qu'il avait vécut jusque là. Lui qui n'aimait pas beaucoup parler, il dut s' y mettre cette fois.
Il avait essayé de ne laisser transparaître aucune émotion dans son récit mais n'avait pu empêcher le soupçon de nostalgie de se glisser dans sa voix... ni les fautes de langage.

L'histoire peu ordinaire de ce Gobelin solitaire plut au représentant des Earions qui se leva, fit quelques pas devant l'assemblée et dit :

"Bien, je vais résumer un peu si vous le voulez bien. Nous avons donc là un Gobelin qui a vu sa famille et ses amis se faire tuer et massacrer par d'horribles Orques.
Il a ensuite dut survivre à ses dépens, se nourrissant comme il le put et vivait jusque là tranquillement. Il ne dérangeait personne et même au contraire, il aidait parfois des villageois en leur offrant une partie de sa chasse contre des yus et/ou des cours de langues, témoignant une envie et une volonté de s'intégrer socialement.

Ce même Gobelin a décidé d’abandonner cette petite vie tranquille pour porter secours à une petite fille alors qu'il aurait pu tout simplement la tuer et ensuite la voler sans que jamais personne ne sache qui avait fait le coup. Car, à mon avis, c'est le collier qui l'a attiré, et non pas la vulgaire envie de tuer une Humaine.

Il a ensuite accompagné la fillette dans une ville ou il était logiquement en danger au vu des opinions qu'ont les gens envers les Gobelin, et a ensuite risqué sa vie en défendant cette même petite fille d'un gredin armé d'un couteau. Mesdames et messieurs, c'est à un héros que nous avons affaire ici !"


Le représentant Earion avait raison. Sans le collier, Sump n'aurait sûrement pas agressé la fillette et l'aurait encore moins tuée. Au pire, il l'aurait effrayé pour qu'elle s'en aille et qu'elle arrête de faire fuir ses proies.

Siliba, quant à lui n'était pas convaincu que le Gobelin voulait vraiment apprendre la langue pour s'intégrer et était encore moins sûr du fait que ce dernier était un héros, mais que pouvait-il faire ? Ce Sekteg solitaire lui inspirait de la sympathie...et il voulait le sauver de ce coup du sort. Lui éviter la prison coûte que coûte.
Il en savait assez au niveau psychologie des êtres vivants pour être sur que, dû à son existence sauvage et libre qu'il menait depuis tant d'années, si le Gobelin était enfermé quelques mois à peine dans une cellule, cela suffirait à lui faire perdre totalement la raison.

"Tu oublies qu'il a quand même essayé de la tuée, à un moment, cette petite fille. Qui sait ce qui serait advenue d'elle si elle n'avait pas eu l'idée de lui promettre cette récompense !" Précisa le Hobbit.

"Sans oublier le refus d'obtempérer et la blessure qu'il a causé à ces messieurs de la milice. De plus, monsieur Sump a fait preuve d'une véritable barbarie pour se défaire de monsieur Passô, il faut l'avouer." Ajouta Erban d'un air las.

Ce dernier se leva et informa à l'assemblée qu'il se retirait, lui et ses deux confrères dans la salle d'à côté pour discuter du jugement final de l'accusé.

Quelques minutes plus tard, le représentant des Earions revint dans la salle de procès, s'approcha de l'enclos du Gobelin, l'air grave et lui demanda avec un ton assez bas pour que personne d'autre n'entende :

"Nous avons besoin de savoir, monsieur Sump. Si mademoiselle Luda Guersonvil ne s'était pas retournée à temps et si elle ne vous avait pas promis une récompense, l’auriez vous tuée ?"

Pendant tout son procès, Sump avait essayé de ne pas se faire remarquer et il n'avait pas compris grand chose à ce qui se passait. Mais actuellement, il savait exactement ce qu'il devait faire s'il voulait avoir une chance de retrouver son ancienne vie. Faire comme Luda.
Mentir.

Il prit le ton le plus doux qu'il put prendre avec sa voix rocailleuse et tenta de sourire :

"Bien sûr que non, c'était juste pour lui faire peur. Elle avait fait s'enfuir mon petit déjeuner, alors j'étais en colère, C'est tout."

L'Earion parut satisfait et repartit dans la salle mystère avec ses deux compères.

Ce dernier s'était attendu à cette réponse. N'importe qui de censé aurait dit la même chose, mais ça lui suffisait.

Pendant les vingt minutes de blanc, Sump s'était encore demandé pourquoi Luda avait fait ça pour lui. Mentir pour le protéger. Il s'en fichait totalement qu'elle mente à des "jurés", mais là, elle avait mentit pour le défendre ! Pour lui c'était très différent. Il ne comprenait vraiment pas pourquoi elle avait fait ça pour lui.
Il se demanda aussi, dans le même genre, pourquoi le dénommé Siliba l'avait traité de héros. Il n'était pas vraiment certain du sens, mais le Gobelin était presque sûr que ça voulait désigner quelqu'un de gentil qui protège et sauve les autres.
Personne ne s'était jamais soucié de lui avant et voila que maintenant, deux personnes qu'il venait de rencontrer le défendaient ! C'était à ne rien y comprendre !

Lorsque les jurés eurent enfin finit leur conciliabule, ils sortirent de leur salle secrète, brisant ainsi le lourd silence qui c'était installé et Erban s'approcha du gobelin, bientôt suivi des deux autres jurés, et lui dit, l'air solennel :

"Votre affaire est compliquée mais nous avons décidé de ne pas vous mettre en prison grâce aux bonnes actions que vous avez faites, bon gré, mal gré. Toutefois, nous n'allons pas vous relâcher tout de suite. Vous avez, en effet, fait ou tenté de faire quelques délits qui restent punitifs."

Quopa Poy continua avec un ton qu'il voulut autoritaire et sans appel, mais que le bâillement au milieu de sa phrase gâcha complètement :

"Vous allez nous rendre un ou deux petits services avant qu'on ne vous rende *Ouahhhh* la liberté, compris ?"

L'Elfe bleu prit alors à son tour la parole et dit d'un ton enjoué :

"C'est ce qu'on appelle, à Dehant, le juste milieu."

Sump ne comprit pas tout, mais il avait saisit l’essentiel : il n'était pas encore sortis de l'auberge.

La suite.

_________________
Sump


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