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 Sujet du message: Les rues de Dehant
MessagePosté: Ven 31 Oct 2008 18:29 
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Les rues de Dehant


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Pont entre les deux parties de la ville : à droite, la ville humaine, à gauche, celle hobbit


Les rues de Dehant sont en réalité de petites ruelles, s'entremêlant. Les Sinaris étant des gens assez calmes, elles sont tranquilles et les agressions y sont rares.

En revanche, quand vous traversez la rivière par l'unique pont, vous entrez dans la zone Humaine. Celle-ci est relativement sécurisée mais, parfois, des voleurs et autres assassins commettent des forfaits...

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 Sujet du message: Re: Les Rues de Dehant
MessagePosté: Dim 2 Jan 2011 02:55 
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Anandor avançait doucement. La partie de la ville qui venait de pénétrer était humaine, mais on ne peut jamais prévoir un coup d’un humain. Les rues étaient petites, et s’entre mêlée, et c’était calme. Trop calme. Un silence y régné, un silence souvent brisée par le bruit de charrette qui se déplacé où encore de discutions entre quelque humain.

*Woaw… Cette ville est bizarre… On dirait qu’il y a personne.*

Anandor décida d’emprunté une petite rue sombre. On était en début d’après midi, il venait juste avant de voir la ville de Dahant un morceau de pain, la faim était toujours présente. Il regarda chaque maison, puis s’arrêta quand il vue une veille femme accroché sont linge à des fil qui traversé toute la rue.

-Enchanté chère dame.
-Qué ? Qué tu m’veut toi ?!
-Vous envoyez un simple bonjour.
-Ton b’jour tu t’le mes où je pense !


Elle claqua ça fenêtre en bois d’une tel violence que Anandor en sursauta. Il venait d’être choqué par le comportement de la veille dame.

*Espérons qu’ils ne sont pas tous comme ça ici et que je n’étais tombé que sur une veille folle. Sinon je repars directement. Mais il me faut trouver une écurie. Il me reste 50 Yus… Oh je dois allez vite voir le plan du continent*

Anandor se dépêcha et accéléra le pas.

*Si je ne trouve pas une carte, je dois trouver quelqu’un qui peut m’accompagné jusqu’à la prochaine ville.*

Anandor arriva devant une taverne et lu la pancarte.

-Auberge du Pied Chaussée… Drôle de nom… Mais bon, entrons !

Anandor ouvrit la porte, et entra

[ SUITE : L’Auberge du Pied Chaussée ]

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( Cliqué sur la signature pour voir ma fiche de personnage )


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 Sujet du message: Re: Les Rues de Dehant
MessagePosté: Jeu 6 Déc 2012 02:18 
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((( [:attention:] Certaines scènes de ce rp sont à forte connotation sexuelle/violente/gore, aussi est-il recommandé aux lecteurs sensibles d'y réfléchir à deux fois avant d'en entamer la lecture.)))

<<Précedemment.>>


4. La colère du machin moche.


Les ruelles de Dehant étaient calmes en ce petit matin ensoleillé.

"Ma maison est plus loin, dans le quartier des riches." Expliqua Luda d'un ton fier que Sump trouva ridicule.

Ce dernier était très mal à l'aise.
Les gens n'aimaient pas les Gobelins car ils les considéraient comme des voleurs et des êtres très mauvais.
Ainsi, quand ils passèrent à côté d'un étalage, le commerçant lança un regard méfiant et méprisant au Sekteg et se positionna devant ses marchandises.
Sous tout ces regards mauvais qu'on lui lançait, Sump baissa les oreilles en terme de soumission.

Il bifurquèrent dans une ruelle assez sombre.

"C'est un raccourci."Annonça Luda.

Son existence a fait de Sump quelqu'un qui a besoin de beaucoup d'espace pour se sentir complètement à l'aise.
Là, il marchait dans des ruelles plutôt étroite, infestées d'humains.
Le point positif était Luda dans toute cette affaire. Sump était sûr que sans la fillette, il se serait déjà fait chassé, ou pire encore.

"Tu va voir, on habite une très belle maison, tu va sûrement l'aimer et...AH !"

Un Humain était sorti d'un recoin sombre de la ruelle. Il brandissait un petit couteau en assez bon état dont la lame ne faisait guère plus de 10 centimètres. Il avait des cheveux noirs qui tombaient légèrement devant ses yeux. Il était assez jeune.

"Balances le collier, ma petite...et toi, le machin moche, tu te tiens à carreaux si tu tiens à la vie, compris ?"

Voilà ! Ce que craignait Sump était arrivé. Les problèmes. Avec les humains, il y avait toujours des problèmes !
La pauvre Luda, au bord des larmes et toutes tremblante, se tourna vers le Gobelin :

"Tu peut le battre, hein?"

Sump n’avait que deux solutions : s'enfuir, retourner dans sa forêt et continuer la vie paisible mais solitaire et parfois ennuyeuse qu'il menait depuis si longtemps ou alors, il pouvait risquer sa vie en défendant une petite fille qu'il venait de rencontrer.

Le Gobelin envisagea un petit moment la première solution mais il voulait ce collier, il était à lui. Et il pensait à la récompense. Elle serait sûrement grossie si jamais il sauvait Luda de ce bandit.

Les oreilles aplaties en arrière sur le crâne, en signe d'agressivité, Sump poussa la fillette sur le côté et sortit son cailloux tranchant.
Le bandit s'esclaffa un bon coup devant l'adversaire ridicule qui se trouvait devant lui.
Il dépassait presque de deux têtes le petit Sump et devait lui rendre une trentaine de kilos.

Le Gobelin attendait que son ennemi attaque en premeir. En effet, ce dernier possédait plus de portée avec ses longs bras d'humains.

Soudain, le bandit effectua un revers avec son arme, destinée à égorgé son ennemi.
Une attaque simple montrant à quel point il sous-estimait son adversaire. Le jeune homme n'avait apparemment jamais combattu de Gobelin auparavant.
Il fut donc très surpris de voir avec quelle vitesse et avec quelle agilité, son adversaire esquiva son coup et arriva à son contact.
Sump tenta de planter son silex dans les côtes de son ennemi, mais celui-ci, par pur réflexes, se contorsionna et évita ainsi d'être troué.
Suite à quoi, profitant de la courte absence de garde de son adversaire, le bandit attrapa le Gobelin par la gorge et, renversant des poubelles qui se tenaient là, le plaqua dos au mur et posa le bout de sa lame juste sous l’œil noir comme l'ébène du Sekteg, qui déglutit difficilement, le front perlé de sueur.

"Lâches le caillou, créature." Cracha le jeune homme, un sourire carnassier aux lèvres.

Le Gobelin laissa son arme tomber à terre.
C'est ce moment que choisi Luda pour détaler en courant.
Du coin de l’œil, le bandit la vit et tourna instinctivement la tête dans sa direction. Il n''aurait pas dû.

A la vitesse de l'éclair, le Gobelin saisit le poignet de son adversaire avec ses deux mains et éloigna la lame de son visage.
Le bandit se reprit et enfonça son genoux dans l'abdomen du Sekteg qui hoqueta mais ne lâcha pas le poignet de son ennemi. Un court bras de fer se produisit alors. Les deux adversaires, le visage crispé, luttaient. L'un pour éloigner le couteau de son visage, l'autre pour trancher ce même visage.

La main de l'Humain qui tenait toujours la gorge du Gobelin se serra alors. Ce dernier, ne touchant plus terre avec ses pieds, se débattit et, complètement par hasard, envoya un coup de pieds dans les parties génitales du bandit qui poussa un "OUH !" de douleur et ôta sa main de la gorge de son adversaire pour se protéger les bijoux.

Sump, profitant du fait qu'il tomba d'une vingtaine de centimètres, se libéra de l'arme du bandit , esquiva habilement le crochet de ce dernier en se baissant. Le coup du jeune homme toucha violemment le mur contre lequel il avait acculé le Gobelin deux secondes plus tôt, s'écorchant douloureusement le poing.
Il retint un cri de douleur, se retourna, et frappa horizontalement et hasardeusement avec son couteau mais ne toucha rien. Sump avait déjà ramassé son silex et profita de l'ouverture qui s'offrait à lui. Il trancha l'air avec son cailloux vers le visage du jeune homme, créant un sillon profond dans la pommette de ce dernier qui se recroquevilla contre le mur en criant pour presser sa blessure qui commençait déjà à saigner abondamment.
Au moment ou le Gobelin allait donner le coup de grâce au bandit d'un coup de silex bien sentit dans le crâne, celui-ci se redressa soudain, les yeux emplit de haine et fit de nouveau décrire une courbe rapide avec sa lame. Sump ne l'évita que de justesse en se jetant en arrière, mais l'arme avait quand même créée une estafilade rougeoyante sur le torse découvert du Gobelin.
De plus, en esquivant, le Gobelin trébucha sur le couvercle d'une des poubelles qu'ils avaient fait tombées dans leur bagarres et tomba sur les fesses, acculé cette fois au mur opposé de la ruelle.

Le bandit se jeta alors sur son ennemi en poussant un rire diabolique, conscient qu'il était plus lourd et plus fort physiquement que son adversaire et que ce dernier était, par terre, acculé à l'autre mur de la ruelle. Pour agile qu'il était, il ne pourrait jamais éviter le coup de couteau qui allait l'éventrer.
Il ne s'attendait donc pas à ce que le Sekteg se jette à son tour sur lui pour enfoncer son silex dans son épaule.

(La meilleur dépense, c'est l'attaque !)
Il se trompait un peu dans le proverbe, mais le résultat était là.

La blessure, assez profonde, arracha un gémissement et des larmes de douleur au bandit qui s'écroula par terre avec son adversaire, un flot de sang sortant de la plaie.
Ce dernier n'en avait pas fini. Abandonnant son cailloux, le Sekteg rua de faibles coup de poings la tête du jeune homme en hurlant rageusement. Ce dernier, roulé en boule en se tenant l'épaule, poussait des cris de peur et de douleur. Il avait fait tomber son couteau par terre en s'écroulant et bien que l'arme soit près de lui, il ne la voyait pas, trop occupé à se protéger des coups de son ennemi.

Le bandit se redressa alors soudain. Il repoussa le Gobelin et tenta de se relever :

"Laisses-moi tranquille maintenant !" Hurla-il, les yeux plein de larmes de rage et de peur.

Sump, lui, pris dans l'excitation du combat, ignora la demande de son adversaire.
Vivant comme un sauvage dans une forêt, il n'eut aucune pitié à sauter sur celui-ci, qui avait encore un genoux au sol, et à planter ses dents pointues dans la chair de la partie supérieur de son oreille gauche et d'en arracher un morceau.

Suite à cet acte barbarie pure, le Gobelin recommença à ruer de coups sa victime et ne vit pas les trois hommes qui accouraient vers eux.

"ALORS ? C'EST QUI LE MACHIN MOCHE ? HEIN ?" hurla le Sekteg, hors de lui, pour couvrir les propres hurlements de sa victime.

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Sump


Dernière édition par BreadOOney le Mar 30 Avr 2013 12:59, édité 10 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues de Dehant
MessagePosté: Jeu 6 Déc 2012 08:36 
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5. Courage, fuyons !


"EH, toi ! Arrêtes ça !" Hurla un des trois hommes qui arrivaient.

Sump, surpris et affolé, lâcha sa victime. Les trois nouveaux venus faisaient partis de la Milice de Dehant. Cela se voyait à leur blason : une brebis sur un fond orange et vert.

Il se rendit alors compte que Luda avait disparue. C'était elle qui était allé les chercher ! Trahison ! Ça lui apprendra à suivre une humaine n'importe ou !
Il était hors de question pour le Gobelin de se faire attrapé !
Il détala vers le fond de la ruelle à toute jambe. Il n'avait aucune chance de les battre. C'étaient des combattants bien plus costaud et compétent que celui à qui il venait de faire mordre la poussière. Et ils étaient trois !

Comble de malchance, la ruelle donnait sur un cul-de-sac. Sa seule issue était de passé par les toits en grimpant sur les rebords des fenêtres des habitations qui abordaient la ruelle. Il en était parfaitement capable.

Il commença son ascension aussi vite qu'il put mais un des milicien lui ceintura l'abdomen et le souleva :

"Non, non, reviens-là !

Sump se débattit tant qu'il put mais, il n'y avait plus rien à faire. Il n'avait même pas ramassé son silex, qui devait encore traîné à côté de son ancien adversaire.

"Vas-y, met lui la corde autour des poignets...et dépêche-toi, s'il te plaît, il empeste !"

Le Gobelin se raidit. Ils allaient le menotté ! Ni une, ni deux, il fit encore une fois l'usage de ses dents sur un des bras poilu qui l'immobilisait.
Plutôt mourir que de se faire emprisonné !
Le milicien eut du mal à retenir un cri de douleur, mais en tant que soldat entraîné, il se contint, et si du sang ne s'écoulait pas de la blessure, on aurait pu croire qu'il n'avait rien senti.

"Attend, je vais t'aider." Annonça son collègue avec un calme qui démontrait qu'il avait l'habitude de ce genre de situation.
Les miliciens n'étaient que deux, car le troisième été resté au chevet de la victime de Sump.

Il boucha le nez du Gobelin pour lui faire ouvrir la bouche et ainsi lui faire lâcher la chair de son camarade et lui colla un droite violente dans la pommette.

La force du cou assomma immédiatement le pauvre Sekteg.

La milice de Dehant n'utilisait que rarement la violence, mais là, c'en était trop.

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Sump


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 Sujet du message: Re: Les Rues de Dehant
MessagePosté: Jeu 6 Déc 2012 09:11 
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6. Un bruyant compagnon de chambre.


Le coup avait été violent.
Lorsque Sump se réveilla, il se trouvait allongé dans une pièce sombre, à peine éclairée par des torches.
Il s'adossa au mur.
Il avait mal à la tête, le côté gauche de son visage semblait avoir doublé de volume et il régnait dans la pièce une forte odeur de renfermé, de sueur et d'excrément.

Sump en eut la nausée. Son odorat super développée faisait des mauvaises odeur une véritable torture.

Il se rendit alors compte qu'une de ses chevilles était enchaînée.
Il grogna.

"Ah, tu t'es enfin réveillé !

Sump sursauta.

"Ah, ah ! N'ai pas peur mon petit, je ne mange pas les Gobelins, Ah, ah !

La voix grave et suave de l'inconnue partit en écho dans la pièce ce qui augmenta la migraine de Sump. Il prit sa tête entre ses mains et geignit :

"Qui que tu sois, parle moins fort."

L'individu se leva, sortit de l'ombre et cria :

"POURQUOI ?"

Le Gobelin grogna à nouveau en se bouchant les oreilles. Il l'avait fais exprès, c'était sûr.
Le compagnon de cellule de Sump était un peu plus petit que lui, mais deux ou trois fois plus trapu. Il avait une épaisse barbe rousse et un gros ventre. Un Nain.

"Je m'appelle Rondolfo, mais tu peut m’appeler Rondy.

Il fit mine de s'approcher, la main tendu, mais sa chaîne l'en empêcha.

"Ah, les s******...et toi, c'est quoi ton petit nom ?"

Sump n'avait pas du tout envie de parler. Il lui répondit par un grognement :

"Sump, mais tu peut m'appeler Sump."

Rondy partit d'un rire tonitruant alors qu'il semblait au Sekteg que son crâne allait exploser.

(Faites moi sortir d'ici, pitié !)

Le nain s'essuya les yeux et reprit son souffle :

"Ah, t'es un marrant, toi...t'es là pourquoi au faites ?"

(Mon dieu...je suis tombé sur la Luda N°2)

Sump se redressa pour se trouver une position plus confortable.

"J'ai bouffer l'oreille d'un gars."

L'autre se remit à rire. Parfois, Sump détestait quand il était drôle.
Alors, au grand soulagement de ce dernier, un bruit de clé se fit entendre et la porte du cachot s'ouvrit.
Une voix au ton méprisant cracha :

"C'est à ton tour, Sekteg."

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Sump


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 Sujet du message: Re: Les Rues de Dehant
MessagePosté: Sam 8 Déc 2012 06:17 
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7. La ballade du prisonnier partie 1.


L'homme qui avait ouvert la porte détacha le Gobelin, le releva avec brutalité, attacha une corde autour de ses poignets et le poussa vers la sortie.
Sump ne broncha pas. Il ne s'était pas attendu à un bon traitement.
Mais toutefois, il appréhendait.

(Mon tour de quoi ?)

Il entendit Rondolfo lâcher d'une voix triste et lasse :

"Au revoir, Sump."

En dehors de la cellule, un autre milicien l'attendait. C'était un véritable colosse et le Gobelin se sentait minuscule à côté de lui.
Dés qu'il le vit, le géant le poussa vers l'avant pendant que l'autre fermait la porte à clé.
Sump et l'homme sur ses talons, traversèrent un couloir éclairé par des torches accrochées aux murs fait de pierres grises ou il y avait, de chaque côté et tout le long du corridor, les mêmes lourdes portes en bois que l'ancienne cellule du Sekteg qui servaient à enfermer d'autres fauteurs de troubles.

Quand ils passèrent devant l'une d'elle, un prisonnier qui était à l'intérieur poussa un horrible hurlement, ce qui fit sursauter le Gobelin.

Aussitôt, le milicien donna un coup de pieds dans le petit postérieur de Sump.

"Avance, petite m**** !"

Sump l'avait bien compris, le colosse comptait utiliser n'importe quel prétexte pour brutaliser son prisonnier.
Le Gobelin joua le soumis pour ne pas aggraver sa situation, mais à l'intérieur de lui-même, il crevait de trouille. Il n'était pas en colère. Tout ce qui l'importait, c'était ses questions :
Qu'allait-il advenir de lui ? Retrouverait-il un jour sa forêt ? Sa liberté ? Ou venait-il tout simplement de mettre fin à sa vie ?

Il grimpa la vingtaine de marches de l'escalier en bois qui se trouvait devant lui le plus vite qu'il put pour ne pas encore se faire bousculer par celui qui le suivait.

Ils pénétrèrent dans une petite salle rectangulaire faites de bois, éclairée par la lumière du jour grâce à d'assez grandes fenêtres. Ayant passé plusieurs heures dans le noir presque total, lorsqu'il reçut cet éclat en pleine figure, Sump fut éblouit quelques instants. Ainsi, il ne vit pas qu'une jeune milicienne, cette fois, aux cheveux longs et blonds s'approcha de lui pour le tirer par le bras et le présenter au comptoir ou une femme brune et très bronzée remplissait des papiers brunâtres avec une plume.

"C'est l'heure de son jugement."Annonça la milicienne.

La femme leva la tête de ses papiers et jaugea le Sekteg par dessus ses lunettes de verres.

"Nom, prénom, âge." Demanda-elle d'une voix sèche et rapide.

Comme Sump mit du temps à répondre, le milicien géant qui l'avait accompagné dans le couloir lui donna une violente claque derrière le crâne avant de rugir :

"NOM, PRÉNOM, ÂGE, T'ES SOURD ?!"

La milicienne fronça les sourcils avant de s'adresser à son collègue :

"Calme-toi, Kronh, tu sais bien qu'on a pas le droit de frapper les prisonniers gratuitement."

"Ouais, je sais." Répliqua ce dernier en reniflant, Mais j'arrive pas à blairer ces créatures ! Faudrait tous les exterminer, ces petits voleurs !"

La collègue de Kronh secoua doucement la tête pour montrer qu'elle trouvait ce genre de jugement assez pathétique pendant que Sump répondait à la femme au comptoir d'un ton tremblant :

"Sump, 17 ans. Pas de Nom."

Kronh secoua la tête à son tour en faisant un bruit avec sa bouche, une sorte de "nt.nt.nt." pendant que la femme à lunettes écrivait ses informations sur un papier, non sans avoir jeté un long regard méprisant au Gobelin, qui baissa les yeux, les oreilles et la tête en signe de soumission. Il ne voulait pas jouer au dur mais juste que cette histoire se termine rapidement et avec le moins d'encombres possible.

Devant l'air troublé du Sekteg, la jeune milicienne, tendre de nature, le conduisit en dehors de la pièce, à l'air libre.
Le Gobelin lui en fut très reconnaissant. Il inspira une grande bouffée d'air frais en fermant les yeux.
Dehors, les habitants étaient presque tous chez eux. Certains, toutefois, s'en allait de nouveau au travail.

(Aaaah, ça fait du bien).

Une odeur de viande en train de cuire régnait dans l'air, venant d'une maison pas très loin et Sump se rendit compte qu'il mourrait de faim. Tout ce qu'il avait mangé jusque là, c'était une baie moisie !
Il soupira.
Parfois, les bonnes odeurs étaient aussi des tortures.

Il remarqua que, au vu de la position du soleil, il devait être plus de midi. D'après les rares choses qu'il savait sur les autres races, c'était l'heure de ce qu'on appelait "le déjeuner".
Lui et la milicienne attendirent environ une minute devant les portes de la salle, avant que, au grand malheur du Gobelin, Kronh ne sortit les rejoindre.

Le Gobelin put alors observer le géant convenablement. C'était une véritable montagne de muscles de presque deux mètres de haut. Il avait des cheveux bruns coupés court et un visage carré et son regard, de couleur bleu acier, avec cette carrure, inspirait crainte et soumission.
Le corps entier du colosse dégageait une telle puissance, une telle brutalité que cela faisait trembler Sump.
Du haut de son mètres trente et de ses vingt cinq kilos, Sump ne put que se sentir écrasé par la domination du géant.
Ce dernier tenait dans ses mains une sorte de vieille paire de menottes pour pieds en fer rouillé.
Après qu'il eut attaché les chevilles du Gobelin, il le poussa alors à nouveau, toujours plus violemment. Sump, les chevilles entravées, ne put retrouver son équilibre et s'étala sur le sol.

Aussitôt, la milicienne l'aida à se relever en criant contre son collègue :

"Ça suffit, maintenant, Kronh ! T’arrêtes ça !"

Ce dernier, goguenard, rétorqua en soufflant :

"Oh, ça va Wace, t'es pas sa mère, bon sang. Aller, on y va."


(Aller ou ?)

S'il n'était pas dans la mouise jusqu'au cou, si ce "Kronh" n'était pas aussi costaud et s'il n'avait pas laissé son arme à côté du bandit qui avait essayer de détrousser Luda, Sump se serait fait une joie de lui donner des coups de silex dans la mâchoire afin de lui défoncer toutes les dents. Une par une.

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Sump


Dernière édition par BreadOOney le Sam 22 Déc 2012 04:34, édité 12 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues de Dehant
MessagePosté: Sam 8 Déc 2012 09:25 
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8. La ballade du prisonnier partie 2.


Le Gobelin, encadré de ses deux "compagnons de voyage", commença à marcher à la vitesse que le lui permettait ses chaînes, dans les rues de Dehant.
Les gens qui le croisaient lui lancèrent des regards mauvais, méprisants, bien que chez certains d'entre eux, le Gobelin crut discerner de la pitié.
Quelques badauds étaient venus demander aux deux miliciens ce qu'il avait fait. C'était en effet assez rare qu'un criminel agisse dans le Comté de Nelys, qui était vraiment une région calme, alors quand, en plus, le criminel en question était un Gobelin...

Ceux qui s'adressèrent à Wace, la jeune milicienne plutôt professionnelle, restèrent sur leur faim. Elle leur dit de retourner à leurs occupations, qu'ils n'avaient pas le droit de venir demander cela et qu'ils n'avaient pas besoin d'en savoir davantage.
En revanche, ceux qui choisissaient Kronh, le milicien colossal et raciste, eurent droit à plus d'infos. Apparemment, le prisonnier aurait "défiguré" un jeune homme de 15 ans avant d'avoir dévoré un des doigts d'un autre milicien.
Wace lui jeta plusieurs fois un regard noir. Elle n'aimait pas du tout les manières de son acolyte.

"J'espère qu'ils vont te condamner à mort !" Lança un passant au Gobelin après avoir été mis au courant par Kronh.

Ce dernier semblait satisfait de l'effet que firent ses mensonges, alors que Wace,velle, avait beaucoup de peine pour son prisonnier, bien qu'elle faisait tout pour le cacher. Après tout, elle ne savait pas vraiment ce qu'avait fait ce Gobelin, mais, en même temps, cela devait être dur pour lui, toutes ses menaces, ces demandes de mort. Ce n'était pas le premier prisonnier qu'elle escortait jusqu'à l'endroit ou il serait jugés, mais étant jeune dans le métier, elle ne s' y était pas encore habituée.

Ce que ni Wace, ni Kronh, ni les habitants lambda de Dehant ne savaient, c'était que Sump, lui, s'en contrefoutait royalement de toutes ces menaces et de ces demandes de mort. Cela lui était égal que des humains pensent de lui que qu'il était un monstre, tout autant, cela lui était égal que Kronh exagère ses véritables actes. La seule chose que redoutait le Gobelin était la perte de sa liberté. Le fait qu'il ne verra peut-être plus jamais sa forêt, qu'il ne sentira peut-être plus jamais la chaleur du soleil sur sa peau, qu'il ne pourra peut-être plus jamais chasser, qu'il ne dormira peut-être plus jamais sur un arbre et qu'il n'aura peut-être plus jamais le reste des maigres plaisirs auquel il s'était habitué au cours de cette vie en forêt. Et Tout ça à cause d'une petite humaine qui s'était perdue ! Et qui l'avait trahit !

Le Gobelin regrettait à présent amèrement de ne pas l'avoir tuée quand il avait décidé de le faire.
De lui prendre son collier, d'être aller le revendre, de s'être acheté plusieurs lapins et de s'être goinfré comme jamais il ne s'était goinfré.

Il n'avait aucune idée de ce qu'on allait faire de lui.

Le trio tourna se dirigea vers les portes qui menaient au pont qui traversait la rivière pour permettre aux Humains d'aller dans la ville Hobbits et vice versa. Ces portes étaient rarement fermées. Il ne se passait pas grand chose de dangereux dans cette ville paisible ou tous vivaient en harmonie.
Ils passèrent donc les portes sans problèmes et se retrouvèrent devant un long pont de bois qui traversait la rivière et menait à la partie Hobbit.

Deux Hobbits mâles et deux Elfes bleues femelles, habillés pareillement que Wace et Kronh, en armures légères donc, traversèrent le pont.

"Aller, on prend le prisonnier, maintenant." Annonça directement un des Hobbits. Il avait un gros ventre, comme beaucoup de sa race.

Il était rare que des Hobbit choisissent le métier de milicien car généralement, ils préféraient une vie tranquille et donc travailler dans les champs. Mais dans la région qu'était le Comté de Nelys, même le métier de milicien était plutôt calme.

"Salut, les gars...et les filles Dit Kronh de sa voix grave en adressant un signe de la main à la petite troupe. Vous êtes pas encore couchés, vous ? Ajouta-il en parlant aux Hobbits.

Le deuxième Hobbits prit la parole en baillant bruyamment :

"Non, mais ça va pas *Ouaaaaah* tarder."

"C'est pour ça que ce serait bien que vous vous grouiller, nom d'une *Ouaaaah* pipe." Râla l'autre.

Kronh, Wace et les deux Elfes éclatèrent de rire. Les Hobbits étaient souvent de mauvaise humeur quand il était l'heure du "moment du silence" et qu'ils n'étaient toujours pas dans leurs lits.
Sump ne vit pas trop ce qu'il y eut de drôle la-dedans. Il pencha la tête sur le côté.

Derrière lui, sans que ce dernier ne le remarqua, le milicien géant lui lança un regard méprisant.

"Aller, traverse, mocheté de la nature." Cracha-t-il en poussant violemment le Gobelin avec le plat de sa chaussure ce qui propulsa le pauvre Sekteg un bon mètre en avant.
Wace leva les yeux au ciel et tira son collègue par le bras. Cela se voyait que ce dernier avait du mal à laisser sa victime aux autres.

"Hé ! On se reverra, grenouille !" Railla-t-il avant d'être entraîné par la jeune femme.

(C'est ça, adieu, gros Troll).

Et la marche reprit. De chaque côté du pont, la ville était très différente.

Dans le côté humains, les rues étaient animés d'homme qui partaient au travail, d'enfants qui jouaient et de marchand qui hurlaient les bienfaits des marchandises qu'ils vendaient. Il y avait des maisons, plus ou moins jolies et plus ou moins grandes avec des jardins plus ou moins entretenus ainsi que des coins de l'herbe fraîche et bien verte habituelle du Comté de Nelys.

Une fois passé de l'autre côté du pont, tout changeait. Les rues étaient beaucoup plus calmes car les Hobbits travaillaient dans leur champs.
Le terrain aussi était très différent. Il y avait des trous creusés dans le sol dont les entrées étaient bouchées par des petites portes rondes de couleurs différentes. C'était dans ses trous qu'habitaient les Hobbits.
Cette partie de la ville était en faites une sorte de mélange citadins et rural.

Se sentant légèrement plus en confiance avec cette escorte-là, peut-être parce que les deux Hobbits faisait sa taille, Sump osa enfin poser la question qui lui brûlait les lèvres depuis qu'on l'avait sortit de sa cellule :

"On va ou ?"

"Au cul du loup. Je t'ai répondu ? Maintenant, tu la fermes." Lui répondit sèchement le Hobbit au gros ventre, visiblement de mauvais poil.

Sump ne comprit pas et pencha de nouveau la tête sur le côté avant qu'une des Elfes bleues essaya de se montrer plus courtoise :

"Je vais te répondre, Gobelin...Heu...C'était quoi la question ?

Les Elfes bleus n'étaient pas connus pour leur mémoires à court termes.
C'est le deuxième Hobbit qui lui répondit :

"On va à L'hôtel de ville, pour que tu te fasse juger pour ce que tu as fait. Voila ou nous allons."

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Sump


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12. Un dîner civilisé.


En sortant de l'Hôtel de ville, toujours encadré des deux Elfes bleues et toujours menotté et enchaîné, Sump prit une autre grandes bouffée d'air.
Il n'y avait pas à dire, il n'aimait pas être coincé entre quatre murs.
Avant d'avoir mis fin a son procès, les jurés lui avait dit qu'il lui donneraient des détails sur la mission qu'ils allaient lui confier, le lendemain matin, à la première heure.

Là, les miliciennes s’apprêtaient à l'emmener dans les quartiers du Capitaine de la milice de Dehant, dans la partie Humaine de la ville ou une paillasse était réservée pour les cas spéciaux comme lui. Paillasse qui serait, bien entendu, derrière des barreaux à même le salon de ce dit Capitaine.
En regardant sur sa droite, le Sekteg vit Luda en grande discussion avec sa mère. Elles semblaient se disputer :

"Mais Maman, il n'est pas méchant, je te jure !"

"Par Gaïa, Luda, il a quand même essayer de te tuer ! Et arrêtes de jurer tout le temps !"

Le père, lui, restait légèrement en retrait, un sourire aux lèvres. C'était un homme de taille moyenne aux cheveux bruns de la même couleur que sa fille et il possédait une élégante moustache qui témoignait de son côté charismatique et de sa classe social assez élevée.
Il croisa le regard du Gobelin. Pour le jeune père de famille, c'était clair. Ce Sekteg avait sauvé la vie de sa fille et il lui en était extrêmement reconnaissant.

"Je suis d'accord, moi." Intervint le père à cette pensées.
La dispute cessa aussitôt et il s'attira un regard courroucé de la part de son épouse, une femme plutôt jolie aux cheveux châtains et légèrement bouclés. Luda, elle, poussa un cri triomphant.

A peine le Gobelin et son escorte commencèrent leur route que la fillette quitta ses parents et lança joyeusement :

"Attendez ! Il vient dîner chez nous !"

Les deux Elfes se regardèrent avec des yeux ronds.


**********

"Aller, viens, je vais te montrer ma chambre !"

Il avait été convenu que Sump resterait juste pour le dîner et qu'un milicien serait présent devant l'entrée de la bâtisse Guersonvil afin de prévenir tout incidents.

La maison de Luda était une demeure identique aux autres maisons de la ville, à une seule chose près : Elle comportait un étage. Et à Dehant, posséder un étage dans sa maison était le signe d'une grande richesse.
Quand il avait découvert la salle manger, qui servait aussi de vestibule, le Gobelin n'avait pas put s'empêcher de dresser les oreilles, d'écarquiller les yeux et de laisser pendouiller sa mâchoire inférieure, totalement subjugué par le nombre d'objets de valeur qu'il visualisa d'un coup.
Assiettes, vases et pots précieux; soupières en argent; sculptures en pierre, en plomb, en bronze, fauteuils en tissus onéreux, meubles en bois très coûteux et bien d'autres choses encore dont le Sekteg ignorait même qu'elles étaient précieuses.

Devant la tête de son ami, Luda avait éclatée de rire, bientôt accompagnée par son père :

"Ah,ah ! On ne doit pas trouver ce genre d’endroit dans votre forêt hein ?" Avait dit ce dernier en plaisantant et en donnant une légère claque dans le dos de Sump.

Le Gobelin se trouvait à présent dans une chambre de petite fille, à l'étage qui faisait la taille d'une maison familiale entière dans le village de sa forêt. On lui avait donné un jus de fruit d'arbre d'or, ou Lanurme, pour calmer un peu sa fringale avant le dîner.

"Tiens, regardes, c'est ma peluche préférée !" Annonça Luda en tendant à Sump une sorte d'ourson empaillé.

Celui-ci eut d'abord un mouvement de recul qui fit rire la petite fille, puis, voyant que la chose était bien morte, s'en empara et la renifla sous le regard amusé de la jeune Humaine.

(Il est complètement désossé ! Les humains font de drôles de choses avec leurs proies...).

Sur ceux, il le secoua et aussitôt la fillette poussa un cri et lui reprit sa peluche des mains :

"Arrête ! Tu vas lui faire mal !"

C'est à ce moment-là que Sump ne comprit plus rien et surtout, qu'il arrêta de chercher à comprendre. Les humains étaient décidément bien étranges.

Pendant ce temps, les parents de Luda discutaient du Gobelin :

"C'était une erreur de l'emmener chez nous, Éric ! Qui sait ce qu'il va nous voler, maintenant ! C'est un Gobelin, bon sang !" Lança la mère, exaspérée en coupant rageusement les poivrons qui accompagneraient la viande de ce soir.

En souriant, son mari se positionna derrière elle, joignit ses mains sur le ventre de son épouse et lui murmura dans l'oreille :

"Allons chérie, écoutes notre petite princesse. Elle s'amuse avec lui comme une petite folle. Elle lui apprend des choses, un peu comme à un bébé. Ça développe son instinct maternel...tu devrais être contente, non ?"

"Je te le répète, c'est un GOBELIN ! Ils ne sociabilisent pas comme ça ! Par Gaïa, tu es complètement irresponsable !"

Son époux éclata d'un rire frais :

"Je suis sûr qu'elle va arriver à le "sociabiliser", comme tu dis, en moins de deux ! Et puis tu as entendu le docteur Evroult. Il ne connaît rien des cultures Sektegs habituelles ! C'est comme ci c'était un enfant à qui il faut tout apprendre !"

Sa compagne leva les yeux au ciel devant les propos philosophiques de son mari.

Alors que la nuit commençait à tomber, la famille Guersonvil et leur curieux invité se mirent à table. Au menu, un ragout accompagné de poivrons et de carottes.

Avant, la mère obligea Luda à se laver les mains, qui elle, obligea le Sekteg à faire de même, alors que ce dernier trouvait cela totalement inutile.
C'était assez comique de voir une petite fille commander un Gobelin, une des créatures les moins commandables et sociabilisées de Yuimen.

Pendant qu'il essuyait ses paluches vertes foncées mais pour une fois propres, le Gobelin remarqua alors que personne ne faisait attention à lui.

En effet, la fillette avait pris le pain pour le mettre sur la table pendant que sa mère faisait pareil avec le plat de ragout fumant. Le père, lui, se levait tranquillement de son fauteuil, un peu plus loin dans la pièce, qui tournait le dos à la table, pour venir dîner.
Voyant là une occasion inespérée, le Gobelin ne put résister à sa nature. Il fit main basse sur un objet décoratif qui se trouvait sur la commode la plus proche de lui et le mit dans une des poches intérieures de sa tunique sans manches.
N'ayant pas disposé de beaucoup de temps, il ignorait si son larcin avait de la valeur ou non. Il avait juste pris le premier petit objet qui lui était tomber sous la main.

Suite à ce méfait, il se mit à table avec ses hôtes.

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Sump


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 Sujet du message: Re: Les Rues de Dehant
MessagePosté: Mar 11 Déc 2012 05:48 
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Sump, sous qui il avait fallu mettre deux coussins, tout comme à Luda, afin qu'il soit à une hauteur raisonnable de son assiette, observa avec curiosité l'étrange bouillie que la maman de cette dernière avait mis dans son récipient.

Image

Alors que Luda avait déjà commencée son repas à grandes bouchées, lui, malgré la faim qui était revenue et qui le tenaillait, prit le temps de demander :

"Quelle viande ?"

La mère de famille mit un certain temps à comprendre que c'était à elle qu'il s'adressait. Son mari lui donna un léger coup de coude pour la faire réagir.

"Euh...c'est du mouton." Répondit-elle précipitamment.

Le Gobelin reporta son attention sur son assiette. Il n'avait jamais mangé de moutons.
Il y en avait plusieurs dans le village près de sa forêt, mais il n'avait jamais pensé à en demander ou à en tuer un. Les habitants avaient déjà assez de mal comme ça à se nourrir, alors que lui, il ramenait très souvent un ou deux lapins de sa chasse et plusieurs fruits, ce n'était donc pas la peine de leur enlever une de leur seule source de revenus.
Ce n'était pas qu'il se souciait de la vie de ses villageois, mais comme il troquait parfois ses lapins de trop et quelques fruits contre des cours de langues et des Yus, il s'était toujours dit que de bonnes relations seraient plus adaptées.

Sans faire attention aux drôles d'ustensiles posés à côté de son assiette, le Gobelin attrapa un gros morceau de viande avec ses doigts et le mit dans sa bouche sous le regard effaré de la mère.

Elle l'informa froidement :

"Ici, on ne mange pas avec ses doigts, mais avec une fourchette et un couteau."

Sous le regard amusé de Luda et de celui de son père, le Gobelin baissa les oreilles en terme de soumission, s'empara de sa fourchette et observa comment la fillette la tenait qui, pour l'aider, lui montra au ralentis. Il essaya de la tenir comme elle et, n’y parvenant pas, la serra avec le poing, tel un enfant. Il piqua une carotte et en contorsionnant bizarrement son poignet, la mit dans son bec.

Luda et son père éclatèrent de rire et même la mère de famille eut du mal à retenir un sourire. C'était peut-être un Gobelin sauvage, mais il faisait des efforts et ça, la jeune maman l'appréciait beaucoup.

Le reste du repas se déroula sans encombres. Les parents de la petite fille questionnèrent beaucoup le Gobelin sur sa vie en forêt. Si ce n'était pas trop dangereux, si ce n'était pas trop ennuyant et d'autres questions auxquelles Sump répondit, comme à son habitude, laconiquement. Il préférait en effet se concentrer sur le plat de qualité qui se trouvait dans son assiette plutôt que de raconter sa vie à des, pour sympathique qu'ils étaient, inconnus.
Quand vint l'heure du dessert, Sump remarqua tout de suite que la mère de Luda avait saupoudrée ses pâtisseries de pollen d'Altefiz, leur donnant cet agréable goût sucré. Il était surpris car cette plante était plutôt rare car beaucoup demandée. Pour son pollen justement.

La mère de la famille, elle, fut impressionnée des innombrables connaissances qu'avait le Gobelin sur la flore Imiftilienne. Il avait une réponse à toutes les questions qu'elle lui posait sur elle.
Son seul regret était qu'elle trouvait les réponses du Sekteg trop courtes. Mais elle se dit qu'il ne devait pas être habitué à parler beaucoup et que c'était normal.

Le repas terminé, le milicien vint chercher son prisonnier. Luda aurait voulu qu'il reste dormir mais le milicien refusa.
Déçue et un peu triste, la fillette s'approcha de son Gobelin et lui tripota le bas de sa tunique. Ce dernier, craignant soudain qu'elle allait découvrir son larcin et eut un léger mouvement de recul.

"On va se revoir, hein ?" Lui demanda-elle timidement.

La mère, qui ne voulait pas trop cela, fut soulager de la réponse du Sekteg :

"Non. je vais changer de forêt, une fois mon travail terminé."

Les yeux de la petite fille se remplirent immédiatement de larmes de tristesse et de d'incompréhension. Elle chouina :

"Mais pourquoi ? Tu n'étais pas bien avec nous, ce soir ?

La mère intervint et prit sa fille dans ses bras :

"Allons ma puce, Monsieur Sump n'est pas un animal de compagnie, tu le sais bien. Et tu savais aussi qu'il ne resterait pas avec nous n'est-ce pas ?"

Inconsolable et les poings serrés, Luda lança un regard noir à Sump :

"Mais pourquoi faut-il absolument qu'il change de forêt ?"

"Parce qu'il a besoin de solitude et de paix, ma chérie. Imagine ce qui se passera une fois que tout le monde saura qu'il est là, tout près. Il ne sera plus jamais tranquille, tu comprends ?" Intervint le père à son tour.

Il caressa les cheveux de sa fille puis s'accroupit pour être un peu plus au niveau du Gobelin et lui serra la main.
Le Gobelin se laissa faire à regret, n'appréciant que très peu le contact.

"Je ne vous remercierais jamais assez de ce que vous avez fait et apporter à ma fille aujourd'hui, Sump. Si un jour, vous avez besoin de quoi que ce soit, je serais là, d'accord ?"

Sump ne répondit rien et se laissa de nouveau menotter par le milicien. En voyant cela, Luda éclata en sanglot dans le tablier de sa mère.

le Gobelin ne comprenait pas pourquoi elle était si malheureuse et pourquoi le père de cette dernière se montrait si généreux envers lui et avait, lui aussi, l'air si triste de le voir partir. Lui ne l'était pas, pourtant. Et la mère non plus..

Ce que Sump ne savait pas, c'était que malgré le fait qu'il ne parlait pas beaucoup, qu'il manquait totalement d'hygiène et qu'il était, d'un point de vue humain, très laid, il restait toutefois quelqu'un de très attachant.

La maman de Luda salua le Gobelin d'un léger signe de tête, tout en caressant les cheveux de sa fille, en pleurs. Elle était satisfaite que le Gobelin s'en aille loin une fois qu'il aurait purgé sa peine, mais en même temps, comme toute mère qui se respecte, cela lui faisais mal de voir sa fille dans cet état.
Et puis elle reconnue qu'elle l'avait jugée un peu vite. Il n’était pas si méchant que ça, en fin de compte.

Le milicien poussa doucement Sump en dehors de la maison et, d'un coup, le Sekteg se rappela les paroles de Rondolfo le nain au moment ou on l'avait sortis de la cellule.
Il se retourna et prononça en essayant de ne pas se tromper :

"Au revoir, Luda."

C'en était trop pour la fillette. Elle quitta le doux ventre de sa mère pour aller se jeter au cou du Gobelin, au grand étonnement de tout le monde.
Le père de Luda prit sa femme par la hanche en souriant devant ce rare spectacle.
Le milicien tenta de garder une expression neutre, mais on pouvait lire, malgré tout, l'incompréhension totale sur son visage.

Sump, lui, était immobile, dans les bras de la petite fille. Quelque chose avait changé en lui au moment ou elle l'avait enlacé. Une étrange boule était apparue dans sa gorge et ses entrailles s'était nouées à nouveau, mais différemment que pendant son procès.
Cette fois-ci, il n'avait pas peur. Il était bel et bien triste.

Luda lâcha son ami et, en se bouchant le nez, railla d'un ton que la tristesse et les sanglots rendaient tremblant :

"J'espère que tu prendras plus de bains dans ta nouvelle forêt, gros bêta."

Ignorant qu'elle plaisantait un peu, il se dit dans sa tête :

(Bien sur que non, idiote. Cette odeur est celle de la forêt, justement ! C'est elle qui me permet de chasser !).

"Et je veut te donner ça." Ajouta la fillette en passant ses bras derrière sa nuque pour détacher son collier pour le donner au Gobelin.

La mère, effarée, regarda toutefois sa fille sans rien faire.

Aussi surpris que tout le monde, Sump prit le collier entre ses doigts, la boule dans sa gorge ayant soudain triplé de volume. C'était à cause de ce bijou que toute cette histoire avait commencée. Il en voulait profondément à ce collier. En une journée, il l'avait mis en danger plusieurs fois.
Mais, au fond, et ce même s'il ne voudrait jamais l'admettre, il lui en était aussi extrêmement reconnaissant.

La petite fille reprit le collier et l'attacha autour du cou de son Gobelin.

"C'est pour pas que tu m'oublies avec ta petite cervelle de Gobelin mal léché."

La petite fille émit une sorte de gloussement mélangé à un sanglot, caressa des yeux une dernière fois son ami vert puis retourna se nicher à nouveau dans le ventre de sa mère en pleurant de plus belle.
Le Gobelin se surprit alors à s'en vouloir de leur avoir volé cet objet qu'il avait dans sa poche. Mais il se ressaisit toutefois vite. Même si cela semblait être le contraire, ces Humains n'étaient rien pour lui et de la même façon, il n'était rien pour eux.

Accompagné du milicien, Sump sortit de la maison des Guersonvil et s’enfonça dans la nuit sans se retourner.

((([i]Cher GM qui corrigera cette partie, j'ai lu je ne sais plus ou qu'il fallait préciser les objets que l'on a gagné dans le RP pour vous aider. Si jamais il ne faut pas le faire, et bien je m'en excuse.
Donc : Le collier de Luda et un petit objet volé dans la maison de Luda.)))

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 Sujet du message: Re: Les Rues de Dehant
MessagePosté: Jeu 13 Déc 2012 03:43 
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I/- UNE PEINE A PURGER.


14. De vieux copains.


Le lendemain, alors que le soleil peinait à sortir de sa léthargie, que le ciel était encore de couleur bleu marine et qu'il y avait encore quelques étoiles, Siliba Omak, dirigeant des Elfes bleus à Dehant, habillé d'un complexe mélange de tissus clairs, rendit visite à Sump, chez le Capitaine de la milice de la cité, pour le renseigner sur le travail, ou plutôt sur la mission qu'il devrait accomplir s'il voulait purger sa peine pour de bon.
Quopa Poy et Erban Doubergues, les deux autres dirigeants, quant à eux, était restés à l'Hôtel de ville pour gérer les affaires du petit bourg en attendant le retour de leur confrère.
Un peu plus tôt dans la matinée, le Capitaine avait apporté au Gobelin une maigre collation composée d'une pomme et d'un bout de pain en guise de petit déjeuner accompagné d'un verre d'eau, qu'il mangea sans grande conviction dans sa cage. Il avait trop bâfré hier soir, chez les Guersonvil et son estomac n'était pas du tout habitué à ça, de plus, il n'aimait pas le pain.
En outre, il avait passé une très mauvaise nuit.
Il n'avait pas eu de peine à s'endormir, non, il s'était même plongé rapidement dans le sommeil avec la journée qu'il avait passée. En plus, comparée à certains lits de fortune qu'il avait dû se trouver tout au long de sa vie dans les différentes forêts du Comté de Nelys, sa paillasse s'était révélée presque confortable.

Non, le problème fut le nombre incroyable de cauchemars différents qu'il fit durant la nuit.
Sump n'avait pratiquement jamais dormi dans un espace clos.
Étant habitué à récupérer ses forces dans un arbre avec le ciel au-dessus de sa tête, sa cage l'avait profondément traumatisé.

C'est donc un Gobelin de mauvaise humeur, les oreilles plaquées sur l'arrière du crâne que Siliba découvrit ce matin-là quand il entra dans la demeure du Capitaine de la milice de Dehant.

"Bien le bonjour Capitaine !" Annonça gaiment l'Elfe bleu à l'homme à haute stature, attablé, qui buvait une soupe au vin dans laquelle il trempait des morceaux de pains. "Bonjour à vous également Monsieur Sump...Houla, vous en faites une tête ! Bon, j’espère que vous avez bien mangé hier soir, chez les Guersonvil, car maintenant, vous avez du travail..."

Ce dernier s'adressa ensuite au Capitaine de son habituel voix douce et calme :

"Capitaine, sortez-le donc de cette cage. Ce n'est point un animal, tout de même."


Le Capitaine s'exécuta sans discuter mais à contrecœur et Sump fut enfin libre.

"Vous voulez que je lui enchaîne les chevilles, au cas ou ?" Demanda le Capitaine, qui voyait d'un mauvais œil le fait qu'on laisse un prisonnier libre de ses mouvements comme cela.
C'était un homme très passionné par son métier. Cela se voyait à cette immense cage qu'il avait dans son petit salon et l'absence de femme dans sa vie.

"Non, je pense que Monsieur Sump à très bien compris qu'il était inutile d'essayer de fuir, je crois...N'est-ce pas ?" Répondit Siliba en se tournant vers le Sekteg.
Ce dernier hocha légèrement la tête. Il avait plus que compris. S'il voulait que cette histoire se termine au plus vite, il fallait qu'il fasse tout ce qu'on lui demandait de faire sans discuter, même si ça ne lui plaisait pas. Il savait que si il réussissait par miracle à échapper à la milice, il ne serait jamais plus tranquille et lorsqu'on le rattrapera à nouveau, il n'y aura pas de pitié...Donc, non, en effet, il n'allait certainement pas s'enfuir.

"Venez, Monsieur Sump, allons faire un tour dehors. Il fait encore frais et les rues sont calmes à cette heure-ci." Proposa Siliba, qui n'attendait pas vraiment de réponses négatives et qui se dirigeait déjà vers la porte. "Au revoir, Capitaine."

Sump était content que l'Elfe ait proposé cela. Il allait enfin pouvoir revoir le ciel et se dégourdir les jambes. Aussi, c'est un peu plus joyeux qu'il suivit le dirigeant de la ville hors de la maison du Capitaine.
Et en effet, à cette heure-là, les rues étaient désertes, à quelques exceptions près et fraîche.

"Bien, je vais vous expliquer de quoi il retourne." Annonça le représentant des Elfes bleu en marchant aux côtés du Sekteg. "Hier, juste avant votre procès, et c'est la raison pour laquelle nous étions un peu en retard, un messager en provenance de Javron est venue nous informer qu'un aventurier de passage aurait eu des problèmes alors qu'il rôdait près d'une ferme abandonnée, non loin du village. C'est un endroit très mystérieux et très sinistre qui fait très peur aux habitants de Jarvron depuis longtemps. Nul ne sait pourquoi elle est là, ni pourquoi elle a été abandonnée et encore moins qui en est le propriétaire. Tout ce que l'on sait, c'est qu'un chant s'élève parfois du bâtiment."

Le Gobelin ne comprit pas tout. L'Elfe parlait trop vite pour sa petite maîtrise de la langue. Mais il réussit à comprendre l'essentiel.
Il allait encore devoir faire le "héros".

Un vieux chien errant aux poils sales et bruns passa à côté d'eux puis renifla le postérieur de Sump avant de partir en trottinant. Ça devait puer, par là.
Siliba ne put s'empêcher de rire devant la mine soupçonneuse du Gobelin qui suivait le chien des yeux, ces derniers plissés, ignorant pourquoi celui-ci était aller renifler à cet endroit.
Ils empruntèrent une rue garnie de maisons à double étages qui appartenaient à plusieurs familles.
En ce début de matinée, la population de la partie humaine de Dehant se réveillait doucement. Des lumières commencèrent à s'allumer dans les maisons et certains commerçants de rue étalaient déjà leurs marchandises, les yeux fatigués.

"Toutefois, je vous rassure, Monsieur Sump." Continua Siliba en saluant un milicien Humain qui faisait une ronde matinale. "Vous n'aurez pas à faire le voyage jusqu'à Jarvron ni à affronter les dangers de cette ferme seul. Vous aurez deux miliciens avec vous, ou plutôt, ils vous auront avec eux, puisque c'est vous qui allez les aider pendant le voyage. D'après ce que j'ai pu comprendre, vous connaissez les forêts et la flore Imiftilienne comme votre poche et allez donc être très utile pour eux pendant le voyage jusqu'à la ferme. Je compte donc sur vous pour leur éviter le maximum de dangers, c'est d'accord ?"

Le Gobelin, en comprenant qu'il aurait deux miliciens sur le dos faillit grogner de désapprobation avant de se souvenir qu'il n'avait pas le choix de toute façon. Mais ça ne lui plaisait pas du tout. Il s'était attendu à une petite mission qu'il aurait accomplit rapidement, tout seul, mais il semblait que c'était bien plus important que ça.

"Nous allons bien entendu vous prêter une monture, que vous n'aurez pas à payer, évidemment. Vos futurs coéquipiers vous aideront à en trouver une à votre aise, aux Écuries de Monsieur Ampe. Faites moi confiance."

Le Gobelin et l'Elfe arrivèrent à une vingtaine de mètres du petit bâtiment en bois en dessous duquel Sump avait été enfermé après s'être fait capturer par la milice. Une jeune femme aux cheveux bouclés d'un blond éclatant et un véritable colosse aux cheveux courts et bruns étaient déjà là. Ils étaient tout deux vêtus des armures conventionnelle à la milice à laquelle ils appartenaient.
Ils les attendaient. L'une, les mains sur les hanches, l'autre les bras croisés arrogamment sur la poitrine avec sur le visage, un étrange sourire. Il avait à ses pieds, deux grosses sacoches en cuir.

Sump les connaissait tout les deux. C'était le milicien et la milicienne qui l'avaient accompagnés jusqu'au pont qui menait à la partie Hobbit de la ville.

En voyant le géant, Sump eut du mal à garder son calme. Il inspira profondément, poussa un ensuite un soupir et essaya de ne pas montrer l'inquiétude qu'il ressentait.

"Monsieur Sump, je vous présente vos deux coéquipiers pour cette mission. Wace et ..."

Le colosse lança une claque "amicale" dans la frêle épaule du Gobelin qui vola un mètre sur le côté, et, de sa grosse voix, fanfaronna :

"Salut, Grenouille ! je t'avais dit qu'on se reverrait !"

Kronh.
Un homme de pratiquement deux mètres, exagérément musclé, violent.
Et un tantinet raciste envers les Gobelins.

(Oh non...).

Sump commençait bizarrement à appréhender la suite des évènements.

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 Sujet du message: Re: Les Rues de Dehant
MessagePosté: Lun 24 Déc 2012 05:31 
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17. Dernières petites choses à faire.


Après avoir salué Monsieur Ampe et son apprenti, Sump et les deux miliciens sortirent des écuries de ce dernier juchés sur leur monture respectives.

Le soleil s'élevait maintenant légèrement au-dessus des maisons du bourg, colorant le ciel d'une magnifique couleur bleue azur, parsemé par quelques nuages nacrés et cotonneux et faisant monter la température de quelques degrés.

Les rues étaient bien plus peuplées à cette heure-là, et il régnait presque une ambiance de franche camaraderie dans ce petit quartier de classe moyenne, tout près des portes menant à la partie Hobbit.
En effet, du fait de ses huit mille habitants, on avait vite fait de se connaître à Dehant.

Le Gobelin s'attira de nombreux regards interrogateurs de la part des passants. Un Gobelin, en ville, qui plus est juché sur un poney, avec une jolie milicienne ! C'était du jamais vu !

N'aimant que très moyennement être au centre des attentions, Sump leva les yeux vers le ciel. D'après la position du soleil, le Sekteg devina qu'on devait être dans la tierce. Il connaissait ce terme car les gens du village près de sa forêt, en échange de quelques lapins par-ci par-là lui offraient des cours de langues mais aussi des cours de culture générale. Car en effet, si Sump était un Gobelin qui a vécu dans une forêt, il n'en restait pas moins curieux et intelligent.
Le Sekteg s'était toujours dit que ses connaissances lui serviraient un jour ou l'autre.

Kronh lui lança un énième regard méprisant, puis il soupira.

"Bon, je dois passer chez la Madone." Lâcha-il avant de s'éloigner sur le dos de son puissant étalon noir. "Si vous avez besoin de faire deux, trois choses avant de partir, c'est le moment."

Wace se tourna vers Sump :

"Tu as besoin de faire quelque chose avant de partir ?" Demanda-elle.

Sump réfléchit un court instant. Il avait en effet quelques affaires cachées sous une souche d'arbre dans sa forêt qu'il aimerait bien récupérer avant de commencer le voyage qui, il le savait, serait assez long. Mais il était sûr que la jeune milicienne l'accompagnerait ou qu'il aille pour éviter qu'il ne se fasse la malle et il ne voulait pas qu'elle connaisse l'endroit où il vivait.
Puis, il se rappela qu'il ne reviendra jamais dans sa forêt...
Pour cause, de nombreuses personnes savaient maintenant qu'il vivait dans cette derniere. Toutes les personnes présentes à son procès, en faites. Et cela faisait beaucoup trop de monde.
Il n'avait aucune envie que Luda ou autres débarque avec ses amis Humains pour l'ennuyer.
Luda.
Soudain, et malgré lui, son cœur se serra en pensant à la petite fille.

Instinctivement, il fit rouler entre ses doigts la chaîne en or du collier que cette dernière lui avait donné hier soir, juste avant qu'il ne soit conduit dans la demeure du Capitaine pour y passer la nuit. Il l'avait mit dans la poche intérieure de sa tunique sans manches pour être sur de ne pas se le faire voler.

"Hé ho, tu rêves ?" Insista la jeune femme.

Sump sursauta sur sa selle puis grogna :

"J'ai des affaires à récupérer dans ma forêt."

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 Sujet du message: Re: Les Rues de Dehant
MessagePosté: Mar 30 Juil 2013 13:39 
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Suite de Premiers pas


Je me retrouve dans des ruelles assez étroites. Je m'y promène sans trop de soucis et remarque avec un air amusé que les plus jeunes des petits gens autochtones n'ont pas encore eu l'occasion de voir des gens de ma race. Certe les elfes bleus vives dans les alentours mais mon tein plus pâle et désaturé doublé d'une taille qui leur semble titanesque leur font se pencher la tête à créer un déboitement des cervicales.

J'arrive sur une place où j'entends les voix de commerçants surenchérir sur la qualité de leur produits. Décidément, rester sur place à passer mon temps à convaincre des inconnus d'acheter des produits entouré d'une concurrence constante n'a jamais été une activité suscitant le moindre intérêt chez moi.

(J'ai toujours pu faire preuve de patience. Mais pas dans de telles conditions. Les pauvres)

Je suis étonné de voir ce que je qualifie de désordre organisé. Tant de gens sur cette place et pourtant pas de bousculade, personne ne se plaint. Je remarque par-ci, par-là des hommes qui se sont aventuré dans cette partie de la ville. Pas la peine de souligner l'aisance avec laquelle il sont repérable vu leur différence de taille. Le visage émerveillé d'un jeune hobbit me regardant bouche bée me rappelle que je passe encore moins innaperçu.

Je traverse le marché mais remarque qu'il y a un peu plus de mouvement et de brouhaha au coin de la rangée d'étal que je traverse. Une fois arrivé au croisement je suis sidéré de voir un homme entrain de menacer un petit homme le tenant par le bras
un poignard dans l'autre main. Celui-ci s'esclandre : " Ta marchandise ne vaut pas un sous. J'ai à peine eu le temps de porter ce pantalon deux journées qu'il s'en retrouve parsemé de trous et déchirures "

Un hobbit au milieu de la foule qui s'affère autour d'eux rétorque : " Si tu ne passais pas ton temps à te battre en sortant des tavernes, tes habits en souffriraient peut-être moins ! "

(Certains ont l'air de ne vraiment pas être commodes et de s'emporter pour un rien. Quelle hypocrisie. Les valeurs de ce lâche poivrot ne doivent pas être bien plus grandes que l'homme qu'il menace sans grand risque)

Entendant cette remarque qui le contrarie grandement, il lève son bras droit se terminant par la lame qui devient de plus en plus menacante au fur et à mesure qu'elle prend de la hauteur. Ne voulant pas voir un acte aussi gratuit et puéril se produire je cours en criant : " DE TES MAINS AUCUN MAL NE SERA FAIT AUJOURD'HUI ! "

Je le bouscule et il tombe à terre. Mon acte de bravoure semble se retourner contre moi car l'homme semble retourner sa colère contre son assaillant. Il l'a pas le temps de faire trois pas vers moi que l'attroupement de hobbit qui nous entoure commence à le chasser à jet de caillou et en jurant à tout va : " Bas les pattes ! Dégage ! Va faire du mal dans ton quartier mais pas ici ! ... "

Après une brève réflexion le ramenant à la raison il préfère se replier et disparaitre en courant dans une ruelle qui quitte la place du marché.

Je me retourne vers le hobbit qui était menacé et me rend compte qu'il a lourdement chuté du au fait que l'homme l'ai laché lorsque je finissais ma charge sur lui. Me mettant à genoux je lui demande : " Je suppose que des journées vous en avez vu des meilleures. Rien de cassé ?

Celui-ci se redresse en faisant une grimace me répondant : " Je n'ai jamais été aussi content de voir un étranger. Ceci dit je doute être au mieux de mes capacités avec mon avant bras gauche qui me fait tant souffrir. Je ne pèse pas lourd mais tomber dessus comme je viens de le faire n'a pas aidé. "

Je me penche vers lui et inspecte son membre. Je me concentre et utilise le Souffle de Gaïa pour le soulager comme je le peux.

Il me remercie grandement : " Il est vrai que d'habitude ces quartiers sont plus calmes. Nous sommes tous solidaires dans ce genre de situation mais je suis agréablement surpris de voir qu'un étranger comme toi puisse faire preuve d'une telle abnégation et secourir un inconnu, non sans risque. Tiens. Prend ceci en gage de ma gratitude (((Il me tend quelque chose))). Non pas que ta présence ne soit la bienvenue, bien au contraire mais que fais-tu de passage dans cette ville ?

" J'avais grandement besoin de changer d'air, afin de changer moi-même d'ailleurs. Il serait intéressant que je perfectionne certains de mes talents. Ce petit sort est bien sympathique mais j'aspire à atteindre une maitrise plus poussée que celle-là. "

(Et le faire reconnaitre par d'autre)

Il me précise qu'il y a un Temple érigé en l'honneur de Gaïa du côté des humains de la ville. Je pourrais bien y croiser des gens partagant des intérêts communs aux miens.

C'est avec joie que je me trouve une première destination et ai du mal à cacher mon enthousiasme ainsi que mon empressement de m'y rendre. Comprenant ma réaction nous nous quittons bons amis et je lui souhaite une fin de journée plus calme en émotion.


Suite dans : Prenez vos gardes

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Dernière édition par Sageemy le Mer 31 Juil 2013 13:31, édité 6 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues de Dehant
MessagePosté: Mer 31 Juil 2013 01:23 
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Suite d'il y a marché et courrir

Après quelques minutes de marche je parviens enfin au pont de bois qui me permet le transfert à une partie de la ville que j'apréhende déjà un peu suite aux évènements qui viennent de se dérouler. Je remarque déjà que les hommes ont conscience de la nature de certains habitants indignes de confiance au vu des gardes qui bordent la frontière que forment les premiers mètres suivant les dernières planches constituant l'unique zone de transfert entre ces deux entités de la ville.

(J'espère que leur méfiance ne s'est pas intensifiée par le passage probable de notre énergumène de tout à l'heure)

Arrivé à leur hauteur j'entend celui de gauche : " Halte ! "

Surpris par cette exclamation soudaine je tréssaute et me stoppe immédiatement devant lui, le fixant.

" Quelle est la raison de votre venue ? Je ne pense pas encore vous avoir aperçu dans notre ville. "

Préférent jouer la carte de l'honêteté et ne voulant pas m'aventurer sur des chemins délicats pavés de mensonges je m'explique : " J'ai ouis dire qu'un temple en l'honneur de Gaïa avait été érigé en ces enceintes. Je désire m'y rendre afin de perfectionner mon talent de guérison et rencontrer de probables formateurs ".

Garde : " Brrrmrblbl (((Maugrée))) ... Mouais. Fais donc. Mais je t'ai à l'oeil ! "

Son confrère se trouvant à ma droite : " Laisse le donc passer. Ne laisse donc pas encore ton mauvais caractère susciter de la méfiance chez des gens que nous sommes sensé à la base, je te le rappelle, protéger. "

Garde de gauche : " Les étrangers on ne les connais pas. Et qui sait s'il dit la vérité et se qu'il désire vraiment pratiquer comme activités en ces murs que je suis sensé servir et, je te cite, protéger. "

Moi : " Sachez que je viens déjà de venir en aide à un charmant commerçant il y a quelques instants de cela. Celui-ci venait d'ailleurs de se faire agresser par un homme qui, suite à notre intercation, est aussitôt reparti dans cette direction-ci. Vous n'avez qu'à lui demander par vous-même. Je suis sûr que lui et la quarantaine de personnes qui ont agis en mon sens se feront un plaisir de témoigner en faveur de ma version des faits. "

Guardes de gauche : " Vous admettez donc arriver en ces lieux et déjà être responsable de trouble sur la voie publique ? "

Moi : " Je dirais plutôt que j'en suis victime. Par la même occasion, j'ai même éviter que les faits ne dégénère. " (Non mais, c'est l'un des leur qui sème le bazar sur une place et, qui plus est, est peut-être passé sous leurs yeux, et c'est encore moi qui me fait chambrer. Quelle ironie du sort !)

Guarde de droite : " Allons ... Tu vois bien que ce cher monsieur ne représente aucune menace. Laisse le donc passez ! Après vous monsieur ... ? "

Moi : " Inglorion, Gwindor Inglorion "

Guarde de droite : " Et je me nomme Taran Belver. Bien monsieur Inglorion, si vous avez un quelconque soucis ou êtes à nouveau victime de quelconque renégat n'hésitez pas à m'en faire part personnellement. Je me ferais un plaisir de vous venir en aide. "

Guarde de gauche : " S'il s'avère que vous soyez la source d'un problème ou l'autre et que vous ayez affaire à moi, prenez garde ! "

Moi : " Sachez, Messieurs, que si mes services de guérisseur vous seront, à l'avenir, nécessaire suite à vos tours de garde ou autre, je me ferais un plaisir de palier à se problème. "

Souriant, surtout à ce cher Taran, je me retire du passage continuant droit devant sans regarder derrière moi et ne voulant plus croiser le regard accusateur de son compagnon fort peu sympathique.

(Une rencontre bien peu banale que fut celle-ci. Mais je pense pouvoir en retirer une aide bien précieuse en cas de coup dur.)

Me voilà donc, enfin, un peu plus proche de mon point de destination désiré.


Suite dans : In vino veritas

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Dernière édition par Sageemy le Jeu 1 Aoû 2013 19:32, édité 1 fois.

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 Sujet du message: Re: Les Rues de Dehant
MessagePosté: Jeu 1 Aoû 2013 19:29 
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Suite de Prenez vos gardes

Au fur et à mesure que je me rapproche du centre de la ville, la population se densifie. Le bruit de cette dernière se fait de plus en plus ressentir. A tel point que je croirais me trouver en pleine effervescence d'une fête à la gloire de tel ou tel divinité vénérée dans ma ville natale. De par chez nous nous savon nous faire silencieux de nature.

(C'est incroyable comme ces hommes semblent dépourvus de respect d'autrui et ne semblent même pas connaitre l'existence de ce que j'appelle l'amour propre.)

A mes pensées se joint justement un exemple d'individu de petite classe appartenant à cette jeune race éphémère.

(Le pauvre ... il semble avoir perdu tout sens de l'équilibre. Un être représentant un si bon potentiel à la naissance se voit gâcher toute chance d'épouser un avenir glorieux suite à de mauvais choix d'orientation)

L'homme en question semble entamer sa quatrième décennie.

(Un enfant en bas âge pour mon peuple. Un adulte ayant bientôt atteint la génération des sages pour le leur.)

Il titube encore et toujours. Tenant en main une bouteille de vin. Boisson qui semble dépasser ce que cette ivrogne pourrait se permettre d'obtenir en toute légitimité.

(Il a dû s'en emparer avant d'entamer un sprint alors qu'il savait encore se servir de ses jambes. C'est incroyable comme une boisson qui se bonifie tant avec l'âge, considérée comme la plus fine et divine des boissons par certains, peut rendre un homme aussi pitoyable doublé d'une déshinibition sans limite.)

Acteur d'un spectacle digne des plus grandes scènes dramatiques sociales, il commence à perdre tout contrôle de son corps. Sa main droite lâche la bouteille qui heurte le sol sans se briser (malheureusement pour sa santé) et roule à moins d'un mètre de lui, déversant un filet rouge déjà pompé par le sol qui semble lui aussi vouloir se réhydrater. Il repose sur son flanc, un filet de bave se fraillant un chemin dans la végétation touffue d'une barbe noire qu'il n'aura pas pris la peine d'entretenir. Ses cheveux courts, quant à eux, balaient le sol au rythme bercé de sa tête sur la surface de sol alors qu'il sort une suite de mots qui me sont incompréhensibles.

Personne ne prêtant attention à cet être méprisable parmi tant d'autre. Je me rends compte d'un détail qui échappe aux yeux des nombreux passants. Des larmes prennent naissance au coin de ses yeux clos. Et glissent le long de ses tempes pour rejoindre les lobes de ses oreilles. Sa voix se fait de plus en plus faible. Comme cet individu ne semble nullement attirer l'attention de quiconque, je m'approche de lui et tend l'oreille au plus près de ses lèvres gercées qui susurrent à nouveau : " C'est ma faute. C'est ma faute s'il est mort. Mon petit Hisamn. Parti à tout jamais. "

Je me relève choqué de la méprise dont j'ai pu faire preuve en jugeant se pauvre homme.

(Certes rien ne pardonne ce qu'il a pu advenir, de par sa faute, à se descendance. Mais doit-il lui en coûter la vie pour autant ? Qu'a-t-il pu bien provoquer ? Comment cela c'est-il passé ? )

A peine ai je pu me poser ses quelques questions que j'entends un râle, rauque et légèrement plus puissant que ses précédents borborygmes, émaner de notre barbu en pleine dépression. Je vois un chien s'approcher de la bouteille coupable de cette régression dont je suis témoin. Il renifle la mixture qui en échappe, d'un air méfiant. Aussitôt fait il preuve d'un mouvement rapide de recul, s'en éloigne le plus rapidement possible. Je me retourne immédiatement vers le poivrot et tend l'oreille plus attentivement et plus proche de sa bouche.

(Plus de respiration.)

Je tends mes index et majeur serré et les appuies à la naissance du cou de l'inanimé.

" Plus de pouls " me vois je chuchoter avec désespoir.

(Ainsi cet homme n'était pas simplement un voleur. Après avoir dérobé ce breuvage il s'est donc débrouillé pour y glisser du poison afin de mettre fin à ses jours. Il n'aura pas eu la force de vivre avec les conséquences de ses actes sur la conscience. Yuimen ne peut plus rien pour lui.)

Je me retourne et m'assoie à côté de sa dépouille pour reprendre mes esprits, quelque chose attire mon attention au bout de la rue. L'entrée du temple tant convoitée. Il me faut quelques secondes pour me ressaisir. Je me redresse enfin avec la ferme intention d'aller me former en ces lieux.

Mes pas suivent un rythme élevé et régulier et je m'avance vers cet édifice avec une démarche plus décidée que jamais.

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 Sujet du message: Re: Les Rues de Dehant
MessagePosté: Sam 8 Fév 2014 16:47 
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Précédemment => La tête en l'air et les mains dans les poches

Un brin de causette

><


Les épaules se bousculaient entre elles, et Kalas progressait à pas léger au milieu de la foule qui ne semblait jamais diminuer. Il se trouvait dans une grande rue, dans laquelle était disséminé de nombreux stands et commerces allant du vendeur de fruits à la table couverte d’aciers et de protections en tout genre. Ici se mélangeait hommes et femmes, petits et grands ou encore enfants et vieillards.

Le jeune homme constata assez rapidement la forte présence d’une race qui lui était étrangère, se décrivant par un corps court sur pattes semblant contenir un fort concentré de caractère. Suivant le mouvement de la foule, Kalas talonna l’un de ces petits êtres, tentant d’en apprendre un peu plus sur leur personne et leurs manières.

Foulant la terre de ses pieds épais et poilus, l’individu avançait à une allure plus rapide que les grandes personnes l’entourant, afin de ne pas ralentir le rythme. De ses lèvres s’échappait une longue pipe en bois qu’il soutenait d’une main, mâchouillant nerveusement le bout. Il arborait un veston en peau marron, voilant une simple tunique blanche et un ventre bien dodu, ainsi qu’un pantalon de laine clair se terminant par de nombreux ourlets. Ses mains étaient recouvertes d’une forte pilosité, laissant paraître un grand nombre d’années dans un aussi petit être.

S’arrêtant devant un stand contenant de nombreuses cagettes de fruits frais et de légumes de saison, le petit monsieur questionna la vendeuse sur ses produits, n’hésitant pas à s’en emparer quelques fois afin de le soupeser de sa main. Cette dernière ressemblait davantage à un homme qu’a une femme, et Kalas s’imagina qu’elle était plus poilue que lui. (Bon sang, mais c’est une moustache, qu’elle a ?!)

« Bon, alors, ma grande dame. Qu’est ce que vous avez à plonger dans ma soupe, pour ce soir ? »

« On a tout ce qui s’fait de meilleur sur le marché, en s’moment, mon p’tit monsieur ! R’gardez-moi ça ! »

Elle attrapa une salade verte de la taille de son client, et lui posa sous le nez en vantant sa fraîcheur. Kalas s’évinça de la foule et regarda la scène, en mimant de s’intéresser à un potiron d’une couleur plutôt étrange.

« Elle est pleine d’asticots, votre salade ! Vous n’auriez pas quelque chose de plus lourd à cuisiner ? Du poireau, par exemple. Ou alors des navets. »

« Mais b’en sûr qu’j’ai ce qu’il vous faut, mon gaillard ! J’peux aussi vous proposer c’te superbe potiron, si vous voulez ! On enlève la tige, pi’ vous mettez l’tout dans une marmite avec de l’eau à chauffer une p’tite demi-heure ! »

« Dix minutes. Et vous plongez votre potiron dans l’eau quand celle-ci se met à bouillir, pas avant. »

Kalas avait prononcé ces mots avec une assurance sans pareille, dérivant presque immédiatement le regard des deux allocutaires dans sa direction. La vendeuse fixa le jeune homme d’un œil noir, tandis que le petit client tirait sur sa pipe avec un léger sourire amusé.

« Di’ donc, m’sieur, voyez pas que j’parle avec un client, là ? Faut attendre que j’finisse pour que j’puisse m’occuper d’vous ! »

« Laissez donc, ma grande dame. Vous disiez, jeune homme ? »

« Il s’agit de le cuire à l’eau afin d’en garder l’entière saveur naturelle. Bien sûr, le goût se révélera plus fade que si vous choisissez de le faire sauter avec un peu de graisse. Ce qui compte, c’est de pouvoir ensuite le presser et l’écraser, afin de le travailler en soupe, comme vous avez l’air de l’aimer. Je vous conseille aussi d’y ajouter… ces navets, là, ou alors des feuilles de choux bien vertes. »

La vendeuse n’osait dire mot, préférant croiser ses gros bras velus sur son tablier. Le petit homme, lui, riait aux éclats, la mine réjouie. Tapotant sa pipe contre le dos de sa main, il en vida le contenu par terre et s’adressa à la vendeuse en échappant quelques rires.

« Ma bonne dame, je suis de bien bonne humeur aujourd’hui ! C’est pourquoi je vous prendrais tout ce qu’à cité ce jeune homme qui m’a l’air, ma foi, d’être parfaitement bien renseigné sur le sujet. »

Ravie de ne pas avoir perdu son client, la vendeuse s’exécuta à l’entente de la consigne et remplit une cagette avec les ingrédients demandés. Le petit être s’avança ensuite de sa démarche précipitée, se stoppant devant Kalas. Il lui tendit une poignée de main amicale, qui n’arrivait qu’au niveau de l’estomac de son interlocuteur.

« Quand à vous jeune homme, permettez-moi de me présenter. Je m’appelle Cornélius Bergallet Levarin Mirobélius. Mais vous pouvez m’appelez Cornélius, cela suffira amplement. Aussi, puis-je me permettre de vous invitez à partager ma table ce soir, afin de déguster cette excellente soupe que vous avez mentionné ? »

La proposition de Cornélius emplit Kalas d’un profond respect pour un aussi petit être. Bien qu’il n’était pas imposant, il semblait emplit de connaissances et de savoirs, qui lui donnait l’allure d’en avoir vécu suffisamment pour connaître de bien belles histoires. Kalas saisit la main de Cornélius, lui rendant son salut et se présentant à son tour.

« Ce serait avec plaisir, Cornélius ! Je m’appelle Kalas, et je viens d’arriver en ville aujourd’hui. »

« Voilà, m’sieur ! Ca vous f’ra un total de huit Yus, s’vous plaît ! »

Cornélius écarta l’une des poches de son veston et en sortit une bourse en cuir abimée, contenant, à l’oreille, une petite fortune. Il versa la somme dans sa main, et la tendit par-dessus le comptoir, sur la pointe des pieds et le bras tendu.

« Merci m’sieur. V’là pour vous ! »

Elle glissa la cagette sur le bois du comptoir, en face de Cornélius. Ce dernier en jugea le contenu, avant de se tourner vers Kalas avec une mine peiné.

« Excusez-moi, mais pourriez-vous…. »

« Ha oui, bien sûr ! »

Kalas s’empara de la caisse, la glissant sous son bras. Elle faisait un certain poids, et il se demanda comment Cornélius aurait pu porter ses courses jusqu'à chez lui s’il n’avait pas été là. Ils s’infiltrèrent tout deux dans la foule, qui avait considérablement réduit de taille, et se dirigèrent vers la maison de Cornélius en échangeant quelques paroles.

« Excusez-moi, Cornélius, mais une question me taraude depuis que je vous ai vu. Je ne voudrais certainement pas vous manquer de respect, cela dit. »

« Demandez donc, mon jeune ami. N’ayez crainte, je ne suis pas susceptible. »

« Qu’êtes-vous, exactement ? Je veux dire, j’ai vécu toute ma vie dans un hameau très paisible, à plusieurs kilomètres de Dehant et, voyez-vous, je n’ai pas eu l’occasion de rencontrer d’autres races que les humains. Et je vous avoue être très intrigué par les petits gens de votre peuple ! »

« Vous n’avez donc jamais rencontré de Sinaris ? Voilà qui est fort intéressant ! Quel était le nom du hameau où vous viviez, mon cher ?

« Nous n’en avions pas. A vrai dire, les résidences et les commerces étaient bien trop espacés pour se rassembler sous un nom. Je vivais seul avec mon père, cuisinier de profession. C’est lui qui m’a tout appris, et je le respecte énormément pour tout ce qu’il a fait pour moi. »

« Il doit certainement être fier de vous. Quoi qu’il en soit, il m’est rare de rencontrer un aussi jeune humain s’intéressant à l’art de la gastronomie. Voyez-vous, la cuisine est une pratique forte importante pour nous autres, Sinaris, au même titre que la fête et la sieste. Mais ne nous prenez pas pour des fainéants ! Nous excellons dans l’agriculture et l’élevage, ainsi que l’artisanat ou encore le commerce. Certains d’entres nous développent également des dons pour la musique et le chant, et de rares Sinaris sont adeptes d’aventures et de batailles. »

« Et vous-même ? »

« Ma famille est très traditionnelle, vous savez. Mon père était un fermier, son père aussi, et le sien également. Après des siècles de labourage de champs, j’ai voulu faire vivre l’expérience du commerce à ma famille, montant ma propre entreprise de fermiers. A l’heure d’aujourd’hui, ma compagnie ne compte que trois employés, mais je suis très satisfait des résultats actuels qui sont prometteurs pour l’avenir. Mais cessons-donc de tergiverser, nous arrivons chez moi ! »

Kalas n’avait pas sentit le temps se dérouler pendant la marche, tellement il était intéressé par ce que racontait Cornélius. Il se trouvait devant une modeste maison de briques surplombé d’un toit en bois foncé. Une longue barrière en bois encerclait un petit jardin empli de couleurs, remplissant l’écart entre l’entrée et la barrière. Composé de fleurs en tout genre et de quelques arbres encore jeunes dans un espace aussi restreint, il n’en paraissait pas moins ravissant.

Cornélius poussa la porte de la barrière, invitant Kalas à le suivre. Ce dernier le talonna de près, pénétrant dans l’espace de verdure. Il y retrouva presque la même odeur que sur la route vers Dehant, l’arôme iodé ayant laissé sa place à un parfum de bois verni. Le jeune homme se sentait très à l’aise dans un endroit pareil, et il ne put s’empêcher d’humer l’air les yeux fermés.

L’endroit lui rappelait sa maison et la verdure dominante de la région. Le comté de Nélys était réputé pour ses vastes prairies et ses forêts denses, et Kalas ne pouvait se sentir bien qu’au contact de la nature.

L’extirpant de ses pensées, Cornélius toqua à la porte de la maison deux fois, et s’annonça.

« Mélissa, c’est moi. Je suis revenu avec un invité, ma chérie »

Il ouvrit la porte et d’une main tendue vers l’intérieur, invita Kalas d’une voix douce.

« Je vous en prie, mon jeune ami. Entrez donc. »

A suivre => Chef, la recette !

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Multi d'Ellyan Crow, Boucher des Murènes et Allen, Guerrier de Wiehl.


Dernière édition par Kenra le Sam 8 Fév 2014 21:52, édité 2 fois.

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